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Teutatès & Mama Quilla

« ETTEGIA DES NERVIENS, RIVIÈRE DU RIEZ-RAOULT PRÈS DE BAVAY, NORD DE FRANCE, 05 JANVIER 2022 »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] J’ai tout ressenti. De la reconnaissance et de la frustration de Morrigan à la colère brûlante de Meduna. Aux vexations des uns, jusqu’aux convictions des autres. Je sais aussi que je peux m’en sortir même en rejoignant les autres, dehors, même en faisant en sorte de faire bonne figure partout, et tout le temps. C’est difficile, avec l’empathie qui me gangrène parfois jusqu’au plus petit cheminement rationnel de mon esprit. Mais c’est comme ça. Je dois continuer. Pour eux tous. Et puis, pour moi. Si je reviens à ma mesure sur le devant de la scène ça ne doit pas être pour rien. Je dois assumer ma position, et ce qu’elle induit. Je dois valider ma propre volonté, et faire en sorte que les choses se passent du mieux possible. Car nous sommes un peuple belliqueux, et querelleur…

Cela ne choquerait personne si une ou deux bagarres éclataient en cours de soirée.

Je ne les esquive pas pour les fuir par lâcheté. Mais je ne suis pas stupide au point de saboter mes propres efforts. J’ai senti la tension chez Meduna, et plus que ça la furie. J’ai aussi senti d’autres émotions complexes à gérer, notamment celles d’un guerrier soit-disant légendaire d’Irlande… Et j’ai par miracle réussi à réunir les deux reines, les amener au bord de la dispute ouverte et je les ai vues du coin de l’œil chercher à boire ensemble et à apaiser les tensions. Jusqu’à maintenant, si je ne réapparais pas, mission accomplie.

C’est presque avec soulagement que je m’éloigne des divins, et que je capte beaucoup moins précisément, de façon plus ténue, plus diffuse. Ca me fait du bien. Beaucoup. Je prends l’air dehors. Et à l’intérieur, je salue les femmes du village qui viennent mettre la main à la pâte, et leurs fils, avec un sourire, une tape sur l’épaule, quelques compliments sincères sur toutes les bonnes odeurs qui s’échappent des cuisines. Le sanglier sera bientôt prêt, dehors. Et tous pourront faire la fête jusqu’à exploser. Moi j’ai encore quelque chose à régler. Une incompréhension qui perdure, une fragilité qui nous fausse tous. Je dois aller voir l’une des premières à avoir cru en moi, et à m’aimer, même si elle gaspilla ce temps passé ensemble en nous leurrant tous les deux sur le sujet. Je sais déjà où elle est. Pas besoin de mes pouvoirs, qui aspirent à moi toute sa froide mélancolie.

Elle est veuve, désormais. Et même si elle m’aime encore, Mama, et bien je la sais touchée par la situation. Morrigan la respecte assez pour ne pas appuyer sur notre relation telle qu’elle était avant que Mama ne nous sauve, et ne se déclare à moi à son tour. Quelle relation, de toute manière ? Nous sommes un duo, des partenaires. Nous nous aimons. Mais par respect pour Mama, et parce que je l’aime aussi, alors nous n’avons pas d’intimité. Je traverse la maison. Vais vers la cheminée. Prends ma pipe. Et un peu de tabac en feuilles écrasées ce matin même. Je la bourre, la cogne, et enflamme le bout, tire un peu dessus avant de sortir pour la démarrer. Et la garde en bouche quand j’arrive dehors. J’ai viré ma veste de costume, n’ai gardé que le gilet par-dessus la chemise. Je ne peux pas m’empêcher de me retrousser les manches, comme pour dégager mes avant-bras en vue d’une bonne bagare…

Mais non. C’est plus par confort. Je vais jusqu’à la salle d’entraînement aménagée dans une ancienne étable. J’ouvre la porte, et la vois là. Haletante, en sueur. Et je sens l’orage qui est le sien, qui n’a rien à envier à l’âme souvent obscurcie de Morrigan

| Tu n’aurais pas dû partir. |

Je pose ma pipe sur une boiserie, près de l’entrée, et me saisis d’une grande épée de bois, à la « lame » épaisse, et lourde.

| Tu sais que je suis sincère. Et Morrigan aussi. Elle t’aime comme une sœur. Et ça n’arrange rien, n’est ce pas ? Mais moi, je vous aime toutes les deux. |

Je me mets en garde, tenant la garde des deux mains. Lame au dessus de ma tête. Et taille de droite à gauche, par le dessus, le dessous, pointe.

| Je veux que nous prenions le temps d’accomplir ensemble notre rituel, Mama, si tu le veux toujours. Nous avons chacun notre pierre à apporter à cet édifice. |

Je me rapproche, dans son dos. Souffle, près de sa nuque, au creux de son oreille. Main sur son épaule, la caressant du pouce.

| Je veux moi aussi te bénir, et bénir Morrigan. Je veux qu’on fasse ça ensemble. Parce que vous comptez pour moi. L’une et l’autre. Et même si c’est la merde, vous comptez plus que tout. |

Sans elles, je serais mort, et notre cause bien vaine.

(c) DΛNDELION

Teutates - Pariah of Tribes
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With your feet on the air and your head on the ground. Try this trick and spin it, yeah. Your head will collapse, and there's nothing in it. And you'll ask yourself. Where is my mind?Tovtatis
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Feat Teutatès

Tu ne devrais pas être ici Teutates. Ta place est avec les tiens et non avec moi Je m’arrête de taper dans le sac de frappe que je stoppe également pour ne pas me le prendre en plein visage. J’essuie mon visage, tout en regardant le Celte à travers le miroir dans lequel il se reflète. S’il affirme que je n’aurais pas dû partir, c’est lui qui, au contraire, ne devrait pas se trouver ici. Il avait réuni une très grande partie de son panthéon pour resserrer les liens et les rangs. Même s’il n’en était plus le souverain puisque désormais la couronne n’était portée que par Meduna, il avait son rôle à jouer. Et pas seulement parce que nous étions sur ses terres. Il restait le Dieu Père et même si cela n’était pas facile pour lui, il restait celui qui était le plus écouté et vers qui les siens se tournaient. Moi… Moi je n’étais qu’une invité, une intruse quelque part. Je n’étais pas Celte et je ne le serais jamais. J’avais mon propre panthéon à fédérer d’ici peu d’ailleurs, mais chaque chose en son temps. J’estimais que je n’avais pas ma place et, de toute façon, les réjouissances n’étaient pas mon fort… Ou du moins pas dans mon état d’esprit actuel. Trop de choses se passaient en moi et je n’étais pas d’humeur.

