La petite boutique n'avait pas été très compliquée à trouver. Quelques mois plus tôt, elle avait le tour des médias, alors que la déesse qui en était propriétaire s'était annoncée comme Hestia. Et même si Cole, à l'époque, n'avait pas prêté attention à l'information, bien trop occupé à combattre ses propres démons, il n'avait eu aucun mal à la retrouver à l'aide de quelques recherches sur internet lorsqu'enfin, il s'était décidé à ne plus rester passif face à sa vie.
Le chemin pour y venir, toutefois, avait été lui bien plus ardu, au sens moral du terme. Alors qu'une certaine colère bouillonnait dans ses veines, il s'était d'abord décidé à venir sur Paris. Il se sentait comme catalysé par les évènements des tuileries, un drame dont il ne savait pas grand chose en dehors de l'organisation, évidement menée par les grecs. Opulence, décadence et catastrophe. Le départ de Cole vers la ville lumière tenait alors presque du coup de tête. A sa manière, il reconnaissait dans ce fait divers le résumé de sa propre vie.
Cependant, à son arrivée dans la capitale, les choses avaient perdu de leur sens. Il était hésitant, maladroit. Hagard. Par où commencer ? La ville était grande. Les dieux étaient nombreux, et pour la plupart encore anonymes. Était ce vraiment une bonne idée ? Non, il n'avait pas fait tout ce chemin pour rien. Il était temps qu'enfin il ose. Ce fut à cet instant qu'il pensa à cette femme, qu'il la trouva grâce à quelques recherches. Heureusement pour lui, anonymes, les dieux ne l'étaient pas tous. Il lui suffisait d'aller dans cette boutique de fleurs, et il pourrait alors, le pensait-il, faire face à son panthéon.
Il errait désormais entre les rayonnages, passant son regard sur les différentes variétés de fleurs qui s'offraient aux yeux des clients. Camélia, iris et jasmin. Cole ne s'y connaissait pas, mais les étiquettes étaient là pour l'aiguiller. C'était coloré, un maelstrom d'espèces dont se dégageait une certaine harmonie. Même l'odeur particulière était stimulante. A plusieurs reprises, il passa devant les différents étalages qui s'offrait à lui. Des fleurs coupées, des plantes d'extérieur, ou des compositions d'intérieur. S'il était venu comme simple client, cela aurait été bien étrange. On aurait pu le croire à la recherche d'une idée ; qu'il venait, parce qu'on lui avait suggéré d'offrir des fleurs, alors que lui savait tout juste ce qu'était une plante.
Bien évidemment, ce n'était pas le cas. Cette boutique n'était pas qu'une simple échoppe de fleuriste. Et parmi les quelques personnes qui la fréquentaient actuellement, Cole n'était pas le seul à être là pour Hestia, la déesse, et non pour un bouquet d'amaryllis. Ils étaient trois, impatients de célébrer l'être à qui ils vouaient un culte. Au contraire de la créature, leurs regards sur les plantes n'étaient pas que simple curiosité et contemplation, mais bel et bien vénération. Comme si chacun des étalages était un autel à la gloire de la grecque.
Même parmi eux, Cole restait un client particulier. C'était tout juste s'il ne leur lançait pas des regards de dédain. Vénérer, et puis quoi encore ? Il lui fallait toutefois dissimuler ces sentiments. Il n'était pas là pour faire un scandale, décrier la cause des dieux gréco-romains. Il était là pour stimuler, au contraire, son appartenance à leur panthéon. Se faire passer pour le bon petit satyre qu'il n'était pas. Il humait les fleurs, pensait à autre chose. Il était empli d'une colère profonde, à la fois contre lui et le monde, certes, mais il se battait pour qu'elle ne reprenne pas le dessus. Il tentait de se focaliser sur d'autres pensées, d'autres émotions. Surtout, il se disait qu'Hestia, déesse du foyer, n'était certainement pas la plus à blâmer pour la nature dégénérée de son espèce. Alors, peut-être qu'ainsi il parviendrait à maintenir l'illusion.
Malgré tout, il n'agissait pas. Ses déambulations incessantes restaient bien plus simples que d'oser faire le premier pas, de se lancer dans ce combat contre lui même. S'arrêter, sentir une fleur, juger du coin de l'œil les autres visiteurs de l'échoppe. Oui, c'était plus simple. Et même s'il se le justifiait par un besoin de se focaliser, la vérité était, il en avait bien conscience, qu'il avait peur de faire ce pas.
Aylaen Summers
La première et la dernière
Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
« Ils vous attendent » fit remarquer Clara en levant les yeux de son ordinateur pour regarder Hestia, toujours assise dans son fauteuil près du feu, immobile et le regard vide. « Hum ? Qui donc ? » interrogea la déesse, semblant sortir du sommeil, alors que son assistante savait parfaitement qu’il n’en était rien. Toutefois, si Clara s’inquiétait des brusques accès de mélancolie de la divinité qu’elle servait, elle ne le montrait pas. Aussi répondit-elle factuellement : « Les fidèles, en bas, ils attendent que vous descendiez. Votre pause est finie depuis au moins un quart d’heure ». Hestia passa la main dans ses cheveux roux et soupira en se redressant. « Je n’avais pas fait attention. Merci de m’avoir prévenue Clara, je descends. Tu restes là ? » Son assistante opina par l’affirmative : « Je dois terminer de déclarer les derniers dons que nous avons reçus. Essayez de nous en avoir de nouveaux : un troisième véhicule ne serait pas du luxe au vu de nos recrutements ». Répondant à cette suggestion d’un geste las de la main, Hestia laissa la jeune femme à ses calculs et ses plans. Heureusement qu’elle était là, sinon son culte se serait écroulé dès les premières semaines. Mais avec l’efficace Clara aux commandes, les croyants affluaient et étaient reçus dans l’ordre et la discipline. Comme une véritable boutique – ce que les lieux avaient été avant la Grande Révélation et pouvaient être encore bien que cette activité fusse devenue secondaire – il y avait des heures d’ouverture. Et parmi elles, il y avait les temps de réunion, de prières, où la présence de la déesse n’était pas forcément nécessaire, et ceux où Hestia se rendait accessible à ses fidèles. Et aux curieux aussi, car aujourd’hui comme hier, la déesse du foyer ne fermait sa porte à personne.
Vêtue d’une robe pull blanche – ses proches fidèles trouvaient que ça correspondait mieux à son image que ses jeans/sweats habituels – elle déambula parmi les humains présents, analysant ce qu’elle percevait de leurs émotions… Hestia avait remarqué qu’ils ne lui parlaient jamais les premiers, sauf lorsqu’ils venaient sous le coup d’une impérieuse impulsion, un désir vibrant de se confier à une divinité accessible qui laissait éclater les digues des convenances et de la retenue. Parfois, il arrivait que sans oser lui dire un mot, ils essaient de la toucher. En particulier ses cheveux, presque toujours détachés en une cascade d’une couleur aussi vibrante que les flammes qui brûlaient au fond de la boutique, sur l’autel à sa gloire. Hestia remerciait les innovations technologiques modernes qui permettaient que, contrairement à ses temples antiques, sa boutique ne prenne pas feu tous les quatre matins à cause de ce foyer allumé 24h/24.
