Sujet: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Sam 28 Jan - 1:05
Epone
Taranis
Brezhoneg
Les contes et légendes restaient forts en Bretagne même s’ils avaient été modernisés au fil du temps, plus ou moins inconsciemment les habitants de ces terres qui avaient autrefois pleinement appartenu aux divinités celtes croyaient en un korrigan pouvant apporter autant la générosité que la vengeance, à la légende arthurienne ou encore pour les habitants des côtes, le Yannig an aod et ses appels plaintifs nocturnes. Tout cela s’était transmis de génération en génération aux enfants afin qu’ils puissent perpétuer ces récits et superstitions, rendant ces hommes et femmes plus aisément perméables à cette Grande Révélation et cette guerre bien ouverte contre l’Unique. Appelée quelques jours après ses retrouvailles avec Esus, Epone avait été appelée dans le pays du Léon par un Ankou nommé Antoine : une nouvelle mort était survenue et il fallait guider une âme vers l’Au-delà. Mais cette fois-ci les funérailles se tiendraient selon leurs traditions et non selon celles édictées au nom de l’Unique. Elle avait alors demandé à son enfant de préparer le terrain pour la cérémonie mais surtout les cœurs et les esprits des humains qui y officieraient, ainsi que ceux qui y assisteraient, pour qu’une fois sur place elle puisse guider l’âme en toute sérénité.
Tout avait été installé à la pointe de la Baie du Kernic, loin des habitations, pour que lorsque le crépuscule amorcerait sa descente la cérémonie puisse se dérouler dans les meilleures conditions et marquer le coup. Le bûché brûlait fort, jetant sur l’assistance sa lumière rouge et réchauffant les visages affectés par la fraîcheur ambiante, le feu léchant les chairs avec vigueur pour offrir au défunt cette libération tant nécessaire du sang. Prenant une profonde inspiration la déesse s’avança puis tendant la main on vint déposer le manteau un couteau sur sa paume qu’elle vint emprisonner entre ses doigts tandis que l’Ankou s’approchait d’elle avec un goéland fermement maintenu. Protecteur des hommes, que cet oiseau te guide dans cette autre vie qui t’attends. Sur ces dernier mots elle passa la gorge de l’oiseau marin sous le fil de la lame avant de laisser Antoine le déposer dans la sépulture. Puisses-tu festoyer dignement auprès de tes ancêtres. Moi Epone je te guide vers ce Repos qui est désormais tiens.* Cette fois ce fut un coq apprêté qui fut apporté puis déposé auprès du cadavre du goéland. Se délestant du couteau, Epone prit une profonde inspiration en fermant les paupières puis rejeta peu à peu la tête en arrière avant de les rouvrir. Elle regarda un instant le ciel indigo auquel se mêlait la fumée dense puis elle baissa son visage afin de pouvoir poser son regard sur la famille.
- Vous pouvez à présent déposer les objets ayant appartenu à votre Alain dit-elle d’une voix claire et douce. Le silence prit à nouveau place, témoin des membres de la famille s’approchant les uns après les autres de la sépulture. De vieux journaux mentionnant ses bonnes actions, un stylo plume dont il ne se séparait jamais, des verres et un vase en cristal ou encore une montre héritée de son grand-père. Plusieurs objets furent ainsi déposés pour honorer le défunt et montrer les valeurs qu’il avait laissé derrière lui. Son Temps sur Terre réside désormais dans vos mémoires, honorez-le comme il vous a honorés et continuez à agir selon les valeurs qu’il vous a transmises. Ainsi vous serez vous-même en paix ! conclu-t-elle avant de faire un signe à l’Ankou qui lui apporta un bol d’eau de mer. S’en emparant délicatement elle s’approcha alors de la famille puis trempant son pouce dans l’eau, elle vint le poser sur le front de chacun d’entre eux. Alors qu’elle s’approchait d’un garçonnet pas plus âgé que d’une dizaine d’années, elle cru apercevoir le visage de Taranis. Elle se figea, elle ne bougea pas durant l’espace de plusieurs battements de cœur avant que l’enfant ne tire doucement sur le pan de sa robe. Se baissant vers lui, elle le gratifia à son tour de cette goutte d’eau salée. Sois aussi courageux que ton grand-père et la vie te sourira. Si un jour tu as besoin d’aide, prononce mon nom et je viendrais.