Posant une pipe en bois il se saisit d’une épée. Il parle et m’arrache d’abord un soupir en guise de réponse. Je le sais cela et cela ne m’aide en rien en effet. Cela ne faisait que soulever des problèmes auxquels il n'avait aucune solution. Et j'étais bien assez perdue pour ne pas en rajouter. Nous en avions parlé et il connaissait ma position. Elle ne changera pas. Quoi qu'il arrive elle restera ainsi. Il se met en garde et je le regarde toujours à travers le miroir. Il évoque le rituel alors qu’il sait déjà ce que j’en pense. N’avais-je pas aposer mon propre sceau plus tôt sur leur front? D’ici peu, lorsque la Lune sera levé, ils en ressentiront les effets. Accomplir les deux leurs dès maintenant ne me posaient pas de problème. Bien au contraire. Au plus vite nous le ferons, au plus vite nous serions “tranquilles”. Mais ce n’était pas que cela qui l’amenait ici sinon il aurait pris avec lui la Morrigan. Il se rapproche alors et je me tends. Je l’écoute mais je m'éloigne légèrement de lui puis lui faire face Ne fais pas ça s'il te plaît. C'était une véritable demande. Je n'étais pas mauvaise ou furieuse non. Mais je ne pouvais pas lui permettre d'être aussi… proche qu'il venait de l'être avec moi. Parce que, comme je venais de lui dire, sa place était avec les siens, auprès de Morrigan. Je n'en éprouvais aucune jalousie. C'était ce qui devait être. J’aimais Morrigan, comme une soeur, une amie proche, une protégée quelque part aussi. Elle était tout cela à mes yeux. Je voulais qu’elle soit heureuse et je savais qu’elle l’était au côté de Teutatès. Je devais avancer de mon côté également même si cela me faisait peur… Mais surtout, je devais me concentrer sur quelque chose de plus important et qui me dépassait : Naya. Pourquoi lui as-tu montré cet endroit ? Comment peux-tu lui accorder une telle confiance? Même si tu lis les âmes, ce lieu, tu en as fait mon foyer Teutates. En lui ouvrant, tu lui enlèves ce côté sécuritaire que je lui trouvais et je t'en veux pour cela. J'étais honnête avec lui. Je l'avais toujours été et je le serai toujours. Même si ces terres étaient les siennes, même si ce n'était pas cohérent, même si c'était injuste, je lui en voulais quand même d'avoir fait cela, sans même m'en parler avant, sans même nous prévenir avec Morrigan. A faire de tels secrets il ne faisait que nuire à notre relation, même si c'était de manière minime. Jamais je n'aurais montré cette maison à un autre inca sans qu'il ne donne son accord. Je le contourne, lui envoi son épée en bois, avant d’en prendre et de me mettre en garde. Tu n’es pas venu ici pour le rituel… Pas totalement en tout cas sinon la Sorcière serait avec toi. Qu’est-ce qui guide les pas du Dieu Père dans cet endroit auprès de la Lune?

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

EN PRESENCE REDUITE (RentréeS à préparer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] )

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« ETTEGIA DES NERVIENS, RIVIÈRE DU RIEZ-RAOULT PRÈS DE BAVAY, NORD DE FRANCE, 05 JANVIER 2022 »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Moi, pas ici ? Avec mes invités ? Je fronce les sourcils.

| Tu es incluse dans les miens, Mama, quoi que tu en penses. |

J'ajoute, soufflant du nez dans un soupir silencieux.

| Et je suis le premier désolé que tu ne le ressentes pas comme ça. |

Cela eut été plus facile sans doute, jadis. La brune est là, à cogner. Et je sens en elle tout le poids de ce qui l'assaille, et de ce qui la touche aussi. Parfois, je sais que notre vieillesse et notre ancienneté dans ce monde nous éloignent du destin des hommes, et de ce que nous sommes tous capables de partager. Jadis, les celtes se faisaient facilement aux divinités des territoires traversés et rencontrés... Pas toujours, évidemment, pour des vues de conquête ou de conversion, mais le tout à l'époque pouvait intégrer ce qu'on appellerait un grand jeu, où l'on avance et où l'on recule, mais avec le respect de l'adversaire, l'amour du vivant et de sa défense. L'émulation par la guerre ou l'intelligence, par la culture, mais jamais la destruction. La fièvre du monde nous a pris jadis toute pondération de ce genre.

Je sens la source de l'émotion de Mama. Une des sources. Car je n'ai pas l'arrogance de penser pouvoir supplanter les plus importantes... Mais je suis la plus proche, la plus prégnante en cet instant précis. Je sens aussi la puissance des émotions qui la lient avec Morrigan, dans les liens d'une forme de sororité qui pourrait être source de bien des réussites et des gloires, si elle n'était pas mâtinée de mes propres échecs et de mes problèmes. Je reste là, pourtant. Je ne bouge pas. Mais n'esquisse pas plus de gestes vers elle.

| Je ne peux pas m'en empêcher. Parce que je ressens ce que tu ressens. Et parce que je ressens ce que je ressens moi-même. |

Et qui complexifie tout. Avant l'éclaircie il faut voir poindre l'orage. Et chez Mama -comme chez bien d'autres- je sais comment le provoquer. C'est aisé, sitôt qu'on en sait la clef.

| Je sais. |

J'ai conscience qu'elle m'en veut ; je ressens sa caresse comme tout le reste.

| Mais si on veut l'emporter, il faut qu'on change. Et quel père serais-je si de mon peuple je ne montrais pas l'exemple par mes propres efforts ? Fais-moi confiance. Et puis, nous pourrons toujours trouver un autre refuge, si celui-ci vient à tomber. Ce ne sera pas la première errance ni la dernière que nous devrons endurer avant la fin. |

C'est fataliste, mais je ne m'en cache pas.

Je me place en garde, devant la beauté qui me tient à distance, et ne lâche pas son regard.

| Je suis venu crever l'abcès, Mama. J'aurais aimé le faire avec Morrigan et toi. Mais nous ne pouvons pas continuer comme cela. Et pourtant, les sentiments ne s'en vont pas ; ils sont un précieux cadeau des Hommes, même quand ils nous torturent et se jouent de nous. |

J'ai un mince sourire, pour moi-même. Avant de me fendre une attaque, visant son épaule d'un coup de taille.

| Je vous aime, toutes les deux. Et je ne sais pas comment le gérer. Je ne veux en choisir ni l'une, ni l'autre, car si je le fais, l'autre en souffrira... Et puisque vous êtes meilleures que vous le pensez, celle que je choisirais serait aussi triste pour l'autre. Quant à moi, je m'en flagellerais pour longtemps, et le regretterais quoiqu'il arrive. Et ce serait le serpent qui se mord la queue, sans fin. |

Je vise le côté de sa cuisse, et cogne plus fort vers son bassin.

| Et pourtant, on ne peut pas continuer comme cela. Je le sens en vous. Ca vous empoisonne autant que moi. |

