Il fait nuit noire, dans cette banlieue de Berlin. Beaucoup de squats. Bâtiments abandonnés après la Chute du Mur, et depuis reconvertis en lieux de vie des marginaux du coin. Délinquants, drogués, miséreux en tous genres, réfugiés aussi. C’est ici que se trouve la Proie. C’est ici que je la traque. Ils sont nombreux, pourtant. Dans le parking désaffecté, une rave-party est en cours dans les niveaux inférieurs. Noir quasi-total, en dehors des colliers, pailles et bracelets fluorescents. En dehors des flashs stroboscopiques qui m’aveuglent à moitié, mais qui pourtant n’entravent pas ma progression dans la foule.
Toute ces poches de sang, autour de moi…
Je garde le contrôle. Ce n’est pas le moment ; mon instinct me dicte que le carnage est pour bientôt. Je ne suis qu’une ombre. Sans aucune de ces fioritures colorées ; personne ne me voit, ne me remarque. Pas plus que ce Kaiser Söze qui trône là où il y a de lumière ; dans une des alcôves du monde de la nuit, au-dessus de nos têtes. Il y a plusieurs hommes, autour. Dont certains ont commencé à faire ami-ami avec les prostituées qui les accompagnent. Bientôt, c’est l’odeur de l’alcool qui remplace les autres. Et celle, plus entêtante, de l’opium pur, fumé à l’ancienne dans de vieilles pipes de cuivre. Je m’emplis les poumons de l’odeur, me remémorant la Crimée.
Un bruit de pétard fait éclater le spot générant les flashs. Les raveurs hurlent en accueillant la nouvelle animation de la soirée.
Un autre hurlement déchire la nuit.
…..
Elle est magnifique. Jana Dracea, comtesse de Mănești. Je la rencontre à l’été 1809, dans l’été suant d’une Vienne passée sous occupation française. Avec le VIIe Corps, nous nous apprêtons à passer le Danube, après les désagréments subis par l’Empereur quelques semaines plus tôt. La musique est aussi entêtante que le champagne servi aux officiers de la Grande Armée et aux notables de la ville, accompagnés de leur épouse. Mais beaucoup n’ont d’yeux que pour elle. Grande beauté brune. Corset serré à point, robe rouge sang. Il fait nuit noire, et les flammes des candélabres dansent dans ses prunelles. Je suis marié, pourtant. Père de deux jeunes enfants, et au sein du Régiment des Gardes du Corps du Roi Frédéric, promis à un bel avenir… J’aimais ma femme. J’aimais mes gosses. J’aimais plus que tout ma patrie et mon devoir, et je croyais en cet avenir européen promut par l’Empereur des Français.
Pourtant, je faute avec la moldave. Danse, d’abord. Approche un temps, action ensuite. Mon uniforme jaune et blanc jonche le sol, mélangé au rouge carmin de sa robe. Lorsque je charge et sabre de l’autrichien à Wagram, quelques jours plus tard, j’ai le nom des miens imprimé sur les lèvres. Mais mes pensées, elles, dérivent sur la Dracea dont je me suis malheureusement entiché plus que de raison.
Je pense alors que la culpabilité qui me ronge est l’œuvre de Dieu pour mon péché d’adultère, car je suis encore jeune, encore naïf. A cette époque, je crois en Dieu, comme aujourd’hui. Mais je me trompe quand je pense que la culpabilité née d’un acte interdit est le pire qui puisse torturer un homme.
Je ne saurais que plus tard la vraie valeur de ma malédiction.