Adressant un hochement de tête aux membres de la famille, Epone s’éloigna alors d’eux -rendant le bol à l’Ankou- puis marcha doucement les pieds nus tandis que l'afflux d'émotions qu'elle avait contrôlé jusqu'à présent refluait contre elle avec force. Prenant une profonde inspiration de cet air iodé, elle finit par s'arrêter à quelques mètres de l'eau qui léchait le sable fin.
- Je ne m'attendais pas à te voir ce soir, commença-t-elle lorsqu'elle ressenti une présence derrière elle, Epone ne se retourna pas pour vérifier de qui il s'agissait. Je suis prête à t'écouter, Taranis.
Groupe : Divin - Dieu du Tonnerre, Taranis, Panthéon Celte Métier : Ingénieur & chef d’entreprise dans le domaine des énergies renouvelables Pouvoirs / atouts : Vision du Ciel - Volonté d'Acier - Paratonnerre - Rapidité foudroyante - Maitre des orages Warning : langage cru &/ou Violence physique (ok) &/ou Sexe (ok) &/ou violences sexuelles (à discuter) Messages : 1873 Célébrité : Nikolaj Coster-Waldau
Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Dim 5 Fév - 12:12
Je connais Alain ou, plutôt, je connaissais le défunt. L’homme était l’un de mes plus fervents croyants, m’invoquant dès que le tonnerre tonne ou qu’il a besoin de courage pour affronter un événement éprouvant et perpétuant mes récits auprès de ses enfants, de ses petits-enfants et même de ses amis. Sur ces derniers mois, le vieil homme est resté fidèle à ses engagements envers moi, convertissant les âmes les plus sensibles à sa parole, les libérant du joug de l’Unique et les orientant vers moi pour les guider dans quelques batailles.
Comment est-ce que je l’ai connu ? La raison est assez simple, se résumant qu’à un seul nom : Tessier. Si je me réincarne constamment au sein de cette lignée, ce n’est pas par pur hasard. Il y a fort, fort, fort longtemps, j’ai semé les graines de la ferveur, instaurant des traditions paiennes dans le quotidien de ses membres – collection de reliques celtes, expressions ou prières anodines envers Taranis, Teutatès ou Esus et bien d’autres divinités, création d’une société où l’entrée se fait selon les rites celtiques. Lorsqu’Alain a quitté sa chère Bretagne pour Paris dans le cadre de ses études, il a croisé le père de Louis Tessier, mon enveloppe actuelle, et a vite sympathisé avec ce dernier. Au fil de l’eau, il découvrira les manières étranges, quoiqu’originales, de la famille de son ami et son intérêt de jeunesse pour les rites celtiques se transformera en une véritable ferveur.
Entre temps, ou dix ans plus tôt, je me suis réincarné dans ce nouveau corps et j’ai pu croiser cet homme par hasard. J’ai vite décelé sa Foi, rajoutant mon piment. La Grande Révélation m’a permis de me révéler à lui, lui arrachant quelques larmes de reconnaissance même. Le moment a été véritablement fort, et puissant, m’ayant marqué considérablement. Depuis, j’ai suivi avec plus d’attention cet homme, m’entretenant avec aussi régulièrement que je le pouvais. Malheureusement, Alain n’en reste pas moins un mortel, sujet à des maladies incurables. Son heure est arrivée, finalement.
Sans surprise, j’apprends qu’il sera enterré selon nos rites. Je décide de me rendre aux funérailles, mettant de côté toutes ces tâches urgentes que j’ai à accomplir pour la sauvegarde et l’agrandissement de notre panthéon. Je dois honorer la mémoire de mon fidèle : c’est un devoir. Lorsque j’arrive, je comprends que je suis déjà en retard. Alors, je me tiens en retrait, nullement désireux de biser l’harmonie instaurée par ma sœur, Epona. Celle-ci ne tarde pas à me rejoindre, m’indiquant qu’elle est prête à m’écouter.
- Alain était l’un de mes fidèles. Je le connaissais depuis que je me suis réincarné dans ce corps, c’est-à-dire depuis dix ans. Je me devais d’être là, présent pour son dernier voyage. Je suis heureux que tu as présidé à ses funérailles. Voilà un honneur qu’il a grandement mérité.
