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 Fight Club [Intrigue II - Terminé]

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MessageSujet: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 9 Oct - 22:55

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La plupart des divins et invités de la veille dormaient toujours, portant plus ou moins les stigmates des réjouissances et célébrations de la veille. Morrigan avait passé du temps avec les siens, comme au bon vieux temps, naviguant d'un groupe à l'autre, autant qu'elle l'avait pu. Teutatès s'était éclipsé, sans doute pour aller voir Mama, qui avait disparu de la réunion également. Elle ne l'avait pas revu du reste de la soirée, et le rituel n'avait pas encore été accompli. Il leur resterait le temps de le faire aujourd'hui, s'ils le voulaient. Peut-être. Morrigan avait fini la soirée seule, à siroter tranquillement une énième pinte de bière, réfléchissant à ses options. C'était un de ses moments préférés, au cœur de la nuit, quand le calme s'installait petit à petit et qu'elle se retrouvait seule avec ses pensées. Enfin, ça l'était. Depuis les assauts de Loki, elle n'était plus seule désormais. Plus vraiment. Même si sa folie semblait lui avoir foutu la paix pour le temps qu'elle avait pu partager avec les siens. Mais ses pensées allaient naturellement vers Teutatès en ce début de journée, et elle se promit d'aller le trouver, après.

Quittant sa chambre, elle avait enfilé un simple débardeur noir et un legging, car ce matin était synonyme d'affrontement. Meduna, la reine des Celtes, lui avait lancé un défi, la veille. Danser, et en échange, elle accepterait un duel de combat entre elles. Une aubaine pour Morrigan, qui en plus d'adorer se battre, adorait prouver qu'elle était la meilleure. N'était pas déesse de la guerre qui voulait, et elle avait sans doute beaucoup de défauts, mais ne pas savoir manier les armes n'en était pas un. Elle descendit jusqu'à arriver dans une grande pièce aménagée en salle d'entraînement. Il y avait encore des choses sorties de la veille, sans doute. Un sac de frappe, une épée. Morrigan l'attrapa, la prenant convenablement en main. Cela pourrait faire l'affaire. Lorsqu'elle entendit des pas derrière elle et sentit l'aura familière de la reine, elle ne se retourna pas mais la héla cependant, faisant tourner l'épée autour de son poignet.

« Eh bien ! J'ai cru que tu te déroberais. Contente de voir que c'est pas le cas. »

Un défi était un défi, et plus encore, un accord était inaltérable. La sorcière se tourna vers elle, dardant son regard sombre sur la jeune femme aux cheveux flamboyants.

« Comment était la fin de ta soirée ? J'ai cru te voir discuter avec William, un peu. Que penses-tu de lui ? »

Une question innocente, entre deux divines qui discutaient.. Ou pas.

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 10 Oct - 12:55

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La nuit avait été courte. J’avais quitté les festivités à une heure tardive et accompagnée, et la soirée s’était poursuivie dans l’intimité de ma chambre, loin des regards. Je n’avais pas prévu que les choses se passent ainsi quand j’avais abordé William pour la première fois hier. Je voulais savoir qui était cet homme que je prenais jusque-là pour un vulgaire garde du corps et à qui Morrigan avait offert la parole dans une assemblée d’immortels. Ce faisant elle avait ouvertement affiché leur lien fort et le respect qu’elle lui témoignait.

En bonne politicienne que j’étais, je savais que l’information était l’une des choses les plus précieuses en temps de guerre. J’avais donc pris les devants pour savoir qui était cet homme et le lien qu’il entretenait avec la Morrigan. Bon, je lui avais aussi proposé un travail, au passage. Le reste… Et bien le reste s’était joué de longues heures plus tard après une soirée très arrosée et porteuse de tant d’espoirs pour la déesse de l’Unité que j’étais que je m’étais laissée gagner un peu plus par l’euphorie à chaque heure qui passait. Un homme séduisant au caractère bien trempé, une déesse libérée et un contexte adéquat… Il n’en fallait probablement guère plus.

Je me réveillai tôt, peu affectée par ce lendemain de fête ou une nuit bien trop courte. J’étais comme un poisson dans l’eau, habituée à ce genre de rythme et parfaitement à l’aise. Je m’étais nourri de ce lien et de cet esprit de fête, je me sentais bien, détendue et de fort bonne humeur.

Et comme tous les matins, j’avais commencé ma journée en prenant note des rapports et des messages que l’on m’avait adressés. L’information, toujours l’information… J’avais laissé tout cela de côté hier pour le sommet diplomatique. Quelques faits secondaires, d’autres points plus préoccupants… Une conversation avec Mama Quilla qui s’imposait de toute urgence... Je soupirai. J’aurais aimé que la vie soit une longue fête perpétuelle… Mais mon peuple avait choisi de me confier la couronne et les responsabilités qui lui incombaient et je faisais de mon mieux pour me montrer à la hauteur et faire honneur à mon panthéon.

En parlant d’obligation, je devais respecter mon pari avec Morrigan. Un marché était un marché pensai-je en reposant la robe que j’allais enfiler pour lui préférer un pantalon et un t-shirt sous le gros pull que j’enfilai par dessus. Autant commencer par l’épisode le plus difficile, si tant est que la déesse soit déjà réveillée… Encore que je n’étais pas bien sûr de ce qui allait être le plus pénible pour moi : cette séance d'entraînement d’une heure et demi ou la cérémonie que Teutatès voulait me faire présider. Demander à sa femme de bénir son union sacrée avec ses deux compagnes… Comment pouvait-il penser que je prendrai bien une telle chose ? Mais j’étais l’Unité et il m’avait mise en porte-à-faux en adressant sa demande en présence de l’Assemblée. Refuser aurait été dénigrer les trois divinités en public et briser cette nouvelle synergie de groupe que nous tentions tous de recréer… Et j’étais maintenant piégée dans mes engagements.

La journée commençait à peine que j’avais déjà hâte de la voir finir. Cela dit, il en faudrait plus pour briser ma bonne humeur matinale. Qui sait si ce moment avec Morrigan ne m’apporterait pas quelques surprises positives ? J’étais quelqu’un d’assez optimiste en règle générale. Teutatès avait ce rare pouvoir de me faire passer d’une émotion extrême à une autre en un claquement de doigts… J’espérais vraiment que je ne croiserai pas sa route de trop bonne heure, je n’avais toujours pas digéré son incartade de la veille et sa disparition juste après le sommet n’avait rien arrangé. Le Père des dieux aurait dû être là, parmi les convives et avoir une attitude exemplaire. Qu’est-ce qui lui avait pris de partir ?

Chassant ces pensées, je pénétrai dans ce que Morrigan m’avait décrit la veille comme la salle d'entraînement. Je notais qu’elle avait pris ses marques ici, elle semblait parfaitement connaître les lieux. Depuis quand y résidait-elle ?

Je me fis discrète quelques instants en pénétrant dans la pièce pour regarder la reine des iliens faire tournoyer son épée. Elle était belle, la déesse de la guerre… Elle irradiait de cette aura impressionnante qui avait de quoi intimider n’importe quel mortel. Je me demandais si elle avait ressenti la même chose hier avec moi sur la piste de danse ? L’impression de s’aventurer sur un terrain méconnu, sur le territoire d’une autre…

Je m’avançai, balayant rapidement mes appréhensions. Je n’avais pas peur de Morrigan, j’espérais seulement ne pas trop m’ennuyer et réussir à rester attentive au cours de l’heure et demi à venir. Je faisais rayonner autour de moi de manière quasi inconsciente mon aura d’apaisement qui avait tendance à rendre les autres plus détendus, d’humeur plus lumineuse. Elle traduisait peut-être l’envie perpétuelle que j’avais de voir les autres heureux et enclin aux festivités, qui sait ?

-Et louper l’opportunité de me faire rosser par la personnification vivante de la Guerre ? plaisantai-je.

Je parcourus la pièce du regard, m’attardant sur les différents équipements. Je pouvais en identifier certains, d’autres m’étaient relativement inconnus.

-J’espère que tu feras preuve d’indulgence avec moi, je suis comme un poisson qui tente de marcher sur la terre ferme. Je sens que je vais me casser la figure, pouffai-je bien consciente de mes tares.

Piquante, curieuse… Elle ne perdait pas le nord, l’ilienne. Je n’avais pas vraiment cherché à être discrète hier, en dansant devant le chapiteau avec le cavalier de la reine. Je m’étais laissée emporter par mes émotions, par l’ivresse… Et je ne regrettais absolument rien. J’avais passé un moment délicieux. Morrigan nous aurait donc vu à un moment ou un autre ?

-J’étais curieuse de savoir qui était le mortel qui avait osé prendre la parole pendant l’Assemblée… Il est bon d’avoir des hommes loyaux à ses côtés, dis-je en gratifiant Morrigan d’un sourire. Cúchulainn renverserait des montagnes, pour toi.

C’est du moins ce que j’avais compris de nos échanges. Il reverait Morrigan, elle était la figure centrale de sa vie. Restait à savoir s’il offrirait un jour la moitié de cette loyauté au reste du panthéon celte. Je commençais à bien apprécier le héros de l’ancien temps, mais il devrait faire ses preuves pour gagner ma confiance.

-Si tu n’as pas de plan pour lui dans un futur proche, j’aimerai qu’il participe à la formation de notre milice. Son savoir-faire serait un atout de taille pour préparer ces enfants à ce qui les attend… Et de cette petite élite pourrait naître des formateurs qui eux-mêmes pourraient enseigner…

Je n’étais pas idiote. Je savais quel chemin nous étions en train de prendre, les ennemis que nous avions… Je savais que mes “enfants”, les populations récemment convertis, seraient prises pour cibles tôt ou tard. Je voulais les protéger et je savais que le seul moyen de le faire était de leur donner les outils pour assurer leur propre sécurité. Les celtes n’avaient pas d’armée, pas suffisamment d’hommes et de femmes pour défendre notre nouveau territoire. Nous avions longuement discuté de ces problématiques, avec ceux qui faisaient désormais partie de ma vie et avec lesquels je tentais de construire le monde de demain. J’espérais que Morrigan comprenait l’intérêt de cette démarche et qu’elle n’y mettrait pas d’objection.

Mon regard se figea machinalement sur l’arsenal entreposé. Il y avait là une belle palette d'armes… Et curieusement, pas de poêle ! Je restai là, quelques instants, pensive.

