Une nuit de folie.

« Ce rythme qui t’entraîne, jusqu’au bout de la nuit. » 13 février --  feat. @Thais Argyre

Rome, la ville éternelle. Bien des villes dans le monde et en particulier en Europe étaient d’une beauté à couper le souffle, tant par l’architecture qui les composaient que cette énergie qui se dégageait à chaque coin de rue, de chaque restaurants ou places. Londonienne de naissance et ayant grandit dans The Old Smoke, Shiobán appréciait particulièrement de prendre quelques jours loin de ce qu’elle connaissait afin de profiter des activités qu’une ville pouvait lui offrir. La capitale italienne ne lui était pas étrangère mais lorsqu’elle s’y rendait, elle découvrait à chaque de nouvelles rues, de nouveaux lieux qui venaient alors agrémenter ses visites et enrichir sa connaissance de la ville. Quelque part il était possible de trouver certaines similitudes à Istanbul parmi ce tumulte presque incessants des voitures et des sirènes des services de secours ou de la police : les odeurs s’échappant des restaurants, ces conversation bruyantes et animées sans toutefois être violentes, ces vestiges d’un autre temps se trouvant ça et là. Ou encore les appels à la prière se faisant par les cloches d’un côté, le muezzin de l’autre. Mais Rome avait ce petit quelque chose qui faisait que malgré le nombre de voyages effectués, elle conservait une place particulière dans le cœur de la généticienne.

L’air avait été doux tout au long de la journée, se réchauffant dès lors que ses pas l’avaient menée hors des ombres jetées par les bâtiments. Arrivée la veille Shiobán avait tenu à profiter de cette journée pour se promener sereinement dans toute la ville, profitant des plats proposés dans des trattoria, allant jusqu’au Vatican avant de visiter le Castel Sant’Angelo duquel la vue sur la ville était des plus appréciable. Passer une journée à profiter de sa solitude avant qu’elle ne doive se mettre au travail pour retrouver certains noms qui manquaient à l’appel depuis plusieurs semaines, si ce n’était des moins. Bien que sa présence dans Rome fût officiellement motivée par un besoin de prendre des vacances, Shiobán devait reprendre contact avec des membres de l’Organisation et après la chute de nombreuses cellules de part le monde, il était devenu difficile d’échanger avec ceux de la région du Latium. Avec les récentes frasques divines et le coup d’éclat de Donovan Smith au Nouvel An, il était devenu nécessaire de sortir de la torpeur certains membres de l’Organisation et de leur rappeler ce pour quoi ils devaient agir. S’éclaircissant la gorge, la brune repoussa sa mission dans un coin de son esprit : demain, elle s’en chargerait demain. Pas ce soir.

Lorsque le soleil avait commencé à disparaître derrière les bâtiments, embrasant le ciel, elle avait commencé à écumer les différents bars dans les rues autours du Colisée. Dans chacun d’entre eux l’ambiance différait, parfois du tout au tout lorsqu’elle entra dans un bar gay où elle passa probablement un bien meilleur moment que dans les établissements précédents. Après quelques verres et un mètre de teq-paf, elle ressorti du bar, inspirant à plein poumons l’air frais pour reprendre ses esprits et calmer se brouillard de vapeurs d’alcool qui inhibait ses sens. Commençant à marcher dans cette rue où rares étaient ceux à être encore à l’extérieur alors que l’heure était à la fête, un sifflement se fit entendre. Son esprit fort peu réactif, elle continua à avancer tandis que le sifflement reprenait et semblait s’accompagner d’une voix.

- Oh la ferme. Va jouer ailleurs connard, dit-elle en se contentant de tourner légèrement la tête sur le côté sans toutefois s’arrêter.

Puis un main s’agrippa à son épaule et la força à se retourner.

- Quels mots pas jolis dans la bouche d’une femme.

Il approcha dangereusement sa main de visage et avant qu’il n’ait l’occasion de la toucher, elle s’écarta. Elle ne parlait pas italien mais elle n’avait pas besoin de le savoir pour comprendre ce qui intéressait ce type.

- Non ! s’exclama-t-elle avant que la poigne sur son épaule se resserre et que la main qu’elle venait de repousser se transforme en poing, s’abattant sur son estomac.