Elle repoussa avec douceur une main qui s’égarait trop près de son visage, se tourna vers la personne, lui chuchota quelques paroles réconfortantes. Hestia avait senti sa tristesse, d’où sa compassion. Puis, ce fut lui qu’elle sentit. Si elle ne reconnut pas la créature en lui immédiatement, elle fut frappée par un maelstrom de sentiments contradictoires. Colère, espoir, doute… Hestia s’approcha des fleurs et prit une orchidée cymbidium qu’elle tendit à l’homme d’où provenait toutes ces émotions. « Tenez, c’est pour vous. Elle signifie je suis là pour toi. Vous vouliez me parler, n’est-ce pas ? » Elle ne voulait pas se donner des airs d’omniscience (ce qu’elle n’était pas par ailleurs) mais autant crever l’abcès tout de suite, cela leur ferait gagner du temps à tous les deux. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
Mais qu'elles sont belles Ces femmes qui sont libres D'aimer tel ou telle En laissant l'autre libre De voler quelques heures Les jolis papillons Ne vont pas voir ailleurs Quand on ne les met pas en prison
Plus les secondes passaient, et plus les doutes s'insinuaient dans l'esprit de Cole. Il aurait peut-être mieux valu qu'il parte. Mais ... Non. A cet instant, alors qu'il doutait tant, elle rejoignit les lieux. Elle, très probablement Hestia. De sa personne se dégageait une aura particulière, que la créature ressentait jusque dans ses entrailles. C'était une sensation qu'il avait déjà ressentie, et qu'il avait surtout ignorée auparavant. L'aura des divinités gréco-romaines. A présent, il était bien décidé à y faire face, tout aussi impressionnant que cela puisse lui paraître.
Quelques secondes durant, il l'observa. Au delà de sa simple aura, tout chez elle laissait entrevoir sa nature divine. Elle se comportait telle une déesse. Ou tout du moins, telle que la plupart des esprits imagineraient le comportement d'une déesse. Douce, presque maternelle, elle faisait le tour de ses clients. Elle les cajolait, leur prêtait une oreille attentive ; elle se montrait présente et prévenante, tout simplement. La part amère de Cole avait du mal à y croire. Certes, Hestia était sûrement l'une des grecques à la réputation la plus sage, mais il ne pouvait totalement s'y fier. Comme tous les autres, elle avait laissé des créatures telles que lui s'enfoncer dans le vice et la réputation douteuse. Alors peut-être qu'elle était une protectrice, oui, mais certainement lorsque cela l'arrangeait, et dans ces situations uniquement.
Ces pensées, quoique vite repoussées de son esprit pour maintenir son double jeu, achevèrent de convaincre Cole de la nécessité de ses actions. Il n'était plus temps qu'il se détourne. Il s'était enfin trouvé un but, il devait dès lors se donner les moyens de l'atteindre. Et cela passait par échanger avec Hestia. Une nouvelle fois, il ramena son regard vers elle. Ce qui lui permit de réalise que, comme un coup du destin, une chance bienvenue, elle se dirigeait vers lui. En réalité, il aurait pu s'y attendre. La femme faisait probablement le tour de sa boutique, de ses fidèles, les remerciait chacuns d'être venu. Lui aussi était de passage en ces lieux. Peut-être aussi qu'elle avait ressenti sa nature. Si lui se montrait capable de reconnaître les divinités de son panthéon, la réciproque était tout aussi vraie, il en avait eu la preuve quelques mois auparavant. Mais quelques soient les raisons qui avaient motivé la déesse à venir lui faire face, la conséquence était là. Elle se tenait dès lors devant lui, une fleur à la main.
Cole aborda un sourire simple, mêlant gratitude et satisfaction, et se saisit du pot qu'elle lui tendait, avant de humer l'une des fleurs qui poussait sur la tige.
"Merci. Je ... Oui."
Il inspira.
"Je voulais vous parler."
Cette fois, il regarda la femme dans les yeux. Mettant tous ses ressentiments de côtés, il tenta de se concentrer sur l'instant présent. Et ce qui l'intéressait, à ce-dit instant, était de savoir si la femme avait reconnu en lui sa nature honnie. Tout commençait par celle-ci. Sans, il ne savait comment s'exprimer. Il ne s'acceptait pas encore assez pour oser le dire à voix haute. Et malheureusement, ce qu'il devinait dans son regard ne paraissait pas aller dans son sens. La déesse ne semblait l'avoir reconnu. Cole se mordit la lèvre. Il fallait qu'il le dise. Mais les mots ne franchissaient pas ses lèvres. Ni même le seuil de sa pensée. Alors, après quelques longues secondes d'hésitation, il se ravisa, et changea la tournure de ses mots.
"Je crois être des vôtres."
Il baissa les yeux vers ses jambes. Sans son glamour, il aurait été plus simple de se faire comprendre. Mais tout comme admettre qui il était, cela, il en était incapable. S'il pouvait mentir sur beaucoup de choses, il lui semblait qu'il ne pourrait jamais feindre l'acceptation de sa nature. Ainsi était ce. Avec un peu plus de chance, peut-être que ce semblant d'honnêteté l'aiderait à se faire une place parmi les grecs.
Aylaen Summers
La première et la dernière
Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
Ne nous mentons pas, la plupart du temps, Hestia n’avait aucune idée de ce qu’elle était en train de faire. C’était encore plus vrai depuis la mort de Zeus. La gentille, docile, petite déesse du foyer qui fait presque 1m80 mais on se comprend avait eu des envies de liberté et avait tout risqué pour prendre le large… sans savoir réellement où cela la mènerait. Elle n’avait jamais été douée pour s’occuper d’elle-même, brillant plutôt dans l’altruisme réel ou de surface. Ainsi, il était heureux qu’elle ait des fidèles pour gérer son culte à sa place et plutôt chanceux qu’elle n’ait essuyé encore aucune déconvenue malgré diverses péripéties. Hestia n’était pas faite pour le monde extérieur, n’importe quel grec saurait vous le dire… et n’importe laquelle des personnes travaillant dans son temple aussi.
En résultait qu’elle n’avait actuellement aucune idée de vers quoi tendait sa conversation avec l’homme en face d’elle. Une fois qu’elle se fut approchée de lui, elle déduit qu’il utilisait du glamour et qu’il était donc une créature… laquelle, en revanche, elle aurait été bien en peine de le deviner. Même le regard qu’elle suivit vers ses jambes ne l’aidait pas beaucoup. Il aurait tout aussi bien pu être un centaure pour autant qu’elle puisse en juger. Le pouvoir du visiteur était bien en place et aucun indice ne filtrait… si ce n’est celui qu’il lui donna lui-même : il était des leurs. Ce qui expliquait en parti sa présence, et en même temps pas tant que ça. Hestia s’était muée en paria depuis que son amitié avec Teutatès avait été révélée au grand jour et qu’elle avait refusé fermement de revenir dessus. Sa famille compterait toujours énormément pour elle, mais avec les siècles, elle n’était plus si sûre de la réciproque. Certains iraient même jusqu’à dire qu’elle les testait. Peut-être était-ce le cas, en un sens, bien que totalement inconsciemment : à défaut de toujours avoir une idée de la portée de ses actes, elle n’était pas irréfléchie, elle avait bien soupesé le pour et le contre avant de rejoindre l’alliance païenne des celtes.
