Ca te dirait un bon sandwich des familles ? | ft. Thomas

Ca te dirait un bon sandwich des familles ?

Pan & Eros

De temps en temps, il arrivait à Pan de sortir de son Palais, pour aller voir un peu ce qui se faisait ailleurs. Il avait récemment été s'amuser un peu au Pink Paradise, un club de strip-tease plutôt chic. Là-bas, il appréciait l'adrénaline et la frustration que ça procurait de ne toucher qu'avec les yeux. Encore que... il connaissait deux trois danseuses et danseurs qui raffolaient d'after et de surprises. Il ne voyait pas leur refuser du plaisir, surtout quand il pouvait leur en procurer durant toute une nuit, à deux, trois, voire même plus, si affinités. Et ça devenait toujours chaud bouillant quand il jouait avec le feu. L'interdit, pour lui, ça n'existait pas. Dans cette époque, il devait malheureusement composer avant, faire comme s'il était quelqu'un avec des bonnes manières, respectueux... Par chance, il pouvait laisser sortir sa véritable nature dans son Palais, au travers de jeux de domination et de brutalité tous aussi tordus les uns que les autres. L'humanité n'avait absolument rien perdu de sa perversité et de son désir de luxure. Et le danseur blond aux abdos huilés, Pan pouvait le dire, c'était un sacré numéro au plumard. Il n'aurait jamais pu croire qu'il puisse atteindre le septième ciel, lui dont l'âme était damnée par le Tout-Puissant pour toujours. Cela dit, entre deux jeux de rôle "licorne", il s'était épanché sur sa vie. So boring... Franchement, il ne pouvait pas faire ça avec quelqu'un que ça intéressait vraiment ? Genre, Léo avait la tête d'un assistant social, prompt à écouter parler les gens ? Et vas-y que ça raconte les bisbilles avec deux autres danseuses, les histoires de primes pas payées, de congés annulés... Et puis les clients bizarres, les sympas... Et là, le cloporte albinos dit enfin quelque chose d'intéressant. Il avait récemment vu Thomas. Ils s'étaient croisés une fois ici, et le blond n'avait pas manqué de manifester de l'intérêt pour les deux hommes, surpris qu'ils se connaissent.

Ainsi, donc, Eros s'était pointé ici sans rien lui dire ? Bon, en même temps, ils n'étaient pas mariés, beurk, quelle déprime si ça avait été le cas. Mais son gros doigt lui disait que le grec mijotait quelque chose. De toute façon, avec ces cafards de païens, il y avait toujours quelque chose à fouiner. Au moins, avec le cupidon sans couche, il pouvait baiser de temps en temps. Et ça, mine de rien, dans l'esprit de Pan, ça annulait un peu le reste. Il écouta la suite, en essayant de tirer les vers du nez à cet humain bien bavard. Apparemment, Eros n'était pas venu seul, il avait embarqué un autre gars avec lui, de sa famille. Ça sentait le bon vieux de consanguin à plein nez cette histoire. Pan n'était pas intéressé par le récit, mais excité. En fait, ça faisait un moment qu'il se disait qu'il aurait bien cartonné ce blondinet avec Eros et pourquoi par son frère, sa sœur, son fils, sa fille, bref... Les Grecs avaient la réputation de respirer le cul à des années-lumière. Ça partouzait pas mal chez eux. Un peu comme chez les animaux. D'ailleurs, Pan était en train de se dire qu'il aurait bien invité un âne, un cheval ou un bouc, comme au bon vieux temps, mais avec cette salope de SPA, là, on n'avait plus le droit de toucher aux animaux. Franchement, qu'est-ce que ça avait à voir entre utiliser une bestiole pour assouvir un besoin et un bain à remous ? Encore un truc qui le dépassait... Bon, de toute façon, il n'avait pas l'intention de mettre les bêtes dans de l'eau, alors... Revenant à l'histoire du blond, Pan, animé par ses pensées lubriques, repartit à l'assaut du danseur, dans un délire licorne encore plus intense. Au petit matin, quand il se réveilla un poil vidé - c'était le cas de le dire - de son énergie, il repensa à cette affaire.

