Groupe : Créature, Panthéon Slave Métier : Tueur à Gages Pouvoirs / atouts : Force Surhumaine / Régénération / Hypnose Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe &/ou violences sexuelles Messages : 341 Age : 238 ans Célébrité : Boyd Holbrook
Sujet: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Mer 2 Aoû - 15:34
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La Grande Bataille. Celle attendue par l'Empereur, depuis des mois. Celle pour laquelle les armées de l'Empire se sont préparées, ont été bousculées par la coalition. Ils sont d'abord venus par le sud, par Wachau et Lierbertwolkwitz. Les autrichiens, de Swharzenberg. Ensuite, les prussiens au nord, sous Blücher, en direction de Lindenthal et Wiederitzsch. La rumeur court. C'est toute l'Europe qui se présente aux portes de ce qu'il reste du Royaume de Saxe. Le Roi Friedrich apparaît serein, aux côtés de l'Empereur. Les Français sont nombreux. Il y a là les polonais aussi, les wurtemburgeois, les westphaliens, les bavarois, et les badois. Il y a les hollandais et les croates, les italiens et les suisses. Tout l'Empire, rassemblé sous la bannière à damier bleu, blanc, rouge, de l'Empereur et de la France. Le canon tonne, toute la journée durant. Sur les hauteurs, au loin, on voit les manoirs et l'arrière-pays ravagé par l'armée coalisée qui se rassemble. Plus grande bataille de ce monde, disent les cantiniers et ceux qui déjà, voient les blessés affluer. La rive nord est perdue Wachau et Libertwolkwitz aussi. Ney et Marmont recule. Le 17, tout le monde vit dans l'attente des derniers renforts que l'on doit recevoir. Les russes arrivent, au sud. Les autrichiens se renforcent. L'armée de Silésie arrive, aussi, et les suédois de Bernadotte. Nous sommes encerclés. Maintenant, il faut vaincre ou mourir. Le canon reprend.
Les rumeurs de défection se multiplient. Les wurtemburgeois d'abord. Les badois, ensuite. Au petit matin du 18, c'est déconfits que nous apercevons toute une brigade saxonne sous Lindenau et la division d'infanterie Von Ryssel qui trahissent le Roi, et passent à l'ennemi pour arborer des drapeaux prussiens.
Le canon tonne. Des milliers de pièces qui rugissent. Les boulets fusent et sifflent, lacèrent les rangs serrés de dizaines de milliers d'hommes. Les russes enfoncent l'infanterie de Lecoq. Les autrichiens suivent. Ce sont trente mille hommes qui marchent sur Probstheida, drapeaux au vent. Au pas de l'oie, à la russe. Ces kalmouks ivres morts marchent, baionnettes au canon, fusils à l'épaule, leurs bottes noirs faisant frémir le sol. La Grande Batterie de Drouot, plus de deux cent pièces, se dévoile dans la fumée de centaines de milliers d'armes à poudre qui se déchargent depuis le matin. Le rugissement de deux cent canons fait vibrer le diaphragme de tous les cavaliers, et hennir les chevaux. Les enfers se déchaînent. Chaque tir soulève des mottes de terre, incendie les champs, déchire les rangs ennemis dans un fracas de membres et de sangs, de débris d'uniformes et d'armes. Les divisions russes sont écrasées par les feux de l'enfer.
Alors, Murat, le Roi Franconi, passe les rangs de la réserve de cavalerie. Plus de dix mille chevaux. Français, polonais, saxons, italiens et ce qu'il reste des autres allemands. L'homme brandit sa célèbre cravache de monte, et son shako bariolé, bardé de plumes monumentales. Les trompettes sonnent. La charge, retraduite en une dizaine de langages musicaux d'une armée disparate.
Entre mes cuisses, Talbert renâcle. Il gratte le sol de son sabot avant droit. La bête, rescapée de Russie, est forte, vigoureuse. Les cris en français des chefs de divisions se répercutent sur toute la ligne. D'abord les divisions de grosse cavalerie française, cuirassiers et carabiniers en tête. Ensuite, les lanciers polonais, les cuirassiers allemands et de Varsovie. Enfin, la cavalerie de Saxe et toute la Garde Impériale. Percer. Je comprends que la bataille est dans la balance. Si nous chargeons avec toute la réserve, c'est que l'Empereur veut profiter du carnage sur le centre ennemi pour le rompre, et briser l'armée autrichienne de Bohème, et l'armée du Tsar.
Mes yeux gris acier sont rougis des larmes amères de la tristesse. La veille, j'ai su que le manoir Von Reiner avait fait partie de ceux incendiés par les cosaques de l'ennemi. Un éclaireur des chevaux-légers Von Clemenz m'a rapporté le médaillon de ma femme, et les chaînettes de baptème de mon fils et de ma fille.
Il ne me reste plus rien à défendre. Ma maison est détruite. Ma lignée, perdue. L'Empire vit son chant du Cygne, et le Royaume que je défends dans ce régiment des Gardes du Corps du Roi est en train de disparaître dans la haine des coalisés pour la Révolution.
Les Gardes du Corps s'alignent au son des clairons, aux côtés des Grenadiers et Chasseurs à Cheval montés. La piétaille a trahi pour partie. Mais les nobles de Saxe se battront jusqu'au bout, pour l'honneur. Nous sommes alignés au centre, entre les français et les cuirassiers de Dresde. Des dizaines de régiments placés devant nous chargent, par escadron. Le canon se rapproche, alors qu'un cou de clairon signale l'avance au trot. Nous arborons le casque à chenille en Bronze, bombé, avec la chenille noire. Plumet blanc au côte, pelisse d'ours sur sa visière. Veston jaune d'or, et cordons symbolisant toutes les campagnes auxquelles nous avons participé. Rhin 1796, Pologne 1800, Prusse 1806, Pologne 1807, Autriche 1809, Russie 1812. Pantalon blanc, et bottes noires. Nos hongres noirs nous portent à la suite des cavaliers qui chargent.
Le rythme du clairon augmente, et sonne la général. « Vorwärts ! » les épées sont tirées du fourreeau ; sabres lourds longilignes, lattes prêtes à en découdre. Les cavaliers font monter leur monture en cadence. Les volutes de fumée qui puent la poudre à canon nous atteignent, et nos montures esquivent des monceaux de corps et d'agonisants. Les boulets sifflent au dessus de nos têtes. Devant nous, la cohue d'une mêlée de milliers d'hommes et de chevaux, de drapeaux qui s'agitent. Une vague de hennissements et de hurlements est portée par le vent. Les cavaliers des rangs supérieurs nous esquivent par les côtés. « Für den König und für den Kaiser, Sachsen! ». Les sabres sont brandies, les cris de guerre sont repris par deux cent moustaches. La fumée se déchire devant nous.
Une pétarade désordonnée nous cueille au sortir ; une ligne de mousquetaires russes, habit vert et shako noir nous arrose d'une pluie de balles qui frappent en claquant les hommes et les chevaux, ou se perd en sifflements aigues. Rien n'arrête la charge ; le tonnerre des sabots remue tous nos os et nous gueulons tous, moi le premier, larmes qui roulent sur mes joues de l'expression de la plus vibrante des haines pour un ennemi qui a violé et tué jusque dans ma maison.
L'ennemi est fendu en autant de points que nous traversons ses lignes. Les chevaux ne s'arrêtent pas, et les rangs verts et blancs sont repeints de rouge ; membres et sang arrosent la percée. Mon destrier renverse plusieurs ennemis, mon sabre fend un crâne, transperce une poitrine, lacère un visage par le milieu. Tout n'est que cri et horreur. Nous nous reformons, et les français dispersent les survivants. Un autre régiment devant nous tente de former le carré en cris de panique. Foutus moscovites. Nous repartons d'une grande clameur, épées à mi-hauteur brandies devant nous. Etriers comme étriers, dans le roulement des sabots. Quelques tirs. Mais leurs officiers sont frappés de terreur, et les rangs déjà en désordre s'esquintent avant que nous frappions. Le carnage recommence. Je taille de gauche et de droite. Une balle me frappe la cuisse, et mon pantalon blanc se macule de rouge. Mon destrier est couvert d'humeurs russes, et j'assassine un autre conscrit en filant ma lame contre sa gorge, enfonce la pointe dans le poitrail d'un autre qui tentait de me planter de sa baïonnette. Nous ouvrons cette nouvelle ligne, la déchirons comme un fruit trop mûr qui nous macule de son jus.
Enhardis, ivres de colère et de sang, nous chargeons encore. Quand nous apercevons le mur noir et blanc qui s'avance droit sur nous. Nous reconnaissons les étendards et les uniformes, pour reconnaître de vieux ennemis. Cuirassiers de la Garde Russe. La réserve du Tsar. Nous avons ouvert les lignes ennemies. Si nous les renversons, nous gagnons. Le clairon sonne, à droite, à gauche. « Sammelt euch, sammelt euch! Zusammen » ! L'ordre de rassemblement résonne, malgré le chaos de fin du monde. Nous ne regardons pas sur nos côtés. Haletants, on sait que nous ne verrons jamais assez de camarades. Couverts de sang dans nos beaux uniformes, nous prenons une volée d'artillerie, qui démembre une poignée d'hommes et de chevaux et nous asperge de sang. « Laden! » Nous gueulons comme à la première minute de cette charge. Pour l'honneur et la gloire. Nous piquons des deux. Prenons de la vitesse. En face, les géants russes brandissent vers nous une forêt de sabres et de casques noirs comme leur cuirasse.
Le choc est terrifiant. J'embroche un noble de Pskov juste sous le cou et juste au dessus de la cuirasse, dégage la lame. Prend un coup d'épée dans la lanière de mon casque, qui me déchire la joue et m'aveugle à moitié. Je latte l'avant-bras d'un autre ennemi. Nouvelles sonneries de trompette . Cris en russe. Un de mes coups ricoche en pluie d'étincelles sur une armure, je décasque un ennemi de plus, en pousse un au sol, écrasé par Talbert. Je reprends un coup de lame, qui me pénètre l'épaule. Transperce une épaule, puis une aisselle jusqu'au cœur. Pluie de sang, marée de cadavres. Un choc terrible me soulève de ma selle et je retombe, transpercé. Plus de souffle. Plus d'air. Des sabots m'esquivent. Je tâtonne. Une hampe me dépasse des côtes. Une lance.
Pourritures de cosaques.
Je reste là. Un temps indéfini. Je repense à Lena. Aux enfants, à Max et à Kat. Je me meurs sur le sol de Leipzig, abreuvé de dizaines de milliers de corps. La fumée m'étouffe presque. Je ne peux plus bougé. Le ciel devant gris, rosi par le crépuscule. A-t-on gagné ? Perdu ? Je me meurs, dans la plus lente des agonies, à bout de souffle.
J'essaie de me mettre en paix avec ma conscience, je demande pardon à Lena pour mes infidélités, à Max, et à Kat, pour n'avoir su les protéger.
Je prie Dieu.
Mais c'est le Diable, qui va venir me chercher.
Je me sens haler. Tiré par quelque chose, ou quelqu'un. Ils sont plusieurs. Ca parle russe, je crois. Ou quelque chose de semblable. Je n'ai presque plus de sang à perdre, mais que le fer de lance soit toujours dans mon poitrail a empêché, paradoxalement, que mon air m'échappe tout à fait par la blessure béante, de même que le sang. Je meurs, quand même. Blafard. Et n'ai que le temps de l'apercevoir, Elle, la tentation incarnée, me sourire avec des yeux qui brillent comme des chandelles dans l'obscurité.
.....
Je rouvre les yeux. Ne vois rien. J'étouffe. Littéralement. En ouvrant la bouche pour crier, pour inspirer, de la terre tombe dedans. Enterré. Je suis enterré. Un feu d'enfer me ravage les reins, et un poing invisible me comprime le cœur. Paniqué, comme une bête acculée, je me débats, remue le sol, gratte, bouge, remue, rue de toutes mes forces. Et m'extirpe d'une tombe improvisée, crachant la terre et ma suffocation, en larmes de l'apoplexie toute proche. Je tousse et crache, la gorge déchirée. Me frottant le visage, je note que mes larmes sont de sang. Et que le feu me déchire de l'intérieur, me scie en deux par le ventre.
Je pousse un râle, un cri de douleur.
Et aussitôt, je l'entends. Boum-boum. Boum-boum. Et je le sens.
Je m'approche de la source du bruit et de l'odeur, et me jette dessus comme un animal. Couvert de terre, de poussière, de sang plus ou moins séché. La lune est pleine, loin au-dessus de ma tête. Mes dents se referment sur un cou, que je déchiquette littéralement, grondant et secouant dents serrées comme un chat sur le col d'une souris. Le sang baigne ma bouche, macule mon menton et mon torse. Et je bois. Et bois. Et bois encore, grosses déglutitions malsaines qui entérinent ma malédiction. Quand plus rien ne vient si ce n'est la lie de la vie, à petits bouillons, je repousse ma victime de côté. Et vomis un liquide noir, dans une nausée de fin du monde.
| Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est ce que vous m'avez fait?! |
Je hurle, au désespoir. Saint Père, suis-je revenu d'entre les morts comme l'un de ces démons de fin du monde?
| Répondez ! Je vous entends ! Je vous sens! |
Je hurle à m'en déchirer les cordes vocales.
| Tuez-moi ! Tuez-moi, par pitié! |
J'ai encore Faim
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
Fut un temps où le noir la terrifiait pour l'incertitude qu'il représentait. A présent, c'était tout l'inverse. L'obscurité de la nuit lui était familière, depuis toutes ces années. Elle la connaissait par cœur, comme une sœur capricieuse qu'il fallait apprendre à dompter. La bataille était terminée. Les corps jonchaient le sol, par petits tas informes ou plus éparpillés. Des membres, déchiquetés sous la puissance des canons, gisaient parfois, incapables de retrouver le reste de leur corps. Jana marchait, avec un objectif bien particulier sur ce champ de bataille. Johannes von Reiner. Le cavalier devait se trouver quelque part, elle le savait. Comme le reste des forces, il était venu se battre, défendre le projet de l'Empereur français. Jana était restée loin de l'affrontement, cette fois. Elle avait d'autres rôles à jouer pour l'instant, dans l'ombre qui était la sienne. Ses informateurs étaient venus la trouver, une fois la tempête passée. Et elle était descendue sur le champ de bataille, constater d'elle-même les dégâts.
