i'm too numb to feel right now.

Sujet: i'm too numb to feel right now. Sam 23 Mar - 17:52

I'm too numb to feel right now

But here I am and I can't seem to see straight But I'm too numb to feel right now And here I am watching the clock that's ticking away my time I'm too numb to feel right now

feat. @Dante Graves 24 avril 2022

En attendant son rendez-vous, Hestia regardait distraitement l’écran de son téléphone. À une époque, cet objet l’angoissait car il était le criant témoignage que sa famille ne s’intéressait pas du tout à elle… maintenant qu’elle avait renoncé à attendre quoi que ce soit de qui que ce soit, cet outil lui rappelait surtout la tonne de choses à faire qui lui restait et qui s’affichait par des notifications sur son écran. Clara, son assistante, avait tenu à lui mettre ce système pour qu’elle gère mieux son agenda maintenant qu’elle avait beaucoup de fidèles, mais voir l’affichage s’allumer à intervalle régulier avait un côté angoissant qu’elle n’avait pas encore osé avouer à la jeune femme.

Posant l’appareil écran contre la table du café où elle était installée. Elle laissa ses pensées errer vers la personne qu’elle devait rencontrer. Il s’agissait de Thanatos, son cousin, fils de Nyx. Ils avaient repris contact, presque par hasard, malgré plusieurs divergences passées et présentes. Pour les premières, elles dataient de l’époque de l’Olympe, le dieu de la mort n’étant pas très sensible à la chaleur et l’harmonie qui étaient ses prérogatives en tant que déesse du foyer. Les secondes concernaient pour l’essentiel la position d’Hestia qui avait révélé son existence à la suite de Nyx. Ceci étant dit, il y avait eu une bonne raison à sa participation à la Grande Révélation : hantée par la perte de son frère adoré, Hestia avait voulu attirer les déicides en devenant une cible ouverte. Pas un grand succès jusqu’ici – ce qu’elle mettait sur le compte de sa place insignifiante dans son panthéon – mais cela lui avait paru une bonne stratégie sur le moment. À défaut d’avoir permis de tuer du déicide, cela avait fait prospérer son culte et donc sa puissance personnelle, ce qui n’était pas plus mal au vu de sa mise à l’écart des grecs. Malgré des pensées suicidaires qui lui venaient par moment et avec lesquelles elle luttait depuis plusieurs mois, elle ne tenait pas à devenir un agneau sacrificiel. Et puis, ses fidèles lui offraient de la compagnie qui l’aidait à lutter contre la solitude qui la rongeait déjà à l’époque de l’Olympe. Elle les trouvait parfois inutilement protecteurs mais, au fond, elle les trouvait mignons de s’inquiéter pour sa sécurité…

Elle sentit la présence de son cousin avant de le voir. Son regard, absent, retrouva sa vivacité alors qu’elle se tournait vers celui dont émanait l’aura et dont elle reconnut aussi l’actuel véhicule. Pour sa part, même sans l’avoir vu récemment, elle avait tous les traits qui caractérisaient ses corps depuis toujours et la rendait relativement reconnaissable : des cheveux roux, une peau pâle et une beauté modeste, loin du style tapageur d’autres déesses. Thanatos n’ayant jamais été friand des excès, elle avait empêché ses prêtresses de s’occuper de son apparence : les basiques jeans-tee-shirts que leur déesse affectionnait offensaient leur sens esthétique mais étaient, pour cette fois, la tenue la plus appropriée. Thanatos et elle devaient discuter des déicides, leur sujet commun de préoccupation. Si jamais une piste ou une autre exigeait qu’ils aillent sur le terrain, elle aurait l’air bien maline d’être en talon ! Des baskets, c’étaient très bien.

« Bonjour cousin, tu vas bien ? » dit-elle avec bonne humeur plus par habitude que parce qu’elle éprouvait réellement des sentiments positifs. Ce n’était pas qu’elle se forçasse, pas vraiment, il s’agissait plutôt d’un vieux mécanisme. Actuellement, si on grattait un peu sous la surface, on se rendait vite compte que la déesse était plus proche de la dépression que de l’allégresse – encore qu’elle eusse l’impression que son état était moins grave que les mois qui avaient suivi la mort de Zeus. Ou alors elle manquait juste de temps pour faire le point sur elle. Le labyrinthe avait été une épreuve physiquement et n’avait pas non plus été simple à gérer moralement. Elle en voulait énormément à Poséidon pour ses blessures ainsi que pour la situation inconfortable dans laquelle elle avait été. Si son frère n’avait pas créé cette horreur au départ juste parce qu’il était vexé, ce ne serait jamais arrivé !