…..Ce n’est pas le premier à mourir qui hurle et déchire la boîte de nuit improvisée. C’est la pute entre ses jambes qui gueule alors que le sang l’asperge sur tout le buste. Ici, en hauteur, il y a des lumières pour les convives VIP. Pourtant, personne n’a vu d’où était venu le coup fatal et le type essaie comme il peut de refermer, de compresser, le second sourire qui lui a été tracé sous le menton. Peine perdue. Les turcs paniquent. Ils tirent leurs flingues, et les putains se tirent dans les escaliers alors que l’écho de dizaines de personnes qui hurlent et se bousculent en contrebas masque tous les bruits. L’ombre passe de rail en rail, sur les traverses métalliques d’où sont fixées les spots qui éclairent tout l’endroit. Quelques coups de feu partent. Un type se retrouve happé dans les ténèbres, loin des quelques lampes de l’alcôve qui n’éclairent que ce petit espace. Son corps retombe dans la fosse, faisant chuter plusieurs civils au passage. Son cou est déchiqueté, son corps tressaille à mesure que sa vie n’achève de s’échapper de son corps à gros bouillons.
Délicieux.
Ils paniquent. Ils ne sont plus que deux. La bousculade fait d’autres victimes, en bas. Quelqu’un doit toucher à la sono, car la musique repart de plus belle. Si forte qu’elle en fait vibrer mon diaphragme. Je vois la bouche des types remuer à mesure qu’ils essaient de couvrir le tintamarre, mais en pure peine. Main sur la bouche, couteau planté pointe vers le bas en pleine poitrine plusieurs fois, jusqu’à se ficher à mi-cou et tout arracher au passage quand je la retire vers l’avant ; bien plus efficace que ce qu’on voit dans les films. L’hémoglobine éclabousse les canapés en cuir et le corps du premier type assassiné. Le dernier, la cible, est encore assez rapide. Il tire à plusieurs reprises sur le corps que je maintiens entre nous et deux projectiles traversent le corps pour se ficher dans le mien.
Il s’arrête, bouche bée.
Les balles ressortent et tombent sur le sol suspendu de l’alcôve en tintant, alors que je me lèche les lèvres pleine de sang, regard noir du prédateur repu. Il ne me reste qu’à lever mon arme et presser la détente, pour arroser ses petits camarades de ce qu’il avait de cervelle.
…..
Je la revois. Encore et encore. A l’époque, elle forme dans le cœur de l’Allemagne le « futur de l’Europe ». Je comprends vite que Jana est au centre d’un vaste système d’intrigues et d’espionnages, et qu’elle travaille avec Schulmeister, le célèbre espion français. Je n’en fais pas partie, de tout ce système. Mais Jana m’attire plus que de raison, alors je vais bien trop souvent la voir, et partager ses nuits. Je n’ai pas le temps de voir mes garçons grandir, que je suis appelé en Russie. Le passage du Niemen. Les combats au sud, avec mes compatriotes saxons. Le général Reynier… Et puis, la Moskowa.
La charge, absurde, irréelle, où l’on doit dégager la Grande Redoute tenue par une division de grenadiers russes. Les cuirassiers contre-chargent. La mêlée est terrible. Confuse. La moitié du régiment est décimée, mais nous avons repoussé tous les ennemis qui venaient, vague après vague. Tuniques jaunes et pantalons blancs mouchetés d’écarlate, panache noir des casques cuivrés cisaillés par les balles, sabres dégoulinant de sang. La suite de la campagne n’est que cruelles désillusions. Moscou en flammes. Les revers militaires. La faim.
Puis la retraite et le froid, et ces événements terribles où notre chef de corps, le général Reynier, nous mène dans cet enfer glacé et nous raccroche comme il le peut à un mince espoir de survie. Pourtant, c’est toute la Russie que nous combattons. Ses hommes. Ses femmes. Sa météo. Son terrain et son relief. Tout, et tout le temps. Et même ses monstres, comme cette sorcière des bois qui aura fait disparaître nombre d’hommes, et dont le souvenir me hante des semaines durant.
Pourtant, nous repassons le Niemen à nouveau. Pour retrouver toute l’Europe à feu et à sang, retournée contre l’Empereur.