Accompagnée de quelques-uns de ses enfants, elle cherchait celui qui faisait battre son cœur d'immortelle. Il n'était pas venu la trouver, donc elle en avait déduit qu'il était ici. Son regard parcourait les cadavres. A la vue de l'un d'eux, elle s'approcha, s'accroupit à sa hauteur. Le retourna sans ménagement. Non, ce n'était pas lui. Elle le rejeta, poussant un grognement. Elle l'aperçut, finalement, au loin, et ordonna à ses compagnons de le tirer de la sous la pile de cadavres qui le recouvraient. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle le vit. Le visage recouvert d'un mélange de sang et de terre. Bien, il était là. Elle espérait simplement qu'il ne soit pas trop tard. Il semblait encore respirer, à en juger par la faible oscillation de son torse duquel dépassait légèrement un bout de fer planté dans sa chair. Elle lui sourit, écartant quelques mèches de ses cheveux de son front. Il cligna des yeux, peinant à les garder ouvert. C'était le bon moment. La vampire se pencha sur lui, et le vent lui porta son odeur : un mélange de sang, de poudre, de fumée, de sueur et de mort. Se délectant de la senteur, elle sortit les crocs et mordit dans la tendre chair de son cou. Son sang était encore bien chaud, contrairement à son corps qui faiblissait, la vie le quittant petit à petit. Il tressaillit, à ce stade c'était plutôt le réflexe d'un corps en survie plutôt qu'une réelle action voulue. Elle n'en tint pas rigueur, continuant à aspirer le sang du jeune homme jusqu'à l'amener aux portes de la mort. Après tant d'années, elle savait identifier ces instants, ces ultimes pulsations cardiaques d'un corps tentant le tout pour le tout pour s'accrocher à la vie. Tant pis pour lui, car elle était la mort. Amenant son poignet à ses crocs maintenant apparents, elle les planta dans sa chair, suffisamment pour que quelques gouttes de sang en sortent puis le posa contre les lèvres de son protégé. Il toussota, là encore sans doute un réflexe lié à l'amertume du liquide qui s'écoulait entre ses lèvres. Encore un peu, plus que quelques gouttes. Lorsqu'elle sentit qu'il se mourait, elle se redressa, demandant à ses enfants de creuser une petite tombe. Elle n'allait pas non plus lui faciliter la tâche. S'il voulait vivre, alors il devrait le montrer. Ils reviendraient le chercher.
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L'homme tremblait de tout son corps. Il puait la peur à des kilomètres. La vampire soupira, et le balança au sol. Il finit tête la première dans la terre, puis se retourna vivement, tendant ses bras, paumes ouvertes vers elle, la suppliant. Il maugréa quelques mots qu'elle ne discerna pas. Elle coupa court à ses demandes en levant une main, lui disant d'une voix calme :
« Allons, allons, ça ne sera plus très long. Ah et ne te pisse pas dessus s'il te plait, ça me dérange quand ils font ça. »
Son regard se mua en une peur panique, et il prit ses jambes à son cou, aussi vite qu'il le put. Jana ordonna d'un regard à ce qu'il lui soit ramené. Elle se pencha vers lui, puis lui envoya une baffe à lui décrocher la mâchoire.
« J'ai dit quoi ?! C'est pourtant pas compliqué. Assis ! »
L'homme se frotta le visage, et s'assit sur les fesses. Jana quant à elle, prit place sur une pile de cadavres, juste à côté, s'asseyant confortablement. La transformation serait bientôt complète. Son sang bouillonnait d'une curieuse excitation, alors qu'elle avait déjà fait cela des dizaines de fois. Mais pas avec Johannes. Parcourir l'éternité en sa compagnie la réjouissait beaucoup. Plus que la torture d'humains. Et cela voulait tout dire pour Jana, qui en avait fait son activité principale depuis plusieurs siècles. Un bruit de froissement attira son attention, et elle se mit à sourire. Elle vit une main, puis une seconde, sortir de terre. Elle se pencha, coudes sur les genoux pour observer les premiers pas de son nouveau né. A peine sorti de terre, il se jeta sur le pauvre homme, étouffant son cri de frayeur et le mordant directement à la jugulaire. Jana se pencha, pour observer comment il s'y prenait. Pas trop mal, pour un débutant. Elle s'approcha, lentement, ne le touchant pas pour le laisser finir de se nourrir. La transformation était complète, maintenant. Il se mit à hurler, déboussolé par sa nouvelle nature, lui qui pensait être mort, puis vomit presque l'entièreté de ce qu'il venait d'avaler. S'agenouillant à ses côtés, elle prit sa tête entre ses mains, nettoyant du pouce les larmes ensanglantées qui avaient coulé sur ses joues.
« Je sais, je sais, c'est difficile au début... Tu t'habitueras, promis. »
Il lui avait fallu plusieurs jours pour réussir à ingurgiter de telles quantités de sang. En tant que jeune vampire, tout était exacerbé, difficile à contrôler. Et le changement de régime alimentaire n'aidait en rien. C'était même l'inverse. A sa demande, elle lui sourit, d'un sourire presque carnassier :
« Difficile de tuer quelque chose qui est déjà mort, tu ne crois pas ? » lui dit-elle, avec une relative douceur.
Elle jeta un œil à l'homme, dont l'expression était figée pour toujours dans l'horreur la plus absolue. Le secoua un peu, comme pour vérifier qu'il était bien mort.
« Eh ben, pour une première fois, tu as fait ça bien ! Tu m'en as même pas laissé. Pas grave, pas très faim en ce moment. »
C'était faux. Elle avait tout le temps faim. Mais chaque chose en son temps. Elle posa sa main contre son torse, observant en bougeant des doigts les couches de vêtement que sa plaie avait bien cicatrisé. Parfait, il était comme neuf. Enfin, presque. Elle se releva, puis lui tendit la main.
« Allez viens, on va te trouver à manger. »
— We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst. —
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Johannes von Reiner
Créature slave
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Ven 4 Aoû - 16:12
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je le sens dans mon ventre. Mes tripes fondent, sous une chaleur extrême. Se liquéfient littéralement, et mon ventre gronde. Si fort que j'en tremble. Dans mes veines coule du sang qui me brûle, qui irradie sous ma peau blafarde en grosses nervures d'une couleur presque noire. Ma jugulaire palpite. Mes yeux me piquent, aussi. Du flou des premiers instants, la vision s'affine, se détaille. Je voix mieux. Et ce que je vois ne me plaît pas. Ca n'est pas naturel. Pas humain. Mes narines se gonflent et s'étrécissent, reconnaissant les fragrances de plusieurs êtres vivants, et la lourde senteur qui imprègne littéralement l'air ; celle doucereuse de la chair humaine et animale, l'odeur aigre de la pisse et des excréments. Celle qui picote les narines jusque dans les sinus de la poudre à canon, et du salpêtre. Sur ma langue, le goût du sang. Le mien. Et l'élancement douloureux de submerger ma bouche dans un torrent écarlate de plus. Le besoin, puissant et viscéral, de déchiqueter quelque chose et de m'en repaître comme un cochon.
Au loin, un coup de feu me fait sursauter.
A quelle distance l'ai-je entendu ?
C'est pourtant autre chose que je perçois. Une présence. Qui m'épie. Qui me sent, elle aussi. Je sais déjà qui elle est et pourtant don odeur et les bruits qu'elle fait en font une autre personne pour mes sens. La douceur de ses mains me confirme l'identité, tout comme l'odeur de ses cheveux qui tombent en cascade de ses épaules. Je me love contre elle, sentant ses doigts sur ma peau, me débarrasser du sang. Un puissant élan de réconfort, un désir sauvage, bestial. Je la veux. Elle est là. Elle m'accueille. Jana se donne, pour l'impulsion bestiale qui me guide. Je la veux. L'instinct m'a conduit à me blottir. Ca et l'épuisement total, le sentiment d'être perdu, naufragé dans des eaux que je ne reconnais en rien. Mais quelque chose cloche.
On m'a jeté à la mer ; je ne suis pas seulement tombé. Je m'éloigne, rétablissant une courte distance entre nous. Jana, ici ?
Sérieusement, après toutes ces épreuves, la mort et le sang, je tombe sur elle en plein champ de bataille, un soir de misère et de mort?
| Seigneur tout puissant. Jana ?! Mais que fais-tu ici, je te croyais de retour à Paris, ou à Vienne ? |
Nous nous sommes revus, peu avant mon départ pour la Russie, près d'un an et demi plus tôt. Dans les ors d'un hôtel particulier de Paris, après un bal impérial donné pour la naissance du Roi de Rome. Qu'il est loin ce temps de faste et de gloire, d'amours arrosés de champagne dans les draps frais et propres d'un palace, à la lumière des candélabres... Le tableau qui me domine ici n'a rien d'une œuvre d'art mais la fresque de mort et de destinée manifeste qui s'étalait non loin m'écrase du poids d'un apocalypse personnel. Je l'ai toujours soupçonnée d'être autre chose qu'une courtisane. Son intérêt pour les choses de la guerre, des positions des royaumes et empires, sa curiosité pour la politique et pour tout le reste...
Je m'étouffe à moitié, aussitôt convaincu que tout s'enchaîne parfaitement sous mes yeux et que pourtant, toute la vérité qui est étalée devant moi est aussi horrible qu'absconse. Je me sens manipulé. Pièce ridicule d'un tableau plus vaste, dont je ne comprends aucun des éléments.
| M'habituer à quoi ? Qu'est ce que je suis devenu? |
Je sors du sol, je tue. Je me sens comme une bête, même pas rassasiée. Je n'ai pas eu une once de contrôle sur moi avant de tuer le paysan apparu dans mon champ de vision. Je l'ai déchiqueté. Il est là, gisant, yeux grands ouverts de terreur, le sang maculant son cou et le sol, sa merde son pantalon. Le lieu empeste la mort et la corruption ; c'est cela que je suis devenu, un démon de la bible ?
| Faim ? Première fois ? Ca va recommencer? |
Cette faim, béante, cette soif qui me brûle de l'intérieur et me donne envie de japper comme un chien battu. J'enchaîne les questions. Mais je ne suis pas stupide, à boire comme du petit lait ce qu'elle me dit. Je saisis sa main. D'une poigne plus forte. Dévoile naturellement, impulsivement mes crocs.
| Nous sommes pareils. Ton odeur. Tes mots. Ce type, placé là. Toi qui sais comme par hasard où je me trouve. C'est toi qui m'a fait ça. C'est toi qui m'a changé en monstre. Ou tu sais comment je l'ai été. |
Mon bras fuse, puissant, muscles bandés sous l'uniforme en lambeaux, et comprime les muscles de son cou d'une prise puissante, lui laissant à peine assez d'air pour parler.
| Qu'est ce que tu es. Et pourquoi. Qu'est ce que je suis? Qu'est ce que tu m'as FAIT? |
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
Jana était toujours ravie de voir Johannes. Il y avait quelque chose à propos de cet humain - enfin, plus vraiment humain maintenant n'est-ce pas ? - qui la fascinait. Elle en avait connu des hommes, qu'ils soient soldats, nobliaux, dirigeants, rois... Mais aucun qui se rapprochait ne serait-ce qu'un peu de ce von Reiner. Etait-ce ce petit sourire en coin qu'elle voyait parfois et qui lui inspirait la plus grand obscurité ? Comme attendu, il semblait totalement déboussolé. Jana l'observait avec la plus grande tendresse, et un brin d'amusement. C'était toujours rigolo de voir l'effet que cela faisait, lorsqu'ils se réveillaient avec leur nouvelle identité. Elle aussi, à l'époque, avait eu des difficultés à tout comprendre, et surtout à s'alimenter. Le reste... Tuer, se nourrir, ... C'était venu naturellement pour elle, qui avait déjà compris comment le monde fonctionnait. Tuer ou être tué, aussi simple que cela.
« Disons simplement que l'endroit où il se passe quelque chose d'important est souvent l'endroit où je suis, chéri. »
Elle restait un peu énigmatique, mais il devait avoir l'habitude maintenant. Ce n'était pas son premier rodéo. Jana voyageait beaucoup. En fait, elle ne posait jamais vraiment ses valises quelque part. La mission du maître était claire, et elle s'employait à le faire depuis toutes ces années : étendre l'espèce, la faire prospérer. Et placer ses pions. Comment le faire en étant à distance de tout, tout le temps ? Impossible. Il lui prit la main, et lui montra les crocs. Comme un nourrisson qui venait de faire son premier sourire, elle s'attendrit. Même si ce n'était sans doute pas encore contrôlé à ce stade, le voir utiliser ses nouveaux talents lui réchauffa le cœur. Enfin, façon de parler.
« Tu n'as pas perdu de ta perspicacité en tout cas. » lui dit-elle, répondant encore une fois à moitié à ses questions.
Pourquoi dévoiler toute la vérité d'un coup, où était le fun ? Il fallait qu'il le découvre par lui-même. C'était un strigoï privilégié à pouvoir bénéficier de conseils avisés de son talentueux créateur, alors elle n'allait pas lui faciliter la tâche. Il la saisit au cou, et elle sentit l'air peiner à rentrer dans ses poumons. D'un coup sec, elle envoya son poing dans sa cage thoracique, se libérant, et le faisant trébucher quelques pas plus loin. Il était jeune, fougueux. Impétueux. Il ne devait pas oublier qui elle était. Plus âgée, elle était plus forte. Même si il ne le savait pas encore, pas vraiment. Mais sa première intuition était la bonne, ce qui lui faisait dire qu'il était réellement fait pour ça. Et Jana ne se trompait pas. En tout cas lorsqu'elle le faisait, personne ne restait en vie suffisamment longtemps pour le dire. A distance, elle leva les bras, puis lui répondit en secouant la tête, un peu moins amusée néanmoins :
« Rien n'est dû au hasard, chéri. Je t'ai cherché, je t'ai trouvé. Tu étais mourant, je t'ai donné la vie. »
Son visage s'assombrit, et elle sortit les crocs à son tour, les bras toujours levés. Elle désigna l'homme mort au sol, que Johannes venait de consommer.
« Nous sommes des créatures de la nuit. Nous allons et nous venons dans l'ombre. Nous nous repaissons des faibles que nous choisissons parce que personne ne peut nous arrêter. »
Depuis des centaines d'années, elle était en maîtrise de ses pouvoirs. Elle était devenue plus forte, plus rapide. Et elle s'évertuait depuis à compléter sa lignée avec des humains qu'elle jugeait dignes - pour ses proches enfants - et d'autres, pour des tâches moins complexes. Voir son pouvoir grandir était le meilleur des aphrodisiaques, le stimulant le plus complet qui poussait à toujours aller plus loin. Plus calmement, elle s'approcha de lui à nouveau.
« Tu es un Strigoï. Et le reste, tu le découvriras par toi-même, avec moi à tes côtés. »
La vampire se détourna, croisant les bras, l'air indifférent, pas inquiète pour un son de l'attitude agressive qu'il avait montrée. C'était normal. Elle n'était pas cruelle (...) elle lui laisserait des options néanmoins. Elle dégaina une épée, dont la lame était en argent. Puis lui dit, sans pour autant le regarder.
« Je sais, c'est beaucoup de nouveautés. Mais parce que je t'aime bien, je te propose deux options. Accepte ce nouveau pouvoir, et nous ferons de grandes choses. Ne me dis pas que tu as vraiment aimé, d'être utilisé comme de la chair à canon pendant tout ce temps. Rejette cette pathétique vie de pauvre soldat à la botte des grands de ce monde. Je te donne la possibilité de t'élever, de dicter les règles. Et de les enfreindre, aussi. De ressentir la puissance, à l'état brut. De devenir celui que tu dois être. »
Avec elle. C'était l'option un. Tout ce qu'elle avait besoin de faire, c'était instiller un doute dans son esprit. Le reste viendrait tout seul. Elle l'avait vue, l'ambition, dans ses prunelles. Il ne pouvait pas lui mentir, pas à elle. Se retournant, elle lui lança l'épée, qui vint se planter dans le sol, juste à côté d'un cadavre. Oof, il avait eu chaud lui.
« Sinon, prends cette épée, et empale-toi avec. J'ai pas le temps d'entraîner un pleurnichard. »
C'était l'option deux. Celle qu'elle ne voulait pas qu'il prenne. Celle qu'il ne prendrait pas. Jana fit quelques pas vers lui, affichant un sourire éclatant :
« Tu vois, je t'offre déjà un choix. C'est plus que ce à quoi tu as eu le droit jusque là. »
Et elle lui sourit toujours. Jana était prête à tout pour qu'il la rejoigne. Mais elle avait confiance qu'il le ferait. Il était trop curieux pour ne pas au moins tenter. Et puis, c'était ça, ou rejoindre sa famille que Jana venait de faire assassiner. Bon, ça... il n'avait pas besoin de le savoir.