Peut-être était-il normal qu’elle repense à cet épisode contrariant alors qu’elle revoyait un membre de sa famille, mais elle veilla à chasser ce souvenir pour se concentrer sur Thanatos. « Tu as été aspiré dans le labyrinthe ? » interrogea-t-elle de but en blanc malgré tout avant d’en revenir à leurs moutons. « Je t’avoue qu’ayant dû gérer certaines choses à cause de ça, je n’ai pas beaucoup plus avancé dans mon enquête. J’hésite un peu à chercher plus d’informations auprès d’une ancienne déicide mais en réalité je ne suis pas sûre qu’elle sache quelque chose… elle les a quitté il y a longtemps, ils ont eu le temps de changer toute leur organisation depuis » Et elle ne voulait pas non plus être impolie avec la prêtresse de ses alliés – ça ne devait pas être facile comme reconversion après avoir été déicide.

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

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Death is hungry

◊ ◊ ◊

Il fallait être lucide. Quand il rentrait chez lui, Thanatos n'avait jamais considéré qu'il s'agissait de son foyer. Dans l'Ether, il résidait au Tartare, dans un domaine situé aux Portes des Enfers et conduisant au Styx. C'était là qu'il confiait les âmes à Charon, en vue de leur passage aux Enfers. Il n'y avait là-bas rien de fabuleux, hormis un paysage chaotique : des arbres morts, des stèles en marbre et quelques bancs de pierre. Pas de fleur, pas d'animal, juste le silence, la mort. Dans ce lieu sombre du Tartare, il n'existait que l'écho lointain des âmes passant à trépas. Beaucoup de gens pensaient à tort que la mort était une étape silencieuse. Ils se trompaient lourdement. Entre ceux qui geignaient et ceux qui énuméraient comme des esprit en peine, tous les actes manqués, tous les regrets de leur vie... de quoi agacer n'importe qui. Sauf Thanatos. Lui, il s'y était fait à cette mélodie macabre. Tant et si bien qu'il n'y prêtait plus attention. Quand il était sur Terre, c'est à dire 90% de son existence, il était, de fait, assez effaré par la quantité de décibels que les gens pouvaient émettre. De vrais barbares avec leurs villes polluées, leurs jacassements insupportables et leurs querelles absurdes.

Parfois, cela lui donnait la migraine. Dernier exemple en date, dans l'immeuble où il résidait, un couple ne cessait de se disputer à longueur de temps. Tant et si bien qu'un soir, de façon assez peu aimable, il était allé toquer à la porte pour inviter les deux individus à se séparer afin de ramener la paix dans les lieux. Une initiative qui n'eut l'effet escompté mais pas de la façon logique avec laquelle il l'avait envisagé. En lieu de place de se séparer, les deux énergumènes lui jetèrent au visage quelques insultes et lui claquèrent la porte au nez. Cela étant, le calme revint quelques minutes après. Cela ne dura guère, les humains débordant de tensions, trouvèrent judicieux de procéder à un de leur coït étrange... Enfin, comme dirait Eros, mieux valait entendre des gémissements que des vulgarités. Dans ce qui lui servait d'habitat sur Terre, Thanatos ne trouvait absolument aucune attache. Tout cela aurait bien pu brûler qu'il s'en serait moqué comme de sa dernière phalange. Il venait ici pour dormir, manger, prendre sa douche, méditer sur ce trône de faïence que l'on nommait WC et voilà. Quand il ne travaillait pas, il allait faire son sport, ou un détour au Père Lachaise. Là-bas, il avait d'ailleurs fait une rencontre. Lélia. Une humaine. Et il se pourrait bien que leurs chemins de vie se croisent régulièrement.

Il préférait quand même ne pas y penser, ou éluder la question. Ca n'avait jamais été son fort ce genre de choses. Et les rares personnes qui suscitèrent autant son intérêt, avaient mal fini. Aussi, mieux valait peut-être ne pas trop insister. D'un autre côté, à quoi bon lutter puisqu'il le savait plus que quiconque, ce genre de sentiments restaient inéluctables ? Au moins, aujourd'hui, il n'aurait pas à songer aux mille questions que cela soulevait. Il sortait. Oui. Lui. Il sortait pour se rendre dans un café afin d'y retrouver quelqu'un de sa famille. Hestia. Si on lui avait dit un jour qu'il irait boire quelque chose avec elle... il ne l'aurait pas cru. Ils possédaient tant de différences ! Et si peu de points communs. Ce qui les rassemblait, c'était les déicides. Tous deux étaient déterminés à s'en débarrasser, à ne pas laisser la mort de Zeus impunie. Thanatos arriva sur place en moto. Il la gara et retira son casque en forme de tête de mort. Comme à son habitude, lui qui ne craignait pas le froid, il portait un t-shirt gris foncé, un poil petit... moulant donc, ainsi qu'un jean noir. Absolument hermétique aux regards qui se posaient sur lui, il approcha de la présence divine, reconnaissable entre mille. Difficile de dire pourquoi, mais Hestia lui évoquait le parfum d'un feu de cheminée. Pas désagréable, dans les faits. Elle le salua dès qu'il approcha d'elle. Il répondit de sa voix rauque et de son ton laconique.

- Bonjour Hestia. Oui, je vais bien. Toujours aussi... Mort.

