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 Oh, she's sweet but a psycho

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MessageSujet: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyJeu 18 Jan - 22:43

 
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Oh, she's sweet but a psycho
Jana & Melvyn

Prague. Entre tradition médiévale et modernité, la ville recelait bien des secrets. Des secrets auxquels Jana n'était pas étrangère. En plein centre ville, non loin d'une église catholique (ce dernier point avait toujours amusé la vampire) trônait un club bien particulier dans lequel elle avait ses habitudes, lorsqu'elle était de passage. Ce soir-là ne faisait pas exception. Jana avait rejoint le club en fin de soirée, bien décidée à s'accorder une pause bien méritée. Elle rendait visite à une antenne de l'Ordre qui avait récemment subi un changement de... direction, si on pouvait appeler ça comme cela. Négligemment assise dans un fauteuil de cuir, elle observait la jeune femme se trémousser devant elle. Elle ne parvenait pas à vraiment profiter de la danse, obnubilée par Johannes et ses rejets incessants. Elle savait qu'il pouvait finir par entendre raison, il le devait. Mais elle semblait avoir sous-estimé sa résilience et sa capacité à contrecarrer ses plans. Cela avait commencé en 1940 et ça n'avait pas cessé depuis, à son grand désarroi. Alcina, en revanche, semblait plus prometteuse. Mais le lien entre créateur et rejeton était puissant, elle en savait quelque chose. Alors elle devrait faire ce qu'elle savait faire de mieux : patienter.

La pimbêche remarqua qu'elle n'était pas vraiment attentive, et elle s'assit à califourchon sur elle, posant ses bras sur ses épaules pour s'approcher un peu. Jana soupira, un léger sourire aux lèvres, plaçant ses mains contre son torse dénudé, observant les courbes avantageuses qu'elle affichait. Cette dernière lui demanda si tout allait bien et la vampire ne répondit rien, laissant la jeune femme se retourner pour lui faire voir son dos, ondulant son bassin avec aisance. Jana finit son verre de whisky d'une traite et lui tendit un billet pour qu'elle s'en aille. Décidément. Quel était le dicton déjà ? Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. En l'occurrence, le club était peuplé mais d'un ennui qui l'aurait tuée si elle n'avait pas déjà été morte !

La comtesse se releva, retournant au niveau du bar pour se faire servir à boire. Elle avait l'avantage de connaître le propriétaire - une sombre histoire dans laquelle elle l'avait sauvé d'une descente de police alors depuis, il lui mangeait presque dans la main - donc elle ne payait pas, lorsqu'elle venait. Elle s'ennuyait. Vraiment. Il lui manquait un comparse pour venir célébrer les victoires, quelqu'un avec qui faire l'amour jusqu'au bout de la nuit, mordre quelques cous, arracher quelques têtes... une routine qui lui manquait cruellement ! Alors, lorsqu'elle vit au loin le visage d'un homme qu'elle connaissait, elle se dit que c'était peut-être son jour de chance. Car cet homme, elle l'avait déjà vu sur les magnifiques slides de Loki, lors de la réunion qu'il avait organisé près de Paris et à laquelle elle s'était incrustée. Teutatès. Dieu-Père du panthéon celte. Un divin puissant, à n'en pas douter. Et beau gosse, par dessus le marché ! Miam.

Décidant de s'amuser un petit peu, elle s'éclipsa pour aller en coulisses. Elle se déshabilla pour ne garder que la tenue de travail des stip-teaseuses du club, à savoir un magnifique ensemble de lingerie noire et des cuissardes en daim. Elle salua les filles avec une bise, leur parfum excitant ses sens vampiriques et pas que, leur demandant si elle pouvait leur emprunter du maquillage. Elle ajusta un brin ses cheveux, puis sortit, une fois apprêtée. L'appréhension du défi et le frisson de l'adrénaline lui faisaient un bien fou. Quel objectif avait-elle ? Aucun, si ce n'était s'amuser. Teutatès n'était pas sa cible. Mais si elle avait l'opportunité d'en apprendre un peu plus, alors elle le ferait. Autant joindre l'utile à l'agréable.

Avec assurance et un sourire ravageur, elle arriva vers lui après avoir attrapé une bouteille de champagne tandis qu'il se penchait pour ramasser quelque chose sur la table basse et y posa le pied pour attirer son attention, à travers l'obscurité et la musique.

« Qu'est-ce donc ? Un homme aussi séduisant que vous, seul, le soir de la Saint-Valentin ? Je refuse ! »

Le sourire s'élargit, et elle pivota, débouchant la bouteille de champagne et s'asseyant sur ses cuisses, face à lui. Elle lui tendit la bouteille pour qu'il boive un coup, l'air faussement désolé. Puis se pencha près de son oreille pour lui souffler :

« Les problèmes restent dehors lorsqu'on entre ici. Qui qu'elle soit, je vais vous aider à oublier son nom. »

Au moins jusqu'au petit matin. Buvant à son tour, elle reprit ensuite :

« Maintenant dites-moi qui a osé effacer le sourire de ce beau visage. »

Jana, thérapeute pour couples. Enfin une soirée qui s'annonçait sympathique.


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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyVen 19 Jan - 16:22



Oh, she's sweet but a psycho
Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] C’est arrivé par accident. Je ne l’ai pas prémédité, à aucun moment. Tout ça, c’est un malencontreux… Concours de circonstances.


Il a commencé plus tôt dans la soirée, quand j’ai rencontré Petr, un vieil ami, une connaissance de la Guerre Froide à l’époque où je passais à l’Est pour exfiltrer le gamin reconnu d’un des descendants de jadis, pris par les Rouges pour un espion. Ce qu’il était vraiment, le minot, mais là n’était pas la question. Bref, Petr. Une discussion franche et amicale ; la dernière fois j’avais l’apparence d’un homme dans la force de l’âge, comme aujourd’hui, mais pas le même. Petr a pris cinquante ans dans les chicots, ce qui a fait visiblement de la place dans son pantalon puisqu’il a littéralement fondu. Il faut dire que Petr, en tant qu’ancien agent de diverses institutions, s’est malheureusement retrouvé non loin de Chernobyl en 1987/1988. Trois cancers et toujours vivant, une vraie perle, et sa femme Marta cuisine le meilleur Gulasz d’Europe Centrale. Réjouissances dignement fêtées, avant d’attaquer les sujets sérieux. L’influence des pantins des Nordiques et des Slaves, leurs agents connus dans le secteur, ceux qui sont en maille avec Loki… Je décline l’invitation à rester dormir.


C’est en sortant et en resserrant mon col autour du col, pas crissant dans la neige de la vieille ville, que les ennuis commencent.


Frappé d’une onde émotionnelle qui me cueille comme un bain chaud dans lequel on me projette. Pire que ça, un bain bouillant, à remous. Le coeur qui se serre. C’est tout proche. Des ricanements de la rue parallèle. Un cri. D’autres ricanements. Des bruits de chocs sourds, que j’identifie comme des coups portés tissu contre tissu. Et la peur qui enfle, qui grandit, qui me bouleverse. Je claque des dents en me mettant à courir par instinct dans la direction qu’indiquent mes pouvoirs ; je me sens attiré comme un aimant par la catastrophe en cours. Je sens la panique monter. Le coeur qui palpite à toute vitesse, l’estomac au bord des lèvres. Le contraste avec les émotions de hyènes du groupe -des hommes- me frappe, et me laisse tremblant comme une feuille, dérapant dans la neige, grondant et gémissant, grognant pour me relever d’un « ugh » qui me demande un effort surhumain. J’entends les dénégations de la fille. Elle hurle, mais ce qui renverse mon monde, c’est le déchirement psychique qui accompagne la transgression. « Ow » et je tombe, à genou, mains comprimant le coeur qui explose. Et là, plus rien. L’univers a explosé de blanc comme un pot à fumigènes ou une boite de pétards, et puis quand les étincelles s’éteignent, plus rien. Électroencéphalogramme émotionnel au plus plat. Plus rien. Plus rien que la rage qui monte. Comme des flammèches couleur rouge, qui montent et s’élèvent en brasier incandescent. Le type jouit de tout. Plus encore que des sensations dont je perçois quelles émotions elles font naître, c’est la complète domination que je ressens, dont je me retrouve imprégné. Le type ne jouit pas du rapport en tant que tel. Il jouit qu’il est non consenti. Il prend son pied d’un affreux sentiment de puissance et d’invulnérabilité, de joie sauvage qui me fait lâcher un éclat de rire incontrôlé, nerveux, alors que je me relève. Et contourne le bâtiment.


Serre les dents.


Chiale à en crever, joues striées malgré le froid. Au bout de la rue, ses copains s’éloignent. Lui est obnubilé par son affaire, et beugle comme un animal. Je compte les autres d’instinct. Quatre. Ils sont cinq au total. Celui qui tringle sa victime ne m’entend pas, tout à l’horreur qu’il produit. Emotionnellement, la fille est morte, et c’est le hurlement de détresse de son âme qui emporte ma propre résolution. Je les renverse de mon élan. Le type gueule. Il n’a pas le temps de le faire longtemps ; saisissant sa tête, je l’envoie contre l’escalier qui mène à la vieille maison à côté, et le cogne une fois, deux fois, trois fois, gueulant d’une violence du fond des âges alors que le tonnerre gronde, au loin. Les chocs sourds se transforment en bruits liquides quand son crâne cède, mais je continue à cogner jusqu’à ce que sa conscience à lui s’éteigne. Hurlements sur le pas de la parte de la maison réveillée par la débauche de violence et les cris ; ils me voient découpé dans la lumière de leur entrée, maintenant le crâne d’un type réduit à l’état de ris de veau sanguinolent avec une gamine qui traîne au sol à demi-nue, immobile.



| Postarejte se o ni! Ten bastard ji donutil! Doženu ostatní! |
Occupez vous d'elle! Ce connard l'a forcée! Je rattrape les autres!


Et cours, cours encore. La foule m’empêche de passer, sur la grand-place, et je vibre tant de rage et de haine que je suis d’abord à même de repousser les vagues d’émotion d’une foule de milliers d’âmes, plus ou moins conscientes, plus ou moins endormies, le temps que ça reflue. Je les ressens encore. Les autres ne voulaient pas prendre le risque de la rue. Pas de dégoût du geste de leur ami. Mais de la peur. Ils cherchent un endroit pour laisser libre cours à leurs pulsions. Je dérape à l’entrée d’un tunnel, dalles glissantes d’alcool, et joue des coudes pour entrer. Des videurs sont là, et stoppent la foule. Je regarde le fronton.


Une main d’or. Goldfingers. Je crache un juron.



| Cleidamos! |


Je serre les poings, et passe mes mains derrière ma tête. Maintenant que la rage reflue et se calme, les émotions m’assaillent. Peur, désir, ambition, désir, peur, souffrance, désir, plaisir, désir, détresse, désir, plaisir, plaisir. Une ritournelle que je connais bien. Alors je prends ma place dans la file d’attente, et me laisse fouiller ; je n’ai pas d’armes.


Je n’en ai pas besoin.


Un autre qui passe en même temps que moi pose dans un bac la lame de trente centimètres qu’il a amenée, à côté d’un énorme godemichet. Regard pour ce psychopathe là, que je n’ai pas le temps de traiter ; je ne lis pas de passage à l’acte dans son âme mais j’imprime ses traits dans ma mémoire.


A l’intérieur, un bar sur le rez-de-chaussée. Je ne vois pas les types, ni aucun groupe de quatre. La musique pulse, tout le mobilier de néons renvoie les tenues des filles, fluorescentes. L’absence de couleur flashy laisse parfois le doute sur l’absence de dessous pour certaines d’entre elles, qui, accortes, viennent enlacer les hommes ou les alpaguer de l’épaule. Danse brésilienne de filles dont la pudeur ou la poitrine ne sont pas couvertes, simulacres de tenues de plumes pour jouer des effets de mouvement à chaque revirement de l’air de samba, et multitude qui applaudit, qui hèle, qui gueule, qui en veut plus.


Je déglutis, étouffé par le poids du désir, de la solitude, de la peur.


Le désir, plus que tout le reste.


Un shot, double, que j’avale en entier. Et puis la musique s’arrête. La lumière qui se remet, un rien. Et les filles qui passent entre les tables, qui traînent les hommes par la main. Une beauté noire aux cils plus longs que mes phalanges papillonne devant moi, se pose sur mes genoux et agite ses oreilles de lapin, mais je décline d’un sourire.


Par les dieux, c’est un enfer, pour moi.


Irrésistiblement, mon regard se porte sur tous ces brasiers de désir incandescent, partout, tout le temps. Et je dois respirer calmement. Prendre sur moi. Encaisser les vagues. Une beauté à tomber, parodiant la tenue de cléopatre d’une peinture dorée et noire sur son corps nu m’attire pour me souffler un tarif pour une « danse », mais je sens en elle un beaucoup de résignation et un cheveu de désir émanant d’elle ; mieux vaut moi que ceux d’à côté qui je le sans la dégoûtent, étudiants gueulards venus se rincer l’oeil avec les billets de leurs parents.


Je crois repérer un des types, qui se dirige vers un des distributeurs en fond de salle. Combien d’âmes ici, rassemblées dans les alcôves latérales, dans les coulisses, autour de la piste et dans les circonvellations qui la dominent ? Une femme s’assied, deux verres, une bouteille. Je décline, et change d’avis. Je paie la bouteille, et repousse sa main déjà glissant sur mon aine. Une autre passant derrière flatte mon épaule d’une caresse d’un bout à l’autre de mon dos, clin d’oeil au passage. Sur le plot d’à côté, des jeunes qui rient, mais plus innocents que les autres. Deux sur six sont profondément choqués par tout ce qu’ils voient, un autre a déjà une perle glissée sur ses genoux qui lui vante ses goûts pour certaines danses ; réceptif, le type se sent surtout seul. Deux se sentent coupables et l’un des deux craque ; ses regards et mains passées sur son visage manifestent l’affreuse et pernicieuse torture de la tentation à ses yeux.


Qui se rendra compte qu’il trompe sa femme, si ce n’est ses potes ? Le couvriront-ils, ou pas ? Est-ce qu’il y en a un qui l’accompagnerait… Pour le retenir avant de faire une bêtise, ou pour lui donner du courage ?


Je secoue la tête ; c’est vieux comme le monde. Je cherche, je guette.


Où sont-ils, les monstrueux petits cancrelats, que je leur fasse tomber le ciel sur la tête ? Je vide un quart de whisky, et envisage d’engloutir cul sec un troisième pour vite atténuer le ressac émotionnel qui me submerge, mais je dois être encore assez fin pour les ressentir, eux.


Un pied se pose sur la table basse quand je ramasse le bouchon de la bouteille, tombé par terre. Un pied de femme. Mes yeux remontent la jambe, la cuisse, la lingerie qui gaine se corps de femme outrageux de perfection, sculptural. Un sourire à se damner, regard sombre, cheveux en cascade. Je déglutis ; une joie presque violente, une assurance terrible, c’est la puissance qu’exhale cette femme qui me laisse coi. Son corps agile comme une chatte vient glisser sur moi, débouchant le champagne et s’installant sur mes cuisses en face de moi, soufflant au creux de mon oreille ; je n’ai pas eu le temps de la repousser.


Imperméable aux flatteries et aux compliments, je ne sens étrangement aucun intérêt pécuniaire chez elle, ni sentiment de devoir. Une forme de plaisir, de défi qui affleure ses émotions. Etrange, pour cet endroit ; aucune danseuse, ni aucune putain, n’éprouve pas au moins un vague intérêt ou une forme d’ambition, de peur aussi, à exécuter son travail. Même les plus blasées éprouvent différemment d’elle.



| J’étais là avec des amis, enterrement de vie de jeune homme. L’un d’entre eux va se marier, et je suis son témoin… Mais je crois qu’ils se sont perdus dans la masse, ou bien c’est moi. |


Difficile de couvrir la musique et l’attention que deux danseuses sur les barres aiguisent dans l’assistance. Main sur son flanc, l’autre sur son genou, je reste probe mais donne le change.


| Tu les as peut-être vus ? L’un est particulièrement grand, et dégingandé, honnêtement il doit avoir l’air d’un con ici, totalement perdu. Deux châtains, taille moyenne, blouson de cuir l’un marron l’autre noir, jeans… Et le dernier c’est un petit teigneux, il cherchait la bagarre avec tout le monde quand on est rentré? |


Je sais où je me trouve. Je sais ce que valent les secrets, au titre duquel n’importe quelle information se rattache.


| Si tu m’aides à les retrouver, je te prends une danse pour moi et pour chacun d’eux. |


C’est sa soirée. Cinq forfaits pour un seul à produire ; quand j’aurais fait s’abattre le ciel sur la tête des quatre connards elle en aura eu pour ses efforts...


| Tu t’appelles comment? |


Le micro annonce « Succuba » dans cinq minutes. Cris rageurs, impatients, bestiaux. Par les dieux...


| Euh, le champagne, ça coûte combien? |


Gagner du temps, faire le benêt, retrouver les types, les tuer, avant de me perdre dans ce sodome et gomorrhe moderne.
(c) DΛNDELION


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Melvyn Belmonte
Melvyn Belmonte
Divin celte
Groupe : Divins # Teutatès # Panthéon Celte
Métier : Détective Privé
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Age : 40
Célébrité : Tom Hardy
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyDim 21 Jan - 17:08

 
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Jana & Melvyn

L'ambiance n'était pas particulièrement à la confidence, mais plutôt à l'amusement. Cela ne décourageait pas la comtesse qui n'avait pas pour habitude de se laisser dicter sa conduite. Ce lieu, elle le connaissait comme sa poche pour en avoir déjà exploré les couloirs et les recoins. Elle était loin, très loin même, d'être intimidée et savait quelles filles seraient ses alliées, ou ses ennemies. Alexandra, la jeune femme à l'ambition dévorante qui dansait la nuit pour rembourser son prêt étudiant. Gabriela, mère de deux enfants en galère qui survivait péniblement avec ce qu'on lui donnait de son travail de danseuse, alors elle faisait des petits extras, pour arrondir ses fins de mois. Toutes ces femmes avaient leurs histoires, leurs peines et leurs rêves. Il suffisait de les écouter jacasser pour les capter, ce n'était pas très difficile. Ce qui était plus difficile, c'était de prétendre qu'on en avait quelque chose à faire. Or prétendre, pour Jana, c'était sa spécialité.

Jana dévorait Melvyn des yeux avec un sourire aguicheur. S'il était aussi puissant qu'il se disait l'être, il devait avoir compris qu'elle n'était pas comme les autres. Pas comme Alexandra, ni comme Gabriela. Elle était sa propre personne, et était là de son plein gré. Elle recherchait le plaisir d'une nuit sans conséquences tout autant que la conversation stimulante qui lui ferait grapiller - peut-être - quelques informations. Elle cherchait tout cela, et ne cherchait rien ; c'était là où elle excellait. La tromperie, la manipulation. Et en même temps l'expression pure de sa vérité à elle : parfois, elle s'ennuyait. Tout aussi bête que cela puisse paraître.

Mais sa venue ici était une heureuse coïncidence. Et une occasion pour elle de changer de son quotidien somme toute assez stressant et fatiguant. Elle aussi, elle avait le droit de s'amuser un peu, non ?

« Oh mais moi je crois que tu es pile au bon endroit, au contraire. »

Un enterrement de vie de garçon ? Hum. Peu original vu le lieu, mais cela aurait pu être intéressant, si cela avait été vrai. Elle le sentait à l'écoute, cependant, attentif à ce qu'il se passait autour d'eux. Mais n'était-ce qu'une façade ? Jana devait rester sur ses gardes pourtant, et essayer de ne pas le sous-estimer. Elle était en présence d'un dieu, pas d'un simple mortel. Et elle avait beau avoir plus d'un tour dans son sac, sa verve habituelle ne suffirait peut-être pas à se sortir de là indemne si jamais la situation tournait au vinaigre. Pourtant, elle semblait avoir son attention, un peu, à en juger par ses mains placées sur elle. Tout cela lui donnait une franche impression de pouvoir. Et le pouvoir, Jana, elle adorait ça.

Jana prit une moue désolée, claquant sa langue contre son palais :

« Tst, tst, s'ils ne sont pas venus te chercher, c'est qu'ils n'ont pas besoin de toi. »

Jana but une nouvelle gorgée de champagne, laissant la boisson pétillante s'engouffrer dans son gosier. Puis déposa la bouteille au sol, avant de venir appliquer ses deux mains sur son torse, attrapant le bord de son blouson de cuir et en profitant pour s'approcher un peu plus de lui. Son sourire s'élargit à sa question :

« Peut-être que je les ai vus, oui. »

Ou peut-être pas. Jana se fichait pas mal du monde qui passait par ici. Chacun ses problèmes après tout. Ceci dit, la lie de l'humanité était en général présente dans ces lieux. Et elle faisait un délicieux cocktail.

Peut-être que cette soirée serait pleine de surprises, finalement. Elle prétexta être intéressée par son offre mais décida de trouver quelque chose à y redire, puisqu'après tout, tout ceci n'était que du bonus. Et quel joli bonus !

« Hum, j'ai une meilleure proposition pour toi : une danse tout de suite, juste toi et moi, et si j'en ai encore envie après, je t'aiderai à chercher tes petits copains qui, soyons honnêtes, doivent être en train de vivre leur meilleure vie. Allez, je te fais même une ristourne. » minauda-t-elle en caressant son torse à travers ses vêtements, se remettant en place sur lui.

Autant à lier l'utile à l'agréable ! Elle était quand même sympa, cette femme. Jana laissa passer l'annonce au micro et les cris qui suivirent pour lui répondre, se penchant vers lui :

« Mes amis m'appellent Cassie. »

Diminutif pour Cassandra. Le prénom d'une ancienne "danseuse" de l'établissement. Cela faisait un moment qu'on l'avait pas vue, d'ailleurs... Ah oui, elle avait terminé dans une poubelle non loin de l'entrée de service. Oups... L'excitation était palpable dans la salle, pour la future intervenante. Succuba, de son prénom Olga, l'épouse du patron qui avait décidé de quitter son boulot merdique pour faire ce qu'elle avait toujours rêvé de faire : danser. C'était inspirant, en quelque sorte. Elle déchainait les passions et avait ce pouvoir de rendre les hommes fous. L'ambiance allait devenir électrique, très vite.

A sa question sur le champagne, elle ne répondit que par un sourire énigmatique.

« Ca va devenir bruyant ici. On sera plus tranquilles là-bas. » lui souffla-t-elle au creux de l'oreille en désignant un rideau de perles masquant un couloir menant aux salles privées, une main dans la nuque.

Bordel il sentait si bon.


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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMar 23 Jan - 13:08



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Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'argent n'est pas un problème. En vérité, trouver une fille pour danser, non plus. Il y a dans ce monde et sa modernité le cocktail détonnant d'un carburant à l'amour et plaisir, un subtil mélange de désir et de liberté, de solitude et de fatalisme, qui font se mouvoir les gens et les peuples, qui les font prendre des risques. Ils ne désirent que l'attention de l'autre, à l'heure où les écrans abolissent les distances et pourtant renforcent l'isolement. Ils la craignent, d'obtenir quelque chose de finalement éloigné des attentes qu'ils avaient, dans la confrontation de l'autre.


Je n'ai pas besoin de la danseuse. Ce n'est pas elle que je suis venu chercher.


Et pourtant, je le sens qui se renforce. Une forme de désir, de pulsion,qui l'habite. Elle est là par plaisir, non par obligation. Je ne ressens rien de sa conscience qui ne soit de l'ordre de la contrainte. Je ne sais pas, c'est étrange dans cet endroit. D'ordinaire le désir est presque exclusivement masculin, ou s'accompagne d'infinies variations chez les femmes de cet emploi. Quand je me rends compte que ce qu'elle éprouve est dans ma direction, et que ce n'est pas si clair que cela, je la distingue. Un visage fin, les traits ciselés. Des yeux fins, sombres comme la cascade de ses cheveux. Fine, mais pas mince ; elle est svelte. Un corps de sportive, ou de combattante ; d'une femme qui s'éprouve. Les danseuses le sont parfois, selon le genre qu'elles ont suivi au cours de leur carrière. Ses formes féminines appellent non à la douceur et à la délicatesse, toutefois. Ses courbes sont soulignées de muscles secs, d'un corps partout gainé pour se maintenir. Une poitrine qui si elle n'est ample, affleure sa féminité, des hanches pleines. Elle est magnifique, et elle sait s'employer ; chaque geste souligne l'extrême précision de ses pensées, d'un corps parfaitement maîtrisé.


Ses paroles sont comme du miel, qui comble mes questions d'un vernis de patience ; au fond, elle a raison, et la brune s'envoie une gorgée de champagne avant de poser à nouveau ses mains sur moi, flattant la virilité brute de mon égo, celle qui se flatte de l'attention portée à ma personne et non à mes attributs. Les danseuses font souvent la confusion, obéissant à l'image commune que le mâle est guidé par ses organes alors qu'ils ne sont qu'un tout formant leur image d'eux-mêmes et de leur identité masculine. Je suis un guerrier, j'ai une enveloppe balèze, et je viens d'une période où l'Homme s'exprime dans la violence et l'honneur qu'il préserve au cours de cette expression ; il y a plus de fierté dans ma force et ma solidité, fondements de puissance et de ma confiance, que dans l'attribut reproductif qui ne sert bien souvent qu'à me cause des problèmes au lieu de m'aider à les solutionner.


La brune se languit de ce que je peux lui céder, se complaît à me convaincre ; son désir se teinte de nuances de curiosité, et d'une volonté sincère de me prouver que j'aurais eu raison de la suivre. Je la regarde, encore, plonge un nouveau regard dans l'étincelle du fond de ses yeux, et contemple l'appel de ce nouvel abîme.



| Laisse-moi te faire une contre-offre, Cassie. Je te suis, je te paie pour la danse, et plein tarif. Et tu vas d'abord voir pour moi au poste de surveillance du bout du couloir des pièces privatives si tu vois un groupe de la description que je t'ai donnée. |


Comment je sais ? Je ne le dis pas. Mais c'est la pratique la plus courante de ces « cabarets ». Déjà parce que certains font pression sur leurs clients, fortunés et connus ou non ; il est facile de soutirer des couronnes aux spectateurs avinés coincés dans des propositions et positions improbables avec celles qui dansent et se prostituent. Il y a ceux qui ont un souci sincère de leur main d'oeuvre, et ceux qui n'y voient qu'un intérêt mercantile ; surveiller ce qu'ils considèrent comme du bétail pour étirer sa rentabilité le plus possible dans le temps. Soutirer plus encore à ceux qui passent les bornes.


