Un jour, dans cette fête éclatante, violente, où ne régnait qu'anarchie et aucune communauté si ce n'est le fracas sempiternel de sentiments contraires et blessants, elle apparut, incarnée dans le corps d'une femme magnifique, lumineuse. L'eau coulant le long de son corps, et de sa vision s'offrait une unité au delà de l'ivresse colérique, de l'assommé abrutissant, des brumes serrant des coeurs trop affolés. Quand on la regardait au travers de ces secrets portés par tout un chacun, l'on savait qu'elle n’était pas une coïncidence, un hasard ou une erreur de coeur. On savait qu'on l’aimait, en ignorant seulement pourquoi. On la vit flâner en robe blanche, au milieu de ces lieux où la bise enlaçait ces gens aux mille pleurs. Et de ce torrent de cheveux dorés, léchait leurs yeux d'une caresse pareille à la soie. Et devant eux, elle prit cette coupe remplie, et versa sur sa personne le fruit même des raisins de leur colère, qui ne devint que joie et allégresse dans un tonnerre de clameurs. Ainsi fut née dans ce bain d'eau volcanique située dans l'ancienne Germania la déesse Meduna


"La vie est faite d'antagonismes qui se répètent." Quelle belle phrase, n'est-il pas ? Elle est le coeur de nombre d'histoires à présent couchées dans des livres, imprimée dans les esprits enflé par cette moralité, jusqu'à ce que de génération en génération sa teneur s'évente, s'efface, pour n'en retenir que les mots arrangeants, les promesses où les lendemains ne voient jamais d'aurore poindre sur le ciel noir des attentes. La vie est faite d'antagonismes, de contradictions, que l'on soit humain ou dieu. Et d'immortalité il n'y a guère dans leur sensation. Elles sont tout bonnement mortelles si vous les laissez vous saigner à blanc, et vous complaisez dans les pleurs qu'elles vous imposent de par la douleur infligée.

Et des pleurs, j'ai pu en verser, au détriment d'un bonheur immense et d'une allégresse m'ayant un jour faite. Moi, Meduna, déesse de l'ivresse, de l'union, du soin chez les celtes, la représentation même de l'euphorie et du galvanisé de l'Homme, j'ai souffert, j'ai pleuré. J'ai vu mon monde s'effondrer malgré la force des celtes, malgré des unions mises à mal que je n'arrivais plus à effectuer en raison de mes tourments, de ma haine et de mon ressentiment. J'ai fauté en raison de l'amour porté envers mon mari, Teutates. Un mari qui n'a eu aucun mal à remettre en cause la nature même de ce qui nous a liés, de ce qui me fait battre en me trompant avec la déesse greco-romaine, Nyx. Je sais que mon manque de discernement ne nous a pas servi dans la guerre contre les romains, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas faire autrement après une perte de stabilité de plus d'un millénaire, et un rompu net autant dans le sentiment, que dans ce qui me liait à celui qui n'a eu de cesse de me leurrer au final de promesses creuses, et me gager par ses actions comme une source d'ennui, une page à tourner au profit de pages bien plus propres, bien plus vierges. Des pages sur lesquelles il pouvait griffonner à souhait les mêmes mots dont il m'avait un jour susurré ou crié la teneur.

Litavis, ainsi que Taranis, Esus pour ne citer que quelques uns de ceux ayant compris mon péril, ma rancoeur, m'ont permis de ne pas sombrer pour de bon dans des travers qui auraient sans doute amené notre peuple à ne jamais en réchapper. Sans doute ai-je aussi fauté par orgueil et mauvais sentiment durant ces temps avec Taranis. Sans doute cela ne nous a retiré que plus de regrets une fois l'acte passé. Mais je sais que sans ce soutien, je n'aurai pas traversé les âges qui ont suivi et permis de m'émanciper comme je l'ai fait. C'est donc durant cette période trouble qu'a été l'annexion de la Gaule comme de la Germanie et Britannie où nombre de nos fidèles vivaient, que j'acceptais ce rôle de reine vassale afin que le sang cesse de couler et que les futures générations puissent persister.

