Paris ne change jamais. [Hestia]

Sujet: Paris ne change jamais. [Hestia] Mar 16 Jan - 19:16

Paris ne change jamais.

C'était la merde. C'était vraiment la merde pour les Celtes. Et j'avais donc écourté mon voyage avec Teutatès et Taranis pour revenir auprès de Méduna. Elle avait eu besoin de moi, de l'aide que je pouvais lui apporter. Les informations parlaient toujours de ce qui s'était passé à Marseille, des grecs qui avaient agi en héros et tout un tas d'autres choses du même genre. Et ça, sur des jours et des jours, comment rester calme quand on vous pointe du doigt, sans vous laisser la possibilité de vous défendre ? Alors Méduna avait emmené tout le monde en Bretagne. Ce qui était le plus logique et très vite les fidèles affluaient et il fallait s'organiser et c'était là que j'entrais en scène. Et c'était fatigant, tant physiquement que mentalement. Et après presque quinze jours à m'occuper que de ça, j'avais eu besoin de faire un break. J'avais prévenu la déesse que je m'absentais quelques jours. J'avais des affaires à récupérer sur Paris, des choses qui pouvaient être utiles. Des livres notamment, anciens, précieux et qui même s'ils ne m'aideraient pas à comprendre ce qui se passe au-delà de ce que l'on sait, me sont chers.

Paris m'avait manqué, mais je sais que je n'y suis plus réellement la bienvenue. J'ai trahi la cellule parisienne des déicides et je sais qu'on me recherche. Ils n'aiment pas les traîtres. Alors je faisais profil bas, restant attentif à tout ce qui se passait autour de moi. Et alors que j'étais dans le métro, je sens le regard un peu trop insistant de deux garçons qui collaient parfaitement au profil des gens qui m'en voulaient. Alors pour ne pas prendre de risque je descends à la station suivante et prends le métro qui arrive deux minutes plus tard. Je n'étais pas sereine. J'avais laissé des livres chez des amis et je savais qu'ils étaient là parce que je les avais contactés avant de venir. Une fois chez mes amis, je souffle un bon coup et je réponds au mieux à leur question sans rentrés dans les détails. Ils voulaient savoir où j'étais passé. J'avais disparu depuis novembre. Novembre. Cinq mois et pourtant, j'avais l'impression que c'était plus que ça. En cinq mois, j'en avais fait, vu et vécus des choses. Peut-être même un peu trop.

Pour les protéger et les épargner surtout, je pars assez vite, les laissant avec plus de questions que de réponses, je le sais, mais je ne peux pas faire mieux. Livres sous le bras je repars vers la station de métro. J'avais loué une chambre dans le quartier de Montmartre, un quartier que je connaissais bien. Une fois sur place, je regarde autour de moi plusieurs minutes, pas que je ne reconnaissais pas les lieux, mais je voulais voir ce qui se passait autour de moi. Puis sans doute par automatisme, je reprends la route et je m'arrête devant la vitrine de ma librairie. J'eus un pincement au coeur, sachant parfaitement que je ne pourrais pas la réouvrir. J'avais aimé cet endroit, vraiment. Et dans le reflet de la vitrine, je vois une silhouette qui est sur le trottoir d'en face. Mon coeur manque un battement et je me retourne rapidement, mais rien. Je soupire et eus un léger rire nerveux. Si je deviens paranoïaque, ça craint.

Je reprends la marche, toujours mes livres sous le bras et alors que j'attendais que le feux du passage piéton passe au vert, j'ouvre l'un de mes livres pour voir s'ils étaient en bon état. Pour une fois qu'il ne pleuvait pas sur la capitale en ce mois de mars, mais cela n'empêchait pas le froid. Mais c'était plus que supportable contrairement aux températures glaciales que j'ai ressenties quand on était sur les traces de Loki avec les deux divins celtes. D'ailleurs, je devrais sans doute prendre de leurs nouvelles. Je ne savais pas où ils se trouvaient et ça m'inquiétait quand même. Je suis leur prêtresse après tout, même si j'étais l'assistante de Méduna, j'étais assez proche du Dieu-Père et du dieu de la foudre. Le feux passe au vert, mais perdue dans mes pensées, je ne m'en rends même pas compte.

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Lancaster

Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @masha lancaster 25 mars 2022

« Mademoiselle…Masha ? » Impossible de se souvenir de son nom de famille. Son visage, en revanche, était très clair dans l’esprit de la déesse rousse. Elle s’était sentie obligée d’approcher dès qu’elle l’avait reconnu. « Vous allez bien ? Le feu est au vert » dit Hestia en désignant le dit feu et en abaissant ses lunettes de soleil pour que la prêtresse celte puisse la reconnaître. Les premières fois, elle s’était sentie ridicule à mettre chapeau et autres accessoires pour camoufler son visage. Elle l’avait fait uniquement pour faire plaisir à son assistante ainsi qu’à sa garde rapprochée. Force était toutefois de constater qu’elle n’avait pas suivi son conseil une fois et que ça n’avait pas été le meilleur moment de ces derniers mois. Assez pourris par ailleurs. Avec pour point culminant le massacre de Marseille. Un coup de son frère, à n’en pas douter, même si c’était Esus qui en sortait avec une mauvaise presse.

Malheureusement, quoi qu’elle pense de Poseidon, elle n’était plus en mesure d’aller lui tirer les oreilles et de lui faire la morale. Elle avait été mise à l’écart et, même sans ça, le dieu des océans n’avait jamais été le frère dont elle était le plus proche. La faute aux avances plus que déplacées qu’il lui avait faite des millénaires auparavant. Hestia avait détesté être mise dos au mur à l’époque. Et à l’heure actuelle, elle se méfiait de ce frère là plus que du reste de sa fratrie. Il était assez stupide pour noyer des centaines de fidèles juste pour se faire mousser et tout mettre sur le dos d’Esus… alors il pourrait très bien décider de récupérer son aînée par la force ! Et, en parlant de l’usurpation d’identité du dieu celte, elle savait aussi duquel des membres de sa famille c’était la signature… elle en était plus chagrinée que de la comédie de Poseidon mais elle n’aurait pas dû en être surprise. Comme quoi, s’en aller loin des siens ne l’avait pas tout à fait préservée des déceptions…

« Vous avez le temps pour un café ? Un de mes fidèles en tient un à deux pas d’ici » elle remit ses lunettes et dit à mi-voix : « Désolée pour les artifices, j’essaie de rester incognito. C’est pire qu’avant ces derniers temps, tout le monde veut que je m’exprime, alors que je ne peux faire aucun commentaire ». Si elle intervenait en faveur des celtes, la seule réponse possible, elle se mettrait en difficulté alors qu’elle n’avait aucune preuve pour étayer ses propos. Et, bien sûr, même si les humains la voyaient encore comme le symbole de l’unité olympienne, il était hors de question qu’elle participe à une mascarade qui avait fauché autant d’âmes. Elle était bien heureuse de ne pas avoir été présente au moment des faits, la souffrance, la peur, avaient dû être terribles… son talent les lui aurait renvoyées en plein visage. Elle ne tenait pas à ce genre d’expérience. En revanche, maintenant que cela avait eu lieu, elle pouvait difficilement faire l’autruche. Même si les celtes devaient bien se douter du déroulé des événements, cela les aiderait peut-être si elle leur disait tout ce qu’elle avait pu deviner ? Et comme Teutatès était parti elle ne savait trop où avec Taranis, en parler avec Masha était encore le mieux. Se rendre en territoire celte était trop dangereux : on ne pouvait pas dire qu’elle ait été follement bien accueillie lors de la réunion de l’alliance.

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Paris ne change jamais.