Pas un sourire, pas le moindre signe d'humour. Thanatos n'était pas réputé pour son second dégré. De quoi décontenancer les humains qu'il cotoyait. Mais probablement pas sa cousine qui même si elle ne passait pas des vacances avec lui, devait probablement avoir une image bien en tête, le concernant. Et pas forcément des plus joyeuses.

- Si le labyrinthe est un plan foireux d'Éros, alors oui, hélas... J'eus préféré être au coeur d'une autre action. Encore que, il faut parfois se méfier de ce que l'on souhaite, n'est-ce pas ?

Oh. Tentative d'humour pour éviter de parler de cette histoire de labyrinthe et botter en touche. Finement joué... ou pas. De toute évidence, il préférait largement parler de sujets plus passionnants, comme les déicides. Il s'installa, en jeta un regard noir à une humaine qui le regardait avec un peu trop d'insistance. Attentif à ce que sa cousine lui disait, il répondit, avec une logique implacable.

- Il est impossible que leur organisation ait intégralement changé. Impossible qu'ils n'aient pas laissé de traces. S'il s'agit de la seule piste que nous ayons, nous devrions la suivre en attendant de trouver mieux. Je suis certain que nous trouverons quelque chose.

Puisqu'ils étaient ici, une serveuse arriva pour prendre commande. Thanatos prit un café corsé, sans sucre. Il attendit qu'ils se retrouvent un peu seul et il murmura, avec un timbre de voix qui donnerait des frissons dans le dos à un cadavre, s'il avait été encore sensible à quoi que ce soit.

- J'ai rarement été trompé. Smith. Elle m'a trompé. Elle était morte. Elle ne l'est plus. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas ainsi que l'ordre est établi. Cela ne saurait perdurer. Mon instinct me dicte de les traquer. Alors traquons-les. Je veux des réponses. Comment s'appelle ta déicide ?

Le devoir, toujours le devoir, en principale motivation. Thanatos était fidèle à sa réputation. Il était bien difficile de le détourner d'un objectif qu'il se fixait. Et lui non plus, ne tenait pas y aller par quatre chemins.

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La mort n'a pas de critères de beauté.Quand elle est

amoureuse de toi elle te prend comme tu es, avec tes qualités et tes défauts

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feat. @Dante Graves 24 avril 2022

Hestia ne prêta pas particulièrement attention à la tenue vestimentaire de son cousin. Pour la déesse, du moment que la personne en face était habillée, c’était tout ce qui importait. De plus, elle avait toujours eu une espèce de filtre avec les membres de sa famille – Dionysos excepté – qui faisait qu’elle ne les voyait pas vraiment comme des êtres sexués. Ça avait été le gros problème de ses premiers millénaires, Poséidon puis Apollon à sa suite n’ayant pas vraiment adhéré à sa vision des choses. Maintenant qu’elle était mise au ban du panthéon, ce n’était plus vraiment le problème : plutôt que de la poursuivre de ses assiduités, son frère devait plutôt l’enfermer – ou pire. Et elle n’était pas loin d’en avoir autant à son égard depuis l’incident du labyrinthe.

« Tu as conscience que tu n’es pas plus mort que je ne suis une flamme ? » questionna-t-elle pour la forme, sachant pertinemment que son cousin avait un peu trop intégré son attribut divin. Néanmoins, s’il y avait bien une chose sur laquelle ils n’avaient pas de contrôle, même en tant que dieux, et même Thanatos en tant que dieu de la mort, c’était bien la mortalité. Leurs véhicules pouvaient perdre la vie et les renvoyer dans l’éther, et si certains dieux accompagnaient les âmes, aucun ne pouvait aller à l’encontre de cet ordre immuable qui voulait que les morts ne reviennent pas à la vie. Plus maintenant en tout cas. Et même au fait de leur puissance, cela restait exceptionnel, un peu comme faire naître des créatures.

Sans comprendre la tentative d’humour de Thanatos – il faut reconnaître que ce n’était leur domaine d’expertise ni à l’un, ni à l’autre – elle haussa un sourcil : « Qu’est-ce que Eros a à voir avec cette histoire ? Moi je te parle du labyrinthe de Minos, créé par Poséidon. Notre panthéon est toujours dans tous les coups foireux et je commence à trouver ça singulièrement agaçant ». Il y avait eu les invitations du Nouvel An envoyés aux noms d’Athéna et de Dionysos, puis la submersion de Marseille et ensuite le Labyrinthe. On était au-delà des guerres entre panthéon : les greco-romains étaient de toutes les catastrophes et, bien qu’elle en soit partie, cela lassait la déesse qui y voyait une preuve supplémentaire que sa famille faisait fausse route. La priorité n’était pas de s’allier aux nordiques pour détruire les celtes, quelque soit l’opinion d’Héra sur le sujet et Hestia avait bien compris qu’elle était fournie, le vrai danger était les mortels qui se retournaient contre eux et avaient de plus en plus d’arguments pour justifier leurs actes. Difficile pour le commun de leur en vouloir de crier « mort aux dieux » lorsqu’ils étaient noyés par Poséidon – toujours lui.

