Je me redresse dans le bain, éclaboussant le sol d'eau savonneuse. Je ne suis pas seule. Un homme se tient derrière moi. Un court instant, un infime moment, je me dis qu'il s'agit de Teutates. Cependant il n'en porte pas l'essence. Et son corps est bien plus frêle que dans mes souvenirs. Ses mains commencent à me frôler mais je sors de la baignoire. Marisol? Marc m'interpelle mais je ne lui réponds pas. Marc. Marc. Marc. Comment est-ce que je le connais? Des souvenirs se superposent aux miens. Je quitte la pièce comme une ivrogne, manquant de tomber. Ces jambes sont plus longues. Cette poitrine est plus lourde aussi. Je… ne comprends pas. Ce corps, ce n'est pas le mien. Marisol. C'est le corps de Marisol. Je… Je suis Marisol. Bébé, ça va? Un cauchemar? Je suis tombée par terre. Il s'est accroupi et pose sur les épaules une serviette. Mon corps tremble et il essaye de le réchauffer en l'essuyant. Marc. Un collègue archéologue rencontré quelques jours plus tôt. C'était… son anniversaire la veille. Ils sont sortis dans un bar. Et finalement le groupe s'est séparé et Elle et Lui sont allés dans la chambre d'hôtel de Marisol. Je me tiens la tête des mains alors que tout revient. Ils ont fini dans ce lit défait avant d'aller prendre un bain. C'est à ce moment là qu'elle ne s'est pas sentie bien et a fermé ses yeux pour se reposer.

J'inspire et j'expire. Une fois. Deux fois. Plusieurs fois jusqu'à ce que ce flot de souvenirs se tarissent. D'abord les plus récents aux plus anciens. Elle est arrivée il y a quelques mois à Paris mais n'a toujours pas loué d'appartement, faute de temps. Elle passe beaucoup de temps sur des chantiers, dans les musées, et à retrouver la trace de Mama Quilla. Elle a assisté à ma mort. C'était elle… C'était elle que nous avons sauvé. Elle voulait me voir, me rencontrer mais ne s'attendait pas à ce qu'elle cause ma perte. Elle avait été approchée par une femme qui lui avait promis de pouvoir nous réunir. Elle, la spécialiste des incas et du culte religieux autour de ma civilisation, elle avait été une proie facile. Naïve, elle avait accepté. Je me vois mourir en voulant la protéger. Puis je vois Morrigan tomber et Teutates déchaîner les éléments et faire appel à la pleine puissance de ses pouvoirs. Marisol s'en est sortie de justesse. Ca n'a pas été le cas de tous et elle est sortie depuis peu de l'hôpital. Avant cela elle débarquait à Paris pour suivre mes traces. Originaire du Pérou, elle y a passé une bonne partie de sa vie. Fascinée par le travail de son père, elle a suivi ses traces et est devenu elle aussi une archéologue. Mais pas que. L'adrénaline la fait vivre. Elle aime le danger, les aventures. Chasseuse de trésors. C'est aussi une chasseuse de reliques, à l'image d'Indiana Jones, sa seconde idole. Ces films ont bercé son enfance, et elle les connait par cœur. Sa mère était historienne pour sa part, spécialisée dans les religions anciennes. C'est elle qui l'a rendu aussi fascinée par la civilisation inca. Elle lui racontait, chaque soir, une histoire sur mon peuple. Je me rappelle une petite soeur, qui est morte d'un cancer infantile du sang. Je vois un frère, resté au pays, un garagiste. Il est marié et a trois enfants que Marisol gâte énormément. Je vois des cousins qui lui tiraient souvent les cheveux, des amis et, surtout, une ribambelle d'amants et d'amours infructueux. Solitude. Sa vie d'aventures l'a toujours rendu seule, sans attache en dehors de son frère, ses neveux et ses parents, séparés d'elle désormais par un océan.

Naya.

Le flot s'est tari au profit de mes propres souvenirs. Naya. J'hyperventile. Inti. Je ressens une vive douleur dans ma cage thoracique. Je ne vois plus rien. Je n'entends plus rien. Je ne les sens plus non plus. Teutates. Morrigan. Je panique. Comme jamais encore cela ne m'était arrivée. Naya. Inti. Perdu. Je les ai perdus.