Mais ce n’était pas le propos. Hestia savait qu’elle devait rester concentrée, ne pas laisser son anxiété sociale prendre le dessus et laisser son esprit vagabonder en quête d’une échappatoire. Son pouvoir lui permit de découvrir que la créature n’en menait pas beaucoup plus large. Il avait des doutes, il se méfiait aussi. Jamais la déesse du feu sacré n’avait créé de créature en son nom propre. Il était arrivé qu’elle satisfasse aux caprices de Zeus et des autres dans des projets collectifs, mais une déesse qui ne sortait jamais de l’Olympe n’avait pas vraiment besoin de se créer des serviteurs sur mesure. La moitié du temps, elle n’avait déjà pas su quoi faire de ses prêtresses romaines, les vestales… Le feu d’Hestia brûlait à l’époque dans chaque maison en son honneur et cela lui avait suffi. Toutefois, la modestie n’était pas une qualité très en vogue chez les dieux en général et chez les olympiens en particulier… ce qui expliquait qu’elle ait autant de mal à définir à quelle créature elle avait à faire.
« Allons discuter à l’étage, nous serons plus tranquilles » elle lui tendit la main pour le guider mais, qu’il la prenne ou non, elle se dirigea vers l’escalier conduisant à ses appartements. Une fois là, elle fit signe à Clara de les laisser. Son assistante ferma son ordinateur portable, s’inclina et passa par l’étroit couloir duquel ils venaient. « Asseyez-vous si vous voulez » elle-même prit place sur le fauteuil dans lequel elle se tenait avant qu’on lui rappelle qu’elle était attendue par ses fidèles. Après cette entrevue, il faudrait qu’elle redescende, car beaucoup étaient frustrés qu’elle parte si tôt, la déesse l’avait senti.
« Vous êtes donc une créature grecque. Maintenant que nous sommes seuls, souhaitez-vous me dire laquelle ? Si cela vous gêne, vous n’y êtes pas obligés » Car elle avait ressenti ses réticences et ne pensait pas que soulever ce voile était absolument nécessaire à la conversation. « Pourquoi être venu me voir, moi ? » demanda-t-elle enfin sans ambage. Elle se doutait d’une partie de la réponse – elle était accessible et son identité connue – mais souhaitait néanmoins l’entendre. « Même si la question pourrait être aussi… pourquoi chercher à parler à une déesse de votre panthéon ? » Pourquoi maintenant ? Les créatures vivaient de leur côté depuis si longtemps ! À cause de la guerre ? Hestia espérait pourtant qu’elle les épargne… après tout, ces conflits étaient ceux des dieux. Voire des hommes dans le cas des déicides. Mais certainement pas celui des créatures… sauf qu’il était évidemment plus simple de penser ainsi quand on ne patronnait, en effet, aucune d’entre elles ! 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
Mais qu'elles sont belles Ces femmes qui sont libres D'aimer tel ou telle En laissant l'autre libre De voler quelques heures Les jolis papillons Ne vont pas voir ailleurs Quand on ne les met pas en prison
Un court instant, Cole hésita, rattrapé par ses doutes. Cela ne dura pas. La réflexion, il se l'était déjà faite des milliers de fois dans sa tête. Il ne pouvait plus tergiverser, il devait agir. Alors, en un geste, il saisit la main tendue de la déesse. Sa poigne, d'abord hésitante et maladroite, se fit rapidement plus solide, signant sa détermination, alors qu'ils montaient ensemble les marches. A l'étage se trouvaient un étroit couloir, suivi une pièce où travaillait une femme, qu'Hestia congédia rapidement, afin qu'ils soient réellement seuls. Un bref sourire traversa les lèvres de Cole. Elle tentait de le mettre à l'aise.
Lui aussi essaya. Il en avait besoin. A son tour, il prit place sur l'un des fauteuil, non loin de l'âtre. Un verre de whisky l'aurait aidé, même si ce n'était pas envisageable. A la place, il serra sur ses genoux le pot de l'orchidée que la déesse lui avait offert. Je suis là pour toi. Et bien, il n'y avait plus qu'à rentrer dans le vif du sujet, et voir si c'était bel et bien le cas. Cole l'espérait. Il ne savait comment faire autrement. Cela ne l'empêcha toutefois pas d'éluder la première des questions de la femme.
"Non, ce n'est pas que je ne veux pas mais ... On peut dire que ça me gêne oui."
Il baissa les yeux, se mordit nerveusement la lèvre. La vérité, c'est que cela allait bien au-delà de la simple gêne vis à vis de sa nature. Il haïssait ce qu'il était. Alors l'admettre à haute voix, cela lui était inconcevable. Pour lui, cela serait aussi revenu à accepter tous les à-côtés. La nature perverse, la réputation vicieuse et abusive ; il ne pouvait faire avec. Malgré tout, il voulait s'en sortir. Peut-être alors que revenir aux sources, là où prenait racine cette insupportable réputation, pourrait lui être bénéfique. Arracher cette stupide racine, et être lui, sans tous les à côtés que cela occasionnait.
"Je ... Vous l'avez bien compris. C'est compliqué d'accepter qui je suis. Alors, je me dis, peut-être que, qu'en étant avec les miens, cela pourrait m'aider."
En étant avec les siens, et surtout en leur laissant entendre le message qu'il avait à faire passer. Cela, pour sûr, le libérerait d'un poids. Et ensuite, petit à petit, avec l'aide indirecte de sa patronne, il ferait tout pour s'en sortir, se défaire de cette nature imposée par les grecs.
Toutefois, en ces lieux, aux côtés de l'une des déesses de son panthéon honni, Cole n'en laissait rien paraître. Ses doutes, bien évidemment, restaient omniprésents. Dégoulinaient de son attitude. Mais le reste, il le taisait. L'enfermait dans un petit coin, au plus profond de son esprit, pour apparaître avec toute l'innocence et la vulnérabilité qu'il possédait. Pour le moment, il n'était pas là pour se venger. Il venait simplement faire connaissance. Exister.
"Et puis vous ... Je l'avoue, ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Sauf que contrairement aux autres, je sais qui vous êtes. C'est plus facile pour vous trouver."
Il redressa son visage, et ajouta quelques mots, un sourire malicieux au coin des lèvres. A sa manière, il voulait détendre l'atmosphère. Ou plutôt se détendre, lui, et oublier un court instant ses craintes et la haine de soi qui l'envahissaient.
"Je ne vais pas débarquer sur les Champs Elysées avec mes sabots, et demander à qui le veut bien où sont les grecs, et quand sera le prochain défilé du cortège Dionysiaque."
Aylaen Summers
La première et la dernière
Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
« Je comprends » Et il ne s’agissait pas là de vains mots. Hestia souffrait depuis sa naissance d’une forte anxiété sociale. C’était la raison qui l’avait rendue si timorée et qui l’avait poussée à toujours aller dans le sens de Zeus malgré ses chagrins : être au milieu des êtres vivants, autres que sa famille, l’effrayait… il lui était alors plus confortable de rester isolée, même si elle avait fini par comprendre que c’était aussi la source de sa tristesse. Comme elle l’avait dit à sa sœur, Héra, elle avait été lâche. Mais toujours est-il qu’elle comprenait très bien qu’on puisse ne pas être à l’aise de se montrer aux autres. Malgré les efforts qu’elle fournissait sous la houlette bienveillante de ses plus proches fidèles, elle continuait à devoir se raccrocher à son sens du devoir pour accomplir ses séances de conseils et d’écoute auprès des visiteurs du temple. Elle se forçait parce qu’elle avait décidé de changer… cela lui avait toutefois pris plusieurs millénaires, donc elle ne se permettrait de juger personne sur ce qu’ils étaient prêts, ou non, à dévoiler d’eux.