Je sursaute quand j'entends cette voix qui s'adresse directement à moi. Puis mon regard se porte sur cette femme et je la reconnais sans réel problème. Hestia. Je reste encore quelques secondes sans trop de réactions avant de cligner des yeux et me reprendre. Le feu était bien passé au vert et j'étais là, sur le trottoir, les yeux rivés sur ce livre dont je ne prêtais pas attention au final. " Je..." Je laisse un léger sourire se dessiner sur mes lèvres. " Oui... Je vais bien, j'étais juste... Perdue dans mes pensées." Perdue dans ce trop plein qui m'arrive en pleine gueule et pour lequel je n'étais pas préparé. Mais il faut que je fasse avec et que je soutienne les gens à qui je dois une loyauté à toute épreuve. Je ne doute pas des celtes, je sais que tout ça n'es qu'un jeu au final. Un jeu pour l'influence, pour la gloire, pour gagner cette guerre qui n'en est qu'à ses débuts, même si ça dure depuis un certain temps déjà. Puis je repose les yeux sur la déesse qui visiblement essaye de passer incognito. Hestia était une figure connue, tout comme sa tante Nyx et désormais l'une de ses soeurs. Mais elles ne sont pas les seules. Mais c'était étrange de tomber sur elle en plein Paris, mais dans un sens, c'était amusant. Pour autant, je n'oubliais pas que je n'étais pas la bienvenue à Paris donc je restais prudente. Et puis il y avait cette silhouette que je pensais avoir vu, mais je savais que c'était impossible. Donovan ne peut pas être là, j'ai dû rêver. La fatigue, le stress me rendent sans doute paranoïaque.

Puis elle me demande si j'ai le temps pour un café. Je n'avais aucune raison de me méfier de la déesse grecque. C'était une amie de Teutatès, elle semblait connaître Taranis au vu de ce que j'ai cru voir durant la soirée où je l'avais croisée. Du coup pour moi, c'était un gage de confiance. " Un café ne sera pas de refus !" J'eus un léger sourire amusé sur les lèvres. Hestia était loin d'être une déesse sans ressources et sans fidèles et ça m'intrigue. Elle s'excuse pour sa tenue et je secoue la tête tout en refermant mon livre. " Par les temps qui courent, c'est plus prudent." Les humains ne font pas tous de bons croyants, comme moi ou même ses fidèles. Certains sont plus vindicatifs et dangereux et j'avais fait partie de ceux-là également. Ma vie était surprenante quand on y regarde bien. Et j'en ai un peu conscience aussi. Donc il vaut mieux faire attention. Je glisse mes livres sous mon bras et la suit en silence dans un premier temps. " Comment je dois vous appeler au juste ?" Parce que je n'étais pas l'une de ses fidèles et je ne voulais pas paraître irrespecteuse si je l'appelais Hestia ou même Aylaen alors qu'il ne le faudrait pas. Les dieux sont parfois susceptibles.

J'avais tant de questions que j'aimerais lui poser, après tout le panthéon gréco-romain est connu pour être l'un des plus agités. Dans tous les sens du terme et qu'il nourrit l'imagination fertile de plus d'une personne. Vous avez beaucoup de fidèles d'ailleurs ?" Je suis curieuse, peut-être un peu trop d'ailleurs. Lorsqu'on arrive devant le café en question, j'eux un léger sourire sur les lèvres. " Je venais souvent ici, quand j'avais ma librairie qui se trouve un peu plus haut dans le quartier." Je n'étais pas en terrain inconnu donc. Je pose les yeux sur la rouquine et j'attends qu'elle entre pour lui emboîter le pas.

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Lancaster

Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @masha lancaster 25 mars 2022

« Je vois » elle-même était le genre de personne à rêvasser tout éveillée ce qui n’était pas sans expliquer ses nombreuses chutes. Elle faisait plus attention depuis quelques temps car elle avait une image de marque à préserver. Le fonctionnement actuel de son culte était très différent de celui qui existait au temps de la grandeur de son panthéon. À l’époque, elle restait loin des fidèles, chargée uniquement de la cohésion de sa famille - c’est qui était par moment un job à plein temps. Les humains se confiaient dans leur prière aux flammes ou à ses vestales. Elle était une déesse loin des hommes et cet état avait été le premier élément qu’elle avait voulu changer lorsqu’elle avait ouvert son temple. Maintenant, elle recevait les humains, les écoutait, les consolait et, quand elle le pouvait, les conseillait. Souvent, ils avaient juste besoin qu’elle les comprenne, chose qui lui était aidée au vu de son pouvoir. Comme autrefois, elle réglait des différents. Hestia en ayant eu assez de la solitude se positionnait désormais comme une divinité proche de ses fidèles.

« Parfait ! » un café leur ferait du bien et elles seraient plus tranquilles pour discuter. « Mon assistante le prétend. Si je l’écoutais, je ne sortirai jamais sans des gardes du corps, mais je n’aime pas trop l’idée de me cacher derrière des humains » Elle l’avait fait au Nouvel An parce que l’invitation sentait le traquenard à plein nez mais tenait à ce que cela reste exceptionnel, d’autant que ses deux fidèles y avaient laissé des plumes. Ils étaient parfaitement remis, elle ne souhaitait pas qu’eux ou d’autres soient encore blessés. « C’est aux dieux de protéger les humains, pas l’inverse » Et si tout le monde pensait comme elle, leurs existences à tous n’en serait que meilleures ! Trop de dieux ne voyaient dans les mortels qu’un simple vecteur de pouvoir, des sortes d’outils. Hestia avait toujours rejeté cette vision des choses.

La question de son nom était pertinente. Elle réfléchit quelques secondes et se décida : « Vous pouvez m’appeler Line, c’est le diminutif qu’utilise Teutatès ces derniers temps et on ne pense pas aussitôt à moi en l’entendant ». Bien qu’elle l’ait mentionné la première, Hestia n’était pas sûre d’avoir envie de penser à son ami pour le moment. Toutefois, Line était bien choisi pour conserver un peu d’anonymat : pour faire le rapprochement avec Hestia, il fallait déjà savoir que son prénom humain était Aylaen et en connaître la prononciation.

La déesse fit signe à la prêtresse de la suivre et la conduisit vers un café parisien des plus traditionnels aux allures cosy avec ses fauteuils confortables élimés et ses poutres anciennes. Tout en approchant de l’entrée, Hestia hocha la tête par l’affirmative. « Depuis quelques mois, oui. Certains sont en perte de repères, je représente des valeurs stables et rassurantes. Peu de dieux de l’Antiquité jouissent d’une aussi bonne réputation que moi, c’est un avantage maintenant que vous savez avoir le choix » Mais il y avait fidèles et fidèles. Certains lui étaient entièrement dévoués, d’autres la priaient mais fuiraient à la première difficulté, elle le savait. Le café était toutefois tenu par un homme de la première catégorie.

« Vraiment ? J’avoue n’y avoir jamais mis les pieds avant de faire la connaissance de Daniel » Elle entra et fit signe au serveur après avoir ôté ses lunettes : « La table habituelle s’il vous plaît ». Puis elle fit signe à Masha de la suivre à l’écart des fenêtres, dans un coin discret de l’établissement. Hestia se commanda un café et demanda : « Puis-je vous demander ce que vous faites ici ? Paris n’est plus très sûr… »

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Paris ne change jamais.