-Si demain un tueur de dieu devait me surprendre, ou attaquer l’un de mes proches… Quel genre d’arme pourrais-je avoir sous la main et employer pour me défendre ? Pensai-je à voix haute.

Un couteau ? Mon propre corps, peut-être ? Une arme contondante ?

-Que me conseilles-tu ? lui demandai-je en levant les yeux vers elle. Puisque j’ai la meilleure des professeures, autant apprendre deux ou trois choses qui pourraient me sauver la vie en cas d’affrontement  dans un futur proche.


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 13 Oct - 22:40

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Meduna prenait la situation avec un trait d'humour, et un peu de désinvolture. Cela plut à Morrigan, qui détestait les conversations ennuyantes ou sans intérêt. Celle-ci n'en était pas une, et même si les deux divines étaient différentes, peut-être ne le seraient-elles pas tant que cela, finalement. Avec un sourire en coin, elle lui répondit, sans vraiment la regarder :

« Tu te feras rosser uniquement si tu ne te défends pas. Et je doute que tu te laisses faire. »

La reine semblait douter de ses capacités guerrières, ce qui ne surprit pas vraiment la sorcière. Elle avait la réputation d'être une sanglante combattante, là où Meduna était plus politique, plus apte à arrondir les angles. Il était certain que là où l'une excellait, l'autre pêchait. Mais il était également certain qu'il était possible d'apprendre, pour l'une comme pour l'autre. Morrigan avait mal au crâne, la faute à l'alcool de la veille, ingurgité un peu trop vite et un peu trop fort, la nuit relativement courte, et ses foutues visions qui ne cessaient de la tourmenter. Elle ne comptait pas lui rendre la tâche plus facile pour autant. Ni la rendre impossible. Où serait l'amusement, là dedans ? Elle se tourna vers elle finalement, tandis qu'elle venait de pouffer sur ses talents :

« Alors plante tes pieds dans le sol pour y retrouver l'équilibre. Mais ne te dévalorise pas, Meduna. Il n'y a pas d'honneur à vaincre un adversaire déjà sûr de sa défaite. »

Morrigan voulait se promettre d'y aller doucement, mais elle refuserait que la reine ne joue pas sa part du marché. C'était donnant-donnant, et ne le faire qu'à moitié équivaudrait pour l'irlandaise à une tromperie. Elle l'avait voulu, elle l'avait eu. Maintenant, il fallait aller jusqu'au bout. Le sujet dériva naturellement sur William, avec qui Meduna avait passé un morceau de la soirée sous les yeux de Morrigan. Et une partie de la nuit, peut-être ? La sorcière ne le savait pas, et elle n'avait pas vraiment l'intention de le savoir. Peu lui importait, en vérité. Fouillant dans une grande caisse pour regarder les armes disponibles, elle redressa néanmoins la tête lorsque la reine des Celtes détailla Chulainn et sa fidélité. Elle hocha la tête, à la mention de ce qu'il serait capable de faire.. pour elle.

« Et moi pour lui. C'est ainsi, depuis que nous nous sommes rencontrés. Nous avons vécu maintes batailles et traversé de nombreux siècles, l'un avec l'autre. Il fait autant partie de moi que moi de lui. Et à ce titre, parfois on ne peut plus se voir. »

Elle sourit, repensant à certaines de leurs anciennes altercations, sous couvert de jalousie, parfois, de compétition, souvent, d'amour sous une forme ou une autre... presque toujours. A la demande de Meduna, elle se stoppa, prenant une seconde de réflexion pour ensuite soupirer. Elle darda son regard sombre sur la reine aux cheveux flamboyants :

« Tu devras lui demander toi-même. Il n'est pas venu me parler d'un quelconque plan, et nous n'avons pas discuté de la suite. Je dois encore trouver Teutatès, et Mama, pour faire notre rituel. S'il souhaite t'accompagner, je ne m'y opposerai pas. »

Leurs chemins ne faisaient que diverger pour ensuite se retrouver. Leur lien psychique avait du bon, parfois. Mais il leur fallait aussi s'éloigner, pour qu'ils puissent se ressourcer séparément. Etre aussi proche de quelqu'un, même mentalement, était épuisant. Il ressentait tout ce qu'elle ressentait, et inversement. Et même si elle tenait à lui, plus qu'elle ne lui avait sans doute dit, elle ne se mettrait pas en travers de son chemin s'il souhaitait accompagner la divine.

Morrigan leva un sourcil amusé, lorsque Meduna la questionna sur le bon comportement à adopter en cas d'attaque de la part d'un déicide.

« Hum, aurais-tu vraiment besoin de te défendre ? Tu auras nos frères et sœurs à tes côtés, ils te protègeront. Dans le cas contraire... Toute arme est bonne à prendre. Il vaut mieux que tu sois à l'aise avec et que tu la maîtrises, plutôt qu'elle te soit inconnue. Une poêle pourrait très bien fonctionner. »

Finit-elle avec un sourire complice. Elle se retourna ensuite vers l'arsenal, à la fois accroché au mur, mais également dans la large malle à ses pieds, y reposant l'épée après s'être ravisée.

« Je pourrai me battre avec n'importe laquelle de ces armes. Mais j'ai mes préférences. Je suis nostalgique des temps passés, tu vois. A mes yeux, rien ne peut remplacer une épée pour la rapidité et la facilité, ou une arme d'hast pour la portée. Ou si je me sens d'humeur théâtrale, un fléau. »

Les armes des temps modernes étaient d'une fainéantise absolue. Certes, elles avaient leur utilité. Mais Morrigan était née dans les combats, le contact et le sang. Tirer sur quelqu'un à distance ne lui plaisait déjà pas à l'époque des arbalètes, alors maintenant... Elle fit volte face à nouveau, observant Meduna et sa stature, notant tout de même la flatterie :

« Puisque tu n'as pas l'habitude, prenons deux dagues et entrainons-nous. Tu devrais pouvoir la porter sans difficultés. Et elle te permettra d'être rapide. »

La guerrière en extirpa deux, et lui en tendit une à bout de bras. Par souci d'équité, elle prit la même arme, ne désirant pas la mettre en difficulté. Ce n'étaient pas des armes d'entrainement, mais bien coupantes. Peu importait. Elles guériraient si elles se touchaient. Morrigan fit quelques pas, tenant fermement en main l'arme. Jeta un œil à Meduna qui observait la sienne. Quelques têtes curieuses passaient parfois par les fenêtres, ou se tenaient dans l'ouverture de la porte. Morrigan sourit.

« C'est une arme courte, facilement dissimulable et manipulable. Elle peut te sauver, en cas de situation d'urgence. Mais tu dois être toute proche de son adversaire pour lui faire des dégâts. Allez, attaque-moi. »

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptySam 14 Oct - 11:19

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-Oooh, tu me connais si bien ! Je suis émue ! m’exclamai-je en faisant mine de m’éventer avec ma main sous le coup de l’émotion.

Evidemment que je n’allais pas me laisser faire.

-Mais permet moi de te rappeler que tu es née pour botter des culs.

J’étais prête à parier qu’elle savait manier chacune des armes accrochées à ce présentoir à la perfection.

-Je ne suis pas ton adversaire, je suis ici pour apprendre de toi, lui rappelai-je.

De l’honneur à me vaincre ? Franchement, elle m’avait bien vu ? J’étais peut-être la déité la moins violente du panthéon ! Non c’était faux, j’avais un caractère de merde et je savais casser des gueules quand on me poussait à bout, c’est vrai. Je n’avais aucune technique cependant, les arts du combat m’avaient toujours terriblement ennuyé. En revanche, j’appréciais assez regarder les galants s'entraîner torse-nue… L’exercice était bien plus sympathique quand il était exécuté par les autres et que je l’observais confortablement installée en sirotant un verre d’hydromel.

Je fis mine de planter mes pieds dans le sol. Littéralement, en mimant une pelle et de la terre que je jetais sur mes chaussures. Puis je lui lançai un regard taquin. Était-elle réceptive à l’humour de bon matin ou allais-je me faire démolir deux fois plus vite ?

Les courtes blagues étant les meilleures, je marchai d’un pas tranquille jusqu’au stock d’armes où se tenait Morrigan en reprenant mon sérieux. Le sujet s’engagea sur William… et j’eus un éclat de rire.

"Et à ce titre, parfois on ne peut plus se voir. "

Voilà qui était honnête.

-Vos caractères sont trop semblables ? demandai-je curieuse.

J’hochai la tête. Chulainn n’avait pas menti, apparemment. Il était réellement d’aller et d’agir comme bon lui semblait. J’ignorais quelle serait sa décision et j’étais prête à parier qu’il consulterait Morrigan avant de choisir.

J’avais remarqué depuis un moment déjà les traits tirés de la divine, ce genre de détails ne pouvait m’échapper. Je voyais venir à des kilomètres les individus qui expérimentaient des lendemains de fête difficiles.

-Je peux soulager tes maux… lui dis-je après une brève hésitation en figeant ma main à mi parcours alors que j’allais machinalement toucher sa tête. Puis-je ?

Si elle le permettait, je purgerai son corps des toxines et des effets secondaires résultants. C’était un exercice presque aussi naturel pour moi que de respirer… Combien en avais-je soigné, des maux de crâne, apaisé des fatigues intenses ? Je ne pouvais pas permettre à mes fidèles de se dégouter de mes soirées à cause d’une gueule de bois particulièrement infernale après tout !

La suite me poussa à me confier brièvement sur mon inquiétude de me confronter à un déicide. Morrigan se trompait, les tueurs de dieux frappaient quand ils pensaient avoir une chance de gagner… Je n’étais pas toujours escortée, et je prenais de plus en plus de risques pour consolider nos positions et soutenir mon panthéon. Un jour viendrait peut-être où je commettrai une erreur et où mon identité remonterait dans les mauvaises oreilles.

- Je ne vois malheureusement pas de poêle dans ton bagage, plaisantai-je. Mais tu as raison, n’importe quel objet du quotidien fait parfaitement l’affaire quand on est attaqué par surprise et qu’il faut se défendre.

Je notai les préférences de la dame. Pas d’arme à distance, elle aimait visiblement voir ses adversaires de près… Je n’étais pas vraiment surprise.

-Qu’est-ce qui te fait vibrer dans tout ça ? Qu’est-ce qui te fait tant aimer les champs de bataille, le sang qui coule… ?

