Je m’étais installée sous un réverbère pour lire. Il faisait bien trop froid pour dormir et j’avais besoin d’une animation pour occuper ma soirée. C’était plus simple en été pour se divertir, il y avait une immense activité nocturne quasi constante et les rues grouillaient de monde. La chaleur permettait de s’allonger un peu n’importe où sans craindre de mourir par effet de congélation… Une période agréable pour qui était sans domicile. Mais l’hiver ? Les gens s’enfermaient, la culture populaire en plein air pliait boutique, la nuit tombait à 17h… L’enfer, à mourir d’ennui !
Ça faisait des mois que maman était morte, des mois que ceux que j’avais fini par appeler les “Ombres”, en écho au sentiment d’orage que je ressentais en sentant leur présence menaçante approcher, me traquaient. Des mois que je cherchais des réponses à mes questions… J’avais fait le tour des bibliothèques, je lisais tout ce que je trouvais en libre accès sur les panthéons inca et celte ou les religions en général, sur le concept de mort et d’immortalité, cherchant à définir ce qu’était un “dieu”... Je m’étais aussi rapprochée des temples, des églises, cherchant à échanger avec des fidèles, des prêtres… J’espérais trouver des réponses mais je ne faisais que soulever une multitude de nouvelles questions. J’étais perdue. J’avais l’impression qu’il y avait un monde entre la théologie, l’aspect philosophique des religions, et leur réalité concrète qui s’exprimait à travers l’actualité. Le fait notamment que chaque panthéon se revendique la création de l’univers montrait bien que cela ne pouvait être pris au pied de la lettre. Soit l’un d’eux était arrivé le premier et supplantait les autres, soit les textes sacrés étaient un ramassi de propagande.
Ça ne m’empêchait pas de continuer à chercher pourtant… Et depuis quelques soirées, je m’efforçais de lire la bible qu’un prêtre m’avait gracieusement offerte lorsque j’avais quitté son église après avoir longuement échangé avec lui. Il avait dû voir en moi une brebis égarée, une cible facile à convertir. Il n’avait pas tort pour le premier point, pour le second en revanche… Il ne pouvait pas savoir les griefs que je nourrissais présentement contre le monde surnaturel et lesdits dieux que je jugeaient responsables de ma situation. Les petits secrets de ma mère m’avaient empêché de me préparer concrètement à ce qui arriverait si tout dérapait comme ça avait été le cas, la police avait retourné mon appartement et m’avait fait comprendre que je ne pouvais plus me fier à elle pour me protéger, quant aux Ombres… Elles m’avaient obligé à quitter mon foyer, tout ce qu’il me restait, à abandonner mes amis, ma sécurité matérielle, m’empêchait de reconstruire ma vie et de prendre un nouveau départ… J’étais obligée de mentir et de me cacher pour ne pas tomber entre leurs griffes.
Mais je m’étais endurcie. S’il fallait au moins voir un point positif dans tout ce merdier, c’était bien celui-là. Je n’étais plus la gamine désespérée de jadis, j’avais grandi. Trop vite peut-être, la vie m’avait fait mûrir en accéléré à coups de pied dans la tronche… Mais j’avais su m’adapter. Je faisais de mon mieux pour survivre et apprendre, et pour le moment je m’en sortais relativement bien.
Et cette bible me sortait par les trous de nez.
Personne n’avait donc jugé bon de faire une réédition plus littéraire, plus… moderne ? Pas étonnant que l’Unique soit en perte de vitesse et qu’il se soit fait griller la place par la science. Si les cours de théologie étaient aussi ennuyeux que le texte sacré… Je comptais bien aller au bout pourtant, d’abord parce que je n’avais que ça à lire ce soir et que la soirée allait être longue et glaciale, ensuite parce que je ne désespérais pas de trouver des clés de compréhension à force de persévérance.
Je claquais le livre en soupirant. Est-ce que ce gars venait sérieusement d’offrir sa femme à des voleurs pour protéger son hôte ?! Mais c’était quoi cette religion de fou ?!
Je levai les yeux, jetai un coup d'œil précautionneux autour de moi. On était jamais assez prudent, j’étais toujours sur mes gardes… Pas de danger apparent. Je portai mes doigts à ma bouche pour souffler dessus dans l’espoir de les réchauffer. Mes mitaines ne protégeaient pas mes extrémités, j’étais gelée. Peut-être que cette bible me serait plus utile en me servant de combustible pour alimenter un petit feu qu’en nourrissant mon esprit ? Arf… Je déraillais.