« La prêtresse en question a l’air de croire que les déicides sont toujours sur Paris. Elle évite cette ville car elle craint de s’y faire tuer, puisqu’elle les a trahis » Pour rejoindre les celtes… des dieux qui ne laisseraient pas Thanatos approcher leur précieuse prêtresse. Elle n’était pas n’importe qui pour eux, pour Teutatès et Taranis surtout, elle l’avait senti lors de la réunion de l’alliance païenne. « Donovan devrait être morte, mais elle ne l’est pas. Je l’ai vue de mes yeux lors du Nouvel An. Maintenant se pose une question essentielle, au-delà de notre traque : comment est-ce possible ? Mis à part peut-être l’Unique, ce n’est dans le pouvoir d’aucun dieu actuel de pouvoir faire revivre une mortelle » Notez qu’Hestia ne voyait pas dans cette question une vraie priorité, si ce n’était de trouver un dieu allié des déicides qui aurait accompli ce miracle contre son propre camp, celui des divinités.

« Ex-déicide, c’est important. Et les dieux celtes ne te laisseront pas l’approcher, je te prierais d’ailleurs de ne pas aller leur chercher la bagarre pour ça. S’il y a des questions à lui poser, je le ferai puisque de mon côté il est admis que je suis une traître alliée aux celtes » Ce qui était un poil abusif dans la mesure où Taranis la trouvait trop tiède dans cette alliance vu qu’elle ne voulait pas s’en prendre à sa famille et qu’elle était, en réalité, plutôt prête à se battre pour Méduna et Teutatès – et Taranis, donc – que pour l’ensemble des celtes. Elle ne leur voulait pas de mal non plus, mais eux si, et malgré un très faible instinct de préservation il y avait des limites à ce qu’elle avait envie de faire pour des gens souhaitant la tuer sans sommation parce qu’elle était grecque.

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Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

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- Laisse-moi donc me satisfaire de ce que j'ai, je te prie.

Oui, Thanatos avait toujours été très premier degré. Il était le dieu de la mort et il s'identifiait à elle. Voilà tout. Il savait bien que la question d'Hestia à ce sujet n'était que rhétorique. Elle ne le connaissait pas beaucoup, mais ce qu'on disait à son sujet restait vrai et aisément vérifiable. Il ne souriait pas, il ne perdait pas son temps, il était laconique, cynique, désabusé et profondément antipathique. Mais il avait également la réputation d'un grand travailleur et d'un sens du devoir inébranlable. Thanatos n'était pas noir, simplement gris, ni gentil, ni méchant. Ni juste, ni cruel. Il ne nourrissait pas d'ambition et se contrefichait de tout ce qui faisait les rouages de la politique. Il ne fallait pas attendre de lui qu'il mâche ses mots ou qu'il évite d'aborder les sujets susceptibles de fâcher. Ainsi, quand Hestia insista sur le labyrinthe, il claqua sa langue dans un signe manifeste d'agacement et de lassitude. Et les propos qui suivirent ne firent pas beaucoup d'effet pour rendre la conversation plus plaisante. À quoi bon ressasser ce qui avait été accompli ? Est-ce que c'était trop demander que de parler du présent et d'entrevoir un peu l'avenir ? Et puis, quoi de surprenant quant à ce fiasco monumental ? N'importe quel gamin aurait pu prédire que cette histoire de cités méditerranéennes protégées allait virer à la catastrophe. Il n'était cependant pas utile de tirer sur l'ambulance, ça ne servait à rien et Thanatos s'estimait non lié à cette bavure. Il refusait, comme toujours, de porter la culpabilité et la responsabilité d'actes qu'il n'avait pas commis. Il répliqua donc, non sans se départir de son cynisme habituel.

- Il n'est pas plus dans les coups foireux que les autres. Statistiquement parlant, nous sommes généralement dans la moyenne divine de la médiocrité. C'est une constante depuis des millénaires. Nous avons juste une tendance certaine à nous démarquer par la créativité de certains. Cela étant, Chère Cousine, je me permets aimablement de te faire remarquer que la grande et majeure partie de cette créativité est issue de tes frères et sœurs. Ainsi que de vos descendants. Il y a dans notre panthéon des personnes qui ne demandent rien et qui ne cautionnent rien.