J’étais curieuse de savoir, je peinais à comprendre. J’étais mariée à un dieu guerrier pourtant, mais j’avais appris avec le temps que chacun avait une vision personnelle de son engagement. Pour beaucoup, la guerre était un moyen de subsistance, une forme d’obligation nécessaire à l’époque. Pour d'autres… C’était beaucoup plus que ça.

J’espérais qu’elle n’allait pas me répondre qu’elle aimait mieux les hommes quand ils avaient les tripes à l’air… Il était trop tôt et je n’avais pas assez bu pour encaisser ce genre de philosophie de vie et me dire “Tout va bien, cette psychopathe est ta consoeur et tu dois œuvrer avec elle pour offrir un avenir aux celtes”.

-Une dague oui… Bonne idée.

Je pourrai trouver des couteaux n’importe où, à priori. Si les tailles divergeaient, je pourrai surement transposer quelques gestes malgré tout. Enfin… Encore fallait-il que je retienne quelque chose de cet entraînement.

-Ah… tiens donc…

J’eus un rire jaune en touchant la lame. Légèrement tranchante sur les côtés, mais surtout extrêmement pointue… Le genre à pénétrer la chair comme du beurre si on y mettait un peu de force.

-Ce ne sont pas des armes d'entraînement.

Voyons voir… S'entraîner avec de vraies armes perforantes… Je me demandais bien ce qui pouvais mal tourner !
J’avais oublié, pendant un moment, que je parlais à une déesse folle à lier. Elle avait semblé si lucide hier et ce matin que j’avais mis ce détail de côté… La vérité me retombait sur le coin du nez. Mais qu’est-ce qui m’avait pris de lui proposer ce marché pour me rapprocher d’elle ?! J’avais cru que notre rencontre serait bonne enfant, comme ça l’avait été hier… Je n’avais pas envisagé le scénario où je finissais saignée comme un goret…

Soupir.
Je la sentais mal cette histoire.

-Je ne veux pas te faire de mal par accident…


Si je n’avais aucune envie de souffrir - objectivement, je n’étais pas particulièrement masochiste - la perspective de faire mal à Morrigan ne m’enchantait pas non plus. Je n’étais pas une sadique.

Je tentai de donner un coup, prudemment et sans force, visant la naissance de la hanche. Il y avait une artère par ici, de mémoire.


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptySam 21 Oct - 17:11


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





Doucement, le soldat ouvrit les yeux sous l’effet de la lumière du jour. Contrairement à la plupart, il pouvait se vanter de ne pas avoir la gueule de bois, entièrement débarrassé de l’alcool qui coulait dans ses veines par une délicieuse Reine…mais… où était-elle ?

Ouvrant laborieusement un œil, puis l’autre, il découvrit la chambre déserte et un éclair de lucidité le frappa de plein fouet : elle devait rejoindre Morrigan!
S’il en avait rigolé sans scrupule la veille, il grimaça, conscient que tout ceci n’était qu’un jeu…mais que Morrigan ne savait pas jouer, lorsqu’il était question de combat. Elle vibrait pour les batailles et les guerres de toutes sortes, et souvent à ses côtés, elle avait dépassé le fil rouge du petit jeu innocent lors de leurs entraînements, se transformant en véritable guerrière. Voilà de quoi divertir toutes les âmes errantes voisines, qu’elles soient sobres ou dans un état vaseux. William enfila ses vêtements sans plus tarder et grimaça à nouveau lorsqu’il ouvrit la porte, le froid lui giflant le visage de bon matin.

Putain, on aurait pu faire ça l’après-midi. Bougonna t-il intérieurement.

Au pas de course, il rejoignit la salle d'entraînement suffisamment vaste pour accueillir quelques vaillants visiteurs. Les deux femmes étaient en place tandis-ce qu’il était le premier spectateur. Etonnant ? Absolument pas. L’ancien soldat était agité comme une puce pour mille est une raison ; le divertissement, certes, qui plus est avec deux femmes… dont il était finalement.. proche ? Avec sa nonchalance habituelle, les mains dans les poches, il tira une chaise sur le côté s’installa, les jambes tendues et croisées l’une sur l’autre.

Mesdames, quel plaisir. Démarrer la journée avec une si belle vision est un privilège. Son audace lui couterait cher, il le savait. Ni l'une, ni l'autre, ne se gênerait pour le remballer... et c'était bien ça le plus drôle!
Vous auriez pu penser au café..

Le culot.

Il avait entendu quelques phrases lors de son entrée et évidemment, il ne put s’empêcher de relever certains détails.

Morrigan, c’est un entraînement. Tu te souviens de ce que cela signifie, n’est-ce pas ? lança- t-il avec un sourire narquois. Sous entendu : on ne blesse personne, on ne tue personne, on est gentille !
Elle était belle à se damner, la déesse de la guerre. Tout n’était pas simple entre eux, leur lien, leur proximité, leurs émotions, leurs combats, c’était étrange, indescriptible.

A côté d’elle, un visage radieux, une chevelure de feu et des souvenirs en pagaille d’une nuit pleine de tendresse et de passion. Il lui adressa un sourire rassurant, protecteur.

Pas facile, de s’installer l’air de rien à quelques mètres de ces deux Déesses. Morrigan apprendrait tôt ou tard, ses projets avec Meduna ainsi que sa complicité avec cette dernière. A l’inverse, Meduna verrait bien vite, cette façon qu’il avait de surveiller sa sauveuse et de se crisper au moindre faux pas de peur qu'elle se blesse, cette façon qu'il avait de la regarder, sans que personne, pas même lui, ne sache définir ce qu'il ressentait pour elle.
Il n’avait pas menti, à personne. Il se releva, sans la moindre discrétion, comme toujours.

Ne faites pas attention à moi, j’vais me faire un café, je reviens. Meduna, tâche de rester en vie jusqu’à mon retour ! Dit-il en riant tout en tournant les talons.

Il s’amusait comme un enfant.
Du coin de l'oeil, il vit Morrigan s’emparer de sa dague et il rit à nouveau, profitant d’une machine à café dans le coin de la salle. Il entendait tout et surveillait la scène avec une distance de sécurité. Par prudence, au cas ou l'une de ses blagues passe mal de bon matin. Elles étaient armées bordel !

William écrit en rouge
Ses pensées sont en italique
code & icons by lilie


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 22 Oct - 12:28

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Morrigan sourit, aux mots de la divine rousse et à ses implications. Evidemment, qu'elle ne se laisserait pas faire.. et c'était tant mieux ! Le reste était accessoire. Entraînement, défi, affrontement ou vrai combat, peu importait à Morrigan. Elle n'avait pas pour objectif de la blesser, bien sûr que non. Simplement la tester, un peu. La bousculer, et voir de quel bois divin elle était faite. C'était cela, le nerf de la guerre.

« On est en guerre, Meduna. Et nous sommes alliées, malgré les nos divergences. J'ai besoin de savoir de quoi mes alliés sont faits. Mais je gage que c'est pareil pour toi, tu ne conclurais pas d'alliances avec quelqu'un sans avoir vérifié que tu pouvais lui faire confiance, je me trompe ? »

Insister sur les similitudes plutôt que sur les différences. Quel joli mouvement politique. Beurk. A croire qu'à trop traîner autour de la reine celtique, elle déteignait un peu sur la sorcière. Vite, il fallait revenir aux essentiels. Les armes, le combat. L'adrénaline qu'elle sentait courir dans ses veines. Des choses qu'elle maîtrisait. Morrigan leva les yeux au ciel, tête lourde du manque de sommeil et de l'alcool, lorsqu'elle vit Meduna mimer littéralement ce qu'elle lui avait proposé. Quel humour.

La reine lui proposa de la soulager de ses maux en s'approchant, ayant visiblement vu son mal-être. La sorcière fit un pas en arrière, sur la défensive. Elle n'aimait pas trop qu'on vienne fouiller dans son esprit. Encore plus depuis les derniers événements. Et elle pourrait la battre les yeux fermés, alors avec un peu d'alcool dans le sang... Elle lui sourit, les yeux un peu fous :

« Pas besoin de ça, ma reine. »

Son esprit tourmenté était autant une force qu'une faiblesse. Et parfois, l'alcool appliquait une couche protectrice aux visions qui lui pourrissaient la vie. Alors elle n'était pas prête à leur dire au revoir. C'était un mal pour un bien, en quelque sorte. Sa remarque sur la poêle la fit sourire, tandis qu'elle soupesait l'arme dans sa main. Et elle leva un sourcil inquisiteur, aux questions posées par la reine rousse. Elle se tourna vers elle, prête à en découdre, sentant l'impatience commençant à lui picoter les doigts :

« Ne pose pas de questions auxquelles tu ne veux pas les réponses, Meduna. »

La sorcière soupira. Que pouvait-elle lui répondre ? Si elle voulait savoir, elle lui dirait. Elle prit une seconde pour y réfléchir, mais pas plus. Morrigan n'était pas calme et posée. Mais cela lui allait bien comme ça, finalement.

« La puissance. La gloire. L'adrénaline. La domination. Je ne me sens jamais plus vivante que pendant un combat. »

Sentir l'adversaire se briser sous les coups ou la stratégie. Gagner une guerre ou perdre une bataille, le résultat final importait moins que les sensations et l'apprentissage qu'elle faisait à chaque fois, sur elle-même et sur l'espèce humaine. Car pour les guider dans leurs plus grands projets, elle devait les comprendre.

« Chacun a son propre engagement, bien sûr. Tu as du le comprendre, pendant ton mariage avec Teutatès. Le tout pour un chef est de réussir à fédérer sous une bannière unique. »

Un deuxième des sujets liés à leur discorde initiale. Même s'il n'y avait plus rien entre eux deux, de par son caractère, la sorcière irlandaise ne pouvait pas s'empêcher de la considérer comme une sorte de rivale. Comme à chaque fois qu'un combat se profilait, elle étudiait l'adversaire, le jaugeait. Se tenait prête à attaquer, pour ne pas avoir à riposter.

Un rire s'échappa de sa gorge quand la reine saisit la dague et enfonça une porte ouverte.

« C'est bien, si tu as peur. La peur est un puissant motivateur. Mais fais attention, elle ne doit pas te paralyser. Je ne te tuerai pas. Mais j'ai besoin de voir ce que tu vaux, en conditions réelles. »

Elle reprit, encore plus sérieuse, plantant son regard dans le sien.. Avant d'être interrompue par l'arrivée de William. Il s'installa en tirant une chaise, dans un grand fracas, et Morrigan soupira. Eh bien, la journée ne faisait que s'améliorer décidément ! Sa première taquinerie sur le café ne lui fit ni chaud ni froid, en revanche, la seconde sur sa perception de ce moment la fit froncer les sourcils. Il pouvait clairement sentir son agacement, de par leur lien si particulier. Elle fit tournoyer la dague entre ses mains, le toisant de toute sa hauteur tandis qu'il s'éloignait pour se servir un café. Le culot de cet homme ne connaissait aucune limite.

