Petit cours d'escrime ?

Sujet: Petit cours d'escrime ? Sam 9 Mar - 16:56

« Seuls ceux qui les ont éprouvées peuvent concevoir les séductions de la science» 1er avril 2022 -- feat. Samara Al Abayid

Tout cela n'aurait pu être qu'une vaste mauvaise blague d'une nouvelle société d'escape game avec un concept particulièrement tordu et dangereux, ou tout simplement un mauvais rêve. Mais les différentes sources d'informations tendaient toutes vers une seule et même information : la disparition de milliers de personnes à travers le monde dont seule une poignée avait semblé refaire surface au bout de quelques heures. Ainsi il n'y avait pas eu que ce groupe complètement détraqué, composé de dieux celtes, d'une déesse venant d'Amérique latine et d'au moins une déesse grecqje, mais plusieurs aux personnes -peu importe la nature- s'étaient retrouvées entrainées de forces dans ce lieux maudit qu'était le labyrinthe du Minotaure. Femme de laboratoire et non de terrain, Shiobán avait face à un ensemble d'émotions fortes qui auraient pu avoir eu aisément raison d'elle si elle n'avait pas su reprendre un semblant de contrôle. Elle avait eu peur de mourir, probablement autant que lorsqu'elle avait vu le crâne de son père percée par la balle d'un tireur inconnu. Désormais sortie de cet ensroit depuis plusieurs heures, l'effroi s'était tut pour laisser place à la colère envers les dieux : ce truc leur appartenait et à nouveau des centaines d'humains payaient pour les actions des divinités païennes. Elle se sentait bouillonner tandis qu'elle envoyait un message à Samara. Elles n'étaient pas ce que l'on pouvait qualifier de "proches" collaboratrice mais le docteur faisait suffisamment confiance aux compétences de la mercenaire pour lui demander de l'accompagner pour tenter de se vider la tête.

Comment, après tout ce qui avait été fait aux humains jusqu'à présent, pouvaient-ils continuer ainsi ? Comment pouvaient-ils songer conserver l'amour ou l'intérêt des humains si en une fraction de seconde des milliers d'innocents disparaissaient et que seule une poignée d'entre eux revenaient chez eux ? Il lui fallait se vider la tête mais surtout transmettre rapidement les informations qu'elle avait pu récolter durant ces quelques heures passées dans le labyrinthe et ce fut sans hésiter une seule seconde qu'elle prit un vol pour retourner sur Paris. Quatre longues heures de vols au cours desquelles Shiobán pu voir le soleil entamer sa descente, teintant le ciel d'un rouge-orangé.

Lorsqu'enfin elle parvint dans le centre de la capitale le crépuscule avait cédé sa place au ciel sombre de la nuit, duquel il était impossible de voir les étoiles tant les lumières dans les rues parisiennes étaient présentes. Se débarrassant de sa valise dans son hôtel, il ne fallut pas bien longtemps à la britannique pour commencer à boire un verre dans un premier bar avant de poursuivre son chemin jusqu'au lieu de rendez-vous convenu avec la déicide. La rue était calme, ce qui n'était pas plus mal : après ce qui s'était passé, croiser le chemin de divinités ou de créatures n'était pas une idée qui l'enchantait. Elle prit une inspiration puis elle expira profondément alors que ses yeux se posaient sur un visage connu qui venait de sortir de l'ombre. Samara. Lui adressant tout d'abord un signe de tête poli, Shiobán s'approcha de sa collaboratrice et la salua plus solennellement.

- Merci d'avoir bien voulu me retrouver aussi prestement. Je t'avoue que je ne comptais pas revenir aussi rapidement sur Paris mais avec ce qu'il s'est passé... D'un signe de tête elle lui indiqua qu'elles pouvaient avancer dans la rue où quelques boutiques semblaient encore ouvertes. J'ai été piégée dans ce labyrinthe et je n'ai pas été en charmante compagnie. Thaïs Argyre -Héra- était là, notamment.

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Sujet: Re: Petit cours d'escrime ? Ven 29 Mar - 15:25

Tout déicide est un agent mobile. Je me distingue par mon indépendance, d’où le terme agent nomade. Je n’ai pas une attribution à une cellule déicide spécifique. Je vais là où les bras manquent, les cœurs se dégonflent, les tripes lâchent la purée brune. Je vais là où la mort est une quasi-garantie, voire une bénédiction si elle est rapide ! Pourquoi moi ? En quoi suis-je spéciale ? Je ne le suis pas. Je ne suis pas faite du même bois que bien de mes camarades. Je n’ai perdu personne : je suis orpheline. Je ne crains pas les flingues ou la mort : j’ai grandi avec. Je ne m’étonne pas de la bonté ou de l’horreur de ce monde : une tête qui explose est aussi normale qu’une gosse qui déguste sa glace à la vanille.

Autant dire, si on me contacte, ce n’est pas pour parler de la pluie et du beau temps.

Mes méthodes sont violentes, radicales, sans concession. Il est question de casser un paquet de douze, voire vingt quatre œufs. Cependant, je suis davantage un chef pâtissier qu’un boucher. Il n’est pas question de prendre une pièce entre les mains, désosser, découper et balancer. Je prends la mesure de chaque élément, je soupèse les conséquences plausibles de chaque acte. Toute action doit faire partie d’un plan sur du moyen ou long terme, et toute chasse est préparée minutieusement et rigoureusement.

Le hasard est le pari des perdants, comme aimait dire mon foutu bourreau. Je laisse très peu de place à la chance. Je tais mon sang-chaud, cultive le sang-froid. J’entretiens mes armes et cultive ma connaissance dans le domaine de la chasse – outils, corps et esprit. J’obéis à une véritable routine quotidienne. Elle n’est pas mécanique, changeante au gré des besoins et de mon environnement – chaud, froid, désert, ville etc. Je pourrais écrire un livre entier sur mes petites astuces, mes méthodes et les offrir comme livre de recettes à une jeune génération inexpérimentée, voire aux vétérans pour obtenir un retour – et des critiques constructives.

Armée convenablement – mais discrètement – et, j’attends mon rendez-vous jour. La médecin ne tarde pas à se présenter et embraie directement sur sa problématique. Elle a donc été pris au piège du fameux labyrinthe et a même été en compagnie de la divinité grecque Héra. Le visage de cette dernière n’est pas un secret pour quiconque. Elle peut être une cible aussi facile que difficile. Elle peut être une bonne cible tout autant pour promulguer davantage mon projet.

- Tu as pu en revenir. C’est très impressionnant. Il est bon à savoir que tu peux te débrouiller sur le terrain, si jamais une situation tourne à notre désavantage.

Je ne me moque pas : je la félicite sincèrement. Sur base de mes lectures sur ce fameux labyrinthe, ce n’est pas un cadeau des Dieux, c’est une véritable prison cauchemardesque. Se perdre à vie dans les dédales d’une prison sans ouverture, soit on crève de soif et de faim, soit on est servi en appât – ou en expédiant à la frustration de toute sorte – d’une vache grandeur nature. Evidemment, l’homme-taureau doit avoir des joujous supplémentaires pour occuper ses journées, pour terroriser davantage l’humain. Les divinités ne font jamais les choses à moiti quand il est question de terroriser l’Humanité.

- Est-ce que tu veux bien me parler davantage de ce labyrinthe, ce que tu as vu, comment tu as interagi avec Héra ? Evidemment, en plus de l’objet de notre rendez-vous.

Je doute fortement qu’elle a fait un tel trajet pour simplement se vanter d’avoir survécu à un piège antique ou encore pour partager un possible PTSD.

Traquer. Piéger. Tuer.