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« Ce rythme qui t’entraîne, jusqu’au bout de la nuit. » 13 février --  feat. @Thais Argyre

Lorsque l’air fut brutalement expulsé de ses poumons, l’esprit de Shiobán fut ramené rapidement à cette réalité s’étant quelque peu effacée avec les effets de l’alcool. En de maintes circonstances, elle se serait probablement contentée de presser le pas sans répondre aux avances peu distinguées mais elle ne se trouvait pas dans l’une de ces circonstances où elle possédait pleinement ses capacités. Elle avait répondu et la douleur se diffusant dans son ventre le lui faisait regretter amèrement de ne pas avoir gardé le silence. Ce n’était pas parce qu’on était titulaire d’un doctorat en biologie, spécialisée en génétique, que l’on était à l’abris de commettre les erreurs les plus stupides. La main sur son épaule restait fermement agrippée et la poussait peu à peu vers un coin qui attirerait moins l’attention mais une voix vint stopper l’homme dans son mouvement, détournant un instant son attention. Alors que la britannique prenait une profonde inspiration, un large morceau de bois vint s’abattre sur la tête du salopard qui dû en encaisser un deuxième avant qu’il finisse par terre. Soulagée que la menace ait été mise hors d’état momentanément, elle se pencha en avant, les mains posées sur ses genoux, aspirant à pleins poumons l’air.

- Ça.. ça va aller, finit-elle par répondre en anglais à la blonde qui venait de la tirer d’un bien mauvais pas. Blonde qui dégageait une putain d’aura divine. Se redressant Shiobán n’eut guère le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’au loin s’élevaient des voix qui semblaient chercher quelqu’un. Quelles étaient les chances pour qu’il s’agisse du type qui gisait au sol ? Elle n’eut pas le temps de répondre à sa « sauveuse », cette dernière lui prenant la main pour l’entraîner dans son sillage et l’éloigner le plus possible de ces nouveaux ennuis. Elles prirent une ruelle puis une autre jusqu’à parvenir au pied du monument Vittorio Emanuele II. Les pieds endoloris par cette course en talons sur les pavés romains et l’adrénaline retombant, ce ne fut que lorsqu’elles ralentirent enfin le pas que l’organisme de Shiobán lui payer sa consommation élevée d’alcool au cours de la soirée, lui laissant à peine le temps de se diriger vers un bosquet. Si seulement elle ne s’était pas pris ce coup de poing dans l’estomac, son corps ne serait probablement en train de rejeter tout ce qu’elle avait pu consommer au cours des deux-trois dernières heures. Lorsque plus rien ne sembla prêt à être régurgiter, elle finit par se redresser. Est-ce que vous croyez que nous les avons semés ? Je ne suis pas prête à courir de nouveau, dit-elle à la déesse. Navré pour cette vision, je m’appelle Shiobán et vous êtes ?

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« Ce rythme qui t’entraîne, jusqu’au bout de la nuit. » 13 février --  feat. @Thais Argyre

Elle avait toujours aimé être libre de ses mouvements, sortir quand elle le voulait et aller où bon lui semblait. Ce soir n'échappait pas à ces habitudes où elle sortait pendant des heures et écumait plusieurs bars, lorsque toutefois elle ne se décidait pas à se poser dans l'un d'entre eux et de faire chauffer sa carte de crédit. Ce qu'elle ne pouvait en revanche pas anticiper était le comportement de ceux qu'elle pouvait rencontrer et cet homme en était le parfait exemple. Nombreux pouvaient être ceux qui se contentaient d'alpaguer une femme et de l'insulter de loin lorsqu'elle ne répondait pas, une infime partie d'entre eux était capable de suivre la femme en question et d'aller au contact. C'était précisément ce cas auquel Shiobán venait de faire face et de pas de la manière la plus agréable qui soit. Le coup de point dans l'estomac l'avait laissée avec le souffle momentanément coupé et avait déclenché un processus latent créé par une consommation peu modérée d'alcool, un processus qui trouva un terme lorsque les deux femmes s'arrêtèrent de courir et que la britannique rejeta le contenu de son estomac dans un buisson. Est-ce qu'elle avait honte de se montrer dans un si piteux état ? Ce n'était pas sa préoccupation immédiate. Non, son esprit était focalisé sur les meilleures précautions pour qu'elle ne se salisse pas et puis il y avait cette gorge qui commençait à la brûler. Lorsqu'elle eut terminé, la brune se redressa les mains sur les hanches et demanda à la blonde si elles avaient semé ceux qui pouvaient potentiellement s'en prendre à elles après avoir découvert leur ami. A la réponse de la déesse, elle hocha légèrement la tête avant de se présenter. Thaïs. Joli prénom.