Je n'avais plus le temps de rêvasser, de laisser mon esprit vagabonder au gré de ses envies. J'étais tout le temps focalisée sur ce que je devais faire et comment je devais le faire. J'étais officiellement prêtresse du panthéon depuis novembre et j'avais frappé fort en ramenant Teutatès dans le monde des hommes, mais j'étais encore un peu perdue. Il y avait tellement de choses que je devais encore apprendre et il faut dire que les derniers évènements ne jouaient pas en notre faveur. Mais au-delà du devoir, j'avais réellement peur de ce qui pouvait se passer pour eux, pour moi. Beaucoup de choses m'effrayaient, il y avait des signaux d'alarme que j'essayais d'éviter. Je savais que j'avais fait le bon choix, je ne regrettais pas cela, mais le savoir n'empêche pas la peur. Alors, sur ce trottoir, perdue dans une foule de gens, j'avais laissé mon esprit vagabondé et c'était la déesse grecque qui m'avait ramené sur terre. Je lui souris, un peu confuse. Je devais lui paraître bien stupide à rester là, les yeux dans le vague. Si je me moquais bien de ce que les autres panthéons pensaient de moi, pour ceux qui étaient considérés comme des alliés, c'était différent. Je n'en faisais pas trop non plus, n'étant qu'une humaine parmi tant d'autres au final.

J'accepte le café et je souris à sa réponse sur la prudence qui devait être de mise pour une déesse comme elle. Elle n'était plus une déesse anonyme, les gens pouvaient mettre un nom, un visage sur ce qu'elle était en réalité et je savais à quel point ça pouvait être dangereux pour elle. " Peut-être qu'elle n'a pas tort au fond. Je sais très bien de quoi sont capables les humains qui vous pourchassent après tout." Je ne la cite pas personnellement, mais bien les divins dans l'ensemble. Mon passif de Deicide m'avait apprit à les combattre, mais pas à les haïr. J'ai toujours eu envie d'apprendre à les connaître, loin de me douter que j'en arriverais à être une prêtresse comme l'une de mes ancêtres avant moi. Je ne sais pas si elle avait réellement occupée cette fonction, mais je sais qu'elle avait été proche de certaines divinités à un moment. C'est après qu'on s'est perdu en route et que ma famille est devenue l'une des familles a pourchasser ceux qu'elle vénérait jadis.

Line donc. J'eux un sourire en coin quand elle nomme le divin celte. Moi qui ne suis qu'une simple humaine, j'ai vu comment ils se comportaient l'un envers l'autre et je sais qu'il y a réellement une amitié entre eux. C'est à la fois beau et dangereux, pour lui, pour elle, pour les celtes en général. " Line, c'est parfait." Elle répondit avec franchise à la question des fidèles et je hoche la tête. " Je dois vous avouez qu'après le panthéon celte, le vôtre est celui que j'ai le plus étudié. Ce n'est pas compliqué vu les écris et les mythes qui ont traversés les âges." Tout n'était pas vrai, évidemment, mais dans chaque légende, il y avait une part de vérité. Mais j'étais surprise d'apprendre que le café que je fréquentais régulièrement avant de devoir fuir, était tenu par l'un de ses fidèles. " Oui je venais régulièrement ici avant de fuir cette vie pour embrassé la cause celte. J'ai l'impression que ça fait des années, alors que ça ne fait que quelques mois." Sans doute parce que j'avais l'impression d'être à ma place auprès d'eux et de faire ce qui est juste.

Je la suis quand elle entre jusqu'à une table, dans un coin discret. Je commande également un grand café et j'écoute sa réponse, tout en tapotant du bout des doigts, la couverture du livre que j'avais posé sur mes genoux. " Je sais, Paris n'est pas sûr pour moi, mais j'avais quelque chose à venir chercher." Je regarde quelques secondes autour de nous. " J'ai laissée quelques affaires derrière moi et j'avais besoin de récupérer les livres que j'ai avec moi aujourd'hui." J'avais déjà lu ces livres, mais maintenant que les choses ont évolués, peut-être que j'y trouverais des choses intéressantes. " Mais je ne me sens plus en sécurité ici, c'est certain." Je me demande si c'est la même chose pour elle. " Vous comptez retourner en Grèce à un moment ? J'veux dire, c'est le berceau de votre panthéon après tout." Peut-être que c'était trop indiscret comme question.

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Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @masha lancaster 25 mars 2022

« C’est vrai que vous l’aviez évoqué la dernière fois... » Vu le désir ardent qui habitait la déesse du feu sacré de voir brûler les assassins de son frère, on aurait pu croire qu’elle en voudrait à l’ancienne déicide mais en vérité, pas du tout. Pour commencer, Masha semblait avoir changé radicalement de perspective. Ensuite, la haine d’Hestia n’avait pas de vecteur précis. Il y avait sa nièce parricide, évidemment, mais pour les autres ils ne représentaient que des contours flous, sans nom et sans visage, qui ne permettaient pas à sa colère de s’exprimer. « Mais une partie de moi se dit que s’ils m’attaquaient, j’aurais au moins une occasion de leur mettre la main dessus » termina-t-elle d’un ton étrangement léger pour un sujet aussi grave. À l’entendre, on la croirait inconsciente, alors que le bon terme serait plutôt résignée. Voilà plusieurs mois qu’elle cherchait les déicides et elle n’arrivait pas à les trouver, aussi ne pouvait-elle plus compter que sur le fait qu’ils viennent à elle. Au fond, c’était bien pour cette raison qu’elle avait montré son visage au départ, mais si elle avait pu faire autrement, elle aurait préféré… ne serait-ce que pour honorer sa promesse à sa sœur d’être prudente.

« Oui, il faut croire. Tout le monde a un problème avec mon prénom, pourtant je ne le trouve pas si compliqué que ça moi… et puis je n’ai pas une tête à m’appeler Hélène » Aylaen était en effet la version germanisée du prénom Hélène, lui-même popularisé par la fameuse princesse de Troie et toutes ces histoires autour d’une pomme. Il y avait un vrai problème avec ce fruit, on aurait dû l’interdire à l’aube des temps. Les chrétiens aussi avait leur pomme de discorde au jardin d’Eden, elle n’avait pas causé une guerre mais les humains auraient été chassé du Paradis à cause d’elle… vraiment, la pomme, pire fruit au monde. Quant à avoir la tête de l’emploi, c’était aussi une question de physique. Hestia avait un véhicule qu’elle jugeait séduisant mais il fallait avoir vécu à l’époque de Troie pour se rendre compte que la princesse bénie par Aphrodite était d’un tout autre niveau ! N’allez pas croire, ça convenait très bien à la rouquine, elle n’aurait pas su quoi faire si elle avait suscité autant qu’Hélène la convoitise masculine ! « Line au moins c’est facile à dire » Elle haussa les épaules tout en passant à la suite de la conversation.

« En effet, c’est ce qui nous a sauvé, en quelque sorte, lorsque notre panthéon a été déchu. Nous avions plusieurs dieux pour s’occuper des arts, ils ont permis que nos récits continuent à vivre » Et eux avec, même si c’était sous des formes très affaiblies. Hestia, par exemple, avait été très souvent parmi les humains, car elle était un vecteur de la croyance dans les siens, le symbole de leur unité. Maintenant, cette pensée la faisait toujours rire jaune.

Masha lui révélant qu’elle n’était pas revenue depuis plusieurs mois, qui lui avaient semblé longs, la déesse hocha la tête avec compréhension. Elle sentait l’angoisse qui émanait de la jeune femme. « Ces derniers mois ont été très remplis il faut dire… j’y ai pour ma part vécu plus de choses qu’en un millénaire » Mais ça, c’était parce qu’elle avait une vie assez vide auparavant. « C’est un très chouette café en tout cas, j’aime beaucoup son côté confortable et tamisé. On s’y sent à l’abri » dit-elle dans un sourire.