Je vis passer une dame au loin, nos regards se croisèrent. Elle avait du charme. Je lui souris, brièvement, avant de détourner les yeux. J’aurais peut-être dû lui demander quelques pièces pour m’acheter un sandwich chaud… Mais je détestais mendier. Objectivement, j’avais l’impression de piétiner ma fierté à chaque fois que je faisais la manche, et ça faisait mal. J’avais quelques pièces dans la poche, je pourrai peut-être m’offrir un café dans l’un de ces distributeurs qu’on trouvait dans le métro.
Non, pas de gaspillage. Si j’avais froid, je n’avais qu’à me mettre en mouvement et marcher. Ce serait l’occasion de faire travailler un peu mes muscles… Avec les privations, ils avaient fondu comme neige au soleil, avec le peu de graisse que j’avais. Il fut un temps où j’étais sportive et en bonne condition physique. Aujourd’hui je serai bien en peine d’égaler mes performances de jadis.
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Sujet: Re: Des questions sans réponses [Ariane] Mar 7 Nov - 20:27
Décembre aux pieds blancs s'en vient An de neige est an de bien
Ce dicton évoquait un autre temps, un temps où la France était recouvert d'un blanc manteau d'églises, sans doute, et de neige surtout. Aujourd'hui, la neige n'est plus si présente en France, mis à part dans quelques régions. Mais le froid lui n'avait pas encore déserté la patrie de Molière. Lorsqu'elle avait terminée ses consultations, il pouvait arriver qu'Ariane ressente le besoin de se préoccuper encore de la misère du monde. Pourtant le défilé d'hommes, de femmes et d'enfants ou d'adolescents en détresse auquel elle assistait parfois pouvait plonger beaucoup de personnes dans le désespoir. Que de traversées du territoire d'Hadès pour quelque fois entrevoir la splendeur de Niké.
Bref, la créature dissimulée sous l'identité de Zoé Labranche continuait de voler au secours des pauvres mortels dans le besoin. Le soir venu, il fallait descendre dans les rues pour apporter de la nourriture et de quoi se réchauffer aux miséreux de Paris. Le Christ avait au moins dit une chose vraie à ses apôtres : Ils auraient toujours des pauvres. Dans tous les temps et tous les lieux. Et Ariane n'avait jamais réussi à tourner le dos à son ancienne race. Chargée de deux sacs où se trouvaient plusieurs sandwichs emballés dans de l'aluminium qu'elle allait chercher à l'association Action contre la Faim, Zoé cherchait donc des personnes à qui distribuer des repas. Elle avait aussi une thermos de chocolat pour qui en voudrait bien.
En déambulant, elle fini par croiser le regard d'une jeune fille. Une adolescente qui n'avait même pas 18 ans. Encore une gamine abandonnée à la rue, sois rejetée par ses parents soit dans une situation telle qu'elle n'a pas d'autres endroit où aller. La fille n'avait pas l'air de vouloir s'approcher. Fierté, sans doute. Ceux qui étaient vraiment dans le besoin étaient souvent ceux qui osait le moins demander de l'aide. Ariane se détourna de sa route et se dirigea vers l'adolescente à la peau foncée et sourit d'une manière avenante.
-Bonjour, je m'appelle Zoé. Et toi ?
Elle espérait que la fille ne serait pas trop rétive et accepterait de parler. Voir des jeunes à la rue l'attristait toujours. Une jeunesse gâchée et abandonnée à son sort. Elle plia ses genoux pour se remettre à la hauteur de la sans-abris.
-Est-ce que tu as faim ? J'ai des sandwichs si tu veux. Au poulet ou aux crudités si tu es végétarienne. C'est la personne de l'association qui m'a obligé à prendre des deux.
Elle avait achevé sa phrase sur le ton de l'humour, et se tût en attendant la réaction de Naya. Ses yeux furent attirés sur le livre qu'elle lisait. La Bible ? Une lecture étonnante, ou pas. La récente révélation de l'existence des dieux avait éveillé pas mal de questionnements, y compris parmi ses patients.