Le mec avec qui Eros était sorti était bizarre. Il avait fait la gueule presque toute la soirée et il s'était fait voler sa carte... Bref, tout ça pour ça ! Eros, franchement, quel petit con celui-là ! S'il voulait s'amuser, il n'avait qu'à l'appeler lui ! Et d'ailleurs, pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Ils auraient pu prendre le Playmobil en sandwich ! Tsss... Agacé, il rumina ça pendant toute la journée et finalement, il se décida sur un coup de tête à aller en toucher deux mots à Eros. Prenant son Austin Cabriolet, il fonça à travers les rues de Paris pour rejoindre le bâtiment où le danseur de sirtaki bossait. Tinder. Ça, c'était un truc utile ! Si ça avait existé à l'époque de Jésus, il n'y aurait pas eu besoin d'une cène pour que le méga gang-bang à douze puisse avoir lieu. Ils auraient même pu inviter des Juifs et des Romains. Enfin, la modernité était quand même bien sympathique, même si choper des innocents pour leur faire vivre un supplice, ça lui manquait. Aujourd'hui, impossible de faire ça sans entraîner une alerte-enlèvement. Par miracle, il ne renversa personne sur son chemin. Il se gara sur le parking du siège, donc la sécurité laissait un peu à désirer. Ou alors le vigile avait été impressionné de voir Léo Duval débarquer. De toute façon, comme il était client VIP, ici, c'était un peu chez lui, non ? Il n'eut guère à attendre bien longtemps pour voir Thomas sortir du bâtiment, il fit crisser les pneus pour lui foncer dessus et dans une volute de gomme brûlée, il baissa sa vitre et offrit à Eros son plus beau sourire pervers :

- Hé, le bouffeur de concombre ! Je te ramène ? Toi et moi faut qu'on cause ! Parait que tu t'agites ta feta salakis au bon lait de pénis sans moi ! Allez, monte et raconte à ton démon préféré.

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Pan & Eros

La subtilité et Pan, c'était comme essayer de mélanger l'eau avec l'huile. Ça ne fonctionnait pas. Pour lui, à cet instant présent, Éros était heureux de le voir, excité, prêt à se foutre à poil pour une partie de jambes en l'air. Bon, d'accord, pour lui, tout le monde était prêt à faire ça tout le temps. Il avait une vision très viciée de la réalité, le Prince des Incubes. Après, c'était peut-être stratégique de ne pas non plus donner sa véritable pensée à quelqu'un capable de la pire des violences. Parce qu'il ne cachait pas qu'il était une brute épaisse. Chez lui, il n'existe que deux mots : sexe et violence. Il n'en comprenait pas d'autres. Dès lors, si l'on n'était pas tout à fait idiot, il convenait de garder pour soi le fait que cet individu ne s'avérait pas à son goût. À travers la vitre ouverte, Pan donna un coup-de-poing dans l'abdomen du grec, en signe de complicité. Cela dit, vu la force qu'il mit dedans, il pouvait tout de même se demander si l'objectif n'avait pas été de lui faire un deuxième nombril. De son timbre de voix gras et tout à l'opposé de la discrétion, le démon répondit, manifestement heureux :

- Hé ouais !!! Je suis reviendu ! Ma précédente capote humaine a fini sur la chaise électrique pour avoir vio... baisé des gens. Beaucoup de gens... Les Américains et leurs manières... hé, mais c'était quelque chose toute cette électricité ! Bzzz, bzzz ! Cette salope de Claude François en aurait redemandé ! Wokisme ? Va falloir que tu m'expliques ce que Chewbacca fait là-dedans.

Il se pencha de l'autre côté pour ouvrir la portière afin qu'Eros puisse monter à bord du véhicule. Rebondissant sur sa remarque, il lâcha, agacé :

- Putain de Dieu, ne m'en parle pas ! C'est vraiment une époque à chier ! Je peux plus bifler tout ce qui bouge, tu te rends compte ? Faut que je demande le consen-truc là... Mais ça va, j'arrive à pas trop me faire chier. Je peux compter sur les humains pour entretenir le vice, ils adorent ça, ils me kiffent !

Et ça, pour le coup, ça n'était ni de l'esbroufe, ni du bluff. Pan n'avait pas vraiment à forcer les choses. L'humanité restait ancrée dans ses vices et ça n'était pas le dieu de l'amour gréco-romain qui allait prétendre le contraire. Il était bien au courant de la dépravation de l'humanité. Il y contribuait même un peu, le petit filou. En-tout-cas, il ne croyait pas si bien dire, quand il évoqua sa richesse et la façon dont il gagnait son argent.