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Feat Teutatès

Inclus ne veut pas dire appartenant. Et c’est normal. Vous êtes nés dans un même panthéon et ma place, plus tard, sera dans le mien lui dis-je doucement. Je ne rejetais pas les siens. Je ne rejetais pas les celtes. Mais j’étais réaliste. Il le savait tout aussi bien que moi. Je n’étais pas celte, je ne le serai jamais et je ne désirais pas l’être de toute façon. Ils avaient leur propre déesse lunaire pour les aider et illuminer leur nuit. J’étais une pièce rapportée, une valeur ajoutée mais je n’étais pas pas des leurs. J’étais en paix avec cela. Ce n’était pas du rejet ou de la jalousie de ma part. Il le savait plus que quiconque : j’avais une affection particulière pour beaucoup des siens et cela ne changera pas. Mais ma place n’était pas à festoyer alors que lui devrait y être. Je l’interrogeais d’ailleurs sur sa présence ici et je m’éloignais quand il voulut établir un contact physique. Nous en avions déjà parlé et je soupirais à sa réponse. Ce n’était pas simple, oui, cependant je ne comptais pas revenir sur ce que je lui avais dit ni sur ce qui m’animait. J'oriente le sujet vers ce qui me rendait en colère contre lui, c’est à dire la présence d’Hestia. J’avais confiance en lui. Le problème ne se situait pas là. S’il tombe, il impactera les gens qui s’en occupent, pas seulement nous me permis-je de lui dire avant d’ajouter Je te fais pas confiance mais pas à elle. C’est une Grec. Quoi que tu puisses en dire, quoi que tu puisses faire. Si tu te retrouve à attaquer l’un de ses proches elle ne t’aidera pas. Elle ne te protègera pas. A partir de ce moment là, je ne peux pas lui faire confiance. Et tu le sais aussi bien que moi Je lui entière, sans compromis. Il n’y a pas de milieu avec moi, pas demi mesure non plus. Il se met en garde et j’en fais de même. Nous nous mettons à tourner l’un en face de l’autre, marchant de côté pour ne pas se quitter des yeux. Je fronce les sourcils à ses mots et arrête de peu son coup. J’ai failli le manquer avec ce qu’il venait de dire mais mon corps possédait de nombreux réflexes, de meilleurs que ma précédente enveloppe. Marisol savait se battre pour se défendre et se tirer de mauvaises situations. Cela faisait partie de son job de chasseuse de trésors. Il vise ma cuisse et je pare une fois de plus mais il atteint mon bassin. Je lâche un râle de douleur avant de contrattaquer. Je vise d’abord son bras gauche, puis sa jambe droite, tournoyant sur moi même en changeant de cible. Je lui refaisais face et lui lâchais, colérique Alors c’est donc plus simple de nous laisser prendre la responsabilité de cette décision. Il fuyait. Voilà ce qu’il faisait. Je lâchais mon épée en bois par terre et m’approchais de lui Je vais donc le faire. et j’en assumerai les conséquences. Je le retire de l’équation. Ce sera Morrigan. C’est une celte. Elle appartient à ta religion. Tu la connais depuis toujours et elle se tiendra toujours à tes côtés. C’était le choix le plus logique et la Sorcière sera heureuse avec lui et lui avec elle. Je te mets en garde Dieu Père. Brise lui le coeur et c’est moi qui la vengera. C’était une menace oui. La déesse représentait beaucoup à mes yeux et je ne laisserai pas Melvin tout gâcher et lui nuire. Je dois me concentrer sur Naya et nos combats à venir. Je dois ensuite rassembler les miens et relever mon pays, lui permettre de grandir protéger par ses Dieux. Nous sommes amenés à nous séparer alors autant ne pas se lancer dans une aventure qui ne mènera à rien. C’était ce que nous savions depuis le début de toute manière. Tu devrais demander à Morrigan de venir afin de sceller notre rituel. Et ensuite, je te demanderai de me laisser seule. Pas question de flancher et cela allait arriver s’il restait dans les parages. Je devais me mettre en action, et le plus tôt sera le mieu. J’en avais besoin et il pourrait le sentir.

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

EN PRESENCE REDUITE (RentréeS à préparer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] )

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« ETTEGIA DES NERVIENS, RIVIÈRE DU RIEZ-RAOULT PRÈS DE BAVAY, NORD DE FRANCE, 05 JANVIER 2022 »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je comprends ce que me dit l'Inca, mais je veux aussi lui faire se rendre compte que notre monde a changé. Que les peuples qui nous ont fait naître jadis ont changé, eux-aussi, et qu'ils se sont dilués dans d'autres, avec d'autres. Les inimitiés de jadis existent toujours... Mais il n'y a plus que nous pour nous rappeler d'elles. Les humains, eux, sont passés à autre chose. La mémoire a laissé place à l'Histoire, et l'Histoire, aux Mythes. Aujourd'hui, les souffrances de jadis sont simplement cantonnées à ceux qui les ont vécues. Les autres, eux, ne sont plus touchés par ces ombres. Tout cela pour dire que nous ne pouvons plus nous cacher derrière nos appartenances de jadis ; nous sommes un bloc désormais plus qu'un panthéon. Une bulle. Moins tangible qu'attendu, dans laquelle on peut rentrer ou sortir. Mama se retrouve dans cette position. Elle est avec nous. Et je sens pourtant que ça peut être si fragile, soumis aux aléas du cœur comme du reste. Je n'aime pas ce genre de situation. Je suis stratège peut être par nature, mais cette même essence me porte bien trop volontairement aux choses du cœur et de l'âme.

Je comprends ce que l'Inca veut dire. Je temporise. Mais ne dévie pas d'un regard sérieux pour elle.

| J'ai vu dans son âme. Qu'elle voit dans la mienne lui donne aussi un avantage, mais que je tempère. J'ai plus... D'expérience qu'elle des situations dangereuses, et dramatiques. |

Et pour cause... Nous avons des trajectoires diamétralement opposées qui pourtant se rejoignent.

Ce qui peut nous lier, ce sont toutes ces tempêtes qui nous opposent. Et l'orage de Mama qui rejoint celui de Morrigan, plus tôt. Qui me traite de couard, me vilipende. Je ressens autant son tempérament de feu et sa colère qui s'embrase que sa déception, mais elle-même écrasée sous sa colère. Elle se rapproche. Je sens presque la chaleur de ses flammes contre moi. Et elle décide, donc. Morrigan. Je fronce les sourcils. Je lis son âme. Je me concentre sur toutes ses nuances, plutôt que sur mes propres émotions. Je suis devenu bon à ça, au cours des siècles. Je la laisse finir, et j'encaisse tout.

| Naya était en danger hier, déjà. Et Morrigan sera toujours capable de se défendre demain. Crois-tu seulement qu'elle ai besoin de toi pour se venger ? Si je lui cause du tort, réel ou supposé, elle se chargera elle-même de me démolir. |

Et pour cause, nous sommes deux divinités guerrières, mais comment garderais-je le contrôle si je suis possédé de ses émotions à elle, empreinte de folie qu'elle relâche dans une tempête destructrice ? Quel cataclysme y aurait-il si nous rompions ? Je lâche, péremptoire.