« Si vous avez de nouveau besoin d’une commission, et que ce n’est pas quelque chose de trop secret, n’hésitez pas à passer par mon temple. Ils iront chercher ce qui vous manque, cela vous évitera un déplacement dangereux » Une proposition dont la prêtresse celte ferait ce qu’elle voulait, loin d’Hestia l’idée de s’imposer. Quant à la Grèce, elle attendit que leurs cafés arrivent pour répondre : « Je ne pense pas, pas tout de suite en tout cas… Mon véhicule est à moitié grec et j’y étais au tout début, quand j’ai commencé à vivre dans ce corps, mais j’en suis partie parce que je trouvais triste… tout ça… l’Olympe n’existe plus, nous n’avons plus de maison là-bas. Maintenant, chez moi, c’est ici, à Paris » Même si elle n’y était pas toujours bien accueillie, même si elle était en concurrence avec tous les autres, au moins c’était chez elle ! Et pour une déesse du foyer, n’était-ce pas le principal ?

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Paris ne change jamais.

Si je me permets de la mettre en garde, ce n'est pas du tout parce que je doutais de sa capacité à se défendre, mais bel et bien parce que je savais que les déicides survivants ne lâcheraient jamais le combat. Et encore moins, maintenant qu'ils sont emmenés par Donovan. Et je la connaissais suffisamment pour savoir qu'elle ne reculera devant rien pour tuer un maximum de dieux et attiser la haine et la colère des humains envers les divinités. Pour les créatures, c'est le même tarif. Elle est dangereuse, je le sais parfaitement. Pourtant, la savoir vivante me faire devenir paranoïaque et c'est loin d'être une bonne chose. Il faut que je garde la maîtrise de mon esprit, que je domine toutes mes peurs si je veux réellement être efficace au panthéon celte. " Il vaudrait mieux que vous évitiez leur chemin, même si je comprends que vous avez vos raisons, mais..." Je soupire et reprends. " Le fait est qu'il s'agit de gens ordinaires d'apparence, ce qui les rends plus compliqué à appréhender." Autour de nous, il peut très bien y en avoir et on ne le sait même pas. Mais c'est sans doute mon début de paranoïa qui parle. Et c'est aussi ce qui les rends plus dangereux, mais ça, elle doit le savoir, comme toutes les divinités présentes sur terre. Je me demande d'ailleurs combien il y en a. Très peu d'entres eux ont pris le partit de se révéler après tout.

Elle avoue qu'elle ne voit pas ce qui cloche avec son prénom et ça me fait sourire. Surtout lorsqu'elle prononce le prénom d'Hélène. Pour avoir longuement étudié la mythologique gréco-romaine, je sais que ce prénom fait référence à la princesse de Troie, qui disait-on était d'une beauté remarquable pour l'époque. Je me demande si la divinité qui se tenait à mes côtés, l'avait vue. Je sais que Héra, Arès et Athena avaient pris part à ce conflit, mais on ne peut jamais réellement se fier aux écrits. " Line ça sera parfait ne vous en faîtes pas." Pourtant, la curiosité ne me quitte pas. " Vous avez mentionné Hélène, du coup je me demande... Est-ce que les écrits disent vrais, sur sa beauté je veux dire." La guerre de Troie était un sacré bordel pour quiconque ne s'y connaît pas un minimum. Et même comme ça, je ne suis même pas certaine d'avoir réellement comprit, mais ce n'était pas important.

" C'est vrai que les arts tenaient une place importante à l'époque. Il n'est donc pas étonnant de trouver autant de dieux dédiés. Pour avoir étudié certains écris, je dois vous avouez que c'est fascinant. Votre histoire est si riche." Peut-être que je suis un peu trop enthousiaste, mais j'aimais vraiment leur mythologie, même s'il ne me serait jamais venue à l'esprit de les rejoindre. Mon destin se jouait auprès des celtes, je devais racheter les fautes de ma famille pour s'être détournés de leurs dieux. Ce n'est pas facile, mais je devais le faire et je me sentais bien en le faisant, le reste n'avait que peu d'importance. Parlé de ce sujet me permettait de ne pas penser au reflet dans la vitrine que j'avais cru apercevoir un peu plus tôt. Cette angoisse ne me quittait pas depuis le nouvel an, mais je devais faire abstraction. Je fais au mieux pour que ça ne se ressente pas trop.

" Il faut dire que depuis la Grande Révélation, les choses se sont fortement accélérer. Pour vous, comme pour nous." Est-ce une bonne chose ? Seule l'histoire nous le dira en temps voulu. " Oui c'est le sentiment que j'ai aussi quand j'y vais. Enfin, quand j'y allais." J'ai du mal a parler de certaines de mes habitudes au passé, même si tout a changer dans ma vie. Je rêve de pouvoir m'asseoir de nouveau à une terrace de café, sans avoir à me demander si mon voisin voulait ma mort, afin de boire un bon café. Une fois installer, elle me fit une proposition à laquelle je ne m'attendais pas. Je reste silencieuse quelques secondes, ne sachant pas réellement comment réagir. " Je vous remercie pour cette offre généreuse. Si dans les semaines à venir, la situation à Paris se dégrade, je ferais appel à vos services." Après tout, elle était une amie de Teutatès, aucune raison de ne pas lui faire confiance.

Les cafés arrivent et alors que je mets le sucre, elle répond à ma question concernant un retour éventuel en Grèce. J'eus un sourire assez triste. " Oui je comprends. Mais c'est triste de devoir quitter un endroit qui nous est cher." J'imagine qu'elle avait pleins de souvenirs, qu'ils soient bons ou mauvais. Tout comme moi, quand j'ai quitté Londres pour venir à Paris. Recommencer une nouvelle vie n'est jamais réellement facile. " Paris est une bonne ville pour recommencer une vie. Du moins, c'était vrai avant." Maintenant, je ne sais pas. Mais je ne sais pas si je pourrais de nouveau voir la capitale française comme mon chez moi, si je survis à cette guerre et à tout ce que cela entraînera comme changement.

KoalaVolant

Lancaster

Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @Masha Lancaster 25 mars 2022

« C’est bien le problème. Honnêtement, quand j’ai révélé mon visage à la presse, je pensais qu’ils viendraient plus vite à moi… il faut croire qu’une déesse mineure n’a pas autant d’intérêt pour leur tableau de chasse que n’en avait mon frère » Pendant l’espace de quelques secondes, le regard d’Hestia se fit dur. Jamais elle n’aurait ne serait-ce qu’envisagé de frapper un humain avant la disparition de Zeus, elle n’était pas ce genre de déesse. Elle aimait les mortels et voulait qu’ils l’apprécient en retour. Et la violence n’avait jamais été sa tasse de thé. Les déicides, c’était différent. Elle cherchait l’occasion de faire un feu de joie avec ces meurtriers et s’en cachait à peine. Plusieurs de ses fidèles savaient que c’était son projet, ils essayaient de la ralentir par inquiétude pour elle, mais aucun ne s’offusquait de son désir de vengeance : une déesse de la famille qui vivait mal le décès de son frère le plus proche, ça s’entendait, non ?