Insister sur le fait que généralement quand l'humanité prenait cher, c'était en écho aux noms de Zeus, de Poséidon, d'Héra ou d'Hadès, il fallait oser. Thanatos pensait ce qu'il disait. La mythologie était faite de mesquineries entre les uns et les autres, de luttes de pouvoir néfastes et sanguinaires. Quand ça n'était pas pour savoir qui avait la plus grosse, les descendants s'en mêlaient pour tenter d'obtenir l'héritage de leur géniteur ou de leur génitrice. Apollon, Artémis, Arès, Athéna... Hermès, pour ne citer qu'eux. Dans combien de bévues s'étaient-ils empêtrés au nom d'un ego mal placé ? Tout cela le lassait lui aussi. Mais il y avait bien longtemps qu'il avait délaissé tout colère. Il ne luttait même pas pour l'empêcher. À chacun la charge de se gérer et de cesser de se comporter comme un dieu immature. Il comprenait qu'Hestia avait maintes fois tenté de canaliser ses frères et sœurs. Elle avait essayé. Quand est-ce qu'elle se ferait à l'idée de ne pas avoir la moindre chance d'y réussir ? Et donc qu'elle lâcherait l'affaire ? Cela lui permettrait d'user de son énergie sur des sujets beaucoup plus intéressants. Le regard de Thanatos brilla d'un éclat de satisfaction, tandis qu'elle parlait enfin d'un sujet qui l'intéressait. Il reprit la parole. Peut-être qu'elle l'écouterait, qu'elle validerait sa théorie, ou pas. Au moins, semblait-elle disposée à voir en lui autre chose qu'un immortel blasé et dépressif ?

- L'Unique. Il pourrait être prêt à tout pour asseoir son hégémonie. C'est une piste. S'il n'y a pas de Dieu, cela peut être deux autres choses. Soit c'est un artefact et il faudrait trouver lequel. Soit c'est une nouvelle religion. Puisque nous sommes le résultat de croyances, que notre existence est liée à cela, cette Donovan Smith a peut-être un culte à elle. Un culte de déicides qui serait capable, par la force de ses prières, de redonner vie aux morts. Il n'est pas à exclure que nous ayons affaire à des humains-divins. Une évolution à laquelle nous devons réagir, au risque de disparaître. C'est ainsi que fonctionne l'évolution.

Cela pouvait sembler tiré par les cheveux, mais Thanatos n'était pas dénué de sagesse non plus. Le fait de se mettre en recul de nombreuses choses lui permettait de mieux comprendre certains concepts. Étonnant, que la Mort ait autant réfléchi au vivant. Mais pas contradictoire avec ce qu'il était, ni avec sa nature profondément auto-didacte. Il leva les yeux au ciel. Encore et toujours ce cliché de violence qu'on lui collait, comme une étiquette impossible à faire disparaître.

- As-tu donc une si piètre opinion de moi que tu me penses capable d'aller chercher querelle pour rien ? Je ne suis pas des tiens. Je ne suis pas un enfant, Hestia. Ni ton frère, ni ta sœur. Je te remercie de ne pas m'accabler de préjugés.

Nulle menace dans sa voix, simplement un avertissement. Il n'était pas ici pour se faire réprimander. Les personnes qui émettaient généralement des jugements hâtifs à son égard, finissaient en bas de sa liste de personnes intéressantes à côtoyer. Il y en avait déjà beaucoup...

- Toutes ces chamailleries entre panthéons entraîneront notre perte. Tout porte à croire que le dieu, tel qu'il fut imaginé à l'origine est en voie d'extinction. Celtes, nordiques, grecs, nous n'échapperons pas à notre fin si nous persistons dans des querelles ridicules. C'est ainsi que l'Unique a pris notre place. Enfin, peu importe. Comme ils le disaient à Rome, alea jacta est. Toi, tu dois bien avoir un avis sur ce qu'il se passe. Tu comptes m'en faire part ou te contenter de le garder pour toi ? Tu en as le droit. Je t'ai fait part de mes suppositions, mais cela ne t'oblige pas à en faire de même.

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La mort n'a pas de critères de beauté.Quand elle est

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feat. @Dante Graves 24 avril 2022

« Il n’y a aucune obligation à se satisfaire uniquement de ce qu’on a, tu sais ? » releva Hestia qui était justement dans une période de sa longue existence où elle luttait pour avoir plus, être plus. Après des millénaires d’attentisme, cela ne se faisait pas sans heurt mais force était d’admettre qu’elle en avait eu plus qu’assez d’être la mère symbolique et virginale des olympiens.

Le signe d’agacement de son cousin, lorsqu’il claqua sa langue, ne fit ni chaud, ni froid à la déesse qui était imperméable aux mouvements d’humeur d’autrui. Il y avait des sujets qui étaient trop graves pour qu’on en plaisante et trop importants pour qu’on les élude tout à fait ! « Et moi je te rappelle, cher cousin, que je n’ai pas de descendant et que je ne suis pas comme mes frères et sœurs » Son ton était égal, sans trace de mauvaise humeur, tout en restant ferme. « De plus, j’ai quitté notre panthéon ce qui m’octroie à la fois liberté de pensée et de parole. Poséidon est un problème, peut-être pas le tien, ni le mien, mais il en est un parce qu’il va trop loin, toujours, de tout temps. À cause de ses actes, notre propre mission concernant les déicides se retrouve compliquée » Si son frère était passé pour un sauveur de l’humanité à Marseille, des doutes émergeaient depuis le labyrinthe. Les mortels, ayant perdu des gens qu’ils aimaient dans la création de Poséidon, risquaient d’être tentés de se retourner contre eux. De rejoindre les rangs des déicides. Thanatos et elle n’avaient pas besoin de plus de Donovan dans les rangs de ces individus !