— We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst. —
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Johannes von Reiner
Créature slave
Groupe : Créature, Panthéon Slave Métier : Tueur à Gages Pouvoirs / atouts : Force Surhumaine / Régénération / Hypnose Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe &/ou violences sexuelles Messages : 341 Age : 238 ans Célébrité : Boyd Holbrook
Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Mar 8 Aoû - 12:06
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je me sens totalement changé. Différent. Je me sens plus fort, plus rapide. Et plus froid, aussi. Je me sens devenu plus bête qu’homme, plus monstre que quoi que ce soit d’autre. Je n’avais pas envie, pourtant, de voir se prolonger les souffrances. Dans ma tête se presse des tas de pensées impures, violentes, je ne sais rien de tout ce qui me taraude mais je sais que je ne peux pas le contenir, pas tout à fait. Ses paroles sont du poison. Suave, mielleux. De sa voix de chatte qui m’a toujours incliné à la plus grande des faiblesses à son égard, et que je ne peux plus assumer comme jadis. Séduit par elle à chaque occasion, à chaque rencontre, j’avais pour elle perverti mes vœux de mariage et trompé ma femme, incapable de lui résister. Et je sens chez elle un nouvel ascendant sur moi, encore, quelque chose de nouveau et de puissant.
| Alors c’est ça que tu es ? Un parasite des puissants de ce monde ? Une espionne ? |
Jamais je n’aurais eu l’audace de croire à un amour impossible, même si j’étais épris d’une profonde passion pour elle. Et d’amour, aussi. Même si aux derniers instants c’est à ma femme et à mes enfants à qui j’adressais mes dernières pensées. Jana est un démon, à sa façon. Cruelle tentatrice. Mais je sais aussi que les femmes qui ne sont pas mariées à cet âge, qui gravitent autour du pouvoir, cherchent toujours à améliorer leur situation. Courtisane, ou agent de l’Etat, de l’ennemi ? Je sais que le diable peut revêtir tant de sourires, en une vie si courte qui m’aura pourtant largement privé de ma naïveté. Elle m’a bien trahi moi. Pour me changer en… Ce qu’elle est. En autre chose.
Jana me confirme sa nature mortifère d’un coup de poing solide comme une enclume, qui chasse de mes poumons tout leur oxygène, le choc est puissant mais à ma grande surprise… Il est aussi surnaturel de sa force déployée que de l’absence de dégâts. J’aurais dû finir la cage thoracique enfoncée… Ou privé d’air, pour de bon. Et pourtant, rien, si ce n’est la douleur du choc. Pris d’un doute affreux, je tapote mon flanc, ma cuisse. Rien, au travers de la crasse héritée de ma sépulture. Rien, si ce n’est l’envie dévorante de me baigner de sang avec l’intime conviction que ça ira mieux. Je n’ai plus rien. C’est impossible. La brune me dit m’avoir donné la vie et je la regarde, furieux, sourcils froncés en une grimace de peur panique et de colère.
| Non ! Quoi que tu aies fait, c’est ma vie que tu as prise ! |
Je suis damné. C’est la seule explication ! Créatures de la nuit, nous nous nourrissons des faibles… J’ai encore une bile sanglante au coin des lèvres, et la nausée me reprend. Jana est bien différente de la courtisane aiguisée que j’ai rencontrée, de l’amante lascive que j’ai aimée. Mais elle est bien plus que tout ça, désormais. Le nom tombe, et le peu de couleurs qu’il doit rester sur mon visage s’évanouit totalement.
| Un… Un Strigoï ? |
Nous sommes bien avant Stolker et ses histoires. Et pourtant, ce que nous sommes me rappelle vaguement quelque chose. Un épisode de Pologne, un an plus tôt. Juste après la Russie. Ces villageois, qui s’en étaient pris à une masure en périphérie de leur village traversée par un bataillon de fantômes en guenilles dont je faisais partie. On avait retrouvé une fillette exsangue, et clamant leur haine du démon, avaient brûlé la maison, et ses habitants dedans, rendus responsables de la démoniaque mise à mort de l’innocence incarnée. Une horreur au milieu d’un roman affreux ; la troupe n’avait considéré le règlement de compte qu’au regard de la culture arriérée des campagnards du coin, isolés de tout. Et pourtant… C’est à cela que je repense, quand ma propre nature immonde se fait jour.
Pétrifié par son discours, par les conséquences et les implications de tout ce qu’elle me dit, je ne la regarde plus. Toujours au sol, je regarde l’épée fichée à deux pas du corps. Son fil tranchant. Sa lumière qui m’aveugle presque, yeux rougis comme ceux d’un nouveau-né qui braille. Et si… Et si c’est la seule solution. Ses mots me transpercent. Et pourtant, je saisis la lame. La retourne vers moi. De nouvelles larmes de sang coulent sur mes joues, dans un sanglot silencieux qui me crispe tout le visage.
C’est si horrible, si injuste. Sainte-Marie mère de dieu, aie pitié de moi. Ma femme, mes enfants…
Je redresse la lame, pommeau en bas, pointe vers le haut et ma poitrine. Je vise plusieurs côtes sous le cœur, pour néanmoins aller le transpercer d’en bas. Je suis encore un bon épéiste, et mes nouveaux sens affûtent encore plus la perspective d’en finir simplement et rapidement… L’amour de ma vie, mes deux tout petits… Je râle, bruyamment, le cœur brisé. Ils sont morts, pourtant, et je les ai déjà pleurés. Mais l’ironie absolue, la douleur sans bornes, c’est qu’au moment où je crois les rejoindre la vie me rappelle à elle sous une forme parodique, maudite et délabrée, sous la forme d’un monstre qui m’éloigne encore plus des miens. C’est horrible, ça m’étouffe presque. Enfin libéré, on me prive de ma porte de sortie pour me renvoyer sur ce monde parmi les démons qui visiblement le peuplent encore.
Ma vue s’affine. Mon ouïe, et tous mes autres sens. C’est un cauchemar dans ma tête, et le souffle court de la bête piégée, je me relève avec l’arme en main.
Aussitôt, deux butors, que j’identifie comme des pairs, se dressent entre Jana et moi. Je les dévisage. Trogne striée de larmes de sang, j’ai retrouvé de la force dans une émotion que je connais bien, qui me raccroche à un semblant d’Humanité. Une haine glacée.
| Eux aussi, ce sont des types que tu as manipulés et baisés avant de les changer en monstres ? |
Je me retourne. Contemple la lame.
| Si tu m’as fait vaincre la mort aussi facilement, le temps, c’est tout ce que tu as en fin de compte. |
Je lui dénie son impatience. Et me retourne, vif comme une bête surnaturelle, tous mes talents d’épéiste en main pour trancher la tête de la lame d’argent qui s’enfonce comme dans du beurre dans le premier Strigoï et le second blessé, qui tombe, est aussitôt achevé de la pointe dans le cœur, transpercé de part en part dans un grognement d’agonie. Je regarde Jana d’en bas, sans relever la tête baissée sur les types que je viens d’exécuter.
| Faire mes propres choix, c’est ça… Ou t’aider à accomplir ta propre volonté ? Tu as ton armée de monstres, avec ta chair à canon maudite. Tu me proposes d’échanger un maître contre un autre, rien de plus. |
Je redresse ma lame, à l’horizontale, vers son cœur, ou l’endroit où il aurait dû y en avoir un.
| Je devrais peut être te tuer maintenant, et faire un cadeau au monde. |
Je n’y crois pas. Pas vraiment. Mais je suis mort, et revenu à la vie pour tuer plus encore qu’avant. Alors, quels choix sont vraiment les bons, dans ces circonstances ?
| Je suis peut être fatigué d’être la chair à canon de quelqu’un d’autre. C’est peut être le moment où c’est moi qui doit commander, désormais. |
Pensée à voix haute, ambition qui se révèle, nature monstrueuse qui se développe… Ou provocation pour me tuer, actant un suicide que je suis incapable d’accomplir ? Je la défie du regard.
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
Jana le regarda plus durement, lorsqu'il mentionna des parasites. Quel bien vilain mot pour caractériser une puissance qu'il ne faisait que toucher des doigts, voire effleurer. Elle ne répondit rien à son interrogation. Il posait la question, mais au fond de lui, il le savait déjà. Pas besoin de confirmer quelque chose qui était déjà clair comme de l'eau de roche. Il ne semblait pas d'accord avec ce qu'elle lui offrait : l'espoir d'une nouvelle vie, l'envie de tracer sa propre route. Jana ne pouvait pas dire qu'elle était spécialement surprise. Avec le temps, elle avait pu voir des réactions différentes aux transformations. Parfois la peur, viscérale, empêchant de respirer, qui poussait les jeunes vampires à se tuer, par tout moyen possible. Si c'était l'option qu'elle détestait le plus - par souci d'efficacité plus que par affection - elle les laissait souvent faire. Si c'était pour se détourner de leur vraie nature, alors autant mourir. Parfois plutôt, c'était la folie qui s'emparait d'eux. Ceux-là, il fallait les surveiller étroitement. Ils pouvaient tout aussi bien se révéler de puissants atouts qu'un boulet. D'autres fois, mais plus rares, ils embrassaient leur vraie nature. Leur ancienne vie semblait sombrer dans les tréfonds de leurs souvenirs, et la puissance crue qui les animait à présent semblait embraser leurs prunelles. C'était l'issue que Jana préférait. Celle qui lui donnait elle aussi envie de montrer à tous pourquoi ils devaient être craints.
Dans le cas de Johannes, c'était surtout l'incompréhension mêlée au déni. Elle aurait espéré mieux de lui, en qui elle plaçait de grands espoirs. Elle lui laissait une chance de lui montrer qu'elle ne s'était pas trompée en lui donnant le don de l'immortalité. La saisirait-elle ? Hagard, livide, il répéta la dénomination de leur vraie nature, celle qu'il pouvait sentir maintenant couler dans ses veines. Jana l'observa tandis qu'il manipulait la lame, curieuse de voir jusqu'où il irait pour reprendre le contrôle sur ce qu'elle lui infligeait. Des pensées semblaient danser dans ses yeux, Jana pouvait presque les voir, même si elle était à distance. Lorsqu'il se releva, les deux vampires l'accompagnant se placèrent directement sur son chemin. Sa petite pique ne lui fit pas grand chose, mais soit, s'il voulait jouer, elle jouerait. Un grand sourire apparut sur son visage, tandis qu'elle croisait les bras, le confrontant :
« A quel moment t'ai-je manipulé ? Tout ce que je t'ai dit, c'est la vérité. Tu n'as jamais cherché à en savoir plus, parce qu'au fond de toi, tu savais que j'étais différente. Tu as préféré noyer tes doutes dans nos ébats... non pas que je me plaigne ! »
Elle n'avait pas menti, ni maintenant, ni avant. Certes, elle ne lui avait pas révélé qu'elle était une espionne, un agent, une courtisane, une reine d'antan, une comtesse, une puissante vampire, ... Enfin bon, il n'avait pas demandé non plus ! Et puis ce n'était pas le genre de confession que l'on pouvait faire sur l'oreiller. En un mouvement rapide, il dézingua ses deux compagnons. Elle soupira. Ils n'avaient rien fait, mais bon. Quel gâchis.
« Tu verras que le temps n'est pas si illimité que l'on pense, Johannes. Une éternité, ce n'est jamais qu'une succession de périodes de temps qui se finissent. »
Jana était en vie depuis plus de deux mille ans. Elle en avait vu, des choses. Et pourtant ne s'était jamais ennuyée, poursuivant toujours toutes sortes d'objectifs. Il le verrait, lui aussi. Si seulement il était prêt à l'écouter ! Son regard croisa le sien, qu'elle sentit violent, hargneux. Bien. Il la reprit sur la définition de sa condition qu'elle venait de lui donner, et elle soupira à nouveau. Bonnet blanc et blanc bonnet. Tout le monde était à la solde de quelqu'un tant qu'il ne prenait pas son envol pour devenir le maître de quelqu'un d'autre. Jana l'avait fait, autrefois. Maintenant c'était à son tour.
Sa menace la fit sourire, et quelque part, sa propension à la violence la rendait presque.. fière. Elle pouvait sentir la brûlure de l'argent à travers ses vêtements, intensifiée à chaque respiration qu'elle prenait. Avec un air condescendant qu'elle imaginait aisément l'agacer, elle reprit :
« Tu serais pas le premier à essayer. Mais pourtant je suis toujours là. Je suis ta créatrice, notre lien est spécial. Tu comprendras quand tu seras grand. »
Elle posa ses mains sur les siennes délicieusement froides posées sur le pommeau de l'épée. Et exerça une légère pression, à la fois pour lui rappeler qu'elle se défendrait, mais également pour lui signifier qu'elle ne l'abandonnerait pas. Il restait un jeune vampire. Seul, il n'y arriverait pas. Elle sortit les crocs à son tour, l'observant sous toutes les coutures. Le visage encore maculé de sang frais, il était beau. Son plan était parfait... A un détail près, qu'elle s'empressa de lui envoyer dans la figure.
« Si tu me tues, tu seras seul pour apprivoiser ta vraie nature. Tu penses vraiment y arriver, gamin ? »
Elle ne pensait pas qu'il irait jusqu'à la tuer. Elle se méprenait peu sur la nature humaine, et elle avait lu dans son âme, suffisamment pour y déceler le potentiel qu'elle cherchait dans ses futurs enfants. Il ne la décevait pas, jusque là. La transformation n'était aisée pour personne. Mais il ne se laissait pas démonter pour autant. Elle jeta un œil aux deux cadavres au sol, puis détacha une main pour la laisser parcourir son visage.
« Je transforme pas n'importe qui. J'ai vu ton ambition, la flamme qui t'habite. Je te donne l'opportunité de la nourrir, et de t'en servir. Tu peux me détester, si tu veux. Mais on est liés, que ça te plaise ou non. Même la mort ne te délivrera pas. »
Elle trouverait un moyen de le hanter, de toute façon. C'était tragiquement beau, en vrai. Oh et puis merde, ce n'était ni tragique ni beau. C'était brutal, sadique et terrifiant. Des compliments qu'elle prenait bien volontiers. La strigoï s'approcha de lui, sentant la pointe de l'épée se frayer un chemin à travers les vêtements. Elle huma doucement son odeur dans laquelle elle sentait une multitude d'humeurs, puis lui dit, à voix basse :
« Si fort, et pourtant si fragile. Je pourrais te briser la nuque en une fraction de seconde et mettre fin à tout ça. Mais je donne pas dans la charité, si c'est ce que tu veux, tu devras te débrouiller seul. Et tu pourras expliquer à ta famille pourquoi tu ne les as pas vengé avant de les rejoindre. »
Douce ironie que de mentionner sa famille alors qu'elle était à l'origine de leur mort. Peut-être penserait-il qu'elle exagérait, sur sa puissance. Pourtant, c'était la vérité. S'il savait le type de blessures qu'elle avait pu infliger, il ne serait peut-être pas aussi impulsif. Et s'il voulait mourir, elle ne le tuerait pas.
A présent, c'était comme si elle pouvait sentir la colère embraser ses nerfs à la mention des assassins de sa lignée. Son sourire s'élargit.