Et la vie a continué, sans lui à qui je n'ai jamais pardonné. Si l'on dit que l'homme a une personnalité affirmée, la femme ne doit pas pour autant s'effacer. Elle doit s'affirmer elle aussi, bien que cela ne fasse pas sans heurts et déceptions. Sinon, jamais elle ne sera à elle-même, pleine, entière. Ainsi, j'ai vécu dans le coeur des hommes en m'acquittant des devoirs qui ont toujours été miens, sans pour autant rejeter les disparités pouvant les mettre en conflit. Car toutes notions aussi imposées qu'elles soient par les sociétés, celles-ci s'estompent quand l'euphorie et l'ivresse nous prennent. Ainsi alors l'humain redevient ce qu'il a été, quelle que soit sa couleur de peau et sa caste sociale.

J'ai donc voyagé, découvert des personnalités remarquables et parfois originales, allant par exemple d'un Benjamin Franklin à un Marquis de Sade via les différents véhicules dans lesquels je me suis animée, émerveillée. Noble tenant un des salons les plus courus de Paris, amie poète de Camille Claudel, gérante de maison close huppée, objet des turpitudes émues d'un Lautrec, amante de Joseph Bologne de Saint-George, bouche ayant sans doute donné les mots pour créer l'Oktoberfest, j'ai toujours eu à ma façon un pied dans les affaires sociales du monde, les liens et unions pouvant se trouver au delà de la coupe d'alcool partagée. Bien que cela m'a valu pour ma première apparence une mise au bûcher en raison d'accusations de sorcellerie. J'ai été bien plus tard des créatrices du festival de Woodstock, où tant d'esprits se sont rués et galvanisés autour de grands noms de la mouvance de cette décennie.

C'est d'ailleurs durant celui-ci que j'ai rencontré l'homme qui finalement a réussi à me renouer non pas au fait seul de mon devoir en terme d'existence et de vie, mais aussi de passion, et d'amour comme je me l'étais depuis refusé depuis plusieurs millénaires.

"Selon Geoges Sand, le souvenir est le parfum de l'âme. Alors, maintenant, sens. Tu les sens, Marlene ? Les parfums sont les sentiments du vin. Pourtant, ils n'apparaissent pas comme ça. Les voir éclore demande patience et longueur de temps, mais ensuite ... quelle récompense ! Lorsque cette magie a cessé d'opérer, parfois longtemps après avoir vidé le flacon, car les parfums s'accrochent au fond du verre et ne s'éteignent pas aussi vite que l'on le penserait, ils continuent de vivre dans notre imaginaire."

Je l'avais alors dévisagé, le verre à fleurs de lèvres, incapable de me détacher de sa bouche, des intonations qui n'avaient de faire battre à nouveau ce coeur que je croyais à jamais éteint de cette passion si spécifique, unique. Là ont été les mots d'Alexandre, fils de viticulteur français, et jeune oenologue passionné. Un homme qui de par son charisme et son enthousiasme a su me happer plus que je ne l'aurai cru. Marlene que j'étais alors le suit en France, et vit cinq années à ses côtés, à partager, me passionner, aimer à nouveau ces rayons solaires comme je l'ai fait à une époque où tout semblait si simple, si extatique, si puissant. Il me prenait par les hanches entre ces rangées de vignes alors que je goûtais le grain, et je riais. Je riais, à nouveau, à en perdre haleine. Joie et allégresse. Je redevenais celle perdue il y a un millénaire de cela.