Et elle adorait ça.

« Tu arrives à point nommé pour défendre ta reine ! Enfin, celle qui en a besoin. » lui dit-elle, une lueur malicieuse dans les yeux.

Meduna profita de l'instant de relative inattention de Morrigan pour fendre l'air vers sa hanche, armée de sa dague. Cette dernière esquiva sans mal, laissant échapper un grognement et commençant à tourner autour d'elle pour la faire bouger également.

« Allons ! Un peu de nerf, on dirait une grand-mère. Utilise tes jambes, t'es raide comme un poteau ! Tu dois être plus rapide, reine, comme ça. »

Elle fit un pas brusque dans sa direction pour la surprendre, restant volontairement à distance pour ne pas la blesser, mais pointant la dague vers elle néanmoins. Puis elle esquissa quelques pas, gauche droite, gauche droite, pour passer derrière elle, et elle laissa l'arme frôler la peau de son bras. Enfonçant le clou, elle lança à l'intention de son maudit :

« Chu, avec tout le temps que vous passez ensemble depuis hier, j'aurais pensé que tu l'aurais plus préparée que ça. »

Elle rigolait, elle n'en savait rien, du temps qu'ils avaient passé ensemble. Pourtant, leurs regards échangés juste avant ne trompaient pas. Elle les avait intercepté. Et elle avait hâte d'en savoir plus.

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 22 Oct - 15:08

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-Notre peuple t’a choisi pour le représenter et j’ai foi en lui. Du reste, les celtes sont affaiblis et assaillis de toute part, l’alliance entre les îles et la Gaule est une nécessité pour survivre et prospérer. Nos affinités personnelles n’ont pas à entrer en jeu dans l’équation, tant que nous avons les mêmes buts le reste m’importe peu. Tu vas rallier les iliens et moi les dieux gaulois, et ensemble, nous botterons le cul de tous ces panthéons qui nous regardent de haut.

La voilà, ma réponse. Elle en était encore à s’interroger sur le bien fondé d’une alliance avec moi ? Bons dieux, il fallait aller de l’avant ! Je comprenais son raisonnement cependant. Elle n’avait pas confiance en moi et je n’avais pas encore gagné son respect, à l’évidence. C’était un problème pour la suite, je devais régler ça.

-Mais si tu as besoin de me tester sur le terrain sur lequel je suis le moins à mon aise pour évaluer ma valeur alors allons-y…

Je ne comprenais pas bien ce qu’elle cherchait… J’avais des savoirs faire et nombre de qualités utiles à notre cause, mais nous savions toutes les deux que je n’avais rien d’une guerrière. Sur quels critères comptait-elle m’évaluer ?

Mes espoirs de passer un moment agréable et détendu pour tenter de développer quelques affinités avec cette femme en faisant l’effort de m’aventurer sur son terrain de jeu s’effondraient. Je réalisai que ce moment n’avait rien de ludique pour ma voisine et j’en pris d’autant plus conscience quand elle opta pour des armes réelles. C’était un test, et j’avais l’intuition que je ne pouvais pas me permettre d’échouer.

Mon visage se ferma lorsqu’elle évoqua mon époux, je ne pus éviter la crispation… Teutatès le général et chef de guerre… Le dieu qui avait mené batailles sur batailles et conduit notre panthéon à la gloire… Pendant un temps, du moins.

-Teutatès était porté par son besoin de justice… Et probablement par toutes ces choses que tu évoques, oui.

Les gens se ralliaient à lui, sa simple présence galvanisait les troupes. C’était l’une des choses qui m’avait fait tomber sous son charme jadis, ce charisme fou… A la fois guerrier et diplomate, protecteur et juge, tendre et protecteur... Il était magnifique, un leader né. Aujourd’hui encore, il avait tout cela en lui… Mais le poids du passé nous séparait tel un gouffre. Sa petite incartade de la veille ajouté à sa disparition sitôt le sommet terminé ne m’aidait pas à penser à lui en des termes élogieux, pour l’heure. J’étais encore en colère.

-Et il a trahi tout ce qu’il incarnait. Je suis trop sobre pour parler de mon mari de si bon matin, évitons le sujet.

Il ne me mettait pas de bonne humeur.

“Je ne te tuerai pas.”

“Trop aimable, ma reine”, pensai-je en soupirant intérieurement.

J’avais bien compris que je n’allais pas sortir d’ici sans que le sang n’ait coulé. Le mien, en l'occurrence. Morrigan n’était pas ici pour m’entrainer, cette rencontre était un test. Et ledit test n’allait pas porter sur mes capacités martiales, ces dernières n’avaient rien de remarquable… J’imaginais donc qu’elle allait m’attendre sur d’autres critères… Ma résistance à la douleur, peut-être ? Ma détermination ? Ma capacité à lui tenir tête une heure et demie durant sans abandonner et quitter cette pièce la queue entre les jambes ? J’avais branché un minuteur sur mon téléphone en arrivant, je me demandais dans quel état je serais quand il sonnerait la fin de la rencontre ? Le fait est que j’avais bien l’intention d’aller jusqu’au bout des choses, quoi qu’il se passe. Ma fierté m’y obligeait presque autant que ma volonté de donner à mon panthéon un nouveau souffle… Et donc de cimenter l’alliance avec les iliens que je sentais un peu trop fragile depuis les dernières déclarations de Morrigan. Ce que je pensais de la déesse n’importait pas, nous DEVIONS collaborer ensemble.

-Je…

Je fus interrompu par l'arrivée fracassante d’une énergumène qui allégea aussitôt l’atmosphère avec une série de plaisanteries. Difficile de ne pas sourire devant son impertinence… Je ne devrais pas pourtant, ce n’était pas un exemple à montrer aux autres mortels, mais… Le culot dont il faisait preuve depuis hier m’amusait tant qu’il m’avait poussé à un rapprochement non prémédité pendant la nuit. Je l’avais quitté sans un bruit un peu plus tôt alors qu’il dormait profondément. Je ne l’imaginais pas voir débarquer.

-Et toi aux croissants, rétorquai-je avec une petite moue. Fut une époque où les humains nous apportaient des offrandes, aujourd’hui ils en réclament… Nous vivons une drôle de période.

Je tournai la tête vers Morrigan pour la charrier.

-Ton servant à de curieuses manières, toute une éducation à refaire.

Je ne commentai pas la dernière remarque de Morrigan, faisant mine de me concentrer sur ma posture. Elle arrivait à suivre à la fois la conversation et à gérer sa gestuelle, c’était plus compliqué pour moi. Cela dit, je n’étais plus là pour faire le clown mais pour montrer à ma voisine que je prenais l’affrontement au sérieux. Je tentais de fouiller dans ma mémoire les souvenirs des quelques entraînements auxquels j’avais participé de ci et là, des conseils de Teutatès et de mes enfants, des quelques individus qui avaient traversé ma vie… Me positionner légèrement de côté pour éviter d’exposer mes points vitaux, les mains plutôt en avant pour mettre de la distance entre mon adversaire et moi, genoux un peu fléchi, pieds ancrés dans le sol… J’étais maladroite, pleine d’ouvertures, mais je faisais de mon mieux. Morrigan jouait avec moi… Je tentais d’esquiver un de ces coups pour riposter en visant son bras sans craindre de la toucher, cette fois. C’était sa volonté après tout, je ne pouvais me donner sérieusement et retenir mes coups de peur de la blesser.


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 22 Oct - 18:17


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





La tension monta et la conversation cordiale de ce début de matinée se remplit rapidement d’étincelles. Rien de surprenant, William s’y attendait et c’était pour cela qu’il s’était dépêché de ramener sa fraise à l'entraînement, pour s’assurer que tout se déroule comme prévu, comme un banal entraînement. Deux femmes de caractères avec des opinions parfois divergentes l’une en face de l’autre, ce n’était pas sans risque. La brune était piquante, embrasée par une fougue indomptable dès qu’elle tenait une arme à la main, mais la rousse était courageuse, force de conviction et d’unité..alors, après deux ou trois tacles, les choses finiraient par s’adoucir, sans doute, il l’espérait.
En attendant que cela se produise, il fut pris pour cible par les deux jolies dames qui commençaient à tourner, à s’attaquer.

Oups, aurais-je oublié que les traits délicats de ton visage ne t’empêchaient pas d’être démoniaque à tes heures perdues ? J’avais cru comprendre que c’était toi la maîtresse d’école aujourd’hui, ais-je mal lu le programme ? Tu sembles bien agitée pour quelqu’un censée donner une leçon de combat à une novice. Répondit-il à Morrigan en lui lançant un regard provocateur, sourire en coin.
Elle bouillonnait et la tentation était trop grande, c’était le jeu préféré de William, de faire sortir de ses gonds la jolie brune. Ils étaient comme chien et chat. Toutefois, s’il espérait canaliser son trop plein d’énergie grâce à quelques pics ciblés, il préféra ne pas en rajouter davantage pour qu’elle ne se venge pas sur son adversaire du moment. Les femmes étaient des êtres parfois surprenants et imprévisibles !

Meduna ne se démonta pas devant l’audace de sa rivale et s’il était question de tester son courage, elle méritait une bonne note ! William repris place sur sa chaise, scrutant un à un les gestes des deux femmes. Le dernier regard lancé par Morrigan ne trompait pas, elle se doutait de quelque chose et chercherait à en savoir davantage.

Elle comprend vite. Elle lit dans les pensées bordel !? Sorcière! Se marrait-il intérieurement.

Pas très chaste, les pensées, vallait mieux pas !
Chulainn eut envie de quitter la salle, pour ne pas rajouter de l’huile sur un feu déjà trop chaud, mais il ne bougea pas, conscient que ce petit duel n’était pas équilibré. Il interviendrait, si cela devenait nécessaire… De bon matin… quelle vie difficile.

Meduna passa à l’offensive, pointant sa lame en direction du bras de son adversaire avec plus d’assurance. Il grimaça, serrant le poing avec l’espoir qu’elle vise juste, mais le coup fut manqué de peu, sa rivale était vive..