Mon ton est las, teinté de solennité. Si je ne suis pas heureux, je ne suis pas dévasté pour autant. Les vieux Dieux apprennent bien vite qu’une vie humaine est très courte, qu’elle est destinée à s’essouffler un beau jour et à rejoindre son propre au-delà – qu’importe le panthéon choisi. Seuls les Nouveaux Dieux semblent faire peu état du décès, cherchant constamment à enrayer la nature, voire à la préserver à travers des illusions technologiques.
- Comment vas-tu ? Nous n’avons pas eu l’occasion de nous parler depuis ta capture, et ta libération, des mains des Nordiques.
Là, malgré moi, je lui glisse un regard mêlant compassion et colère. Je ne saurais dire si cette dernière est orientée envers elle, ou envers ces Nordiques. D’une certaine façon, Epona a toujours été mêlée aux derniers drames ayant touchés notre panthéon – sa capture et sa libération évidemment, puis la noyade et la mort de Sequana.
Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Lun 13 Fév - 16:31
Epone
Taranis
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Les cérémonies mortuaires revêtaient une importance immatérielle qui ne pouvait aucunement être oubliée ou mise de côté. Le fait d’impliquer les membres de la famille du défunt permettait de supplanter son pendant monothéiste si austère et solitaire alors que la mort n’était pas une fin, uniquement le commencement d’une nouvelle vie ailleurs, loin de tout ce qu’il était possible de subir sur Terre. Mais les cérémonies comme celle qu’Epone venait d’officier étaient importante pour souder le lien entre divin et croyants, ce qui était loin d’être négligeable dans cette guerre face à l’Unique qui était résolu à voir les anciens panthéons être annihilés.
Calme et concentrée, Epone s’était attelée à mener à bien cette cérémonie comme cela avait pu être fait par le passé. Observant chaque mortel suivre ses directives sans poser la moindre question ou émettre des objections. Gratifiant ceux qui partageaient le même sang que le défunt, d’un goutte d’eau salée sur le front comme s’il s’agissait d’un serment silencieux de protection, pour leur montrer qu’ils faisaient partis de ce tout qu’était le peuple celte. Une promesse qu’elle formula à voix haute à ce jeune garçon devant lequel elle s’était arrêtée, perdue dans les méandres de sont esprit lorsque ses yeux se posèrent sur le visage de Taranis. Il lui avait alors fallut plusieurs battements de cœur avant qu’elle ne mette fin à la cérémonie et ne s’éloigne du brasier pour se diriger vers ce frère qui était le sien. Taranis… Ils étaient si différents et pourtant ils étaient parvenus à s’accorder lorsque les heures les plus sombres pour leur panthéon s’étaient présentées, elle avait trouvé un soutien solide en l’absence Teutatès et elle avait bien cru le perdre après plusieurs siècles vécus sous le giron romain. Ils s’étaient à nouveau parvenus à s’accorder mais tout cela allait probablement voler en éclat.
Il ne se passait par un jour sans que la déesse psychopompe ne repense à ce qu’il s’était passé dans les catacombes parisiennes et tout ce qui en avait découlé. Et aujourd’hui encore le regret serrait son cœur. Elle connaissait la Foudre, elle ne pouvait que redouter les mots qu’il lui adresserait et ils seraient loin d’être des plus doux. Malgré l’appréhension quant à la réaction qu’il pourrait avoir, elle lui indiqua qu’elle était prête à l’écouter et elle se fit alors silencieuse. Dans un premier temps il lui exprima la raison de sa présence. Se tournant elle observa un instant le brasier avant de poser son regard sur Taranis. Elle ne savait que trop bien les sentiments que la perte d’un fidèle provoquait, d’autant plus lorsque cela faisait des années… Laissant s’échapper un léger soupir elle posa un instant sa main sur le torse du divin, au niveau de son cœur, acquiesçant légèrement la tête avant de laisser retomber sa main le long de son corps alors qu’il reprenait la parole. Comment allait-elle ? Une question à laquelle elle devrait un jour ou l’autre fournir une réponse, elle ne pourrait y échapper éternellement. Elle avait menti à Esus et il le lui avait laissé passer. Lorsqu’il reviendrait, elle ne voulait pas accabler Teutatès de sentiments qui ne sauraient l’aider. Elle faisait confiance à Taranis mais se confier à lui ne risquerait-il pas de déclencher la Foudre, croyant qu’elle chercherait à se soustraire à sa part de responsabilité dans la mort de l’enveloppe de Sequana ?