…..Le bâtiment est cerné. Je n’ai pas eu le temps de m’enfuir ; j’ai perdu quelques minutes très précieuses en me nourrissant sur Söze. Directement à la blessure, lapant le sang encore chaud, avant de défoncer son cou et de me baigner les dents du fond dans la chair dévastée et l’hémoglobine du mort. La faute aux blessures… Mais qu’importe, au fond. Ils ne pourront pas m’arrêter. Les lueurs des gyrophares se répercutent sur les murs du bâtiment et on entend des voix en allemand qui accompagnent le pas de course d’hommes lourdement équipés. Des types en tenue tactique déboulent et commencent à braquer lasers et faisceaux de lampes dans toutes les directions. Quand ils voient une ombre bouger, ils tirent. Ca commence à défourailler dans tous les sens.
Les ténèbres sont mes alliées.
Les balles claquent et ricochent tantôt sur l’acier des rails porteurs, tantôt sur le béton du plafond. Pluie d’étincelles et sifflements aiguës. Je fonce droit devant, jusqu’à traverser une large fenêtre, ancienne, déjà à demi brisée. Bras en avant, devant moi, pour me protéger la trogne. Pas que je craigne quelque chose de durable, mais c’est moins évident de s’échapper si on prend du verre plein les yeux. Je roule six mètres plus bas dans le terrain vague attenant. Epaule démise, grognement de douleur étouffé. Une lampe m’éclaire la tronche, et doit distinguer le bleu gris de mes yeux à demi noyé dans mes pupilles de prédateur dilatées par l’obscurité, et tout le sang qui me macule le menton.
Un immonde bruit de torsion se fait entendre, et le flic tombe, sans un bruit. Et Elle se tient derrière le corps qu’elle laisse maintenant tomber.
| Salut, chéri. |…..
C’est la bataille de Leipzig. Le second jour. Tout le monde le sent, dans l’air. La région toute entière est prisonnière d’un gigantesque panache de fumée alors que le tonnerre constant de milliers de canons sur des kilomètres ne roule jusqu’à nous. Les déflagrations les plus proches font frémir et sursauter montures et cavaliers. On n’y voit rien, de là où l’on se trouve. La bataille est incroyablement longue. Et à l’horizon, sur les collines entourant la capitale de Saxe, on voit des drapeaux russes, autrichiens, prussiens, suédois, partout où le regard se porte. Des lignes de milliers de points noirs qui se rapprochent.
Des estafettes font les allers retours. Le colonel prend des ordres après avoir salué un cuirassier français, et tire sabre au clair. Les épées droites de la cavalerie lourde sont tirées comme un seul homme par les trois cent Gardes du Corps dans un bruit de raclement d’acier à faire serrer les dents même le plus endurci des grognards. Le clairon sonne le trot, alors qu’à gauche, les cuirassiers de Zastrow se mettent aussi en marche, et à droite les dragons de Grouchy. Les montures prennent de l’élan. Que de magnifiques destriers de robe noire. Le fracas du canon se fait plus proche. Un « BAM » régulier. Toutes les secondes. Je compte dans ma tête, transpirant sous mon casque à chenille. Ca doit faire pas loin de deux cents canons avant la recharge. La Grande Batterie de Drouot…