Malheureusement, comme je l'ai dit ... la vie est ainsi faite, de ces antagonismes qui se répètent. Alexandre a été victime d'une méningite, aussi foudroyante qu'imprévisible, lui faisant perdre l'objet même de sa passion. Son sens du goût a été altéré, et j'ai ainsi appris, mais aussi subi ce qu'impliquait l'agueusie. Crises de colère, dépression, un virage complet de personnalité qui un soir, alors que mes amis de l'époque m'avaient éloignés pour mon propre bien, a résulté de son suicide par pendaison et de cette lettre laissée à mon intention. Cet épisode m'a évidemment affectée et mise au bord du gouffre, et si il n'y avait pas eu cette lettre ... Enfin soit, j'ai continué ma vie un temps, dans ce véhicule qui n'a ressenti que vide, et perte de sens. L'organisatrice de fêtes de mariage que j'ai été n'a plus vu que dans le spectre restreint du deuil le bonheur d'autrui, en se raccrochant à chaque mot couché sur le papier par une personne qui sommes toutes n'était plus à mes côtés. Et ce, jusqu'à la mort de mon enveloppe, alors que j'aidais sur la propriété de mon défunt amour. Un accident, sous le coup de la fatigue, et du besoin de me vider la tête après une journée frustrante. Ainsi qu'un problème de plateforme à hauteur de cuve. Je suis tombée dans l'une d'elles et m'y suis noyée. Autant dire que d'une certaine façon c'est arrivé ... à point nommé.

Pourtant, lors de l'une de ces fêtes que j'appréciais encore avec coeur et passion, et découlaient sur les appels d'ivresse et d'allégresse, j'ai été interpellée par une mort singulière, brutale, par hypokaliémie. Une arythmie suivie d'une crise cardiaque a pris cette jeune femme dont je ne connaissais rien sur le moment, si ce n'est son nom donné par quelques invités, ou répété par son esprit en perdition, où elle se raccrochait à mon nom. Ce n'est qu'en m'intégrant à son corps après coup, et écoutant les babillages proférés à son endroit, que j'ai appris en partie qui elle était, ses batailles pour s'imposer dans une famille de vautours, qui dès la mort de son père ont remis en cause sa légitimité à reprendre l'héritage des Châteaux Margaux rachetés et remis sur pieds par feu son père. Elle avait alors 26 ans et était fragilisée, mise au clou alors que je sentais par mes pouvoirs sa passion, son investissement, son aura si particulière qui me rappelait d'une certaine façon ma personne.

J'ai donc pris sa place pour la sauver, lui donner cette chance que l'on essayait de lui voler, forte des enseignements et perceptions d'Alexandre, et des siennes. J'abandonnais donc à nouveau l'ether et ai repris le cours de la vie de Florence. J'ai étudié, trimé, fait en sorte de rester forte là où elle avait fléchi en raison de son manque de confiance en elle et de reconnaissance. Ainsi, je suis rapidement devenue une oenologue respectée, en étant primée d'abord comme meilleure sommelière de France, puis en relevant pour de bon les domaines sous ma coupe, grâce à mes fructueuses associations. Le Château Margaux rayonne depuis avec plus de force à l'internationale.

C'est d'ailleurs durant cette période que j'ai rencontré Nailea, alors que j'étais en recherche de compositions pour mon stand à la Vinitech 2019 de Bordeaux. Sa présence, sa prestance et sa passion m'ont totalement magnétisée et portée sur des horizons qui de base ne m'intéressaient guère. Car pour mon véhicule, les notes florales en dehors du vin pouvaient parfois être de véritables souffrances pour ses sens. Mais dans son extravagance et son rayonnement, Nailea arrivait à créer une harmonie sans pareil. J'ai fini par me départir de ce professionnalisme me tenant au corps et au coeur pour m'intéresser à sa personne, entière et singulière, ayant aussi détecté dans le même temps cette aura que nous dégageons tous en tant que déités. Je la savais car sentais différente de mes origines, mais cela ne m'a en rien écarté de cette volonté d'être son amie, et l'avoir à mes côtés, vivre le meilleur dans ces moments où nos vies, parfois, nous en demandaient trop. Jusqu'à ... ce que je sache. Jusqu'à ce que de nouveau il apparaisse, après plus de mille ans à m'écarter de sa personne, et l'oublier. Jusqu'à ce que j'apprenne que Nailea et lui soient liés comme je l'ai été jadis, et que de nouveau les blessures du passé ressurgissent pour me prendre à la gorge. J'ai donc décidé de me retirer pour ne pas souffrir à nouveau, et la faire souffrir de vérités qui auraient pu mettre en péril un bonheur qui à mon sens lui était dû. Parce qu'elle était devenue cette amie précieuse, avec qui j'avais certes tissé un lien fort, mais pas aussi fort que celui émanant pour lui, et me rappelait cette époque sombre où j'ai tellement souffert de ma confiance, mon amour, ma loyauté.