Je me fais d'être filmé par des agents de sécurité pendant qu'une femme danse pour moi ; je le fais sans qu'elle n'y soit contrainte. Le ressentir me suffit. Et j'ai de toute façon besoin d'accéder aux arrières sales, si je ne les ressens ici. Le poil se dresse sur ma nuque à son souffle. Je la jauge encore, si près que nous pourrions nous embrasser. C'est la distance sociale qui est la norme dans cet endroit ; une intimité souvent factice, une abrasion de toutes les défenses pour sceller l'accord.



| D'accord. |


J'ignore que c'est un pacte avec le diable ; je crois l'utiliser, mais c'est déjà l'inverse.Qu'importe ; nous passons la sécurité qui vérifie que les clients ont de quoi payer, et note alors qu'on me désigne un distributeur que la tablée dont j'avais capté tous les sentiments s'est vidée. L'un des convives ressent une forme d'émulation bestiale de sa conscience, ravi de ce qu'il voit, de ce qu'il vit, de ce qu'il touche alors qu'une danseuse frotte son bassin contre son aine, et remonte son torse avec ses fesses. Le duo qui hésitait, l'un par fidélié et l'autre par amitié, a cédé lui aussi. Le mari infidèle, qui espère autant qu'il réprouve l'accomplissement des fantasmes instillés par la sublime jeune femme qui le précède, et qui se jure qu'elle doit lui soutirer le plus possible ; elle a senti en même temps que lui la porte de sa conscience s'ouvrir. Je m'attarde sur son ami qui les suit, aux bras d'une autre danseuse ; espérant surtout qu'il saura rester droit et digne, pour son ami sinon pour lui, et qu'il aura la force de les réfréner quand l'enfer lascif se déchainera dans la pièce éclairée de rouge.


Je ne les envie pas.


J'ai le souffle court, je peine à respirer, alors qu'on passe et repasse entre les couples de danseuses et d'hommes en quête de compagnie, de sexe, ou seulement de beau. Je subis tout. De la peur d'une fille qui me serre le cœur et me liquéfie les entrailles aux pulsions dévorantes qui m'étouffent et grandissent dans mon torse. J'ai envie de ressentir, de tout ressentir, jusqu'au plus fugace des sentiments, et pourrais me complaire une éternité dans cette éternité de remous d'Humanité les plus bruts. Je suis la fille, main dans la sienne qui me guide, la laisse au bout du corridor, en haut des escaliers. Une porte restée entrouverte, un homme assis deux femmes qui s'embrassent, nues, assises chacune sur un genou. J'expire lourdement, par le nez. Pas loin de la frénésie orgiaque qui prédomine dans l'atmosphère, de l'abandon et du renoncement que ressentent tous ces hommes et ces femmes qui leur complaisent.


Dans la grande salle, les lumières s'éteignent dans les hurlements bestiaux d'impatience, et se rallument de spots blancs sur deux filles déguisées en bonnes sœurs. La musique électro, parodie d'appel à la prière et cœur de femmes nues devant le rideau, reprend un air bien connu du Nom de la Rose. J'attends le retour de Cassie, les yeux rivés sur le spectacle dont j'ai déjà compris les tenants et les aboutissants. Dépravation perverse ; le fantasme de souillure du beau et du pur, qui les rend tous fous dehors. Il ne faut pas longtemps pour que les costumes finissent pour partie au sol, et que les artistes s'embrassent et s'étreignent dans une passion publiquement obscène au regard de leur nature. L'excitation embrase le désir, la concupiscence qui devient un besoin. Le désir de punir, aussi. Ce spectacle de milieu de nuit est là pour les plus terribles et exigeants des clients ; ceux qui se fichent du beau, et ne veulent que l'expression la plus perverse du désir et de sa libération, forcément pavée d'actes et de suggestions extrêmes. C'est un rugissement psychique qui accueille l'arrivée du démon, Succuba, femme engoncée dans une armure aux formes pointures, ventre et poitrine dénudés, intimitée protégée d'un pagne de mailles et botte claquant au sol alors qu'elle voue les deux sœurs à la plus libre des interprétations.


Je déglutis, la gorge sèche. Je le sens dans le public. Tous la veulent, elle, son apparition a éclipsé les deux autres. Pire, elle les obsède quand elle danse, passant d'une barre aux deux femmes qu'elle effleure, qu'elle caresse, qu'elle pousse l'une vers l'autre.


Et alors je le sens. Au milieu de tout ce désir de punir, de rejoindre la démone pour faire payer leur inconséquence aux danseuses devenues religieuses. Je le sens grandir, pas loin. Il y a le désir de punir, le sentiment de puissance qui enfle, l'appétit de domination.


Et au milieu de tout ça, plus qu'un fantasme pervers de rejoindre la scène. Au milieu, des nuances qui luisent dans l'océan de consciences rouges et jaunes vouées au désir et à la jouissance. Des éclats de bleu et de blanc, qui illuminent et déchirent ma conscience. Ils sont là. Juste à côté. D'un coup, le sentiment exutoire de la libération, et un cri étouffé par une porte à côté. De la résignation. Une joie perverse, malsaine, le contentement d'avoir prévalu, dominé, écrasé, d'avoir fait du mal.


Et de ne pas être puni pour ça.


Je me concentre alors sur le blanc, et sur les pleurs de l'âme déchirée. Je serre les dents, nez et front agités de tics nerveux de rage pure. La justice sait être patiente.


Je le sens quand il sort et se rhabille, Hilare. Il va jusqu'aux toilettes, remettant sa ceinture et remontant ses manches. Derrière lui les sanglots ; des billets jonchant le sol. Il a acheté sa victoire, pathétique conquérant de consciences qui ne fait pourtant que les louer. Et se rend aux toilettes. La porte n'a pas le temps de se refermer ; le temps qu'elle vérifie, j'ai suivi Cassie.


La colère et la rage me font oublier qu'ils sont peut être aussi surveillés.


Coup de pompe dans la porte, qui se fracasse et le percute violemment en train de pisser. Il crie et gueule, mais je repousse la porte contre la paroi du bloc de toilettes. Cris autour, hommes qui évacuent. Le type maugrée et essaie de se relever, un coup le cueille en plein dans le nez et le brise.  Il tombe. Je suis déjà derrière lui, cogne son flanc du genou et brise deux côtes ; je ressens sa peur et sa panique, alors que ma main empoigne cruellement son cuir chevelu et lui envoie la tête contre le rebord dégueulasse du toilette lunette relevée. Rouleau tombé dans la bousculade dans la cuvette, chasse d'eau qui tourne et qui remplit la cuve. Je lui pète l'arcade, cogne encore, enfonce son front, et le noie alors qu'il se débat à peine, poings serrés sur son col et sa tête pour lui enfoncer la tronche dans les toilettes dont je tire la chasse sans arrêt. Il suffoque. Il a peur de mourir, il panique, et finit de se pisser dessus en se débattant quand il perd connaissance.


Je dois le lâcher. Sa conscience n'est pas encore éteinte ; ils vont chercher à le ranimer. Le type nage entre deux eaux et vont l'évacuer en lieu sûr pour éviter d'être mis en cause dans la bagarre, accuseront un ivrogne qui aura su s'échapper, ou un client dégénéré flanqué dehors dans la cohue. Je sens leur veulerie et leur fausseté en passant près d'eux.


Je ressors de là, vaguement apaisé, avec la cohue des toilettes collectives, n'ayant qu'à me laisser submerger trente secondes par l'émotion des types pris en défaut pour singer leur propre terreur de ce qu'il vient d'arriver dans ses toilettes uniquement éclairés aux néons, ce qui fait ressortir les trainées dégueulasses de ceux qui s'y sont soulagés. Je me faufile dans la foule, jusqu'à Cassie dont je prends la main et la guide vers une des alcôves ouvertes, sans un mot, la pousse main au creux des reins à l'intérieur, et envoie mon portefeuille sur la banquette de velours rouge, pièce uniquement éclairée de teintes chaudes et musique encore douce, parois capitonnées, je referme derrière moi.



| Danse et c'est à toi. |


J'ai du sang sur les mains, et qui m'a moucheté une joue.


| Ne dis rien et je double ce qu'il y a déjà à l'intérieur, pour toi. |


On n'entend rien du dehors et des dizaines de types qui s'y trouvent, des danseuses aussi. L'incident me vaut marquage pour ma justice ; je vais retrouver ce fils de truie plus tard, à l’hôpital le plus proche, plus facile à retrouver maintenant que je sais où il va.


Quatre moins un. Reste trois, qui vont finir par se rendre compte, dans une minute ou dix ou cent, qu'il leur manque un copain.


Dans la grande salle, Succuba a commencé à violenter les deux nonnes déguisées, à les punir. Je le sais, car je ressens les soubresauts émotionnels de la foule qui en veut plus, qui a soif de sa sauvagerie à chaque coup de fouet, à chaque transgression ; c'est pire encore quand elle force les deux autres danseuses et actrices à la contenter de leur langue, de leurs lèvres, de leurs mains et de leurs poings. Je lutte contre un raz-de-marée de satisfaction et de plénitude perverses, d'accomplissement de tous les fantasmes, du renversement de toutes les barrières et de toutes les limites.


Ce n'est plus les échos des consciences dépravées qui me hurlent de conquérir et de posséder, de prendre de force, c'est un cri dévastateur qui résonne dans toute ma conscience, une forme de frénésie de pouvoir et de domination nourrie et alimentée par les centaines d'âmes qui se laissent corrompre par un spectacle révélateur de leurs plus profonds démons.


Je regarde Cassie. Intensément, un regard noir de haine pour quelqu'un qui n'est pas elle.



| J'ai trouvé un de mes « amis », et pour la sécurité des autres filles, tu dois me donner du temps pour trouver les trois autres. Je t'ai menti sur ma présence et j'en suis désolé, mais je dois retrouver les autres avant qu'ils ne fassent plus de mal autour d'eux. Ils sont couverts par leur argent, et peut-être par des appuis extérieurs. Ils vont continuer à faire des dégâts si quelqu'un ne les arrête pas. |


Je ne lui en dis pas plus, mais elle aura compris qu'il y a eu bagarre, et que c'est lié à la sécurité des filles de cet endroit. Croira-t-elle que je suis flic, ou une espèce de vengeur ? Je rejette autant que possible l'étouffante couverture des sentiments extérieurs, pour tirer à moi les pages de sa propre conscience que je me dois maintenant d'éplucher.


Si nous sommes interrompus par la sécurité qui cherche un agresseur, ils devront y croire.


Si ça continue, au dehors, et que ça me possède, je vais devoir trouver une soupape, n'importe laquelle.



| Je ne peux pas les retrouver si je me fais sortir ou interpeller. J'ai besoin de temps, et tu peux m'en donner. |


J'ai besoin de l'alibi d'une danse qui ne vient pas de commencer, et qui a l'air de traîner en longueur.


| Donne moi tout ce que tu as. |


Et prends tout mon argent s'il le faut, il ne me sert presque jamais.
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Melvyn Belmonte
Melvyn Belmonte
Divin celte
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMer 24 Jan - 22:41

 
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Oh, she's sweet but a psycho
Jana & Melvyn

Contre lui, Jana laissait aller son esprit à diverses imaginations. Il parlait d'un groupe d'hommes qu'il cherchait, elle parlait de lui offrir une danse. Si cela ne menait à rien, alors soit. Mais si elle parvenait à en apprendre plus sur lui, ce serait déjà cela de gagné. Dans tous les cas, elle en tirerait quelque chose, que ce soit du pur fun ou stratégique. Alors Jana, elle avait le sourire jusqu'aux oreilles et s'amusait beaucoup à séduire ce dieu sans trop savoir jusqu'à où cela pourrait aller. Sa contre offre élargit encore un peu son sourire, si toutefois c'était possible, et elle garda le visage impassible sans se trahir. Le poste de surveillance, hein ? Oh, s'ils voulaient inviter d'autres personnes à se joindre à eux, il le pouvait. Plus on était de fous... plus le sang pouvait couler ?

Hum, non, ça ne devait pas être ça, le dicton.

Enfin bref, Jana n'était pas là pour philosopher, pas plus que pour casser des crânes, même si elle était toujours parée à l'éventualité. Le fameux Teutatès, en revanche, semblait bien agité, même pour quelqu'un qui la découvrait pour la première fois - elle savait l'effet qu'elle pouvait produire sur les hommes. Elle en jouait, sans honte ni scrupules. Après tout, si la situation avait été inversée, ils feraient la même chose qu'elle. Tout s'enchaîna très vite alors qu'il acceptait sa proposition de changer d'espace. Bien. Le piège se refermait petit à petit sur lui. Quel piège, exactement ? Jana elle même ne savait pas, et elle prendrait un certain plaisir à le voir se dessiner sous ses yeux.

Avec un regard langoureux, elle le laissa une fois la sécurité passée. Il voulait qu'elle aille localiser les gaillards qu'il cherchait ? C'était exactement ce qu'elle allait faire. Avec fluidité, elle se déplaça le long du couloir jusqu'à entrer dans une petite pièce réservée au personnel. Elle salua Markus d'un signe de tête avenant. De nombreuses fois, elle avait eu besoin de ses services. Directement, ou indirectement, il était souvent là les soirs où elle venait, si bien qu'elle finissait pas ne pas croire à la coïncidence. Il voulait la mettre dans son lit, c'était certain. Et elle comptait bien en profiter.

« Coucou bichon, comment tu vas ? J'aurais besoin d'un peu de tes yeux, mon cœur, apparemment y'a quelques gars qui se croient un peu tout permis. »

Il s'écarta pour la laisser s'installer sur les tabourets à ses côtés, ce qu'elle fit. La piste de danse, enflammée. Non, pas intéressant. Des caméras dans les couloirs qui menaient aux salles privées. Près du bar. Quelques changements de caméras plus tard, elle trouva ce qu'elle cherchait. Le groupe semblait bien s'amuser, ils étaient en compagnie de plusieurs femmes. L'un, après une accolade fraternelle avec un autre, disparut du champ de vision. Jana sourit. Elle avait ce qu'elle voulait. Après avoir déposé un baiser sur la joue du fameux Markus, resté sur sa faim de cette entrevue bien trop rapide et pas assez tactile à son goût, elle ressortit. La musique l'enveloppa instantanément, mais elle n'en avait pas peur. Elle passa derrière le bar principal en saluant le mixologue et récupéra trois bracelets fluorescents. C'était son monde, celui de la nuit, celui du désir et des interdits, là où elle s'épanouissait depuis toujours. Avec habileté, elle alla retrouver le groupe de quatre devenu trois et plaqua contre un mur le plus grand, debout.

« Je sais qui vous traque, toi et tes amis. »

Fortement alcoolisé, il ne sembla pas comprendre ce qu'elle lui disait et au lieu de cela, tenta de l'embrasser dans le cou en riant à gorge déployée. Lasse de ce genre de comportements, et surtout agacée lorsqu'on ne l'écoutait pas, elle attrapa quelques mèches de cheveux dans sa main et tira suffisamment pour l'éloigner de sa peau et faire cesser ses assauts.

« Ecoute ! Arrête de me faire perdre mon temps. Si tu veux te venger, vous viendrez me retrouver en passant la sécurité, à l'arrière. Ceci vous y aidera. Dites au vigile que vous cherchez Cassie, il vous guidera vers moi. »

Jana s'arrêta, alerte. Du sang. Quelqu'un était en train de se prendre une sale dérouillée quelque part. Cela avait-il un lien avec son mystérieux invité du soir ? Les coïncidences n'existaient pas, c'était elle qui les provoquait. La cible enivrée bougea un peu. Elle renforça sa prise contre lui et reprit : « Dans dix minutes. Pas plus. Pas moins. T'es capable de faire ça ? » dit-elle avec aplomb, lui attachant de force le bracelet autour du poignet et lui fourrant les deux autres dans les mains. « Dix minutes ! » cria-t-elle pour couvrir la musique, le repoussant enfin avec force.

Elle lut dans ses yeux avant de se détourner une certaine compréhension, ou en tout cas une espèce de lueur de lucidité. Bien, la soirée n'était peut-être pas totalement perdue, alors ! Elle venait à peine de revenir dans la foule qu'une main se glissa dans la sienne et l'entraîna dans une zone plus calme et intime, une petite pièce ambiancée d'une lumière rouge tirant vers l'orange, munie d'un canapé qui invitait au confort. Elle se retourna lorsqu'il referma la porte, et jeta un œil au portefeuille qu'il venait négligemment de jeter sur la banquette.

Quelle torture, cela devait être pour lui, s'il était aussi puissant que Loki l'avait laissé sous-entendre. Pouvait-il vraiment entendre tout ce qui se passait, ici ? A quoi cela ressemblait, dans sa tête, sinon à une gigantesque foire où tout le monde devait crier et hurler dans tous les sens ? La comtesse ne pouvait pas dire qu'elle n'était pas intriguée. Elle aurait bien aimé, pour le bien de la science bien entendu, pouvoir se glisser un temps dans son esprit, et voir de quoi il en retournait vraiment. Cela devait lui donner une impression de pouvoir fou sur les autres.

L'odeur familière de l'hémoglobine vint lui titiller les narines, et elle laissa son regard le caresser de haut en bas, remarquant les gouttes du son visage jusqu'à arriver à ses mains qui en étaient couvertes. Tiens tiens. On dirait qu'elle avait vu juste. Le dieu justicier possédait sa part d'ombre, aussi. Et plus que le sang qui lui excitait déjà les papilles, c'était la perspective de découvrir chaque bribe de noirceur de son âme qui l'animait d'un feu dévorant, à présent. Nullement impressionnée, elle se détourna de lui avec maîtrise, le temps pour elle d'allumer quelques bougies d'un geste expert. Et se retourna à temps pour croiser son regard, si profond qu'il ne portait plus aucune couleur.

« Tu m'as menti, et maintenant je suis censée te croire sur parole ? Si tu traites tes amis comme ça, je ne suis pas sûre de vouloir le devenir, finalement. »

Si, si, si, bien sûr que si !

Jana s'avança vers le bouton de réglage de la luminosité, qu'elle descendit au maximum, et la tablette pour changer la musique qui se fit plus lancinante, plus sensuelle. Ils étaient maintenant dans la pénombre, et seules quelques loupiotes venaient éclairer quelques coins ou murs, notamment pour signifier les sorties de secours. Parce que la sécurité incendie, c'était important et on ne plaisantait pas avec ça.

Désormais sûre d'elle et de l'ambiance, elle s'avança vers lui à pas lents, prenant bien soin de le laisser observer - ou deviner - les courbes de son corps et la façon qu'elle avait de se mouvoir.

« Ne t'inquiète pas pour eux, ils auront ce qu'ils méritent, et peut-être même plus tôt que tu ne le crois. La sécurité ne rigole pas ici, on veut protéger les filles avant tout, tu t'en doutes. Comme toi, en fait. Ca nous fait un point commun. »

Tout en parlant, elle s'était approchée de lui, dangereusement. Elle se baissa, laissant ses mains remonter de ses genoux jusqu'au haut de ses cuisses en une longue caresse.

« Et si tu me disais plutôt ce que tu es vraiment venu faire ici ? Tu n'as pas l'air de découvrir ce type de lieux, pourtant, tu sembles... absorbé. » finit-elle en un souffle sur ses lèvres, après s'être penchée sur lui.

Elle doutait qu'il lui dise réellement quelque chose qui pourrait lui servir, mais qui ne tentait rien n'avait rien, après tout. C'était quelque chose qu'elle enseignait à ses jeunes vampires. Elle se plaça à califourchon sur lui, tâtant à nouveau sa musculature sous ses vêtements qu'elle devinait sans peine. Quoi ? Il fallait qu'elle reste dans son rôle ! Bon, c'était aussi un peu par plaisir. Johannes était musclé aussi, mais plus sec, un peu plus comme elle. Lui, c'était différent, il semblait enveloppé dans une épaisse couche de musculature dans laquelle elle aurait bien étouffé quelques râles de plaisir.

Enfin, chaque chose en son temps. L'entrée était bien trop délicieuse pour passer au plat de résistance pour le moment. Feignant une prise de conscience soudaine, elle s'exclama d'un coup :

« Oh, je sais ! Tu es un genre de justicier, c'est ça ? Un homme qui prend son pied en sauvant des demoiselles en détresse ! »

Jana fit volte-face, s'allongeant presque complètement sur lui, glissant avec grâce son corps entre ses jambes qu'elle écarta volontairement, dos contre son torse, tête sur son épaule, et son bras qui déjà venait chercher sa nuque. Sa position volontairement vulnérable lui permettrait d'appuyer ses prochaines paroles :

« Est-ce que je dois feindre un danger, pour que tu profites de ce moment ? »

Avec une rapidité qui devrait déjà l'interroger, elle se retourna à nouveau, le plaquant contre le canapé. Elle se pencha vers lui, effleurant à nouveau ses lèvres. Si proches qu'une poussée supplémentaire aurait suffi pour l'embrasser. Ce n'était pas l'envie qui manquait, mais elle n'y céda pas.

« Est-ce que tu ressens le désir de me protéger de tes "amis" moi qui suis fragile et sans défense ? »

D'une main habile, elle fouilla dans le renfoncement mural derrière eux pour en tirer une paire de menotte, tandis que son autre main, baladeuse, cherchait à s'engouffrer sous ses vêtements. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, elle captura d'un côté de la menotte une de ses mains et attacha l'autre côté au mousqueton accroché au mur. Dans le même temps, la porte s'ouvrit, laissant entrevoir les trois compères, qui semblaient tout aussi furax qu'incrédules.

Avec un sourire faussement angélique, Jana se releva et s'adressa à eux.

« Il est à vous, messieurs. »

Puis leur laissa le champ libre. Pour profiter du spectacle, elle se plaça sur le large fauteuil de l'autre côté de la pièce, croisant les jambes et posant les bras sur l'accoudoir.

Que la fête commence.


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyJeu 25 Jan - 10:08



Oh, she's sweet but a psycho
Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je ressens l’urgence. La mortelle sarabande qui monte. Déchirements psychiques et émotionnels qui me lacèrent la conscience ; à chaque seconde je revois, je ressens, ce qu’il s’est passé dans cette ruelle. Avec le temps et l’expérience, j’ai suffisamment conscientisé tout ce que je pouvais capter et éprouver du monde qu’un schéma. Plus que ça, une projection de ce qu’il se passe peut s’imprimer dans mon esprit et me faire vivre l’évènement aux yeux de ses protagonistes. D’un côté, l’irrépressible de posséder, de conquérir, de brutaliser, d’utiliser cette fille comme un simple excipient, un moyen de s’exprimer comme le viril alpha, le puissant et le dominateur qu’il s’imagine être. Je ressens la chaleur de son désir, de son ambition. Ce n’est pas une température douce, dans laquelle on aimerait s’enfoncer. C’est quelque chose de brûlant, d’incandescent, qui brille avec une clarté impossible, forcément éphémère, le genre de coup d’éclat que l’on regrette après. Mais qui brûle tout, et fait place nette, pendant tout le long de ce que l’on ressent. Et à l’opposé, au milieu de cette nappe de fumée ardente, je ressens par à-coups les hurlements psychiques déchirants de la conscience qu’il tue, qu’il oblitère, en laissant s’exprimer ses vices. Je revis tout, des instants de sexualité bestiale et débridée aux pleurs et à la mort d’une conscience, écrasée par l’horreur.


J’étouffe.


Le désir que je ressens de la danseuse n’arrange rien. Mon esprit vague d’un océan de pulsions charnelles à un autre, eaux troubles et vivaces qui menacent de m’engloutir et de me noyer, incapable de raisonner, de progresser, en aucune manière. Elle n’a pas peur. Je viens de lui confier ce pourquoi je suis venu. Elle sait la violence. Elle suppose son extrêmité. Elle n’a pas peur. Ca m’excite les sens compte tenu des vagues qui me portent déjà, mais malgré cette sensuelle perspective c’est le fait qu’elle ne ressente aucune forme de crainte qui me transperce le ventre. Je la laisse venir, alors que je ressens sa propre excitation grandir. Une forme de perversion excitée par le danger ? Peut être ; je ne la connais pas assez. Et c’est là que je me rends compte que je ne ressens rien chez elle, rien d’habituel en tout cas. J’avais déjà noté l’absence de crainte, d’appréhension. Mais aussi du désir et nulle prudence pour la tempérer.



| Tu mens, toi aussi. |


Je le lui souffle, ne couvrant pas la musique sui s’élève dans la pièce, dans la luminosité qui change. Je sais d’instinct ce qui m’arrive par la récurrence à laquelle ça survient ; je viens de me mettre dans de beaux draps, et en agissant, de mettre le doigt dans un engrenage qui me dépasse. La belle me domine de sa taille, moi assis, et elle qui se veut rassurante. Sensuelle et féline, gracieuse comme une déesse qu’elle n’est pourtant pas. A aucun moment je n’ai ressenti de puissance en elle, à aucun moment je n’ai ressenti le pouvoir enfler dans son corps. Elle n’a pourtant pas peur, et ressent une confiance abyssale. Se baisser me fait entrevoir son corps et ses formes d’une vue plongeante.


| Ce n’est pas la sécurité qui t’anime. |


J’enchaîne les évidences, lisant et perçant ce qu’elle ressent pour tenter de comprendre sur quelle pente glissante de sang je me suis encore engagé. Curieux et circonspect, voué comme toujours à l’étude du mal et du danger sous toutes ses formes, à son jugement, définitif ou non. Elle me touche, et je me laisse faire. Pas détendu, mais corps relâché. Mon petit doigt me dit que je n’aurais plus l’avantage de la surprise, seulement de la force brute. Elle me questionne et son souffle m’appelle à répondre, m’incite à mêler le mien. J’expire, regard engourdi par sa beauté, cerveau retourné par les vagues de désirs et de pulsions émanant de la foule enhardie de l’autre côté du bâtiment, vouée aux abîmes de sa propre perversion par l’émulation d’un spectacle des sens et de l’extrêmité charnelle. Je vais répondre et pourtant je bascule dos au siège, tête en arrière, quand sa grâce vient surmonter et dominer mon corps, quand ses mains douces et pourtant si fortes me touchent ; je sens ses doigts comme des serres d’acier et un désir fort de sa part non de la caresse, mais de la saisie. Elle aimerait me posséder, à sa façon que je peine encore à ressentir. Comme me saisir pour ne plus me relâcher. Du désir sensuel, oui, une lascivité débordante, et pourtant non, autre chose qui prédomine, quelque chose qui enfle en elle comme une bulle qui absorbe tout le reste à vitesse grand V.


| Tu as raison, pour partie du moins. |


Son corps glisse sur le mien, son bassin presse presque violemment mon abdomen, mon aine, mes jambes, ses omoplates invitent de leur pression mon torse ; l’impulsion que je ressens est bien la mienne de la serrer, pour la prendre, elle aussi, contaminé que je suis par l’ardent désir de prendre qui règne en maître ici, de se saisir de l’objet de ses désirs et d’en jouir éhontément. Je la veux. Et pas seulement parce que tout le monde veut quelque chose, ici.


| Ce n’est pas la soumission qui m’excite les sens, ni l’oppression, ni la complétion de mes désirs. En vérité, ce n’est pas cette partie-là de toi qui m’attire comme un papillon de nuit.