En raison de l’origine du prénom de son véhicule, la discussion dérive sur Hélène de Troie. « Elle était sublime. Des déesses ou des créatures auraient pu prétendre rivaliser avec elle, mais elle n’était à la portée d’aucune humaine. Comme souvent, toutefois, un tel atout était à double tranchant : je ne la connaissais pas personnellement, mais je doute qu’elle ait bien vécu d’être le centre de toute cette mascarade » Et puis, des hommes qui se battaient pour vous, ça n’avait l’air romantique que sur le papier. Dans les faits, c’était une question de pouvoir et de soumission. De prestige aussi. Hestia n’avait jamais suscité une telle passion – et ne l’avait jamais éprouvé non plus – et elle n’en avait absolument pas envie. Moins de beauté mais plus de sérénité semblait un sort autrement plus enviable. Et cela tombait bien : elle n’était pas aussi jolie que la fameuse Hélène ! Ni aussi gracieuse. Hélène ne passait pas son temps à vaciller sur un sol plat. Ce qui ne signifiait pas qu’elle trouvasse ses véhicules moches, en général c’étaient des rouquines tout à fait mignonnes. Il fallait juste comparer ce qui était comparable et elle était une déesse du feu, une déesse de la famille, rien à voir avec une déesse de la beauté ou la fameuse Hélène. Si Hestia était naturellement modeste, voire avait tendance à se déprécier, dans ce domaine elle ne faisait qu’énoncer une réalité qui n’avait rien d’offensante à son égard. De toute façon, encore une fois, elle n’aurait pas su quoi faire d’un tel intérêt masculin.

L’enthousiasme de Masha fait sourire Hestia. Beaucoup d’humains nourrissaient une passion pour les mythes et légendes, et il était vrai que les leurs étaient riches, nombreuses, avec parfois plusieurs versions à une même histoire. « Elle a duré longtemps, aussi. Beaucoup d’écrits des derniers millénaires ont survécu grâce à l’amélioration des techniques de préservation et le travail méticuleux des copistes. C’est une chance que n’ont pas eu tous les vieux panthéons » Cet intérêt pour les arts, ainsi que les conquêtes romaines, puis un goût réel pour les hellénistes de la part des érudits, avait permis à bons nombres de leurs récits de traverser le temps. Si cela n’avait pas induit grand-chose en terme de foi, en revanche leurs noms à tous étaient restés prononcés même après le déclin de leur panthéon et la fin de l’Olympe.

Hestia sonda la prêtresse celte. Si elle semblait réellement enthousiaste à l’évocation des mythes grecs, il y avait plus profondément enfoui en elle une angoisse sourde qu’elle cherchait à oublier. La déesse hésita à la pousser à se confier puis jugea que c’était peut-être mal venu, étant une déesse étrangère. « La Grande Révélation a tout changé » Même si, dans son cas, le changement était moins dû à cet événement qu’à celui qui l’avait immédiatement précédé, à savoir la mort de Zeus. Existence des dieux prouvées ou non, Hestia serait restée dans l’ombre rassurante de son frère s’il ne lui avait pas été arraché. « Je vous en prie, il est naturel de s’entraider en ces temps difficiles » dit-elle poliment, songeant qu’à défaut de pouvoir calmer les angoisses de la prêtresse, elle pouvait au moins lui rendre ce genre de service qui ne dérangerait personne puisque son temple à elle, et tous les fidèles avec, se trouvait à Paris.

« En effet, je ne détestais pas être juste Aylaen la fleuriste. J’étais plutôt bien intégrée à la vie parisienne, plus qu’en Grèce étonnamment » remarqua la déesse qui avait des souvenirs assez mitigés de son réveil dans le corps d’Aylaen. Celle-ci, mi-grecque, mi-écossaise, avait perdu toute sa famille et vendait des fleurs sur un marché à Athènes. Elles avaient beaucoup en commun, y compris un sentiment de solitude que ce déménagement vers Paris avait essayé de combler. « Vous n’êtes pas française n’est-ce pas ? Il y avait une raison à votre emménagement à Paris ? » demanda-t-elle en espérant ne pas faire preuve d’une curiosité jugée déplacée.

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Paris ne change jamais.

Je grimace à ses dires. Je sais comme le monde entier après avoir vu la vidéo, ce qui s'est passé quand son frère est mort des mains de Donovan. Et je ne comprends toujours pas comment elle a pu survivre à ce déchaînement de puissance. Et elle semble presque déçue de ne pas avoir été prise pour cible par mes anciens compagnons. Je soupire légèrement et secoue la tête. " Je ne sais pas ce que vous espériez au juste, mais je doute que ce soit du à votre statut. Je dirais plutôt que tout a été chamboulé, pour vous comme pour nous." Une possibilité comme une autre. Je n'avais jamais été dans le secret des dieux à traquer et à tuer. Mon rôle était simplement de renseigner et de me renseigner sur les mythes et légendes des dieux. C'est bien pour ça que je suis aussi calée sur la plupart des panthéons européens. " Vous restez une déesse. Vous pourriez tout aussi bien représenter la paix dans ce qu'elle a de plus pure, qu'ils voudraient quand même vous tuer." Pour l'Organisation, tout ce qui n'était pas purement humain devait disparaître. Point final. Les divins en premier lieu et les créatures ensuite. Je ne cherchais ni à la rassurer ni à lui faire peur, simplement à la prévenir que son tour viendra tôt ou tard.

La discussion dérive sur Hélène de Troie. J'avais bien entendue étudier la légende et l'histoire autour de la guerre de Troie et je savais qu'elle y avait une place centrale, mais parler avec quelqu'un qui l'avait potentiellement connue, c'est autre chose. Je l'écoute attentivement et eus un léger sourire à la fin de sa phrase. Cela devait être difficile d'être une femme durant l'Antiquité, d'autant plus si on était une jolie femme. Entre jalousie et convoitise, cela ne devait pas être évidant à supporter. " Oui, j'imagine bien. J'avais beaucoup de peine pour elle en lisant les diverses versions de cette histoire. Je n'aurais pas aimé être à sa place." Chose qui n'arrivera jamais, je n'ai pas sa beauté et je n'ai pas la prétention de faire tourner la tête aux hommes et aux divins. Même si je déplore cette absence de vie amoureuse, mais je l'ai choisie pour mieux me concentrer sur mes tâches. Et une fois le nez dans mes bouquins, il est difficile de m'en faire sortir.

" C'est vrai que tous n'ont pas eu votre chance. Mais ce qui a fait votre popularité, si je puis dire ça comme ça, c'est la richesse de vos écrits. La diversité également, peu importe si le même mythe a été réecris deux ou trois fois." Et puis c'est quelque chose qui est enseigner à l'école, alors évidemment, tout le monde à un jour entendu parler des dieux grecs ou romains. Comme les égyptiens par ailleurs. Après chaque pays procède différemment, mais en Europe, c'est compliqué de ne pas avoir entendu parler de ce panthéon, à moins de vivre dans une grotte. " Je sais que pour vous c'est différent parce que c'est votre vie et vos expériences, alors j'imagine que voir l'histoire de sa vie réecrite encore et encore, ça doit être frustrant et usant."

On en vient alors à parler de la Grande Révélation, du moins, à demi-mot et elle me confirme que ça a tout changer. Si moi en tant qu'humaine j'ai été chamboulé, bien qu'au courant de leur existence, alors celle des dieux aussi l'avait été. Ils ne sont pas tous bons, c'est un fait, mais ils sont nés grâce a nous et dôtés de sentiments, bons ou mauvais, encore une fois. L'Homme est capable du meilleur, mais aussi du pire et c'est pareil dans chaque panthéon, même si la palme revient aux Monothéistes et la pléthore de démons. Mais sont-ils tous méchants pour autant ? Je n'en savais rien et je n'avais pas envie d'avoir la réponse à cette question. Je la remercie d'ailleurs pour sa délicate attention. J'irais peut-être y faire un tour, ne serait-ce que par curiosité. Puis elle répond à ma question et j'apprends qu'elle ne s'était plus sentie à sa place en Grèce. J'eus un sourire désolé sur les lèvres tout en remuant ma cuillère dans ma tasse de café. Je relève les yeux vers elle quand elle me retourne la question. " J'ai essayer de fuir Londres et la vie que j'avais là-bas. Peine perdue vue que j'ai intégrée la cellule parisienne des deicides, sur l'impulsion de mon père. Je... Je ne voulais pas le décevoir, je voulais qu'il soit fier de moi, alors j'ai finalement accepté d'y entrer vu que j'avais été préparée à ça toute ma vie." Parce que généralement on ne s'improvise pas chasseur de dieux. Même si les temps ont changés. Je soupire légèrement. " Et puis Paris ça me permettait d'avoir mon indépendance, tout en restant auprès de ma mère." Quand je vois comment les choses ont tournés, j'en suis désolée. Mais je sais que j'ai fais le bon choix. " Ils ne vous manquent pas les autres ? Même si vous êtes en désaccord, ça reste votre famille." Et maintenant que je suis officiellement la dernière des Lancaster, je me rends compte à quel point je me sens seule à portée ce fardeau et surtout cette malédiction que personne dans ma famille n'avait pris au sérieux jusqu'à maintenant.