- Cette question m’est bien trop souvent posée... mes efforts ne sont pas aussi efficaces que je ne l’aurait cru. Je ne veux pas vous inquiéter et que cela altère votre implication dans ce conflit mais ce qu’il s’est passé avec les nordiques a laissé des traces indélébiles dans mon esprit, qui me hantent. Aux catacombes je me suis malgré moi laissée submerger et si Esus ne m’avait pas interpellée j’aurai eu du mal à reprendre le contrôle. Elle serra un instant les mâchoires. Je sais que toutes les excuses du monde ne sauraient me faire pardonner de l’avoir aidé à fermer cette porte et ainsi avoir piégé Sequana, j’ai une dette envers elle.
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Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Dim 12 Mar - 12:50
Epona est autant une mère qu’une sœur. Il se peut que je me trompe, ou que je me mêle les pinceaux, mais qu’importe : elle est chère et importante à mes yeux. Là où mes frères nourrissent ma rage de vivre et la volonté de vaincre autrui, cette divinité apporte répit et paix. Du moins, jusqu’à sa capture par les Romains puis par les Nordiques. Les siècles, la distance et les récents événements ont largement creusé un certain gouffre – ou plutôt entamé le lustre de cette relation. Nous lui avons failli à deux reprises, la laissant entre les mains de nos ennemis. Elle-même a manqué à ses propres devoirs, condamnant Sequana à une mort certaine, voire ironique. Je ne lui réponds pas immédiatement, préférant lever mon regard vers le ciel. Cette vue m’a toujours apporté un certain réconfort.
- A cause de l’Unique, je suis maintenant père d’une fille dans un coma et veuf d’une épouse que j’avais appris à apprécier. A cause des Nordiques, ma sœur, toi, a été malmené et une femme que j’ai sincèrement aimé a été tué de nos propres mains, dis-je d’un ton glacial et calme.
Je sens toute la tension qui m’habite, palpitante, électrique, hérissant mes poils, augmentant mon adrénaline. Je ne cache à personne cet état d’alerte, ou ma fatigue. Mes frères et mes sœurs peuvent s’inquiéter, à raison, de cette colère froide. Le calme avant la Tempête prend tout son sens avec moi. Plus mon silence dure, et plus ma vengeance est éclatante, bruyante et violente. Malheureusement, cette Foudre ne tombe pas toujours au bon endroit. Une phrase, un mot, un geste ou même un regard peut suffire pour me sortir des gonds et pour me jeter sur l’insolent – ou l’insolente.
- Je vais tous les annihiler. Ou je crèverai pour le tenter. Quiconque se mettra sur mon chemin recevra le même traitement que nos ennemis, continuais-je, toujours d’un ton égal. Je ne veux pas de tes excuses, ni de celles d’Esus. Ce sont vos actions qui doivent parler pour vous, dorénavant, soufflais-je.
Le temps des pourparlers, des négociations, du statuquo, de la pitié, des jeux de cache-cache ou de la demi-mesure est révolu. Quiconque propose une paix aura droit à mon poing sur sa figure – ou alors une balle entre les deux yeux. Je ne ferais nulle exception, qu’importe que la personne fasse partie – ou non – du panthéon celte. Je sais qu’Esus travaille d’arrache-pied pour récupérer nos vieilles terres et, pour cet acte, il mérite un tantinet mon respect – et surtout ma tolérance. J’ai vent que Teutatès continue ce recrutement, renforçant ses liens avec des panthéons alliés. Pour ma part, je sillonne encore et toujours ces terres, cherchant à recruter et à galvaniser de nouveaux fidèles.