Vous ne voulez pas jouer avec des couteaux à beurre ou un truc dans le genre!? Je peux vous trouver ça dans le coin. J’irais même chercher les croissants !

Sans trop de conviction, il tenta d’amorcer un cessez le feu pour que les deux femme discutent autour d’un jus d’orange, c'était plus sage. En vérité, sous couvert d'un humour douteux, il n'était pas serein et espérait que de nouveaux spectateurs viennent appuyer son avis.
D’ordinaire, ses craintes auraient été mesurées, il avait pleinement confiance en son alliée, mais Morrigan n’était plus toujours elle-même depuis l’incident avec Loki. Son esprit était parfois confus et William se méfiait de cette version de la Déesse, plus hargneuse, en colère, plus dangereuse qu’elle ne l’était déjà. Avec l’alcool de la soirée, il ne ressentait rien, impossible de savoir si elle avait les idées claires.

Tu te débrouilles bien ! Ne la laisse pas s’approcher, ne t’arrêtes jamais de bouger et attaque encore, si tu es passive face à ton adversaire, t’es foutue. Tu l'as presque touché, continu ! Cria t-il à la Déesse de l’Ivresse, pour tenter de lui donner de l’assurance, même si évidemment, personne ne faisait le poids face à la Déesse de la guerre sur un combat armé, pas même lui. Morrigan aurait pu la mettre au sol à plusieurs reprises déjà, elle était sage, William se détendit un peu pour enfin prendre son café...

William écrit en rouge
Ses pensées sont en italique
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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 27 Oct - 16:36

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Aux paroles véridiques de la sorcière, Meduna lui rétorqua de façon bien avisée. Morrigna leva les yeux au ciel en soupirant. Toujours à replacer le contexte, à préciser les faits, à rester calme et à viser l'objectif final. Quel ennui ! Depuis toujours, l'irlandaise entendait des promesses d'allégeance, des aides. Des alliés, elle en avait eu par dizaines, encore plus que des ennemis, finalement. Elle avait du trouver un moyen de savoir ce qu'ils avaient exactement dans le ventre. Meduna n'était pas comme eux, elle était une divine celte, une reine. Même panthéon, mêmes aspirations... mais moyens différents pour y arriver. La sorcière replongea son regard dans le sien, lorsqu'elle fit part de ses doutes quant à la méthode utilisée.

« C'est exactement sur ce terrain-là que je veux te voir en action. C'est facile de briller, sur son terrain d'excellence. Beaucoup moins de sortir de sa zone de confort. Dois-je te rappeler que c'est exactement ce que tu m'as infligé, hier aussi ? Oeil pour oeil... »

Morrigan ne voulait plus entendre de complaintes. Meduna l'avait choisi, elle l'avait proposé. Et maintenant elle se méfiait, quitte à faire preuve d'un peu de mauvaise foi sur l'entrainement qui les réunissait aujourd'hui ? Bon, entraînement, peut-être pas... Morrigan clarifia.

« J'étais sincère : je ne te malmènerai pas. Qui sait, peut-être que tu finiras même par apprécier la leçon. »

Elle en doutait, mais ce n'était pas à exclure pour autant. Morrigan la sentit se crisper en voyant sa main se serrer contre le manche de la petite dague, à la mention de Teutatès, même si elle ne saisissait pas bien pourquoi. La mention de la trahison crispa la sorcière de la même façon. La rancune était tenace, chez la reine celtique. Morrigan ne pouvait pas la blâmer.

« Je ne peux pas t'en vouloir. Un mariage décevant, moi aussi je connais. »

Teutatès était visiblement bien meilleur amant que mari, ce qui lui convenait parfaitement, compte tenu de sa propre situation. Elle ne dit rien d'autre, respectant le souhait de son adversaire matinale pour ne pas la mettre dans de mauvaises dispositions. L'arivée de William sembla un peu la détendre, comme la sorcière l'avait vu, et elle lui lança une petite pique qui fit sourire l'irlandaise. Elle acquiesça, prenant son parti face à Chulainn.

« La faute à cette époque, tout a changé. Les humains se sont cru voir pousser des ailes, ils ont pensé pouvoir se passer de nous. On verra bien, qui rira le dernier. »

Sauf que Chulainn n'était pas humain, du moins, pas vraiment. Sa qualification en tant que servant fit sourire Morrigan. Meduna avait encore beaucoup de choses à apprendre concernant leur lien. Le regard provocateur de William lui réchauffa les entrailles d'un feu guerrier comme lui seul savait l'alimenter. Elle ne répondit rien néanmoins, concentrée sur la rousse qui venait de fondre sur elle, vers son bras. Elle esquiva sans peine, faisant quelques pas pour se replacer dans la bonne position.

« Pas si mal. Y'a de la volonté. Mais il te faut plus de vitesse, moins d'hésitation. »

L'échauffement commençait tout juste, et elle avait déjà envie de bien plus. L'adrénaline commençait à courir librement dans son esprit, désorganisant ses pensées. Elle devait rester concentrée, néanmoins.

La proposition de William sur les armes la fit pester. Pourquoi personne ne voulait croire qu'elle était tout à fait consciente des limites et de ce qui se jouait ici ? Avec un air mauvais, elle répliqua, sourcils froncés, dague serrée dans sa main, dessinant les muscles de son bras et de son dos :

« Je suis peut-être instable, mais je ne suis pas folle au point de tuer la reine des Celtes. Accordez-moi un peu de crédit. »

Morrigan sonda Chulainn qui les observait. Elle avait du mal à sentir ses émotions, même si elle les devinait via sa gestuelle. Il semblait à l'aise, même si méfiant. Elle sourit. S'inquiétait-il qu'elle ne la laisse pas en vie ? Il donna quelques conseils à Meduna en criant, et Morrigan reposa son regard sur elle.

« Il a raison. Tu dois toujours être en mouvement. Regarde ma posture. Décèle une faiblesse. Et utilise la. »

Sa posture, à la reine, n'était pas mauvaise. Mais aucune ne pouvait rivaliser avec des millénaires d'entraînement de la part de la déesse de la guerre. Elle fondit sans prévenir, feignant d'attaquer son épaule qui lui faisait face, pour en fait lâcher sa dague et la récupérer de son autre main, elle au niveau de son flanc. Elle plaqua la lame contre son vêtement, sans pousser pour ne pas la blesser.

« Et t'es morte. Tu n'as regardé que mes mains. Pas mes pieds, ni mon regard. Sinon tu aurais vu que je m'étais placée de façon à te faire croire à une attaque pendant que j'en préparais une autre. On recommence. »

Sans vraiment lui laisser de répit, elle s'éloigna de quelques pas, et fondit à nouveau sur elle, répétant le même schéma.
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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 27 Oct - 19:55

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Ça l'agaçait que je lui rappelle son devoir ? Ca m'était égal, j’avais compris depuis un moment déjà que nous n’avions pas les mêmes leviers de motivation et qu’il nous faudrait fournir de gros efforts pour parvenir sinon à nous entendre, au moins à collaborer. C’était pour ça que j’avais cherché sa compagnie, hier. Je tentais de poser la première pierre d’une relation cordiale.

-”Infligé” ? Tu l'as ressenti comme un tel calvaire ? lui demandai-je peinée.

Je lui avais proposé ce marché par esprit de jeu et de défi, je n’imaginais pas que cela puisse être perçu comme une punition. Pourquoi n’avait-elle pas simplement dit “stop” ? je ne lui avais pas braqué d’arme sur la tempe… Et même si je l’avais fait, elle m’aurait probablement démis l’épaule avant que j’ai eu le temps de tirer.

-Je ne suis pas venue à contrecœur ce matin. Je me suis dis que c’était le meilleur moyen de découvrir ton monde… Et de faire un peu mieux connaissance avec toi.

Mon approche était honnête, je n’avais jamais imaginé me dérober. C’était juste l’occasion de passer un bon moment ensemble, à rigoler un peu, à mieux découvrir sa personnalité. Morrigan avait l’air de le prendre personnellement… Pourquoi fallait-il que tout soit si sérieux avec elle ?

Apprécier la leçon ? Oui peut-être. J’eus une moue dubitative cependant. Comment se sentir libre et se donner à fond quand on risquait la catastrophe à chaque coup ? Les lames étaient réellement dangereuses. Même avec son niveau de maîtrise, elle ne pouvait assurer qu’il n’y aurait aucun dérapage de son côté comme du mien.

-Un café froid en hiver est décevant, un repas de chez Métro servi dans un restaurant gastronomique est décevant…

Je secouai doucement la tête.
La trahison de Teutatès m’avait anéantie. Le mot choisi par la sorcière était beaucoup trop faible pour refléter ce que j’avais ressentie, ce que tout le panthéon gaulois avait ressenti…

Je fronçai les sourcils, intriguée.

-Dagda est un mauvais conjoint ? lui demandai-je sans l’ombre d’un jugement envers elle.

Je savais qu’il n’était pas un roi de la fidélité… Du reste, chaque couple appréhendait cette question à sa façon. Nous étions jadis un duo relativement libre avec Teutatès, sur cet aspect là. Notre couple ne s’était pas tant effondré à cause de son adultère que de la personne qu’il avait choisie pour compagne de passage et de son absence de plusieurs années pendant que les romains envahissaient la Gaule. Le roi avait déserté ses terres et abandonné ses gens et nous avions tout perdu… à commencer par notre propre chair. J’étais la Mère des celtes, c’était dans ma nature d’aimer et de choyer, mes fidèles étaient tous mes enfants… Mais perdre mon propre sang dans ces conditions et voir le père de mes petits revenir la queue entre les jambes en réalisant ce qu’il avait fait… ou plutôt ce qu’il n’avait pas fait ?! Ca m’avait plongé dans une rage folle. J’avais voulu sa mort… J’avais désiré de tout mon être qu’il souffre comme je souffrais. Et il avait souffert, je n’avais aucun doute à ce sujet.

Deux-mille ans de silence pour finalement venir me trouver pour me planter une couronne sur la tête… La situation ne manquait pas d’ironie.

L’arrivée de William apporta un peu de légèreté à l’échange et nous pûmes plaisanter et charrier le nouveau venu qui ne manquait pas de culot.  Il dormait profondément quand j’avais quitté la chambre tout à l’heure, il avait dû se presser pour arriver si vite… Soit c’était un fin politicien qui s’inquiétait de l’avenir de l’alliance celte et des conséquences de cet entraînement, ce dont je doutais au vu du peu d’intérêt qu’il semblait porter à l’identité des dieux présents au sommet diplomatique… Soit il s’inquiétait pour moi. Je ne savais pas si je devais avoir peur du peu de confiance qu’il semblait accorder à la Morrigan ou me sentir touché par ce visage protecteur que je découvrais de lui à l’instant.