« C'est pas moi que tu veux, c'est eux, les assassins. Tu veux les traquer, comme des animaux. Voir la peur dans leurs yeux. Les faire regretter d'être venus au monde. Les étriper et te baigner dans leur sang. Je le sais, je le veux aussi. C'est notre nature. On est des prédateurs, et ce sont eux les proies. Faisons-le, ensemble. »
Il n'avait qu'à lui dire que cela ne lui importait pas pour qu'elle le laisse tranquille. Hum,... non. C'était faux. Elle ne le laisserait jamais tranquille.
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Johannes von Reiner
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Ven 11 Aoû - 0:12
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J'en suis à me dire que si je suis devenu aussi fort, pourquoi devrais-je simplement me dire de tenir mon rang, à deux pas derrière un maître quel qu'il soit ? Je suis complétement perdu. Et je me demande aussi pourquoi je suis encore là. Et elle. C'est ça la question. Que fait-elle ici, en Saxe ? Il y avait bien eu des bals organisés par le Roi ou l'Empereur, par le Duc d'Anhalt avant la bataille... De quoi donner le change sur le chant du cygne que vivait l'Empire. Et pourtant, je ne l'y avais pas vue. Mais parmi ces milliers de convives ou de soldats, la population dans les rues et les nuées de serviteurs... Mon esprit épuisé, qui se reformate sur une nouvelle façon de voir le monde, tout me souffle la conspiration et la trahison. De qui était-elle l'agent ? Pourquoi ici, et pourquoi maintenant ? La brune me renvoie au visage mes faiblesses à son endroit, tous ces moments où j'ai jeté aux orties ma vertu et mes serments pour me compromettre dans ses jupons...
| Tu ne m'as jamais dit ce que tu es véritablement. Tu ne m'as jamais dit que je couchais, que je tombais bêtement amoureux d'un monstre. |
Et puis cette histoire de présence ici et maintenant, ça fait plus que me turlupiner. Ca me creuse les tripes. Et clairement, mon instinct me hurle toujours la même litanie de mises en garde. La belle joue à la plus maligne. A celle qui a toutes les réponses, mais qui ne les lâche que si on pose les bonnes questions. Je la déteste pour ça. Parce que je viens de mourir, et de revenir à la vie en une forme de vie qui déjà me paraît abjecte. Ni tout à fait mort, ni tout à fait en vie. Jouet d'un destin qui me dépasse, malédiction que je ne partage qu'avec la lie du monde.
Jana se fiche des autres. Elle le confirme en soupirant seulement quand je dessoude ses acolytes à coup d'épée.
| Ce qui signifie que tout a une fin. |
Je regarde l'épée.
| Même toi. |
Et je veux la mienne. Plus, je l'appelle de mes vœux. Alors comment pourrait-elle me faire peur, m'intimider ? Elle continue de me relater les effets de ma nouvelle nature... Et de notre lien. Je fronce les sourcils, teigneux.
| Spécial ? Tu te prends pour ma mère, ou pour ma femme? |
Je parle avec un dédain suprême, moi, le noble de Saxe, comte à l'origine et Garde du Corps de Sa Majesté le Roi. Je ne suis pas n'importe qui, et si elle non plus, cela ne fait pas de nous des égaux. Même si elle est aussi forte qu'elle le dit, la Strigoï. Même si elle peut me briser. Je me fige quand Jana dévoile ses crocs. C'est bien plus ça que son contact, ses mains sur les miennes, qui me stoppe dans mon élan. J'ai peur qu'elle me morde, encore. Et en même temps... J'en ai envie. J'en ai besoin. Mon regard se teinte d'une forme de haine froide.
| Avec la haine, tout devient possible. |
Je réplique, aussi froidement que j'y arrive. Mais ma résolution, elle, est en train de faillir. Sa main passe de ma garde à mon visage. Cette main si douce. Si froide. Promesse de la plus grande sensualité que j'ai connue et aussi... Des plus amères malédictions, du mal à l'état brut. Ses mots s'insinuent en moi comme du poison d'abord. Comme la vérité, ensuite. Et si je n'avais cédé à ses tentations que par ambition ? Que parce que je voyais en elle le moyen d'atteindre des sommets qui m'étaient promis mais que ma naissance ou les circonstances vouaient à m'en éloigner. Ce que Jana me dit sur ma famille...
Mais je suis un monstre.
Et je vois leur visage, à tous. Et mon manoir, en flammes. Leurs corps, ruinés et sanglants.
Mon front se crispe. Mais je ne pleure plus. J'ai froid. Je suis seul, pour la première fois de ma vie.
Seul, non. J'ai ma créatrice.
Mais la lame se pose contre son cou, fil à un cheveu de sa jugulaire. Et mon visage près du sien, alors que je ne la laisse m'ensorceler à nouveau de ses prunelles de biche, allant jusqu'au fond de ses iris pour tenter de lire son âme corrompue mais qui me tend une main. Sans elle, je serais mort. Comme ma famille. Vivant, ou sujet à cette parodie de vie... Et bien, je peux les venger. Il sera toujours temps de voir plus tard, pour la mort. Je souffle, mon regard détaillant le sien.
| Je pose deux questions. Et si les réponses ne me plaisent pas, alors tu devras me tuer, car sinon c'est ton cou que je tranche. |
J'essaie de tout me rappeler. Tout me remémorer de nos échanges passés. J'ai aussitôt un raz de marée de souvenirs, d'empreintes sensorielles, d'odeurs, de sensations, de sons...
| Pourquoi es-tu ici ? Quand-es-tu arrivée? A Leipzig. Sur ce champ de bataille. Près de mon corps détruit. |
Je me rapproche encore, nos nez se touchant presque.
| Pourquoi moi, Jana, pourquoi moi plutôt qu'un autre. Qu'est-ce que cette flamme que tu dis voir, en moi. |
Je presse la lame. Et le sang goutte le long de son fil. Ca doit piquer... Et sa peau semble grésiller, un rien, d'un filet de fumée...
| Réponds-moi. Est-ce que c'est toi qui a provoqué ma mort ? |
La question me brûle presque quand je la lâche. Mais elle voit dans mes propres yeux que je ne plaisante pas. Je me sens trompé, manipulé, sujet d'un complot qui me dépasse. Je n'ai jamais cru au hasard... Mais cela ne peut être dans les plans de Dieu de m'infliger ça, au travers d'un démon comme instrument.
(c) DΛNDELION
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Jana pouvait presque sentir la détresse dans laquelle il était. L'état à moitié furieux, à moitié curieux. Un curieux mélange d'indécision dont la saveur la faisait saliver. Il lui reprochait de ne pas avoir été honnête, mais pourtant, elle ne lui avait pas menti. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même s'il n'avait pas su, ou pas voulu, poser les bonnes questions. Les opportunités, elles, n'avaient pas manqué. Venir le lui reprocher maintenant était un peu fort de café. Le terme de monstre coula sur elle, sans l'atteindre. Elle avait été appelée bien pire, parfois, et à force de vivre aussi longtemps, il était facile de s'habituer à ce genre d'insultes.
Son sourire s'étira lorsqu'il pesta sur la nature de leur relation. Elle ne lui en voulait pas, de ne pas encore comprendre. Il était si jeune, il n'avait encore rien compris de ses pouvoirs, de ses devoirs, aussi. Jana était là pour le lui apprendre.
« Ni ta mère, ni ta femme. Aucun... et pourtant les deux à la fois. »
Ce lien vampirique ne pouvait pas être défini par de simples termes humains. "Créatrice" se suffisait à lui-même, pour tout ce qu'il englobait comme relation humaine : amie, sœur, ennemie, confidente, amante, épouse, mère, ... Jana soupira, repensant à l'incongruité des mots utilisés à tord et à travers par les humains. Quelle faiblesse, quelle bassesse d'esprit. Pas étonnant qu'ils finissent en plat de résistance.
Jana le connaissait, cet état dans lequel il se jetait à corps perdu, tentant de redonner du sens à un événement qui n'en avait plus. Elle même, lors de sa transformation, avait été bien en peine de comprendre. Mais elle l'avait fait, avec vitesse selon son propre créateur. Et elle avait pris conscience de son pouvoir, de sa nouvelle force. Et de la place qui était la sienne dans l'immense engrenage de la vie. Elle l'avait vu également, ce sursaut qu'il avait eu, lorsqu'elle avait sorti les crocs. Cela l'avait interpellé, suffisamment pour qu'il les observe, désireux peut-être de pouvoir les goûter à nouveau. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le lui demande de lui-même, elle en était persuadée. Elle secoua la tête, lorsqu'il évoqua la haine pour guide de sa transformation et de l'appropriation de ses pouvoirs vampiriques.
« Oui, la haine... Mais il te faudra bien plus que ça, chéri. »
Il pressa un peu plus encore la lame contre la peau de son cou, lui arrachant une grimace. La lame en argent enflammait ses pores, se frayant un chemin jusqu'à son sang, le faisant bouillonner. Jana ne dit rien, habituée à un peu de douleur, depuis tout ce temps où elle en avait fait les frais. Maintenant, elle la distribuait, plutôt que de la recevoir. Mais pour lui, elle était prête à le laisser prendre la main. Juste un instant. Une illusion de contrôle qu'elle voulait lui donner, peut-être, ou bien une lassitude de l'instant qui s'éternisait et du manque de reconnaissance qu'il avait envers elle ? Peut-être les deux.
« Je crois que tu devrais commencer à montrer un peu de reconnaissance à ta créatrice. Sans moi, tu serais mort. »
Le deal qu'il lui proposa ne la fit pas réagir. Elle garda le contrôle, ne laissant transparaitre aucune émotion. S'il voulait jouer, ils pourraient jouer. Mais pendant le temps qu'elle souhaitait, et uniquement cela. Il était tout proche d'elle maintenant, et elle sentait en lui la peur, l'appréhension, la rage... l'excitation. Son odeur parvint jusqu'à ses narines et elle huma délicatement. De la curiosité, également. Il semblait réellement vouloir savoir pourquoi elle avait jeté son dévolu sur lui. Et quelle réponse pouvait-elle bien lui donner ? Elle aurait pu lui dire qu'elle était tombée amoureuse de lui, simple et faible humain, à force de paroles et d'embrassades, de contact et d'étreintes de plaisir... Mais l'amour rendait faible, et inutile, alors non. Il était indéniable cependant qu'il avait une certaine importance pour la strigoï. Sinon, pourquoi aurait-elle pris ce risque de venir jusqu'à lui juste après la bataille et de le transformer elle-même, alors qu'un de ses mignons aurait aisément pu le faire ?
Elle se pencha vers lui, laissant ses lèvres parcourir délicatement son menton, sa joue. Renforçant volontairement la piqûre brûlante de l'épée contre sa peau. Elle tentait peut-être le diable, mais elle avait vu son regard, lorsqu'elle avait sorti les crocs. Il ne lui ferait rien. Doucement, elle lécha le sang qui lui maculait le visage, sentant ses bienfaits lui hérisser les poils dans des frissons de plaisir, en attrapant un peu au passage avec ses doigts.
Le souffle un peu plus court lorsqu'elle s'écarta, elle darda sur lui un regard inquisiteur... et amusé.
« Ca fait trois questions, chéri. Mais je suis d'humeur généreuse ce soir, alors... »
Elle porta ses doigts à ses lèvres pour y l'excédent pourpre qui s'y était installé. Puis le regarda.
« Tu as toujours voulu plus, Johannes. Je le sais. Tu me l'as dit. Je l'ai senti. Me côtoyer était ta solution pour t'élever, mais ce n'était pas suffisant. Je te donne le moyen de faire mieux, et plus. Tu n'as qu'à dire oui. »
Elle lui sourit à nouveau, puis reprit, penchant la tête sur le côté et lui dévoilant ses crocs en un mouvement.
« Cette flamme, j'avais la même, une éternité auparavant. C'est pour ça que je la reconnais. »
Une passion brûlante, une ambition dévorante. La conviction d'être fait pour plus que ce qui nous était donné sur cette terre. Jana l'avait senti, à l'époque. Et ressenti à nouveau avec Johannes. Cet appel de la liberté, sauvage, incontrôlable.
« Je n'ai pas manipulé la lame qui t'a tué, mon amour. Mais je savais que tu serais là, sur le champ de bataille. Après ça, il n'a fallu qu'attendre. »
Jana s'était simplement assurée qu'il serait mobilisé pour le combat pour pouvoir réussir son plan : le transformer et détruire le lien humain qu'il avait, à savoir sa famille. S'il avait été au manoir lorsque les cosaques étaient venus, il aurait pu les stopper. Et tout son plan serait tombé à l'eau.
« Quant à pourquoi toi... N'est-ce pas évident ? Je te l'ai dit : on est faits l'un pour l'autre. Et tu le verras bien assez tôt. Je n'ai fait que prendre les choses pour en main pour accélérer l'inévitable. »
Finalement, elle avait toujours été sincère avec lui. Bon, à part sur le fait qu'elle était une créature immortelle buveuse de sang. Ah, et le fait qu'elle avait fait tuer sa famille.... Mais bon, à part ça, c'était la transparence incarnée.
— We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst. —
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Johannes von Reiner
Créature slave
Groupe : Créature, Panthéon Slave Métier : Tueur à Gages Pouvoirs / atouts : Force Surhumaine / Régénération / Hypnose Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe &/ou violences sexuelles Messages : 341 Age : 238 ans Célébrité : Boyd Holbrook
Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Dim 20 Aoû - 23:27
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La vérité reste sur le fil. Tout s'imbrique dans tous les sens qui ne vont pas dans le mien, dans des directions dont les vérités pourraient me faire peur... Enfin, tout reste relatif, de toute manière. Je suis mort et je suis revenu à la vie peu après. Sous la forme d'un démon assoiffé de sang ; je viens de liquider un homme d'une façon sale, et ce même pour un soldat aguerri qui n'en est pas à son première meurtre. Je n'ai pas le loisir de me poser tant de questions que cela, puisque je suis déjà jeté dans le grand bain... Celui avec des requins au visage d'ange, mais d'ange de ténèbres. Ce que Jana me dit me glace le sang. Et fait pourtant s'embraser plus fort une étincelle dans les tréfonds de mon âme. J'ai tout perdu. C'est horrible, et l'angoisse du vide absolu qu'est devenue mon existence -changée en prédation permanente- m'étouffe. Et pourtant, la nature a toujours horreur du vide, et ne demande jamais qu'à le combler.
Reconstruire quelque chose.
Recommencer.
Je dois être fou. Mais j'ai été tué, et je suis pourtant encore vivant. Une mère, et ma femme, hein. Et autre chose.
| La peste soit des désirs des femmes et de leurs lubies. Tu aurais mieux fait de me laisser ici, avec mes compagnons d'armes. |
Je lâche, comme une malédiction, alors que je ne comprends pas grand chose aux desseins de la brune ni de ses attentes. Et pourtant... pourtant une partie grandissante de moi, changée, s'ouvre à un horizon de nouvelles potentialités. Est-ce une partie de moi dont j'ignorais ou repoussais la présence, ou est-ce que c'est induit par les conséquences de la malédiction qui désormais me possède corps et âme.
Jana m'appelle « chéri ». Elle souffre au contact de la lame, mais pourtant elle reste là, sanglante sur son fil
| De la reconnaissance ? Que vaut ce présent que tu m'as fait ? Ma famille est morte, la cause que je sers est en train de mourir tout autour de nous. |
Elle, alors ? Est-ce cela que j’ai gagné dans cette éternité dont elle m'ouvre les bras ? Je revois nos étreintes, entends ses souffles, ses rires...