- La Mort est importante pour chaque humain, et elle est aussi toute ta fonction. Comment comptes-tu en faire usage pour supplanter nos ennemis, ma sœur ? Si tu juges que tes efforts actuels ne sont pas aussi efficaces que tu le souhaites, que comptes-tu faire pour y remédier ?, demandais-je, sans prendre la peine d’y mettre forme et douceur. Je ne crains plus de blesser l’orgueil des uns et des autres. Ceux qui sont encore tatillon sont ceux qui ne partagent pas l’urgence de notre situation – et donc ne méritent nullement ma considération.
Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Jeu 16 Mar - 11:10
Epone
Taranis
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Depuis que les évènements des catacombes étaient survenus et que l’enveloppe de deux des leurs avait été détruite, Epone avait redouté ce moment. Elle connaissait Taranis, sa loyauté envers les siens comme son tempérament sanguin auquel elle avait d’ores et déjà été confrontée par le passé. Il l’avait soutenue lorsque Teutatès l’avait abandonnée et elle avait faillit perdre cette relation de confiance qui était née entre eux après que les romains l’aient capturée. Il avait fait partie de ce groupe qui était venu l’arracher aux mains des Nordiques et aujourd’hui encore ce lien de confiance, de proximité entre eux s’effritait encore parce que dans les catacombes elle n’avait pas su être maîtresse d’elle-même, que sa décision d’épargner une partie d’entre eux avait affectée l’autre partie alliés comme ennemis. Elle senti sa gorge se serrer alors que la Foudre mentionnait ce qui l’affectait. La famille humaine qu’il avait appris à aimer. Elle-même. Et Sequana. Il était étrangement calme et le connaissant, la déesse des équidés et de la fertilité savait parfaitement ce que cela signifiait : il n’était qu’une question de temps avec que la Foudre ne s’abatte sur la cible de la colère, de sa vengeance, et n’affecte ceux qui se trouvaient à proximité.
Les Nordiques. Elle les haïssaient pour ce qu’ils lui avaient fait subir, pour la hanter chaque nuit transformant ses rêves en cauchemars où elle revivait sans cesse la torture et les sévices qui lui avaient été causées. Ce qui l’avait amenée aux portes de la folie. Ce qui avait altéré son esprit. Elle resta silencieuse et détourna le regard, presque honteuse d’avoir été rendue aussi faible. Le ton de Taranis et ses mots étaient aussi tranchants que des lames, venant frapper sans pitié Epone qui ne pouvait qu’écouter ce que son frère celte lui disait. Il était prêt à tout pour se venger de l’Unique, des Nordiques, de ses ennemis. A tout, même s’il devait connaître la Mort véritable pour avoir tenté d’accomplir sa vengeance et faire payer ceux qui lui avaient porté atteinte. La Foudre allait assurément être dévastatrice lorsqu’elle frapperait. Le poing serré elle prit une profonde inspiration et regarda à nouveau Taranis lorsqu’il reprit la parole.
- Je veux tout autant que toi faire payer le prix fort à nos ennemis, qui nous ont tant fait du tort depuis si longtemps, j'ignore seulement si je serais un jour capable de redevenir celle que j'ai été. Je te le dis parce que je sais que je n'aurai pas ta pitié, encore moins après ce que j'ai fait à Sequana, ce qu'ils m'ont fait... me hante à chaque instant, mes nuits ne sont qu'horreur et douleur, et quand on m'a apporté les corps de Teutatès, Morrigan et Mama Quilla... Je suis incapable d'affronter qui que ce soit sans perdre mes moyens comme aux catacombes ou face à Baal, ils m'ont rendue faible. Elle se tourna vers lui et prit une nouvelle profonde inspiration pour se reprendre. Nos terres ancestrales ont beau appartenir à l’Unique, nous les avons suffisamment marquées pour que nous puissions plus aisément convaincre les générations actuelles de nous suivre. Ils ont tant subit l’uniformisation qu’il suffira de leur montrer le chemin. Toutes les morts humaines qui surviendront dans notre sillage je les guiderai comme je l’ai toujours fait et c’est en les apaisant, en faisant la démonstration de mes pouvoirs que ces esprits perdus que sont leurs proches nous suivront contre l’Unique. Elle laissa s’échapper un léger soupir. Je vais contacter tous mes ankous pour qu’ils soient à votre disposition, ils sont indépendants mais sont loyaux. De mémoire une partie d’entre eux sera efficace pour combattre, l’autre pour apporter du soutien. Ainsi toi et les autres n'aurez pas à craindre que ma faiblesse vous fasse perdre dans cette guerre.