Par ailleurs, elle le comprenait car elle ressentait ce qu’il éprouvait en direct. Sa haine de lui-même, le désir de s’en sortir… « Par les miens, vous voulez dire les dieux grecs, ou les autres créatures comme vous ? » Le premier cas n’était pas très compliqué. Si elle avait été mise à l’écart du panthéon, elle pouvait toujours contacter Héra et les autres pour qu’ils accueillent cet homme… Le second, en revanche… Hestia ne savait pas où étaient les créatures de son panthéon, sauf Circé, mais la sorcière avait toujours été un cas à part, même au temps de la gloire des olympiens.
« Oui, je me doutais que c’était la raison » La déesse rousse ponctua ces quelques mots d’un haussement d’épaules circonspect. Si ce n’était pas grave que sa venue fusse pour cette raison, elle aurait été plus à même de lui venir en aide si il était arrivé chez elle pour ses qualités propres. Contacter les autres olympiens, malgré sa propre situation, n’avait rien de compliqué avec les outils modernes, en revanche elle ne pourrait plus rien pour cet homme une fois qu’il serait avec le reste de leur panthéon… car elle-même ne participait plus à leur réunion.
« Je doute qu’il y ait beaucoup de défilés dans les jours prochains de toute façon » Hestia ignorait où était son meilleur ami, Dionysos. Il lui manquait, mais c’était peut-être mieux qu’elle n’ait pas à gérer leur relation complexe en plus de celles qu’elle avait avec certains de ses alliés actuels. Dyo’, tout comme les autres olympiens, étaient son passé… elle n’y avait pas renoncé avec plaisir mais, après tout, le dieu du vin n’était pas venu lui demander de rester non plus. Il aurait pourtant été le seul qui aurait pu la retenir… peut-être ne l’avait-il pas fait pour qu’elle puisse s’épanouir. Allez savoir ! « Jouons cartes sur table, voulez-vous bien ? Actuellement, je suis mise à l’écart du panthéon gréco-romain. Je peux toutefois envoyer quelques messages pour vous permettre de vous rapprocher d’eux si c’est ce que vous voulez. Héra est une bonne reine, elle ne vous fera aucun mal » Elle pouvait être un peu colérique parfois, mais elle avait fait beaucoup de progrès à ce niveau, et il n’y avait aucune raison qu’une créature innocente ne subisse son courroux. « Vous l’avez vu, mon temple est ouvert à tous ceux désirant y entrer, vous y serez donc toujours le bienvenu, mais si votre but est de rencontrer d’autres créatures, je ne suis probablement pas la déesse idéale. Je n’en ai jamais eu à mon service, elles ne viendront pas à moi, sauf pour les raisons qui vous ont poussé vous-même à entrer : mon accessibilité » Maintenant, il avait le choix. Il pouvait lui demander d’envoyer un message à Héra, et elle s’exécuterait. Ou ils pouvaient encore parler. La déesse se plierait à sa volonté car, même s’il essayait de la cacher, elle ressentait sa douleur. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
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Son sourire persista un court instant sur les lèvres de Cole. Même si la déesse ne semblait pas avoir relevé la tournure ironique des paroles, sa réponse, au contraire très ancrée dans le réel, avait quelque chose de tout aussi rafraichissant. Comme s'il était imaginable que la créature accepte de parader sous sa véritable forme, alors même qu'il peinait à simplement révéler son identité réelle à quelqu'un comme elle, familière de son espèce.
La suite fit cependant déchanter la créature et estompa son sourire. Bien sûr. Ce n'était pas si évident de rencontrer des dieux. Passer la porte d'une simple boutique pour faire cette demande, cela ne pouvait être suffisant, bien entendu. Il fallait y ajouter un obstacle, que tout ne repose pas sur le simple cheminement psychique de Cole. Cela aurait été trop facile. En l'occurrence, il s'agissait là de la mésentente d'Hestia avec les siens. Non, pas de la mésentente. De la mise à l'écart. Cole aurait bien voulu la questionner sur ce point. Pourquoi cela ? Partageait elle la même colère que lui à l'égard de son panthéon ? Aussi vite que ces interrogations l'envahirent, il les réfuta. C'était une déesse, elle n'avait probablement pas les mêmes préoccupations que lui. Et ce rejet, le pensait-il, était plus subi que volontaire ; ce n'était pas, de la part d'Hestia, une volonté de leur faire comprendre leurs torts. Après tout, elle restait prête à les contacter.
Ce dernier point toutefois, rassura Cole quand à son objectif premier. Il lui laissait une porte ouverte, dont il ne pouvait que se saisir.
"Je vois. Je veux bien, merci."
Un message, ce n'était pas grand chose. La créature ne savait ce qu'elle dirait, et comment cela lui permettrait il de les joindre. Hestia comptait elle leur transmettre son numéro ou simplement mentionner son existence ? Dans tous les cas, ce serait bénéfique à sa quête.
Une nouvelle hésitation traversa le regard de la créature en entendant le reste des paroles de la déesse. Rencontrer d'autres créatures ... Bien sûr, celles qui auraient pu l'intéresser étaient les satyres. Toutefois, il en avait une image plus que rebutante. Le souvenir d'une cauchemardesque soirée où leurs corps et leurs difformités se mêlaient. Il ne parvenait à comprendre comment ils pouvaient ainsi s'assumer, et même embrasser leur réputation dégradante. Définitivement, ce n'était pas ceux-là que Cole voulait revoir. Il n'y était pas prêt. D'autant plus qu'il y avait des personnalités bien plus problématiques. A la tête de cette soirée, tout aussi insensé, c'était un dieu. C'était lui et ses semblables que la créature recherchait. C'était eux les responsables. Pas leurs subalternes.
"Non, mon but n'est pas vraiment de trouver mes congénères. Il faut l'avouer, ils n'auront pas toutes les réponses à mes questions. Celles dont j'aurais le plus besoin."
Pourquoi j'existe ? Avant tout, le fond de la pensée de Cole se situait en ce point. Pourquoi cette existence, cette nature et ces vices ? Pourquoi les dieux avaient ils fait une telle erreur ? Au delà de ces questions, c'était surtout le message qu'il y avait derrière qui comptait. Parce que, de ce qu'il avait pu voir jusqu'à maintenant, la réponse devait surtout tenir d'une décision inconsciente, un coup de tête de personnes qui ne pensaient jamais aux conséquences. Alors, peut-être qu'en arrivant à le verbaliser, ses interlocuteurs comprendraient. Regretteraient. Et ensuite, il viendrait en rajouter une couche.