- Ouais, mon véhicule est un acteur porno, une vraie salope. Il est pété de thunes ! Onlyfan, tu dis ? C'est quoi comme banque ? Quel genre de compte ? Ça rapporte des intérêts ? J'en suis, faut que tu m'ouvres ça.

Comme Léo était son propre producteur, il n'avait pas eu besoin de recourir à un compte Onlyfan. Cela dit, comme Eros en parlait, ça titillait la curiosité de Pan. Ce dernier, ne sachant pas du tout ce que c'était, pensa naturellement à un compte bancaire. Il avait déjà utilisé des placements boursiers douteux, même si Lucifer avait ragé quand il perdit la thune. Bref... Ce n'était pas l'intelligence qui risquait de l'étouffer. Une fois Eros dans la voiture, il appuya sur l'accélérateur, faisant crisser les pneus. Il conduisait comme un chauffard, ce qui avait quand même de quoi soulever bien des cœurs. Lancé sur le périphérique à 180 km/h, il détourna ses yeux de la route pour les poser sur Eros et le déshabiller du regard, un sourire pervers ostensiblement affiché sur son visage.

- Alors, parait que tu vas t'éclater en famille ? Pierrot-le-gigolo m'a tout dit au sujet de ton cousin ! Quand est-ce que tu me le présentes que lui éclate le fion ? Tu vas voir, je vais le décoincer en moins de deux, le cousin fri... gifri... oh merde c'est quoi le mot, là... bref frileux. C'est qui ? Ton frère ? Ton père ? Ta chèvre ? Haha ! Et même pas, tu m'invites ! Les païens, vous êtes tous les mêmes. Ça s'encule dans les grottes et ça ne propose pas aux copains de rappliquer !

Il lui donna une tape sur l'épaule en riant avant de reporter ses yeux sur la route. Juste à temps pour éviter de percuter une autre bagnole qui roulait plus doucement. Il donna un coup de volant, frôle le terre-plein central en béton et par une chance miraculeuse, parvint à conserver le contrôle de la voiture. Cela ne lui servit guère de leçon, puisqu'il regarda à nouveau son passager, sans ralentir l'allure. Il posa sa main épaisse sur sa cuisse.

- Ça te dirait de rappliquer chez Pierrot pour le prendre en sandwich ? Moi en bas, toi en haut, jusqu'à ce qu'il roule au sol ! Hahaha !

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Pan & Eros

- Ça a l'air chiant ton truc, je préfère les wookies, eux ils sont funs.

Il émit un long pet buccal en levant les yeux au ciel. Il avait du mal à adhérer à ces nouveaux concepts sur le consentement, les droits des uns et des autres... Ce que les humains aimaient se compliquer la vie ! Comme il le disait toujours, s'ils mettaient autant d'énergie à se sauter les uns les autres comme le voulait le Christ, ben y'aurait pas de problème ! Mais non, fallait toujours qu'il y ait des rabat-joie... Ah ceux-là... s'il avait la possibilité de les choper, il leur ferait subir un sale quart d'heure. Il en avait un peu marre de tous ces ploucs qui vantaient le consentement. Bientôt, pour insulter quelqu'un, il faudrait lui demander sa permission ! Et puis quoi encore ? Son cul pour jouer au square ? Non, décidément, il regrettait le temps où il pouvait profiter allègrement de chair fraîche ou moins fraîche d'ailleurs, sans se soucier des règles idiotes. Pan restait un dangereux prédateur, capable des pires ignominies et d'une violence sans pareille. Lucifer lui-même reconnaissait cela comme une qualité. Lorsqu'il avait besoin de faire une sale besogne, c'était à Pan qu'il la confiait. En veillant bien à lui donner un maximum d'instructions simples parce qu'avec sa connerie (pas du tout) légendaire, il pouvait facilement se planter et tomber à côté. Il fronça les sourcils quand Eros commença à philosopher et à utiliser des termes bizarres.

- Réfré-quoi ? Fais gaffe à ce que tu dis, salakis. Conseil d'ami. Fréné... réfré toi-même, ok !