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Sujet: Re: Des questions sans réponses [Ariane] Jeu 9 Nov - 20:42
Quelle réponse pouvais-je bien trouver dans la bible ? Plus j’avançais et plus il m'était difficile de garder la concentration nécessaire pour suivre la succession de noms qui s’enchainaient tout du long. Non seulement c’était un livre de fantasy, mais il avait en plus la particularité d’être mal écrit. Je soupirai. Non, ce n’était pas de la fantasy… Certaines parties de ce texte devaient bien avoir des fonds de vérité… Mais lesquels ? L’Unique ne pouvait pas être le créateur de la Terre, auquel cas il n’y aurait pas d’autres dieux en train de parcourir présentement cette belle planète. Ou alors il les avait mis là pour ensuite leur taper dessus… auquel cas, l’Unique était une drôle d’énergumène.
Comment savoir ce qui était vrai quand chaque religion s’octroyait la genèse du monde ? Elles se contredisaient toutes les unes les autres ce qui prouvait par là même que les textes sacrés étaient avant tout remplis de mensonges. Des bouquins de propagande, voilà ce qu’ils étaient…
-Tu viens me sauver d’une lecture terriblement ennuyante ? demandai-je spontanément en levant les yeux vers la jeune femme qui était venue à ma rencontre.
Elle avait quelque chose de vraiment atypique dans son physique, on aurait dit… l’une de ces peintures de la Renaissance. Ca ne m’aurait pas surpris de la retrouver sur un tableau au Louvre, tiens. Je devrais y aller un de ces quatre d’ailleurs, au musée. Les monuments du genre étaient gratuits pour les jeunes et ça faisait un bout de temps que je n’y avais pas mis les pieds. Non seulement j’appréciais les arts et le fait de m’instruire -je gobais les informations comme un poisson boulimique-, mais je devais admettre que j’aimais encore plus les lieux chauffés.
-Kara… soufflai-je alors qu’elle se présentait.
Un pseudonyme que j’utilisais couramment depuis que j’avais fuis la maison. Quelqu’un semblait bien déterminé à mettre la main sur moi et je ne tenais pas à lui faciliter la tâche.
Je posais un regard circonspect sur la nourriture qu’elle me proposait. J’avais appris à me méfier des gens trop généreux. Non pas que je dénigrais la bienveillance de quelques-uns, il arrivait parfois que des gens fassent acte de gentillesse en distribuant nourriture, habits ou couvertures. Je les croisais rarement de fait, je n’avais pas vraiment d’endroit fixe à moi, ayant acté que le mouvement était le meilleur moyen pour moi d’empêcher mon détracteur de remonter ma trace. Cela dit, j’étais devenue particulièrement vigilante depuis quelques semaines après qu’un type ait tenté de me pousser dans son van en prétextant vouloir m’offrir un sac de vêtement dont il se débarrassait et de la nourriture. Les gestes de self-défense que m’avaient enseigné William m’avaient sûrement sauvé la vie.
-Quelle association ?
Je connaissais la plupart d’entre elles de nom, à force. Ce genre d’information tournait dans le milieu des sans-abris.
-Je ne suis pas végétarienne, lui répondis-je en la gratifiant d’un sourire.
Je ne sentais pas d’hostilité émaner de cette demoiselle, pas d’intention malveillante… J’avais appris à me fier à mon instinct avec le temps, il ne me trompait jamais. Je ne savais pas d’où je tenais ce sixième sens mais il m’était infiniment utile.
-Merci, lui dis-je alors qu’elle me tendait un sandwich.
Je serai bien stupide de cracher sur de la nourriture gratuite.
-Tu es courageuse pour faire ton tour de nuit… Il fait super froid.
A sa place, je me planquerai dans une pièce chauffée et je n’en sortirai pas. Je fantasmais à l’idée de m’immerger dans un bain brûlant et de m’affaler sur un canapé emmitouflé dans un plaid chaud et moelleux. C’était beau les rêves…. Mais le fait est qu’elle portrait un manteau qui avait l'air bien chaud et moi non. Ca expliquait peut-être sa résistance aux températures.
-Tu fais quoi dans la vie, Zoé ? lui demandai-je curieuse de savoir qui était cette jeune fille.
C’était agréable de faire la conversation à quelqu’un. Ça faisait passer le temps.