J’eus un sourire.
D’accord, je trouvais ça mignon de sa part. Avais-je intérêt à le rassurer ? A lui expliquer que je n’étais pas faite en sucre et que les déesses aussi régénéraient vite ? Non, ça aurait été donner raison à Morrigan. Son idée de s’entrainer avec des armes tranchantes était stupide. Ce n’était pas parce qu’on guérissait qu’on devait chercher à se blesser. Nous ressentions la douleur comme n’importe qui…

-J’hésiterai moins avec une arme d'entraînement, rétorquai-je sans me démonter. Les accidents arrivent vite. N’y vois pas de manque de volonté de ma part… Ton nom n’est juste pas sur la liste des personnes à qui je planterai bien volontiers un couteau dans la gorge.

“Je ne veux pas te faire de mal, c’est si difficile à comprendre ?”

-Chulainn ne voudrait pas avoir à justifier à nos camarades réunis pour sceller l’alliance pourquoi les deux reines celtes se sont plantées au couteau. Pas terrible pour la communication, tu sais ? Ça fait mauvais genre ! ajoutai-je avec un sourire taquin.

Je ne fis rien pour poser l’arme cependant, maintenant ma posture et faisant toujours face à la déesse. J’avais nombre de défauts, mais la couardise n’en faisait pas partie.

L’interpellation du grand brun me fit cependant tourner la tête.

-Des couteaux à beurre ?! Fis-je mine de m’insurger, choquée. Mais ramène donc une vraie arme ! Où sont donc les poêles, bon sang ?!

Oh allez ! Tout cela était tellement sérieux… De l’humour vite, de l’humour !

Du reste, il me donnait faim à reparler de croissants… Je n’avais pas pris le temps de petit déjeuner avant d’arriver. J’aurais bien saisi le pouvoir de mon artefact pour nous faire apparaître un festin si Morrigan voulait bien me lâcher un moment… Mais j’avais dans l’idée que la reine des iliens allaient me tenir la jambe jusqu’à la toute dernière seconde de l’heure et demie.

-J’ai faim maintenant ! Dis-je d’un air boudeur.

Et voilà que l’homme se prenait maintenant au petit jeu des conseils… C’était étrange d’avoir deux légendes de la guerre liguées pour m’enseigner… Encore que si Morrigan avait un côté effrayant, j’avais dans l’idée que les choses auraient été très différentes si Chulainn avait été seul pour me donner un cours… Ne serai-je que parce que je me serai bien vite assurée de donner à notre échange une dynamique autrement plus intime. Les jeux sensuels étaient un sport en soi, non ? Il m’avait semblé plutôt apprécier l’exercice cette nuit.

Distraite par des pensées peu chastes, je ne vis pas Morrigan fondre sur moi et me retrouvai en deux temps trois mouvements avec une dague collée au flanc.

-Jolie… soufflai-je impressionnée. 


En quelques gestes rapides, je me débarrassai de mon pull qui m'encombrait et l'envoyer valser dans un coin pour me retrouver en débardeur. Il faisait chaud maintenant que je m'activais.


-Tu me décomposes le mouvement ? Au ralenti.

Bonne élève, je tentai de reproduire la gestuelle plusieurs fois, avec beaucoup moins d’élégance que ma voisine… et d’esquiver ou de parer tant bien que mal ses coups. C’était affreusement maladroit, mais je faisais de mon mieux.

-Je note… Les feintes… Si j’attire visuellement l’attention de mon adversaire avec une main, j’aurais le champ plus libre pour frapper avec l’autre.

J’aurais au moins appris quelque chose aujourd’hui.
De fait,  de longues minutes s'écoulèrent et je guettai le moment propice où l’attention de Morrigan était ailleurs pour attirer son regard avec une feinte, tout en lui portant un bon coup de pied au tibia et tenter d’approcher ma dague contre sa poitrine. Comment ça, c’était de la triche et elle-même n’avait pas utilisé ce genre de coup-bas ? J’avais retenu la leçon : il fallait surprendre l’adversaire…

Je sifflotai.

Est-ce que j’allais me faire disputer ?

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptySam 28 Oct - 11:07


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





William était un homme lunaire. Généralement de bonne humeur, dépourvu de gêne et doté d’un énorme culot au point d’arriver en retard à une réunion de Divin et de prendre la parole devant eux avant de s’échapper le premier, les mains dans les poches, las de tous ces échanges qui ne le concernaient que par procuration. C’était aussi un bon vivant, qui amusait la galerie de son humour décalé, mais il y avait certains mots capables de rendre la météo de sa bonne humeur instable et grisâtre et les deux pires de la liste venaient d’être prononcés avant son arrivée officielle : Dagda, Teutatès.

Il grimaça, préférant se taire et laisser les deux femmes papoter ensemble de leurs maris, ou ex maris, qu’il considérait comme de vraies fautes de goûts et se réfugier derrière l’humour pour faire taire ses sombres opinions. Il savait ! Que le salon de thé était une activité plus appropriée qu’un combat à cette heure-ci du matin ! Il aurait pu dormir encore un peu et s’épargner l’anxiété que générait en lui un entraînement avec de vraies armes.

Sachez Mesdames, que je ne justifierai aucun de vos actes à tous ces Divins encore ivres qui naviguent dans les parages ! Ne comptez pas sur moi, ils sont trop nombreux, je m’en irais en toute discrétion. Je ne suis le Dieu de rien du tout, moi ! Dit-il avec humour, tout en sachant que l’humour cachait souvent une part de vérité.

L’étape des petites rivalités et des tacles terminés, les deux combattantes du jour semblèrent se détendre et enfin commencer un entraînement digne de ce nom. Morrigan donna quelques conseils avisés et Meduna s’appliqua à mettre en œuvre ces derniers. L’ambiance redevint plus paisible et quelques rires semblaient même raisonner de temps en temps. William s’enfonça dans sa chaise, les yeux à peine ouverts pour garder un œil sur elle, il soupira, déçu de ne pas assister à un tirage de cheveux en règle. Loupé ! Il s’agitait sur sa chaise comme un enfant incappable de rester en place plus de quelques minutes.

Suis-je en train d’assister à la naissance d’une belle amitié ?C’est émouvant. Se moqua t-il, sans méchanceté.

Enfin, si l’on oublie le fait que l’une de vous deux soit ma raison de vivre, au sens propre du terme, et le fait que j’ai passé une nuit formidable et dynamique aux côtés de la deuxième. Un solide socle, pour une une belle amitié… Il secoua la tête, chassant cette petite voix de sa tête qui narrait toutes ses pensées et le faisait sourire naïvement, pour se demander à quel moment il aurait des ennuis avec ses vannes à la con.

Je prends le prochain round ? Faites moi signe. Je suis un meilleur professeur et un meilleur adversaire.. Glissa til avec un clin d'œil.

Un genre d'adolescent agaçant qui ne savait pas se taire ni rester sagement assis. Un adolescent vieux de plusieurs centaines d’années.
Avant de devenir -trop- insupportable, William se leva et s’en alla au fond de la salle. La pièce d'entraînement était suffisamment vaste pour y pratiquer plusieurs activités. Des vélos de course, des sacs de frappe, de quoi évacuer son énergie débordante. Il était temps pour lui d’offrir aux deux femmes un peu d’intimité dans cette rencontre, sans doute avaient-elles des choses à se dire, des points à mettre au clair. Il serrait pas loin, veillant discrètement sur elles sans jouer les perturbateurs plus longtemps.


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 2 Nov - 12:12

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Morrigan ne dit rien d'autre sur la danse qu'elles avaient partagé la veille. C'était une histoire pour un autre jour et un autre récit, de toute façon, la protagoniste principale était devant elle et avait été l'instigatrice de ce défi. Rien d'autre à dire que la sorcière ne se débinait jamais devant sa parole donnée. L'approche de Meduna lui semblait néanmoins honnête. Et c'était même courageux : se mettre en difficulté sur un terrain qui n'était pas le sien pour faire connaissance ? Meduna imaginait sans doute en proposant cela que ce serait une entente cordiale autour d'un petit café et un entraînement tranquille aux premières lueurs du jour. Mais c'était justement mal connaître Morrigan.

Sa question sur Dagda la ramena à la réalité et Morrigan pouffa.

« C'est le moins que l'on puisse dire ! »

Elle reprit son calme, faisant tourner la dague entre ses mains, pour réfléchir.

« Non, si je suis totalement honnête, nous sommes juste très mal assortis. Il est aussi calme que je suis virulente, et aussi observateur que je cherche à agir. On a eu nos bons moments, oui. Ca a duré quelques centaines d'années. Mais ensuite, nos différences nous ont rattrapé. Ah et puis, il m'a trompée, plusieurs fois. Ca a finit d'achever cette parodie de mariage. »

Elle se rendit compte qu'elle n'en avait pas vraiment parlé à quiconque en ces termes. Elle ressentait encore une sorte d'amertume, à parler du passé, mêlé à une sorte de confiance pour le dire à quelqu'un qui pourrait la comprendre. Du moins, elle l'espérait. William devait le ressentir également, puisqu'il était à proximité. Et il la connaissait mieux que quiconque.

La sollicitude de Meduna sur le fait qu'elle ne voulait pas lui faire de mal la fit sourire. Etait-ce cela, ou bien la peur d'être blessée qui lui faisait parler de la sorte ? L'irlandaise se surprit à rire à la mention des fameuses poêles évoquées par la reine celte, qui faisaient visiblement partie de son attirail de guerre. Peut-être devrait-elle s'en procurer, à l'occasion.

Elle lui dit, l'air amusé :

« J'ai faim aussi, mais d'abord, montre-moi ce que tu sais faire. On ira grignoter après. »

Puis à William, qui continuait à ramener sa fraise :

« On peut se débrouiller seules pour se justifier je pense. Quant au prochain round, je laisserai notre reine en décider, quand elle en aura eu assez. »

Par cette phrase, elle signifiait ne pas tenir compte de l'heure et demie négociée la veille. Elle se sentait déjà plus en confiance avec Meduna maintenant. Les efforts faits par la déesse étaient louables et demandaient aplomb et courage. Des qualités bien connues de la sorcière. Et appréciées. Elle lui montra un mouvement, la piégeant, comme c'était attendu d'une novice. Elle lui répéta doucement le mouvement, étape par étape, lui montrant à chaque moment comment elle aurait pu le détecter et comment s'en prémunir. Ce rôle d'enseignement lui plaisait plus qu'elle ne l'aurait cru de prime abord. C'était plutôt des généraux qui s'en occupaient d'habitude, et elle se chargeait simplement d'utiliser ses pouvoirs pour les aider à tenir le choc du combat et à être plus forts et déterminés.