| Et toi, Mama, pourquoi fuis-tu? |

Je me rapproche d'elle. Je suis le Juge des Ames, et c'est précisément ce que je suis en train de faire.

| J'étais dans ton cœur, tu sais ? Toutes ces fois où nous sommes allés au restaurant, au cinéma. Entre amis. Et puis, quand nous sommes devenus plus. J'étais plus que jamais en toi quand nous faisions l'amour. |

C'est sa joue que je caresse, que j'effleure du bout des doigts.

| Je n'ai pas le sentiment de trahir Morrigan en faisant ça. |

Je prends sa main, de la mienne encore libre.

| Ce n'était pas escompté ni anticipé, mais je vous aime toutes les deux désormais. Je te veux avec moi, comme je veux Morrigan. Mais comme je l'ai dit, je ne veux pas vous imposer cette forme de... partage ? Alternance ? Je n'en ai pas besoin. |

Je soupire du nez, bouche fermée sous ma barbe.

| Mais je ne veux pas que tu me rejettes comme tu le fais. Pas après tout ce que nous avons vécus. Si tu choisis une autre voie, d'accord. Mais je sentirais si ce n'est pas pour toi. Et je le refuserais tout autant. |

J'ai un mince sourire, pour elle. Sans joie, car tout est compliqué depuis que nous nous sommes retrouvés en première ligne tous les trois, torturés, assassinés, mais ne pouvant compter que sur chacun de nous et sur personne d'autre.

| Parce que je t'aime. J'ai vécu deux mille ans sans compagne durable. Je peux continuer mille de plus, si cette façon de faire ne vous convient pas. Mais je ne veux pas renoncer, ni à l'une, ni à l'autre. C'est vous deux, mon choix. |

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Presq à venir

Je ne réponds rien concernant la grecque. Teutates restera buter sur son idée et moi sur la mienne. Le temps nous dira qui de nous aura tort ou raison mais il connaissait mon point de vue sur ce point là. Je ne l'aiderai pas. Je ne la soutiendrais pas. Elle n'était pas fiable sauf preuve du contraire. Je ne dépenserai ni pouvoir ni temps pour elle. Que les autres le fassent. Ou pas. J'avais déjà donné par le passé avec le Graal qui avait disparu dans la nature d'ailleurs. On ne m'y reprendra pas à deux fois. Je me faisais d'ailleurs la promesse de trouver un nouvel endroit sécurisé. Celui je l'était plus et cela me rendait en colère. Je m'étais attachée à cette maison, à ces terres, à ces gens. Mais Teutates l'avait compromis et je lui en voulait pour cela quand bien même il était plus ici chez lui que moi.

Je lève les yeux au ciel quand il me parle de la sorcière. Ce n'est pas parce qu'elle peut le faire toute seule que je dois pas la protéger ou prendre soin d'elle. Qu'elle soit en pleine possession ou non de ses pouvoirs et sa force, cela ne change rien. Et cela était valable pour lui aussi. Il le savait mieux que quiconque, cette alliance que j'avais avec les Celtes était basée sur ce lien que nous partagions tous les trois, rien de plus, rien de moins. Je m'entendais oui avec certains autres mais ce n'était pas comparable. Et c'est justement parce qu'elle est en danger que je dois la retrouver. C'est ma fille et elle est humaine. Elle est quelque part dehors, peut-être même déjà aux mains de Loki. Je n'ai que trop attendu. Je m'en voulais pour cela. J'avais fait passer les deux Celtes et l'alliance en premier plan. Ma petite, ma toute petite… elle était débrouillarde oui. Elle était forte aussi. Mais elle ne possédait aucun pouvoir, aucune ressource. Si elle avait fuis, si elle se cachait c'est parce qu'elle se savait en danger. Nous l'avions béni l'un et l'autre pour qu'elle puisse le sentir. Elle se cachait pour une bonne raison. Si elle était en sécurité, elle m'aurait attendu chez nous ou chez une de ses copines. Elle aurait donné signe de vie ce qui n'était pas le cas depuis des mois. Mon enveloppe avait enquêté sur elle, poussait par la culpabilité d'avoir causé ma perte. Naya avait masqué ses traces. Maligne petite fille… mais cela étant, je ne savais pas par où commencer. C'est pour cela que je comptais arpenter les rues de Paris d'ici quelques heures. Avec un peu de chance, je la trouverai. L'espoir fait vivre et j'avais besoin de me raccrocher à cela. Et si cela ne marchait pas, j'avais un plan de secours. En attendant, nous avions encore quelques problèmes à régler… puis nous devions finir par sceller notre pacte. Je fais le choix que le Dieu est incapable de faire. Il faut bien que l'un de nous le fasse car à continuer ainsi, nous ne ferions que nous détruire à petits feux. Je suis en colère, en colère qu'il me laisse porter cette décision qui aurait dû venir de lui… Une décision qu'il n'accepte pas. Il ne m'écoute pas vraiment. Il se base sur les émotions ou du moins une partie. Je n'aime pas ça. Je sais que cela fait partie de sa nature mais je ne voulais pas de cela entre nous. Je recule de plusieurs pas, serre les poings.Non. Arrête. Je te l'ai déjà dis par le passé. Et cela ne changera pas. Il n'est pas question du passé ici. Est-ce que j'ai de l'affection pour toi? Oui c'est certain. Mais cela ne suffit pas, pas dans cette situation. Je croise les bras, mais ne le quitte pas des yeux. Oui, je ne m'en étais pas rendue compte mais je commençais à tomber amoureuse de lui. C'était doux, facile entre nous. Aucune attente, simplement le plaisir d'être l'un avec l'autre. Il s'était fait une place dans ma vie, dans mon cœur. Et ensuite il était revenu avec Morrigan. J'aime Morrigan, comme une sœur, une amie. Je ne la verrais jamais autrement. Je lui parlais en toute franchise. Je ne la voyais pas une seule minute comme une amante et cela ne changerait pas. Choisir c'est renoncer. Ne pas le faire c'est renoncer à minima à moi. Tu ne peux pas tout avoir Teutates. Je ne me prononçais pas concernant la sorcière Je suis la lune. Entière dans tout ce que je fais. Il n'y a pas de demi mesure. Et j'en attends de même. Pas de compromis. Encore moins sur les questions de coeur et d'amour. Je ne serai jamais dans une relation à trois. Jamais. Je refusais net. Et rien ne pourrait me faire changer d'avis. Je ne te rejette pas. Mais je refuse ce que tu proposes. Cela ne me convient pas. Tu dois y réfléchir sérieusement ou alors accepter ma décision. Et en attendant, je considère que tu ne me choisis pas et avancerai de mon côté. Je n'attendrai pas. Je me tiendrais toujours à tes côtés, amante ou amie. Avant que cela ne nous blesse trop les uns et les autres il fallait mettre fin à cette situation. Je ne chercherai pas à remplacer Inti ni Teutates. Non. Mais je ne passerai pas non plus à côté de quelque chose si cela se présenter… Ce qui risquait, de toute façon, de ne pas se présenter tout de suite. Ce n'était pas ma priorité et j'avais beaucoup d'autres choses en tête. Vas chercher Morrigan et scellons notre pacte. Cette nuit je dois régner sur Paris. Je n'en dirais pas plus. Je n'en avais pas l'envie et je ressentais le besoin d'être seule pour chercher ma fille. Maintenant que les Celtes avaient un plan de bataille et s'est réuni autour de leur reine et du Dieu Père, je devais aussi penser à moi, mes volontés et mes projets. Je serai toujours un soutien pour eux mais Naya redevenait ma priorité. Ensuite, ensuite j'irais trouver les miens et je les rassemblerai sous mon astre.