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Lancaster

Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @Masha Lancaster 25 mars 2022

« J’avais bien compris » mentionna Hestia avec un sourire énigmatique aux paroles de la prêtresse concernant les déicides. « Mais pour les brûler, il me fallait un appât, et comme ce n’est pas mon genre de sacrifier qui que ce soit à cet usage, je me suis désignée comme tel. C’était sans compter sur la prévenance de mes fidèles qui me laissent rarement seule » Jusqu’ici, son plan était un échec cuisant. Toutefois, elle ne désespérait pas : comme le disait Masha, ils détestaient les dieux, alors ils finiraient bien un jour ou l’autre par passer le pas de sa porte. D’ici là, elle vaquait à ses occupations : les choses à faire ne manquaient pas, surtout maintenant qu’elle avait reconstruit son culte.

Puis, la conversation dériva sur des sujets moins sensibles. Hélène de Troie était passée à la postérité mais n’était plus un sujet de débat. « Moi non plus. J’ai déjà du mal à gérer l’intérêt d’un seul homme à la fois, je serais extrêmement gênée d’autant d’attention. Sans parler de la guerre. Je n’ai jamais beaucoup aimé ça, j’en ai d’ailleurs énormément voulu à ma cousine pour Troie » En règle général, Hestia veillait à ne pas s’attarder assez longtemps sur ce qui la contrariait pour en garder de la rancune. Elle s’échauffait quelques minutes puis étouffait l’incendie presque aussi vite de façon à ne pas briser l’harmonie… Mais Troie avait été une affreuse débâcle, une catastrophe morale et humaine. Des femmes faites prisonnières, souvent violées, des hommes tués aux combats lorsque ce n’était pas d’épidémie. Et l’ego des dieux qui titillait celui des mortels pour mieux faire durer ce conflit qui n’avait pour origine, somme toute, qu’une simple pomme d’or. Au fait de sa puissance, Hestia aurait pu en récupérer d’aussi belles sans même se fatiguer. Des milliers de morts et de vies détruites... Pour. Une. Pomme. Elle ne s’en était pas remise, et sa relation avec Eris – déjà précaire – non plus. Cela dit, comme elles ne se voyaient plus depuis la chute de l’Olympe, ce n’était plus si important.

« C’est peut-être parce que j’apparais succinctement dans les récits mais ça ne m’a jamais vraiment dérangé. Pour ceux qui ont vécu plus de frasques, c’est sûrement plus dur... » Hestia n’avait jamais posé la question à sa sœur mais il serait logique que devoir entendre encore et encore les infidélités de Zeus n’ait pas toujours été une partie de plaisir. Sans parler de l’histoire avec Héphaïstos qui ne la montrait pas sous son meilleur jour. Les mortels, friands de sensationnels, n’étaient pas toujours très justes avec eux : ils étaient plus que leurs coups d’éclats, bons ou mauvais. « Comparé à d’autres anciens dieux, j’ai passé beaucoup de temps parmi les humains. On ne peut pas dire que mon nom soit le premier qui vienne à l’esprit quand on pense déesse gréco-romaine… » Elle réfléchit quelques secondes et ajouta : « Quoique c’est peut-être différent maintenant, au moins sur Paris ». Mais même maintenant, elle était toujours vue essentiellement comme une sorte de mascotte plutôt que pour celle qu’elle se pensait être. Ah il était beau le symbole de l’Olympe maintenant qu’il s’était barré ! Enfin… les mortels ignoraient leurs histoires. C’était peut-être mieux.

Installée dans le café de Daniel, Hestia écoute l’histoire de Masha qu’elle n’avait fait qu’affleurer lors de la réunion de l’alliance païenne. « C’est normal de ne pas vouloir décevoir ses parents, mais si cela ne vous convenait pas, vous avez bien fait de changer de voie. D’autant que prêtresse est une noble carrière. J’ai toujours eu le plus grand respect pour les miennes » Les vestales. Souvent des femmes venues chercher protection derrière ce titre. Hestia aurait voulu pouvoir leur dire que la chasteté n’était pas un credo absolu mais ne l’avait jamais fait parce qu’en réalité c’était cette image de pureté qui les préservait du danger.

La déesse passa ensuite le bout du doigt le long du contour de sa tasse l’air pensif. « Si… parfois, ils me manquent » admit-elle les yeux fixés sur le liquide brunâtre. Elle les releva pour dire : « Mais je n’ai aucun regret. Il y a des sacrifices que même une famille n’a pas le droit d’exiger de nous ». Quand on avait eu ces mille dernières années seulement deux amis qui sachent qui elle était vraiment, on ne pouvait pas lui demander d’aider à tuer un des deux. Ou plutôt, on pouvait le lui demander, mais elle s’octroyait le droit de refuser. Qu’elle ne passe plus, depuis, pour très saine d’esprit au sein des siens était un prix qu’elle était prête à payer. Et alors oui, peut-être qu’elle était trop sentimentale et que cela faussait son jugement, mais outre le fait qu’elle se pensait plus objective que ça, cela ne changeait rien. Si c’était une erreur, au moins serait-ce la sienne. Son choix, sa responsabilité, cela lui suffisait.

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Paris ne change jamais.

Elle n'avait pas l'air dangereuse et dans un sens c'était rassurant, mais les deicides ne feront pas la différence. Ce qu'ils voient en elle, c'est sa divinité et rien d'autre. Je hoche légèrement la tête, comprenant que c'est sa vie et que malgré tout ce que je pourrais lui dire, cela ne changera rien. Et quelque part, c'est tout à son honneur. Au moins, elle avait toujours des fidèles pour veiller sur elle, pour s'assurer qu'elle ne fonce pas tête baissée vers le premier Deicide qui passe. Je devrais peut-être faire de même avec Taranis ou Teutatès. Ces deux-là sont les plus aptes à se faire tuer, ou plutôt a aller au-devant d'un danger fatal. Et je n'ai absolument pas envie de refaire le rituel pour ramener le dieu de la justice, ni tenter celui du dieu de la foudre. Mais l'un comme l'autre ne m'écouteront pas, au mieux ils essayeront de me rassurer au pire, je devrais refaire un rituel avec ce que cela implique. Si elle pouvait avoir des gens pour garder un oeil sur elle, alors tant mieux. Je souris simplement, sans rien ajouté.