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Sujet: Re: Des questions sans réponses [Ariane] Dim 12 Nov - 19:16
Oh, la fille avait de l'humour, c'était bien. Il en fallait pour affronter la situation dans laquelle elle se trouvait. Mais Ariane se demandait toujours quel plaisir elle pouvait trouver en lisant la Bible, assise dehors par terre en plein mois de décembre en plus. Il y avait de meilleurs endroits pour lire et de meilleurs livres à découvrir. Rectification, elle n'avait aucune joie à lire ce livre. Ce qui rassurait la créature sur le mentalité de la jeune fille. -Oh, j'imagine que ça aurait été plus intéressante si elle racontait des histoires d'elfes et de nains, j'imagine. Ou un conflit entre deux factions d'anges.
Elle avait suffisamment fréquenté l'Occident et écouté des sermons, pour se fondre dans la masse ne pas aller à l'église était souvent mal vue dans les sociétés anciennes, pour savoir que la Bible ne racontait rien de tout ça. Elle avait proposé ses sandwichs à la jeune fille qui ne les refusait pas. Même si elle posait des questions.
-Action contre la faim. Tu dois les connaître, j'imagine. Je travaille avec eux depuis peu.
Il faisait froid oui. Mais elle avait connu bien pire. Pas en Grèce où les températures étaient toujours clémentes, mais après... Durant ses différentes incarnations. Elle ne se rappelait pas être allée dans les pays du nord de l'Europe, mais les hivers des pays d'Europe de l'ouest avaient été compliqués parfois. Mais elle ne pouvait pas expliquer cela à une jeune fille qui était tout ce qu'il y avait de plus humaine.
-Le froid ne me déranger pas. J'aime bien être au chaud chez moi oui, mais mon métier me pousse à toujours être à l'écoute des autres. J'imagine que le besoin de soulager le malheur d'autrui m'aide à supporter cette température.
Et l'empêchait de trop ressassé certains sujets difficiles et douloureux pour elle oui. Aussi.
-Je suis psychothérapeute. J'aide les personnes qui souffrent de troubles divers à se sentir mieux, souvent en les écoutant et en leur proposant des solutions financières ou d'un autre ordre. Parfois, ces personnes n'ont pas besoin d'argent mais de s'occuper les mains ou l'esprit pour commencer à guérir.
Ce qui l'avait mis au contact avec différentes associations. Celles qui aidaient les sans-abris bien sûr, mais aussi celles aidant les femmes battues, les personnes ayant perdu leur emploi ou des mineurs en détresse.
-C'est gratifiant quand je les vois enfin sortir de leur détresse. C'est une récompense pour les efforts fournis. Fit-elle avec un sourire heureux.
Elle laissa Naya savourer son sandwich avant de reprendre la parole et de la questionner.
-Et toi, où sont tes parents ? Ici ?
Elle imaginait plusieurs raisons pour lesquelles une fille de cet âge pouvait se trouver dans les rues, la nuit en hiver. Mais elle préférait interroger la jeune fille, si celle-ci était disposée à répondre à ce genre de question.
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Sujet: Re: Des questions sans réponses [Ariane] Dim 19 Nov - 19:05
Ah tiens… La demoiselle n’avait pas l’air croyante. Enfin, pas catholique du moins, vu la manière dont elle plaisantait.
-Ouais, hein… Avec un anneau et un volcan, la fête est plus folle.
Un conflit entre deux factions d’anges ? C’était pas un peu ça l’idée, les anges déchus et les anges qui avaient encore la grâce du Père qui se livraient une lutte pour s’approprier le plus d’âmes humaines ? C’était un drôle de bouquin de fantasy, la bible.
-Je connais oui.
Bien sûr, Action contre la faim était une grosse ONG, difficile de passer à côté. Je lui lançai un regard perplexe. Elle avait une belle âme de poète, la blondinette. Contribuer à soulager le malheur d’autrui la rendrait moins sensible au froid ? Je voulais bien distribuer des sandwich moi aussi, si ça compensait l’absence de vêtement polaire, mais mon petit doigt me soufflait qu’il y avait anguille sous roche.
-Vous travaillez avec des assistants sociaux ?