Il ne savait pas s'il l'avait insulté ou non mais dans le doute, il préférait menacer. Comme toujours, cogner s'avérait souvent la meilleure des tactiques. A quoi bon discuter et parlementer quand un bon bourre-pif suffisait à remettre les idées en place ? Comment son passage poursuivait, il lâcha complètement le volant pour se frotter les mains.

- Les gens sont chauds du cul ! Y'en a pas un pour rattraper l'autre ! Et vas-y que ça encule Ursule, puis que ça enfile Emile, que ça tripote Charlotte ! C'est le pied !

Outre le fait qu'il soit un danger public de base, il avait fallu qu'un inspecteur lui valide son permis un jour... l'histoire ne dira jamais si ça avait été pour ne plus avoir à le gérer ou parce que sa réputation de pornstar influença l'analyse du gars. En-tout-cas, maintenant que Pan occupait le corps de Léo, c'était encore pire qu'avant !

- Quoi, tu connais pas leoduval.fr ? C'est mon site, j'y poste mes vidéos déjà ! D'ailleurs, j'ai une rubrique "inceste" si ça t'intéresse. Ça aurait un intérêt ton Onlyfans de mes deux, là ?

Si ça permettait de générer plus d'argent, Lucifer allait être content ! Qu'est-ce qu'il foutait de tout ce fric, Pan l'ignorait. Enfin, le comptable avait déjà essayé de lui expliquer, mais il lui répondit d'aller gentiment se faire mettre une calculatrice dans le derrière, parce qu'avec un peu de chance, il en recracherait les boutons. Poétique, toujours. Et voilà que d'un coup l'autre se met à hurler. Le truc à ne pas faire avec un mec prêt à péter un câble pour un coup de klaxon. Et c'est au tour de sa voix tonitruante de vriller les tympans du grec.

- OH TA GUEULE ! T'AS PAS BESOIN DE BRAILLER !

Aucune douceur, aucune délicatesse. S'il avait pu lui en coller une, il l'aurait fait. Pan n'aimait pas qu'on lui crie dessus, sauf quand c'était son patron. Lucifer lui filait des frissons quand il lui passait un de ses savons dont il avait le secret... Cela étant, Eros fit remarquer que morts, ils ne pourraient pas faire grande chose. Pan eut donc une moue approbatrice.

- Pas con ce que tu dis... c'est pour ça que j't'aime bien ! T'as beau être païen, t'es chaud du cul et tu dis des trucs brillants.

Est-ce qu'il relâcha l'accélérateur ? Certainement pas. Il gardait déjà ses deux mains sur le volant... pour le moment. Ce qui était bien plus rassurant, clairement. Il éclata de rire quand Eros se justifia au sujet de son neveu.

- Pfff, arrête, ils baisent tous dans ton panthéon ! L'autre queutard qui s'est fait rétamer là, Zeus, la moitié de votre panthéon, ce sont ses têtards égarés ! Et ton neveu baiserait pas ? N'importe quoi ! Mais j'ai compris, tu veux te le garder pour toi tout seul. Ok, ok, je respecte. Je voudrais pas contrarier la petite salope qui est en toi, salakis.

Il lui adressa un regard provocateur et d'un geste vulgaire, il appuya sa langue contre sa joue, pour mimer une gâterie. Par chance, Eros savait aussi comment le faire changer de sujet et attirer son attention sur autre chose. Rien de difficile, parce que Pan était un abruti. En ouvrant la porte à un plan à trois avec Pierre, il était sûr et certain d'avoir la paix au sujet de Thanatos. Lâchant à nouveau le volant, il passa son bras autour du cou d'Eros et à la force de son bras, il le tira vers lui pour le plaquer contre son torse. De l'autre main, il frotta vigoureusement ses cheveux pour les décoiffer.

- C'est pour ça que je suis venu te trouver, figure-toi. Je veux le sauter et toi avec. Et au pire quoi, il survit pas et alors ? Qu'est-ce qu'on en a à branler ? On refile son cadavre aux cochons et basta ! Ni vu ni connu, je t'enfile ! Héhé ! Alors t'es partant ?