« Aucun artefact ne peut rendre la vie, plus de nos jours. Mais peut-être que Donovan a créé son propre culte, effectivement… après tout, elle était plutôt célèbre. Cependant la magie nécessaire à un tel tour de force ne pourrait pas venir d’une religion moins forte que la nôtre : nous avons perdu ce talent en même temps que l’Olympe, souviens-toi. Or, une religion dont on n’entend pas ouvertement parlé ne peut pas avoir cette puissance… la solution est ailleurs. Peut-être est-elle vraiment morte mais qu’elle est devenue une créature ? Une vampire par exemple ? » suggéra Hestia, songeuse. Lors du Nouvel An, Donovan était trop loin pour vérifier si son cœur battait ou non. Elle n’y aurait sûrement pas pensé d’ailleurs, cette idée lui venait du souvenir de la créature slave qu’elle avait rencontré dans le labyrinthe. Elle imaginait très bien sa nièce parricide en suceuse de sang : elle avait tout du parasite cette teigne !

Elle émit un petit rire à la remarque suivante de son cousin. Il ne comprenait vraisemblablement pas ce qu’elle avait sous-entendu. « Le problème vois-tu, c’est qu’il suffit qu’un grecque s’approche d’un celte pour qu’une bagarre éclate. Si toi tu ne la commences pas, crois-moi : eux le feront. Et tu connais assez les manies des dieux en général pour savoir qu’approcher une prêtresse appartenant à quelqu’un d’autre est déjà vu, en soi, comme un affront » Elle haussa les épaules avec un sourire. « Par ailleurs, tu te trompes sur ma fonction Thanatos : je suis la famille de tous les olympiens, la tienne autant que celle de mes frères et sœurs. Un foyer ce n’est pas qu’une lignée directe… et que je te mette en garde contre ce que je connais, à savoir ici le caractère belliqueux et revanchard des celtes, n’a pas pour but de t’infantiliser. Je les connais, pas toi, c’est tout » Elle soupira, passant la main dans ses cheveux roux. Si Thanatos essayait de rencontrer Masha, cela tournerait inévitablement au pugilat. Être gréco-romain était une provocation en soi. Et dire de la jeune femme qu’elle était encore déicide en était une autre.

« Un avis sur quoi ? La fin des dieux ? » Hestia prit une gorgée de café avant de poser son regard noisette sur son cousin. À y regarder attentivement, on pouvait voir une légère lueur dans ses prunelles, un reflet qui rappelait ses flammes. « Je croyais – et je crois encore – que tous les anciens dieux se trompent d’ennemis. Teutatès a voulu créer une alliance païenne, et j’ai trouvé l’idée très bonne, sauf qu’elle se heurte aux préjugés de chacun : les nordiques détestent les celtes, les celtes détestent les grecques, etc. Si un panthéon est un danger, c’est celui qui nous a fait tomber, les Monothéistes. Mais à l’heure actuelle, même eux ne sont pas le vrai problème. La source du mal se trouve être les déicides... Ils ont tué Zeus mais aussi d’autres dieux, un peu partout dans le monde. À quoi bon une guerre de territoire si l’humanité nous anéantit ? » Elle pose son café, croisant les jambes et s’adossant plus profondément contre le dossier de sa chaise. Par moment, Hestia était lasse. Elle se faisait l’impression d’être Don Quichotte et de se battre contre des moulins à vent… sentiment qui n’était pas nouveau : il avait environ cinq mille ans. « Ce n’est pas la raison principale de mon départ, mais la perspective d’une nouvelle guerre inutile a fait parti des motivations ayant contribué à celui-ci. Si le bateau doit couler, je veux au moins venger mon frère avant que cela ait lieu »

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- Certes, mais il n’y a nulle obligation non plus à vouloir obtenir autre chose. Je me satisfais pleinement de ce que j’ai.

Là-dessus, Thanatos était fiable. Il ne s’impliquait jamais dans les luttes de pouvoir. Il ne s’agissait nullement de neutralité, car il ne se privait pas d’exprimer son point de vue aux autres, sans craindre quoi que ce soit. Pas même Héra ou Zeus, pour lesquels cela ne l’empêchait pas d’éprouver du respect. Animé par son devoir, il se tenait volontairement à l’écart des discussions politiques et stratégiques. Il n’aimait pas ça et cela se ressentait lorsque l’on essayait de l’inclure dans un débat. Quand il n’envoyait pas paître son interlocuteur, il tachait de faire régner une froideur et un désintérêt notoire, quitte à souffler ouvertement ou à ignorer l’autre. Une attitude qui ne jouait clairement pas à en faire quelqu’un de sympa. Mais de l’avis des autres à son égard, il s’en secouait le glaive. Si l’on exceptait sa mère, Nyx et son jumeau, Hypnos, pour qui il éprouvait de l’amour familial et vers qui il manifestait un peu de complicité, il ne donnait aucun autre signe d’affection à quiconque dans son panthéon. Hestia avait toutefois les faits avec elle. Elle ne ressemblait ni à ses frères, ni à ses sœurs. Et encore moins à leur descendance. Aussi, il reconnut volontiers son erreur, son excès quant à la façon dont il l’avait considérée. C’était l’avantage de posséder un certain sens de l’humilité, il reconnaissait aisément ses torts et en tirait les leçons.