Il y a quelque chose qui cloche, chez moi.Car je 'membrase d'un feu incontrolable, d'une soif rouge terrible qui gonfle et qui m'étouffe, me serre la gorge, alors que je n'ai qu'une envie ; céder aux caresses de ses souffles et déchirer un rien ce cou pour me gorger d'elle, nu contre son corps offert ou vaincu. La belle frissonne de plaisir... Et ça me laisse le souffle court, autant qu'elle, comme si l'étreinte avait déjà eu lieu. Mon pouce passe sur sa lèvre, y frotte le rouge écarlate du sang comme pour lui faire pénétrer la chair. De l'autre main, je prends la sienne encore maculée de sang. Si douce.
Si forte.
| Je te côtoyais parce que d'un regard, tu as saisi mon âme. Je savais que tu étais dangereuse. Mais je ne pensais pas que c'était à ce point-là. |
Je baisse les yeux, sourcils froncés, perturbé par tout ce que je ressens. Ses crocs apparaissent...E t je me surprends de l'élan que je ressens d'y passer ma langue, contre la pointe. Juste pour voir ce que ça fait.
Ses mots s'insinuent en moi. Mon amour, chéri. Attendre, précipiter le destin. Tout cela, je le comprends, même si ça me dépasse largement.
| Je... je crois que je l'ai ressentie, moi aussi. En te voyant. J'ai vu... |
Son sourire. Ses yeux. La flammèche qui brûlait dans les deux puits sans fonds des miroirs de son âme.
| L'ambition. La gloire. La perspective d'une forme de conquête et de gloire que je n'obtiendrais jamais tout seul. Jamais... dans ma situation. |
Marié. Père. Officier subalterne d'un régiment de prestige certes, mais dont on ne fait pas les généraux ou la noblesse d'Empire. Et relève les yeux, toujours grimaçant devant la cruelle vérité qui s'impose à moi.
| Une compagne. Plus que ça. Une égale. Peut être es-tu plus vieille et plus forte que moi, Jana. Mais je t'ai reconnue comme... Je ne sais pas. |
Est-ce cela que les poètes évoquent à propos d'âme-soeur, ou d'un miroir parfait de ce que l'on est... Ou de ce qu'on a besoin.
| Je ne suis pas mort pour revenir au service de quiconque. Je serais ton égal, ou tu dois me tuer sur le champ. |
Défi clair. Prouve moi ta force.Je le dis avec arrogance, mais une détermination inaltérable.
| Si tu ne le fais pas... Dis-moi comment je retrouve ceux qui ont assassiné ma famille. Montre-moi. |
Je l'implore presque, cette fois, d'un ton pressant, et douloureux.
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
Jana sourit à pleines dents pointues, lorsqu'elle le sentit vibrer au tempo qu'elle venait d'instaurer, celui dicté par le sang qui était leur maître indirect à tous. Bien, il commençait à le sentir et le ressentir, si ce n'était le comprendre tout à fait. Il progressait vite, mine de rien. Sans doute parce que sa créatrice était douée. Il maudit les femmes et leurs désirs, maugréant qu'il aurait préféré rester mort avec ses compagnons. Jana pouffa, jetant un regard effaré autour d'elle :
« Rester avec eux ?! Dans le sang, la boue et la merde ? Mort. Ne dis pas de bêtises. Ils n'auraient jamais rien accompli, pas plus que toi, si je n'avais pas été là. »
Il fallait savoir saisir les opportunités. Celle que Jana lui présentait était sans appel, certes, mais palpitante. Excitante. Que pouvait-il y avoir de meilleur lorsqu'on aimait la vie d'avoir l'assurance de pouvoir fouler le sol pendant encore des centaines d'années ? Elle ne dit rien de plus, jugeant qu'il faisait peut-être un caprice formé par son incompréhension et le choc de sa mort et de sa renaissance. Admettons. Elle sentait petit à petit qu'elle gagnait du terrain sur lui et sa résolution inébranlable. Ses yeux étaient un peu différents, une lueur de compréhension semblait s'y installer, ou en tout cas une certaine paix, comme s'il commençait à toucher du doigt tout ce qu'elle venait de lui dire. Elle ne lui faisait pas de cadeau sur la façon dont elle le traitait. C'était à la dure, avec peu d'empathie et un certain empressement. Mais il réussirait à passer outre, Jana en était persuadée. Son contact étira son sourire encore un peu, elle sentit les pores de sa peau s'embraser, et ce n'était pas seulement du au pouvoir de l'argent sur elle.
La vampire semblait en tout cas avoir fait mouche, car lorsqu'il reprit la parole, il semblait plus... calme. Apaisé, en quelque sorte, comme s'il avait pris le temps nécessaire pour faire le tour de ses émotions et collecter ses pensées, éliminant à force de réflexion les diverses options qui se présentaient... avant qu'il n'en reste qu'une seule. Celle qui lui tendait la main depuis le début de cette conversation. Il semblait aller dans son sens avec ce qu'elle venait de lui dire, sur leur lien, sur la nature de leur relation et ce qu'elle avait vu en lui, dès les premiers moments qu'ils avaient partagé ensemble. Il mentionna l'ambition, la gloire, des objectifs qu'il ne pourrait pas atteindre seul. Seul non, mais avec elle, oui. Peut-être.
Son visage se tordait pourtant, montrant qu'il était peu à l'aise avec cette vérité qu'il n'avait pas d'autre choix que d'accepter à bras ouverts à présent. Sa demande d'être son égal la laissa perplexe une seconde : le pouvait-il réellement ? Il aurait du travail pour arriver à son niveau de maîtrise de leur race vampirique, et s'il y arrivait, ce ne serait pas tout de suite. Et puis, Jana ne laisserait jamais vraiment personne prétendre à ce titre. Même si elle devait avouer qu'avoir à ses côtés quelqu'un comme lui... Etonnement, cela lui plaisait assez. N'était-ce pas finalement ce qu'elle avait cherché un peu également, en lui ayant accordé la transformation ? Au moins, ils seraient ensemble. Pour l'éternité.
A sa dernière supplique, elle inclina légèrement la tête, avant de s'écarter de lui. Elle croisa les bras, faisant quelques pas, puis se retourna vers le nouveau vampire :
« Hum. Vraiment ? »
Une question qui somme toute n'attendait pas réellement de réponse. Bien sûr qu'il voulait les retrouver, elle le sentait. Chaque fibre de son corps vampirique était prête à bondir pour déchirer de la chair et se délecter du puissant liquide sanguin. Cela la rendait fière. Et lui donnait aussi envie de tester sa réelle motivation.
« Tu n'as pas sauté sur l'occasion pourtant, quand je t'ai expliqué ce que nous étions. Ce que nous pouvions faire. »
Elle laissa son regard parcourir les cadavres, y compris ceux des deux vampires qui l'avaient accompagnée jusqu'ici. Bon, ils ne reverraient pas sa demeure. Quel dommage. Elle se baissa prestement, fouillant sans ménagement dans les poches du cadavre pour vérifier si elle n'avait pas quelque chose à récupérer. Celui là ne semblait rien avoir sur lui, à part un pistolet, qu'elle attrapa. Parfois même le plus insignifiant des objets pouvait avoir son utilité. Elle s'attaqua au deuxième, y découvrit un petit cadre avec une peinture à l'intérieur représentant une femme. Elle le prit également, sait-on jamais. De toute façon, ils n'en auraient plus l'utilité.
« Je sais comment les trouver. Je sais où ils sont en ce moment même. Mais pourquoi devrais-je te donner cette information, puisque je suis un monstre, un parasite ? Un démon tout droit sorti des enfers que tu redoutes tant. »
Elle lui sourit. Ces qualificatifs lui importaient peu en vérité, seule sa réponse comptait. Et sa détermination féroce aussi, qu'elle voulait voir et sentir. Le bousculer un peu l'amusait beaucoup, et elle voulait voir à quel point il la voulait, cette vengeance.
« Montre-moi que tu es prêt à suivre mes enseignements et je te dirai non seulement comment les retrouver, mais je t'expliquerai aussi comment les faire souffrir. »
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Johannes von Reiner
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Sam 26 Aoû - 14:42
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je suis dans une situation d'une complexité inextricable, et d'une horreur absolue. Je viens de mourir et de renaître. Centième fois que je me le dis pour prendre conscience de la situation, en l'espace de seulement quelques minutes. Et le fait que Jana ne prenne rien au sérieux n'aide pas à prendre la mesure de l'événement, de la situation. Je ne sais tout simplement pas quoi faire pour que les choses aillent dans une direction qui ne soit pas pour moi trop terrible pour moi. La brune semble en tout cas considérer que rien de ce qu'il va se passer n'est difficile, et que la situation est plus un cadeau, un motif de réjouissances et de fêtes en quelque sorte. Peut être que passé un moment on ne se rend plus bien compte de ce que l'on perd, une fois avoir recommencé une nouvelle forme d'existence...
Je suis perdu.
Elle est ma lumière. Mais loin d'être éclatante, elle irradie d'un halo d'un rouge ténébreux, promesses de l'ombre et de cauchemars, de plaisirs indicibles et d'un instinct meurtrier plus fort que tout le reste.
| J'ai du mal à te remercier... |
Et c'est l'évidence. Pourtant, je ne sens plus l'air fuir mes poumons, mes os brisés frotter contre mes organes et la vie s'échapper par la béante blessure sur le côté de mon torax.
| C'était peut être mon destin. Cavalier de la mort, la charge était belle et terrible. On s'en souviendra. Et puis, maintenant, je n'ai plus rien à défendre. |
La haine me glace. Les responsables courent toujours, et la bataille n'a sans doute pas permis d'apporter le moindre bout de justice à ce monde corrompu. Les cosaques, ou les dragons, sont rarement engagés frontalement dans une bataille rangée. Trop fragiles au feu, et incapables de tenir le front d'une cavalerie mieux fournie, mieux entraînée et équipée. Rien à défendre.
Rien, hormis ma « créatrice ». Son corps m'appelle. Comme si le fait de le toucher, de palper sa peau d'albâtre atténuerait mon chagrin. Comme si me lover près d'elle me ferait apprécier l'éternité et ses conséquences. J'ai l'impulsion d'esquisser un geste, vers elle. Mais d'un autre côté, je me méfie. Elle ne me dit pas tout. Les événements se suivent trop vite. Je dois prendre le temps d'y réfléchir, de comprendre, d'anticiper ce qui m'arrive réellement.
Mais cette faim, nom de dieu.
Je me sais damné, désormais. Deux choix semblent s'ouvrir à moi. En finir en me confrontant à celle qui me sauva par cette malédiction, ou accepter ce cruel revers du destin et faire en sorte que les choses continuent. D'une façon ou d'une autre. Pour l'éternité.
J'ai besoin d'être guidé. Cette faim, cette soif, me tenaille douloureusement, et l'on peut attendre que je fasse une bêtise si elle n'est pas rapidement étanchée. Seigneur... Je ne pense qu'au sang, tout mon corps me pousse à chercher quelque part l'endroit rassurant d'où j'entendrais des palpitations, mes pupilles se dilatent, mes dents me font souffrire. Je dois mordre. Je dois boire quelque chose, et ce quelque chose n'a rien de flou. Jana finaude, maintenant. Elle tergiverse. Victorieuse, mais pas complaisante. Elle fait la fine bouche.
| Suis-je sensé me réagir d'être un monstre ? Je vois quand même en quoi ça peut m'être utile. |
Je n'ai pas besoin d'adhérer à quelque chose pour le vivre ; devoir premier d'un soldat quel qu'il soit. Jana dépouille les corps et je la regarde faire avec une certaine distance. Ma culture, ma naissance, mon honneur incrimineront toujours les détrousseurs de cadavres, mais j'ai fait la Russie, un an plus tôt. Et je me rappelle encore très bien de ce que la nécessité fait, comme loi. Je plisse les yeux. Je me résous à mon destin, le sentiment de ne plus avoir le choix.
| Comment sais-tu cela? |
Je ne suis pas qu'un mouton amené à l'abattoir.
| Je veux leur infliger l'enfer, cheminer aux côtés d'un démon et accepter d'en être un soi-même me paraît de bon aloi. |
Je fais un pas vers elle.
| Je ne m'agenouillerais pas. Mais tu as vu que je pourrais être utile, aussi. | Regard pour ses mignons équarris à coups de lame. | Je peux combattre pour toi, si tu m'aides à retrouver ces fils de putain et à leur faire endurer l'enfer |
(c) DΛNDELION
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La vampire ne perdait pas espoir, elle sentait sa détermination vaciller. Le mettre devant le fait accompli avait finalement ces bénéfices, elle devait le reconnaître. Elle n'avait jamais fait dans la dentelle, pour quoi que ce soit. Rares étaient les personnes avec lesquelles elle pouvait se montrer un peu moins exigeante, un peu moins tranchante. Sa sœur, par exemple, pour laquelle elle découperait n'importe qui qui s'approcherait d'un peu trop près. Le Maître, qui malgré sa distance et les interactions limitées qu'elle avait avec lui restait la raison pour laquelle tous les strigoï peuplaient cette terre. Et Johannes. Jana avait été habituée à jouer un jeu, pour séduire telle ou telle personne, l'amener dans son lit, en profiter pour soutirer ce dont elle avait besoin et s'en séparer, d'une façon ou d'une autre. Mais avec lui, cela avait été différent, dès le début. Elle n'avait pas passé toutes ces heures avec lui dans un but précis. Elle avait réellement apprécié sa compagnie et c'était la raison pour laquelle elle l'avait transformé. Afin qu'ils puissent rester ensemble. Un poil possessif, ma foi, mais diablement efficace.
Elle secoua la tête, lorsqu'il avoua n'avoir plus de cause pour laquelle se battre, plus rien à défendre, l'armée étant décimée, lui était mort, et sa famille étant aux oubliettes.
« Non, c'est faux. Tu m'as moi, et tout le reste de ta nouvelle famille. On se défend les uns les autres. Je ne peux pas te garantir que tu t'épanouiras dans le sang et la mort, mais je peux t'assurer que ça sera amusant. »
La cohésion au sein des vampires était importante, un atout principal de leur force de frappe. Ils étaient tous différents, et les différents ordres vampiriques le montraient bien. Mais le Maître avait eu cette vision des années auparavant. Et Jana avait confiance en lui, après tout, c'était le plus ancien de tous, le plus sage, si l'on voulait l'appeler ainsi. Il était également puissant, et rappelait parfois à tous quel était le prix à payer pour défier sa loyauté. Elle ne se formalisa pas de l'absence de remerciement, il le ferait bien assez tôt.
La Dracea l'observa, penchant un peu la tête. Elle voyait son teint, pâle, magnifique. Les yeux vifs, méfiants presque, appréhendant encore cette nouvelle nature. Les lèvres sèches, en manque du précieux sang duquel il devait vraiment avoir envie à présent. Sa question la fit sourire, tandis qu'elle rangeait le fruit de ses fouilles dans ses poches.
« De la même façon que je savais que tu serais là, ce soir. J'ai des yeux et des oreilles partout. Je te l'ai dit, nous sommes cachés dans l'ombre, et nous écoutons. »
Le mensonge n'était pas le plus compliqué. Lui raconter qu'elle le savait parce qu'elle les avait embauché aurait été plutôt malvenu, non ? Après avoir dit tant de vérités, c'était comme si elle avait rempli son quota de bonnes actions pour la journée, maintenant elle pouvait puiser dedans pour faire ce qu'elle savait faire de mieux : semer le chaos. D'autant qu'en y réfléchissant un peu plus encore, elle ne mentait pas réellement.