La Réserve de Cavalerie traverse un nuage de fumée et distingue alors les dizaines de pièces et les centaines d’hommes qui s’activent pour les recharger. Devant eux rien, sinon le vide. Des milliers de silhouettes désarticulées, uniformes verts et blancs de l’armée du Tsar, éparpillées, ensanglantées. Des divisions entières écrasées sous la mitraille. Les français rechargent, mais les servants laissent passer les escadrons entre leurs affûts. Les rangs se reforment. Les russes ont vu le danger ; les bataillons à demi sonnés par le bombardement frémissent. Trépignent. Reculent. Le colonel pointe son sabre droit devant. « Vorwärts, für den Kaiser ! » Les trompettes sonnent la charge. Des milliers de cavaliers criant en français, en allemand, en Italien, en néerlandais ou en polonais. Le trot se transforme en galop quand la ligne de chair et d’acier rencontre la ligne des fantassins russes. Le sabre cogne une épaule et fend un corps par la diagonale. La charge culbute tout. Des lignes, et des lignes. Plusieurs fois, le régiment se reforme. Nous attaquons en échelon avec les français. Les chevaux trébuchent sur les corps. Les coups de feu claquent partout. L’ennemi est sabré, impitoyablement massacré. Alors que nous enfonçons un régiment de Jaegers, la cavalerie de la Garde Russe nous prend par le travers. Les hommes meurent en masse, tuniques jaunes d’un côté, blanches de l’autre. Revers de lame dans une gorge qui m’éclabousse et baigne ma monture de sang, mais je ne vois l’attaque sur mon côté droit que trop tard. La lame me perce le poitrail. Alors, tout devient flou. Tout devient froid. Je tombe au sol, comme des dizaines de milliers d’hommes. Et je reste là, entre deux eaux. Jusqu’à ce que la nuit ne tombe sur le champ de bataille.
Et qu’Elle vienne me trouver.
…..Je la toise. Tenue noire, comme moi. Discrète. Près du corps, pour ne laisser aucune prise. C’est elle qui m’a tout appris. Sauf que je travaille en solo depuis un siècle. Depuis que j’ai su la vérité sur ma transformation. Ses desseins. Son recrutement d’agents de par l’Europe, pour ses sombres maîtres, notre fameux « créateur » dont je ne savais pas grand-chose. C’était elle, qui m’avait créé. Après m’avoir tout pris. Après avoir menti pendant un siècle. M’avoir fait croire tant de mensonges… Ce dont elle avait besoin, c’était de tueurs, qui éloignent les menaces de l’entité divine antédiluvienne qui nous avait tous créés. Elle était à sa botte, et avec elle, tous Ses chiens de chasse. L'ordre du Dragon, Ouroboros, la cabale des Dracul... Tant de noms pour désigner une seule et même chose; le bras armé d'une divinité ancienne, combattant ses ennemis pour Lui.
Je m’étais libéré, affranchi, quand j’avais appris que c’était elle qui avait donné l’ordre d’amener les Cosaques au manoir de ma famille. Elle n’avait pas ordonné la mort, le viol, le pillage. Mais elle savait très bien ce qui arriverait aux miens. Dispute éternelle… Sanglante, aussi. En reprenant ma liberté, j’avais tué deux autres de ses mignons, deux assassins de moindre stature. Des tueurs de boudoir, pas des guerriers.
Elle ne me lâchait pas, pourtant.
| Tu n’as pas changé, mon amour… Toujours prompt à te jeter au-devant des ennuis, n’est-ce pas ? Heureusement que je suis encore là pour veiller sur toi. Tu n’es pas prêt. Tu es jeune. Et parti avant la fin de ta formation. |Aucun accent, rien. Elle était belle à se damner comme au premier jour, et son patronyme moldave tenait la route. Mais elle parlait sans trace d’aucune histoire, ou tout le contraire, chargée du poids de dix mille vies qu’elle avait menées. Qui était-elle vraiment ? D’où venait-elle ? Je n’en savais rien, au fond, toutes mes certitudes s’étaient ébranlées un siècle plus tôt. Et je la braquais de mon arme. Elle, de la sienne. Et commençais à me tourner autour, de prestes pas de côté d’un prédateur autour de sa proie.
| Qu’est-ce que tu me veux, Comtesse ? |Elle minaude.
| Ca me manque, que tu m’appelles Jana comme autrefois. Quelle paire nous formions ! |Je peste, tique, alors que des flics appellent leur collègue disparu. La tension monte. Elle s’en fiche.