Non pas que je sois experte en la matière, je n’avais jamais recouru à toutes ces choses. Pas par manque de volonté, au vu de ma situation toute aide aurait dû être la bienvenue, mais simplement parce que je devais rester hors du système. C’était une question de vie ou de mort dans mon cas. J’avais discuté un peu avec des personnes en difficulté, ou des gens qui se portaient à merveille : “fais ci, fais ça, contacte tel organisme…”. Les psychologues accompagnaient les gens pour remettre de l’ordre dans leur tête, les assistants sociaux les aidaient administrativement et financièrement à s’en sortir, des corps de métiers difficiles et foncièrement altruistes - du moins je l’imaginais ainsi. Mais je ne sais pas si j’aurais de toute façon eu droit à une aide quelconque, en tant que majeure mexicaine. Mes papiers étaient en règle pour l’heure, mais viendrait le moment où mon Visa arriverait à son terme. Ce jour là, si ma situation ne s’était pas arrangée, je devrais choisir de continuer à errer en tant qu’immigrée clandestine, ou bien quitter le territoire français.
-Il doit y en avoir en pagaille, des personnes à soigner.
J’en avais croisé plein, des gens réellement atteint voir carrément délirant. Et puis il y avait ceux qui étaient en souffrance, plus discrets dans le paysage, moins voyants car moins bruyants…
L’odeur du sandwich au poulet me rappela que je n’avais presque rien mangé de la journée. Je commençai à l’engloutir avec un appétit vorace, ça faisait un bien fou !
Je me figeai soudain. Mes parents ? Bien sûr, tout son préambule, c’était pour m’expliquer qui elle était, me montrer qu’elle pouvait aider et me mettre en confiance. Et la personne à aider en l'occurrence… Je devinais que c’était moi.
-il n’y a que moi, lui répondis-je honnêtement. J’ai perdu ma mère il y a quelques mois, je me débrouille comme une grande depuis.
Pour une étrangère qui avait grandi dans un foyer aisé, je n’avais pas à rougir du chemin parcouru. J’avais survécu dans des conditions épouvantables sans avoir été préparée à me confronter à un train de vie aussi extrême et l’Ombre, qui qu'elle soit, ne m’avait pas trouvé…
-Et toi, ils sont à Paris tes parents ? lui retournai-je la question avec humour.
Elle n’avait pas l’air bien vieille si j’en croyais son faciès, sûrement une jeune diplômée.
-Ne t’en fais, je n’ai pas besoin d’une thérapie… voulus-je la rassurer.
Ou peut-être bien que si, vu ce qui me pesait sur le coeur, mais je ne pouvais décemment en parler à personne. “J’ai appris le jour de son décès que ma mère n’est pas humaine, ce qu’elle s’est évertuée à me cacher. Ma vie entière est un mensonge, les flics m’ont traité comme un monstre… Et pour ne rien arranger, quelque chose me traque et m’oblige à vivre comme une criminelle. Je n’ai aucune ressource, je ne peux pas demander d’aide car je dois évoluer en dehors de l’administration, je survis comme je peux et je me nourris de ce que je trouve, quand j’ai de la chance… Mais je persiste à demeurer à Paris coûte que coûte au risque de me faire attraper par mon poursuivant (qui est peut-être le gouvernement français, soit dit en passant), dans l’espoir que ma mère ressuscite par l’opération du saint esprit et vienne me sauver. Tu en penses quoi doc’, j’ai besoin de cachets ?”.
Non, je ne pouvais définitivement pas balancer ça.
-Mais j’apprécie le sandwich, merci beaucoup. Si ton association distribue aussi des vêtements chauds ou des duvets, ou si tu connais des gens qui se débarrassent de vieilles fripes…
C’était de ça, dont j’avais réellement besoin. Je pouvais gérer comme une grande sur le plan mental, je n’avais pas le choix. Sur le plan matériel en revanche, c’était compliqué. Très, très compliqué. Le seul argent dont je disposais était celui que je gagnais en faisant la manche (ce que je détestais par-dessus tout), en jouant un peu de violon dans la rue ou en négociant avec les restaurateurs pour faire de la plonge ou du ménage sans me déclarer. Autant dire que je n’avais pas grand chose et que j’économisais chaque centime.
-Je te les troque contre une bible, dis-je en pouffant.
Mauvaise blague, qui voudrait lire ce truc indigeste ? Pas étonnant que les gens aillent à l’église pour écouter un sermon, ça leur épargnait l’étude directe du texte, quelqu’un le faisait pour eux !
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Sujet: Re: Des questions sans réponses [Ariane] Dim 31 Déc - 15:19
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