Je déglutis, étouffé par le désir, et par la pression de l’instant. La sensation d’être en danger enfle terriblement, et je comprends que je ne suis pas seulement en danger d’être vu, pris à partie ou capturé. Non, je suis l’objet d’un tout autre danger, d’un danger mortel. Je le sens jusqu’à l’odeur de sa bouche qui embrasse presque la mienne, muscles qui se tendent, comprimant les violents combats intérieurs qui se jouent en moi. Je ferme les yeux, tout à mon inspection de son âme, et de ce que j’y lis. Mes mains se refusent toujours à la toucher, mon bassin, mon ventre, à chercher le contact des siens. Mes muscles se tendent, roulent sous mes vêtements à ses contacts, comme pour me contraindre avec la dernière extrêmité à ne surtout pas lui répondre, et me damner. J’en crève d’envie, et j’isole ce que je désire de ce que veulent tous les autres.


| Ce n’est pas non plus ta beauté, ni ta souplesse, pas plus que la sensualité et les appels lascifs que tu exprimes avec ton corps. |


Je souffle sur sa nuque, avant qu’elle ne redescende, exhale ce qui risque de me noyer ; la concupiscence de mille ou deux milles consciences qui m’ensevelissent sous une avalanche de pulsions.


| Ce qui éveille mon désir, ma belle, c’est ce que je ressens de toi, et ton absolue certitude que tu es capable de renverser tous les obstacles, ta folle détermination à tout combattre, et tout dominer. Pas comme les autres, pas en écrasant ton prochain. A te hisser, au-dessus d’eux, par l’exaltation du meilleur et je le crois, du pire. |


Je cherche, je ne suis pas loin, j’effeuille les couches de sa conscience. Toute sa curiosité pour moi, tout ce désir, qui n’est pas que sensuel, tout ce besoin de savoir et de contrôler, de tirer profit du moment.


| Tu n’écartes rien. Tu acceptes ce que tu ressens, tout ce que tu ressens. Tu l’épouses. Tu t’en sers pour t’émuler, pour vaincre. |


Je rouvre les yeux sur elle qui me touche, main remontant mon diaphragme et la toison de mon torse, sous le t-shirt saillant ma propre silhouette.


| Ce qui m’attire, c’est ton sentiment de liberté. |


L’exaltation sauvage au son du cliquetis.


J’ai flairé le piège, il y a un moment. Son existence, pas sa nature. Et voilà les trois fils de putains qui déboulent ; je les ai sentis juste avant qu’ils ne passent la porte. Gorgés de rage, de revanche, alimentés par la haine et par la peur, un cocktail détonnant, acide, qui empoisonne les coeurs. Je ricane.


Et alors, je sais.


La Faim.


La Soif.


Je ris aux éclats, d’un grand ricanement rocailleux.



| Ils ne ressentent rien envers toi. Ils n’ont pas peur. Ils devraient, n’est-ce pas ? Savent-ils que s’ils arrivent à me tuer, tu les consommeras? |


Déjà, ils se jettent sur moi. Coup de boule dans la mâchoire du premier d’une extrême violence, on me repousse dans le siège, coup de pompe en plein dans le bas-ventre d’un deuxième. Tirant sur mon bras attaché je détends mon poing opposé pour cogner le premier revenu à la charge avec la force d’une véritable enclume. Le type crache du sang en tombant, les autres m’assaillent et me couvrent de coups de poing, de pied, je reçois un direct en plein dans les dents, qui m’ouvrent les lèvres dessus dans une giclure de sang.


| Sondei sistamos! |
Nous nous tenons là


Je gueule, me tends et me détends, cogne sans pitié au hasard ; chacun de mes coups cogne avec dureté comme une batte sur le métal. Je me fais saisir un bras, tordre l’autre, et on se déchaîne sur moi. Un coup dans l’oeil, un autre dans le nez, plusieurs à la tempe, m’entaillant l’arcade au passage et faisant couler le sang sur mes vêtements. Je scande dans ma barbe ensanglantée, yeux étincelants d’une lumière blanche, illusions d’étincelles de même couleur qui crépitent sur leur pourtour.


| Toexrexti au noxti ! |
Nous avons surgit de la nuit !


Et j’envoie toute l’ardeur guerrière, la frénésie du carnage… Vers la nymphe de mort qui a orchestré ce bain de sang, et ricane en sentant toute ma puissance canalisée se déserver vers elle comme un raz-de-marée de sang. Les types redoublent de violence, ne comprenant pas ce qu’il se passe.


J’accepte les coups, la bastonnade, tête et torse secoués par les chocs, tirant, de mon côté, sur la menotte, usant de ma force surhumaine pour tordre le goupillon...



| Tue, maintenant, fais ton office, ange de la mort! |


Et tant pis si sa frénésie doit l’amener à s’en prendre à moi dans la foulée ; l’objectif est de gagner de précieuses secondes ou minutes pour me dégager, et alors…


Alors, nous verrons le ciel lui tomber sur la tête.




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Résumé des actions Teutatès lance son pouvoir 3 à destination de Jana, pour enflammer sa nature guerrière en jouant sur la faim qu’elle ressent et son désir de voir le sang couler ; quitte à ce que ça se retourne contre lui !
Nombre de points de vie possédé / total de départ 12/12
Bonus et relances possédé.e.sonus "HB LUD !" : UN à choisir parmi les trois effets suivants : +2 à un résultat de dé OU 2 relances sur un même dé et choisir parmi les 3 dés celui que vous voulez OU récupération de 4 pvs

5 relances

Soleil de Plomb : Vous écrasez votre adversaire par votre aura. Votre ennemi voit ses dés réduit de -1 pour ses 2 prochains dés (A jouer à l'avance)

Numéro zéro : Le coup précédent (tiré au dé) vous a permis de vous échauffer et de tester vos capacités. Vos deux prochains dé (d’action identique) auront un bonus de +1.
Bonus et relances utilisé.e.s pour ce tour  +1 au dé de lancement si votre dieu se nourrit du Devoir, s'il lance un pouvoir qui lui permet d'accomplir sa mission, sa nature divine. (Je considère avoir ce bonus compte tenu que c’est à vocation de punir les 3 connards pour leurs actes, en tant que Dieu-Juge)
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Melvyn Belmonte
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyJeu 25 Jan - 10:08

Le membre 'Melvyn Belmonte' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMer 31 Jan - 21:37

 
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Jana & Melvyn

Le plan de Jana était parfait. A ceci près qu'il n'était pas véritablement secret, si on prêtait suffisamment attention. Il devait bien se douter a minima qu'elle n'était pas comme les autres. Mais la vampire était parfaite dans son rôle pour semer le trouble et la discorde, le doute et l'incetitude. Elle savait manipuler, lorsqu'il fallait. Et être sincère, lorsqu'elle le devait. Elle pouvait souffler le chaud et le froid en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire et s'en accomoder sans aucun problème. Il disait savoir qu'elle mentait, qu'elle ne disait pas toute la vérité.

« Alors profitons d'être deux menteurs dans ce cas ! »

Une confirmation à demi-mots sur un fait qui n'avait déjà plus aucune importance. Jana usait de ses charmes voluptueux pour le distraire, le faire tomber à chaque mot et chaque ondulation de bassin dans son piège. Tandis qu'elle parlait, elle le sentait attentif, captivé presque, par ce qu'elle dégageait. L'intriguait-elle autant qu'elle le souhaitait ? Non, elle n'était pas là pour la sécurité, il avait raison. Ses expirations couvraient un désir de lier leurs corps après leurs esprits, mais la comtesse ne céda en rien, convaincue que ce n'était pas là son plus grand pouvoir. Il lui confirma qu'elle avait vu juste sur lui, mais là aussi, elle s'en fichait. Elle savait qui il était, même si elle ignorait ce qui l'animait réellement. Pourquoi il était ici. A Prague. La dernière fois, c'était plutôt vers Paris. Que faisait-il si loin de chez lui ? Des engueulades à la maison, peut-être ?

Manque de bol pour lui, l'Europe de l'Est était sa maison à elle. Et le monde de la nuit son lit. Elle y évoluait avec agilité et habitude. Mais cela, il devait déjà commencer à le comprendre, malgré leur rencontre récente. Sous son contact, elle le sentait se tendre et se détendre à l'infini, le couvrant d'un regard fiévreux. Les compliments fusèrent, et même si elle les prenait pour ce qu'ils étaient, dire que cela ne flattait pas son égo était faux.

Comment ne pas succomber à la myriade de gentillesses qu'il lui disait ? C'était aussi agréable que louche, même si elle savait ce jeu de la séduction et des rôles qu'ils tenaient l'un et l'autre.

« Tout ce que tu dis est vrai, et pourtant tu ne me connais pas. »

Lorsqu'elle se détacha de lui avec un air victorieux, il se mit à rire, aucunement surpris par l'arrivée des autres gaillards. Ce fut au tour de la strigoï de rire lorsqu'il lui confirma avoir compris qui elle était, vraiment.

« Oh je suis certaine qu'ils ne parviendront pas à te tuer. Mais ça n'empêche pas de s'amuser un peu ! »

Assise dans son fauteuil de velours, elle observa la combat. Un coup par ci, un coup par là, une esquive. Teutatès ne déméritait pas, malgré le fait qu'il était attaché. Il savait se défendre, le bougre, elle ne pourrait pas lui enlever cela. Un premier des trois hommes s'effondra après des coups qui auraient bien pu le tuer - boh, peut-être qu'il était mort, quelle importance ? Les deux autres se ruèrent sur le dieu qui se prenait des coups un peu partout. Jana n'arrivait pas à se défaire de son sourire, pupilles dilatées et respiration saccadée par la vue de ce combat. Le sang fusait dans tous les sens, éclaboussant le mobilier par petites gouttes, ou se déversant carrément sur les vêtements ou sur la banquette sur laquelle il était assis, lui donnant simplement envie de les rejoindre dans cette étreinte mortelle.

A travers le carnage, Jana entendit Teutatès articuler quelques mots. Un langage qui lui paraissait ancien, le genre que l'on qualifie plutôt de langue morte que de langue vivante. Il fut interrompu par des coups de poing mais reprit rapidement. Ses yeux luisaient, dans la nuit, mais les hommes n'avaient pas arrêté de le frapper pour autant. Le sourire de la vampire s'effaça aux premiers signes. Un picotement, d'abord, dans les doigts. Elle baissa les yeux vers ses mains, qui n'avaient rien de visible. Un fourmillement, dans les jambes, la forçant à se mettre debout, ce contre quoi elle tenta de lutter. Une incitation, non plus que ça, une pulsion de mort. L'envie de tout détruire, de tout saccager. Le besoin de le faire. L'empressement viscéral de planter ses crocs dans tout ce qu'elle voyait, et déchirer les membres et de se rouler dans le sang produit. Ses crocs sortirent en une fraction de seconde et sa vision se brouilla.

Jana bondit.

Le premier homme, de dos, ne vit rien venir lorsqu'elle l'écrasa sous la violence du choc. Le corps comprimé contre le canapé, mal agencé, elle étouffa ses cris en plantant ses ongles dans ses vêtements, lui arrachant les tissus de vêtements et de peaux avec de grands gestes affamés et en mordant allègrement dans sa nuque. Le liquide chaud inonda sa bouche. L'homme se débattit, tentant de rouler sur le côté mais elle le plaqua plus fortement en poussant avec force sur ses poignets. Les os craquèrent sous sa puissance ce qui arracha d'autres cris au pauvre homme qui bientôt ne trouva plus la force de résister, vidé de son sang. Jana le vida jusqu'à la dernière goutte et se redressa, grognant pour reprendre son souffle. Le sang lui coulait le long du cou, laissant des traînées chaudes sur sa peau. Le deuxième qui avait été poussé un peu plus loin semblait avoir compris que quelque chose n'allait pas et essaya de lui donner un coup de poing qu'elle esquiva sans peine. Jana prit conscience que Teutatès était encore là, d'un coup, et il devint sa nouvelle cible, puisque dans son champ de vision (pas de bol !). En hurlant, elle se jeta sur lui, mélangeant coups de poing, griffures, morsures sur les zones qu'elle pouvait atteindre. Vêtement, peau, tout y passait sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, comme possédée d'une impulsion fugace et mortifère. Elle mordit dans sa chair accessible, laissant son sang remplacer celui de l'humain.

Soudain, elle vit qu'il s'était libéré et elle bondit en arrière, son instinct de sauvegarde prenant le dessus. Légèrement penchée, prête à prendre ses jambes à son cou s'il décidait d'en finir, ce qu'il pouvait totalement faire au vu de leur différence de pouvoir. Même Jana devait reconnaître que malgré tous ses talents - et ils étaient nombreux - faire un 1v1 contre un Dieu dépassait - légèrement - ses capacités. Elle jeta un regard rapide autour d'elle. Le dernier homme avait disparu. Putain de merde.

Elle lui lança :

« Un choix s'offre à toi, Teutatès. Soit tu me tues, soit tu le rattrapes. Le secondes sont précieuses, il est déjà en train de se barrer. Réfléchis bien, mais surtout, réfléchis vite. »

Même si réfléchir n'avait pas l'air d'être son point fort. Elle dévoila un sourire aussi séduisant que hargneux, dents, lèvres et crocs couverts de sang humain et divin. Elle se nettoya les lèvres d'un coup de langue, le goût ferreux envahissant de nouveau tout son être tremblant dans une tension electrique. Sympa, le sang divin.

« Perso, je trouve que la mort serait d'un ennui... »

Sans compter que ça freinerait drastiquement ses plans. Ils n'avaient pas besoin de s'aimer non plus, pour trucider un gars.

« Moi je sais traquer. C'est ma spécialité. Et je suis rapide. Je te l'attrape, et tu en fais ce que tu en veux. Deal ? »

Ainsi il pourrait exercer sa divine justice. Préférerait-il se venger d'elle ou exercer son devoir ?


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyJeu 1 Fév - 12:54



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Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je sens la folie et la fureur, la rage et la haine. L’Histoire n’est qu’une fleuve, un long écoulement de faits et de péripéties dont la conclusion immanquable le teinte de sang. Je plaide coupable ; je l’ai toujours fait couler par hectolitres. La justice n’est que rarement incolore, et indolore elle ne l’est jamais. J’en suis à punir des violeurs dans une ville où je ne faisais que rapprocher des informations et les sources les unes des autres, pour tenter de recouper les différentes pistes que je suis.


Je brûle et j’irradie d’un pouvoir ancien, antédiluvien, celui de l’expression de la rage la plus pure et la plus féroce qui soit.


Je contamine la dévoreuse d’Hommes, sans en connaître toutefois la nature avant de la lâcher sur ceux qu’il y a avec nous dans cet alcôve. Je n’en suis même plus à espérer qu’elle a corrompu les types qui regardent aux caméras, je sais qu’à cette époque de modernité et de secrets éventés il y a une possibilité plutôt importante que je l’ai dans le cul jusqu’à la gorge. Bah.


Ca fera toujours cinq violeurs de moins à la fin de la nuit, et peut être un brin de réconfort pour leurs victimes, et le besoin d’en éprouver qui sera évité à toutes celles à qui ils ne pourront plus faire de mal. Plus que la rage et la haine, je ressens cet autre chose si fort et si puissant juste avant l’explosion. La Faim. Qui submerge tout. Et j’entends les bruits de bête fauve qui déchiquette et se repaît de sa victime. J’entends des bruits de succion, de déglutition, tout occupé que je suis à en matraquer un de coups de pieds cruels au ventre, aux genoux, de faire craquer et gémir cette enveloppe de merde humaine autour d’une âme qui n’a pas plus belle couleur. Je craque la chaîne des pinces qu’on m’a passées aux poignets et je me fais bondir dessus par la bête de chair, de sang et de crocs qui me cogne, me griffe, me mords. Je gronde, dents serrées, et gueule



| Arghhhhh |


Le genre de cri étouffé qu’on pousse quand on se fait bouffer par un chien mais qu’on ne lâche rien. Je tente de lui envoyer un coup de tonnerre poing serré en plein vers son nez et la voilà qui bondit en arrière, souple et agile comme une chatte. Je la toise, T-shirt déchiré, plaies suintantes de sang, voile de sueur sur le front. Deux corps entre nous, à nos pieds, enfin un mort et un agonisant qui tremble avec les coups reçus. Sa main tressaille, ses épaules aussi. Il va mourir dans un instant.Mais je plisse les yeux, carrure secouée par cette respiration que je reprends. Bête massive prête à cogner, et cogner encore, barbare de jadis prêt à entériner la furor gallicus des légendes passées.


| Teutatès, hein? |


Je sens encore sa mâchoire déchirer ma peau, celle de mon avant-bras, de mon torse, de ma clavicule. Ce n’est pas tant la bête que je toise que le piège qu’elle incarne.


| Qui t’a dit mon nom, et que me veux-tu, Cassie? |


Un faux nom, que je pensais nom de scène et qui n’est sans doute en supplément qu’un pseudo très éphémère. Son sourire démoniaque, sensuel et pourtant sanguinolent, continue d’illustrer le paradoxe d’une faim de bête et d’une violence débridée chevillées au corps parfait d’une femme d’une grande beauté. Mais elle a raison. Cette garce-là a forcément son content de meurtres et de bains de sang compte tenu de ce que j’ai lu en elle. Elle en a moissonné, du vivant. Elle considère l’Homme comme une proie. Je respire, j’inspire l’odeur et les nuances de son âme.


| J’ai lu la couleur de ton âme, et ses plus grandes nuances. Je sais que tu as un lien avec cet endroit et ces gens, et je sais faire remonter tous leurs sales petits secrets. Je peux te retrouver, toi et ton engeance. Des dévoreurs... Si tu m’y forces, je vous débusque. |


Je fais un pas vers elle, du sang me coulant du nez, de la lèvre fendue, de l’arcade encore ouverte. Souffle, tout près.


| Je t’ai marquée et je sais que tu as adoré ça. Retrouve ce type et tue-le. Rapporte-moi la preuve de sa mort comme offrande, et je peux t’offrir une orgie de sang et de mort comme tu n’en auras jamais connue. Hotel Alchymist, sur le toit. Avant la fin de la nuit. |


Encore cinq heures, plus ou moins. Index tendu devant ses lèvres, titillant son instinct de me mordre. Souffle sous ma barbe détrempée de sang


| Shhh… Laisse-moi la surprise de ta réponse. |


Mais déjà ça cogne contre la porte. Forcément. Le bruit, les images de vidéosurveillance, les hurlements… Ca tambourine. Une clef est utilisée. Alors, j’ouvre, et les types qui poussent tombent à l’intérieur. J’envoie mon front contre une mâchoire, et repousse en arrière. Je tombe sur un costaud, me fait savater par les autres. Je dois me relever, rejeter mes bras en arrière, continuer de ruer en poussant un ventre de mes deux pieds joints pour projeter l’agent de sécurité qui me tient les bras contre le mur, et lui envoie l’arrière de mon crâne en plein dans le nez. La bagarre est horriblement brutale, les chocs chair contre chair envoient sang et sueur dans toutes les directions et bientôt mes poings détrempent d’écarlate qui tombe au sol au goutte à goutte. Carcasse agitée par chaque respiration, je regarde les suivants, les bastonnant sans vergogne et poussant jusqu’aux escaliers avant de me mêler à un groupe de filles nues ou pas loin qui s’égayent en hurlant. Il faut encore s’exfiltrer de l’endroit qui me fait maintenant claquer des dents ; le vent de panique sème une tempête de peur sur toutes les consciences et je gémis en courant, repoussant les bras tendus de la folie furieuse qui me pourchasse en même temps que la sécurité. Tous ces veaux ne se poussent pas assez vite et je dois renverser un type d’un coup de poing à la sortie alors que des centaines de mecs se pressent vers la sortie principale.


Dehors, je suis libre.


L’air frais m’aide à faire le tri, à reprendre mon souffle.


J’ai mal partout, putain. J’ai des traces de morsures, de chocs, des contusions et d’énormes bleus qui déjà popent sur toute ma carcasse. Je me relève en grinçant des dents, cachant l’essentiel des blessures de mon torse et de mon t-shirt en lambeaux mais décidant d’aller à l’hopital, tout simplement, pour me faire recoudre l’arcade et bander le reste. Je ne le choisis pas au hasard, et m’y rendre à pieds me prend trente minutes. Dix à attendre. Cinq à ressentir, à écouter les âmes qui m’entourent. A trouver le moyen de retenir l’attention de la médecin de garde, qui s’occupe de moi et qui est trop occupée pour s’attacher à vraiment me faire surveiller. Elle ne note même pas que je masque les blessures sous le manteau, et ne fais soigner que l’arcade et l’oeil poché. Bien mal lui en prend, mais je laisse dans le box où elle m’a recousu quelques couronnes et un mot à l’intention de ce proche pour lequel elle s’inquiète. Quand elle s’en rend compte et le lit, je suis déjà trois étages au-dessus. A provoquer un scandale avec le poste de garde, y attirant la police en jouant sur les peurs d’un détraqué recueilli ivre mort dans la rue quelques heures plus tôt.


Je suis la Justice. Mais je suis surtout la Punition.


La plaque à l’entrée de la porte que je cherche depuis une demie heure indique un nom ; Andrej Tomasson. Andrej vit ses derniers moments. De mon blouson, je sors un briquet, et une flasque. Andrej dort. Et il ressent, malgré tout. Je frissonne de désir et d’excitation dont je le laisse m’imprégner alors que ce fils de truie savoure dans son sommeil paradoxal tout ce qu’il a ressenti lors de l’exécution de son crime ; j’espère que son rêve était joyeux, car je l’en sors en agrippant sa tête d’une main, de le faire taire de l’autre. Le pouce s’enfonce dans son orbite avec une extrême violence, et une cruauté sans limite. Hurlement sous ma main. Je le laisse ouvrir les yeux, frotte mon pouce contre son drap pour le nettoyer de l’ivraie qui le macule. Et alors que je le maintiens toujours d’une main -il reste menotté puisque ramassé dans la rue près d’une victime de viol- ma main libre débouche ma flasque, la verse sur ses draps. Et puis son seul œil encore valide s’écarquille quand il voit le zippo claquer et illuminer faiblement la pièce d’une lumière chancelante.


WOOF.


Je lâche sa bouche, le laisse hurler et appeler à l’aide alors qu’il brûle vivant.


Au revoir, enculé.


Je dois fuir à toute vitesse car la maréchaussée me hurle de m’arrêter dans le couloir, renverse un médecin alerté par les alarmes au virage suivant, bute contre un autre policier, prend un coup de matraque dans le ventre mais m’ouvre un passage d’un crochet en plein dans la pommette qui se rompt à l’impact. Je saute par une fenêtre sur le toit de l’étage du dessous, et de cet étage, saute sur le suivant vers les parkings.


Il me faut courir encore vingt minutes dans le dédale des rues de la vieille ville pour arriver, haletant, à bout de forces, devant mon hôtel. Un riche endroit, héritier d’un hôtel particulier jadis visité comme occupant, quand je dirigeais une division d’infanterie poursuivant l’ennemi vaincu après Austerlitz… Une éternité plus tôt. Le majordome d’entrée, en queue de pie impeccable, s’alarme de mon état. Blouson abîmé, jean tâché de sang, visage ecchymosé, contusionné, des traces de sang et de blessures… Je le remercie d’un signe de tête, évoque un accident de taxi et un passage aux urgences. Je vais jusqu’au couloir au bout de ma chambre, et rejoins le toit. De là, j’admire le fleuve et l’énorme pont Charles qui l’enjambe, les lumières d’une ville endormie et vertueuse, bâtie sur l’océan de vices peuplant ses sous-sols. J’attends, alors.


Et j’attends encore.