Il se redressa dans son fauteuil, reprenant ses assises face à la déesse. Malgré tout, la bienveillance dont elle faisait preuve venait en contradiction de ces pensées. Par ses actions et ses paroles, elle touchait une part de Cole qu'il aurait voulu inaccessible. Peut-être qu'en dépit de ses croyances et tout ce dont il s'était convaincu, tous les grecs n'étaient pas si mauvais. Quoique. Ils l'avaient malgré tout repoussée, elle qui faisait preuve de bonté. Cela voulait dire bien des choses sur la majeure partie du panthéon.
"Mais bon, comme vous le dites, vous n'avez pas de créatures à votre service. Vous n'aurez sûrement pas non plus ces réponses."
Il inspira.
"Mais encore une fois, merci. Ce que vous acceptez de faire, pour moi, c'est déjà bien assez."
Aylaen Summers
La première et la dernière
Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
« Parfait, je vais leur écrire alors mais... » plusieurs phrases pouvaient suivre cette conjonction. Pour commencer, la déesse du foyer n’était qu’à moitié confiante quant au fait qu’Héra s’occupe des questions existentielles d’une créature en ce moment. Sa sœur ne ferait pas souffrir l’homme en face d’elle, de là à prendre le temps de lui parler… quoique, Héra avait beaucoup changé, elle était plus douce maintenant. Ensuite, il y avait le fait que ce soit elle, la « traîtresse », qui les mettent en contact. Bien sûr, Héra comprenait ses choix à défaut de les approuver, mais qu’en serait-il des autres ? Hestia hésita, se mordit la lèvre inférieure puis soupira avant de reprendre la parole : « Je ne connais pas votre nom, ni le moyen pour qu’ils vous recontactent ». Ce n’était qu’une toute partie de tout ce qui lui avait traversé l’esprit mais, dans un esprit pratique, ce point demeurait essentiel. Elle n’avait pas insisté sur les présentations parce qu’il était mal à l’aise en entrant chez elle… cependant, maintenant, il allait falloir être plus concrets. Elle, comme lui.
« Vraiment ? Pourtant, peut-être partagent-elles vos doutes elles aussi ? Certaines créatures se voient comme une grande famille, indépendamment de la mienne. Et, lorsqu’on connaît ma fratrie et leurs enfants, cela paraît être une bonne idée… de ne pas trop compter sur eux je veux dire » Tous les olympiens avaient de grandes qualités comme de grands défauts, mais ils avaient presque tous en partage un cruel manque d’empathie. Elle qui en avait fait son premier pouvoir, le plus naturel de ses dons, elle en était bien consciente et en avait souvent souffert. Ses sentiments avaient été ignorés pendant des millénaires et elle ne doutait pas que ce fusse le cas pour bien des créatures aussi. Toujours pris dans de nouvelles histoires, de nouveaux drama, les gréco-romains oubliaient ce qui les entourait.
« Tout dépend de la question, si vous ne me la posez pas, je ne peux pas vous dire si j’ai ou non la réponse. Je n’ai jamais créé de créatures à mon service mais j’entretiens des rapports amicaux avec certaines d’entre elles » Toute la nuance étant là. Elle n’avait jamais voulu de serviteurs, en revanche elle avait toujours eu soif d’amitié. Ainsi, elle s’entendait bien avec Circé – même s’il était difficile de savoir ce que deviendrait leur relation dans la débâcle actuelle – et avait de bons rapports avec plusieurs autres créatures, parfois tissés après la chute du panthéon, quand elle s’était retrouvée au milieu des humains, elle qui souffrait d’une forte anxiété sociale.
« Si cela vous convient, tant mieux. Si vous voulez, je peux envoyer le message devant vous, ainsi vous saurez ce qu’il contient » Il ne lui faisait pas totalement confiance, il en avait envie, car elle était gentille et douce, mais elle sentait en lui un reste de réticence. Or, à défaut de pouvoir prévoir comment se passerait ses futurs entrevues avec les autres dieux grecs, elle voulait qu’il sache qu’ici, il trouverait toujours un refuge. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
Mais qu'elles sont belles Ces femmes qui sont libres D'aimer tel ou telle En laissant l'autre libre De voler quelques heures Les jolis papillons Ne vont pas voir ailleurs Quand on ne les met pas en prison
Un léger rire s'échappa de Cole, mélange de gêne et d'une certaine forme d'amusement. Son interlocutrice avait raison. Il ne s'était nullement présenté. Mieux valait débarquer dans ces lieux, son sanctuaire, pour quêter de rencontrer des dieux. Les manières de Cole dans toute leur splendeur. Enfin ; Hestia ne semblait pas s'en offusquer, bien heureusement. Il était temps qu'il corrige cela. La créature réfléchit rapidement. Tomber sur son nom ou son répondeur ne conduirait à rien de compromettant. Certes, avec ce dernier, on pouvait comprendre sa profession, mais sans que cela le relie directement à la femme qui l'employait. Il pouvait donner ces informations sans crainte.
"C'est vrai. Je ne me suis pas présenté, je suis désolé. Je m'appelle Cole. Et, pour ce qui est du contact, je peux vous donner mon numéro de téléphone. C'est le plus simple."
Il lui laissa le temps de prendre de quoi noter, avant d'énumérer la suite de numéros qui permettait de le contacter. Entretemps, ils reprirent la discussion quand aux questionnements de Cole. Celui ci ne sut que dire. Ne pas pouvoir compter sur eux. C'était justement son problème. Sa motivation. Si la déesse tentait de lui déconseiller une rencontre avec le reste de sa famille en disant cela, l'effet obtenu était bel et bien à l'opposé. Mais cette pensée n'était encore une fois pas dicible. Il ne voulait pas se trahir. Alors, il haussa plutôt les épaules. Comme s'il verrait le déroulement des choses au moment venu.
La déesse reprit, essayant une nouvelle fois de connaître le fond de la pensée de Cole. Il fallait qu'il se rende à l'évidence, il aurait bien du mal à taire les raisons qui le poussaient à agir. Et même si pour lui, c'était contre-productif, il comprenait aussi les motivations d'Hestia à en savoir plus. Elle ne pouvait adresser une quelconque créature au reste de sa famille sans connaître un minimum ces intentions. Celles-ci auraient pu être malhonnêtes. Elles l'étaient, d'ailleurs, dans le cas de Cole, quoi qu'il les cachait adroitement. Il inspira, avant de se résigner à répondre par l'honnêteté. Il n'avait plus le choix. Et même si c'était loin d'être l'entièreté de sa pensée, cette sincérité en révélait bien plus sûr lui que ce qu'il aurait voulu admettre. Il baissa le regard. Même si la colère était l'un des sentiments qui prédominait dans son attitude, elle était bel et bien là pour masquer la souffrance et la honte qui le rongeaient.
"Le problème, c'est justement ça. J'aimerai juste comprendre pourquoi j'ai été créé."
Il lui fallut quelques instants supplémentaires, une nouvelle grande inspiration. Définitivement, oui, ces paroles en révélaient trop. Mais désormais, elles avaient été prononcées. Cole ne pouvait plus faire machine arrière. Il ne pouvait que passer à la suite. Une nouvelle inspiration. Puis il se pencha vers la déesse, comme s'il voulait regarder ce qu'elle allait écrire. C'était, après tout, ce qu'elle l'invitait à faire.
"Oh, faites ce qui vous semble le simple et le plus logique. Vous les connaissez mieux que moi."