| Au fait, Jana. |Elle s’en amuse. Elle me connait par cœur.
| Tu as peur ? C’est mignon… Tu sais tuer tout le monde dans un endroit, témoins innocents compris, et tu crains pourtant de te frotter à l’ordre de ce monde ? Nous pourrions tous les tuer ; ils ne peuvent rien contre nous. Peut-être devrais-je crier t’avoir trouvé, ainsi nous pourrions nous amuser, toi et moi, comme aux temps jadis. Tu te souviens ? Non ? Bon. Peu importe. Je ramène les enfants à la maison, Johannes. IL a besoin de nous. Tu sais ce que ça signifie ? Ses pouvoirs t’ont redonné une vie… Maintenant, tu dois lui renvoyer l’ascenseur. Une guerre divine se prépare, et nous, nous sommes ses soldats. Tu jouis de l’immortalité, de la richesse, de la puissance sur la nuit grâce à Lui. Maintenant, il est temps de montrer ta gratitude. |J’allais pester et maudire cet odieux fils de pute pour son cadeau empoisonné, et elle aussi pour me l’avoir donné. Mais la lumière des lampes fixées au bout des armes des humains arrivent. Elle me glisse un baiser mimé et soufflé dans ma direction.
| La prochaine fois que nous nous verrons, Johannes, tu devras choisir. Survivre avec nous, ou mourir tout seul. |Bruit derrière moi. Je me retourne, arme brandie. Mais la baisse alors qu’une demie douzaine de policiers m’encerclent, armes brandies, lumières en pleine face. Je m’agenouille. On me crie dessus. On me hurle des mises en garde. Canon pressé contre ma nuque.
| Bouscule moi encore, et je te brise le cou. |Coup de crosse contre le crâne. C’est assez. Trop près pour que les autres ouvrent le feu.
Du moins, au début. La végétation du terrain vague s’illumine des flashs des coups de feu dont les claquements sonores déchirent la nuit, précédant de peu les hurlements.
…..Les mois ont passé. La guerre est finalement arrivée. Il y a ceux qui suivent l’ordre, et les autres. Il y a ceux qui sont des chiens en laisse, et d’autres des chiens sauvages. Nous sommes tous des chiens de chasse, quoiqu’il arrive. Et je continue de faire mon trou. De répondre à des contrats. De m’enrichir, et de vivre dans un train de vie fait d’or et de sang dans la nuit noire qui recouvre ce monde. Du Dniepr au Danube, nous traquons et nous éliminons les proies désignées par nos maîtres, par nos commanditaires. Agent de Chernobog, que j’ai reconnu comme mon ancêtre, comme le créateur de mon engeance, ou traître aux slaves ? Loki paie plus. Le Dieu de la Discorde est un fou, un malade mental. Mais il paie bien. Et l’immortalité paraît moins longue quand on se retrouve coincé dans un de ses plans à tiroirs. Je respecte son intelligence, et je me reconnais quelque part dans son désintérêt de tout. Quand on a tout vu, tout vécu, à quoi sert l’existence sans notion de risque ? Il m’a peut être choisi pour en apprendre plus sur ma race, sur mon maître, ou l’ordre qu’il a fondé. Il ne me pose pas de questions. Comme s’il me laissait loisir de lui faire la surprise de la trahir au nom de mon créateur.
Pour le moment, traquer et éliminer les fidèles de dieux concurrents de celui que je sers me suffit bien, et je trouve une certaine émulation à la guerre moderne. Elle est hybride. Ce soir, je vous la raconte en sirotant l’artère fémorale de la première ministre slovaque, qui gémit mon nom. Hier, je menais un commando d’autres serviteurs immortels des dieux du Nord pour éliminer une colonne blindée sur la route de Varsovie pour y rétablir l’influence de l’Unique par la force.
Demain, qui sait ? Je serais peut être en train de vider votre femme en attendant que vous rentriez finalement à la maison.