Souriant à l’idée que si le monstre ne vient pas à moi, c’est moi qui viendrais à lui. Une torche dans une main, une arme dans l’autre, et avec la saine intention de chasser le prédateur, si je ne peux l’apprivoiser

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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMar 13 Fév - 14:55

 
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Jana & Melvyn

La soirée avait pris une drôle de tournure, sans que ce soit vraiment contrôlé. Jana avait voulu un peu d'amusement, elle en avait eu ! Bon, légèrement plus sanglant qu'elle n'aurait espéré de prime abord, mais c'était même encore mieux. Teutatès lui donnait du fil à retordre en tout cas, il ne se laissait pas abattre par quelques benêts tout juste bons à manger du foin. La puissance qu'il dégageait était certaine, et même si elle était sous son emprise, Jana ne pouvait qu'en être témoin. Ce qui excitait encore plus ses sens et aiguisait son appétit. Lorsqu'elle se dégagea, elle le vit reprendre son souffle et ses esprits, poitrail se soulevant en rythme de sa respiration, dégoulinant de sueur et de sang. Jana se lécha les lèvres, récupérant encore un peu de ce sang si particulier, plus cru, plus fort en goût, plus vif. Elle ne lui répondit pas lorsqu'il comprit qu'elle le connaissait, et se contenta simplement d'afficher un grand sourire énigmatique à sa question :

« Disons que j'ai quelques amis hauts placés. Tu devrais surveiller un peu plus tes arrières et ceux de tes proches, Teuta. Vos traces sont aussi visibles que ce vilain nez au milieu de ta figure. »

C'était faux, bien entendu, son nez n'était pas vilain. Par amis, elle entendait divin, et par haut placé... Bon, c'était déjà clair. Elle devait la découverte de son identité à Loki, qui lors de cette réunion au sommet entre les salves et les nordiques leur avait concocté un petit powerpoint pas piqué des hannetons. Jana n'était pas particulièrement férue de technologie, mais elle savait apprécier l'art sous toutes ses formes, un goût qu'elle avait acquis en vieillissant, comme celui de l'amour du bon vin. Quand il n'y avait pas de sang à proximité bien sûr. Et elle devait reconnaître que les slides du dieu de la discorde étaient de toute beauté. (keur keur  [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] )

Sa menace lui titilla les narines. Oh, non, ça devait sans doute être l'odeur du sang qui faisait ça. Elle le vit inspirer, la détailler, visiblement sous son charme, malgré les tentatives d'éloignement qu'il s'évertuait à mettre en place. Elle se mit à rire, léchant ensuite quelques-uns de ses doigts pour les nettoyer. Elle savait qu'il avait raison. Mais elle savait aussi qu'il avait sans doute bien trop d'autres chats à fouetter que se préoccuper de quelques vampires triés sur le volet.

« Mais rejoins-nous, je t'en prie ! Plus on est de fous, plus on rit. »

La strigoï le regarda s'approcher de quelques pas loin d'être agiles, l'observant se mouvoir avec difficulté à cause des blessures de son enveloppe physique. A l'énonciation du marché, elle pencha la tête sur le côté, laissant ses yeux se balader sur le sang qui maculait son visage et qui coulait encore de son nez. Son doigt brandi sous ses yeux, à portée de crocs, lui donnaient l'envie de lui manger sans sommations. Elle n'en fit rien, stimulée également par la promesse de mort qu'il venait de lui jurer. Quitte à semer la terrer et la destruction, autant le faire avec panache.

Il sembla également contaminé par cette idée, s'extirpant de la pièce avec moults démonstrations de violence, cognant et frappant à tout va, sautant dans tous les sens et poussant les individus qui voulaient le retenir. La chance semblait sourire à Jana cependant, car l'homme attirait tous les regards et tous les agents de sécurité, la laissant presque invisible. Les bruits du combat devinrent plus diffus, tandis qu'elle n'avait pas bougé de la pièce. Sous le choc de l'ouverture, la porte s'était refermée par inertie au bout de quelques secondes. La vieille vampire s'avança vers les hommes au sol pour laisser ses mains les palper et fouiller dans les coins et recoins de leurs vêtements déchiquetés et ensanglantés.

Lorsqu'elle sortit, elle prit soin de se faufiler dans la foule, passant inaperçue autant que possible. Des femmes se tenaient là, visiblement choquées et donnaient quelques informations à d'autres personnes. La musique s'était arrêtée et les lumières, si elles étaient encore éteintes au moment où Jana passa, ne tarderaient sans doute pas à se rallumer. Elle passa par les toilettes des femmes, récupérant quelques vêtements et un manteau posés négligemment sur le dossier d'un fauteuil et sur un porte manteau. Elle se débarbouilla rapidement, enfilant tout par dessus puis ressortit, profitant de l'agitation au sein du club pour ne pas être dérangée. Les vigiles empêchaient quiconque de vouloir quitter les lieux, mais elle profita d'une distraction bienvenue - un client alcoolisé qui gigotait dans tous les sens en compagnie de Gabriela qui tentait de le calmer - pour franchir le seuil de la porte.

L'air frais du dehors la frappa de plein fouet, et elle inspira à plein poumons. Il n'y avait plus qu'à retrouver le dernier énergumène de la soirée. Heureusement qu'elle n'avait rien d'autre à faire, quand même. Et heureusement qu'elle était dotée d'un talent certain pour la chasse et la traque. Elle l'avait mordu, elle avait gouté à son sang. Il était en elle, maintenant, et tant qu'il vivrait, elle pourrait le retrouver. Il ne pouvait pas être bien loin, il avait du s'écouler quelques minutes, quelques dizaines, tout au plus. Jana commença sa recherche, réfléchissant, errant en apparence dans les ruelles pour y trouver quelques signes. Des traces de sang, de lutte. Elle en trouva et les suivit, demandant à quelques passants s'ils avaient vu quelque chose lorsqu'elle doutait de la direction. Son pouvoir était ancestral, ses impulsions animales mais dans cette ville prompte au vice et à la dépravation, les signes pouvaient parfois être trompeurs. C'était ce qu'elle adorait et détestait en même temps au sujet de Prague.

Jana arriva finalement à retrouver sa trace. L'homme, plus idiot encore que ce à quoi elle s'attendait, avait rejoint une petite maison au fond d'une ruelle. Elle ne payait pas de mine, ce qui dénotait avec le reste du quartier, entourée d'un grillade fendu de part et d'autre, avec une boite aux lettres tordue et sale. Des bribes de conversation la forcèrent à ralentir sa respiration, pour écouter. Deux hommes se disputaient. Le premier avait une odeur familière, elle sentait l'appel de ses tripes, c'était le type du Goldfinger. L'autre, elle ne le connaissait pas. Elle tendit l'oreille. L'inconnu semblait invectiver le malfrat, violemment, lui reprochant de ne pas être assez prudent. Le ton monta, et bientôt ils en vinrent aux mains. Jana s'approcha, épousant la nuit comme à son habitude. Des coups firent trembler les murs, cassèrent les meubles. Un voisin sembla même allumer la lumière de son séjour, un peu plus loin, entendant le vacarme. La vampire se déroba à son regard en se cachant dans l'ombre le temps qu'il retourne se coucher. Une voiture de police passa à toute allure dans la rue adjacente, rejoignant sans doute le club.

Un coup de feu, et puis le silence. Ce fut le moment pendant lequel Jana décida d'entrer. A l'intérieur, des débris jonchaient le sol. La lumière du couloir, vacillante, éclairait par intermittence le séjour dans lequel se tenait l'homme, arme au poing, tremblant comme une feuille. L'autre cadavre était au sol, et à côté, deux femmes recroquevillées, menottées au radiateur, sur un matelas jauni, des traces de mascara plein les joues. Elles tressaillirent en la voyant et leurs yeux s'écarquillèrent en même temps que l'inconnu se tourna vers la strigoï pour la tenir en joue.

Jana soupira. Ils ne comprenaient jamais.

En voyant que sa cible était morte, elle laissa tomber ses bras en signe d'agacement et lui dit, en tchèque.

« Bon, tu viens de contrarier mes plans. Et j'aime pas trop ça, qu'on contrarie mes plans. »

L'arme fit feu, mais sa cible était déjà partie. Les os de son bras se mirent à craquer brusquement lorsqu'elle lui attrapa pour lui retourner dans son dos, lui faisant pousser un cri de douleur. Derrière lui, elle donna un coup dans le creux de son genou pour le faire s'agenouiller, et en dégageant sa nuque, mordit à pleine bouche dans la peau de son cou. Il tenta de se débattre, mais elle le maîtrisa sans trop de problèmes, la peur et la souffrance le laissant vide de toute force, ou en tout cas, toute force qui pourrait vraiment lui nuire. Lorsqu'elle sentit qu'il allait perdre connaissance, elle le lâcha et il s'écroula au sol dans un gloussement jouissif aux oreilles de Jana.

Haletante, le sang lui glissant dans la gorge, elle se tourna vers les deux femmes. Elle pourrait en finir, là, maintenant. Les libérer. Ou les tuer. Ce qui revenait au même, finalement. Au lieu de cela, elle fit glisser d'un coup de pied l'arme jusqu'à leur portée.

« Fuyez ou restez, c'est pas mon problème. »

Jana secoua l'homme, pour qu'il reprenne connaissance, suffisamment pour qu'il puisse marcher. Elle passa son bras sur ses épaules et sortit de la maison avec lui. Heureusement que l'heure était encore matinale, cela lui évitait d'avoir à répondre à des yeux curieux et des oreilles indiscrètes. Plusieurs fois, elle dut le redresser pour pas qu'il ne s'écoule, et lorsqu'elle atteignit l'hôtel, elle entendit le réceptionniste, à l'entrée, mentionner un homme qui était arrivé blessé. Lorsque ses yeux se posèrent sur elle et son compagnon d'infortune, elle lui lança un sourire faussement maladroit :

« Les gens ne savent plus se tenir ! Regardez mon mari, pas foutu de tenir son alcool ! Il a fallu que je le récupère dans le caniveau, vous vous rendez compte ? Il règlera la note demain matin, je le ramène à sa chambre. »

Son bluff était sans doute suffisamment impromptu et détonnant pour qu'elle ne subisse aucune question et sans hésiter, elle bondit dans la cage d'escalier pour monter au dernier étage pour arriver jusqu'à l'ouverture menant au toit. Une fois arrivée, elle se débarrassa de l'homme à demi-mort mais encore conscient en le jetant par terre. Elle se frappa les mains l'une contre l'autre, lâchant un grand soupir, nullement intimidée par la présence d'un dieu avec elle.

« Bon, désolée de te décevoir mon cœur, mais c'est pas le gars du club. Ce gars là l'a dessoudé, j'ai même pas eu besoin de le faire. » dit-elle, désignant la loque humaine au sol. « Je lui ai fait passer l'envie de me faire subir la même chose, mais j'ai pensé que tu voudrais peut-être en finir avec lui. »

Elle était bien gentille, finalement, de partager sa chasse. Comme une chatte ramenant une souris à demi morte à son humain de compagnie. Jana l'enjamba, attrapant par les cheveux la tête de l'homme qu'elle redressa d'un coup brusque. Ses yeux vitreux lui donnèrent envie d'en finir une bonne fois pour toutes, mais elle n'en fit rien.

« M'est avis qu'il est à la tête d'un sale petit réseau. Enfin, moi je m'en fiche ! » lâcha-t-elle à l'intention de Melvyn, avant de laisser la tête retomber au sol.

L'arme que le dieu avait avec lui sembla briller à la lumière de la lune, mais elle ne tressaillit pas.

« Mais j'ai pensé que tu voudrais peut-être lui soutirer quelques informations. »

Qu'il le fasse ou non, la suite serait intéressante. S'il le tuait, Jana aurait son spectacle. S'il l'interrogeait pour essayer de déceler une injustice qui pourrait nécessiter qu'il intervienne, alors leur collaboration serait peut-être encore plus fructueuse qu'elle ne le pensait. Décidemment, plus le temps passait et moins elle le voyait comme un ennemi. Il avait une part d'ombre qui semblait grandissante et qui en appelait à ses propres ténèbres, omniprésentes. Et elle adorait ça.

Jana fronça les sourcils en observant le Dieu-Père et prit un air à moitié désolé pour lui dire :

« Oh, t'as l'air salement amoché, ça va aller ? Je te proposerais bien un verre, mais je ne suis pas sûre que la boisson que j'aie à te proposer te convienne. »


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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMer 14 Fév - 16:05



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Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je n'ai pas si longtemps à attendre, somme toute, et la nuit a bien filé. Je me demande à quel point ça impacte la bête furieuse rencontrée plus tôt. A-t-elle besoin de l'obscurité pour vivre, sinon pour cacher sa funeste nature ? Je ne sais. Tant de choses ont été déformées par les mythes et par les légendes, au fil des ans. Et parfois sans doute à dessein. J'imagine que si la lumière du soleil compte pour elle, elle n'apparaîtra plus, ou seulement en vitesse. Peut être avec des renforts, puisque tous les mots qu'elle a eus pour moi l'indiquent clairement comme un agent d'un de mes nombreux ennemis. Mais lequel ? Les vampires ne sont pas affiliés à Loki, et pas tant aux olympiens non plus. Alors, je dois attendre pour en savoir plus.


Le vent souffle sur la ville. Pas encore de signes du soleil, à l'horizon. Et une nuit d'étoiles, désormais, comme un voile qui se déchire au-dessus d'une vérité crue. Leur lumière qui vacille, qui me ramènent à Mama Quilla, à Morrigan, et à Nyx. Qui me fait penser à elles, espoirs éperdus et pourtant si fragiles et fugaces, déjà estompés. Au loin, les nuages arrivent depuis les collines et l'université, depuis les anciens bâtiments religieux qui dominent la ville avec leurs grands pins qui camouflent aux habitants leur propre horizon.


Je me sens étrangement bien, alors que sous ma veste, je suis blessé de partout. Un regard négligent, ouvrant le vêtement, pour constater à l'intérieur les dégâts. Je suinte encore du sang qui me trempe les débris lacérés de ma chemise, et dans le noir je vois les gouttes ourler la ceinture de mon pantalon. Je me sens fort, toutefois. Plus concentré que jamais. Plus alerte. Comme si la perspective d'un défi permanent et d'une mort qui me guette me pousse dans mes retranchements jusqu'à l'essentiel.


Ce soir, je ne suis ni Belmonte, ni le Teutatès que j'étais jusqu'alors. Ce soir, je suis le Dieu-Père. Qui combat, encore et encore, et qui prend les décisions malheureuses, et cruelles, pour défendre l'avenir de tous. Des miens. Des descendants des tribus de jadis. Je ne sens rien, ici. Ici, je ne suis que la Justice la plus brute et extrême, au milieu des inconnus, et des inconséquents.


La revoilà. Je la sens venir avant de la voir ; je sens ses émotions, j'éprouve chacune de ses nuances. D'une curiosité sans borne à tous les reflets d'une grande Soif Rouge, presque incandescente, qui me fait gargouiller l'estomac et grandir un feu dans les reins à mesure de l'épreuve de son propre ressenti. Et elle m'amène un homme inconscient, qui lui, ne me dit rien.


Je la toise avec une sérénité absolue, comme drapé de ma cape de jadis, coiffé de mon casque ailé, comme si l'épée de Brennus était toujours à mon côté.


Je marche avec lenteur vers eux, regardant le type. Je ressens son intérêt, à elle. Une curiosité encore sans bornes, alors qu'elle est pourtant ennemie. Arrivé à côté d'elle, face au rebut d'Humanité, je tourne un regard de côté, l'observant de profil, inspirant profondément.



| Tu me l'as ramené, comme je te l'ai demandé. Pour ce soir au moins, tu es l'instrument de ma Justice sur les hommes. Tu as gagné l'honneur d'en finir, si tu le souhaites... Mais je crois que tu préférerais un autre présent |


Et regarde quand elle l'évoque mon état, en regardant à nouveau ma chemise tâchée de sang. Je sens l'adrénaline affluer, et serre la mâchoire, secoue la tête.


| Ca ne me tuera pas. Il m'en faut plus, Cassie, beaucoup plus. |


Comme un défi, assorti d'une menace.


| Mais tu as travaillé pour moi, et m'a apporté ce que je t'ai demandé. Alors, je crois que tu as mérité un juste retour des choses. Tu connais ma nature, et ce soir, par ce criminel ramené à ma justice, tu es devenue une fidèle. Ephémère, peut être, mais ça compte forcément pour quelque chose. |


Je me penche vers elle, effleurant ses cheveux de mon si vilain nez qu'elle décrie, hume son odeur de sang ; la reconnaît pour ce pourquoi elle a été créé. La violence et la mort, pour être un objet au service d'une cause. Créature divine, j'ai senti plus tôt ses capacités à l'oeuvre.


| C'est mon sang que tu auras, puisque c'est ce que tu souhaites. |


je l'ai senti plusieurs fois, au cours de la soirée. Sa Soif, à ne pas confondre avec d'autres désirs. Je prends le risque, à dessein. Et dans le lointain, c'est le tonnerre qui gronde, alors que je redresse l'inconscient, que je lui serre le cou, lui faisant décoller les pieds du sol après m'être hissé sur mes deux guiboles.


| Tu sais où il était. On saura dès demain qui aura été retrouvé mort. Et son identité à lui, et celle de ses complices, ce sera sur tous les écrans de ce monde d'apparences et de symboles. Je les retrouverais alors, et leurs complices finiront dans les flammes qui les escorteront dans le monde d'en dessous, selon les anciens rites. |


Je toise le type qui s'est réveillé en pleine strangulation alors que ses vertèbres craquent, que ses veines gonflent, et que je continue à serrer à distance alors qu'il se pisse dessus. Il se débat, et ses yeux rougissent comme sur le point d'exploser. Sa langue bleuit. Il suffoque, cogne encore mon bras, mon coude, je prends un pied qui ne m'arrache qu'un sifflement impatient puisqu'il touche mes côtes massacrées. Et je savoure tout, sans peur ni honte, lui montre d'un rictus la saveur que je retire de sa peur, de sa panique, de sa honte, et de l'horreur du vide qui l'attend. Et puis le feu de son âme devient flammèches, et puis braises, et puis rien d'autre que le noir le plus absolu. Alors, je le jette en arrière. Et le voilà qui tombe dans le parc, dans un bruit de fourrés qui ne réveillera personne ; ce sont d'immenses hortensias dans lequel il est tombé. Il ne sera sans doute découvert dans l'épaisseur de la végétation qu'au passage des jardiniers.


Je me frotte les mains et me tourne vers la suceuse de sang.



| Tu aimes cela. La chasse. Tu l'aimes plus que le sexe, plus que l'amour, mais autant que la complétion de tes besoins vitaux. La chasse, je peux te l'offrir sans réserve ni limites, en dehors de ceux qui la méritent. Pas de limites, ça veut dire que tu n'aurais plus à te cacher. Puisque c'est ce que tu es, n'est-ce pas ? |


Je crache du sang, encore, sur le côté.


| La tueuse de l'ombre, la main armée d'un dieu de ténèbres. Dis-moi pour qui tu travailles, et malgré le fait que tu me connaisses sans que la réciproque soit vraie te range dans la catégorie de mes ennemis, je te laisserais repartir, en vie, et avec un don sans réserve de ma propre puissance. |


Je penche la tête sur le côté, sachant le sang plus ou moins séché moucheté ma peau et ma barbe.


| Sens, Cassie. J'ai vu la couleur de ton âme. Et elle n'est pas noire ; elle est rouge. Viens, je dois sauver ce véhicule, avant que tu ne le remettes en danger de ta récompense. |


Et referme ma veste, referme la sienne, avant de l'entraîner par la main vers l'escalier, vers l'étage aux luminaires et aux ors de l'endroit, au faste des boiseries sculptées, des tapisseries, des appartements de roi comme je le fus jadis, avant de refermer l'huis. Je dois bander mes blessures, empêcher les saignements, car si elle-même rouvre des plaies, je peux passer de vie à trépas.


Je refuse ; j'ai trop à faire.



| Pourquoi m'as-tu cherché, ce soir ? J'ai beaucoup d'ennemis. Et tous veulent ma mort sans jamais être capables de venir m'imposer la Véritable. Etais-je ta proie? |


Je ne le ressens pas ainsi en elle. C'était autre chose.

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Melvyn Belmonte
Melvyn Belmonte
Divin celte
Groupe : Divins # Teutatès # Panthéon Celte
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Pouvoirs / atouts : JUGE DES ÂMES / PÈRE DE LA TRIBU / FUROR GALLICUS / MAIN DE JUSTICE / CHUTE DU CIEL
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyJeu 15 Fév - 14:49

 
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Jana & Melvyn

Il y avait un temps pour la discrétion, et un temps pour l'action. Jana, en le rejoignant sur ce toit, ne cherchait pas la première. Presque impossible d'espérer prendre par surprise un Dieu qui pouvait lire en elle et sentir son approche à des kilomètres. Ce n'était rien de grave, puisqu'elle n'avait pas à se dissimuler, avec lui. C'était presque reposant, d'une certaine façon. L'homme à ses pieds respirait difficilement, abasourdi sans doute par la situation et engourdi par la douleur. Dommage, c'était moins rigolo quand ils se laissaient faire.

Tandis que le Dieu-Père s'avançait vers eux, Jana ne le quittait pas des yeux et se départait pas du sourire qui s'était glissé sur ses lèvres. Quelques paroles bien solennelles brisèrent le silence nouvellement installé, ce qui n'impressionna nullement la vieille vampire. Ils étaient tous deux des créatures millénaires, immortelles. Ces conversations étaient presque là par politesse tant elles ne bernaient personne. Il aurait pu en finir là, tout de suite. Il aurait peut-être du, d'ailleurs. Jana ne craignait pas la mort. Elle la côtoyait si souvent qu'elle l'avait fait sienne, au fil du temps. Mais elle était curieuse néanmoins de savoir où cette entrevue les mènerait : ce n'était pas tous les jours qu'on retrouvait un Dieu, d'autant plus un ennemi.

Enfin, la notion d'ennemi était quand même bien fluctuante. Ce qu'elle voulait elle, c'était assurer la survie de son espèce. Et la sienne. Et celle de Johannes. S'il ne se mettait pas en travers de cela, elle n'avait rien contre lui. Surtout s'il continuait à la charmer en lui permettant d'exercer son activité préférée : la chasse. Il ne sembla pas s'émouvoir de ses blessures, et là non plus, elle ne fut pas surprise. Il réutilisa son prénom volé, ce qui étira son sourire encore un peu. Oui, effectivement : il ne connaissait pas sa vraie identité. Un frisson d'excitation lui parcourut l'échine tandis qu'il s'approchait d'elle, aiguisant encore un peu plus ses sens déjà à vif avec le sang ingurgité en quantité.

« Oh tu sais, si je peux aider, je le fais. »

Lui rendre service ou non, ce n'était pas vraiment sa priorité. Il s'avérait ce soir que leurs intérêts court terme semblaient coïncider, mais ce n'était pas dit que ce soit toujours le cas. Elle écarquilla les yeux cependant lorsqu'il lui proposa son sang. Ce qu'elle voulait ? Hm. C'était tentant, alléchant même - sans mauvais jeu de mot.

« As-tu perdu l'esprit, de t'offrir ainsi à une créature de mon espèce ? Je pourrais te tuer en te vidant de ton sang, si je le voulais. »

A moitié vrai, sans doute. Mais elle aurait pu essayer et lui faire passer un sale quart d'heure néanmoins. Il attrapa l'homme sans ménagement, resserrant sa prise autour de son cou, laissant Jana dans l'expectative de cette mise à mort lente et douloureuse pour le malfrat, lancinante et excitante pour la strigoï. Le visage figé dans une expression de terreur, l'homme se débattit un peu, tentant de s'extraire de l'étreinte mortelle qui le tuerait bien vite. Jana garda le silence, presque impressionnée par l'aura de violence qui se dégageait d'un coup du Dieu-Père. Dieu de la Justice, ou de la mise à mort ? La nuance apparaissait fine en cet instant, et c'était tant mieux : Jana détestait les étiquettes. C'était tout autant d'excuses pour ne pas assumer pleinement ses actes. Teutatès était bien intriguant, et elle devait avouer qu'elle l'avait peut-être trop vite rangé dans la case celte = ennemi. Peut-être qu'ils avaient certains points communs, finalement. A commencer par la noirceur la plus brutale qui s'emparait d'eux, elle par plaisir, lui par devoir. Là encore, la limite était peut-être assez floue pour lui, même si elle ne l'était pas pour Jana : elle l'avait vu, ce petit pincement des lèvres montrant l'excitation qu'il avait eu de le tuer.

Le corps disparut, poussé en arrière, et la vampire ne lui accorda pas même un seul regard.

Le celte énonça sa proposition et elle se mit à rire. Un mélange d'excitation, de surprise... et d'envie. Mais piquée au vif néanmoins par ce qu'elle sous-entendait, elle lui répondit, intriguée mais pas conquise :

« Qu'est-ce qui te fait croire que j'ai besoin de toi pour chasser ? Certes, notre collaboration est... stimulante. Mais je sais me débrouiller seule, je l'ai fait toutes ces années. Tes pouvoirs divins doivent bien te le crier, que je ne suis pas une demoiselle à sauver. »

Si ce n'était pas le cas, qu'il le dise et elle s'en irait. Elle avait peu de temps à accorder à quelqu'un qui ne lui apportait rien. Et jusque là, il avait relevé le défi haut la main, allant de surprise en surprise, de révélations en révélations. Tout en jouant avec habileté sur ce qui la motivait jour et nuit : l'appel du sang. Profitant de l'ouverture qu'il lui offrait, elle approcha ses lèvres de la zone exposée de son cou, humant le parfum constitué d'un mélange de plusieurs odeurs. Prenant une grande inspiration, elle le laissa s'engouffrer dans ses narines jusqu'à ses poumons, la laissant désireuse de bien plus, transie de désir par les promesses qu'il lui offrait sans s'en cacher.

Mais Cassie n'était pas esclave de ses pulsions pour autant. Elle savait les contrôler, maintenant. Cela n'avait pas toujours été le cas. Plus jeune, elle aurait sans aucun cédé à l'appel de la plus grande dépravation, sans considération pour lui ou pour ce cadavre à leurs côtés, sans considération pour grand chose d'ailleurs. Mais elle avait vécu, et elle avait enduré. Elle avait gagné, et elle avait perdu. Elle avait bien failli y passer, quelques fois, lui rappelant que sa vie ne tenait parfois qu'à une mauvaise décision ou à une confiance accordée un peu trop rapidement. Depuis, elle était prudente. Jamais à l'excès. Mais pour s'amuser, encore et toujours, il fallait être en vie. La mort avait tendance à couper court à ces velléités.

Ils redescendirent du toit et elle se laissa mener, sa main dans la sienne, jusqu'à ce qu'il referme la porte d'une chambre, les coupant d'éventuels yeux inquisiteurs. Ses questions montraient qu'il voulait en savoir plus. Elle n'avait pas dit oui au marché qu'il proposait mais partait du principe qu'elle avait gagné sa récompense quoi qu'il en était.

« Tu me croirais, si je te disais que je ne cherchais que le divertissement ? Tu étais simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. »

Peut-être, peut-être pas. Mais s'il pouvait lire en elle, il devait voir qu'elle disait vrai. Cassie fit quelques pas lents, lascifs, observant l'environnement soigneusement décoré. S'ils partageaient bien quelque chose d'autre, c'était l'attrait pour les jolis endroits.