« C'est un petit groupe de soldats russes, qui les as tué. On a Dimitri, le chef, Nikolaï et quelques autres plus insignifiants. Anton est la risée du groupe, parce qu'il mange de la soupe au petit déjeuner. Pavel, le plus jeune, est celui qui a le plus de scrupules. Le laisseras-tu vivre, lorsque tu croiseras son regard tétanisé ? »
Des informations, elle en avait. Tous les moyens étaient bons pour en récupérer. Ce qu'elle faisait avec ces informations... Il n'y avait pas de règles. Elle se rapprocha de lui, dardant sur lui ses prunelles sombres, d'un air presque inquiet, ou en tout cas concerné :
« Je sais que tu as faim, je le vois sur ton visage. Tu dois prendre des forces. Fais-moi confiance, et je t'apprendrai à fondre sur tes proies en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je t'apprendrai à te dissimuler dans l'obscurité pour frapper au moment que tu jugeras opportun. »
Elle sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. Rien qu'en parler la rendait nerveuse, dans l'expectative de le voir faire ses preuves et grandir, sous son regard protecteur et maternel.
« Et quand tu seras prêt, tu les tueras. »
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Lun 28 Aoû - 11:20
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je commence à saisir de façon plus pleine et entière, presque plus instinctive, ce que Jana évoquait à propos de notre lien. J’ai lutté, et je lutte toujours. C’est dans ma nature. Mais je commence à m’ouvrir. A me laisser faire. Un pas après l’autre. Car dans l’océan de noirceur dans lequel je suis plongé, elle apparaît non vraiment comme un phare… Mais comme un astre, une lune de sang, qui illumine une plaine faite de mort et de sang, d’un désespoir silencieux qui pourtant m’assourdit de toute la charge de l’horreur qui s’ouvre devant nous. Cet univers d’ombres et de ténèbres, où l’on tue, à peine revenu parmi les vivants. Où l’on assassine ses semblables sur un coup de colère, pour impressionner la cheffe, la référence de ce nouvel univers.
J’ai déjà dû devenir fou, ce n’est pas possible autrement.
Ou alors, c’était déjà en moi.
La brune m’explique que je l’ai elle, à défendre. Et ma nouvelle famille. Je coule un regard de côté, sur les restes sanguinolents de ses congénères que je peine à reconnaître comme les miens… Et dont la mort visiblement, ne l’émeut pas plus que ça. Est-ce parce que je semble si particulier à ses yeux, dans le récit qu’elle me fait de cette malédiction ? Est-ce que c’est parce que je les ai vaincus et qu’ils ne méritent dès lors plus tant de considération ? Ils ne sont rien pour moi. Mais son absence quasi-totale d’émotions affichées à leur mise à mort me met fatalement sur mes gardes.
| Tu veux dire, comme tu as défendu ces deux mignons quand je les ai estourbis sous tes yeux ? |
Je soupire, las. Tout est si noir dans ce monde qu’elle me dépeint. Mais qu’y aurait-il donc pour des maudits ?
| Tu m’as jeté dans un monde de requins comme toi, et pas dans une nouvelle famille. [
Regard vers les corps, j’affiche la mine triste, désabusée, de celui qui se sait égaré et damné, pour une éternité qui paradoxalement ne tient qu’à un fil ; celui d’une lame ou d’un coup de fusil, d’une embuscade et du feu.
| Mais je vois ce que ça a d’amusant… |
J’ai littéralement aimé les buter, ces deux connards. Et je n’en nourris aucun regret. C’est cruel car ils ressemblent surtout à ce qui m’attend, au destin contrarié qui est désormais réservé à votre serviteur. Mais si de mon vivant j’ai toujours aimé m’éprouver dans la bataille, chevaucher sous le feu des canons et des mousquets, de charger sabre au clair, c’était pour la camaraderie, l’émulation par le courage. Et cette fois, j’ai ressenti quelque chose de bien différent. J’ai aimé chaque délicieuse seconde de cette mise à mort… Et pourtant moitié moins qu’au moment de me nourrir du premier connard qu’elle m’aura jeté entre les crocs.
Jana m’a damné et nourri comme la bête que je suis devenu. Jana a réponse a tout. Son organisation a des ramifications partout, et c’est aussi effrayant qu’impressionnant. Pour l’instant, je ne discute pas, mais je compte bien mettre à l’épreuve ses vérités. Je ne vois aucune confiance à nourrir à une maîtresse qui m’a abreuvé des années de fausses histoires et qui déboule, le jour de ma mort… Mais elle a forcément fait tout ça pour une raison. Et celle qu’elle m’avance en vaut bien une autre.
| Tu es donc bien une espionne, toi aussi. |
Mais savoir ce qu’elle a fait à la cour de l’Electeur de Saxe ou à celle d’Empire à Paris n’a plus aucune importance, désormais. Ce monde apparaît inaccessible, lumineux malgré ses dangers actuels, par-delà le pont de destinée que j’ai franchi à coups de crocs. La belle évoque alors les meurtriers de ma famille. Des russes. Des cosaques, à n’en pas douter. Ils sont connus pour les sévices qu’ils infligent sur leur passage à tous ceux trop faibles pour les faire fuir comme des perdrix : peu courageux sauf quand il s’agit de faire souffrir.
| Pourquoi le laisserais-je vivre ? Je sais ce qu’ils font aux gens. J’ai vu ce qu’ils faisaient dans leur propre pays, aux habitants des oblasts que nous avons traversés l’an passé. |
Je fronce les sourcils d’une rage qui s’enflamme à nouveau, et mon regard se baigne de sang qui cette fois ne coule pas.
| Je sais ce qu’ils ont fait à ma femme. Et à mes enfants. J’espère juste avoir encore des corps à enterrer. |
Et la regarde, de nouveau.
| Non, Jana, je ne vais pas l’épargner. Je vais pendre ce connard sur mon perron, et je me ferais une cape de la peau du dos de son Hetman. |
Je la sens excitée par la perspective du bain de sang. Et la soif à nouveau qui m’étouffe, me transperce, comme la fin en novembre dernier quand je crevais de faim les premiers jours, avant que l’estomac ne se réduise à la taille d’un fruit de petite taille. Je prends sa main, montre mes crocs.
| Montre moi le chemin, je ne sais pas où nous sommes exactement. Et apprends-moi. Apprends-moi tout. |
Je souffle, près d'elle.
| Apprends-moi à être ton ombre dans les ténèbres. |
(c) DΛNDELION
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Jana le regarda, une nouvelle étincelle d'intérêt dans les yeux, lorsqu'il lui répondit, avec justesse, que le monde dans lequel il évoluait à présent était un monde de requins, et non pas une famille. Ce constat ne la fâchait pas, elle devait reconnaître que le monde était brutal, sanglant. Mais ce n'était aucunement de son fait.
« Le monde était ainsi avant mon arrivée, et il le sera toujours une fois que j'aurai connu la mort véritable. Mieux vaut être chasseur que proie. »
Jana considérait les vampires comme sa famille, à ceci près qu'elle était très très nombreuse. Il y avait les proches, ceux qu'on aimait voir, toujours. C'était le cas avec lui. Et il y avait les autres, le cousin distant un peu benêt à qui l'on accordait peu d'attention, la tante bien trop complaisante pour être intéressante, ou encore l'oncle constamment bourré que l'on n'écoutait que d'une oreille distraite lorsqu'il était encore en état de parler. Elle n'accordait pas le même soin à tous les membres de sa famille, ni la même affection. Preuve étant avec ces deux vampires sur lesquels Johannes s'était exercé avec agilité. Si elle avait voulu les défendre, elle l'aurait fait. Ils étaient dispensables, mais ils avaient servi leur rôle. Celui de recruter Johannes. Alors, finalement, n'avait-elle pas bien fait de les amener jusqu'ici, de les former ?
Son visage se déforma en entendant le mot "amusant". Elle désigna les cadavres.
« Ca, amusant ? Chéri, tu n'as encore rien vu. »
Ce n'était pas un reproche, simplement un état de fait. Tout jeune strigoï, il était prometteur, oui, mais il ne maîtrisait encore rien. Alors si déjà cela était amusant, il allait vraiment adorer la suite ! Jana ne doutait pourtant pas qu'il avait aimé les mettre à mort. Même si tout ceci avait été bref, finalement. Torturer des humains des heures durant était bien plus.. satisfaisant.
La ténébreuse femme sourit de plus belle, lorsqu'il entra dans son jeu, détaillant le traitement qu'il réserverait aux assassins de sa famille. La haine, quelle belle émotion. On pouvait en faire tant de choses. Légèrement piquée au vif néanmoins, lorsqu'il l'interrogea, sur la possibilité de l'épargner, elle haussa les épaules, l'air faussement concerné :
« Je ne sais pas, puisque tu te crois supérieur, au-dessus de moi qui ne suis qu'un monstre, un démon. Par vengeance, il semble que tu sois prêt à abandonner ton piédestal pour nous rejoindre dans la boue. »
Façon de parler. Qui pourtant en cet instant n'était pas si métaphorique, mais assez littérale. Et c'était jouissif.
« Tu verras qu'on s'y sent bien. »
Le corps transi par une réelle envie de violence, les yeux brillants d'anticipation et le souffle court, elle le détailla amoureusement, lorsqu'il s'approcha, prenant sa main et montrant ses adorables crocs, confirmant par ce geste et ces paroles qu'il acceptait et rejoignait la famille. Rien n'aurait pu faire plus plaisir à Jana qui en frissonna de langueur, l'attirant à elle tandis qu'il soufflait dans son cou.
« Tu fais le bon choix, Johannes. Tu ne regretteras rien. Ce que tu vas découvrir surpassera tes attentes les plus folles, je t'en fais la promesse, ici et maintenant. »
Elle sortit les crocs à son tour, libérant ses mains pour les passer dans son cou, s'imprégnant de son odeur de sang et de mort. Les yeux à moitié fermés, elle huma doucement sa peau, respirant à pleins poumons, frôlant de ses dents pointues la surface, mourant d'envie de les plonger dans sa chair. Pas besoin de vouloir le transformer pour le mordre, ils pouvaient aussi s'amuser un peu.
« Ce sera toi, et moi... Ensemble, on pourra sillonner l'Europe et répandre chaos et destruction dans notre sillage. Tous trembleront devant nous et ce qu'on pourra accomplir. »
Elle s'interrompit, se souvenant qu'il leur fallait néanmoins lui trouver à manger. Le pauvre homme ne suffirait pas à combler la faim d'un nouveau-né. Elle embrassa son front, puis s'écarta un peu de lui pour le regarder.
« La première étape, je te l'ai dit, c'est de te nourrir. Tu l'as fait, instinctivement. C'est bien. Mais tu as encore faim, je le sais. Suis-moi. »
La strigoï millénaire lui emboîta le pas, faisant quelques pas pour les amener à l'extrémité du champ de bataille. Là, elle se tourna vers lui, avec un air malicieux :
« Première leçon. En tant que strigoï, tu es plus fort, plus rapide. La nuit est ton domaine, ta maison. Voyons si tu arrives à suivre. »
Elle partit en courant. L'objectif était d'arriver jusqu'au village le plus proche pour lui trouver un casse-croûte. Et elle aussi. Tous ces petits jeux avaient éveillé son appétit. C'était l'heure de l'apéro !
— We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst. —
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Johannes von Reiner
Créature slave
Groupe : Créature, Panthéon Slave Métier : Tueur à Gages Pouvoirs / atouts : Force Surhumaine / Régénération / Hypnose Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe &/ou violences sexuelles Messages : 341 Age : 238 ans Célébrité : Boyd Holbrook
Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Lun 11 Sep - 13:37
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je suis perdu dans les ténèbres, et je n’ai vu qu’un rai de lumière. Elle est de couleur rouge, comme le sinistre avertissement et rappel de notre nouvelle malédiction. J’ai soif, j’ai faim. La pulsion de mort a besoin de s’exprimer d’une façon ou d’une autre. Je sens en moi ce trop plein, cet appel au plus grand des débordements, des épanchements d’une âme délabrée, mortifère, qui n’a plus d’autre fonction que l’expression de la terreur et la libération de la mort. Je commence de plus en plus à comprendre l’espèce de fatalisme qui exsude chaque mot de la bouche de Jana. L’éternité est pour nous. Et j’entrevois déjà son lot de gloires et de souffrances. Je vois aussi ce que ça signifie comme pouvoir, et comme sacrifices.
Je suis presque chanceux de n’avoir plus d’attaches.
Presque.
Et je me déteste pour avoir eu cette pensée.
|`Je n’ai rien d’une proie. |
Et pourtant si je savais… Mais ce n’est pas le cas. Je ne sais pas, et je ne saurais pas avant un peu plus d’un siècle. Et son sempiternel « chéri »… Le suis-je vraiment ? Ne suis-je pas qu’un objet entre ses mains, qu’elle peut utiliser à loisir et user jusqu’à ce qu’elle en soit lassée ? Je ne sais pas. J’ai besoin de certitudes, de me raccrocher à des choses sur lesquelles je peux avoir un semblant de contrôle. Jana ne semble pas être ce genre de choses. Notre relation, je ne sais pas. Mais je dois aussi ressentir un peu d’espoir pour continuer, sinon autant se faire sauter le caisson tout de suite. Je la regarde, la vampire. Froidement, sans haine ni rage, mais avec un pragmatisme glacé.
| Je suis déjà dans la boue. |
Jusqu’au cou, et ce n’est pas non plus qu’une image puisque je me retrouve couvert de souillures humaines ou non, de la terre qui m’a recouvert et à demi-étouffé. Pourtant son regard à elle couve en mon cœur un feu différent. Plus chaud. Ces mêmes yeux qui m’ont jadis poussé à oublier mariage et serments pour me complaire avec elle dans l’élan passionnel et maudit de l’adultère, fouaillant ses jupons et virant son corset comme pour faire exploser toute la bienséance de mon existence, tous mes rêves et mes aspirations.
Le fait est que j’ai toujours été enclin au mal.
Ses mains qui m’appellent ressassent en moi le souvenir de damnations plus sucrées et plus suaves, d’un enfer dans lequel je me vautre bien trop volontiers. Déjà mon souffle se fait plus profond, plus fort. Ses promesses résonnent en moi avec l’écho de l’éternité. Je sens son corps pressé contre le mien, et ses crocs passer si près de mon épiderme que j’ai presque envie qu’elle se gourmande bien plus de mon propre sang et de mon goût plutôt que le fumet aléatoire d’une pourriture sortie de la fosse commune. J’écoute toutes ses paroles. La serre plus fort, comme l’homme perdu que je suis en pleine tempête, et me damne tout à fait quand je tombe devant l’ardente vérité qu’elle est déjà devenue mon roc, le seul qu’il me reste.
|Toi et moi, alors. |
Elle vient de le promettre. Son baiser sur mon front m’appelle au vice mais c’est elle que je regarde comme une bête affamée ; je ne veux pas me repaître de la stryge mais je n’hésiterais pas si cette grande Soif Rouge me bouleverse et me fais abdiquer finalement toute raison. Je la suis dans les ténèbres… Je commence lentement, distancé. Mais assez vite j’apprends à utiliser mon environnement et le terrain d’une façon différente, prenant de l’élan avant des sauts permettant de rouler ou de se fondre dans les couverts parfois illuminés de patrouilles lanterne en main recherchant des survivants dans cet horizon de feux couvant sur les carioles et affûts de canons détruits, au milieu de râles de mourants et de croassements de corbeaux.