Quelque chose d'efficace surtout. Il ne saurait où chercher si cette nouvelle tentative ne donnait rien. Il ne pouvait retourner dans sa maison close, pour pleurer dans bras de sa patronne parce qu'il n'arrivait à rien. Il ne le voulait pas. Il tentait de se prendre en main, et pour cela, faire entendre sa voix était nécessaire.
Aylaen Summers
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Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
« Aucun problème. Enchantée Cole » dit la déesse avec douceur avant d’aller chercher papier et crayon pour noter le numéro de la créature. Hestia était pleine de doutes quant à ce qu’elle était en train de faire car elle sentait les sentiments partagés de son invité. Cole nourrissait une certaine rancune, de la colère même, envers les dieux… toutefois, il paraissait aussi souffrir, alors elle ne pouvait décemment pas le laisser sans secours. Le plus sûr aurait été qu’elle lui vienne en aide elle-même… elle ignorait pourtant si cela était en son pouvoir. Cole se montrait en effet très secret sur ses questionnements. Même celui qu’il finit par lui révéler parut à la déesse n’être qu’une demi-vérité. Il y avait plus.
Par ailleurs, la question qu’il se posait n’avait aucune réponse satisfaisante. « Hum… ça ne va probablement pas vous plaire… j’en suis désolée. Quelque soit leur nature, les créatures ont toutes été créées pour être les serviteurs de leur dieu tutélaire. Du moins était-ce le plan d’origine… beaucoup ont fini par prendre une certaine liberté avec le temps. Quelques créatures sont aussi le fruit de malédictions, mais ce n’est pas très commun dans notre panthéon. Ma famille cherchait plutôt des êtres doués pour accomplir certaines missions. Cerbère, par exemple, gardait la porte des enfers » Hestia soupira et passa la main dans ses cheveux dans un geste qui trahissait plus de malaise que de coquetterie. Elle avait toujours eu ce tic, même au temps de l’Olympe, raison pour laquelle elle gardait les cheveux longs. Ce que ressentait Cole lui semblait légitime : sa famille avait fait naître bien des êtres qu’ils avaient ensuite abandonné lorsque leur mission n’existait plus. Quoique ce ne fusse pas le cas de tous. Elle avait pris l’exemple de Cerbère et, pour autant qu’elle le sache, il était toujours sous les ordres d’Hadès. Mais le gardien des enfers était une exception : des créatures désœuvrées, leur panthéon en avait à la pelle. Il faut dire qu’ils en avaient beaucoup, elle admettait que cela avait joué.
« C’est pour cette raison que je n’en ai jamais créé, je n’ai jamais eu besoin de serviteur : tant que cela ne nécessite pas d’utiliser un ordinateur, je suis capable de me débrouiller seule pour toutes mes tâches » Elle avait nuancé ses propres capacités car, en réalité, depuis qu’elle avait ouvert son temple improvisé après la Grande Révélation, elle avait une assistante humaine. Une sorte de prêtresse qui gérait son culte en se chargeant de la communication via des canaux modernes et un peu de sa comptabilité. Hestia s’appuyait beaucoup sur cette jeune femme, Clara, que Cole avait pu croiser en arrivant. Cela étant dit, en tant que son assistante, elle rémunérée. Cela restait très différent d’une créature, contrainte à la loyauté par sa naissance.
« Quoi que vous pensiez de ce que vous êtes, vous ne devez rien à personne. Le monde a changé. Si vous ne voulez servir personne, aucun dieu ne pourra vous y contraindre » Malgré l’ère des réseaux sociaux et autres moyens de communication, il était devenu très aisé de se fondre parmi les humains car ils avaient envahi la planète. Une créature dont la magie pouvait se dissimuler aux yeux des divins avait ainsi tout loisir de se libérer de ses obligations. Mais Cole devait déjà le savoir, or il cherchait à retrouver ses créateurs… pourquoi ? Cette interrogation restait en suspens dans l’air.
Attrapant son téléphone, elle tapa un sms à Héra en espérant que sa sœur ne l’ait pas bloquée au vu de sa récente mise à l’écart : « Ma sœur, une créature de notre panthéon s’est présentée chez moi. Il s’appelle Cole et a des questions à poser sur sa nature auxquelles je peux difficilement répondre. Je t’envoie ses coordonnées si tu souhaites le joindre. Je t’embrasse, Aylaen ». Elle n’avait pas signé de son nom de déesse car si elle s’était révélée, ce n’était pas encore le cas de sa cadette et on ne sait jamais qui lit nos messages au fond… « Cela vous convient ? » interrogea-t-elle en se tournant vers Cole. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
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La réponse de la déesse était prévisible. Au fond de lui, Cole lui-même le savait. Mais il ne pouvait en être satisfait. Il devait y avoir autre chose. Qui aurait eu besoin de créatures aux jambes de boucs dotées de penchants bien trop critiquables pour l'alcool et le sexe ? Pourquoi les laisser ainsi s'enfoncer dans une réputation si décadente ? S'il s'agissait de serviteurs qu'il leur fallait, il aurait dû y avoir une autre manière de faire les choses. Et maintenant qu'elles étaient faites, était-il vraiment nécessaire de les laisser s'éparpiller ainsi dans la nature, incomprises, y compris par elles-mêmes ? Une nouvelle fois, Cole tut ces pensées. Elles ne faisaient que dévoiler sa colère et son mal-être, ce qui n'était pas nécessaire dans la discussion. Il ne voulait pas qu'après son départ, son interlocutrice renvoie un sms disant qu'il semblait tout de même bien dérangé. Malgré tout, il ne pouvait dissimuler une certaine raideur dans sa posture lorsque ses sentiments refaisaient surface.
Comme il l'avait déjà fait, il tenta de recourir à l'humour pour faire oublier cela.
"Après, était-il vraiment nécessaire qu'il ait trois têtes ? Ce n'est pas vraiment le plus pratique."
Toutefois, plutôt que de rire des ses propres paroles, elles le laissèrent quelques instants songeur. Hestia reprit de son côté, évoquant son propre rapport aux serviteurs. Lui ne pu s'empêcher de se demander comment elle les aurait créés si le besoin s'en était fait ressentir. Pas seulement le physique, mais tout l'ensemble. Il réalisa qu'il avait mal formulé son affirmation. Ce qu'il voulait, c'était comprendre pourquoi il avait été créé comme ça. Cela aurait pu être fait de bien d'autres manières, mais non. C'était cela qu'il voulait qu'ils comprennent.
"A vrai dire, ce sont les particularités le plus compliqué. Pas de servir. Au contraire, si ça peut me donner un but, une véritable raison d'être, je dirais même plutôt que ça ne me pose pas de soucis."
Et c'était d'ailleurs ce qu'il avait trouvé auprès de son employeuse. Une motivation pour ne pas se laisser sombrer. Pour cela, il la servait, oui. Et elle, elle trouvait son intérêt dans cet objectif qu'ils avaient ensemble construit. Mais lui aussi s'y retrouvait, et c'était bien là le plus important. Les grecs n'auraient pas pu lui apporter cela. Il revoyait ses congénères en transe lors de cette fête. S'il était entré au service du même dieu qu'eux, la créature serait seulement retombée dans ses travers. Il revoyait cet homme prendre des cachets. Il n'était pas fiable, et avec lui, Cole se serait tué à petit feu. Il avait trouvé mieux ailleurs, définitivement. Alors, pour servir celle qui l'avait aidé, qui lui avait donné un but, et dans ce même but, il était prêt à se jouer de ses créateurs.