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Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Mer 29 Mar - 23:37
Ma mâchoire se crispe, mes muscles se tendent, mon regard s’assombrit et, surtout, la rage gronde dans mes tripes. Que dit-elle ? Que raconte-t-elle ? Elle souffre, elle le cache. Elle est affaiblie, elle abandonne. Est-ce donc la nouvelle identité de notre panthéon ? Sommes-nous plus que des divinités qui se brisent face aux coups violents et cruels du destin ? Avons-nous perdu notre hargne, notre force, notre unité et, surtout, notre résilience ? Où est cette flamme, cette passion, ce devoir qui nous ont animé et maintenu en vie jusqu’à maintenant ? Je refuse de croire ce que je vois, et entends.
- Comment oses-tu parler ainsi, après le sacrifice de Sequana ? Comment peux-tu encore soutenir de tels propos après avoir enterré un honorable et loyal membre de notre tribu ? Est-ce que ta sœur, malgré tous ses travers et erreurs, a si peu d’importance à tes yeux ? Est-ce que la Foi de cet homme ne vaut rien pour toi, Celle qui guide les défunts ? , sifflais-je entre mes lèvres, ne la quittant pas des yeux. Je ne veux pas que tu te contentes de guider les âmes tombées dans notre sillage, mais également de séduire toutes ces âmes encore sous le joug des autres panthéons. La Vie et la Mort sont deux notions importantes pour les Hommes. Ils veulent un sens à leur vie, ils veulent un réconfort à leur fin, lui rappelais-je. Je n’ai que faire de tes ankous, si tu ne veux pas te battre !, la rabrouais-je presqu’instantanément. Il est trop facile de déléguer aux autres ce type de tâches. Non, une véritable déesse celte ose prendre la hache, l’épée ou le bouclier pour attaquer l’ennemi ou défendre la Tribu contre ce dernier ! Elle ne se terre pas derrière des créatures, elle n’attend pas passivement. Je comprends que tu ne veux pas te battre directement, mais tu ne peux pas pour autant abandonner le combat. On a besoin que tout le monde se donne entièrement, totalement et sans retenu à notre cause !
J’inspire profondément, et expire autant.
- Le Chaudron de Dagda joue de la vie et de la mort. Si nous remettons la main sur l’artefact de ce foutu Irlandais, nous séduirons assurément de nouveaux fidèles et, surtout, nous pourrons envisager de sauver quelques âmes fidèles, loyales et braves tombées en notre nom, expliquais-je à Epona. Voilà ta chance de te racheter pour toutes ces bêtises que tu viens de dire, Epona. Aides-moi à retrouver cet objet divin, et à la protéger au péril de ta vie et de ton enveloppe.
Les objets attirent toutes les convoitises du monde. Il y aura des conflits, des décès, des déceptions. Mais il y aura autant de réussite, de joie, de célébration.
- Joins-toi à moi, sans retenu, sans peur, et allons enfin faire payer à ces chiens toutes les souffrances qu’ils nous ont causé.
Belle et sage Epona, ne refuses pas. Ou alors ma colère sera terrible. L’heure des concessions, des demi-mesures, de la patience est révolue. Il faut agir.
Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Jeu 6 Avr - 15:26
Epone
Taranis
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Le Temps était nécessaire pour que les blessures, aussi profondes soient-elles, puissent être pansées mais en cette période de forts troubles il paraissait impossible d’obtenir le moindre répit pour retrouver de cette force qui avait été la sienne. Elle voulait être présente pour les siens comme elle l’avait toujours été, comme eux-même l’avaient été lorsqu’ils étaient venus la secourir mais Epone souffrait, les conséquences de son traitements par les nordiques ne lui avaient offert aucun sursis et elle ignorait encore combien de temps encore elle devrait subir ces affres qui la hantait tant, qui la tétanisaient lorsque l’on avait le plus besoin d’elle. Chaque parcelle de ce corps accueillant son essence divine hurlait de rage comme de douleur, tandis que la déesse elle-même se contentait d’écouter sans répliquer alors que la Foudre la mettait dos au mur par des mots aussi tranchants les uns que les autres. Elle s’était attendue à une telle âpreté dans les mots de Taranis mais l’avoir imaginé était bien différent que de le subir de plein fouet, plus durs et plus pénibles à encaisser face à celui dont elle connaissait que trop bien la puissance de ses colères.