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Pan & Eros

C'est qu'il allait finir par le faire avoir une erreur 404 là, en lui disant que ses wookies n'étaient pas les même que les siens. Il fronça furieusement les sourcils, cherchant comment ça pouvait être possible. Mais il abandonna la réflexion, parce que de toute façon, ça n'avait rien d'excitant de creuser le sujet, sauf s'ils prévoyaient de sauter un animal à poil ce soir. Ca ne semblait pas trop être la came d'Eros, pourtant, dans son panthéon, ils avaient une sacré palme sur la zoophilie. Entre Zeus qui se métamorphosait en taureau et les satyres, franchement, y'en avait des trucs à dire ! Il écouta la suite, en occulant toute la partie "wikipédia". Non et puis quoi encore ? Il pensait vraiment qu'il allait lui faire un cours magistral sur les termes compliqués ? Pan n'en avait absolument rien à battre. Si ça n'était une insulte, un gros mot, un blasphème, une position sexuelle ou une méthode de torture, ça ne l'intéressait pas. Il éclata littéralement de rire en l'entendant parler du Paradis et de l'Enfer. Ca, c'était bien un truc qui l'amusait beaucoup, ce concept de dualité. Il lui répondit, en lui donnant un nouveau coup sur l'épaule.

- Ah ah ! T'es drôle ! Le paradis c'est un endroit foireux. Tout le monde s'y fait chier. Même l'Unique. La preuve, il a envoyé toute sa clique sur Terre pour mettre de l'animation dans sa vie de merde. Franchement, on emmerde tes percussions là !

Le pire, c'est qu'il n'avait pas tout à fait tort. Si l'Unique avait une vie équilibrée et captivante, il aurait surement autre chose à faire qu'à créer des démons et à les laisser arpenter la Terre. Pour une fois, le raisonnement de Pan ne semblait pas complètement stupide. Disons que ça restait logique et tangible. L'éclair d'intelligence ne fut que fugace... hélas.

- Va falloir que tu me montres l'histoire d'Onlyfan là. Si je me fais encore plus des couilles en or, je prends... comme ton cul ! Haha !

Il tapota sa joue de sa main épaisse, non sans un sourire lubrique. Il ajouta, bourru au possible :

- C'est pas ma vraie famille abruti ! Je baise des nanas ou des types qui pour le besoin du scénario deviennent mes frères ou mes soeurs. J'ai même un film avec mamie Léontine ! Je te le conseille, elle a plus une dent, ça fait un bruit de ventouse ! Un peu comme quand tu te la mets dans l'aspirateur, t'as déjà essayé ?

Quand on cotoyait le personnage, il fallait s'attendre à beaucoup de révélations un poil étranges. Ainsi, Eros avait appris une fois que Pan avait tenté de mettre son engin dans un pot d'échappement, juste pour voir la sensation. Résultat, ça n'était pas fameux, de son propre aveu. Alors rien de surprenant quand il évoquait son souvenir avec un tuyau d'aspirateur. Les enfants avaient la fâcheuse tendance à mettre un peu tout à leur bouche. Pan, lui, il vivait depuis des millénaires et c'était son sexe qu'il essayait de mettre un peu partout. Ainsi l'imaginaient les monothéistes, dans la démonologie. S'il existait, c'était avant tout grâce à l'esprit pervers de l'humanité, surtout celui des hommes. Il n'y avait que, de toute façon, pour ne réfléchir qu'avec le vice. Sa condition de pur produit sexuel, il l'assumait complètement et il n'y accordait que peu d'intérêt. Il ne fallait pas lui demander le sens de l'existence, au risque de le voir pointer ses doigts vers son entrejambe, avec un sourire qui en disait long sur son esprit quelque peu limité. Eros avait l'air stressé par sa conduite. Et il ne voyait pas où était le problème.

- J'ai jamais eu un putain d'accident depuis que je conduis. Alors si retourner dans l'Ether te branche pas, me gueule pas les oreilles, ok ? Parce que la prochaine fois que tu gueules, je t'arrache la tête et je m'en sers de masturbateur !

Si les millénaires enseignaient quelque chose, c'est qu'il ne fallait jamais prendre une menace de Pan à la légère. Parce qu'il était totalement capable de la mettre à exécution sur un coup de sang. Le silence retomba quelques instants, alors qu'Eros donna son aval pour aller s'occuper de l'autre humain gigolo. Et oubliant complètement ce qu'il venait de dire, il hurla comme un taré dans la voiture, en tapant avec force sur le volant, déclenchant le klaxon à chaque coup.

