Une épidémie mortelle, un démon et une sorcière.

Entrez ici de plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apportez. --  feat. @Arthur Dupré

Depuis qu'il avait fait son apparition, le Dieu unique avait envoyé nombre de ses soldats murmurer aux oreilles des mortels pour les galvaniser contre les dieux anciens et combattre ceux qui refusaient suivre cette Voix. Malgré son absence sur le terrain des guerres, sa dangerosité n'était plus à faire depuis bien longtemps. Circé avait pu voir de quelle férocité faisaient preuve les anges et les démons, nombre d'entre eux n'hésiteraient pas un seul instant à tout tenter pour la tuer mais ce devoir semblait être réduit au silence face au poids de la curiosité qui animait le dénommé Belzébuth. Jouant avec une mèche de ses cheveux tandis qu’elle l’observait lui répondre, la grecque considérait l'utilité d’obtenir un semblant d’estime du démon. Elle savait qu’elle devait s’en prendre à lui avant qu’il ne s’en prenne à elle, qu’il se mette à traquer chaque divinité gréco-romaine, mais les dieux n’étaient pas présents pour l’y forcer. Aucun d’entre eux serait au fait de cet échange qui se tenait. Cessant son geste elle reprit un morceau de porc avant de reprendre sa coupe et de boire une gorgée de vin. Un sourire vint à nouveau étirer ses lèvres lorsque le démon lui adressa un compliment.

- Certains hommes vous contrediraient et témoigneraient aisément de mon aisance à faire payer les offenses. Les concernés n’étaient cependant plus en capacité de parler comme les humains qu’ils avaient été, transformés en bêtes pour la servir là où elle se rendait… ou transformés en bêtes et servant de mets. Un destin qu’elle ne réserverait pas au démon aujourd’hui, un être divin qui -comme elle- cherchait à en apprendre plus sur cette Mort Noire qui sévissait depuis de nombreux mois. Je suis ravie d’entendre que rien ne vous résiste, j’entrevois dans cette révélation un point qui nous est commun. Si elle s’associait à lui, elle pourrait en tirer des bénéfices et nul doute qu’un partenariat tel que le leur pourrait se révéler tout aussi détonnant que son association avec le dieu de la guerre. Faisant glisser ses doigts sur le bras du démon, elle lui demanda alors quels seraient les avantages dont elle pourrait bénéficier de leur association.

Il serait distrait. Vraiment ? Une ombre satisfaite passa sur le visage de Circé qui laissa Belzébuth terminer, le laissant lui présenter la possibilité qu’elle puisse obtenir de lui un service quel qu’il soit. Voilà qui était intéressant : la promesse d’une faveur venant d’un des soldats de l’Unique. La caresse de ses doigts sur le bras du démon cessa lorsque la brune se leva, se mettant à nouveau derrière lui avant qu’elle se penche en avant, approchant ses lèvres de son oreille.

- Nous savons tout deux éprouver les mortels, faisons-le ensemble pour enrichir nos connaissances et satisfaire nos dieux. Doucement elle posa une main sur la nuque du démon avant de la faire glisser sur gorge, la faisant ensuite descendre sur son torse vêtu. Le dernier voyageur ayant baissé sa garde et s’étant montré trop irrespectueux envers moi… tu en as le goût sur la langue. Mais si tu deviens trop distrait, je ne ferais de toi qu’un fauve à mon service, murmura-t-elle en concluant ses paroles d’un baiser sur la joue du démon avant de se redresser, attendant de voir ce qu’il ferait.

Serait-il écœuré ?
Simplement surpris ?
Ou conclurait-il cette proposition de les voir s’associer ? Si tel était le cas, comment concluraient-ils cet accord ?

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Que les mortels soient à l’image des dieux ou que les dieux soient semblables aux humains, chacun d’entre eux avait la possibilité de choisir sa voie. De choisir de marcher sur le chemin le plus aisé ou celui semé d’embûches. Chacun d’entre eux faisait preuve d’une faible ou d’une forte personnalité. Aucun n’était à caractériser de profondément mauvais mais Circé avait pu découvrir très tôt que tous ceux qu’elle côtoyait prenaient sans partage. L’amertume avait rapidement éclot sous les brimades divines comme sous les regards et les mots adressés par enfants humains d’Hélios, ses demi-frères et sa demi-sœur. Elle avait alors suivi son propre chemin, précipitant son propre exil guidée par la jalousie et la rancune, et ce fut sur Eéa qu’elle découvrit ce que l’adversité provoquait dans le cœur des mortels. Les premiers marins à accoster avaient pris sans hésiter ce qu’elle leur avait offert en la respectant comme une déesse, âme salvatrice au cœur d’une mer agitée par les monstres, mais les suivants… Les suivants lui avaient arraché ce qu’elle leur avait offert et elle leur avait fait payer. Picus. L’erreur satisfaisante qu’avait été Scylla. Les marins. De ceux qui osaient l’éconduire, qui se permettaient de se servir d’elle de la pire des manières, elle, la création divine, aucun n’échappait son courroux.

Lorsqu’elle vit le démon hausser un sourcil à ses mots, un petit sourire d’amusement étira ses lèvres. S’était-il attendu à ce que tous ceux qui se présentaient à sa porte soient de parfaits invités en la présence de l’enchanteresse qu’elle était ? Imaginait-il seulement ce que les mortels étaient capables de faire lorsque l’opulence leur était à portée de mains ? Il devait évidemment le savoir, il était un démon et ce genre de comportements ne lui étaient pas étrangers. Il devait s’y connaître, sans délecter, elle s’employait à ne plus se laisser bernée. Hochant légèrement la tête aux paroles du démon, Circé finit par se placer à nouveau derrière lui avant de faire courir sa main sur la peau de cette enveloppe charnelle tandis qu’elle venait glisser à l’oreille du démon ce secret qui ,en ces temps régit par la foi Dieu unique, pouvait lui valoir le bûcher. Du coin de l’œil elle aperçu son sourire et laissant sa main découvrir le grain de peau de son torse, elle l’observa terminer sa bouchée de cochon sauvage et prendre une gorgée de vin. Il finit par tourner les yeux vers elle et l’observer en silence.

Il était dangereux, assurément, et pour autant il pouvait se révéler un parfait allié par les temps qui courent. A l’écoute de l’offre du démon, elle sentit son sourire s’élargir : une faveur qui ne serait pas limitée dans le temps. Voilà qui était fort intéressant. Lorsqu’il lui demanda ce qu’elle avait à offrir la grecque fit glisser sa main vers le haut du torse de Belzébuth puis sur sa gorge jusqu’à son menton qu’elle leva vers elle.

- Sans limite dans le temps Elle plongea son regard dans le sien avant de le relâcher pour mieux se glisser près de lui, se plaçant à califourchon sur ses cuisses. je t’offre le moyen de rendre inoffensif ton plus grand adversaire. D'un geste de la main elle écarta une mèche de cheveux qui tombait devant le regard du démon. Je suis une hôtesse généreuse lorsqu'on le mérite.

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