Elle avait déclenché cette férocité, la méritait mais comment pouvait-elle réagir ? Si elle laissait couler, il pouvait le lui reprocher, et si elle répliquait la colère de Taranis pouvait s’accentuer. Elle détourna le regard, commençant à se sentir oppressée par la présence étouffante que prenait l’essence de Taranis puis elle croisa les bras contre sa poitrine, attendant que la foudre cesse de s’abattre sur elle. Se donner entièrement pour les leur et sans retenue… Elle ferma un instant les paupières, moment au cours duquel un court silence s’installa et fut seulement rythmé par le bruit de la profonde respiration de Taranis, avant qu’il n’interrompe le calme en reprenant la parole. A la mention du Chaudron de Dagda, Epone ouvrit brusquement les yeux et fronça légèrement les sourcils. Cela faisait des siècles que le Chaudron n’avait pas été en leur possession et surtout complet, en retrouver tous les morceaux pouvait prendre des mois si ce n’était des années. Prenant à son tour une profonde inspiration, la celte releva le visage vers la Foudre et s’avança d’un pas.
- Il m’est impossible de me joindre à toi sans la moindre peur, jamais ne pourrais oublier ce que les nordiques m'ont fait et ce qu'ils pourraient me faire à l’avenir. Et ne dis pas que tu réagirais différemment de moi, peut-être que ce serait le cas je le sais, mais tu ne sais pas dans quel état tu serais à ma place.
Elle vint poser son poing sur le torse de Taranis, avant de le desserrer et laisser doucement ses doigts s’étendre.
- Je ne me joins pas à toi sans peur mais je t’aiderai à retrouver le Chaudron de Dagda et le protégerai à mes risques et périls, en cela je t’en fais le serment.
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Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Ven 7 Avr - 17:11
Elle est brisée. Je m’en rends compte à chaque seconde passée, à chaque parole échangée et surtout à chaque silence qui s’éternise. Ces foutous adorateurs de corbeaux et de loups ont démoli une nouvelle figure de notre panthéon. Loin de m’apitoyer, ou de la plaindre, ma colère enfle davantage. Elle se tourne autant vers nos ennemis, qu’envers les miens – et moi-même – pour être aussi vulnérables. Si Teutatès avait été là, il aurait su trouver les mots justes ou les bons gestes pour apaiser la déesse, et éveiller ses instincts guerriers. Le Dieu-Père est bien plus apte à gérer cette situation que je ne le suis – et ne le serais jamais.
La rage me noue la langue. Il n’a jamais été question de minimiser ce qu’ils lui ont fait, mais nous ne pouvons pas les laisser gagner encore. Or, en se montrant aussi craintive et aussi fébrile, Epona leur donne raison et, surtout, libère inconsciemment un nouveau front à grapiller et à bouffer. Je ne dis rien, malgré la justesse de mon analyse. Si je ne suis pas une divinité extrêmement empathique, je ne suis pas pour autant un idiot. Nul besoin d’ajouter une quelconque accusation, ou culpabilité, dans le cœur d’une divinité déjà bien éprouvée.
Le contact d’Epona m’apporte un semblant de calme, mais il est ténu et, surtout, fragile. L’orage gronde dans mon cœur, et ne semblent plus connaitre le moindre répit. Je désire tant déchainer tous ces foudres sur cette terre fertile, mais je dois me contenir. Si je me laisse aller à une telle folie, je serais sans force – presqu’une larve – pendant de nombreux jours. Or, à tout instant, mes frères, mes sœurs et nos fidèles peuvent avoir besoin de moi. Je dois prendre mon mal en patience et, surtout, être prêt à toute éventualité à venir.
Ses paroles manquent, encore, de convictions. Elles sont insuffisantes.