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

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Teutatès & Mama Quilla

« ETTEGIA DES NERVIENS, RIVIÈRE DU RIEZ-RAOULT PRÈS DE BAVAY, NORD DE FRANCE, 05 JANVIER 2022 »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je suis perdu. Je sais que je dois prendre une décision, mais j’ai du mal à admettre que celle que je prends soit la meilleure pour tout le monde. Je sais que je me trompe. Que je peux me tromper, en tout cas. Je sais aussi que je n’ai pas la main sur leurs désirs, à l’une comme à l’autre, mais que je me retrouve entre les deux comme un con, surpris à les aimer l’une comme l’autre pour des raisons différentes. Je sais que l’entre-deux n’arrange personne. Mais je sais aussi que je ne me vois pas procéder autrement. Comment pourrais-je en accepter une pour rejeter l’autre, qui n’aura rien mérité de cela ? Ce ne serait pas très juste. Et je suis sensé être l’incarnation antique de la justice de mon peuple. Tout cela m’agace et me frustre, parce que je n’ai rien demandé de tout cela. Au départ, Morrigan n’est qu’une sœur d’armes que les circonstances de notre combat commun nous ont rapprochés. Et Mama ne m’a jamais considéré que comme un ami avant que je ne sois plus aussi accessible qu’à l’époque de notre rencontre.

Je m’amuse, un brin seulement, de la sororité dont fait preuve Mama à propos de Morrigan.

| Oui, d’accord, mais je te semble être vraiment le genre de Dieu dont on doit se protéger ? |

La question est sincère, presque neutre, mais pour moi la réponse signifie forcément beaucoup. Je sais aussi qu’elle peut me blesser, sans que cela ai pourtant une importance significative, comment je le prends. Somme toute il y a du travail à accomplir sur l’égo divin, mais ce n’est sans doute pas le moment. Pour le reste, je sens sa culpabilité. Je me rapproche, la prends par la main.

| Laisse-moi t’aider. Je l’ai bénie. Elle est aussi ma responsabilité. |

Et aussi, je la connais bien. Mieux qu’elle, peut être, pour avoir déjà sondé son âme. Mais je ne suis ni fou ni stupide, en tout cas pas ce soir. Et je sais que tout ce que je pourrais dire ou faire serait mal interprété sans raison aucune. Pour le moment, Naya ne reste qu’une parenthèse. Elle ne le mérite pas, mais au regard de notre conversation et des tourments que je ressens dans l’âme de Marisol, je dois d’abord faire du ménage sur le champ de bataille qu’est devenu notre relation avant d’envisager faire quelque chose de plus important encore. C’est presque devenu une situation qui nous parasite, chacun de nous, sans nous laisser de répit. Nous devons trouver un arrangement, un compromis. Alors, j’ai des idées, des pistes. Mais mes pouvoirs m’inclinent à trop de compréhension de l’une comme de l’autre, tandis qu’elles-mêmes ne sont pas les femmes les plus simples du monde à manœuvrer. Je la toise, sévèrement.

| De l’affection ? Arrête de te mentir à toi-même, Mama. Et surtout parce que tu as peur. |

Je dois lâcher sa main quand elle croise les bras, mais je reste là, juste devant elle.

| Je ne te demande pas de l’aimer autrement. Je ne te demande pas de me divertir avec elle. |

Je continue d’accrocher son regard, lutte entre deux volontés, entre deux déterminations brutes, et féroces. Pour le reste, je le conçois. Pour le reste, elle souffle le chaud et le froid. Amante ou amie. Mais quoi alors, je dois renoncer ou choisir, ou les deux ? Je m’agace, me frustre.

| La peste soit des femmes et de tous leurs mystères ! Comment crois-tu que nous pouvons avancer de la sorte ? |

Je le ressens en elle, mais elle me doit plus que ça.

| Je lis en toi, Mama. Mais j’ai besoin, et toi plus encore, de l’exprimer à voix haute. Qu’est-ce que toi, tu désires vraiment ? Sois honnête et sincère comme je l’ai été, et cesse de te cacher dans l’ombre, et de te parer du masque du sacrifice. Personne ne te demande de te mettre en retrait ! |

Je me rapproche, encore.

| Dis-moi ce que tu attends de moi. Dis-moi de quoi tu rêves. Mets des mots sur ces émotions que tu éprouves. Dis-moi, Mama. |

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Feat Teutatès

Tu es un homme. lui répondis-je lorsqu’il me demanda s’il était le genre de divin dont on devait se protéger. J’étais la déesse des femmes. Je connaissais les ravages que faisaient la gente masculine à celle que je protégeais. Peu importe qu’il montre pate blanche à chaque instant. Il était un homme et j’aurais toujours un brin de méfiance à son égard, toujours. Cela faisait partie de ma nature profonde et l’évolution de ce monde que faisait que me prouver que j’avais raison. J’ai foi en lui. Je lui fais confiance, au point de mettre ma vie entre ces mains. Mais pour les questions de cœur et d’âme, je ne pouvais pas oublier sa nature profonde, pas alors même qu’il me demandait d’accepter ce qui était pour moi inacceptable. Je secoue la tête à sa proposition. Je sais et je te serais toujours redevable de cela mais tu ne le peux pas… Ou plutôt tu ne le peux plus. Je ne peux pas me permettre d’être vue avec toi, pas après que tu es dévoilé à tous que tu es Teutatès. Si elle n’est pas entre leur griffe, je ne veux pas mettre Naya plus en danger qu’elle ne l’est. Je ne lui fais aucun reproche. Je ne le rejette pas, mais je ne peux pas accepter son offre pour autant. Nous avions besoin de faire preuve de prudence et de discrétion et il ne pouvait pas le faire, pas alors que son nouveau visage était connu désormais. Je ne lui reprochais pas son acte. Je ne lui reprochais pas d’avoir agi comme il l’avait fait. Mais je ne pouvais plus lui demander de m’accompagner pour retrouver ma fille dans les rues de Paris.

