J'ai été. Oui, un jour, dans ces rues à présent pavées de ces quelques restes encore présents ici et là, surmontées de ces monuments en ruine ayant fait gloire, j'ai été une humaine parmi tant d'autres. Une mortelle, pour qui le divin relevait des prières, des quelques apparitions de l'ordre du miracle venant de ceux requérant nos révérés, nos baisers, nos mots, ou ce qui faisait de nous femme et homme. Tertia Anicius ... un nom si lointain, si diffus, à présent. Dont il ne reste que ma personne pour en conter la tragique existence, si il en est. Née femme, née belle, née pour être un instrument aux mains d'un père cherchant la gloire sous le règne du Propréteur. Et pourtant, voilà plus d'un millénaire que je ne suis plus cette femme, cette chose qui s'est fait tordre et déchiqueter sous les appétits des divins romains, et de leur assoiffés hypocrites se croyant descendant de leur sang par les racontars d'historiens, d'affabulateurs ayant fait de Romulus et Rémus les enfants de Mars et de sa vestale. Deux enfants pondus via un simple rêve, alors qu'elle se devait de rester chaste ... quelle ironie. Chose au demeurant risible quand l'on sait comment là aussi le Jésus des monothéïstes est né.

Mais je ne suis pas là pour déverser mon fiel sur ces importuns, je l'ai assez fait par le passé. Je suis là pour lisser ces pierres, les faire tomber et les briser, comme ils ont tenté de me briser. Car oui, j'ai été brisée, ignorée. Alors que de Vesta j'ai été une des plus ferventes, des plus sages prêtresses, de ces temps où Rome se prenait pour le centre du monde. Mais cette ferveur, aussi puissante qu'elle ait pu être, ne m'a pas protégée. Elle a été ma malédiction, la raison même de ma mort, car j'ai refusé d'être un pion sur les tables de jeu politique auxquelles mon père participait. Car ma beauté était gâchée, ne devait servir qu'avidité et pouvoir, plutôt qu'une entité dont jamais je n'avais vu les contours, ni reçu signe ou bénédiction. Ainsi mon père en avait décidé, comme le chef de sa maison, et le politicien véreux qu'il était en réalité. Sous mon refus quand à ses manigances pour me soutirer à ma foi, sa colère a éclaté, et a été la cause de ma mort.

Ainsi, Vesta a laissé une de ses prêtresses mourir au sein de son temple. Je ne ressens plus la pression ni la brûlure de ces mains m'étranglant sous le coup de la rage, ni le goût du sang qui alors s'était répandu dans ma bouche sous ses claques m'intimant à la soumission. La brûlure ensuite, alors que je suis encore vivante. Ironique, n'est-ce pas ? Mettre le feu à sa propre fille, au sein du Temple de la déesse du foyer. Ce que je ressens encore pourtant, c'est ce nouveau souffle que cet homme m'impose. Brun aux mèches hirsutes, aux yeux noisette, qui me dévisage avec cette perturbante sérénité, tandis que j'inspire violemment à m'en arracher les bronches et m'agite sous sa prise. Il m'a dit son nom, Flins, a proclamé m'avoir redonné la vie, et qu'en conséquence ce n'est plus à Vesta que je devais vouer mon sein, mais à lui, et seulement lui. Il s'est alors relevé, arborant cet air fou de vouloir provoquer quelque chose qui alors m'échappait complètement. C'est comme si il était possédé par un seul et unique besoin, chose faisant que rien ni personne ne pouvait contrevenir à sa volonté, qu'il parle, ou le retienne. Ainsi, il a pris une torche, mis son index sur ses propres lèvres ... et le feu a parlé. Il a parlé dans une liche incroyable que j'ai presque crue magique, et sans doute l'était-ce ... car même si Rome avait connu des incendies, la prise de celui-ci fut rapide et ciblée.

Crois en moi, Tertia. Renie ton nom, ta foi et toutes tes peines seront dissipées comme par enchantement. Je ne te vendrai pas de promesses par ton dur labeur et l’espoir que les hommes se conduiront bien s’ils sont bien traités. Je te donnerai la possibilité d'être mieux, et de voir au delà des mur que l'on a dressé, sans que tu ne puisses jamais les façonner autrement que par ta piété.

Et forte de ce qu'il a brûlé pour moi, dansé en m'étreignant de ses bras forts, mais si froids, j'ai renoncé aux Anicii, à ce que j'ai été. Par dépit et dégout, au départ, mais aussi pour me réapproprier entièrement ma vie ... bien que je le conçois, au regard de ma résurrection par la main d'un dieu, ce "entièrement" n'est que subjectif. Et j'ai suivi Flins, sur ces routes majoritairement pavées des mauvaises intentions humaines, mais faisant le fil de nos forces. J'ai appris par ses préceptes, la soif de sang m'habitant depuis, à me montrer pragmatique face aux diverses situations venant et frôlant ce qui faisait à présent ma destinée. J'ai vu l'ironie qu'accorde le mortel à son sang, et d'autant celui que jadis on m'a inculqué quand j'étais des leurs. Peut-être qu'à un moment nous étions un peuple d’un seul sang, mais au regard de ces choses auxquelles j'ai autant participé qu'observées, la vérité est toute autre. Les Romains, comme les grecs dont ils sont issus, ont fait venir des hommes de tous les coins du monde. Des Sarmates, des Libyens, des Gaulois, des Numides et même ceux dont ils sont censés être les descendants. Leur sang s’est mêlé au nôtre, de même que ce sang grouille de sang romain et que s’y mêle du sang de ces peuples asservis au nom de leur illusoire gloire.