« Quand on a vécu aussi longtemps que moi, on a parfois tendance à s'ennuyer. Ca aussi, tu dois le savoir. Es-tu aussi alerte qu'au premier jour ? Toujours aussi prompt à rendre ta divine justice à qui le mérite ? Allons, à d'autres. Il doit bien y avoirs des jours où tu as la flemme. Pourquoi vivre éternellement, si on ne peut pas juste en profiter ? »

Jana se tourna ensuite vers lui, yeux brillants dans la faible luminosité de la chambre. Et s'avança de quelques pas vers lui, détaillant du regard sa carrure en se mordillant la lèvre inférieure. Elle posa ses mains sur lui, délicatement, attrapant la fermeture éclair de sa veste. Elle pencha la tête sur le côté, remontant ses yeux de son torse à son cou, sa mâchoire puis ses yeux :

« Je suis curieuse, cependant. Je ne t'imaginais pas faire cavalier seul. Je pensais que vous étiez tous comme cul et chemise, inséparables, presque à en vomir d'ailleurs. Où sont tous tes petits amis les celtes ? Est-ce qu'ils t'ont banni, ou est-ce que c'est toi qui les a quitté ? »

Puisqu'il voulait poser des questions, elle pouvait le faire aussi. Lentement, appréciant chaque seconde du geste, elle fit glisser la fermeture éclair jusqu'en bas de la veste, passant ensuite ses mains dessous, remontant jusqu'à ses épaules pour le lui enlever. Elle ne voulait pas lui faire mal et sentait les blessures donc elle procédait avec délicatesse.

« Je ne suis pas une ennemie. Je ne suis qu'une inconnue qui peut donner une autre dimension à ta mission. Mon intelligence et mon expertise de traque couplée à... ton efficacité d'exécution. Nous ferions une équipe redoutable, tu ne crois pas ? Nous ne sommes pas si différents, en fait. Moi aussi je rends la justice, à ma façon. »

Dit-elle finalement, un large sourire venant recouvrir son visage, avant de le pousser sur le lit, derrière lui.

« Tu dis que tu ne me connais pas, mais de nous deux, je ne suis pas celle qui lit dans les âmes. Je crois que c'est plutôt à toi de me parler de toi, non ? J'aime savoir avec qui je travaille. »

Ce n'était qu'un échange de bons procédés finalement. Elle termina sur cette note, levant la main comme pour matérialiser son engagement formel à ne pas mettre un terme précoce à leur conversation :

« Je ne te tuerai pas, je te le promets. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer. »

Pourquoi vouloir aller en enfer de toute façon ? C'était bien plus fun ici.


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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyVen 16 Fév - 14:13



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« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Lequel de mes ennemis viendrait me chercher pour me faire la peau dans la fange ? Tous, ou presque. Ce serait bien le genre de Loki, ou des olympiens. Je crois assez peu au hasard, même si j’ai déjà évidemment pu contempler ses conséquences. En règle générale, la motivation est une des forces motrices du monde, et en explique quantité de virages.


Je ressens la plus forte des motivations ; celle de se nourrir. Et la belle l’éprouve d’un point de vue physique, mais pas seulement. Je comprends quel en conçoit un niveau de plaisir intense, extrêmement élevé, comme si chacun de ses repas se doit d’être délicieux et mémorable, comme si rien ne peut plus la contenter que cela. Je constate l’ampleur de son instinct de mort, son funeste périmètre. Son excitation bondit encore, à des niveaux insoupçonnés.



| Tu pourrais, oui. Mais nous savons tous les deux que tu y risquerais ta peau. Et je crois que tu y tiens plus qu’à saigner à mort une victime. Je crois quand même que tu pourrais t’y laisser tenter. Par amour du risque. Tu as un fort instinct de survie, Cassie, mais tu aimes plus encore le danger ; c’est lui qui te fait vibrer. De là... |


Dis-je en regardant et en pointant du doigt son cerveau.


| A là | en désignant ses cuisses.


Et je remonte, pour presser de l’extrêmité de mes phalanges sur son son torse, au dessus de son sein gauche.


| En passant par là. Tu éprouves plus fort quand il y a de la résistance, et quand tu risques quelque chose. |


Je suis sûr de ma démonstration. Elle peut sembler manichéenne et définitive, puisqu’elle ne se concentre que sur un unique aspect de sa conscience. Et souffle, si près d’elle.


| Ma santé mentale est sujet à questionnements, depuis des semaines, sinon des années. Mais non, je crois que tu vas tirer plus de plaisir, plus de satisfaction, à prendre ce que tu considères comme un nectar d’une proie consentante. Me battre, me tuer, te ferait sans doute prendre un pied comme jamais. Mais il aura disparu, quelques minutes après. Alors que savoir que toi, ancienne mortelle, tu es capable de convaincre un dieu de te livrer sa propre puissance... |


Oui. J’y crois fermement, fou que je suis. Je passe sur son défi, sur la façon qu’elle a de me dire qu’elle n’a pas besoin de moi. C’est une évidence, que tout le monde aura bien sûr remarquée. Mais ce n’est pas tellement ça qui m’intéresse que le reste, et souris à mon tour, presque gourmand de ma propre connaissance de son âme, naissante seulement mais qui comble à toute vitesse ses propres lacunes.


| Oh non, ma petite. Tu n’es pas une demoiselle à sauver. |


Je la laisse me humer le cou, remonter son nez si fin le long de l’épiderme de mon véhicule.


| Tu es un animal. Une bête sauvage. Monstrueuse par éducation, mais pas forcément par nature. Cruelle, sans aucun doute. Je ressens d’autres choses en toi. |


Elle est le croque mitaine, jouet du dieu qui l’aura fait naître. Et revient avec force la perspective que tout ça n’ai été qu’un malheureux hasard, que des circonstances presque malheureuses et dans lesquels je vois pourtant la meilleure et la plus riche des opportunités. Je passe, alors, quand viendront les mensonges je les sentirais, pour les plus gros du moins. Le reste peut encore échapper à la cartographie de son âme, mais ce n’est pas sans raison que je lui envoie cet ultime test pile entre les crocs. Je la regarde bouger, apprécier l’endroit et sa beauté, sa richesse discrète, mais certaine. Elle est magnifique, mais je ne fais pas l’erreur de croire que sa beauté la rend moins dangereuse.


| On profite, toi comme moi. On vit, on jouit, on éprouve, et on souffre. Et quand c’est fini, quand on croit que c’est terminé, on recommence. Jusqu’à ce que quelqu’un, du moins, ne vienne mettre fin à notre éternité. |


Ce qui a longtemps dû être plus vrai pour elle que pour moi, mais maintenant nos chances de survie à long terme doivent être proches du même néant ; la vague qui arrive est puissante, et incontrôlable. Son désir devient brûlant ; il se répand en moi comme de la lave en fusion. A ses lèvres mordues, je réponds d’un regard fixe, doucereux, celui de l’homme aviné qui admire la plus belle apparition de sa vie, et ce qu’il a de plus précieux. Sa main, fine et gracile, ouvre la fermeture de ma veste, et me distingue de son regard.


| Tu en sais beaucoup sur nous, Cassie. Mon nom, mon panthéon, nos habitudes... |


Une main glisse sur sa taille, dans son dos, l’attire à moi au creux de ses omoplates.


| Tu vas tout me dire avant le jour, et je te dirais tout en retour, en égale mesure. |


Embrasse sa joue, sa tempe, glisse, fugace.


| C’est un peu les deux, je plaide coupable. Je suis parti, mais dans le coeur de la plupart, je reste un ancien exilé. |


Ses ténèbres à elle m’attirent, car elle a raison sur le fait qu’elle exerce aussi une forme de justice en ce monde. La plus basique qui soit, celle propre à toute chaine alimentaire. Et je me laisse retirer le blouson, dévoilant ma chemise massacrée, les muscles saillants et meurtris dessus, la chair sanguinolente. Je tremble un brin, à la douceur de satin de ses doigts que je sais pourtant capables de tuer. Me laisse tomber au lit, l’admire d’en bas. Magnifique, et terrible, je suis plus en position de faiblesse que jamais. Car je la désire, elle et tous ses dangers, parce que c’est peut être moi le fou qui éprouve ma survie et ma résistance dans les mains de la bête assoifée de sang qu’elle est. Je la distingue, longuement, déboutonnant ma chemise pour la retirer, la tirer de sous mon dos, et la jeter sur le parquet de bois massif. Je dévoile les traces de ses griffures, de ses coups de dents ; on aperçoit la marque de ses empreintes, surlignées de sang en partie coagulé maintenant.


| Tu ne me tueras pas. Nous le savons tous les deux. Et je crois que l’enfer, tu es restée trop longtemps dedans. Ma culture ne reconnaît ni paradis ni abysses, seulement la terre, la vie, et la mort. |


Je lui fais signe de venir près de moi, dévoile mon cou barbu.


| Ce n’est pas pour rien que je t’ai amenée ici. J’ai senti que tu viendrais. J’ai senti que tu allierais l’utile à l’agréable. Car au fond de toi, sous cet énorme et impatient instinct de mort, sous cette soif qui te dévore et te ravage, il y a une forme de conscience. |


Je souris en coin.


| Je ne suis pas en train de te flatter, tu n’es pas bonne non plus. Mais tu as ta complexité. Et j’ai vu dans ton âme les rouages de quelque chose que je sais utiliser. Pas à mon propre dessein, mais aussi pour le tiens. |


Saisis sa main, la porte à mes lèvres barbues, et l’embrasse sur les jointures et la base des phalanges.


| Viens, et donne-moi ton nom, ton nom véritable. Pas Cassie. Pas celui dont les autres te connaissent. Celui que tu avais à ta naissance. Celui par lequel je vais t’appeler, mon ange. |


Reporte ma main sur sa joue, sur son cou.


| Viens, et mords-moi. Pas de demi-mesure. Bois, bois tout ce qu’il te faut. Fais moi l’honneur de déguster ce pouvoir que je te partage. Nous parlerons après. |


Et ferme les yeux, bras étendus, main tirant la sienne.


| Mords-moi, mords-moi fort. Et laisse-moi tout ressentir et tout éprouver. |
(c) DΛNDELION


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May Father's wrath purify our souls

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Melvyn Belmonte
Melvyn Belmonte
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyVen 16 Fév - 18:08

 
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Oh, she's sweet but a psycho
Jana & Melvyn

Après toutes ces années passées à fouler cette terre, Jana n'aurait pas pu imaginer la tournure de cette soirée. Dire qu'elle passait un temps considérable à tout planifier, tout organiser, anticiper les moindres actions et revoir les rapports de ses agents.. tout cela pour qu'elle tombe sur un dieu dans le plus grand des hasards dans le cadre d'une soirée qui déjà était mémorable au moment où elle avait posé ses yeux malins sur lui et qui continuait à apporter son lot de surprise. Quelle ironie, de se laisser encore surprise par un destin qui semblait mettre sur sa route tout plein de petits amusements. Souvent, ils prenaient la forme d'un ou plusieurs repas improvisés mais ce soir c'était plutôt un festin gastronomique !

Elle aurait peut-être dû pratique le jeûne intermittent comme certains bobos parisiens afin de se préserver pour ce repas. Hum. A la réflexion, non, ç'aurait été bien inutile. Elle pouvait se repaître à foison le midi et tout de même avoir faim le soir. Vive le métabolisme vampirique !

Et l'expertise, aussi. Teutatès l'avait bien vu, il l'avait bien senti. Elle éprouvait le plaisir de la chasse, l'amour du risque et le frisson de l'adrénaline. Son grand âge lui permettait de jouer avec habileté avec toutes les nuances de son existence et de sa condition, sans en laisser une seule qui ne soit pas explorée. Elle aimait cette liberté, quasi infinie, de pouvoir jouir de ses pouvoirs comme elle l'entendait, faire sa marque dans ce monde, l'imposer aux autres, que ce soit par la force pure, la violence ou la séduction. Et surtout, elle aimait tout risquer, encore et encore, pour ressentir ce rush d'empressement, d'une forme de peur viscérale de tout perdre... pour ensuite tout retrouver encore mieux, encore plus fort. La vie, c'était ça, ou en l'occurrence, la mort. Etre meilleur qu'en tant qu'humain, en profiter pour braver l'interdit et ne jamais se reposer sur les acquis.

Ce n'était pas tant des réponses stratégiques qu'elle pouvait chercher ce soir. C'était avant tout le frisson de se mettre en danger presque volontairement, et de tester en conditions réelles ses forces et ses faiblesses pour voir qui sortirait vainqueur d'une rencontre de ce type. Jana avait vécu, bien longtemps. Elle ne désirait pas la mort, non. Mais ce qu'elle avait accompli jusqu'ici était pour elle une grande fierté. Son accomplissement le plus majeur, en somme. Ce n'était pas terminé, non. Mais si ce soir elle devait mourir, elle le ferait du sang plein la bouche et avec le sourire.

Toujours évoluer, se transformer. Ou mourir. Mais ne pas le faire avec indifférence ou sans considération. Le faire bien, lorsque ça arriverait.

« Tu as raison. Je n'ai pas peur de qui je suis, ni de ce que je sais faire. Et je sais que je le fais bien. »

Leurs points communs étaient clairs, leurs parallèles limpides. Ils n'étaient pas faits du même matériau, lui divin, elle créature anciennement humaine. Mais ils se comprenaient, d'une certaine façon. Il ne savait pas vraiment à qui il avait affaire, pas complètement du moins. Il avait raison, elle en savait un peu sur lui et sur ses amis. Pas assez à son goût, pas encore assez pour réellement utiliser ces informations. Mais elle le sentait néanmoins loyal à sa cause divine, et par extension à son panthéon. Le serait-il trop pour réellement travailler à ses côtés ? Avec une moue boudeuse, elle lui répondit, frissonnant d'excitation à la caresse de sa main sur son dos et aux lèvres sur sa peau :

« J'en sais assez peu, en fait. Mais ça tombe bien que tu sois là, on pourra y remédier. »

Elle doutait qu'il le fasse réellement. Après tout, elle avait en face de lui un divin bien plus vieux qu'elle, né de la ferveur des hommes et de leurs songes, complexes et tordus. Rien ne pouvait laisser présager de la réaction qu'il aurait, à la lumière de tout ça. Mais lui laisser le bénéfice du doute était probablement ce qu'il y avait de plus amusant.

« Hm, un exilé tu dis ? Peut-être qu'ils ne comprennent pas vraiment ton devoir, ta valeur. Je la vois, moi. Même si en théorie nous ne sommes pas censés nous entendre. C'est ainsi que tu peux me faire confiance pour te dire la vérité : je ne gagne rien à te mentir. »

Ce qui comptait était l'instant présent, son sang bouillant dans ses veines, appelant à la plus grande débauche et ce sourire carnassier qu'elle affichait comme une seconde peau. Lier l'utile à l'agréable ? Pas faux. Il parlait de sa complexité, qu'il avait lue, des nuances infimes de son âme que la plupart ne voyaient jamais vraiment en elle. Loin de dire qu'elle était touchée comme une adolescente qui découvrait l'amour, elle se sentait néanmoins intriguée par ce personnage. S'il tentait de l'amadouer, c'était malin. La flatterie pouvait fonctionner, surtout de ce type. Il créait une connivence, une impulsion partagée de vouloir rendre la justice, chacun à leur façon, comme si personne d'autre ne les comprenait.

Le surnom donné la fit rire aux éclats pour ensuite reprendre une inspiration, éreintée d'anticipation du moment tant attendu. Il voulait connaître son identité, son vrai nom ? Elle sourit, yeux à demi clos d'excitation et de désir, poussant légèrement de ses doigts qu'il avait pressés contre sa bouche pour y déposer un baiser, pour repousser la barrière de ses lèvres et les laisser se gorger de l'humidité de sa langue.

« J'ai eu de nombreux noms différents, à travers les âges. Agamê, Storana, Dorrin, Helena, Jana, Cassie... Tout comme toi, j'imagine. Jamais mon ange, par contre, ça c'est nouveau. »

L'ange de la mort, à la rigueur. Mon ange... Elle ne pouvait pas dire qu'elle l'aimait vraiment ce surnom. Du vrai, et du faux dans ce qu'elle disait. Son nom n'avait pas d'importance. Qu'il la connaisse et qu'il se renseigne, elle n'avait pas honte de qui elle était. Loin de là. Le jeu était bien plus attrayant que la vérité, et elle espérait qu'il s'en rende compte aussi, sous ses airs de divinité à la morale rigide, ce qu'il avait par ailleurs prouvé qu'il n'était pas tant que ça, plus tôt dans la soirée. Après tout, il avait tué un gars sans même vérifier qui il était vraiment.

Il l'attira à lui et elle le chevaucha, jambes de part et d'autre de son bassin. Elle laissa un instant ses doigts agiles se déplacer sur la peau de son torse nu qu'il lui offrait, déjà ponctué de blessures et morsures, traces de dents et de luttes, souvenirs d'un petit moment sympathique un peu plus tôt dans la soirée. Elle captura son regard avec avidité, sortant d'un coup ses crocs à sa vue. Puis de caresse, la pression de ses mains passa à palpation, se fit plus importante, quitte à le faire grimacer un peu, mais tout pour lui rappeler qu'il était bien vivant, avec elle, sur ce lit, et qu'il allait goûter à quelque chose d'inédit. Et pour elle, se pleinement réaliser ce qui allait se passer.

Comme à la chasse, l'anticipation était presque plus divertissante que la capture.

Avec la délicatesse que l'on prend pour déguster un plat étoilé, Jana se pencha vers lui, rendue dingue par les odeurs qu'il dégageait, et planta doucement ses crocs à la base de sa nuque. Elle mordit soigneusement, presque tendrement, appréciatrice du cadeau qui lui était fait. Car c'en était véritablement un. Tant pis s'il était empoisonné, tant pis s'il n'était pas aussi sincère qu'elle le pressentait, c'était son cadeau, son moment, et elle comptait bien en profiter. Pas question d'en gâcher une miette, ou en l'occurrence, une goutte. D'abord précautionneuse dans son approche, aux premiers instants où le sang divin entra en contact avec ses papilles, elle sentit l'excitation monter encore d'un cran. La pulsion animale de se laisser aller, se gagner du terrain et de mordre, encore et encore, arrachant quelques morceaux de peau pour augmenter le débit. Non, il fallait se contrôler. Ce n'était pas un fast food, plaisir coupable du dimanche soir quand on avait la flemme de cuisiner, mais bien une vraie symphonie de sons, de parfums et de couleurs qu'elle imaginait sans peine quitter son corps pour arriver dans le sien. Grognant de plaisir, elle raffermit sa prise, mordant un peu plus profondément encore, frémissant à l'afflux de liquide qu'elle buvait avec application.

Jana se dégagea finalement après quelques secondes, le souffle court, une simple petite goutte de sang encore présente à la commissure de ses lèvres qu'elle lécha d'un coup de langue agile. Elle contempla la plaie, deux petits trous, propres, sans gâchis, avec une certaine harmonie. Pas peu fière d'elle, elle déposa son doigt sur ses lèvres à lui pour l'empêcher de parler, rabattant de l'autre main sa tignasse de cheveux d'un côté de son visage.

« Chuuut, c'est pas fini. »

Et se pencha à nouveau, de l'autre côté de son cou, pour recommencer le processus. Cette fois, ce fut un peu plus brutal, les crocs s'étant habitués à la résistance de sa peau et à la légère couche de sang et de sueur qui la recouvrait. Elle les les enfonça avec avidité, directement plus profondément, laissant échapper un râle de délectation non feint. Il lui manquait déjà, ce sang porteur de tant d'énergie, de tant de saveurs qu'elle peinait même à identifier, malgré les nombreuses occasions qu'elle avait eu d'en goûter des différents. Il était comme... timidement puissant ? Une substance qu'elle n'aurait jamais osé imaginer en songe, encore moins créer. Et elle n'avait besoin de faire ni l'un, ni l'autre, tant il lui était servi sur un plateau.

2022 était vraiment la meilleure des années pour être strigoï.

S'il lui avait donné ce cadeau de son sang, elle lui avait fait cadeau de douceur pour qu'il en profite aussi.

Après quelques secondes, elle le lâcha puis dirigea ses lèvres vers les siennes qu'elle lia en un baiser aussi lent que langoureux, lui laissant goûter à son tour tous les bienfaits de son propre sang. C'était à peu près sûr qu'il ne pourrait pas le ressentir comme elle le ressentait, mais s'il pouvait vraiment lire en elle, il n'avait pas besoin de l'éprouver physiquement. Se concentrer sur son ressenti aurait suffi à le faire planer. D'ailleurs, une fois le dîner passé, Jana se sentait comme sur un petit nuage. Un petit nuage de sang brillant et poisseux, mais un petit nuage quand même. Elle bascula sur le côté, profitant de la sensation d'être repue tout en sachant pertinemment que ce n'était pas le cas. Cette faim, elle pensait parfois que rien ne pouvait jamais la combler.

Le dos sur le matelas, elle soupira d'aise, fermant un instant les yeux avant de se retourner vers lui, plaçant sa tête dans sa main, appuyée sur son coude. Avec un regard complice et un sourire malicieux, elle lui demanda, voix forte et assurée :

« Dis-moi que tu l'as ressenti, toi aussi. »

Et puisqu'elle était d'humeur festive, elle lui accorderait peut-être la réponse à ses questions. Ou une, peut-être. Ou pas.


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyVen 16 Fév - 22:51



Oh, she's sweet but a psycho
Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Est-ce que tout cela ne masque pas un comportement dépressif, une propension à l'outrage, et à l'auto-flagellation ? Je revois Meduna, rieuse et joueuse, amoureuse, qui danse et virevolte, qui soupire, aimée et aimante, au milieu des tissus chamarrées de nos fêtes païennes de jadis, qui me lâche l'air grave et inquiet que je suis faible comme un humain qui se morfond. Dépressif, a-t-elle dit. Moi, ah, dépressif ! Le Dieu-Père, le Juge des Ames, de Protecteur des Tribus de mes couilles. Je la sens. La mortelle assurance, la prétention d'une vie difficile mais victorieuse, d'épreuves relevées comme autant de gants reçus en plein visage pour la soufflante, et pourtant utilisés ensuite pour leur fourrer leur morgue à tous, jusqu'au fond de leur gosier. Je sens le frisson. L'appétence de l'épreuve, pour la survie. Le besoin d'un élancement presque douloureux, vivace comme la vie elle-même ; le besoin de tout remettre en jeu, de tout remettre en question. Sans arrêt, ni pause, sans rien.


Mince sourire au coin, alors que ma tête repose, si lourde, sur l'oreiller.


Déprimé, non. Triste, évidemment. La Justice n'est pas mélancolique, mais personne ne peut prétendre endurer trois millénaires de témoignages de l'atrocité inhérente de la nature de l'Homme sans sourciller. Je suis touché. Atteint. Heurté, comme sous le choc d'un marteau de guerre qui me laisse le visage en sang.Je m'amuse, d'un bruit de gorge, d'une expiration du nez.



| Intéressant. Tu n'as pas peur de qui tu es, ni de ce que tu sais faire, et tu sais que tu le fais bien. Dans ma langue, Nocturne Rouge, ça ressemble beaucoup à la maxime, au mantra, que l'on récitait jadis en tant qu'objets d'honneur et de devoir. |


Je lâche, en expirant.


| Je suis comme je suis, et je fais ce pour quoi je suis fait. |


En paix avec sa nature. En guerre avec celle des autres. Voilà le destin, cruel et funeste. De s'assumer pleinement même si ça nous vaut des torrents de larmes et de sang. Qu'importe au fond ; c'est bien là que je la rejoins, la cruelle prédatrice. Dans l'accomplissement de nos natures profondes, prédatrices, même si nous ne visons pas les mêmes proies. Je la sens frissonner. Excitation physique, charnelle. Ce n'est pas que de l'appétit, j'en mettrais la main de ce véhicule à couper. Et je suis excité, élancé à l'idée de la plus ardente des épreuves ; celle d'épouser le danger en convolant à ses côtés. Et pourtant je reste là. Immobile, patient, déterminé. Déprimé, de ce qu'elle avait dit. Déprimé non. Je suis faible par essence, et par absence de contrôle. Je suis faible par impétuosité et par rancoeur. Mais je le sens au creux de mes reins, que les vents de puissance soufflent à nouveau. Et me gonflent les ailes.


Le vent du destin pousse à nouveau dans ma direction.


Allongé, à demi-nu, offert comme un sacrifice, je ris sans joie, d'un long son de rocaille et de pierres à aiguiser.



| Bien sûr que tu as à gagner en me mentant. Parce que tu pourrais alerter des renforts, me livrer attaché, réduit comme une bête, à ceux de mes ennemis qui t'aurais mis le grappin dessus. Parce que tu pourrais m'étourdir, de tes yeux de ténèbres écarlates. M'endormir, de tes caresses, de la pression de tes hanches. De tes baisers empoisonnés. Et pourtant, tu ne le fais pas. Je vois en toi, Cassie ; tu ne me mens pas. Pour le moment. |


Parce que tous, un jour ou l'autre, cherchent à se masquer de la Justice que j'incarne, aveugle et violente, qui cogne sans complaisance, et dans le seul but de donner la juste sanction, et souvent la mort. Je revois les flashs des temps passés, de l'horizon nocturne strié de la lumière des déflagrations. De la neige qui tombe, et des coups de feu étouffés par le blizzard. Des hennissements des chevaux, et du sifflement des flèches. Les cris, les pleurs, les prières. Devoir, valeur, honneur. Ces hommes et ces femmes qui s'en remettent à la camaraderie, au courage pur.


| Je n'ai de valeur que pour les résultats que j'obtiens. Ainsi va le monde, tu ne crois pas ? Que vaux-tu pour les tiens, en dehors des hectolitres de sang que tu verses sur l'autel de ta propre renommée? |


Elle rit, mais je n'en prends pas ombrage. Je la sens flattée, honorée en quelque sorte du surnom que je lui donne. Excitation, désir. Je garde les yeux fermés, les paupières closes qui ne sont plus illuminées que d'un brin de lumière. Corps qui s'imbriquent, qui se touchent et s'explorent. Pas vraiment comme des amants, pas non plus comme des inconnus. Comme un entre-deux terriblement intimes, une mise à nu de deux individus qui consentent, non à l'échange charnel ou émotionnel, mais qui sacrifient tout devant la reconnaissance de l'autre, devant son exploration, pleine et entière.


| J'ai toujours été Teutatès. |


Je rouvre les yeux, main qui remonte son flan, son sein devant son cœur, et le palpitant lui-même. Morne et froid, à peine activé par le sang qu'elle a déjà bu, ce soir. J'ai réagi, aux noms qu'elle a donnés. A l'un d'eux. Et aussitôt, tout s'éclaire et s'illumine d'une histoire lourde et puissante, dans laquelle résonne tout l'écho de destinées lointaines, du fracas de l'âge du Fer.


| Agamê, puisqu'il semble être le premier. |


Et lui confie, autre main sur ses reins.


| Je me suis battu, jadis, en pleine expédition Galate vers l'Orient et ses richesses, aux côtés des cavaliers Sarmates et des Iazyges, où j'y ai connu l'histoire d'Agamê. Elle détestait les madéconiens et les grecs, qui de l'Hellespont à la Tauride avaient réduit son peuple en esclavage, et qu'elle combattait avec hargne et férocité. |


Je rouvre les yeux, expire longuement.


| J'ai pris par le fer et par le feu tribut chez les successeurs d'Alexandre, et j'ai vengé les Daces et les Carpes, les Sarmates et les Iazyges ; je mentirais en disant que je l'ai fait pour eux, ou pour toi, si c'est bien toi la Reine de ces gens de jadis. Mais nous avions les mêmes ennemis. |


Encore la même idée, la même conviction, répétée et lancinante, de cette forme de similarité qui nous réunit contre toute attente.