Il se pencha vers le téléphone de la déesse, et parcouru le message du regard. Et il aborda un nouveau sourire.
"C'est parfait. Vous avez parlé d'Héra à l'instant. Le message est-il pour elle ?"
Héra ou Déméter, s'il en croyait les quelques connaissances qu'il pouvait avoir sur le sujet. A moins qu'elle n'appelle toutes les grecques ses sœurs. Qu'importe. Ainsi, il aurait un pied dans le panthéon. Parmi les siens. Même s'il restait curieux de savoir qui il aurait face à lui.
Aylaen Summers
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Groupe : Divinité ● Gréco-Romaine ● Hestia (divinité du foyer et des flammes sacrées) Métier : Autrefois fleuriste dans le 12e arrondissement, elle s'occupe dans son ancienne boutique de son culte en accueillant ses fidèles. Pouvoirs / atouts : Lecture des âmes (empathie) ● Flammes Sacrées (module les flammes sacrées à sa volonté, +1 au dé de ses alliés quand elle les utilise) ● Visions (peut convoquer la vision dans les flammes de tous ceux qu'elle considère comme des membres de sa famille ou des alliés) ● Pouvoir de la famille (+1 pour tous les olympiens présents quand elle utilise ses flammes à des fins offensives en leur présence) ● Vengeance (Son ennemi est frappé de combustion spontanée. Hestia n'a jamais eu souvenir d'utiliser ce pouvoir, elle se réveille de son usage comme d'un sommeil profond. Ce pouvoir nécessite que la cible soit bien définie. Hestia est inconsciente après l'avoir utilisé. Résultat du dé x2 = dégâts faits ) Warning : Accepte : langage cru, violence physique. Tolère : sexe (si contexte cohérent). Messages : 1623 Age : 33 ans Célébrité : Karen Gillan
« Je crois oui » répondit-elle avec sincérité, manquant ainsi la tentative d’humour de Cole. « Il me semble que c’était pour qu’il puisse surveiller de tous les côtés. On avait plusieurs créatures avec ce genre de capacité, le besoin de contrôle de mes frères se retrouvait partout » Et elle était bien placée pour le savoir puisqu’elle aussi ils avaient essayé de la contrôler. Enfin… le pluriel était peut-être abusif. Poséidon était loin d’avoir obtenu d’elle ce qu’il désirait, quant à Hadès, il était le frère qui lui ressemblait le plus de caractère et ne vivait pas sur l’Olympe. En vérité, elle avait surtout été contrôlée par Zeus… et force était de reconnaître qu’en l’absence de ce contrôle, elle s’était retrouvée très démunie. Perdue. Et de l’avis de certains, elle faisait depuis n’importe quoi.
« Et bien… comme vous ne m’avez pas révélé quelles sont vos particularités, je ne peux pas vous répondre » Par ailleurs, même en les connaissant, puisqu’elle ne l’avait pas créé, sa réponse serait forcément plus évasive que s’il s’adressait directement à son dieu tutélaire, quel qu’il fusse. Elle espérait au moins que ce soit l’un des membres de sa famille sympa, et pas un trop caractériel qui n’aurait que faire des états d’âmes de Cole.
« Je l’envoie alors » Hestia passa le pouce sur la fonction « envoyer » de son téléphone et le message partit à l’intention d’Héra. Ce n’est qu’ensuite qu’elle répondit à la question de la créature, posant son regard noisette sur lui avec un sourire un peu mélancolique : « En effet, il s’agit d’Héra. J’ignore où se trouve mon autre sœur, dans l’éther peut-être… Depuis la mort de Zeus, c’est Héra notre reine. La vôtre du moins, puisque moi je suis partie » Néanmoins, elle ne remettait pas en cause la position de sa cadette à la tête de leur panthéon. Elle la soutenait même dans cette position, voyant assez mal les autres tenir ce rôle bien que pour des raisons très diverses. Mais son opinion n’importait plus depuis quelques semaines, depuis que tout le monde savait qu’elle était proche de certains celtes. Sa mise à l’écart devait être officielle maintenant et Hestia le vivait plutôt bien. Après tout, elle connaissait les risques, et pour une déesse aussi empathique qu’elle, être fidèle à ce qu’elle ressentait primait sur tout le reste.
« Mais c’est une bonne reine, elle n’est pas comme la décrivent les légendes. Pas uniquement en tout cas » Et elle n’avait plus de raison d’être jalouse à l’extrême maintenant qu’elle n’était plus mariée : malgré le chagrin de la disparition de son frère, Hestia essayait toujours d’y trouver un peu de consolation. Après tout, Zeus avait été loin d’être parfait. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
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Un hochement de tête amusé, un vague haussement d'épaules. Il n'avait rien à répondre de plus. Cole savait que pour la suite, il lui faudrait rencontrer d'autres dieux. Puisqu'Hestia n'avait pas créé de créature, et qu'elle n'était plus en lien avec sa famille, le message qu'il avait à faire entendre ne lui était pas destiné. Et les réponses qu'elle tentait de lui apporter n'était pas non plus suffisantes. Pour l'heure, Cole n'était pas prêt à s'y ouvrir et encore moins à comprendre. Tout ce qu'il retenait des réponses de la déesse ne faisait que le conforter dans ses points de vue sur l'irresponsabilité des grecs. Le reste n'était pas entendable. Ce n'était pas le bon moment, simplement.
Cole préférait s'entêter dans les projets qu'il avait progressivement construits, avec, en premier lieu, une rencontre avec les dieux de son panthéon. En cela, son interlocutrice avait fait ce qu'elle pouvait. C'était bien assez. Entrer en contact avec Héra, qu'elle qualifiait de reine des grecs, était même idéal. Il sourit, à la fois reconnaissant et intéressé. Grâce à ce lien, il pourrait retrouver les responsables de sa détresse interne et leur faire passer son message. Et au passage, il aurait les moyens de se rendre utile auprès de sa patronne.
"Merci."
Ceci obtenu, il n'avait plus qu'à s'échapper. Oui, cette visite dans la boutique de fleurs s'était montrée fructueuse. Mais d'après Cole, il en avait tiré tout ce qu'il pouvait en tirer. Au delà de cette mise en contact, il se voyait mal rester auprès d'Hestia ou se saisir de la porte ouverte qu'elle lui avait offert. Quelque soit sa gentillesse, une créature de luxure avec une déesse connue pour sa virginité, ce n'était pas le duo le plus conventionnel. Cole doutait qu'elle puisse lui apprendre l'abstinence, d'autant que celle qu'il recherchait ne concernait pas sa sexualité.
Il se redressa dans son fauteuil, prêt à partir. Avant cela, toutefois, il fut rattrapé par la question que son esprit avait tu quelques minutes auparavant. Et cette fois, il la laissa s'échapper, troublé par le discours bienveillant de la déesse à l'égard de sa sœur.
"Pourquoi êtes-vous partie ?"