J'ai donc préféré fuir, mettre de la distance pour ne pas me retrouver à nouveau brisée, et dans le subi de choses que finalement le principal fautif n'a pas explicité. Je me sais fautive par silence auprès de celle qui est Mama Quilla, une déesse de la lune inca, encore une, comme Nyx à son époque. Comme Morrigan, à sa façon. Sombre, lunaire, dangereuse, mes opposés, en somme. Et cela m'a conforté sur les raisons de cette trahison, et du pourquoi je ne devais rien à ce dieu auquel je suis malheureusement liée. Ainsi ai-je alors commencé mes recherches pour remettre en cause cette notion, et préparer le terrain nécessaire pour enfin tourner la page, et permettre secrètement à Quilla d'être la seule, le futur.

2020 a été aussi l'année, où au delà de cet épisode ennuyeux, le changement s'est mis en marche de la façon la plus tragique qu'il soit. La mort d'Odin a été la goutte brisant en fracas une paix bien trop fragile établie entre les divers panthéons, et le début d'une guerre sans fin avec les dieux nordiques. Alors qu'une partie de ces conséquences relève en vérité de ces guerres de l'ombre n'ayant jamais cessé d'exister dans le but de se gager d'une existence plus confortable que le reste des panthéons ... et ainsi de l'arrivée des déicides. Nombre d'entre nous ont été abattus dans ces fusillades programmées en janvier 2021, des profanations se sont élevées ici et là, et du sang d'innocents ou coupables n'a depuis de cesse d'être versé. Tant de chaos, de rancoeur, alors qu'enfin j'aspirais à simplement donner aux humains ce qu'ils m'avaient donné en retour ... la possibilité de renaître, refaire autrement, et d'accepter qu'une pour mille vies, est parfois plus souhaitable. Et tout cela a précipité ce face à face que je souhaitais à tout prix éviter. Teutates est venu me chercher en me demandant d'être reine, à nouveau. Mais cette fois, sans qu'il soit à mes côtés.

Avant de te lancer corps et âme sur le forum, nous tenions à te donner quelques informations importantes ! Promis cela ne prendra pas beaucoup de temps.

Allez, c'est parti !  

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•• Si tu veux de lancer dans le grand bain, et que tes actions est un impact sur l'intrigue, partir à la recherche d'objets divins... Rendez-vous du côté des trames.
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•• Viens Créer un Scénario / une banque de pré-lien ou proposer aux membres qui sont en train d'en créer un un lien avec ton perso !
•• Plus trop envie de rp ? Rejoins nous dans Le Flood et si le cœur t'en dit, vient t'amuser dans Les Jeux. Enfin, tu peux rejoindre notre discord.
•• Une absence ou un ralentissement? Viens nous prévenir dans ce forum !
•• Enfin, tu les connais sans doute déjà, mais je t'oriente vers la présentation Du Staff.

Et voilà c'est fini, je vais rendre mon micro et repartir tyranniser les membres dont tu fais désormais pleinement partie  Te voilà paré à affronter le monde ! Comme on dit chez moi... Y'a plus qu'à! Bon jeu à toi!