Nous revenons au coeur même de cette problématique qui est la nôtre. Je soupire et me pince l’arrête du nez avant de m’asseoir sur les tapis posés au sol. Je me sens fatiguée tout à coup, harassée par toute cette situation qui n’est qu’un sac de noeud dont je n’arrivais pas à trouver le départ et la fin. J’étais incapable de le démêler alors à défaut d’y arriver autant le laisser de côté et me retirer de l’équation. Les choses étaient bien plus simples. Il s’insurge, comme je le fais moi même. Ce n’est confortable pour personne et c’est pour cela que nous devons mettre fin à tout ca, avant que cela finisse par nous détruire tous les trois. Je claque ma langue contre mon palais, agacée. La peste soit les hommes qui veulent tout. lui répondis-je d’abord en reprenant certains de ses mots avant d’ajouter, le regardant par le bas, les jambes tendus devant moi que j’étirais Que veux-tu entendre Teutatès que tu ne sais déjà puisque tu sondes mes sentiments? Que veux-tu que je te dise que tu ne sais déjà? Je suis angoissée, terrifiée vis à vis de Naya. Je suis en colère, parce que tu demandes bien trop et revient sur un sujet que j’ai déjà abordé avec toi. Je suis fatiguée parce que tu ne prends pas de décision. Je suis sur les nerfs parce que tout cela, c’est plus que pesant. Je me sens coupable, parce qu’Inti est mort à cause de moi et que rien ne pourra le ramener, rien ni personne, et cela peut importe toute la volonté que je pourrais mettre dans ce projet. Cela me rend furieuse et désespérément triste Nous étions les deux faces d’une même pièce et sans lui, je ressentais comme un grand vide, un grand trou Je me sens impuissante et je déteste devoir tout recommencer à zéro, dans ce corps que j’apprivoise tout juste. Ma vie d’avant me manque et parfois en me réveillant j’oublie qu’elle n’existe plus, l’espace de quelques secondes avant que la réalité de me rattrape. Je me sens coupable aussi parce que c’est moi qui nous ai entrainé tous les trois dans l’éther. J’ai des envies de revanche et de vengeance à l’égard des nordiques et des monothéistes et je veux les voir décimer tous autant qu’ils sont. Je me sens seule comme jamais encore je ne l’ai été. Naya n’est pas là. Inti n’est plus. Et toi, tu appartiens à un panthéon qui n’est pas le mien. Tu as une affection certaine pour Morrigan. Je ne veux pas me mettre en travers de votre route, de votre destinée. Vous êtes les deux dernières personnes qui me restent à l’heure actuelle, en qui je peux me fier les yeux fermés, et en qui j’ai pleinement confiance. Tout ça, ça m’angoisse parce que si les choses continuent, je risque de vous perdre l’un ou l’autre, voir les deux. Morrigan n’est pas revenue Teutatès. Elle n’est pas revenue lorsque son âme s’est échappée de l’Ether. je lui en voulais encore pour cela, et je prenais cela contre moi, un rappel que cette situation était de ma faute. Cela m’avait, quelque part, mise une sacré claque de la savoir de nouveau sur terre sans pour autant qu’elle vienne nous trouver. Je n’attends rien de toi si ce n’est que tu ne m’abandonnes pas. Amis ou amants, cela n’a, au fond, aucune importance. Je n’ai plus Inti qui m’attend quelque part. Je n’ai jamais été seule et cette solitude me terrifie bien plus que tous nos ennemis. Morrigan, Naya et toi êtes tout ce qui me reste. Je ne gâcherai pas tout pour des broutilles, pour des égos mal placés ou démesurés. Je peux supporter te voir avec la Sorcière. Je l’ai déjà fait par le passé. J’ai accepté cette situation même si cela m’en a couté. Je préfère cela à ne plus vous voir l’un ou l’autre.

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

EN PRESENCE REDUITE (RentréeS à préparer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] )

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Un homme ? Je fronce les sourcils. Ben oui, j'en suis un. Ah mais putain, c'est pour ça qu'elle se défie de moi, et parle de protéger Morrigan ? J'ai du mal à comprendre, et c'est même un peu frustrant, un peu vexant. Je ne veux pas avoir à choisir et encore moins à soutenir le fait que je ferais du mal à l'une ou l'autre des divines que je reconnais comme mes compagnes... Je trouve ça injuste, mais je sais aussi que nous ne sommes pas des mortels. Nous avons nos rôles divins. Nous avons tout ce qu'on doit faire pour exister. Tout ce que nous avons pour légitimer notre existence. Mais je n'ai pas envie de ressentir ça chez Mama. Parce que je n'ai rien fait pour le mériter. Parce que tout est compliqué. Parce que j'ai beaucoup donné. Pour elle, pour sa fille. Pour Morrigan, aussi. Elle l'a bien vu.

| Je ne mérite pas ça. |

Alors je le dis. Je ne vais pas en mourir, je ne suis pas fondamentalement vexé. Mais je dois le dire. Parce que j'ai toujours été honnête avec Mama. Comme ce soir. Je n’ai jamais triché. Jamais menti. Ca ne me conviendrait pas de le faire. A elle non plus. Elle le sentirait. Je baisse la tête, à ses mots ; je comprends aussi que ma position rend notre relation assez...

Compliquée. Et c'est sans doute un sacré euphémisme.

| Je comprends. |

Et c'est sûr que ça ne nous permet pas de bien bosser, que mon visage soit désormais connu.

| Je suis désolé. Mais il se passait quelque chose. Je devais agir. Je ne l'ai pas fait... Pas seulement... Par égo. Je veux dire, il faut bien que quelqu'un leur dise merde non, à l'Unique et aux autres non ? Sinon ça n'en finira jamais. Et mes pouvoirs... Tu sais qu'ils me soufflent ce qu'il se passe, dans le cœur des gens. |

Je n'essaie pas de me dédouaner. J'essaie de lui expliquer ce que j'ai fait, pourquoi je l'ai fait. Mais je comprends que Teutatès... Ce n'est pas le compagnon le plus simple à gérer. Je m'en veux de ça. Parce que ça rajoute une couche de complexité à tout le reste, une complexité dont on n'a pas besoin. Je me rends bien compte de la difficulté de la chose. Je me rends compte que je gâche beaucoup de choses... Ca a toujours été comme ça. Ce n'est pas m'affliger, mais mes capacités m'inclinent toujours à tout comprendre, de tout le monde. Et dilué dans les émotions de chacun, de me retrouver en position de ne pouvoir défendre personne à trop disperser mes efforts. C'est toujours le reste.

J'écoute tout le vibrant plaidoyer de Mama. Je ressens tout, de A à Z. De sa tristesse à sa frustration, de son affection à son amour. Je ressens tout, et je n'oublie rien. Je comprends aussi que ma situation -et ma reconnaissance publique- m'entraîne forcément dans une direction qui m'éloigne de Mama, là où Morrigan ne fait que peu de cas de son identité publique. Je n'ai aucune envie de dire adieu à Mama, pourtant. Je n'ai aucune envie de me voir m'éloigner. Pourtant, est-ce que j'arriverais à vivre avec l'une, en sachant ce que ressentirait l'autre ? Je suis perdu. De toute ma longue existence, je n'ai jamais été vraiment dans ce cas de figure car par le passé j'ai toujours eu une vie de liberté, une intimité instable et pourtant unique. Quand elle ne fut pas le cas, avec Meduna, et bien... la distance préserve beaucoup de choses.