On en vient alors à parler d'Helène et je la regarde quelques secondes et je peux la comprendre. Je ne sais pas non plus comment j'aurais réagi d'être la source d'autant de convoitise et d'être le point de départ -entre autre chose- à une guerre. Elle est devenue mythique avec le temps. Pour de bonne ou mauvaise raison, je ne saurais dire, je n'y étais pas après tout. " Pareillement, je ne sais pas comment elle a pu faire pour tout supporter. Enfin, c'était une tout autre époque." Et me dire que la personne qui se tenait à côté de moi pouvait prouver l'existence d'une telle femme et des autres protagonistes de cette histoire, c'était quand même dingue. " Et dire que pour moi, à la base, ce n'était qu'une légende, une histoire. Je me disais que c'était bien possible qu'elle est réellement existée et que le conflit ait lieu mais... Tout le reste c'est quand même dingue." Et je le dis alors que je connais l'existence des dieux depuis que je suis en âge de parler, de marcher et de comprendre le monde qui m'entoure. Elevée dans le but de les traquer, je suis devenu une prêtresse. C'est assez ironique au final. " C'est sans doute vrai que le nom de vos frères et soeurs sortent en premier." Zeus, Héra, Hadès, tout le monde a entendu parler d'eux et ce ne sont pas les seuls. " Cela ne veut pas dire qu'ils en soient les dignes représentants pour autant." Après les Tuileries c'est même certain. Hestia était en quelque sorte le sympbole de leur unité, déesse du Foyer. Et maintenant, elle avait désertée les rangs. Si je n'avais pas les détails, cela n'avait aucune importance, les faits sont là. Elle est avec nous et bien d'autres. Les Grecs et les Celtes, ce n'est pas le grand amour, pas besoin d'être dans leurs petits secrets pour le savoir.

Une fois dans le café, je consens à lui donner les grandes lignes de mon histoire personnelle. Je sais que je serais une déception pour mon père, qui, où qu'il soit, doit bien me maudire, si cela lui est possible. J'eus un léger rire amusé à ses dires. " C'est bien vrai, mais pour mon père, un bon dieu est un dieu mort. Rien de plus rien de moins. Sa plus grande frustration de son vivant à été de ne pas réussir à en trouver un. Et de ne pas avoir eu de fils, mais ça c'est autre chose." Bah non, c'est moi qu'il a eu à la place. Pas de chance hein ? Il m'a donné toutes les clefs pour comprendre un dieu et ça m'a conduit a redécouvrir quelque chose d'important. Tout un pan de mon histoire familiale qu'on a essayer de détruire.

J'en viens alors à lui demander si sa famille lui manquait, sans savoir si c'était trop indiscret ou pas. Je sais que ce n'est pas facile de tourner le dos a tout ce qu'on connait, aux gens de sa famille. Mais quand c'est nécessaire, il le faut bien. Surtout que pour elle, comme pour moi, c'était rejoindre l'ennemi qui nous avait poussé à partir. Elle avoue que oui et parle de sacrifices et je souris légèrement. Je ne pouvais que la comprendre sur ce point. " J'ai quitté les deicides pour pas mal de raisons à dire vrai, mais la principale, c'est que je ne pouvais pas cautionner la traque des dieux dans leur ensemble. Tous ne sont pas mauvais et dans le fond, ils ne valent pas mieux. Si jamais ils me voient à Paris, ils me tueront, je le sais et je l'accepte." Ils l'ont déjà fait et le referont encore. Ils n'aiment pas les traîtres et je le sais très bien. " Pour autant, ce que je sais de vous, les dieux, je le sais grâce à ce que j'ai appris grâce à eux. C'est assez paradoxal, je le sais. Je devrais peut-être les remercier pour ça." Je souris, l'air taquin, mais ça serait jeter de l'huile sur le feu et je n'ai pas besoin de ça. Ni même les celtes.

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Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @Masha Lancaster 25 mars 2022

« L’amour était son moteur » répondit Hestia au sujet de la belle Hélène de Troie, un air songeur se peignant sur son visage. « Dans quelle mesure les sentiments nés des manigances d’Aphrodite sont-ils sincères est une autre question je suppose… mais je peux comprendre qu’elle ait tout supporté, tout quitté, par amour » Et n’allez pas croire qu’elle fisse là un parallèle à sa propre situation car elle savait son départ bien plus égoïste et désespéré que celui d’Hélène pour Troie. « Peut-être se serait-elle enlaidie si elle n’avait pas eu Pâris » Même si la tâche n’aurait pas été aisée car Hélène était vraiment très belle, le genre de beauté difficile à entacher. Il avait fallu au moins ça pour la mettre en balance afin d’apporter la victoire à Aphrodite dans le jugement de la pomme d’or. À moins, le prince berger ne se serait pas laissé tenté et aurait peut-être choisi Athéna : au vu de sa ténacité à la guerre, il avait un certain penchant pour les domaines de sa nièce.

« Et encore, la surprise est probablement moins grande pour vous que pour tous les gens qui l’ont découvert lors de la Grande Révélation. Je me souviendrais toujours de la tête de Clara – c’est mon assistante, ma grande prêtresse en quelque sorte – lorsque tout à coup la fleuriste avec qui elle allait boire des bières de temps en temps le vendredi soir dans le quartier s’est révélé être une déesse. Je crois qu’elle ne s’en est jamais vraiment remise » Clara avait un temps traîné dans la boutique sans s’engager particulièrement, puis petit à petit elle avait pris la main sur toute l’organisation du temple. Elle en avait fait ce qu’il était aujourd’hui. Officiellement, elle n’était pas vraiment une prêtresse, pas dans le sens où on entendait ce mot car elle n’effectuait aucun rituel, mais il était évident pour tout le monde que c’était elle qui commandait lorsque Hestia n’était pas là. Y compris aux « vraies » prêtresses.

« C’est ce qui arrive quand on abandonne son trône à un joli garçon... » dit-elle ensuite mi-figue, mi-raisin, au sujet de son manque de popularité dans les mythes. « Pour ce qui est de la représentation en revanche... s’il s’agit d’être à notre image, ils y correspondent bien plus que moi. J’ai toujours été un peu décalée au milieu d’eux... » Et cela avait fini par lui donner l’impression de ne plus y être à sa place, sentiment qui s’était renforcé après le décès de Zeus. Alors elle s’était éloignée, et ensuite ses affections avaient fait qu’elle était vraiment partie. Mais même si cela avait mis des millénaires à se mettre en marche, cette scission était peut-être écrite depuis le moment où ils étaient sortis de la prison de Chronos, quand son premier surnom, avant même d’être celui de « flamme vive » avait été pour les mortels « la première et la dernière ». Personne n’avait envie d’être l’éternel dernier d’une fratrie, de se faire marcher dessus – parfois au sens littéral. Plus patiente que la moyenne, elle avait mis du temps à craquer, mais rétrospectivement elle ne voyait pas comment ça n’aurait pas pu arriver. Les humains appelaient ça l’effet cocotte minute… et pour une déesse des flammes, elle trouvait l’image appropriée.

« Et bien… où que son âme ait fini, j’espère qu’il regrette. Ceci dit, je ne sais pas trop comment ça se passe pour les morts qui veulent nous tuer, ce n’est pas comme s’ils n’y croyaient pas… » Elle secoua la tête : à quoi bon se poser des questions dont on n’avait pas la réponse. Elle pourrait toujours demander à Thanatos, à l’occasion. « Enfin peu importe, de toute façon, au moins en ce qui nous concerne, c’est de bonne guerre : pour moi aussi, un bon déicide est un déicide mort » Bien entendu, pour les repentants comme Masha, c’était différent.

« Il est toujours possible de faire en sorte que cela n’arrive pas » répondit ensuite la déesse lorsque Masha parle du sort que lui réserve ses anciens collaborateurs. « Paris est une grande ville et vous n’y avez pas que des ennemis » Les celtes avaient divers soutiens qui seraient prêts à protéger la prêtresse, Hestia se comptant évidemment dans le lot. « Ils apprécieraient sûrement très peu votre gratitude… pour le peu que j’en ai vu, ils n’ont pas l’air d’être du genre à plaisanter » En même temps, quand on se donnait une mission du genre « tuer tous les dieux », c’est qu’on se prenait un peu trop au sérieux, non ?