- Bien, Epona, dis-je, le corps encore tendu. Si je suis incapable de te rapporter cette paix nécessaire et, surtout, raviver cette flamme guerrière pleinement et sans retenue, d’autres sauront s’y atteler, commençais-je. Lorsque le Dieu-Père sera de retour, ne tarde pas à le rencontrer et à échanger avec lui sur tes cauchemars et tes craintes les plus profonds. Il aura des réponses dont je manque, avouais-je, sans aucune honte. Puis, va voir Masha Lancaster, une nouvelle prêtresse de notre panthéon. Elle est curieuse et elle est versée dans les rituels anciens. Si tu manques de force, elle t’en apportera avec sa propre Foi et, surtout, avec la Foi de tes fidèles. La Mort a toujours été aussi admirée que respectée, ma sœur. Tu es admirée, il n’y a aucun doute. Mais il est grand temps que tu rappelles au monde qu’il doit également te craindre.
C’est un voyage initiatique qu’elle doit faire. Je peux lui apporter mon aide à quelques étapes, mais je ne peux pas le faire pour elle. Il n’y a pas que les humains qui perdent un certain sens à leur existence, ou qui sont déboussolés par quelques événements. Face à quelques traumatismes considérables, et significatifs, une divinité est autant touchée à son essence même – voire même pervertie. Dans ce cas-ci, soit l’être divin se perd, soit il se retrouve et revient plus fort que jamais.
- Retrouvons ce chaudron. Il apportera une aide conséquente à tes rituels…
Sujet: Re: Brezhoneg [Louis] [Intrigue I - Terminé] Mer 12 Avr - 17:09
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Taranis
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Le contact de sa main sur le torse de Taranis sembla quelque peu apaiser ce dernier bien qu’il soit possible pour la déesse de sentir toute la tension qui habitait le dieu. Les paroles ne seraient pas suffisantes à ce que la colère de la Foudre puisse s’endormir, seuls les actes suffiraient et la déesse savait que le chemin serait long pour qu’elle puisse retrouver de cette force qui avait été la sienne avant que les nordiques ne fassent d’elle une Bête craintive et assaillie de cauchemars une fois la nuit tombée. Elle ne pouvait aucunement lui promettre de se joindre à lui sans la moindre peur car la crainte et la terreur ne cessaient de la suivre comme son ombre, tout ce qu’elle pouvait faire c’était de lui promettre de l’aide à retrouver le Chaudron de Dagda et de le protéger lorsqu’il aurait été trouvé. A ses risques et périls. La Mort serait probablement bien plus douce que ce à quoi son esprit était soumis depuis des mois, la faisant avancer sur un fil au-dessus d’un gouffre. Elle laissa s’échapper un léger soupir. De soulagement que ce moment qu’elle avait tant redouté soit désormais derrière elle. Pour se donner un semblant de courage pour ce qui se profilait devant elle.
Bien, Epona. Un poids semblant s’ôter des épaules de la déesse qui ne décrocha pas son regard de son frère de panthéon. Il reconnaissait qu’il n’était pas à même de lui apportait cette paix intérieure qu’elle cherchait et dont elle avait besoin, lui conseillant de se confier à Teutatès lorsqu’il serait à nouveau parmi eux. Elle resta silencieuse, à son écoute. Pouvait-elle se réellement se permettre de l’assaillir de ses peurs, sa détresse alors qu’il viendrait à peine de revenir dans un corps et qu’il aurait bien des choses sur lesquelles se concentrer ? Lorsque Taranis mentionna Masha, si une moue tordit légèrement la bouche d’Epone cette dernière hocha tout de même la tête. Il lui présentait des solutions qu’il pensait importantes pour l’aider et elle ne pouvait le lui retirer, au contraire elle appréciait cette attention. Elle prit une profonde inspiration lorsqu’il déclara qu’il était temps qu’elle rappelle à tous qu’elle devait être crainte. Ce ne serait pas une tâche aisée. Elle retira sa main du torse de Taranis.
- Oui, retrouvons le, répondit-elle avant de commencer à reculer. Je te remercie pour tes mots, Taranis, je crois que j'en avais plus besoin que je ne le croyais. As-tu besoin d'être seul ou est-ce que je peux t'offrir un verre ? ajouta-t-elle en lui tendant la main. Il pouvait rester seul, libérer cette colère qu'il avait contenue. Il pouvait aussi rester auprès quelques heures. Dans tous les cas, il y avait une mission à accomplir et trouver le Chaudron ne serait pas un jeu d'enfants.