Un rayon de lune perce à travers les rideaux. Le fameux Marc est parti. Je ne sais plus à quel moment. Cela importe peu. Ce bout de rayon me réchauffe, me fait reprendre pied. Je suis encore au sol, nue. La serviette a glissé. J'ai froid. Je me force à me remettre debout. Un pas après l'autre. Je m'aide en m'appuyant contre les parois des murs. On frappe à la porte. Des agents de sécurité à qui l'humain a signalé un problème. Je les congédie en quelques mots, tout en m'asseyant sur le lit défait. J'attrape un tee shirt qui traine que j'enfile. Il sent la clope et l'alcool. J'ai envie de m'en griller une. Pensée parasite que je chasse immédiatement. Je récupère l'ordinateur et ouvre la ribambelle de dossiers que Marisol a constitué. Elle a fait de nombreuses recherches sur moi, et donc sur Naya. Naya. Je lis tout ce que je peux sur ma mort, sur les répercussions. Je stalke ma fille sur les réseaux que ma nouvelle enveloppe a demandé en ami, demande toujours en attente d’ailleurs. Je me connecte à la place de mon enfant avec ses identifiants. Elle n'a plus rien posté depuis quatre semaines. Le messenger clignote de messages d'amis qui s'inquiètent pour elle. Tout comme Cassandra qui semble avoir repris mon relais. Quatre semaines. Cela fait quatre semaines qu'elle a disparue. Des larmes coulent sur mes joues. Naya, ma plus grande faiblesse, ma fille chérie. Je me souviens de notre rencontre comme si c'était hier. J’errais dans une enveloppe humaine, celle de Nailea, la seule que je n’ai jamais possédé, sans but, sans me rappeler d'ailleurs ce que je cherchais. Et puis je l'avais entendu pleurer dans les bras de cette mère qui avait donné sa vie pour la faire entrer aux États-Unis. Un court instant, j'avais pensé à l'abandonner mais cela avait été plus fort que moi. Je l'avais récupéré. J'étais devenue sa mère avec toutes mes imperfections et tous mes décalages. Elle m'avait ramené à la vie. Elle m'avait donné un but. Si nous avions traversé l'océan c'était pour elle, pour lui offrir un nouveau départ lorsque les choses avaient été mal pour elle. Elle était ma raison de vivre. Perdue. Je l'avais perdue. Mon enveloppe humaine était morte et elle avait perdu sa mère.

Je pousse un hurlement de douleur. Ma fille, ma douce petite. Je retourne la chambre jusqu'à trouver le téléphone de Marisol, glissé dans la poche du pantalon en cuir qu’elle portait la veille. Je tente de l'appeler mais cela ne sonne pas. Je tombe sur son répondeur sur lequel Je laisse un vague message.

Inti maintenant. Je n'ai pas besoin de faire beaucoup de recherches. Vif. Il a été brûlé vif quelques jours plus tôt. Marisol a rassemblé beaucoup d'informations. Démons. Oui c'est ça. Je fouille dans sa mémoire et tout ce qu'elle a trouvé sur ce sujet converge vers cette théorie. Des démons se sont servis de je ne sais pas quoi pour le tuer. Mon âme crie vengeance. Mon cœur pleure comme jamais il ne l'avait fait. Je l'empêche de s'effondrer. Je ne peux pas. Je dois retrouver Naya. Je dois les retrouver, Teutates et Morrigan. Je ne les ressens plus. En cet instant, plus que jamais, j'ai besoin de les avoir à mes côtés. Je sais où chercher. Je ne mets pas beaucoup de temps à m'habiller et rassembler les affaires qu'elle possède… que je possède. Je laisse trois des quatre valises dans la chambre, en garde. Elle est coquette, c'est le moins que l'on puisse dire. J'annule tous ses rendez-vous dans les jours suivants, prétextant une maladie. Son assistante... Enfin mon assistante prend bien la chose. Elle a l'habitude et faire ce qu'elle doit faire et comment. Mes papiers ordonnés, l’ordinateur glissait dans un sac à dos, j'abandonne mon téléphone. J'ai beaucoup appris auprès de Philippe. Notre amitié n'était pourtant pas gagnée. Je me rappelle encore combien je l'ai détesté au départ, lui, ce flic qui menaçait la sécurité de ma fille. Et puis nous nous sommes apprivoisés l'un et l'autre, jusqu'à devenir bien plus proches que nous l'avions imaginé au départ. J'ai réellement pris conscience de cela lorsque Morrigan est entrée dans l'équation et ma vie. Je ne m'étais pas attendue à prendre une telle claque. Morrigan me fait penser à un oiseau blessé que je ne peux pas m'empêcher de protéger, d'aider. Je veux qu'elle soit heureuse. Vraiment. Je ne minimise pas sa puissance ni sa force. Mais quoi qu'elle puisse faire, je n'arrive pas à me détacher du sentiment que je dois prendre soin d'elle, coûte que coûte. Former une triade avec elle et Teutates était, au fond, une évidence. Nous étions bien plus forts à trois, capables de tenir tête aux nordiques comme nous l'avions prouvé dans les catacombes. Et nous n'avions eu de cesse, ensuite, de nous battre, les uns au côté des autres. Définir notre relation n'est pas vraiment possible et je ne cherchais plus à le faire de toute façon.