La voilà qui me domine, cavalière, qui m'enserre entre jambes et bassin. La virilité naturelle réagit, mon corps est tout entier tendu, muscles durcis par l'effort de se contenir, par l'ardeur de l'impatience et le besoin pressant qui est le sien mais que je domine. Evidemment que je la désire, que je la veux. Mais je suis là au cours de mon voyage introspectif, de la lutte contre mon propre déclin. Si je cède, je meurs peut être. Et voilà que son regard me couve d'un besoin presque absolu. L'ivoire nacré de ses crocs qui se dévoile et je me tends, je siffle d'une inspiration impatiente, me tortille sous elle, excité à l'idée du danger que je lui sacrifie trop volontiers. Et grogne, quand elle passe à une possession plus douloureuse des zones déjà massacrées plus tôt.


La voilà qui se penche, féline et agile, souple comme une anguille. Mes yeux se révulsent de son désir qui me submerge en vagues d'une douce et terrible chaleur, alors que ses canines percent ma chair ; je me tends, je me fige, je râle d'un « aaah » atténué par mes lèvres qui se mordent et de mes mains qui remontent ses cuisses et son dos, l'attirent à moi sans l'y forcer. Je la laisse faire, et l'excitation qu'elle ressent me presse, bassin contre bassin, torse vers le sien, m'arc-boute dans sa direction, et soupire, alanguit et pourtant écrasé sous la tempête d'excitation qu'elle éprouve.


Agamê m'a à peine écorché. Ca ne fait même pas mal. Ca pique, mais c'est doux, et je sens le fluide qu'elle aspire, ma force et ma puissanc,e que je partage en remontant mes mains dans son cou, dans ses cheveux, sur son cuir chevelu et ses mèches que je tire, de son dos que je presse contre mon torse, large et dévasté par les blessures accumulées. Je gémis, d'une voix sourde, l'impérieuse demande;



| Encore. |


Une demande, presque une supplique, alors que je la tiens, la palpe, la caresse, avec l'effervescence lente de l'amant qui se voue tout entier à sa muse et ressens sa satiété, son plaisir, sa fierté, et la vois alors, regard ivre de la sensation de communion, du partage le plus intime et absolu auquel je me suis jamais adonné. Haletant et suant comme après l'amour, paupières mi-closes de son plaisir à elle que j'ai éprouvé comme le mien, et grogne un assentiment informulé quand la chasseresse me promet d'autres sensations encore. Je me tends, me crispe contre elle. Soupire, offre mon souffle à Agamê.


| Han... |


Et encore cette sensation d'une fuite, d'une aspiration plus d'énergie que de fluide à proprement parler. Je gémis, je râle plusieurs fois, de façon plus rapprochée, plus profonde, pousse un rale du fond des âge une main sur sa nuque pour l'enjoindre de continuer, l'autre sur le creux de ses reins. Encore, encore. Je suis renversé par ce que la vampire ressent, par le plaisir qu'elle éprouve, et le désir qu'elle nourrit. Je sens son souci, paradoxal à son repas, de mon confort, de mon propre plaisir. Je jouirais presque aussi, si ne maintenais pas à distance les derniers embruns de son impulsion rémanente. Et pourtant gémis, râle, exhale une expiration chargée du fond des âges, contenté comme rarement, haletant, côtes qui se creusent sous le muscle à chaque inspiration comme autant d'espoirs de survivre à mes blessures, à la perte de sang. Le baiser qu'elle m'offre est l'un des plus sensuels et concupiscents qu'il m'ai été donné d'avoir dans ma vie ; à cet instant précis, je pourrais signer pour une éternité d'exil s'il doit avoir ce goût-là. Et pourtant, il n'y a pas d'appel à plus. Je ne le ressens pas comme ça. Comme un don absolu, comme une jeunesse qui donne sa première fois à un homme, comme une personne pétrie d'Humanité qui voue tout son respect, peut être son amour, à quelqu'un sans espoir de retour, avec un pur don de soi sans attentes.


Je reste là, éreinté sans avoir fourni d'autres efforts que le sacrifice consenti, reprend mon souffle, chasse et réfrène l'impulsion venant de moi d'en vouloir encore plus. Le sang coule encore, des traces de ses canines. Pas en quantité ; cette fois elle n'a rien arraché. Et souris, paupières closes et main sur le diaphragme, à sa question.



| Oh, que le ciel me tombe sur la tête, bien sûr que oui, je l'ai ressenti. |


Je reprends encore mon souffle, éreinté comme après un marathon. Et au fil des secondes, puis des minutes, toutes les petites blessures de la soirée, ecchymoses, lacérations, morsures, griffures, qui me piquent, qui me tenaillent. Et me tourne vers elle, constate qu'elle se présente là, ses yeux reflétant comme ceux d'un chat le peu de lumière de la pièce. La nuit noire laissera bientôt place au jour, pourtant j'aimerais que ce moment jamais ne se termine.


| Tu n'es pas un ange, tu es un démon, Agamê. |


Et j'expire, longuement, la regardant, allongé sur le côté, face à elle, rompu de fatigue par les blessures, les épreuves, les ouragans de sentiments destructeurs éprouvés depuis des heures.


| Pourquoi ? |


Je gaspille peut être ma seule cartouche pour ça.


| Pourquoi tu n'as pas pris plus?[b] |


Sourire bienheureux, rides d'expression qui se plissent. Ma main droite prend la sienne et la serre, entre nous, alors que l'autre flatte son flanc, de son bassin à son épaule.


| [b]Quelle étrange trajectoire que nos vies. Je ne me tromperais pas de beaucoup en disant que tu es créature des Balkans ou des Carpates, donc Slave, ou Greco-Romaine. Et que tu es donc ennemie, forcément, avec tout ce que tu sais. Et j'ai aussi ressenti tout ça de toi. Ta prédation. Je devrais être sur mes gardes. Tu as sans doute tué des milliers de gens, en des milliers d'années. Certains qui le méritaient. D'autres, pas du tout. Parce que tu sais la différence entre le mal, et le bien, mais on t'a jadis appris à l'ignorer. Ton âme est vieille mon ange. Plus elles durent, et plus elles sont vieilles. Ton apparence reflète ta sagesse, mais pas ton ancienneté en ce monde.
|


Des draps que je macule de petites tâches de sang, je lâche son flanc pour venir presser mon cou juste près de ses blessures, me crispant, muscles du dos contractés, pour maculer ma phalange de ce fluide vital si précieux pour elle. Et de lui laisser un sillon sur le front. Un autre, sur le menton, et sur chaque pommette, sur le bout du nez.


| Jadis, mes ambactes partaient à la guerre peints de bleu, et entièrement nus. Gaesati, Nervii, et tous les autres... Je te passe la nudité ; les temps ont changé et il n'est plus utile de masquer notre mépris de la mort en la défiant ainsi à une époque de lames et d'armures. Mais comme j'ai eu une garde aux couleurs bleues, voici l'acte de naissance de celle qui portera le rouge. |


Je la regarde, longuement, un temps indéfini.


| Je veux que tu te battes avec moi, dans cette guerre qui est déjà là, sur nous. Parce que je reconnais le potentiel des âmes que je rencontre, même des plus abîmées. Je n'ai ni argent ni richesses, je n'ai que des valeurs, dont la seule cardinale que tu partages est la vengeance. |


Mon doigt, encore maculé de sang pour ne pas avoir cessé de tapoter mes blessures avec pour la peinturlurer, se présente à ses lèvres.


| Que te proposent ceux qui t'ont renseignée sur moi ? Ta richesse ? Ton pouvoir ? Ils ne seront rien quand l'Humanité se consumera dans le conflit total qui s'annonce. Tu mourras peut être demain, avec ou sans moi. Mais si tu te ranges à mes côtés, je te promets l'orgie de sang et de mort teintée de la satisfaction d'avoir fait une différence en t'en prenant aux pires des fils de pute. |


Lentement, attendant son assentiment pour le faire, j'infiltre le doigt ensanglanté entre ses lèvres, et dépose les dernières gouttelettes en offrande sur sa langue.


| L'orgie de sang, tu l'as déjà. Mais moi, ce que je te propose, c'est une orgie de sang divin. |

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Melvyn Belmonte
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptySam 17 Fév - 21:47

 
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Jana & Melvyn

Curieux comme la plus opposée des rencontres pouvait en faire devenir un éphémère moment de partage. Rien ne prédisposait Jana à se retrouver ici, dans cette chambre, encore moins avec lui. Elle avait même failli ne pas aller au Goldfinger ce soir là ! Et de toutes les personnes à rencontrer, il fallait qu'elle tombe sur le grand Teutatès, connu de l'entièreté du panthéon nordique et slave. Ils étaient ennemis depuis l'éternité, si l'on en croyait les doctrines des panthéons et les légendes. Pourtant, Jana ne ressentait aucune animosité envers lui, ni aucune envie d'en faire son ennemi. Elle lui sourit à l'évocation de leur leitmotiv commun, celui autour duquel il était né, et celui autour duquel elle s'était forgée sa propre légende. Car il y avait quelque chose de beau dans le fait d'assumer sa propre valeur et sa propre nature. Assumer, mais pas seulement. En prendre possession, en faire une force et une ligne directrice, lui vouer une loyauté indéfectible. Car au bout du compte, guerre ou pas, seul comptait la réussite de sa propre destinée que l'on avait prise entre ses mains suffisamment tôt.

Ce qu'il disait, elle le comprenait. Pire que ça, elle le vivait, entièrement. Ses mots résonnaient en elle, forts et limpides, porteurs d'une vérité qu'ils partageaient et d'une brutale honnêteté qui leur garantissait ce moment de résonnance, l'un avec l'autre, hors du temps. Son sang divin aidait grandement, aussi. Jana sentait des picotements dans ses extrémités, de la chaleur embraser ses poumons, ses reins. Elle se sentait étonnement vivante, comme transcendée par cette énergie divine qui courait librement dans ses veines, sans restriction aucune. Et la sensation de pouvoir qui lui était attaché... Bon sang.

C'était jouissif, dans tous les sens du terme. Bien meilleur que le sexe, même le meilleur qu'elle avait pu avoir. La communion la plus pure et la plus totale, d'esprit de corps liés par cet improbable don du sang. Et une lancinante impulsion, celle de recommencer, encore et encore, d'en oublier jusqu'à son propre nom et de se gorger de tout ce sang divin qu'elle pouvait entendre couler dans ses veines.

La révélation de son identité sembla le satisfaire puisqu'il devenait plus tactile encore, utilisant ses larges mains pour remonter sur sa peau, doucement, pressant par ci ou par là, sans restriction. La description de sa propre histoire par ce dieu la fit frissonner d'une excitation renouvelée. Il était rare de tomber sur quelqu'un qui connaissait son passé, alors quelqu'un qui l'appréciait ? Presque impossible. Les seules personnes qui auraient pu tomber dans cette case étant elle-même et sa sœur, Valentina. Jana hocha la tête, satisfaite des descriptions qu'il donnait et de sa vision de sa lutte, à l'époque.

« Je n'ai pas attendu qu'on me permette de me battre. J'ai pris le glaive et je l'ai fait moi-même. Avant d'obtenir d'autres armes et d'étendre mon influence et celle de mon peuple. C'est ainsi qu'on a survécu, tout ce temps. »

Grâce à son audace, sa débrouillardise. Sa violence, aussi. Sa propension à faire des choses que personne d'autre ne voulait ou pouvait faire. Tout jouer sur un coup de tête pour remporter le jackpot. Et consolider chaque position, chaque pression, chaque agent, pour tisser un réseau de renseignements qui aujourd'hui encore portait ses fruits. Une autre des raisons pour lesquelles Loki devait être bien content de les avoir dans son camp. Quant à son lien avec les autres strigoï...

« Je suis leur mère, leur compagne, leur fille. Je suis l'entièreté de leur vie car je peux la leur prendre, en un claquement de doigt. Et ils le savent. Je les guide, et je les réprimande. Je les félicite, et je les punis. »

Un rôle crucial, confié par le maître des vampires lui même. Mais cela, il n'avait pas besoin de le savoir. Engourdie encore par l'épais sang qu'elle avait ingurgité, elle l'observait se remettre du moment partagé, un léger sourire sur les lèvres. Ange ou démon, alors ? Son sourire s'élargit.

« Ni l'un ni l'autre, mon cœur. Je suis strigoï. »

Et pas n'importe laquelle. Il lui demanda pourquoi elle n'avait pas pris plus. Elle se lécha les babines, lâchant un soupir de contentement. Puis elle laissa ses doigts parcourir sa peau meurtrie, les faisant avancer sur son bras musclé par petits pas, comme s'ils marchaient dessus.

« Pour la même raison que tu ne m'as pas déjà tuée. »

Quelle était-elle ? La curiosité ? Oui, mais plus encore. Elle était intriguée, mais pas seulement. Sa main attrapa la sienne tandis qu'il lui sourit et elle la serra contre elle. Elle lui répondit en toute sincérité, le ton rendu léger par l'exaltation sanguine :

« Je vois en toi, moi aussi. Si je veux qu'on recommence tout ça, j'ai intérêt à te ménager. Et à te montrer que tu peux aussi passer un agréable moment, mon cœur. »

Petit surnom sincèrement affectueux pour lui montrer qu'il était déjà dans ses filets. Elle avait senti son plaisir, son abandon total aux sensations décuplées qu'il sentait en lui. Jana ne se satisfaisait pas si aisément, et elle imaginait que lui non plus. Pas besoin de lire dans son âme pour voir à quel point il avait adoré qu'elle le morde et que les sensations qu'elle avait ressenti elle s'étaient propagées en lui. Il lui expliqua sa posture à demi-mots, indiquant par la même occasion qu'ils étaient ennemis. Il avait raison. Même si elle s'en fichait pas mal pour l'instant. Lorsqu'il déposa quelques trainées de son sang sur son visage en guise de baptême, elle le regarda faire, yeux malicieux, crocs encore sortis.

« Pourquoi passer la nudité ? Ca donne plus de zones à explorer et à ... mordre. » lui dit-elle, attrapant un bout de son doigt pour y planter ses dents, sans ménagement cette fois.

Le temps passait et sa faim ne faisait qu'augmenter. D'autant qu'elle savait ce qui l'attendait si elle parvenait à le goûter, encore. Et elle en trépignait d'impatience. Sa respiration s'accélérait, comme si elle se préparait à bondir sur sa proie. Heureusement pour lui qu'elle savait se contrôler, après tout ce temps. Et heureusement qu'elle savait ce qu'elle voulait, aussi. Ainsi vint donc la proposition qu'il avait sur les lèvres depuis tout ce temps. Se battre avec lui, dans ce conflit qui les opposerait. Ne serait-ce pas trahir son panthéon, en théorie ? Sans doute. Mais la loyauté était une fugace petite chose, acquise si difficilement et pourtant perdue si facilement. Son doigt vint se poser à la commissure de ses lèvres et elle les entrouvrit pour qu'il puisse à nouveau lui faire goûter son sang.

Jana attrapa son poignet avec fermeté, le ramenant près de ses narines pour humer son odeur. Divine, dans tous les sens du terme. Elle plongea ensuite ses yeux dans les siens. Elle le sentait sincère, ce qu'elle ne s'expliquait pas vraiment. C'était une chose de partager un moment sympa à deux, un peu différent. C'était aussi autre chose de rencontrer une âme jumelle dans le tumulte de trahisons, alliances et autres. Mais se vouer allégeance...

Que lui avait réellement offert Loki, pour son allégeance, à la part la promesse d'une traque infinie ? Que lui avait vraiment offert Chernobog ? Rien, en fait. Tout ce qu'elle avait gagné dans son existence, c'était parce qu'elle l'avait pris. De force. Pas parce qu'on lui avait donné avec un quelconque marché.

Elle déposa quelques baisers sur son poignet, humidifiant juste légèrement la zone pour augmenter le plaisir qu'elle aurait à croquer dedans, juste après.

« Je ne suis loyale qu'à moi-même, Dieu celte, et à ma lignée. Les alliances glissent et changent, mais les strigoï demeurent. Nous serons toujours là, une fois que ce conflit sera terminé, et jusqu'au prochain, j'y veillerai personnellement. »

Car c'était leur lot, en tant qu'êtres millénaires. Survivre. Encore et toujours.

« Ma loyauté peut être de courte durée. Il viendra inévitablement un jour où je te tournerais le dos, pour assurer l'avenir de mon espèce. Le mieux que je puisse te promettre, c'est de réfléchir à deux fois avant de te tuer, la prochaine fois qu'on se croisera. »

Métaphorique ou littéral ? Ce ne serait pas personnel en tout cas, c'était sa nature. Ca aussi, il le savait. Qu'elle lui laisse le bénéfice du doute était déjà un cadeau incroyable pour elle. Elle lui sourit, plantant finalement ses crocs dans son poignet, reprenant un peu de ce liquide vital qui la faisait planer. Jana ne lui mentait toujours pas, ils avaient déjà défini que c'était inutile. Il la connaissait. Elle but, un peu, puis se dégagea de la plaie, observant avec intérêt une petite traînée de sang s'enfuir des deux trous laissés dans sa peau. Ah, moins précautionneuse, cette fois. Tant pis.

« Ceci étant dit, rien ne nous empêche de nous entraider, de temps à autres, si nos intérêts convergent. Le reste du temps, si tu restes en dehors de mon chemin, je resterai en dehors du tien. »

Pas vraiment une alliance, mais plutôt un pacte de non-agression. Jana se pencha vers son avant-bras, sortant cette fois la langue pour récupérer sur toute sa longueur la traînée sanglante qui descendait jusqu'à son coude. Avec langueur, elle se rapprocha de lui à nouveau, laissant ses doigts détailler son visage et son cou jusqu'à sa base.

« Aujourd'hui mon intérêt, c'est toi. Quel est le tien ? »


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyDim 18 Fév - 15:30



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Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le poitrail qui s'élève, muscles gonflés autour des masses osseuses qui se creusent à chaque expiration. Je suis bien, là. J'ai perdu beaucoup de sang, et une quantité faramineuse d'énergie. Six heures entre le premier meurtre, et le dernier, et voilà que c'est ma propre vie que je mets dans la balance de la caresse épicurienne d'une femme qui n'est rien d'autre qu'un nouveau visage de la mort elle-même. Belle et terrible. Sans pitié. Mais d'une conscience aux teintes volontairement chaudes et agréables, doucereuses. J'ai envie de plus, avec elle, de me lover contre la rassurante attitude d'une femme qui ne me connaît pas tant, et qui n'a pourtant pas tellement de plus à découvrir que tout ce qu'elle a déjà entraperçu. Je ressens son plaisir, sa propre quiétude, et son désir de plus à elle encore. Sa gourmandise, et tout le reste. Je sens la chaleur de ses poumons et de ses reins comme des miens ; je me demande alors à quoi ressemble l'amour avec un ange de la mort comme elle, à ce niveau de partage et de compréhension, quelle couleur a cette unité, cette cohésion, et cette émulation qu'elle promet de ces prunelles qui renvoie toute la faible lumière de la pièce comme des yeux de chatte.


Je ne m'arrête pas là. Je connais son histoire, si c'est bien d'elle qu'il s'agit. Se battre depuis toujours, au glaive, à l'influence, et au reste. Je secoue la tête, frôlant son nez du mien, le sien ensanglanté de mes propres fluides vitaux. Ce qui lui permet d'étendre un parallèle direct et frontal avec sa situation. Et continue alors, de la questionner



| Leur mère, leur compagne et leur fille... Tu pourrais presque être descendue de l'Olympe, alors, et pourtant tu entretiens avec eux le rapport de mère nourricière, dure à la peine mais dispendieuse de tes largesses. |


Et je comprends, alors, sa position de ce soir, et comment nous en étions arrivés là. Moi, à demi nu face à elle, couvert de marques et de stries de sang mouchetant ma peau et ma pilosité, épaisse sur le poitrail, jusqu'à éclabousser la base de mon cou.


| Et tu es entourée, car ta lignée, tu la construits depuis combien de temps ? Deux millénaires ? Et pourtant si seule. Ils ne te comprennent pas tous. Car plus le temps passe, plus ta propre nature se bat, rétive, contre les changements qu'on lui impose, et les indispensables d'un temps auquel tu n'adhères pas. Ils sont si différents de toi. |


Et je le ressens aussi ce décalage ; combien de ceux des jeunes générations comprennent ce que nous étions constamment forcés de faire aux temps jadis, et combien acceptent ce que la sagesse nous enseigne de brutalité et de détermination ? Très peu finalement. Pour eux, nous ne sommes jamais que des anormalités brutales et sans concession. Mais voilà qu'elle révèle sa nature de Strigoï ; une stryge. La vampire que j'ai laissée me sucer le sang.


Je m'amuse d'un souffle du nez, secoue encore la tête devant sa gourmandise.



| Est-ce que c'est ce que je suis, un cœur ? Je l'étais jadis. Un cœur palpitant, de la forêt qui couvrait les terres où je suis né, et qui ne sont plus que champs et vieilles forêts marquées des millions d'obus dont la guerre mécanique les a gratifiées, les scarifiant à tout jamais. |


Mais aujourd'hui ?


J'entends le souffle du vent passer dans les arbres gelés, les affûts d'artillerie qui se fendent en grinçant sous l'effet du froid, les pas étouffés dans la neige,e t les silhouettes blotties, emmitouflées, les cohortes sans fin et dépareillées des hommes vaincus et brisés qui ne pensent qu'à une chose ; leur fin qui s'en vient. De faim, et surtout de froid. De désespoir, et de la main de l'ennemi. Sans espoir de s'en sortir, sans rien d'autre que la nostalgie et la mélancolie de ceux qu'ils ont laissés au pays et qu'ils ne reverront plus. Combien de pères, de frères, de fils et d'amoureux, partis au loin par devoir, par espoir ou par obligation, qui ne vont que marcher jusqu'à s'effondrer, et retourner à leur mère la terre.



| C'est peut être cela que je veux, Agamê. Recommencer. Mieux vaut te nourrir toi que personne. |


Je m'amuse de la saillie qu'elle m'offre, et dépose un baiser fugace lèvres contre lèvres, pour la seconde e tpeut être dernière fois de la soirée ; le contact est doux, presque tendre. Il ne me réchauffe pas mais d'épuisement et d'épreuve, je reste là, tête contre tête et paupières mi closes.


Je me crispe, siffle quand elle me mord, me tends vers elle. Je pourrais frapper, sans pitié ni douceur cette fois, mais non. J'inspire, éprouve la douleur, et expire en râlant.



| Que dirait-on de moi d'une armée de gens nus, à notre époque ? |


La question est rhétorique, puisque je me fiche relativement de mon image ; ce sont les sentiments qu'elle génère qui eux, peuvent être bien plus difficiles à tolérer. Et m'amuse, flatte son dos d'une main, l'attire plus fort vers moi alors qu'elle me capture la main et renifle mon poignet comme un chien de chasse qui renifle sa proie, pour définir si elle fait partie de ce qu'elle a le droit de mordre, et pas que de rabattre. Je la laisse faire, sans être soumis mais offert ; la nuance est importante. Je consens, pleinement, à lui offrir ce qu'elle souhaite, car je le feux aussi. Et encore une morsure qui me tends, qui me fait râler. Et caresse son cuir chevelu, comme d'une maîtresse qui me gâte alors que je la couve paupières mi-closes d'un regard qui en veut plus.


| Et si je te veux encore sur mon chemin, mais sur la route parallèle? |


Et je la sens me lécher plus bas sur le bras, de la blessure au creux du coude, et réponds à ses questions.


| Mon intérêt, aujourd'hui, c'est de faire le tiens. |


En toute honnêteté, alors que je souffle contre ses lèvres.


| Mords-moi, encore. Plus fort. Plus longtemps. |


Mon pouce vient caresser ses lèvres encore maculées de mon sang.


| Je veux que tu m'amènes aux frontières entre ici et les limbes, entre ciel et terre. |


je la renverse sur le dos, me tiens sur elle, nez contre nez, délie plus bas la ceinture qui claque, le pantalon qui descend. Je ne suis pourtant pas tendu, ni venu pour l'amour. Je l'apprécierais, à chaque instant, je n'en ai aucun doute. Nous avons vu déjà où l'intimité et la proximité nous amène, entre nos facettes prédatrices et vengeresses communiant sous l'augure de la mort et des ténèbres les plus noires. Je la désire, je la veux, mais pas... Comme ça. Pas maintenant, et pas ici. En tout cas, j'ai d'abord un autre voyage que celui des sens, qu'il me faut accomplir.


| Mords-moi où tu le souhaites ; jadis je me battais nu avec les miens, par défi de l'ennemi et par mépris de la mort. Je ne te méprise pas, ce soir. Tu es la fossoyeuse du mal comme du bien, mais tu as le choix, et c'est précieux. Mais si tu te plais à mordre aux cuisses, au ventre, au torse déjà marqué, fais-le. Je me nourrirais de toi, autant que de l'inverse. Tu seras le vent qui poussera mon véhicule sur le fleuve d'entre les mondes, où ma nature de juge s'est longtemps exprimée. |


Re-bascule sur le dos, main tenant la sienne et la serrant plus fort.


| Amène-moi aux limites de la mort ; je dois contempler mes légions de fantômes, et j'ai besoin de ton aide pour cela. |


Je gronde, dents serrées.


| Tu m'as offert un sacrifice, tout à l'heure, tu m'as fait une offrande, et je sens que tu crois en moi, désormais. Ca me rend fort. Je me sens grisé, comme je l'étais jadis. Pas d'adulation, de ta part, mais de la confiance pleine, entière, sans limite, que tu voues à ma conscience et à mes capacités. Alors je te le propose, Agamê de Scythie, non plutôt, je le demande. Mange-moi, dévore-moi, envoie ma conscience à la jonction des mondes, et assure-toi d'en retirer la plus complète exaltation ; je devrais m'y raccrocher si je veux en revenir. |


C'est l'ultime test, le moment où je vais me rendre compte de ce qui a merdé, où, et quand, où je vais tester mes pouvoirs renaissants depuis des mois, et plus encore depuis les Tuileries, pour voir jusqu'où je peux aller, et si je peux en revenir. Sinon, je mourrais. Lui remettre ma vie entre les mains, c'est sans doute une forme de suicide alors, et un risque de mort véritable.