C'est donc dans ces marches, souvent nocturnes, que j'ai accepté ces vérités indubitables à cette nature humaine dont je ne faisais plus partie. J'ai vu les chênes ancestraux, bâtisses par lesquelles les voix des êtres divins faisaient écho. J'ai vu ceux taillés, sculptés, soutirés de leur but premier par le tranchant d'un glaive ou le consumé d'incendies dès lors que l'homme a su comment en maîtriser les départs mais pas ses fins. J'ai apposé des nappes de liquide rougeoyant pour en éteindre certains pans, et ainsi les dériver vers d'autres buts. Ainsi, ai-je appris à créer par la rumeur d'abord ce qui allait faire la légende dans les terres de l'Est de ce continent. Jusqu'à mon arrivée en ce qui serait la Valachie, et dès lors la fin de ce voyage que l'on pourrait qualifier d'initiatique. Flins m'a alors dit adieu, m'expliquant ce qui devrait advenir en ces terres sans non plus me donner moult détails. Je devrai être un glaive, une amie pour celle qui grandirait, forte de sa propre soif et d'une indépendance se devant d'être. Ainsi ai-je connu Jana quand le moment fut venu. Je me faisais passer pour une progéniture agissant dans les ombres, non contente d'agir ainsi et de ne guère me mêler à tous leurs jeux de pouvoirs. Guérisseuse, assassin et donneuse de baiser de mort donc, j'ai donné à Jana Dracea d'autres méthodes que celles faisant le corps de notre nature. Purger, empoisonner, détruire de l'intérieur ces corps se croyant sacrés, protégés par la lumière de leurs dieux. Les déchiqueter ensuite pour alimenter mes écrits et améliorer les méthodes qui feraient la matrice des tortures et procédés par lesquels les hommes ensuite, se complairont à user et abuser sur leurs propres semblables.

Malheureusement, quand vint le temps de l'assassinat de Vlad l'Empereur, qui mit d'ores et déjà à l'ordre du jour les disparités et discordances dont pouvaient faire preuve les strigoïs, j'ai préféré disparaître et continuer mes offices en d'autres terres. L'Empire Ottoman fut un bouillon on ne peut plus appétant, ainsi que le fut ensuite celui de Chine. À nouveau, je me fais actrice comme spectatrice de ces temps où la curiosité pour les drogues se dispute à l’enthousiasme, et où le savoir-vivre passe par l’échange entre pairs. Puis viennent ceux où les vices associés et faisant l'alimenté de mes connaissances, sous l’effet de la démocratisation de leurs usages, commencent à inquiéter ce qui devint le corps de la gent médicale ... jusqu'au prémisses de ce qui fait la réglementation, voire l’interdiction des drogues de leurs usages, provoqua la disqualification sociale de ceux les utilisant, ou le chaos provoqué par leurs élans de colère, comme le fit la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis, alors qu'ironiquement il servit pour endormir les peuples qu'ils mirent sous esclavage. Toutes ces errances, pèlerinages, voyages me menèrent à croiser par hasard le véhicule de Didilia, pour qui j'ai réglé un problème un peu trop encombrant, c'est à dire un amant en sachant trop, pouvant faire pire que simplement la renvoyer dans l'éther. Alors elle m'a bénie, et donné un fragment d'objet divin en sa possession avant que nos chemins ne se séparent.
J'ai continué d'amasser ma fortune au fur et à mesure des siècles suivant, créant de ce fait une cabale spécifique dans laquelle le nombre est moindre, mais d'autant plus loyal que d'autres. Trahis, déchus en raison de leurs connaissances faisant la peur de l'humanité au point que ceux-ci se plaisaient à les condamner et les exécuter, j'ai créé ainsi comme le fit un Lucifer, mes propres cavaliers.

Nous ne sommes qu'une dizaine. Si le désir d'expansion de certains des miens se fait depuis longtemps, je choisis de garder un contrôle qui se tient sur cette base forte, solide, nous permettant d'agir comme nombre de groupes et gangs, sans que nous ayons les réels à côté des mœurs et problèmes familiaux. S'établir en Russie ne fut pas difficile en raison des réseaux d'influence que nous avions déjà établi auparavant. Massacrer et prendre à ces imbéciles de Zakhraov, Sobolia et leur fade gourgandine de Dragomirov ne fut pas difficile en raison de nos moyens et capacités, et me voici donc depuis à la tête de ce groupe qui ne se contentait que des bassesses telles que le blanchiment d’argent, traite des femmes. Tout ce qui pouvait faire de l'argent facile en raison de la détresse et la pauvreté de leurs semblables. J'ai depuis repris ce qui fait de meilleures mannes, sous bonne gestion. Trafic de drogue, de sang en officieux, corruption de politiques, restructuration des établissements de charme en nous diversifiant sur des activités de l'ordre de l'accessoire ... esthétique.

Avant de te lancer corps et âme sur le forum, nous tenions à te donner quelques informations importantes ! Promis cela ne prendra pas beaucoup de temps.

Allez, c'est parti !

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•• Enfin, tu les connais sans doute déjà, mais je t'oriente vers la présentation Du Staff.

Et voilà c'est fini, je vais rendre mon micro et repartir tyranniser les membres dont tu fais désormais pleinement partie Te voilà paré à affronter le monde ! Comme on dit chez moi... Y'a plus qu'à! Bon jeu à toi!