Une fois le mouvement décortiqué, elle se détourna une seconde pour boire un coup et lorsqu'elle se replaça face à Meduna, elle l'écouta donner les leçons de ses enseignements. L'irlandaise hocha la tête. Elle apprenait vite. C'était tant mieux. Un bruit attira son attention de l'autre côté de la salle d'entraînement : c'était William qui tapait dans un sac de boxe. Elle vit au coin de l'oeil la déesse s'agiter et son regard dériva jusqu'à elle... trop tard pour comprendre qu'elle était en train de la feinter. Une vive douleur la saisit brusquement au tibia, la faisant grimacer et elle sentit la pointe de la dague se coller à sa peau, juste au-dessus de sa brassière, près du cœur. Elle sourit, accompagnant les sifflements innocents de la reine.

« Bien joué ! »

Après tout, elle n'allait pas se vexer quand la jeune femme faisait exactement ce qu'elle venait de lui apprendre. D'une main sûre, elle attrapa son poignet qui portait la dague près de sa poitrine, pivota légèrement et la tira pour qu'elle passe devant elle puis lui retourna pour lui mettre la pointe juste sous le menton. Ses bras l'encerclaient sans échappatoire. Totalement derrière elle, elle lui souffla dans l'oreille, le souffle court :

« Et maintenant, ma reine ? »

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 2 Nov - 20:37

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-Il parait que les opposés s’attirent parfois, dis-je pensive. Ça ressemble à un beau ramassi de conneries.

Sans points communs, comment un couple pouvait-il tenir bon face à l’adversité ? C’était la complicité, l’affection et la puissance du lien qui permettait de s’enraciner et d’affronter la vie ensemble.

-Te connaissant, tu lui as au moins écrasé les noisettes en découvrant son infidélité…

Elle ne devait pas être commode, la Morrigan, quand elle était furieuse… A la place de Dagda, je l’aurai joué fine.
Je gratifiai la déesse d’un sourire en coin complice.

-J’espère qu’il a eu mal !

Serait-il de mauvais goût de la prévenir que Teutatès était très loin d’être un modèle de vertu ? A moins qu’il n’ait changé depuis notre séparation… Le roi des celtes avait le goût de la belle chair, jadis, à l’instar de ses deux frères. “Cette femme me désire si fort, mon empathie me rend incapable de résister à la tentation ! Je suis une victime, Méduna !”. Le parodiais-je ? Oh, un tout petit peu ! En réalité, le dieu avait toujours affronté les conséquences de ses actes, on ne pouvait nier qu’il assumait. C’était au moins là l’une de ses qualités, je devais l’admettre. Quand j’avais compris qu’il n’arrêterait pas, j’avais fini par adopter le même comportement. De là, une sorte de contrat tacite s’était mis en place entre nous : “Va voir ailleurs si tu veux, mais reviens à la maison. Maris et femme, unis envers et contre tout”. Ça avait fonctionné, pendant mille ans...

-Fais en autant avec Teutatès s’il fait le con… Je te prêterai même ma poêle si tu veux, finis-je par chuchoter.

Leur relation ne me regardait pas et je ne voulais pas surtout pas y être mêlée. Je ne savais que peu de choses sur mon mari, nous ne nous étions pas adressé la parole en deux mille ans et notre relation était actuellement plutôt de l’ordre du professionnel cordial. Ca n’en restait pas moins étrange de parler de lui avec la femme avec qui il avait refait sa vie… Etrange, un peu malaisant même. Je n’oubliais pas cette conversation de l’avant veille avec lui, cette nostalgie du passé alors que nous contemplions un paysage où nous avions vécut tous les deux. J’espérais qu’il ne ferait pas le con cette fois… Malgré nos différences à Morrigan et moi, je ne lui souhaitais pas de souffrir de sa relation. Surtout si elle avait déjà connu un mariage malheureux.

-En voilà une bonne idée ! m’exclamai-je alors que Morrigan évoquait l’idée d’un grignotage ultérieur. On ira se prendre un bon petit déjeuner après. Et un verre de vin chaud, avec ça !

Je coulai un regard en direction de William qui continuait à nous charrier inlassablement. Je le soupçonnais, sous couvert d’humour, de s’inquiéter. Et je me demandais pourquoi… De quoi avait-il peur ? De Morrigan ?

-Je croyais que les hommes trouvaient excitant de voir deux femmes se battre, le taquinai-je.

Il pouvait bien venir et participer à la joute, en ce qui me concernait je n’y voyais pas le moindre problème. Je resterai dans cette pièce pendant une heure trente conformément à ma promesse, peu m’importait l’identité, ou les identités, de mes tortionnaires. Encore que Morrigan aurait très vite faut de griller notre nouvelle complicité si l’homme engageait le contact avec moi. Ses caresses étaient trop fraîches dans mon esprit pour que je parvienne à rester parfaitement de marbre.

Contre toute-attente Morrigan se révéla moins brusque et plus pédagogue qu’elle ne l’avait laissé imaginé de prime abord. Je n’étais pas douée, je passais un moment certes mitigé et loin de ce que je nommerai “ludique”, mais je faisais des efforts d’écoute.

Et j’écoutai si bien que je parvins à surprendre la déesse de la Guerre en la frappant et même à poser ma dague contre sa peau (sans faire couler son sang, ouf !).

Et mon petit sifflement se transforma en éclat de rire alors qu’elle me félicitait.

-J’ai réussi à te toucher ! C’est décidé, je fais du six janvier un jour férié. Je vais inventer une nouvelle fête pour célébrer ce jour.

Et hop, voilà qu’en deux temps trois mouvements, la Guerre se faufilait dans mon dos en tordant mon poignet pour glisser sa propre lame contre ma gorge. Je ne pus retenir un sourire en l’entendant souffler à mon oreille.

-Cela devient sensuel… murmurai-je. Je suis sûre que Chulainn apprécie le spectacle.

En réalité, je n’avais pas la moindre idée de ce que le guerrier était en train de faire. Peut-être ne nous accordait-il pas un regard, ou peut-être qu’il paniquait intérieurement en se demandant si sa Dame allait égorger sa dernière aventure en date.

-En temps normal, j’utiliserai mes pouvoirs pour déstabiliser mon adversaire au contact… Mais si je ne suis pas autorisée à m’en servir…

L’une de mes mains se glissa autour du poignet qui tenait la dague pendant que je me plaquais un peu plus contre Morrigan pour tenter de mettre quelques millimètres de distance entre l’arme et mon artère. Pendant ce temps, mon autre main fit mine de venir frapper, paume grande ouverte, l’entrejambe de la sorcière.

-Je n’ai pas la moindre idée de si ça marcherait contre un homme… Je dois faire quoi pour me dégager ? Sans me faire égorger de préférence.



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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 7 Nov - 15:31

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Si Morrigan se montrait plus pédagogue, elle appréciait beaucoup plus que prévu ce petit moment d'enseignement. Il était toujours plaisant pour elle de tenir une arme en main, bien sûr. Mais elle se plaisait à discuter avec Meduna, à la tester et surtout à voir la lueur de surprise ou de crainte parfois dans ses yeux, lorsqu'elle comprenait qu'elle était à sa complète merci. A chasser le naturel, il ne fallait pas oublier qu'il revenait au galop, et la déesse de la guerre étant ce qu'elle était depuis des millénaires, il lui était impossible de s'en défaire complètement. Même si elle apprenait petit à petit à jouer avec son tempérament, et à parfois s'en détacher un peu, ou l'atténuer. C'était ce qu'elle faisait avec la reine celte, et cette dernière devait s'estimer heureuse de ne pas être qu'un casse-croûte dans cette froide journée d'hiver. L'heure avançant, le soleil se levait, lumière pâle qui filtrait à travers les ouvertures donnant sur l'extérieur.

L'irlandaise sourit, à la mention de Dagda et de sa fureur lorsqu'elle avait découvert qu'il l'avait trompée. Elle était également d'accord sur l'adage.

« Les humains sont tout aussi perdus que nous là-dessus. Les opposés s'attirent, ou bien qui se ressemble s'assemble. Chacun prend la version qui lui convient... et se vautre lamentablement à chaque fois. »

Peu optimiste sur les histoires d'amour, ayant eu son propre lot de déceptions, Morrigan avait néanmoins retrouvé une forme de sincérité et d'ouverture grâce à Teutatès, contre lequel Meduna semblait la mettre en garde, sans vraiment le faire toutefois. Et cela laissait la sorcière dubitative quant à l'objectif de la manœuvre : était-ce sincère ou bien avait-elle une quelconque idée derrière la tête ? Meduna n'avait pourtant été que sincère dans sa démarche jusque là, ne fournissant à l'irlandaise aucune raison de se méfier. Ce qu'elle décida de ne pas faire.

« Merci pour ton offre, reine, mais je pense avoir mon lot suffisant d'armes pour m'en sortir. »

Que ce soit au sens propre ou au sens figuré, c'était bel et bien le cas. La sororité dont elle faisait preuve à son égard la touchait cependant, venant petit à petit fissurer les hauts murs qu'elle avait l'habitude de hisser pour protéger les autres... et se protéger elle. C'était dangereux, mais cela tombait à pic, elle adorait le danger. Meduna alpagua William qui semblait déjà s'être lassé de leur affrontement. Mais le connaissant, il devait être dans un coin à profiter du spectacle.

« Mais William n'est pas un homme comme les autres, tu as du t'en rendre compte. Ce n'est plus vraiment un homme non plus, d'ailleurs. »

Comment qualifier un homme vieux de plusieurs siècles, "béni" du don d'immortalité et de partage de la conscience punitive et chaotique de la déesse qui l'avait fait ainsi ? Morrigan était à peu près sûre que personne n'avait vraiment inventé de termes pour le désigner. A part peut-être Teutatès et son appellation de "maudit" qui somme toute, était assez proche de la réalité. Meduna avait profité d'un moment d'inattention pour attaquer et toucher l'irlandaise, avec brio, il fallait le dire. Morrigan avait ensuite repris le dessus facilement, se faufilant derrière elle pour la prendre par surprise et la maîtriser, à la seule force et menace de la pointe de la dague contre sa gorge. Son parfum, agréable et presque sucré auquel se mêlait un léger voile de sueur, pénétra ses narines et elle sourit à la remarque de la reine celte, hochant doucement la tête.