- Tu as raison. Tu n’es pas eux et de mon propre aveu, c’est surprenant. Je t’aurais imaginé comme beaucoup de gens te décrivent. Discrète, plus du genre à les suivre aveuglement qu’à leur opposer un refus. Tu es bien différente de cela et je vois cela comme une bonne nouvelle.

Rares étaient les compliments sortant de sa bouche. Il n’en distillait pas beaucoup, ce qui les rendait précieux. Thanatos paraissait inaccessible et peu amène pour quiconque ne prenait pas le temps d’échanger avec lui. Il écouta méticuleusement le raisonnement de sa cousine. Il appréciait cet échange. Au moins, il en découlait quelque chose de constructif. Ils s’entendaient, ils mettaient des points de vue et des hypothèses sur la table, sans que cela ne vire au pugilat ou à l’empoignade.

- Tu marques un point. Une vampire ? C’est une piste intéressante. Elle pourrait expliquer cela. Il faudrait peut-être chercher des traces. Si elle est une créature de la nuit, elle a dû se nourrir à un moment ou un autre. J’ai eu un cadavre à la morgue, avec des traces de morsure au niveau du cou. Mon collègue en a conclu qu’il s’était fait attraper à la gorge par un gros chien, type pitbull. Cette manie de vouloir faire passer cette race de chien pour diabolique est écœurante. Personnellement, je ne crois pas qu’un brave toutou ait pu tuer cet individu. Mais j’ai laissé faire. Supposer que les vampires existaient m’aurait rendu encore plus bizarre aux yeux de mes collègues.

C’était curieux, drôle et à la fois attendrissant de l’entendre parler des chiens. Clairement, Thanatos avait beaucoup d’amour pour les animaux en général. Mais les spécimens canins occupaient une place sacrée dans son cœur. Combien de fois avait-il passé du temps avec Cerbère ? Le toutou tricéphale était d’une beauté qui le faisait fondre. Trois belles têtes si féroces et si impitoyables, mais ces regards de cockers ! Il aurait pu fondre sur place, si ça avait été possible. Enfin… La mignonitude passée, il se détendit quand Hestia expliqua qu’elle manquait de confiance dans les Celtes, surtout. Encore des imbéciles, ceux-là… Davantage préoccupés à faire, un concours de qui aura la plus longue plutôt qu’à faire fonctionner leurs neurones. C’était… désolant. Au moins, les dieux grecs ne détenaient pas le monopole de la bêtise. Hélas…

- Je vois. Dans ce cas, je te dois un mea-culpa. Personnellement, ces histoires de prêtresses, je trouve ça immature. J’ai rencontré des divinités de la mort d’autres panthéons et il n’y a pas eu d’esclandre. Je ne suis pas du genre à me battre pour des causes sans intérêt. Si un Celte croise ma route, je ne serai pas celui qui va lui chercher querelle. Et s’il engage des hostilités, sauf à me démontrer que cela altère mon devoir, je me replierais. La violence n’a jamais fait partie de mes convictions. Elle peut être utile, mais pour des choses qui en valent vraiment la peine.

Et elles étaient rares, car Thanatos ne s’engageait sur cette fois qu’en cas de véritable nécessité. Pour lui, la violence constituait un point de non-retour. On ne pouvait pas vraiment se réconcilier après avoir été violenté sauf à accepter de mettre son ego de côté. Chose quasi-impossible si l’on était un dieu, ça faisait rarement du package. Il eut un sourire amical, presque chaleureux quand elle lui confia son point de vue.

- Alors nous pensons la même chose. Dommage que nous soyons en minorité, bien que cela ne m’ait jamais entravé.

Son allégeance n’était pas clairement établie. Bien qu’il ait une affinité avec son panthéon, il ne s’était jamais interdit de communiquer avec d’autres. Au contraire, il considérait qu’il y avait beaucoup à apprendre en se montrant ouvert d’esprit et un brin curieux. Il poursuivit son propos.

- Héra m’a convié à une sorte de banquet avec les autres volontaires du Panthéon. Je ne sais pas ce que cela va donner. J’ose croire que les querelles futiles seront oubliées. Hypnos me dirait que je rêve éveillé. Encore une fois.

Il en était dépité. Il se doutait un peu de la tournure que ça allait prendre. Sauf surprise, il n’en sortirait rien de constructif. Héra avait peut-être une personnalité différente de Zeus après tout.

- Tu connais ta sœur mieux que moi. À quoi dois-je m’attendre venant d’elle à ton avis ?