Il n'avait pu s'empêcher, plus tôt, de penser qu'on l'avait rejetée, chassée pour une quelconque raison dont elle ne semblait leur tenir rigueur. Mais, là, elle lui avançait le contraire. Elle était celle qui avait pris la décision de les quitter. Et ce, malgré l'attachement qu'elle semblait encore ressentir à leur égard. La créature ne comprenait pas vraiment. Il ne pouvait s'empêcher, à nouveau, d'espérer voir dans ce départ la manifestation d'un rejet qui aurait pu s'apparenter au sien. Un rejet de ces dieux insouciants et de leurs manières de faire égoïstes, qui surpassait probablement son amour filial. Peut-être que cette question était, pour Cole, un moyen de plus de se conforter dans ses basses opinions des siens. Il en avait besoin.
Aylaen Summers
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Hestia n’était pas certaine d’avoir bien agi. Grâce à son talent d’empathie, elle sentait la confusion et la colère chez Cole, et il y avait fort à parier que cette dernière fusse dirigée vers ses créateurs. Toutefois, lui refuser l’accès à des réponses serait pire à cet égard : la réalité de ce qu’il imaginait était peut-être totalement à côté, un soulagement par la vérité était encore possible. De toute façon, bien qu’elle n’applique pas ce principe à tous les domaines de son existence, Hestia était plutôt pour l’honnêteté. Quand l’imagination travaillait, les cerveaux montaient le plus souvent des scénarios plus graves que des événements qui n’étaient, par ailleurs, pas toujours très réjouissants. La déesse du foyer sentit aussi qu’il ne resterait pas. Il ne chercherait pas l’asile auprès d’elle. Mais elle n’avait aucun problème avec ça : tout le monde n’était pas fait pour vivre dans un temple de Vesta, même façon XXIe siècle. Ici, on cherchait plutôt le calme et le confort, un cocon douillet et réconfortant mais - elle l’admettait – pas très excitant. Son temple résumait peu ou prou son existence, normal : il était à son image !
Elle le voyait déjà s’en aller et fut surprise qu’il resta, une question fusant presque avec brusquerie tant elle paraissait déconnectée de ce qui l’avait précédé. Elle était néanmoins légitime : ne restait-il pas surprenant que la déesse symbole de la puissance olympienne ait pris le large ? Après quelques secondes où l’interrogation resta suspendue entre eux, le temps pour Hestia de trouver la formulation adéquate, elle dit du ton le plus neutre possible : « J’ai refusé d’être l’ennemie des celtes parce que j’y ai des amis, or notre panthéon leur a déclaré la guerre. Ce n’est pas l’unique raison, mais disons que c’était la plus irrévocable ».
Elle passa en revue les autres raisons avant de les dévoiler, car elle ne pourrait pas toutes les dire. Non qu’elles fussent très secrètes, mais elle ne connaissait pas vraiment Cole, et certaines étaient très personnelles. « Pour ce qui est de mes autres motivations, disons que mes attributions étaient très solitaires. Je suis restée pendant plusieurs millénaires à garder mon foyer pendant que le reste de ma famille vaquait à ses occupations… alors j’ai vu dans la disparition de mon frère l’occasion de vivre autrement… mais comme je l’ai dit, ce n’est pas ce qui a causé mon départ. Héra aurait pu accepté que je change de vie. Là où nous ne pouvions trouver un terrain d’entente, c’était au sujet des celtes. Ceci dit, nous ne sommes pas fâchées… c’est plutôt que nous avons des sentiments sur cette situation qui sont irréconciliables » Les celtes qu’elle appréciait – bien qu’ils ne fussent pas si nombreux – voulaient tuer sa sœur, sa sœur voulait les tuer eux, et Hestia au milieu de tout ceci avait décidé qu’à défaut de les réconcilié, elle n’aiderait aucun camp à se débarrasser de l’autre. Elle aidait toutefois les celtes contre certains dangers, les nordiques en premier lieu, car elle ne pouvait pas se prétendre leur alliée – ou prétendre vouloir changer – si elle restait passive à attendre. Et, en plus, elle n’aimait pas beaucoup ce panthéon. Pas assez pour souhaiter sincèrement leur annihilation à tous, mais suffisamment pour désirer leur mettre des bâtons dans les roues, surtout quand ils avaient Teutatès en ligne de mire. 2981 12289 0
Aylaen "Hestia" Summers
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Cole ne put masquer la déception qui l'envahit face à la réponse de la déesse. Bien qu'il ait eu, auparavant, de quoi s'en douter. La déesse n'avait rien laissé paraître allant dans le sens d'une quelconque colère à l'égard des siens. La question de la créature n'était alors que l'expression de son propre espoir de pouvoir partager ses amers sentiments avec quelqu'un. Quelqu'un d'autre que son employeuse, cela s'entendait. Quelqu'un qui comme lui, aurait été directement victime de l'insouciance extrême des grecs. Et pourtant, ce n'était pas ce qu'il était venu chercher dans cette boutique. Il était venu voir une déesse qui lui permettrait de rejoindre leur panthéon, pas quelqu'un qui mènerait avec lui sa quête revancharde. Et sa porte d'entrée, il l'avait obtenue. C'était bien assez.
Il sourit. Un sourire de façade cette fois, une manière de dire qu'il n'irait pas plus loin. Les explications de la déesse lui étaient suffisantes. Elle n'était pas fâchée, c'était ce qu'il retenait. Et qu'importe les autres raisons, elles ne lui apporteraient rien de plus. Cole n'était pas le genre de personne à vouloir explorer ce qui ne lui rapporterait rien. Il se contenta alors d'un simple hochement de tête, accompagné de quelques mots rapides, terminant ainsi ce pant de la conversation sur lequel il ne pouvait plus miser.
"Je vois."
Ces mots ne reflétaient pourtant pas la réalité. Les conflits entre panthéons ne l'intéressaient que peu. Pour lui ne comptait que sa colère envers ses créateurs, et ce qu'elle pouvait apporter à ceux qui lui étaient proches désormais. Les celtes, pour lui, restaient des êtres lointains, quoiqu'historiquement liés au pays dans lequel il vivait. Qu'importe qu'une guerre les oppose aux grecs, Cole n'en voyait pas les conséquences dans son quotidien. Il restait bien trop pris par ses propres démons pour réussir à envisager le reste du monde. C'était égoïste, mais c'était sa manière de faire. Une technique supplémentaire pour éviter de se laisser submerger.
Cette fois, il se redressa totalement. Et adressa un franc sourire à la déesse, accompagné de remerciements tout aussi sincères. Il avait obtenu ce qu'il voulait. Sa porte d'entrée vers son panthéon était là. C'était désormais tout ce qu'il avait à retenir. Il pouvait tourner une page de plus. Passer à l'objectif suivant. Rencontrer Héra. Enfin, si celle-ci lui acceptait de lui faire un retour, et de le rencontrer. Cole serra le poing, et s'insurgea intérieurement contre cette sombre idée. Il n'était pas question qu'il pense à cela, qu'il se laisse encore miner par des pensées négatives. Il repensa aux paroles d'Hestia, tout en lui adressant un ultime regard avant de s'engouffrer dans l'escalier qui le ramènerait à la boutique et aux rues parisiennes. Selon elle, Héra était une bonne reine. Bien qu'elle ait ses travers, comme tous les autres, elle l'accueillerait, au moins. Cela irait.
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Fais moi une fleur
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