J'ai pris le temps d'acheter un prépayé acheté plus bas dans la rue, que je n'allume même pas immédiatement. Plus tard. Je me sens paranoïaque. Je ne peux pas reprendre contact avec les autres. Trop de risques. Je suis restée dans l'éther de trop nombreux mois et il faut que je sois prudente. Trop de Dieux sont désormais morts. J'ai été tuée en voulant aider celle qui m'a offert son enveloppe. C'était l'un de ses vœux les plus chers et sincères. La culpabilité la rongeait de plus en plus et n'avait d'égale que son envie de me voir me réincarner en elle. Paix. J'en ai la certitude, elle a retrouvé la paix. Une vie pour vie. Il faut désormais jour et je vais devoir patienter avant de pouvoir rejoindre la maison du Celte. Tant pis. J’appelle l’accueil de l’hôtel de luxe et demande à ce que l’on me réserve le premier train en partance pour le Nord. La jeune femme a énormément d’argent. Elle a pu mettre à l’abris sa famille, tout en vivant assez sereinement. Je profite de cette attente pour effectuer des virements sur son compte courant via des offshore que je possédais avant. J’avais pensé à tout, au cas où, et Philippe m’avait aidé à bien sécuriser mes biens. L’argent ne sera pas un problème. Je m’habille rapidement, me couvre et laisse l'homme de chambre prendre ma valise et l'installer dans le taxi. Mon train part dans moins d'une heure. Nous aurons tout juste le temps d'aller jusqu'à la gare du Nord. Avec le trafic, nous n'avons pas le choix que de prendre de l'avance. Assise à l'arrière, je regarde le paysage urbain défiler. Naya. Il faut que je retrouve Naya. Je ne supporterai pas de la perdre. J'ai déjà vu que trop des miens mourir. Jadis, j'étais une déesse aimée, chérie et priée. Et puis les espagnols et la Foi de ce Dieu Unique étaient arrivés. Ils avaient massacrés les miens, ravagés nos villes, nos sanctuaires, nos fidèles. Et tout cela pour quoi? Pour l'or et les terres que nous possédions. Cupides êtres. Je suis morte en même temps que ma dernière fidèle. Je n'ai pas eu le courage de me battre. A quoi bon? Je ne supportais plus tous ses morts. J'ai erré beaucoup de temps dans l'Ether. Je n'avais pas envie de me réincarner. Je ne l'ai fais que deux fois, deux fois dans toute ma vie de déesse. Une première fois en investissant le corps de Nailea Flores. Je ne sais même pas pourquoi ni comment j'ai investi ce corps. Elle ne voulait plus vivre. Violentée de toutes les façons possibles, elle avait finit par se laisser mourir dans l'un des vestiges inca, un temple qui m'était dédié. Ses maîtres l'avaient retrouvé et forcé à survivre... Ou du moins son corps. Son âme, elle, avait quitté son enveloppe. Quand je l'ai investi, il n'y avait plus aucune trace de la femme qu'elle était. Je les ai tué, ses agresseurs, avant de me mettre à errer. J'ai vécu un paquet d'années, de siècles même en marge de la société. Je vivais sans vivre. Je ne faisais que survivre, sans aucune interaction. Je ne voulais pas m'attacher et souffrir de nouveau. Et puis il y avait Naya. La mort d'Inti m'avait ramené sur ce plan pour me rappeler combien elle avait besoin de moi. Naya. Naya. Je te retrouverai et je te protègerai. Je t'en fais la promesse.

Avant de te lancer corps et âme sur le forum, nous tenions à te donner quelques informations importantes ! Promis cela ne prendra pas beaucoup de temps.

Allez, c'est parti !

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••Le grand classique, avec un petite subtilité, ouvrir un sujet demande de Liens ET de rps (oui, on est des fous, on a regroupé deux sujets en un). Bien sur, penses à passer dans le sujet des autres pour te créer des liens et obtenir des rps !
•• Si tu veux de lancer dans le grand bain, et que tes actions est un impact sur l'intrigue, partir à la recherche d'objets divins... Rendez-vous du côté des trames.
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•• Viens Créer un Scénario / une banque de pré-lien ou proposer aux membres qui sont en train d'en créer un un lien avec ton perso !
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•• Enfin, tu les connais sans doute déjà, mais je t'oriente vers la présentation Du Staff.

Et voilà c'est fini, je vais rendre mon micro et repartir tyranniser les membres dont tu fais désormais pleinement partie Te voilà paré à affronter le monde ! Comme on dit chez moi... Y'a plus qu'à! Bon jeu à toi!