- Enchantée Thaïs, je vous dois une fière chandelle ! réagit-elle en lui adressant un sourire alors qu'elle se concentrait sur ce que son corps pouvait lui indiquer de son état. Ça avait l'air d'aller mieux. Soirée arrosée. Un conseil, ne tentez jamais de parier avec un gay qui boira le plus de shots, répondit-elle avant de suivre la blonde vers le lieu qu'elle semblait avoir choisit pour qu'elles puissent trouver refuge et gagner quelques minutes de tranquilité.

A l'intérieur de l'établissement il y avait du monde, signe que les lieux étaient populaires dans le coeur des romains. Il y avait du bruit mais l'ambiance semblait sereine, un excellent point pour permettre à Shiobán de se remettre de son petit accident sur le buisson. Prenant une profonde inspiration, elle soupira de soulagement alors qu'elles étaient guidées vers une table un peu à l'écart et une fois qu'elle furent installées on leur apporta les cartes pour qu'elles puissent choisir ce qu'elles voudraient consommer.

- Vous maniez la planche de bois comme un base-baller professionnel. Une habitude de taper des gars comme ce crétin ?

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S’il ne s’était agit que d’une simple humaine, cette fière chandelle que Shiobán lui devrait serait rendue sans le moindre problème, avec plaisir même. Mais non, sa sauveuse du soir était de cette engeance née de la pensée humaine et qui en contrôlait la vie d’une manière ou d’une autre. Devoir une faveur à une divinité n’était jamais bon, jamais, tout comme s’attirer leur colère lorsque l’on n’était qu’un humain incapable de faire le poids sans être équipé d’une arme divine. Mais dans l’immédiat, la britannique n’était pas mécontente d’avoir été tirée de ce mauvais dont l’issue aurait pu être pire. Bien pire. A la réponse de la dénommée Thaïs, la brune hocha légèrement la tête : peut-être que cette intervention avait relevé d’un devoir que la déesse se devait d’accomplir ? Inspirant profondément pour emmagasiner dans ses poumons autant d’air frais que possible avant de reprendre la parole, annonçant qu’il ne fallait jamais faire des paris avec un gay lorsque de l’alcool était en jeu et entendant la question de Thaïs, Shiobán darda sur elle un regard surpris et ne cachant pas le fait qu’elle se sentait outrée que l’on puisse croire qu’elle ait pu perdre ce pari.

- Je suis anglo-irlandaise d’origine allemande, tout ce qui est spiritueux je m’y connais. C’est surtout que ces gars-là vous poussent dans vos retranchement sans être capable de tenir la route, répondit-elle avant que suivre la déesse jusqu’à un restaurant où elles pourraient toutes les deux se poser et pour la brune remplir un peu cet estomac qui venait d’être mis à rude épreuve. Ce ne fut qu’une fois qu’elles furent installées que la britannique reprit la conversation, rappelant ce maniement de planche de bois de la déesse contre l’autre connard. Etait-elle une experte d’un sport quelconque ? Ou bien avait-elle l’habitude de faire ce genre de chose… auprès de ses congénères divins ? Les deux étaient probables mais on parlait d’un divinité : peu importe le panthéon, les dieux étaient doués pour se battre entre eux pour n’importe quelle raison, même la plus minime. Avec un tel bras, vous pourriez faire carrière dans le baseball, réagit-elle avant de regarder la carte tandis que la déesse exprimait une forme de soulagement de savoir que ce « problème » n’avait pas eu le temps de faire plus de mal à l’humaine qu’était Shiobán. Cette dernière hocha la tête avant de demander une margherita.

- Je suis venue pour les vacances mais comme le travail n'est jamais bien loin, je dois retrouver quelques collègues. Et vous donc ?

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