Du moins est-ce ce que j'ai cru naïvement à l'époque.

| Je comprends tout ce que tu me dis. Entretenir une relation n'est peut être pas le meilleur moment. Tu as perdu ton mari. Et ta fille. Et non, nous ne sommes pas morts, nous, à cause de toi. Morrigan a changé, oui. Mais je te rappelle qu'elle le fera encore. Parce que telle est sa nature versatile ; l'irlandaise est folle à lier. |

Ce n'est pas pour ça que je l'aime, mais sa nature a ça de réjouissant. Je soupire, sous ma barbe. Longuement. Enlace doucement Mama, tendrement contre moi. J'embrasse son cuir chevelu.

| Tu n'es pas seule, Mama. J'étais là hier, je suis là aujourd'hui, et je serais encore là demain. Je vais parler à Morrigan. Voir comment elle, elle voit les choses. Quant à ce que je disais plus tôt... Je veux dire, je ne voulais pas te manquer de respect. Je me dis juste que nous sommes tous vieux, maintenant. Que nous mourrons probablement de notre Mort Véritable. Alors, à quoi bon se tenir de carcans inventés par les générations qui ont suivi notre avénement en ce monde ? Mais c'était peut être bête. A mon époque, tout paraissait plus simple. Mais tu es peut être la voix de la raison, Mama. |

Je continue de la serrer, la faisant très doucement balloter de gauche à droite, puis en sens inverse.

| Je veux continuer, avec toi ou avec elle. Amis, si pas amants. Est-ce que tu es d'accord? |

Je relève ses yeux vers les miens, mains sur ses joues désormais.

| Est-ce que ta conscience l'est? |

Sinon, je le sentirais.

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Feat Teutatès

Je ne reproche pas à Teutatès la manière dont il agit à Paris. Ou plutôt, je ne lui reproche plus. Je sais pourquoi il a fait cela et il n’a de compte à rendre à personne, pas même à moi. Seulement, cela ne lui permettait plus de m’aider à retrouver Naya. Ce n’était pas dirigé contre lui mais je me devais d’user de prudence à ce sujet là et il était trop connu, dévoilé de nos ennemis. Je ne pouvais pas prendre ce risque. Pas tout ce suite en tout cas. Je devais chercher d’abord par mes propres moyens et ensuite, si vraiment cela ne fonctionnait pas, alors je ferais appel à lui. Je ne le rejetait pas, comme je lui faisais comprendre mais je me devais de faire ce qui était le mieux pour ma fille. Quoi qu’il puisse arriver, quelques soient les choix qu’elle pourrait prendre, Naya était ma petite fille et le restera à jamais.

Nous laissons ce sujet de côté pour parler de ce qui nous lie l’un à l’autre, ou plutôt de l’évolution de ce lien entre nous qu’il aimerait. Je ne peux pas. Je ne peux pas accepter ce qu’il désire… Ou du moins de la manière dont il envisage les choses. Je suis vieille et étais ancrée en moi des principes, des valeurs sur lesquelles je ne reviendrais jamais. J’avais évolué avec les siècles et des sociétés oui, mais sur certains point, absolument pas. Et je ne le ferai pas, pas même pour lui. c’était, tout simplement inconcevable. Que les autres fassent comme ils l’entendent, je ne serai jamais de ce genre là. Je lui livrais mes pensées, mes sentiments même s’il les connaissait déjà. Son pouvoir était à la fois un don et une plaie, à la fois beau et… Irrespectueux. Qu’importe. Je n’avais, de toute façon, rien à lui cacher. Il n’y aura jamais de bons moments. Pas dans nos existences lui répondis-je dans un premier temps avant de continuer. Morrigan est folle mais nous arrivons, à nous deux, à stabiliser son état. Nous pouvons la guérir, si nous faisons front ensembles… Et non si nous nous divisons. De cela j’en étais persuadée. Elle était à un stade de sa vie où elle avait besoin de Teutatès et de moi pour rester ancrer dans la réalité et garder pied avec le monde actuel. Je pouvais soulager ses maux et Teutatès les comprendre. Je ne fuis pas le contact du celte. Il m’enlace et je lui rend cette étreinte en passant mes bras autour de son corps. Je… J’aimerais te croire mais je vais avoir besoin de toi pour m’en persuader. J’ai vécu si longtemps seule et… Regarde, regarde toutes les personnes qui ont répondu à ton appel ce soir. Tu le sais aussi bien que moi : c’est moi qui ait besoin de Morrigan et toi, et non vous qui avaient besoin de moi. Telle était la réalité telle que je la voyais. Amis, ou amants qu’importe. Tant que nous sommes tous les trois, le reste n’a que peu d’importance. Oui. Oui ma conscience était d’accord. Je préférais les garder à mes côtés en tant qu’ami que de ne plus les avoir du tout dans mon existence. Je savais que je serai heureuse pour eux, que je ne me battrais pas pour attirer Teutatès dans mes rayons et non pas vers la sorcière. Je ne voulais pas nous diviser mais nous unir. Laisser de côté mes sentiments pas toujours juste amicaux avec le celte n’était pas un prix très élevé à payer pour cela. Scellons notre pacte et rejoins tes invités Teutatès. Va chercher Morrigan le temps que je range tout mon bazar.

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

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« ETTEGIA DES NERVIENS, RIVIÈRE DU RIEZ-RAOULT PRÈS DE BAVAY, NORD DE FRANCE, 05 JANVIER 2022 »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il n’est pas question de haïr mes propres pouvoirs, de les détester pour ce qu’ils sont, pour ce qu’ils m’apportent. Ce serait facile. Et très humain, aussi. Mais je ne rejette pas mes capacités, je ne rechigne pas à ma propre puissance. Il est encore temps d’avancer, évidemment. Il est encore temps d’aller plus loin, et de réparer certaines erreurs parmi celles qui auront été commises dans un moment si lointain que les témoins directs de cette affaire sont morts depuis longtemps. Je sais que je dois vivre avec eux, et pour l’éternité que l’on m’aurait donnée. Je ne sais pas jusqu’à quand ça durera, en réalité. Notre éternité à nous autres, divins par essence plus que par nature, est conditionnée à notre propension à recevoir les coups. C’est aussi et surtout notre habileté à éviter tout ce qui peut nous engager à nous faire nous-mêmes sauter le caisson qui nous rapproche le plus de l’éternel, de la boucle qui jamais ne se rétracte ou n’oblige vers une fin prématurée.