Je m'en remets à elle, alors. Et ferme les yeux après l'avoir admirée, l'ange de la mort, belle et lascive, mortelle et cruelle, et de lui vouer la tentative la plus absolue et risquée de me remettre sur pieds.



| Viens. Encore |


Que je vive ou que je meurs, je vais me confronter aux pires recoins de mon âme dans l'isolement et dans l'hiver qui a tué tout le monde, et j'ai besoin d'un phare pour me guider vers la sortie.

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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyDim 18 Fév - 22:42

 
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Jana & Melvyn

Jana avait un bon paquet d'années de vécues derrière elle. Et pour cause, elle avait été transformée un peu plus de deux mille ans auparavant... Lors d'une nuit noire, sur un champ de bataille ayant défiguré le sol. La nuit de sa mort et paradoxalement, de sa renaissance. Plus forte en tant que strigoï, elle n'avait pas hésité à reprendre le contrôle de son village, de son pays. Puis avait compris les enjeux liés à sa nouvelle condition mais surtout, les opportunités. Elle en faisait ce qu'elle voulait, quand elle le voulait. La liberté la plus totale, l'expression de ses envies à tout instant. La primeur de ce lien animal qui lui faisait se demander pourquoi elle n'avait jamais tenté plus tôt de transcender son existence pour y accéder.

Sa remarque sur le panthéon grec l'amusa, un brin. Si la comparaison était un peu bancale à ses yeux, la compréhension qu'il avait de son rôle était en revanche très proche de la réalité. Mère, grand-mère, compagne ou autre.. Des liens indescriptibles chez les humains, et sans doute également chez les divins. Après tout, si les dieux étaient nés de la ferveur des hommes, les strigoï eux étaient nés d'un dieu, pour tuer les humains. Ils avaient aussi peu de points communs avec eux qu'un chat pourrait l'avoir avec une souris, si ce n'était que cette dernière finissait immanquablement par passer à la casserole un jour ou l'autre.

Il avait beau tirer dans le mille, elle ne réagit que peu, peu encline à lui partager autant de secrets en aussi peu de temps. Sa lignée, c'était sa famille, et puisqu'il était resté discret sur la sienne, elle en ferait de même.

« Ils ne comprennent pas forcément, non. Mais je ne leur demande pas de le faire. Ils répondront à l'appel, le temps venu. Ne me dis pas que dans ta famille, tous comprennent ton rôle, ta mission, ou encore la façon que tu as de l'accomplir ? Ce sont nos fardeaux. Finalement, on est toujours seuls pour les porter. »

Jana dissimula le trouble qu'elle ressentait en le voyant s'approprier son histoire et son environnement. Comme cela lui serait pratique à elle aussi, de pouvoir lire dans les gens qu'elle rencontrait. Savoir s'ils disaient la vérité, s'ils mentaient. Ne plus avoir à prétendre pour obtenir quelque chose, mais gagner ce savoir, arme ultime dans toute lutte, d'un claquement de doigt. Ce n'était pas elle qui devait rejoindre ses rangs, mais lui qui devait rejoindre les siens.

Jana rit un peu, charmée par la façon qu'il avait d'expulser de l'air de ses narines pour marquer un certain amusement. Elle le toucha, encore, s'appropriant sa peau moite et tendre, ses muscles dessinés, ses poils hirsutes :

« Je vois ton sang, qui court en toi. Impatient, épais, en rythme parfait avec le moment. Tu as pris la place de cet homme et tu le maintiens en vie. Anatomiquement, tu l'es, un cœur. »

Un cœur dans lequel on avait envie de planter ses crocs pour en tirer le meilleur. Elle en frissonnait d'avance, à moins que ce ne soit la chaleur de ses mains sur sa peau qui lui donnait cette impression. Ou bien son baiser, tout aussi bref que prometteur.

« Mais ce n'était pas un surnom purement anatomique. »

C'était réducteur cependant, de le considérer comme un organe pompant uniquement du sang. Il était bien plus, de son propre aveu. Divin condamné à la justice, dans ce monde et tous les autres. Seul et perdu dans les ténèbres. Par chance pour lui, c'était aussi son terrain de jeu, à elle, les ténèbres. Elle haussa un sourcil lorsqu'il reprit sa métaphore du chemin, tandis qu'elle récupérait le sang qu'elle avait honteusement laissé s'échapper après la morsure de son poignet. Elle s'essuya du bout des doigts la commissure des lèvres, le couvrant d'un regard fiévreux, puis lui répondit, malicieuse :

« Je te dirais que tu me parais bien fou, d'envisager un bout de chemin avec une créature telle que moi. »

Et c'était excitant. Avait-elle enfin trouvé quelqu'un prêt à tous les extrêmes ?

Intéressant, même.

Prudence, cependant. Il restait un divin. Un divin puissant, et son ennemi. Même si, s'ils étaient découverts ainsi, il serait peut-être véritablement renié de son panthéon, cette fois. Rien que la pensée la faisait sourire. Il la bascula d'un coup, prenant le dessus. Ne se sentant nullement en danger, elle en profita, lèvre humides de sang et de salive, yeux brillants de désir et d'attente. D'un geste habile, il se débarrassa de son pantalon pour se retrouver en caleçon, sur elle. Etait-ce ce qu'il souhaitait maintenant ? L'amour, vraiment ? Elle en doutait, et ce qu'il dit finit de dissiper ses doutes. D'excitation, elle sentit tout son corps frémir, l'odeur corporelle qu'il dégageait ne faisant qu'ajouter à la confusion du moment. Il jouait avec sa patience, ses limites et sa maîtrise d'elle-même. Trois choses qu'elle connaissait parfaitement bien, et qu'elle adorait remettre en question, souvent.

Jana voulut l'embrasser à son tour, montrer son accord avec ce plan dans lequel elle trouvait une sorte de défi silencieux. Mais il la retourna de nouveau, et elle ne put lâcher qu'un grognement frustré avec un demi-sourire. Pas l'amour alors, mais le saut dans le vide. Le mordre, le vider de son sang, presque entièrement, pas tout à fait. De nouveau sur lui, elle lâcha un petit rire, se penchant vers lui, ses cheveux descendant jusqu'à son torse, déjà malmené.

« Tu as perdu la tête, Dieu-Père ! Te jeter sous mes crocs, volontairement, et vouloir y mourir... presque... Si tu veux me séduire, c'est plutôt bien parti. Même si je préfère quand ils me donnent du fil à retordre. »

L'humour laissa place à la constatation que non, il ne plaisantait pas. Bien, il ne faudrait pas lui dire deux fois, à Jana. Il était assez grand pour faire ses propres choix, après tout. Et elle n'était pas assez altruiste pour essayer de le faire changer d'avis, pas en plus quand la récompense était si appétissante.

« Très bien, puisque tu veux jouer, alors on va jouer. »

Les crocs de nouveau dehors, habillant ses lèvres fines tout autant que lui était déshabillé, elle l'observa, regardant à travers sa peau les flux de sang et là où elle pourrait en profiter le plus. Elle n'en revenait pas. Il s'offrait à elle, réellement ? C'était presque trop beau pour le croire. Pourtant, cela devait bien être le cas. Le combat, la perte de sang, l'utilisation de son pouvoir... Tout cela avait du le fatiguer. S'il voulait s'enfuir, il en aurait la force, même la combattre, voire la tuer. Mais il devait réellement avoir cet objectif en tête, celui de renouer avec celui qu'il était, avant. Retrouver sa vocation, et lui demander de l'aide pour le faire. Il était son ennemi, et elle aurait peut-être du le laisser ainsi. Après tout, perdu, esseulé, déboussolé, il valait peut-être mieux qu'il le reste. Pour le bien des panthéons auxquels elle était affiliée. Et pour le bien de son espèce, sans doute.

Mais Jana doutait qu'il soit une menace pour elle. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle avait la sensation d'avoir lu en lui, un peu. D'avoir trouvé des points d'ancrage et de s'y être reconnue. Alors elle était prête elle aussi, à donner tout autant qu'à recevoir.

Avec un sourire carnassier, elle poussa un long soupir d'anticipation, parcourant son torse de ses mains. Elle voulait traiter ce cadeau à sa juste valeur et avec le soin qui lui était dû. Finalement elle se pencha, déposant quelques baisers dans son cou, là où elle avait mordu précédemment. Le goût du sang, encore bien présent même s'il ne saignait plus, lui donna des frissons qu'elle ne rejeta pas, les laissant envahir son corps par vagues successives.

« Hmmm... Alors j'imagine que si je fais ça pour toi, tu auras une dette envers moi, n'est-ce pas ? »

Dans la définition d'une affaire ou d'un deal, c'était ce qui se faisait : elle faisait sa part - l'amener à la frontière de la mort - et lui lui rendrait un jour un service. Autant tenter, non ? Elle remonta jusqu'à la base de son cuir cheveu, un peu au-dessus des deux petits trous précédemment faits, et planta de nouveau ses crocs, ponctionnant sans retenue un peu de sang. Se redressant à peine quelques secondes plus tard, elle lui dit, soufflant dans une expiration langoureuse :

« Enfin pour me rendre un service, encore faut-il que tu survives. Heureusement pour toi, j'ai l'expérience qu'il faut pour ça. »

Avec un sourire, elle le plaqua contre le matelas d'une main et descendit un peu jusqu'à arriver au muscle pectoral dans lequel elle mordit encore avec allégresse. A chaque déplacement, elle sentait le liquide divin changer un peu de goût, en fonction de la zone dans laquelle elle le prenait. C'était le cas avec les humains aussi, mais c'était beaucoup plus diffus. Là, c'était explosif. Chaque endroit était une découverte, une zone vierge de toute transgression qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de marquer pour quelques heures sur son corps, et à jamais dans son esprit. La retenue était là, encore. Ténue. Presque invisible. C'était un jeu dangereux, auquel il s'adonnait. Le genre de jeu auquel on ne jouait qu'une seule fois.

Elle descendit encore un peu, ne se privant pas au passage de tâter un peu tout ce sur quoi elle pouvait mettre ses mains. Ca faisait partie du processus, avant de croquer dans un aliment, il fallait bien en vérifier la tendresse. Cela faisait monter l'excitation aussi. Elle mordit dans son flanc, cherchant là où il n'y avait que la peau et un peu de graisse, presque pas de muscle. Goût encore différent, kiff encore absolu. Elle s'en délecta quelques secondes, ne cherchant même pas à étouffer quelques râles de plaisir. Dans une douceur relative, plus proche de l'empressement à présent, elle descendit encore un peu pour arriver jusqu'à son aine, dont elle dégagea l'épiderme en accrochant ses doigts au caleçon noir qu'il portait pour le faire glisser, légèrement. Suffisamment pour qu'elle ait accès, et suffisamment peu pour que ce ne soit pas indécent. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait. Elle croqua juste sous l'os, sur le côté, avec avidité. Sa patience s'épuisait à la même vitesse qu'elle sentait le sang lui glisser dans la gorge. Après une poignée de secondes plus longues, elle se dégagea en laissant échapper un soupir d'aise. Tout ce sang si pur ingurgité en cette quantité lui faisait tourner la tête, littéralement.

Le regardant par en bas, elle lui adressa un sourire impatient puis redressa sa jambe d'un geste doux mais ferme. Elle huma sa cuisse jusqu'à localiser l'artère fémorale, et lorsqu'elle en sentit les palpitations caractéristiques, elle plongea ses crocs dans sa chair, sans prévenir. Plus brutal, cette fois, sans concession. Le sang ne tarda pas à couler, elle savait où elle frappait. C'était précis, chirurgical. Si elle avait voulu le tuer, elle aurait pu s'y prendre exactement de cette façon. La chaleur de ce liquide la réchauffa de part en part, lentement d'abord, puis de plus en plus rapidement. Elle sentait ses doigts la picoter, son cou la chatouiller, ses pieds la piquer comme si elle marchait sur des aiguilles tournées vers elle. Il n'y avait plus de retour en arrière possible. C'était là, c'était maintenant. L'apothéose de la soirée, le moment décisif. Il ne faudrait que quelques minutes pour qu'il se vide de son sang. Peut-être moins, au vu de la vitesse avec laquelle elle buvait. Peut-être plus, puisqu'il n'avait d'humain que le corps. Sans retenue, elle aspirait chaque centilitre qu'elle sentait venir sous ses lèvres. Elle finit par sentir sous elle quelques spasmes, indiquant qu'il puisait dans ses dernières ressources. L'afflux sembla se calmer un peu, pour reprendre de plus belle, mais avec un goût différent, cette fois. Jana percevait tout. Le goût de l'oubli, de la lente descente aux enfers. De la lutte pour grapiller un peu d'air, comme pour compenser la perte de sang vital. De la rigidité soudaine de ses muscles tentant dans un malheureux réflexe de se remettre sur pieds pour s'enfuir. De l'agonie déjà là, même s'il ne la sentait peut-être pas encore. Et à côté son plaisir à elle, viscéral, puissant, lancinant, incandescent. Elle avait donné la mort, plus d'une fois. Elle savait, elle connaissait les étapes. Il n'y ferait pas exception.

Mais pourquoi devrait-elle s'arrêter ? Elle pourrait continuer. Elle pourrait le tuer. Se gorger de son sang jusqu'à la dernière goutte et le laisser mort, ici, dans cette chambre d'hôtel. Ce serait une belle victoire, pour les strigoï, comme pour les autres. Loki serait sans doute fier. Chernobog, aussi. Elle aurait fait ses preuves, si toutefois elle en avait encore besoin. Son nom serait porté à travers les âges, acclamé haut et fort. Elle entrerait dans la légende, sans doute. Son espère serait en sécurité, enfin. C'était tout ce qu'elle voulait.

Non, pas tout.

Sentant les dernières résistances échapper à leur porteur, elle se décrocha soudain, bondissant loin de lui. Elle prit appui sur la table, paume à plat, tentant de reprendre son souffle. Un seul regard sur lui et elle faillit lui sauter dessus à nouveau pour finir le travail si joliment entamé. Alors elle se détourna un peu, serrant la mâchoire et disciplinant ses crocs avant de soupirer, haletante :

« Maintenant c'est à toi de jouer. »


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyLun 19 Fév - 1:22



Oh, she's sweet but a psycho
Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L'amusement s'efface, comme tous les jeux de l'esprit, tous les bons mots, et tout est battu en brèche par le besoin omniprésent de se sacrifier pour de bon sur l'autel de cette fin insatiable, pleine, et entière. La vampire ne bat pas en retraite, et ses questions ne sont rien quant à ma situation, si on considère là où je voulais être ce soir. Je sais. Je crois que j'ai compris. Je crois que j'ai trouvé la solution à mes errements de toutes ces années. Et pourtant, ce n'est pas la trouver qui suffit. C'est la mettre en œuvre. C'est l'attendre. Se reconnecter à une forme de puissance et de sagesse, depuis longtemps oubliée et mise de côté, niée devant l'urgence des situations et des drames vécus au quotidien. J'encaisse et je provoque, j'aiguise les appétits de la vampire. J'aurais tout donné pour prolonger la soirée, approfondir l'étreinte. Nous ne sommes pas pareils, mais semblables. Sa part de ténèbres réponds à la mienne, nos fonctions se complètent. Elle pourrait véritablement être l'outil de ma mission, les légions de rouge qui prennent de nuit le relais de celles de bleu pour pourchasser le criminel et l'impénitent, le tricheur et le menteur, et lui infliger la plus saine des craintes que tout s'écroule dans une débauche d'horreur et de sang.


| Ils comprennent, d'une certaine façon. Ils savent pour partie à quoi m'engage, et pour une autre ce que ça me coûte. C'est assez pour qu'ils me tolèrent, mais c'est tout. |


Comme elle. Je le sens, je le sais. Et m'amuse, expire encore du nez d'un amusement étouffé, non feint pourtant, à l'analogie parfaite qu'Agamê évoque.


| Oh oui, je vois. La perspective qui est la nôtre leurre et oriente nos perceptions. Comme à mes yeux tu n'es ni un monstre bestial ni une sorte de chauve-souris géante. |


Différente en tout, semblable en pas grand-chose.


| Je te vois casquée et tout de fer et de cuirs, lames à la place de tes mains, à réclamer ton tribut au monde pour combler le fruit d'une malédiction de jadis, qui a défini pas seulement ta personne, ceux qui t'ont précédée ou suivie. Mais pour perpétuer cette magie à ce qui est devenu une race. |


Intéressante perspective, peut-être un peu comme les banshees de Morrigan de jadis et qu'elle entretient encore. Et regard qui se perd pourtant, entre nous, par-dessus son épaule. Le cœur véritable, c'est Meduna. Elle qui vit, qui palpite véritablement et que ma présence empoisonne de mélancolie et d'une nostalgie non feinte. Je l'ai perdue, comme j'ai perdu tous les autres.


| Fou, je le suis depuis trop longtemps. C'est la raison de ta présence ici, mon ange. |


L'ange, elle l'est de fait. Servante d'une puissance obscure et imprécise, venue pourvue d'une partie de sa puissance pour l'employer aux macabres desseins de son chef, qui l'a fait naître, et qui l'emploie pour ses propres desseins. Et lui souris, alors, largement, alors que j'exhale un souffle de désir et d'impatience contenus, mains se positionnant sur ses cuisses, imaginant retirer ses vêtements, être peau contre peau, la tenir entre mes bras pendant qu'elle me mord et qu'elle me tue, de la petite mort ou de la grande qu'importe ; je suis prêt à tout lui abandonner. Et la gorge pleine de ce désir réprimé à grand peine, je souffle contre ses cheveux qui me couvrent comme un linceul.


| Je te séduirais en te résistant, alors, mais plus tard. Peut-être en te rossant, quand ton maître t'y forcera pour m'avoir aidé à revenir, plus fort et plus puissant, pour lui botter le cul. Et alors, nous nous éprouverons dans une danse où je ne serais pas seul à saigner, ni seul à être nu de la sorte. |


Doit passé devant sa bouche ; le meurtri, qu'elle a déjà croqué.


| Ce n'est pas un jeu. C'est un don contre don. Ma puissance, contre la liberté que tu vas m'apporter. |


La mort, c'est l'élévation de l'âme quand elle quitte les corps et s'en va, pour les limbes, ou pour Avalon.


Je la sens alors, alerte, dominatrice, détaillant mon corps sous toutes ses coutures. Un désir irrépressible ; pas celui de me contenter, de me désirer pour ma proximité et le charnel de mes soupirs, mais pour la viande que je suis à ses yeux, et la fontaine de vie.


Ca me convient. J'ai déjà fait la paix avec mon idée, grisé que je suis de sentir la pelote de fils inextricables de ce processus mortel qui va pourtant me libérer du carcan épais que j'ai vécu, et enduré. Je suis fou. C'est même sûr. Ca doit cesser. Mes muscles gonflent et se tendent sous ses mains aux ongles tachés de sang, mon poil se dresse quand ses lèvres si douces embrassent mon cou. Je la désire, plus fort que jamais, et elle-même ne rêve que d'une piscine de mon sang pour se baigner toute entière dedans. Et râle, exhale un soupir d'impatience et de désir qui m'étouffe quand elle évoque la dette que j'aurais, et son talent pour garantir ma survie quand je sens pourtant en elle le poids de l'incertitude et de l'impatience de se gorger de sang à la source.



| Je te suis déjà acquis, tes ténèbres me plaisent, que te faudrait-il de plus ? Je te traiterais avec équité, avec justice, pour ce que tu auras fait pour moi. |


C'est une promesse, volontairement floue et pourtant engageante ; elle sait qu'elle aura réciprocité de ses efforts.


Et alors, sa main se présente sur mon torse en me coupant le souffle. Forte, la dame de mort, et sa bouche qui descend sur mon poitrail pour venir esquinter mon muscle dans lequel elle mord sans retenue. La peau se déchire, le muscle gonflé se tord, se crispe, se déforme et jute son propre carburant dans la bouche de la tueuse et je me tends, râle un « Argh » hargneux, me redresse mais me retrouve plaqué au matelas, réduit à l'impuissance à demi volontaire malgré l'instinct de survie et de mort, qui me taraudent, et me soufflent le combat à mort qui doit s'engager. Mes muscles se tendent, mes mains se crispent ; je l'empoigne sous les côtes d'une main, au creux du dos de l'autre, je la serre comme un amant qui jouit, qui s'étouffe de plaisir. Je me raccroche à elle comme un damné.


Je le sens, alors.


Le sang qui part.


La vie, qui s'en va.



| Encore. |


C'est soufflé, les larmes aux yeux dont l'une file sous la paupière close, côté droit, qui va se perdre dans les cheveux et le grain inégal de la peau burinée de ce bagarreur de Belmonte. Je me tends. Crie, râle, exhale et soupire, à chaque morsure, à chaque fois que je verse mon sang. Il me semble crépiter en dehors de mon corps, comme autant de fragments de ma puissance qui se terminent en jets d'étincelles, ardents et éphémères symboles de ce que j'ai été un jour. Et de ce que je ne serais plus jamais. Vivant à nouveau, d'ardeur et de puissance revenue d'outre-monde. Si je l'atteins. Si j'y arrive. Je sens sa bouche me priver de ma vie, de son étincelle, et de toute sa force. Je râle, je soupire, j'exhale encore. Je lâche, comme un homme en plein effort, comme un amant qui aime, comme un type qui donne tout et qui se perd, et se perd encore.


C'est chaud, d'abord.


Et puis c'est froid.


Grognement sourd, quand la jambe est redressée, l'artère perdue.


L'âme de la vampie brille comme un fanal.


Comme une fusée éclairante au Cambodge en 52, comme le marmitage de huit heures à Douaumont en 16, ou comme cet étendard de l'Ost de France à Bouvines ; autant d'indicateurs qui me rappellent aux autres, qui me guident, par la ferveur universelle qu'ils incarnent. De la peur, ou de la gloire. Du courage brut, qui surmonte la panique que tout s'arrête. Et pourtant mon jus me quitte, mon essence se fait la malle. Siphonné par une bouche belliqueuse et pourtant aimante, respectueuse. J'aurais aimé l'étreindre, j'aurais aimer l'aimer. Mais je suis trop faible. Abandonné à la tempête qui m'enserre, à la tornade qui m'emporte.


C'est froid.


Toujours plus froid.


Le chaud qu'elle vit et qu'elle incarne qui résonne au fond, dans le lointain, comme une sonnerie de cor à Roncevaux, comme un « Merde ! » crié à Waterloo. Un fanal encore, plus humain qu'un drapeau, et je m'y accroche, je m'y enveloppe, alors qu'étourdi, nauséeux, ivre d'elle et de l'étreinte de l'inévitable, je tombe dans des abîmes bien plus souterrains que ses propres desseins. Jana jouit, elle mange, elle boit, elle banquette sur moi. Elle profite de tout ; je le lui laisse. Je le lui abandonne. Prends-en soin, amie des ténèbres, âme décharnée, car tu es une horreur qui n'assume que trop son nom quand tu peux être l'espoir des désespérés. Leur revanche, leur vengeance, leur sanglante furia quand tu prends la vie et l'espoir, et toutes les richesses, de ceux qui leur auront fait tant de mal.


Je meurs, mais aussi je vis. J'ai chaud, mais surtout j'ai froid.


La mort c'est bleu, et puis c'est blanc. C'est le silence.


Et l'ivresse de la stryge, qui brille de mille feux.


Et je descends, encore.


Et encore.


Et encore.


Et je descends jusqu'aux limbes désolées où j'ai défendu Morrigan, seul et isolé, sous le pouvoir d'un dieu qui s'amuse du drame et de la mort, qui ne sont pour lui que des jouets. Dieu capricieux d'un peuple aussi grave que frivole, qui a pris le symbole que j'étais et qui l'a renversé au sol, qui l'a laissé la, couvert de dix mille ans de poussières et de cendres, dans une tempête qui chamboule tout et dont les vents hasardeux dévoile un sol tapissé de cadavres et de mort. Ils me hèlent.


Je serre la tête d'Agamê, caresse ses cheveux, le cuir de sa tête comme l'amant d'une maîtresse lascive, sensuelle. Ce qu'elle est, sans échanges de plaisir réciproque, l'intimité pourtant partagée par la violence contradictoire et pourtant complémentaire du don de départ. Elle gémit. Moi aussi, étouffé, étranglé par la douleur et par la faiblesse qui m'étreint.



| Encore. |


Qui devient un mantra.  Qui se répète, gémissant plus fort entre des lèvres pourtant mordues, nez retroussé, paupières crispées.


| Encore. |


Je pourrais la lier à jamais à moi, ses reins contre les miens, turgescence sensuelle et intime, pourtant pas partagée car tel n'est pas notre échange. Le sien me fait mourir, à petit feu qui s'étrit, de seconde en seconde. Et mon cœur qui ralentit.


Boum-boum-boum.


Boum-boum.


Boum.


Boum.