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Aylaen "Hestia" Summers

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Paris ne change jamais.

J'eus un léger rictus à ses dires. Il est vrai que nous avons des dieux pour tout, pour la guerre, pour la mer, pour la terre, pour les divers éléments, mais aussi pour l'amour, le désir et tout ce qui est lié. Et il est aussi vrai que plus d'une fois, les dieux se sont mêlés de nos histoires, que ce soit pour nous aider ou pas. Alors l'implication de la déesse de l'Amour est-elle si discutable au final ? Je ne saurais dire, mais cela n'aurait rien de trop étonnant. Mais je plaignais cette femme, sincèrement parce que sa situation n'avait pas dû être facile à supporter. " Oui ça peut se comprendre, après tout l'amour est un sentiment puissant, qui pousse parfois les gens à l'extrême." Heureusement de nos jours, on ne déclenche plus de guerre pour ce motif, même si ce n'est pas franchement mieux pour autant. Et maintenant que l'existence des dieux est réelle, j'ai un peu peur de ce que ça va donner, même si dans l'ensemble, je suis assez confiante.

" Oui moi je savais que vous existiez, mais mettre des noms sur des visages, c'est quand même un sentiment assez étrange au final. Mais je peux comprendre votre assistante, j'imagine même pas ma tête quand j'ai compris que mon cousin était en fait le véhicule pour un dieu celte. De même qu'il a été surpris d'apprendre que j'étais une deicide. Comme quoi, ça peut vraiment touché n'importe qui." Ce qui m'avait aussi pousser à prendre une décision parce que c'était revenue aux oreilles des autres et je ne voulais pas qu'il soit pris en chasse. Même si c'était le cas aujourd'hui, mais au moins, j'avais l'impression de faire ce qu'il fallait et d'être plus à ma place parmi les celtes. Ce qui est drôle c'est que depuis mon arrivée à Paris on s'est vraiment rapproché et jamais je ne l'ai soupçonner d'être autre chose que mon cousin avant un incident qui a eu lieu à Istanbul. Mais tout ça, c'est du passé et je dois me concentrer sur ma tâche. Et cela n'avait rien de simple, mais c'était instructif.

J'eus un léger sourire à ses dires. Cela ne changera rien de toute façon. Si je suis ici, c'est parce que je l'ai choisie, il aurait été encore en vie, il m'aurait sans doute désavoué, mais j'étais sûre de mon choix. Mon seul regret reste ma mère dont la mort est teintée de mystère. Meurtre ou suicide, je ne le sais pas, mais je suis certaine que ma décision de trahir l'Organisation à précipitée sa fin, d'une manière ou d'une autre. " Méfiez vous surtout de Donovan, c'est la pire du lot en ce moment. En plus c'est la fille de Zeus, ce qui en fait votre nièce... Elle ne reculera devant rien pour tuer le maximum de dieux, même si je ne sais pas comment elle a pu tromper la mort." Mais elle est là et bien remontée. Je ris légèrement amusée et secoue la tête. " C'est même certain, je n'aurais pas le temps de placer un mot que j'aurais une dague entre les reins." Je soupire. " J'avais une amie qui a aussi trahie l'Organisation, elle est morte maintenant. Je ne finirais pas comme elle. Du moins pas dans l'immédiat. Je crois que les celtes ont besoin de moi." J'eus un sourire amusé et reprends. " Rien que pour l'organisation déjà et pour les rituels et pour tout le reste. Il y a tellement de choses que je dois prendre en compte c'est... presque effrayant. C'est tout un monde qui s'ouvre à moi, avec ses règles et il faut que je les apprenne." Mais je peux le faire. Je dois pouvoir le faire.

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Il y a des êtres qui nous touchent plus que d'autres. Sans doute parce que sans que nous le sachions nous-même, ils portent en eux une partie de ce qui nous manque.

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Paris ne change jamais

Je m’baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’avais envie de dire bonjour à n’importe qui. N’importe qui et ce fut toi, je t’ai dit n’importe quoi. Il suffisait de te parler pour t’apprivoiser.

feat. @Masha Lancaster 25 mars 2022

« En effet, même si je me plais à croire qu’il n’enlève pas pour autant toute faculté intellectuelle » Et là, Hestia plaidait surtout pour elle-même. En effet, depuis le début, ça la dérangeait qu’on croit qu’elle n’était partie de son panthéon que pour Teutatès, alors qu’à côté de ça elle avait essuyé des millénaires de solitude et de frustration. Elle avait choisi le celte, c’était un fait indiscutable qu’elle ne niait pas, mais elle n’avait pas envie pour autant qu’on la prenne pour une niaise qui n’avait pas réfléchi avant d’agir. Si elle était partie, c’était avant tout parce qu’elle n’avait rien à gagné à rester. À ce titre, autant dire que les récents événements semblaient lui donner raison… elle aurait détesté participer au cirque orchestré par Poséidon.

« Vous ne lui en avez jamais voulu d’avoir pris la place de votre cousin ? » Bien sûr, c’était plus compliqué que ça d’occuper un véhicule, mais le fait était qu’ils écrasaient les données de leur hôte à la manière d’un ordinateur dans lequel on aurait besoin de faire de la place. La personne à qui Masha parlait n’était plus tout à fait son cousin, et cela devait avoir été une révélation assez étrange sur le moment. « J’ai toujours évité de rester dans les parages des familles de mes corps. Comme j’en change peu souvent, je leur survis de toute façon… mais c’est une partie du problème. Nous ne vieillissons pas, alors nous ne pouvons pas nous permettre de rester au même endroit bien longtemps. C’était le cas avant la Grande Révélation en tout cas » Ce corps était plutôt récent – pour elle qui pouvait parfois occuper le même plusieurs centaines d’années - mais elle l’avait tout de même déjà depuis un moment, et elle avait quitté la Grèce pour plusieurs raisons, dont celle de ne pas fréquenter les proches d’Aylaen. Et encore, celle-ci n’avait plus de famille à proprement parler… mais les amis comptaient tout autant aux yeux de la déesse du foyer.

« Ma nièce parricide est tout en haut de la liste de mes priorités. Quant à avoir trompé la mort, je vous avoue que c’est l’un de mes sujets de préoccupations... » Thanatos et elle devraient en parler, en tant que divinité de la mort, il aurait peut-être des théories à ce propos… Puis, revenant à Masha, Hestia hocha la tête avec compréhension : « Tant qu’à avoir quitté les déicides, il est plus prudent d’être parmi les celtes. Ils peuvent vous protéger. Revenir à une vie civile ordinaire aurait été plus risqué... » Même si passer de tueuse de dieux à juste normale ne devait de toute façon pas couler de source. « Et, vous savez, nous vivons mal notre existence de déité sans prêtre ou prêtresse. Même si beaucoup de mes semblables prétendent le contraire, nous ne sommes rien sans les humains qui nous prient » Ils étaient ceux que les mortels avaient fait d’eux. Y compris dans leurs défauts. « Cela dit, je dois admettre que j’ignore à quoi ressemble les rituels celtes. Ce doit être un peu différents des nôtres » chez les gréco-romains on aimait les fastes et les apparences, les règles bien précises, l’ordre… étonnant, d’après Hestia, vu le bordel général de son panthéon depuis l’aube des temps. Mais ils n’étaient plus à un paradoxe près !

CODAGE PAR AMATIS

Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

Sujet: Re: Paris ne change jamais. [Hestia]