- YES !!! T'es une sacrée salope, hein salakis ? Tu peux pas résister à l'appel du cul ! T'es comme moi ! C'est ça que j'aime bien chez toi !

Sa grosse paluche lui parcourut les cheveux pour les ébouriffer sans ménagement. Et puis soudain, crissement de pneus, fumée odorante, il pila. Le véhicule glissa sur plusieurs mètres avant de s'arrêter 30 centimètres sur un passage piéton. Il se tourna vers Eros et lui lança :

- Tiens. Voilà, t'es content ? Je me suis arrêté au feu rouge. T'as vu ?

Puis après un très court instant de "réflexion", il ouvrit son pantalon.

- T'sais quoi, je conduis pas là. Y'en a pour quelques minutes... tu me suces ?

Le lyrisme pouvait bien aller se faire voir... clairement.

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Pan & Eros

- Good boy ! Allez, fais-toi plaisir, je sais que t'aimes ça !

Il mit sa main sur sa tête pour appuyer dessus et lui indiquer la direction, comme s'il avait affaire à un débutant en la matière. Bon, au moins, on pouvait dire qu'il était un peu prévenant, vite fait alors... Laissant Eros s'occuper de lui, il se cala dans le fond de son siège, histoire de profiter de cette gâterie inespérée. Il ne cachait pas son plaisir, émettant des râles bruyants, des grognements digne d'un animal. En même temps, fallait-il vraiment en attendre davantage venant de lui ? Il était démoniaque, rustre, violent et tellement peu discret ! A un moment, une jeune femme passa sur le passage piéton. Par chance pour elle, elle était sur son téléphone et elle avait son casque. Elle ne vit pas la scène et elle n'entendit pas le "hé salope, t'en veux aussi" que Léo lança fièrement à travers la vitre baissée. Définitivement, traîner avec lui, c'était bien plus complexe que l'on pouvait l'imaginer car il était du genre ingérable. En tout cas, Eros savait y faire, puisqu'il recapta son attention et lui arracha un grognement de plaisir. Il positionna ses deux mains dans ses cheveux et rapidement, il prit le contrôle de la cadence. Avec force, il appuya sa tête vers le bas. S'il avait voulu l'étouffer il n'aurait pas fait mieux. Et puis soudainement, il tira vers lui, lui retirant son sexe de la bouche.

- Merde, fais chier, y'a les flics !

En face d'eux, une voiture de police arrivait. Elle passa tout proche et mit son clignotant pour se garer. Léo repoussa Eros sans ménagement sur son siège et redémarra pour se casser, avant que les poulets ne viennent leur demander pourquoi ils restaient là à attendre comme des cons devant un passage piéton.

- Saloperies de fils de pute... faut toujours qu'ils rappliquent ces bâtards ! Pile au moment où tu allais t'étouffer sur ma bite et te mettre à pleurer ! Pffff...

Oui oui, il avait la mine bien dégoutée de ne pas avoir pu aller plus loin. Et bizarrement, il conduisait mieux, si l'on exception ses passages de vitesse un peu nerveux. A un moment, il jeta un coup d'oeil à son passager et lui lança :

- C'est con qu't'sois un païen. On pourrait faire ça tous les jours si t'étais dans mon palais.

Et puis, il ajouta, tout content :

- Si ça te dit, j'organise une partouze géante le week-end prochain à mon club. Je peux t'avoir un pass VIP. Et toi et moi, on pourrait devenir les plus gros baiseurs de la ville !

Il esquiva un cycliste in extremis, alors qu'il donna un gros coup sur l'accélérateur, les flics étant hors de vue. Il caressa sa barbe épaisse en observant les noms des rues et les panneaux de déviation puis il finit par dire :

- Putain... tu sais par où faut passer pour aller lui détruire le cul à l'autre là ? Y'a des travaux partout dans cette ville de merde ! T'as pas un PDF ? T'sais ces appareils à la con qui te dise où aller ? C'est bien ces trucs électroniques, j'adore leur voix. L'autre jour j'ai demandé à l'autre pétasse, là... Alexa ? Si elle suçait. Elle m'a répondu : "je ne répondrais pas ça". Je lui ai dit : "normal, faut pas parler la bouche pleine" et puis je crois que je l'ai vexée.

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