Je gronde dans la nuit, pupilles couvant une lueur démoniaque, quand j’observe à Probstheida les ombres mouvantes en uniformes blancs d’autrichiens en maraude ; les cris désespérés et étouffés à l’étage de femmes qui se font visiter par les Karserlincks. Le terrible tribut de la guerre… Et le pire c’est que je me rends compte ne plus ressentir la moindre compassion pour mes semblables et compatriotes aux mains des grenadiers autrichiens, mais seulement l’excitation d’une opportunité. Derrière la grange, deux grenadiers au bonnet à poil d’ours fument la pipe en regardant l’horizon lunaire où l’on distingue les monticules de cadavres et de matériel détruit.
Le premier n’a pas le temps de se rendre compte qu’il va mourir ; d’un coup de crocs qui claquent je lui sectionne la trachée et il inonde de sang les alentours, mouchetant le visage de Jana qui s’avance. Et l’autre lâche un début de cri d’alarme avant que je ne gronde comme un loup tirant sur les viscères de son repas vivant, l’engloutissant à même le sol en me baignant de son hémoglobine ; il se débat, rue et frappe, mais je mords au visage, au cou, à la clavicule, m’éclabousse au passage, le fait gémir et lui souffle un « shhhh » alors que d’autres sortent et se perdent, lanterne en main, pour trouver la cause du vacarme. Ils alpaguent en allemand, mousquet en main, alertant sur la présence de polonais dans les environs. Je me plaque contre Jana pour éviter un faisceau de lumière et l’embrasse à pleine bouche, la mienne encore pleine du sang de ma seconde victime, mains qui déjà cherchent son corps et ses formes. Et souffle contre sa bouche, après le baiser haletant de fou furieux que je viens de lui offrir.
| Est-ce qu’on les tue tous, ou est-ce qu’ils sont assez pour que ce soit dangereux ? J’ai encore faim, comtesse. |
Ca sonne comme un caprice, celui d’une bête.
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
La nuit était épaisse, pesante. Elle les entourait d'un drap dans lequel Jana se complaisait, mise à l'aise par de nombreuses nuits passées à sillonner les chemins, parcourir les villages, poursuivre des malheureux, ... Cela devait être la même chose pour Johannes, qu'elle avait toujours soupçonné d'être capable du pire comme du meilleur, mais sans moyen de vraiment le montrer. Comme un artiste privé de son pinceau, ne pouvant pas laisser sortir les pulsions mortifères qui le parcouraient parfois. Plus que l'éternité, elle lui offrait cette chance d'être enfin celui qu'il devait être, celui vers qui tous ses actes l'avaient poussé. Elle l'avait sentie, cette étincelle de violence qui n'appelait qu'à devenir un puissant brasier, anéantissant tout dans son passage. Alors sa transformation n'était finalement que la suite logique de tout cela.
Son regard avait changé, petit à petit lors de leur conversation. Il devenait plus sûr, plus dur. Jana prenait ce qu'il lui donnait, mais ne s'en contentait pas : elle le pousserait, plus loin et plus fort, pour qu'il devienne meilleur dans le pire. Et elle frissonnait de plaisir, lorsqu'elle se sentait gagner du terrain sur sa résolution et le choc de sa nouvelle condition. Comme s'il comprenait que le choix de la dévotion à sa nouvelle nature n'était pas un choix mais bien une évidence. Se donner à fond ou mourir, pour de vrai, cette fois. L'entre deux n'existait pas, pas chez Jana, en tout cas. Leur animalité était trop belle pour n'être regardée que de travers, comme un défaut que l'on essayait de cacher. Il fallait l'embrasser. La course n'avait rien de difficile : c'était une première étape dans l'approbation de ses nouveaux pouvoirs, terribles et grandioses. Jana se mouvait avec aisance, rompue à des heures de pratique. Les ténèbres engloutissaient les rares lumières qu'ils pouvaient croiser sur leur chemin. La stigoï savait exactement quel effort mettre dans ses mouvements : sauter par dessus une haie, se cacher un instant, accélérer. Elle se délectait des années d'expérience acquises parfois dans la douleur, et sur sa connaissance de la condition humaine et de leurs réflexes. Elle jetait parfois un oeil derrière elle, vérifiant que son nouveau né suivant le rythme. Ce n'était pas parfait, mais il la rattrapait pourtant. Un peu. Elle gagnerait quand même.
Ils se postèrent à l'extérieur d'une grange, observant de leurs yeux améliorés les mouvements. Jana sentait l'excitation la gagner, les cris et gémissements qui leur parvenaient la raidir, prête à passer à l'action. Johannes semblait dans le même état, concentré sur les halos qu'il captait avec instinct plus qu'avec but. C'était son moment préféré, à la vampire. Le moment où le besoin surpassait le reste, où le corps se tendait, prêt à bondir, où le temps semblait se suspendre aux grognements viscéraux qui s'échapperaient bientôt de leurs lèvres. Dominer ou être dominé. La deuxième option n'était pas envisageable. Et de toute façon, il fallait être réaliste. Tout aussi nombreux et armés qu'ils étaient, les soldats ne pouvaient rien contre eux. Ce n'était pas leur ennemi habituel mais bien la mort qui les guettait. Et la mort avait faim.
Allemands, polonais, français, autrichiens... Des différences de nationalités que Jana ignoraient avec dédain. Ils mourraient tous autant qu'ils étaient. Leur seule liberté était de choisir où mettre leur loyauté et qui implorer, au moment où la vie quitterait leurs prunelles. Après un signe de tête, Johannes s'élança vers le groupe de deux qui gardaient la haute porte de la grange. Jana l'observa faire, s'avançant doucement, en contraste parfait avec la rapidité de son jeune protégé. La premier ne fit pas long feu, la gorge sectionnée par ses crocs acérés, il mourut dans un gloussement étranglé. Le sang se mit à gicler, éclaboussant les deux vampires et l'autre, qui devint livide, tentant maladroitement de s'échapper et d'appeler à l'aide. Elle laissa Johannes l'attraper, puis s'avança simplement vers l'homme à terre, dont les yeux révulsés indiquaient qu'il n'était plus de ce monde. Un sourire étira ses lèvres. Les deux vampires se baissèrent comme d'un seul homme, voyant les autres sortir avec précipitation, jetant des regards apeurés dans toutes les directions. Mieux valait éviter d'être découverts tout de suite, cela mettrait un terme bien trop précoce à cet apprentissage ludique. Sans hésitation, il se pencha vers elle après s'être rapproché et scella leurs lèvres. La puissance du baiser mêlée au sang encore chaud sur sa peau et dans sa bouche la poussa à le lui rendre avec ardeur, mélangeant leurs souffles et leurs salives ensanglantées.
Sa question lorsqu'ils se séparèrent la fit sourire. Elle aurait même pu rire, mais la discrétion était de mise. Cette naïveté, caractéristique de sa jeunesse vampirique, était trop mignonne, vraiment. Il avait encore faim. Evidemment.
« Deuxième leçon. La chose dont tu dois te méfier, c'est l'argent. Le reste ne peut rien nous faire. Laisse-moi te montrer, et rejoins-moi quand tu veux. C'est un jeu, et c'est toi qui décide des règles. »
Elle n'avait pas identifié d'argent dans les armes qu'elle pouvait voir, ce qui signifiait qu'ils avaient toutes les chances de l'emporter. Elle se tourna vers lui, essuyant de son doigt un peu de sang tiède sur son visage, puis léchant ses doigts. Elle sortit les crocs, et après un dernier regard, s'éclipsa dans la nuit. Contournant la grange, il ne lui fallut que peu de temps pour voir se dégager un chemin qu'elle utilisa pour monter sur le toit pentu. Elle s'approcha du bord, en toute légèreté. Depuis la hauteur, elle pouvait voir les différents groupes de gardes qui parcouraient la zone à la recherche de Johannes. Des petits groupes de un, deux ou trois. Cela n'avait pas d'importance, au fond. Ils les tueraient. Tous.
Un uniforme eu le malheur de se rapprocher de la grange et elle se laissa tomber sur lui, étouffant son cri de surprise avec une main sur la bouche, et enfonçant ses dents pointues dans la tendre chair de son cou, juste sous l'arrête de sa mâchoire. Le sang inonda sa bouche, descendit en grosses cascades le long de sa gorge, lui donnant une énergie nouvelle, impulsive, sauvage. Une balle la toucha de plein fouet, interrompant son repas, et elle se retourna en grognant pour se retrouver face à deux hommes serrant leurs armes dans leurs mains tremblantes, encore plus pâles que la lumière lunaire. Sa blessure lui faisait l'effet d'un picotement, peu agréable, mais non douloureux pour autant. Laissant tomber sans ménagement le cadavre exsangue à ses pieds, elle leva légèrement les bras, laissant s'échapper un rire profond qui la fit vibrer de la tête aux pieds, leur offrant une dernière vision dévastatrice avant qu'ils ne quittent ce monde.
Lorsqu'elle quitta la carotide du dernier cadavre, elle s'essuya la bouche d'un revers de la main, se redressant en voyant Johannes la rejoindre. En quelques pas, elle combla la distance entre eux et le saisit par la nuque, l'attirant à elle pour l'embrasser une nouvelle fois. Quittant ses lèvres, elle lui glissa, encore essoufflée par cette volupté sanguine.
« Tu vois, je n'ai rien. Nous sommes puissants, mais pas invincibles. Fais attention à l'argent, la lame brille d'une lueur particulière, je t'apprendrai à l'identifier. »
Elle l'embrassa une nouvelle fois, inspirant son souffle, ses lèvres, son sang, collant son corps au sein en un mouvement lascif. Gémissant presque d'appréhension, elle lui souffla :
« Allons-y, finissons les. »
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Johannes von Reiner
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Dim 17 Sep - 23:59
Reborn from Darkness
Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Dans la libératon du combat, j'éprouve mon nouveau corps. Le même que l'ancien... En pire, pour mes adversaires. De toute évidence être vétéran des campagnes de Bohème et de Saxe n'aide pas à survivre aux vampires. Je me sens encore plus sale que tout à l'heure, mais cette fois, c'est très clairement jouissif et si je sais assez peu ce que je risque je suis déjà prêt à le miser d'une impétuosité sans équivalent dans tout ce que j'ai connu dans mon existence. Je les dessoude avec une facilité déconcertante. Poupée de chiffons et de rubans que je déchiquette sans vergogne, pour le plus grand plaisir -je le sens- de la tueuse perverse qui m'a rendu comme elle. Son baiser, elle me le rend comme elle l'a fait de ma vie désormais maudite ; avec un empressement vorace et iridescent, dans lequel je me perds. Pas des souffles échangés, mais des fragrances liquides et bien incarnées que nous avons partagées. Le sang des deux hommes, nos salives à tous deux.
La perspective d'une autre forme de voracité à sustenter.
J'écoute Jana qui se gourmande de mes questions. J'apprends à le discerner, de l'infinie nuance de ses regards que je distingue d'un regard neuf, de son souffle et de là où elle porte exactement son attention. Je vois chaque détail de son visage et de ses expressions avec une grande palette de détails. La belle se fond déjà dans les ténèbres, m'ayant alerté sur l'argent. Je vois la lumière de la lune se refléter sur ses crocs, après avoir lécher ses doigts, ce qui n'a pas manqué de picoter mon palais et mes reins à leur tour. La stryge, je la suis du regard. Elle se meut dans les ténèbres avec l'agilité d'un chat, agilité dont j'avais eu un avant-goût lors de nos étreintes mais qui paraissait cette fois dix fois plus rapide et précise que tout ce que ces bourrins d'autrichiens étaient capables d'accomplir.
Jana est belle, quand elle tue.
Non, c'est plus que ça. En temps normal, elle est belle. Quand elle utilise ses regards et son corps, elle est magnifique. Quand elle le fait pour tuer, elle devient parfaite.
Le sang et l'impulsivité battent à mes tempes alors que je sens les fluides vitaux pris sur l'ennemi irriguer aussi sec mon propre système, et me donner l'impétuosité pour les battre à nouveau. Son rire m'excite et me glace ; je la désire autant que mon instinct me pousse à la fuir. Son œuvre de mort et de sang se dessine à chaque geste, chaque mouvement. C'est une artiste de la mort, une esthète de la souffrance. Je mesure ma chance. Et mon appétit -tous mes appétits maintenant- me dilatent les pupilles et me font sortir les crocs. La belle est plus bête que femme, désormais. Elle les mord comme une chatte lâchée au milieu d'une tanière à rongeurs, elle les massacre à coups de dents et de griffes, les maîtrise sans la moindre pitié et pire encore, se joue de ses victimes.
Le baiser qu'elle m'offre a le goût de la victoire, et de l'éternité.
Je le lui rends, sans mesure, mes mains pleines de sang à demi coagulé traçant leurs sillons écarlates sur ses joues diaphanes sous les rayons de la lune. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour aller plus loin, ici, et maintenant. Et pourtant je n'en fais rien.
Je le reconnais volontiers, cette stryge me terrifie, et pourtant, je n'ai jamais rien désiré de plus fort qu'une répétition de cette étreinte.
| L'argent. C'est noté. |
Son nouveau baiser est intense à en mourir, elle me prive d'un air dont je ne dépends plus vraiment, et ses canines entament mes lèvres. Je sens sa poitrine presser mon torse et son souffle qui masque à grand peine le gémissement qui m'appelle à plus, mais moins que ses mots.
Elle veut qu'on les finisse, alors. Je détache nos lèvres souillées de reflets carmins, et souffle contre ses lippes si fines et si roses.
| Non. Après. |
Les grenadiers autrichiens hèlent les ténèbres. Tombent sur les premiers corps. Nous sommes pourtant déjà sur le toit, à nous hisser comme des sectataires de l'ombre, des tueurs de légende. D'un chariot de munitions jusqu'à la corde qui permet de hisser un palan jusqu'à un grenier à blé, nous voilà à nous hisser à bras le corps le long de la corde massive jusqu'aux combles d'une haute maison à colombage. Partout autour, notre vision parfaite dans les ténèbres ne montre que des sacs de grain et des bottes de foin, dans lesquelles je pousse Jana.
| La mort, d'accord. Mais la vie d'abord. |
Dehors, les cris et les alertes, quelques coups de mousquet vers les ténèbres qui masquent déjà mes mains qui agrippent les bas de ses cuisses, et les tirent vers moi en relevant le tissu qui la couvre. Me vautrant sur elle et les appétits déclenchés en moi, je dévore sa bouche, vorace, cherche sa peau de mes mains.
Je souris contre ses lèvres que je viens de posséder avec aplomb, la laissant sans souffle.
| Ils vont nous chercher, mais sans échelle, impossible de monter ici. Ils ne viendront pas. |
Et son cou que je dévore de baisers voraces, d'aspirations de sa peau en des suçons qui déjà marquent de rouge sa peau détendue par ses précédents repas d'hémoglobine, et la question qui me brûle je la ravale, pour quelques secondes seulement.
| Nous les tuerons quand ils penseront le danger écarté, en fin de nuit. Ou bien demain. |
Genou entre ses cuisses, poussant son aine, je lâche, à demi étranglé par le désir.
| Je ne veux pas être ta chose, ou tu seras aussi la mienne. |
Je l'avais prévenue. Et de ma langue je trace la piste d'une trainée de sang sur sa clavicule, craquant son haut de ma main pour dévoiler sa poitrine d'un geste empressé, et sans honte.
| Qu'est-ce que ça fait, si on se goûte le sang de notre engeance? |
Question rhétorique, grondant comme une bête, tête rejetée en arrière, je viens déjà de lui déchirer le côté du cou, loin des principales artères, mais perfore malgré tout, et avale ce qui m'inonde la bouche.