(c) oxymort

La mort n'a pas de critères de beauté.Quand elle est

amoureuse de toi elle te prend comme tu es, avec tes qualités et tes défauts

KoalaVolant

I'm too numb to feel right now

But here I am and I can't seem to see straight But I'm too numb to feel right now And here I am watching the clock that's ticking away my time I'm too numb to feel right now

feat. @Dante Graves 24 avril 2022

« Tant que tu es content » approuva Hestia dans un haussement d’épaules. Elle le pensait : la déesse du foyer avait toujours été pour la liberté de penser et d’agir de chacun. Elle avait juste oublié pendant quelques millénaires que cela la concernait aussi. En cela, la vision que son cousin avait pu avoir d’elle avait un fond de vrai. Sans aller jusqu’à suivre sa famille dans ses excès, elle avait toujours plus cherché à les modérer qu’à les stopper. Et, en même temps, rien n’avait jamais arrêté Zeus avant son funeste trépas. Il n’était pas le genre de dieu à se laisser dicter sa conduite, même pas par sa sœur aînée. « Je ne les ai jamais suivi aveuglément » commença-t-elle en soupirant « Pendant longtemps, je me suis contentée de ne pas participer et d’essayer de recoller les pots cassés une fois qu’ils en avaient terminé avec leurs bêtises. Mais cette époque est révolue. J’en ai eu marre et je suis partie : avant d’être une déesse de la famille, j’étais une déesse du feu. J’ai un caractère beaucoup moins placide que ce qu’on s’imagine » Tolérante, patiente, OK. Mais tout feu tout flamme aussi. Dans le labyrinthe, elle avait dû lutter avec l’envie de cramer les fesses de Loki – parce que cette envie puérile n’aurait pas aidé à les sortir du pétrin.

« Certes, si c’est ça, elle doit laisser des traces, mais les vampires ne sont pas rares... Même si on en trouve sur Paris, cela ne voudra pas dire qu’il s’agit de Donovan » Idéalement, trouver Donovan plutôt que de partir à la chasse aux vampires serait plus efficace. Sauf que cela les reconduisait à leur point de départ : comment trouver la fille bâtarde de Zeus ? Revenant aux vampires, la déesse ajouta, songeuse : « Il y en avait un avec moi dans le labyrinthe, et Circé aussi avait un compagnon de cette race là-bas. Je ne sais pas s’ils sont du coin, mais cela prouve bien que statistiquement on risquerait plus de tomber sur une créature lambda que sur une déicide morte-vivante » La théorie vampirique expliquait comment la jeune femme avait pu survivre mais n’était pour l’instant étayer d’aucune preuve. Chercher des informations sur l’organisation en général serait probablement plus porteuse, même s’il ne fallait rien balayer pour ne pas prendre le risque de louper un élément ou un autre.

« T’inquiète, ils sont capables d’être violents pour deux. Mais certains sont sympas quand même quand on les connaît » De toute manière les celtes n’avaient pas le monopole du manque de réflexion, leur famille à Thanatos et elle n’était pas beaucoup mieux. « Je ne sais pas si on est si minoritaires que ça… je crois surtout que la plupart ne veut pas contredire la voie hiérarchique… donc, au mieux, ils restent dans leur coin. L’alliance avec les nordiques, par exemple, a été menée par Zeus en réaction à un événement que presque personne n’a vécu : difficile d’avoir un avis du coup » D’après Hestia, dans le dit événement, à savoir celui des catacombes, tout le monde avait tort. Les celtes et les incas n’auraient jamais dû blesser Héra, bien sûr, mais tuer Sequana n’avait pas non plus été une idée de génie. Ces chamailleries les détruiraient, elle en était persuadé.

« Je ne voudrais pas briser tes espoirs cousin, mais si elle veut vous réunir c’est probablement pour gérer le problème d’image de Poséidon d’une part et se venger des celtes - encore une fois - d’autre part. Ils se sont frittés dans le labyrinthe de ce que j’ai compris » De vrais gosses. Toutefois elle n’avait pas eu les détails, juste un sms rochon d’Héra. « Si on me demandait mon avis, je dirais qu’avoir fait passer Esus pour un destructeur de ville avait nécessairement de quoi attiser le conflit. Mais on ne veut pas de mon avis, c’est pour ça que j’ai été mise à l’écart. Et même si on me laissait le donner, on dirait que je ne suis pas objective et on ne m’écouterait pas » Parce qu’elle avait beaucoup d’amitié pour Teutatès, voire un peu plus que ça – elle devait en convenir maintenant que ce secret était éventé – et qu’elle appréciait aussi Méduna et Taranis. Comme d’habitude, sa soit-disant sensiblerie la décrédibilisait. Si ça ne datait que de ses amitiés celtes, elle n’en prendrait pas ombrage, mais objectivement cela durait depuis bien plus longtemps que ça, même du vivant de Zeus. « Enfin bon, ça ne te coûte pas grand-chose d’y aller de toute façon, au pire tu t’ennuieras » Elle doutait qu’Héra ait une mission très précise à confier à Thanatos, donc il ne risquait rien à aller l’écouter à cette réunion.

CODAGE PAR AMATIS

Aylaen "Hestia" Summers

Dévêtue, mon âme s'évertue, à retrouver la lumière

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