Je comprends la langueur morbide et nostalgique, désespérante, de Mama. Elle aussi a été marquée par les images. Et elle, contrairement à moi, a vu son compagnon de toujours mourir, sans pourtant être là pour lui dans ses ultimes moments.

| Tu as raison. Nous n’avons pas été créés pour une forme de bonheur ou de satiété. Le devoir est éternel ; il n’y a que notre mort qui y met fin. |

Notre mort ou celle de nos fidèles, peu importe au fond dans quel ordre ça survient, le fait est que ça doit venir pour qu’on le subisse pour de vrai. Je hoche la tête, pour le reste. Caresse l’avant bras de Mama Quilla du bout des doigts, descends jusque sa main que je saisis à son tour, caresse du pouce.

| Et qui nous réparera, nous ? |

Parce que l’Irlandaise n’est clairement pas la seule abîmée. A-t-elle concrètement essayé d’attenter à son existence ? Farouche, déterminée, elle a toujours rué en tous sens, avec toute la force du diable, pour s’éviter pareil destin. Quant à moi… Et à Mama… La situation est différente. Plus forts car plus stables. Mais les colosses de jadis, d’airain, ont laissé la place à des individus brisés, dont la conscience divine n’est plus qu’une flammèche et certainement plus l’immense brasier des temps anciens. Je souffle, contre elle alors que nous sommes si proches.

| C’est moi qui lit dans les âmes. Pas toi. Toi, tu dois te convaincre de la véracité de ce que nous éprouvons. Et tu me connais assez pour savoir que je place autant d’importance dans ton existence, et de confiance en tes capacités, qu’en celles de tous ceux qui sont nés des mêmes peuples que les miens. |

J’embrasse son cuir chevelu.

| Je te veux, Mama. Je te désire encore, évidemment. Je suis prêt à endurer la difficulté de cette situation puisqu’il n’y a pas de solutions qui nous agréent tous. Mais le choix de te mettre en retrait, c’est toi et toi seule qui le fait. |

Je la relâche. Alors, amitié profonde et sincère, et relents d’autre chose qu’il nous faudra calmer ; je suis à court de solutions. Je secoue la tête pour le reste, en m’éloignant.

| Non. Sans accord pérenne entre tous, sans paix entre nos sentiments respectifs, il ne peut pas y avoir de pacte. Nous devons fonctionner comme un triangle de pouvoir. Pas comme une porte à deux entrées, une pour toi, une pour elle. |

Dernier regard, mince sourire pas déçu, mais pas en joie.

| Vas te coucher, ou vas faire la fête, mais ne reste pas seule, Mama. |

Et moi d’aller retrouver mon propre lit, les vagues épuisantes des émotions des autres, et le fracas étouffé par la nage du froid qui me guette depuis deux siècles.

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Feat Teutatès

Je soupire. Nous ne pouvions pas avancer plus que ce soir. Teutatès, s'il ne pouvait pas choisir, devrait se contenter alors de ma propre décision. Je me savais incapable d'accepter ce que lui aimerait. Je n'avais pas été créée, faite ainsi. Je ne le jugeais pas, mais je n'irais pas dans son sens pour autant. Il connaissait mon point de vue sur ce point-là. Libre à lui d'agir en conséquence. Ou de ne rien faire. Tout cela reposait entre ses mains. C'était à lui de faire le point avec ce qu'il ressentait, que ce soit pour Morrigan ou pour moi. Il caresse mon avant-bras et je le regarde. C'est là l'apanage des dieux... Nous sommes là pour guider les humains... Et arriver à vivre avec ces émotions qu'ils ont voulues que nous ayons. Ce n'était pas facile, mais tel était notre fardeau. Nous veillons sur des êtres, mais personne ne veillait sur nous. Ou plutôt nous devions, entre membres d'un même panthéon, veiller les uns sur les autres. Les Celtes y arrivaient avec brio et je prenais conscience du manque des miens. Je devais les retrouver, les rassembler. Ensembles, nous étions plus forts que séparés... Même si cela signifiait qu'à terme, je ne me teindrais plus au côté du Dieu Père ni de la Sorcière. Je fuyais, quelque part, les responsabilités incas qui étaient les miennes. Encore un peu avant de devoir les assumer comme j'aurai dû le faire depuis longtemps maintenant. Inti n'était plus là pour les guider. Cette place me revenait. Mon fardeau. Un autre parmi tous ceux que je portais.

Ce que me dit Teutatès ne m'aide pas et il le sait très bien. Il reporte la décision sur mes épaules, et je lui en veux pour cela. Parce que c'est à cause de son non-choix que je dois le faire. Ce n'est pas juste de sa part de me rendre seule responsable. Cette situation, il en est l'investigateur, la source. Il n'a rien à proposer qui soit acceptable par tous les autres. Qu'importe. J'étais capable d'assumer ma décision et ses répercussions. Je ne réponds rien. Il n'y a rien de plus à rajouter. Il embrasse mes cheveux puis s'écarte. Je ne bouge pas, je le regarde simplement. Pour le reste par contre, je secoue la tête et fronce les sourcils. Tu te fiches de moi? Lui dis-je comme je le pensais. Je m'avance et me place juste devant lui, colérique. Je suis la lune, entière dans tous les aspects de ma vie y compris la colère... Surtout la colère ai-je envie de dire. Nous avons déclaré devant tous que nous formions un trio et tu veux déjà revenir dessus ? Je ne te savais pas menteur? Et tout cela pour quoi? Parce que tu n'as aucune autre solution que celle que je t'ai proposé et que tu as accepté? C'était déjà le cas précédemment Teutatès. Si tu ne veux plus te lier à moi, dit-le ouvertement et ne te cache pas derrière ce genre de... Conneries. Je pense que je mérite mieux que cela. Tu ne veux pas que nous partagions un pacte? Très bien. Je pose ma main sur la marque que j'ai faite plus tôt dans la soirée sur son front et appuie dessus pour l'effacer. Cela laisse une trace mais mon symbole n'est désormais plus visible. Je m'écarte pour ramasser mes affaires. Je vais ranger, et je m'en irai demain après avoir vu Meduna. Tu n'auras qu'à demander à Morrigan de m'appeler s'il y a besoin de mon aide. Furieuse, je le suis et pas qu'un peu. Je prends cela comme un rejet lié à un caprice. Oui un caprice d'Homme qui, s'il ne peut pas obtenir ce qu'il désire, n'en fait qu'à sa tête sur le reste.

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Alors alors alors?

Mama Quilla ☽J'ai plus envie d'te dire au revoir, les yeux mouillés sur le quai. Partir encore sans le vouloir, les valises remplies de regrets... C'est pas la vie qu'on s'est promis, c'était nous deux, le reste tant pis. Non c'est pas la vie, les interdits, j'veux que nous deux, à l'infini. Alors alors alors, c'est toi et moi ou on laisse tomber? On fait quoi? Alors alors alors, j'veux qu'tu le dises sans le demander. Cent fois j'ai bien dû faire le tour de la terre, quelqu'un qui te ressemble, non, j'ai pas trouvé... Dis moi, alors alors alors. C'est toi et moi ou on laisse tomber?

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