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On pouvait dire que c'était une victoire pour Jana. Non seulement elle avait transformé Johannes, mais elle avait pu le convaincre de la rejoindre dans l'obscurité rouge sang qui était désormais sa seconde nature. Il avait lutté, oui, qui ne l'aurait pas fait ? Il était difficile de dire adieu à son ancienne existence, même si aucun autre choix n'était possible. Difficile également de se rendre compte de la vérité crue et terrible que la personne que l'on avait aimé n'était pas celle que l'on croyait. Johannes s'en était plutôt bien tiré, finalement. Il avait su lui montrer qu'il avait ce qu'il fallait dans le ventre. Et c'était avec cette rage renouvelée envers ses ennemis, attisée par Jana, qu'il s'était élancé à sa suite pour aller tremper ses crocs dans du sang frais.
Les pauvres hommes n'avaient eu aucune chance. Il n'auraient pu éviter les déplacements mortifères des deux vampires, même s'ils avaient essayé. Jana riait à gorge déployée, s'occupant de l'un, puis l'autre, n'écoutant que le sang battre dans les corps qu'elle dévorerait bientôt. Revigorée par cette dangereuse impulsivité dont elle avait fait preuve, elle s'était rapprochée de lui, scellant leurs lèvres et leurs souffles. Sa mise en garde concernant l'argent, seule arme qui pouvait réellement les arrêter dans leur sombre épopée sanglante, sembla être entendue par le soldat immortel qui prit ensuite en mains la suite des événements. Sans même attendre une quelconque confirmation de la part de la vampire millénaire, il rompit le baiser et l'attrapa par la main pour l'emmener plus haut. Elle regretta d'avoir quitté ses lèvres et qu'il se détourne de leur objectif de semer le chaos, mais ce qui s'annonçait semblait encore bien meilleur. Ils quittèrent le sol tout juste avant d'être découverts par un nouvel autrichien, qui regardait de bas en haut, à l'affût du moindre mouvement.
Dans l'obscurité la plus totale, Jana se mouvait sans hésitation. Lui aussi, à en croire son empressement de trouver un coin plus tranquille où ils pourraient donner libre cours à leurs désirs. Il la poussa dans un coin, à quelques pas seulement du reste des troupes qu'ils pouvaient entendre marcher et crier en autrichien. Des cris de stupeur, mélangés à une appréhension certaine, et un empressement également de leur part, qui n'avait rien à voir avec celui montré par Johannes.
« Ils peuvent bien nous chercher, c'est la mort qui les trouvera. Mais pour l'instant, elle est occupée. »
Lâcha-t-elle tout juste avant qu'il ne s'empare de ses lèvres à nouveau, capturant son souffle. Elle se plaqua contre lui, sentant très clairement son corps se tendre sous la force de son impulsion. Tout était exacerbé avec le sang ingéré plus tôt. Les sensations sur son corps étaient plus fortes encore, les respirations plus grandes et profondes, les baisers la laissaient fiévreuse, comme sous le coup d'un mal qu'elle ne pouvait pourtant pas ressentir. Il venait de s'allonger sur elle, la plaquant contre le sol parsemé de foin dont le parfum ne parvenait pas à lui remplir les narines, bien trop monopolisées par l'odeur âpre du sang qu'ils partageaient. Elle releva ses jambes pour lui enserrer la taille, passant ses bras dans son dos pour l'amener encore plus à elle, tandis qu'il couvrait son cou de baisers ensanglantés sous ses propres gémissements.
D'un geste précipité, il tira brusquement sur sa chemise pour libérer sa poitrine emprisonnée du tissu, juste après avoir léché sa clavicule. C'était rapide, et excitant, et Jana sentait que ses caresses lui avaient manqué, elle qui visiblement s'y était bien trop habituée déjà. Il plongea dans son cou et elle gémit lorsqu'il planta ses nouveaux crocs dans sa peau, mordant allègrement dans la chair pour en tirer le maximum de sang. Elle sentait distinctement le liquide quitter son corps, presque doté d'une volonté propre de s'échapper pour entrer dans son corps à lui, les liant à jamais par cet acte intime et inédit entre eux. Elle sentait son plaisir avant même qu'il n'y ait un quelconque acte physique, et ses grognements ne faisaient qu'inciter les siens, pour qu'ensemble, ils se défient à qui pourrait gronder le plus fort. Pour que les soldats les entendent, et qu'ils prennent peur, se demandant quelle bête ils venaient de réveiller. Manque de bol pour eux, ils étaient deux, et ils étaient affamés.
Elle le repoussa après quelques secondes pour qu'il la lâche - elle n'allait pas autant se laisser faire quand même -, utilisant sa force vampirique plus grande que la sienne pour le retourner en un mouvement et se positionner au dessus de lui. Le sang dégoulinait le long de son cou, elle le sentait, glacial, précieux, et elle commençait à en voir la traînée descendre et épouser son sein droit, avant de tomber en quelques gouttes sur son vêtement à lui, déjà tâché de son propre sang. Elle lui sourit, yeux noirs et vifs, dents crochues de sortie, le souffle court, les cheveux longs en cascade. Avant de fondre sur lui et d'absorber ses lèvres une nouvelle fois, goûtant à nouveau le détonnant mélange d'hémoglobine qui lui donnait presque le tournis. S'il voulait la posséder, elle en ferait de même.
Jana le mordillait, lentement mais avec force, goûtant à sa tendre chair comme elle l'avait pourtant déjà fait. Mais tout prenait une saveur bien différente, maintenant qu'ils étaient unis, différemment, dans le sang et la mort, dans l'immortalité et les plaisirs éphémères qui accompagnaient leur nouveau statut, à deux. Son odeur alléchante la fit lâcher un nouveau grondement sonore, et elle le mordit au sang cette fois, lorsqu'elle arriva sur son torse, laissant la marque rougie et boursoufflée de deux crocs dans sa chair. Elle recommença, un peu à côté, plus pour le titiller que pour vraiment se nourrir, ayant déjà goûté son sang juste avant, se vengeant avec avidité des suçons qu'il avait eu un malin plaisir à déposer sur sa peau, juste avant. Lorsqu'elle eut terminé, elle se redressa pour observer le champ de bataille, ravagé par ses attentions sanguinolentes qui marquaient d'une certaine façon sa propriété.
« Tu m'appartiens maintenant... » lui dit-elle avec délectation, les yeux à moitié fermés.
Simple constat du aux baisers ou vraie promesse éternelle due à son nouveau statut ? Elle seule le savait, mais l'heure n'était pas aux explications à rallonge.
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Sujet: Re: Reborn from Darkness [Intrigue II - Terminé] Ven 22 Sep - 12:53
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Johannes von Reiner & Jana Dracea de Manesti
« Environs de Leipzig, Royaume de Saxe, Septembre 1813 »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Minute après minute, j’abdique, je renonce, je tourne le dos à mon Humanité. J’ai déjà promis, froid et sincère, que j’allais me venger de ceux qui m’ont infligé cette éternité privé de mes proches, de ceux que j’ai tant aimés et protégés mais que j’ai échoué à mettre à l’abri d’une énième tempête. Ma femme, mes petits, mes tous petits… Je suis sur le fil du rasoir ; l’instinct de bête fauve me laisse pantelant, me scie les jambes et me dévore de l’intérieur, il me ronge et étouffe tout le reste. La culpabilité est comme voilée sous une chape de plomb, et je me ronge les sangs pour savoir où tout cela nous mène… Que ressentirais-je une fois les cosaques dévastés, ravagés par mes crocs, par mes mains et par la force brute de ma furie qui se déchaîne ? Je ne sais pas. Vivrais-je assez pour errer sans but ?
Jana m’en donne un.
Elle.
Si belle, et si terrible. Si forte… A ses côtés, je sens que tout est possible. Qu’un pan de ma vie est désormais couvert par l’impérieuse nécessité d’être auprès d’elle, qui m’a donné vie à nouveau. Une déesse, en quelque sorte, source d’un pouvoir indicible que je n’aurais jamais imaginé, et que les autrichiens viennent de découvrir à leurs cruels dépends.
Nous grimpons déjà comme des chats jusqu’au sommet du bâtiment, et son grenier. J’exprime l’impulsion brûlante qu’elle fait naître en moi par un désir pressant, brutal. Je n’hésite pas ; je sais désormais qu’elle aime l’épreuve et qu’elle apprécie qu’on lui tienne tête. Je sais que Jana peut aussi bien plus encaisser que n’importe quelle autre personne que j’ai connue… Je souris en la devisant, chatte féroce et belliqueuse qui se gourmande du festin de vermine qu’elle vient de faire, et du carnage plus grand encore qu’elle va provoquer.
| La Mort peut-elle crier ? |
Et je me gourmande la même bestiale impatience qui est sienne. Je n’ai jamais senti mon corps comme ça, ni celui de Jana, ni celui de personne d’autre. Tous mes sens sont plus fins, plus aiguës. Sentir ses crocs poindre sous le contact de ma langue, et chaque petit pigment et repli de son propre appendice à elle m’enflamme la bouche par la multiplicité de leurs contacts rapprochés, de ces frottements qui me laissent électrisé de part en part. La belle m’attire à elle, m’accepte totalement et gémit sans honte ni craintes, même pas pour les autrichiens en bas. Nous sommes hauts, de toute façon, et le champ de bataille est encore parsemé de bruits lointains ; du feu, des coups de feu épisodiques, et des cris des patrouilles, en bas. C’est sans doute dangereux car repérés, ils pourraient incendier la bâtisse et nous avec… Mais un autre brasier nous possède déjà ; je tente de l’étouffer dans les caresses empressées sur ses seins délivrés, sur son dos, sa joue, et plus que tout, par tout ce sang qui baigne mes dents et inonde ma bouche. IL a un goût fort, puissant, aux nuances multiples. J’ai le sentiment de boire un cocktail de vie pure, incarnée, un elixir d’énergie et de plaisirs mêlés qui me laissent la mordre de toutes mes dents et pas que des canines, lui laissant une empreinte douloureuse et possessive. Yeux révulsés, je geins bouche fermée contre ma prise, tique géante que je suis devenu et qui se gorge de la vie qu’elle a elle-même volée à d’autres. J’aspire le fluide, je m’en gorge sans m’arrêter, sans aucun sens de la mesure. Paupières closes, je gronde intérieurement comme un tigre ronronnerait d’une proie juteuse.
Jana me repousse sans vergogne, me domine. Je grogne, claque des dents, menaçant et avide, alors qu’elle peut sentir contre son aine là où le sang que je lui ai pris afflue déjà, pressé lui aussi de se cramer comme le combustible d’un bûcher sur lequel nous nous sacrifions tous les deux. Son baiser est pressant, avide. Elle goûte plus mes lèvres et le sang sur ma langue que mon propre corps ; gourmande elle n’en rate rien, tandis que mes mains effacent, diluent et étalent le liquide qui continue de couler de son cou à sa poitrine, à son ventre, tâchant ses vêtements au passage et maculant ses chairs de cette profusion versée en notre honneur à tous les deux. La belle descend, mon corps tout entier se tend, avide d’elle, dans sa direction et je gémis, je râle d’impatience, avant de me crisper et de lâcher un cri de douleur, rauque, du fond de la gorge, quand la vampire me mord et me marque le torse. Je sens son plaisir quand elle évoque mon appartenance, et ivre d’elle, pupilles dilatées, regard fauve et mains avides parcourant son dos pour le remonter, j’acquiese.
| Pour ce soir, et à tout jamais. |
(c) DΛNDELION
Johannes von Reiner - Red Thirst Innocence proves nothing
6AM christmas morning. No shadows, no reflections here. Lie cheek to cheek in your cold embrace. So soft and so tragic as a slaughterhouse. She pressed the knife against your heart. And say that 'I love you' so much you must kill me now. I love you so much you must kill me now... If I was your vampire, slim as the moon. Instead of killing time, we'll have each other till the sun. If I was your vampire, death waits for no one. Put my hands across your face, because I think our time has come. Oupyr (c)codage - Kanala - texte (c)If I Was Your Vampire - Marilyn Manson
Allongés tous deux l'un contre l'autre, en proie aux plus terribles et majestueux déchainements de passion et élans de violence, Jana et Johannes savouraient leurs retrouvailles comme jamais ils ne l'avaient fait. Les accès de colère et de rage précédents s'étaient effacés, petit à petit, alors que Jana avait su trouver les mots juste pour que son apprenti prenne pleinement conscience de son nouveau pouvoir et de ses nouvelles capacités. A quoi être strigoï si l'on ne pouvait pas en profiter ? Il n'avait fallu qu'une légère manipulation de la part de la vampire millénaire pour qu'il rende les armes et la suive dans la nuit noire. Et de quelques meurtres pour mettre en appétit. Une manipulation, mais pas tant que cela. Elle comptait bien l'amener jusqu'aux tueurs de sa famille. Ce qu'elle avait oublié de préciser, c'était que la commanditaire était en train de lui faire l'amour.
Il lui dit l'aimer, et ces mots résonnèrent curieusement en elle. Comme une invitation à les lui dire, à les partager. Une incitation à évoquer un sentiment bien humain, qu'elle n'était pas certaine d'avoir déjà éprouvé. Ses années mortelles étaient bien loin derrière elle lorsqu'elle lui répondit, s'emparant de ses lèvres avec gourmandise, dans un sourire qui était aussi tendre que terrifiant :
« Je t'aime. »
Si toutefois elle était capable d'amour, ce qui restait à prouver. Un moment d'allégresse partagée. Elle aurait pu se sentit flotter sur des petits nuages, si elle avait été une jouvencelle en fleurs ignorante et naïve. Là, elle se sentait plutôt en pleine puissance, ragaillardie par cet acte qui venait sceller leur nouvelle entente et alliance, pour leur bonheur et le malheur de tous les autres. Avec une envie malsaine de déverser sur tout le reste du monde le fiel sauvage de sa nature immortelle et leur propension à la violence, qu'elle sentait prête à exploser, littéralement. Elle se redressa, quittant ses lèvres, faisant quelques pas autour de lui. Elle passa sa main dans une poche de sa veste, jetée au sol sans aucune forme de soin juste avant, récupérant une petite pièce en or. Rapide comme un félin, elle revint se placer au dessus de lui, le plaquant au sol à l'aide d'une main seulement, lui montrant la pièce maintenue entre son pouce et son index.
« Pile, on les saigne. Face, on recommence puis on les saigne. »
L'air fou sur son visage, les yeux grand ouvert d'anticipation, les crocs recommençant à la chatouiller d'envie, elle lança la pièce. L'observa tournoyer, un tour deux tours. Et la masqua de sa main lorsqu'elle arriva sur le torse de Johannes, entre deux morsures qui commençaient déjà à se résorber. Elle accrocha son regard et pencha tout proche de lui, l'aura de violence et de luxure qui les entourait se ravivant, léchant ses lèvres et les siennes par la même occasion :
« Prêt, mon amour ? »
Et dévoilà le résultat.
— We enjoy the night, the darkness, where we can do things that aren't acceptable in the light. Night is when we slake our thirst. —
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