Je les vois se presser autour de moi. Les légions d'éclopés et de sacrifiés, les hordes de mes fantômes. Je vois encore au loin Sa lumière à elle, qui jouit de mon sang. Ils se pressent tous, autour de moi. Ils me hèlent. Cauchemar récurrent, hantise perverse et malsaine, irruption dans ma psyché, virus dans mon âme. Ils sont tous là. Tous ceux dont j'ai dû un jour faire le deuil. Et tous ceux dont le deuil m'a été refusé.


Ceux que je n'ai pas voulu pleurer.


Je meurs, et le bleu devient blanc. La chaleur devient froide. Le tintamarre, l'ultime sarabande de mon cœur, lentement s'arrête, s'étouffe dans le vide.


J'entends le vent. Seulement le vent.


Et la marche des éclopés, des vaincus. De tous ceux qui ont été battus, après Moscou, et forcés à repartir vers l'Ouest et le couchant, vers là d'où naît et meurt tout espoir. Je les entends marcher dans la neige, le pas crissant, les bottes emmitouflées de peaux et de cuir qui dérapent, godillots qui laissent dépasser les orteils gelés de ceux qui ne sentent plus leurs pieds. Masse vagabonde, drapée dans ses propres haillons, mourant de faim. Et pourtant vivace. Pour un jour, pour une heure, pour une minute. Ils tombent et s'écroulent.


Et moi, je sens l'odeur de l'acier et de la poudre, âcre. J'ai le froid du métal entre les dents.


Je vais presser la détente, et rectifier les branches de la mythologie d'un peuple plus que d'un pays.


Une pression, un cliquetis de silex, et PAN, je suis mort.


Je ne l'ai jamais avoué à quiconque. Drapé dans mon uniforme de bleu et de blanc, l'armée des désespérés a raison de moi alors qu'ils sont des centaines à s'éteindre chaque jour. En les voyant passer, je raconte leur histoire. Des milliers au matin, des centaines le soir. Lui, qui pense à sa femme bien gironde, aux souvenirs heureux, et aux trois enfants dont deux qu'il n'a pas vus naître. Lui, le Chevalier-Garde, qui traîne sa monture depuis deux semaines, la tire par les rênes et dort contre elle, la bête qui se meurt de fourrage et lui qui se meurt d'elle ; il me dépasse, désespéré, et s'endort avec elle à la nuit tombée. Il ne se réveille pas, comme cent, comme mille autres. Il y a celui qui chauffe sa pièce, de quelques brindilles allumées sous l'affût. Il charge le canon à ras la gueule à mitraille, à revers de la colonne du neuvième corps d'armée. Quand les cosaques arrivent, rapaces cruels et furibonds, il attend qu'ils dépouillent les cadavres et porte sa pipe à mise à feu, et crache la mort sur ceux qui tuent et volent.


Des milliers de souvenirs, d'empreintes mémorielles et d'épreuves morales, de sensations, que ma conscience charrie et transporte, hèle derrière elle.


Et le froid qui m'étreint. Et le canon de mon arme. Le cliquetis qui ne vient pas.


Je regarde ma main gelée, bandée.


Mon arme qui ne tressaute pas. J'ai froid, j'ai mal. Souffrir tout de même, c'est vivre.


Je vis, alors. Et je ressasse, au milieu des bandes de morts et d'oubliés que je charrie depuis la nuit de temps, ressac immortel et lointain de l'orage que j'étais qui s'étouffe.


Je meurs.


Agamê.


Ils sont tous là autour de moi. Ils me serrent. Ils m'appellent. Teutatès. Dieu-Père. Général, Sire, capitaine, ami, frère. Mari.


Je vois meduna. Je vois Morrigan. Je vois Mama et je vois Epona. Je vois les fils et les filles que j'ai eus, de dix, de cent relations qui étaient vouées à mourir et qui pourtant furent fécondes, chacune à leur manière. Je vois les fils et les filles, et les frères et les sœurs. Je vois Esus et Taranis, et vois les rieurs visages et les barbes des guerriers qui marchent du Rhenus à l'Agacum, et qui établissent pâtures et fermes. Je vois mes enfants, tous ceux que j'ai eus, tous ceux que j'ai perdu.


Je vois Meduna, la belle rouquine qui danse, danse et qui boit, rieuse et fêtarde, et je les vois tous, tous ceux que l'on a eus.


Et je vois la Nuit qui aspire tout. La lune, qui brille dans le ciel, et en éclipse chacune des étoiles. Je vois la Nuit qui m'accapare, et qui porte ses fruits noirs.


Je serre mon ami mon frère, sur une plage de Dunkerque sous la sirène des bombardiers, je serre mon ami mon frère sous la canonnade et le crachin d'une morne plaine. Je serre mon ami mon frère, sous le sifflement des flèches mortelles.  


Agamê.


Ils sont là, tout autour de moi. Des nuées infinies de fantômes, de visages dont je me rappelle et dont je ne me rappelle pas.


De la fille, embrassée sur le front quand elle endure la Peste qui me l'arrache. Du fils qui gît, sur les rebords du Sabis, qui appelle sa mère.


Meduna.


Je pleure des larmes de sang, enseveli sous les cadavres et étouffé par les consciences.


Agamê.


Ils me serrent et m'attirent au sol, me battent sans lutte.


Non, Agamê.


Le plan vrille, et la mauvaise idée persiste comme une odieuse signature, celle griffée avec du sang.


Elle s'éloigne. Elle cesse d'éprouver. Plus aussi fort, plus aussi intensément.


Je suis là depuis trop longtemps.


Mes hordes personnelles, mes démons intimes, se coagulent autour de moi. C'est la fin, alors.


Je me vois presser la détente dans le blizzard, sous les gémissements désespérés de deux uhlans de Saxe qui se promettent de tirer en même temps. Un coup de feu claque, et un hurlement déchirant. L'ami a tué son frère, qui lui n'a pas appuyé. Le raz de marée de larmes et d'horreur, l'ami presque-frère trompé par son égal qui l'a utilisé pour en finir. Et l'homme assassin qui titube dans le noir qui est aussi blanc d'une nuit de neige, et qui, en larmes et en cris, achève son histoire d'une détente qui se presse.


Agamê.


Elle m'a laissé, après m'avoir vidé. Et je vois mon fils, mort sur le Sabis, et sa femme, emmenée par les romains, et ses enfants, attachés par les mains. Et le son des Carnyx, qui fait vibrer mon diaphragme. Et les cris de guerre, et les épées tirées des cinq cent gueulards que j'amène à mes côtés. Meduna ne me pardonnera jamais. Ni elle ni les autres.


Certains scandent et chantent, et prient. Certains se scarifient de leurs propres armes. Et nous chargeons.


Regard vers le bas, pistolet dans la bouche, et le coup qui ne part pas.


Suicide avorté, et le « clac » du chien qui n'embrase rien.


Et les plaintes, les gémissements de mes légions de fantômes qui sifflent et qui chuchotent, qui me alpaguent. Et dans les désolations de l'âme de Morrigan, le rire sardonique de ce fils de pute de Loki qui recouvre les appels des damnés qui depuis toujours m'attirent dans leurs propres ténèbres.


Agamê a cessé de briller. Elle a fini son œuvre, et me voilà piégé.


Et je suis là à me contempler, barbu sur un visage autrefois net, jadis coiffé d'un bicorne propre et lisse, cette fois bonnet décharné. Mains gantées, purulentes, cloques de sang et escarres bleuies par le froid. Je souffre et je meurs, et pourtant je me regénère. Alors je m'assieds et j'écoute, chacune des âmes qui s'éteint près de moi. Je ne les fuis plus. Je répare l'abandon de poste. Les survivants des tribus de jadis sont déjà morts, mais j'accomplis mon devoir envers tous les autres.


Agamê est partie.


Et pourtant, j'ai besoin d'elle. Pour revenir. Pour encore espérer.


Je ne vois plus sa lumière.


Il n'y a plus de boum-boum réguliers depuis longtemps.


Et je vois le regard d'une jeune fille brune, qui aimerait juste que je rende heureuse sa mère. Et une autre brune, brutale et sans concession, ordurieuse, qui défend bec et ongles sa famille d'une loyauté brute et inaliénable. Une autre qui marche, qui étouffe le noir. Deux silhouettes barbues qui se rabrouent, qui se cognent en riant. Et un horizon désolé qui souffle sur les cadavres des souvenirs qui s'y perdent. Et l'ardente qui danse et qui boit, qui invite d'un regard, qui chante jusqu'au matin. J'entends les rires et les larmes. Et je tiens encore l'un de mes fils, le ventre à l'air et qui ne pleure pas, qui me voue seulement à ma fonction, sans haine ni rancoeur.


Venge-moi, papa.


La peste soit de la Mort Véritable, et des ennemis incapables de la donner. La peste soit de l'amour et de la haine, qui font toujours prendre les mauvaises décisions. Honnie soit la faiblesse, et l'intempérance des sentiments. J'ai compris, alors. Et les bénis tous. Ou presque ; je ne laisse rien ni personne en suspend. J'espère qu'Epona m'entend et me capte, qu'elle sait que moi aussi, j'ai besoin qu'elle me fasse passer de l'autre côté. Sois bonne, déesse des chevaux. Mes enfants m'appellent, et ont besoin de moi. Du petit qui jouait avec ses chevaux de la grande qui rêvait d'aller sur les étoiles. Ils sont là, tous ceux que j'ai aimés ou que j'ai appris à connaître, et qui me disent de ne pas oublier.


Je n'oublie pas, alors.


Agamê.


Je vois les corps hurlant des romains, agenouillés devant les pères et les frères des massacrés. Je vois les hommes leur ouvrir le ventre, et les redresser pour les pousser dans la direction de leur camp retranché. Je vois l'Antique Devotio, de l'ardeur de mourir pour ses dieux, une prière aux lèvres, un espoir dans le cœur.


Je baisse les yeux, et réprouve les larmes.


J'ai failli tous leur faillir, et pour de bon. Et je quitte alors la plaine désolée, sans me retourner. Me laisse toucher par ceux qui la peuplent, et drapé de leur honneur, coiffé de leur espoir. Je m'en retourne de là d'où je suis venu, des plaines de l'Eppe-Sauvage. Et le bon cœur des gens qui m'accompagnent, pourtant tous si morts depuis longtemps, pourtant oubliés depuis à peine moins. Je vois une lumière qui n'est pas la vie, qui n'est pas non plus la mort.


Et moi qui bondis, au milieu d'un lit taché de sang, presque totalement nu, des épaules aux cuisses bandant drus, perclus de douleurs et en proie à une fièvre qui me détrempe le front, yeux exorbités et tonnerre qui gronde loin au-dessus de ma tête.



| AGAME |


Je crie, comme sorti d'un cauchemar qui n'en était pas un. Dressé dans un lit, comme pour faire face à l'irruption de la mort incarnée. La bouche sèche d'un désert traversé ; dehors le tonnerre de la nuit qui s'en va qui détonne. Bientôt il fera jour, et pourtant il fera encore nuit. Haletant, à quatre pattes dans un lit que je reconnais à peine, je reprends le souffle de celui qui s'est noyé pour une vie, yeux écarquillés. Le vent se renforce et fait trembler les volets, et les points d'impact de la foudre se démultiplient.


| J'ai soif. |


Haletant, je me sens sec comme la mort momifiée.


| Tu devais briller. Brille, encore, ou sinon je retourne dans le royaume des morts. |


Retombe en arrière, soupirant d'un effort trop grand.


| Brille encore. |


Doit-elle donc me tuer ? Non, seulement s'illuminer.

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Melvyn Belmonte
Melvyn Belmonte
Divin celte
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMar 20 Fév - 11:51

 
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Jana & Melvyn

Tout semblait différent. Augmenté, en quelque sorte. L'environnement, pour commencer. L'obscurité environnante était plus noire encore, plus épaisse. La lumière plus crue, plus vive, qui brûlait la rétine si Jana la regardait trop longtemps. Et son propre corps, ensuite. Les sons étaient étouffés, enfin certains seulement, car elle entendait sa propre respiration plus clairement qu'elle ne l'avait jamais entendue auparavant. Ce qu'elle touchait, que c'ait été sa peau à lui, trouée, meurtrie, bleue des coups reçus et de l'exsanguination, ou bien le bois haut de gamme de la table sur laquelle elle s'appuyait, poli, lisse ; elle sentait tout, sous la peau de ses doigts et de ses mains. Chaque relief, chaque imperfection provoquée dans le matériau. Elle aurait pu en dessiner les contours en fermant les yeux tant ses sens lui paraissaient plus incisifs. Ce sang qui coulait en elle lui était étranger, si doucereusement étranger et pourtant si doux, au goût, au toucher, à l'odeur. Tout pour la persuader de s'y noyer encore et encore, jusqu'à l'oubli le plus total.

Cette sensation de ne plus maîtriser son propre corps, ou pas totalement, elle l'avait presque oubliée, avec les années. La force d'esprit dont elle avait du faire preuve pour se détacher de lui une fois son œuvre faite avait été gigantesque et semblait avoir puisé dans ses réserves d'énergie. Etonnant, elle qui les sentait inépuisables quelques secondes auparavant, quand elle avait encore ses lèvres contre la peau de sa cuisse et qu'elle le délestait de tout cet afflux divin superflu. Haletante, sa tête lui tournait, éprouvée par ces montagnes russes de sensations et d'émotions. Elle en avait vécu, des choses. Mais rien de cet acabit. Elle ressentait tout plus fort encore. Des bourrasques de sensations la frappaient de plein fouet : le désir, la frustration, la puissance, l'amusement, la folie. Tout se mélangeait dans un cocktail détonant qu'elle aurait pu ne jamais s'arrêter de boire, malgré sa promesse tacite avec ce divin dont elle ignorait tout et qui pourtant avait su capter son attention et son intérêt de façon inédite.

Jana ne se l'expliquait pas. Elle le vivait, et c'était déjà bien assez.

Des secondes passèrent, ou des minutes entières. Pas des heures, quand même ? Difficile à dire. Du temps indéfini pendant lequel Jana observait le divin, étendu sur le lit, agité de quelques mouvements par ci par là, en rythme avec ses pulsions animales de vouloir en finir une bonne fois pour toutes. La strigoï millénaire ne pouvait pas rester en place et elle marchait, poings serrés, tentant presque maladroitement de compenser cet afflux d'énergie dont elle ne savait pas quoi faire. En temps normal, elle aurait sans doute déclenché une folie meurtrière autour d'elle, se repaissant d'un sang de qualité nettement inférieure en quantité pour oublier le millésime. Tout, tout pour se purger de ce poison, ce venin délicieux et beaucoup trop addictif qu'elle sentait lui picoter les doigts et l'étouffer presque. Mais cette expérience aux frontières du réel, de la vie et de la mort, l'intriguait suffisamment pour qu'elle se maîtrise. Au moins jusqu'à ce que lui revienne parmi eux.

Car il reviendrait, pas vrai ?

Jana pensait - non, elle savait - qu'elle s'était arrêtée à temps. Au moment fatidique où l'âme quitte le corps par manque d'énergie, bascule de force dans le fossé sans fond des limbes désolées desquelles elle était la reine. Elle s'était arrêtée là, sans le pousser dedans. Le déséquilibrant, juste assez pour qu'il prenne conscience des efforts à faire pour s'en tirer. Il n'était pas vraiment mort. Mais il n'était pas vivant non plus, à cet instant. Un entre-deux difficile à appréhender, un équilibre précaire sur un fil trop fin pour supporter son poids, condamné à rompre à tout moment. La métaphore exacte de leur entrevue, finalement.

Le mal de crâne la terrassa, brouillant sa vue, déclenchant un grognement qui s'échappa de ses lèvres sans qu'elle ne puisse le retenir. Le tonnerre gronda, au loin. Le vent s'était levé, battant les fenêtres, émettant des sifflements qu'elle entendait beaucoup trop fort dans ses oreilles. Elle reporta bien vite son attention sur Teutatès qui venait de s'extirper de son sommeil. Son nom antique hurlé dans la violence de la tempête sonnait comme un mauvais présage.

Et juste après, ce qui ressemblait à des reproches, et à une tentative désespérée de se faire renvoyer dans l'au-delà sans sommation. Jana fronça les sourcils, soudain plus alerte malgré les tremblements qui secouaient sa vieille carcasse.

« Non. J'ai fait ma part. »

La mâchoire serré, les mots étaient hachés, presque pas articulés. Criés pour couvrir le son de tout, à côté d'eux. Elle quitta son appui, faisant un pas rapide dans sa direction qu'elle n'eut même pas le temps de voir se dérouler. Wow, elle était encore plus rapide que d'habitude.

« Si je recommence, tu vas mourir. »

Jana en était certaine. Le fil tendu de sa vie avait été étiré, le temps qu'il sombre. Si elle était un ange comme il semblait le dire, elle l'était de la mort et rien d'autre, et ça, il pouvait la croire sur parole. Et cette certitude qui commençait à prendre le dessus, qu'il n'était pas totalement lucide sur son état en lui demandant l'ultime transgression. Elle n'en avait pas envie, déjà parce qu'elle ne vivait pas pour le satisfaire, surtout pas lui, et ensuite parce qu'elle avait accompli ce qu'il lui avait demandé de faire. Ce qu'elle avait vu de lui lors de cette soirée montrait qu'il n'était pas un lâche, alors il lui faudrait affronter ses démons. Maintenant.

« Arrête de te cacher. Affronte tes fautes. Combats tes peurs. Souviens-toi de qui tu es. Et recommence, encore et encore. Il n'y a que comme ça qu'on survit, les êtres comme toi et moi. On est faits du même matériau. Et tu le sais. »

Etre fidèle à soi-même, ou ne pas être du tout. Des natures opposables et opposées qui auraient pu justifier qu'elle veuille en finir, ici et maintenant. Mais non. Peut-être le regretterait-elle.

Non. Elle le regretterait sans doute.

Pourtant, tout ceci avait le goût de la bêtise qu'elle voudrait regretter, alors elle maintint son cap. La vampire se dirigea vers un verre encore emballé de son plastique de protection hygiénique pour l'arracher sans soin - le détail lui parut soudain cocasse au vu tout ce qu'ils avaient fait dans cette chambre jusque là, mais passons. Elle mordit dans son poignet à elle, plaçant ensuite ce dernier au-dessus du verre, regardant pendant un moment le sang s'écouler en quelques gouttes rouge foncé, presque noir. A ses yeux à elle, il brillait de mille feux.

Assertive, elle poussa d'un revers de la main le verre dans sa direction. Il s'arrêta tout au bord de la table. Elle releva ses prunelles sombres vers lui :

« Bois, si tu veux guérir. Le reste, c'est entre tes mains. Je ne t'aiderai pas à te tuer. »

Elle ne lui ferait pas ce plaisir. Quelques secondes passèrent, puis lorsqu'elle vit les deux petits trous se refermer plus vite encore que d'habitude, elle se redressa. Et le regarda, presque totalement nu, couvert de sang et de sueur, muscles saillants, les yeux exorbités et encore surpris d'un voyage mortel duquel il était revenu. Lui aussi, il brillait de mille feux. Il n'avait jamais été plus séduisant qu'à ce moment là, avec son vilain nez dans lequel elle aurait pourtant bien volontiers mordu.

Un coup d'œil à la pendule sur le mur au dessus du lit lui confirma ce qu'elle avait déjà pressenti.

« Le jour va se lever, je dois partir. Nous nous reverrons, mon cœur. »


We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst.
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MessageSujet: Re: Oh, she's sweet but a psycho   Oh, she's sweet but a psycho EmptyMar 20 Fév - 13:12



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Teutatès & Jana Dracea de Manesti

« Goldfingers, Vieille-ville, Prague, 14 février 2022 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Dehors, c’est la tempête que je vis dedans. Un orage aux vertus purificatrices, qui dévaste et clairsème ma conscience de toutes les données parasites qu’elle a empaquetées au fil du temps. Et je sens sa force aussi, à elle, ses épreuves physiques qui nourrissent le déséquilibre de sensations qu’elle éprouve. Elle a accompli son rôle, Agamê, et je lui suis redevable à tout jamais. Et c’est renaissant que je lui apparais, à demi-nu, revenu d’un Royaume des Morts que j’ai surchargé de victimes et de dégâts collatéraux de ma propre âme des millénaires durant. J’arque un sourcil, mes rides d’expression se plissent alors sur mon front. Non ?


Non, alors.


Je lis en elle avant de répondre, et je fais bien de patienter. Elle précise, alors, la fermeture et l’opposition que je ressens en elle pour la première fois de la soirée, même bien avant que l’on partage toute cette proximité, toute cette intimité née d’une connaissance profonde qui ne remplace pas l’expérience l’un de l’autre, que l’on est en train de constituer. Me cacher. Affronter. Combattre ses peurs. J’encaisse avec l’incompréhensible répétition de ce que les gens croient percevoir de moi. Est-ce de la peur, ou de la réserve ? Est-ce nier ses fautes que de les accepter, et de considérer que ceux qui en ont souffert en souffrent encore, puisque je le ressens en eux ? Je sens alors la répétition des évènements se prouver d’une nouvelle accointance ; on croit que je me morfonds. C’est paradoxalement amusant compte tenu de ce que je ressens présentement, de ce que j’ai compris de moi, et de tout ce que j’ai fait, enduré et commis, dans tous ces souvenirs vivants et morts auxquels je me suis confronté dans ma psyché et jusqu’au-delà de ses limites, là où Epona aura envoyé tous les morts.


C’est aussi paradoxal ce sentiment que j’éprouve, qu’on me dit d’avancer tout en se bornant aux limites de ce qu’ils éprouvent pourtant tous en ma présence. Même la vampire le ressent. J’ai cessé pourtant de croire que le ressenti des autres était vrai, et devait impacter ma mission divine, le véritable sens de ma vie. Je ne suis pas le protecteur de ce qui a pu jadis être une famille, et des amis. Des proches. Je suis le protecteur de ceux qui me prient, de ceux qui ont un jour dans leur histoire, été confronté à des lignées irriguées de la foi gauloise.


Nyx avait raison, au moins sur un point. Je n’ai aucun engagement qui me relie encore à mon engeance, mais ce n’est pas pour autant que je dois faire une croix dessus comme l’a proposé, deux âmes seules qui auraient besoin de se retrouver. Et ce n’est pas l’amour jadis nourri pour elle qui me le souffle ; la vérité c’est que j’ai vécu beaucoup, beaucoup plus longtemps seul et indépendant que chef et bien entouré, ne croisant mes congénères qu’une fois par décade et souvent pour l’ire et le sang. Et alors ?


J’ai continué d’accomplir ma mission tout ce temps, sans engagement ni reconnaissance, qui me sont bien futiles. J’ai pris la bonne décision, de ne plus requérir de couronne ou de responsabilité. Je peux protéger et juger de là où je me trouve, et où que j’aille. Je n’ai pas besoin d’être le chef, ni d’être proche de ceux qui le sont, qui sont libres de s’entourer. Les Tuileries ont prouvé que j’existais toujours, et que c’était là ma nature, de me combattre contre la justice, et pour mes peuples d’autrefois.


Un plan se dessine. De prochaines étapes aussi. Il est temps de faire tomber le ciel, et il me répond, ami fidèle et cruel, aussi fou que je l’étais jadis mais que je comprend et chevauche, délivre son instabilité sur le monde. Un coup de tonnerre claque juste au dessus de nos têtes.



| Tu m’as mal compris, Fille de la Nuit, rejeton des Ténèbres que je finirais bien par identifier. |


J’accepte le gobelet, avec un hochement de tête, mais le repose.


| C’était pour vivre que je te voulais, et non mourir. Il ne s’agissait pas d’une aide que je te réclamais, mais plutôt, d’une forme de partage, d’offrandes échangées. J’aurais pu admirer les mille nuances de rouge de ton âme quelques heures de plus. |


Mais soit ; je sens en son âme que le reste a changé, aussi, et que la couleur changée de sa conscience n’a pas besoin d’une influence pour être décidée à quoi que ce soit. La mort n’était une option et une fin envisagée qu’au cas où je me montrais trop faible pour revenir, ce qui n’aurait alors que prolongé les faux espoirs placés en moi, et contrarié la survie d’autres. Elle aura brillé toute la soirée durant. Beaucoup en me dévorant. Mais pas que. Elle éprouve beaucoup d’autres choses, Agamê, j’aurais pu apprécier une autre virée sur chaque vague soulevant son âme. Qu’importe ; elle croit en moi, elle sait mon existence. Elle n’a pas décidé de ranger sa loyauté de mon côté et je respecte sa liberté, et son choix.


Nous avons chacun nos chemins à suivre. Ils auraient pu se confondre. Ils se croiseront encore, si je ne me fais pas tuer au combat avant, ou elle.


Je ferme les yeux et ressens la plénitude de la force que je ressens émaner d’elle, qui fait étrangement écho à celle qui vient de moi, pour la première fois en près de deux mille ans.


J’ai fait l’erreur de penser que c’était devenu trop dur pour moi, que ma vie n’était qu’une succession de malheurs qu’il me fallait endurer, que c’était l’éternelle litanie des âmes en peine et des morts que je me dois d’accompagner, avec Epona, jusqu’à leur dernière demeure. Ce n’est pas cette fatalité-là, mon devoir.


Ma vie, c’est de juger, le bon comme le mauvais. De faire le tri. Et je dois aussi éprouver le bon, pour juger le mauvais. Et me complais alors dans l’étreinte partagée, sans amour mais avec la plus profonde intimité, et dans l’écho qu’elle continue de provoquer en moi comme un cri rageur de victoire sur la mort, enjouant la vie.



| Je vais garder ce sang comme l’offrande d’amitié que tu me fais en me le donnant, en souci sincère que je vive. Mais je n’en ai pas besoin, pour ça. |


Je la retiens par la main quand elle se détourne, souffle dans son cou.


| Peut-être un jour y goutterais-je, quand tu goûteras encore au mien. |


J’embrasse sa clavicule.


| Alors, au revoir, mon ange. |


Et referme la porte sur le paradoxe, de la vie stimulée comme jamais par celle qui fut pourtant engendrée pour porter la mort. Dos à la porte, je déglutis, tremble comme une feuille. L’orage dehors se déchaîne.


Je suis de retour.


Et quand je me couche, pour la première fois depuis une éternité, je n’entends pas la rumeur de mes fantômes qui me pourchassent.

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