« La sensualité est une arme, entre de bonnes mains... Mais c'est plutôt ton domaine que le mien. »

Elle hocha la tête à sa proposition et à son esquisse de mouvement pour tenter de se soustraire à la prise.

« Une bonne idée, le pouvoir. Mais dans notre cas, ça ne t'aidera pas. Et tu dois apprendre à faire sans : que se passera-t-il si un jour tu te retrouves face à un artefact qui t'en prive ? »

Morrigan la sentit bouger et elle ne resserra pas sa prise. L'objectif était qu'elle apprenne, pas de lui laisser aucune chance. Sinon cela n'aurait servi à rien. La sorcière n'avait aucun intérêt à ce que la reine périsse dans un éventuel attentat.

« Bouge un peu, teste des mouvements pour trouver une faille, une faiblesse dans la posture pour que tu puisses t'en extirper. Le coup à l'entrejambe ça fonctionne. Ou un coup de coude dans le ventre. Tu peux mordre la main aussi, si elle n'est pas gantée. »

Elle la laissa tenter une des options, mais parvint à l'esquiver sans peine, s'y attendant complètement. Peu importait, la leçon était apprise. Détachée d'elle à présent, elle lui sourit, revenant dans son champ de vision.

« Teutatès aussi est un bon combattant. Mais il faut un brin de folie et de lâcher prise, pour devenir excellent. Et ça, c'est plus compliqué pour lui. Pas pour moi. Ni pour William. »

Elle le désigna d'un signe de tête, plus loin.

« Il t'a parlé de notre lien ? C'était un puissant chef de guerre d'une tribu irlandaise. Je l'ai rendu immortel, et nous arpentons la terre depuis. Nous ne nous quittons jamais, même si nous nous éloignons parfois. Ce que je ressens, il le ressent. Et inversement. »

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 7 Nov - 21:51

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Elle n’était pas très optimiste, la Guerre, quand elle parlait d’amour… Enfin, elle n’avait pas tort. Les amours venaient et partaient, ainsi était faite la vie. Un couple solide s’appuyait sur bien d’autres choses que la simple attirance physique et l’illusion d’une affection passagère alors même que l’on ne connaissait pas réellement l’autre. Le véritable amour pour moi, à des années lumière du coup de foudre, se révélait lorsque les deux connaissaient les défauts autant que les qualités de l’autre et les acceptait pleinement.

-Oui, tu es forte.

Et il était évident qu’elle n’avait pas besoin de moi pour se défendre. Mais la Guerre était-elle aussi solide à l’intérieur qu’elle ne l’était à l’extérieur ? Je n’avais pas encore assisté à l’une des “crises de folie” dont j’avais entendu parler. La reine des iliens me semblait parfaitement lucide depuis hier. Dangereuse certe… mais lucide.

« Ce n'est plus vraiment un homme non plus, d'ailleurs. »

Je me figeai une seconde, avant de me tordre en deux sous l’impulsion d’un violent fou rire. “Pas un homme”. Pauvre William ! Je l’avais pourtant trouvé très viril cette nuit… Si je comprenais parfaitement ce que Morrigan voulait dire, sa formulation maladroite était trop belle pour que je la loupe.

-Tu émascules tes bras droits ? Ça ne rigole pas avec toi, dis-je en essuyant une larme qui perlait au coin de mon oeil.

Evidemment qu’il n’était plus “vraiment un homme”... Il était devenu une Créature, un surhomme. Une entité supérieure aux mortels, inférieure aux dieux. Un entre deux, un statut qu’enviaient beaucoup d’humains… Leurs folklores étaient remplis d’histoires à ce sujet.

Cette aparté mise de côté, la leçon reprit sérieusement tant est si bien que je finis par me retrouver avec une lame tranchante sous la gorge et avec une déesse réputée dingue dans mon dos…

Le sensualité, mon domaine ? Ma foi, j’excellais dans les relations humaines, il est vrai. J’avais un talent pour faire fléchir autrui et mettre en confiance, peut-être pouvait-on parler de séduction en ce sens. Je me demandais parfois comment Morrigan me percevait, des mots qu’elles choisiraient pour me décrire… Je m’étais toujours dit que la déesse avait une terrible vision de moi… Mais la réciproque étant tout aussi véridique, je ne pouvais pas vraiment me plaindre de la situation.  

-Les situations se créent parfois toutes seules… soufflai-je taquine.

Un frisson d’inquiétude me frappa soudain.

-Un artefact qui prive un dieu de son pouvoir ? Tu as déjà entendu parler de pareil objet ?

C’est terrifiant.
Je n’étais pas certaine de m’en sortir aussi bien que Morrigan le supposait si un adversaire vindicatif me collait un couteau sous la gorge, même en lui assenant un coup ou en le mordant… Je soupirai, parfaitement consciente que ce genre de situation pourrait se produire tôt ou tard. La guerre était déclarée depuis quelque temps déjà et j’étais une cible de choix pour nos adversaires. Morrigan aussi… Nous portions toutes deux la couronne, mais Morrigan était taillée pour survivre en cas d’affrontement.

-De folie et de lâcher prise ?

Je lançai un regard étonné à la déesse. Nous sortions complètement de mon domaine d’expertise, je voulais bien le croire sur parole… J’avais toujours cru que les arts de la guerre étaient avant tout affaire de concentration et de technique.

Attends… QUOI ? Je lançai un regard abasourdi à William, incapable de dissimuler ma surprise. Il ne m’avait pas mentionné l’existence de ce lien. Il m’avait parlé de son total dévouement à sa Dame, certes, mais pas de cette connexion pour le moins… atypique. Et naturellement, je repensai à ce que nous avions fait quelques heures plus tôt et hésitait soudain entre rire jaune ou le fait de rougir de malaise.

Je comprenais mieux les regards lourd de sens qu’elle nous jetait depuis un moment.

-Tu parles d'un lien émotionnel ou sensoriel ? 



Mais pourquoi créer un tel lien avec un humain ? Pourquoi ? C’était une intrusion permanente dans son intimité, qui voudrait d’une chose pareille ? Quel intérêt seulement ? Pour ne jamais se sentir seul ? Pour que son garde du corps soit toujours sur le qui-vive et apte à intervenir quand quelque chose arrivait ? C’était un énorme point faible (si je comprenais bien, s’emparer de William c’était la tenir elle, indirectement) et une source de souffrance constante (qui voulait s’infliger la douleur d’autrui ?).

Je ne comprenais pas.

Et surtout, pourquoi me parlait-elle soudain de ça ? William avait dû juger cela trop personnel pour le mentionner et ça l’était, effectivement. Cherchait-elle à marquer son territoire d’une manière ou d’une autre ? “Je sais ce que vous avez fait, il est à moi, pas touche”.

-Ca marche comment ?

Ces deux-là couchaient-ils ensemble ? Leur relation devait être plus que fusionnelle avec une telle connexion… Mais elle entretenait aussi un lien amoureux avec mon maris ?

Dieux que ça devenait compliqué soudainement…




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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 8 Nov - 10:59

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Morrigan leva les yeux au ciel en ne retenant pas un bruyant soupir lorsque la reine rousse partit en fou rire en face d'elle. Elle aurait du le parier, qu'elle prendrait son explication au pied de la lettre. Même si l'irlandaise ne doutait pas qu'elle avait bien compris le fond de sa pensée. William n'était plus tout à fait un homme, car il en avait perdu la mortalité. Mais il n'était pas dieu non plus, n'étant pas reconnu comme tel, ou adulé. Son existence restait un secret, sauf pour ceux proches de lui et de la sorcière, qui connaissaient son statut si particulier, et le lien qui les unissait. Cet entre deux avait ses avantages, notamment celui de ne pas avoir une cible sur le dos, qu'elle provienne des déicides ou des autres panthéons. Et cela était pour le mieux.

Malgré tout, et légèrement piquée au vif par la moquerie, elle se sentit obligée de venir clarifier :

« Tu as très bien compris ce que je voulais dire ! »

La suite sur l'existence d'un potentiel artefact visant à détruire les divins la laissa pensive. Elle rassembla ses pensées, puis lui répondit avec franchise :

« Il en existe bien qui permettent de modifier ou d'ajouter un pouvoir, bien que temporaire. Et nous savons qu'il en existe sans doute d'autres, que nous ne connaissons même pas, cachés, enfouis quelque part. Si Dagda était là, il pourrait te répondre avec son flegme habituel. »

Car malgré ses défauts, il était le dieu le plus puissant qu'elle connaissait. Il savait tout, et avait un lien bien particulier avec les artefacts : il pouvait les créer, moyennement un sacrifice personnel, ou les localiser. Des pouvoirs bien utiles avec cette guerre qui les concernait tous. Et des pouvoirs qui attireraient sans doute les jaloux.

« Oui, lâcher prise. Tu dois maîtriser la technique, avoir la force et l'endurance. Mais cela ne te donnera que les bases. Il faut savoir être imprévisible, fou. Pour surprendre... et gagner. »

La surprise de Meduna à la révélation de Morrigan était si claire qu'elle se lisait sur son visage et fit sourire l'irlandaise, contente d'avoir quelque peu repris le dessus, d'une certaine façon. L'écoutant poser ses questions, elle pouvait presque voir les rouages qui s'affairaient dans son esprit, tentant de dérouler le raisonnement et de comprendre les implications de ce nouveau pouvoir qu'elle ne connaissait pas.

« Tranquille, ce n'est aussi précis que de l'espionnage ! » lui dit-elle néanmoins pour la rassurer, un peu.

Ainsi donc, William ne lui en avait pas parlé. Intéressant. N'avait-il pas eu le temps ? Ou bien avait-il jugé que ce n'était pas nécessaire ? Sauf s'ils avaient d'autres choses en tête au moment où il aurait pu lui en parler. Quoi qu'il en était, Morrigan ne mentait pas, et puis, si elle avait su que cela provoquerait cette réaction chez sa reine, elle l'aurait dit bien plus tôt. Elle lâcha un léger rire à son tour, continuant de tourner autour d'elle pour la forcer à rendre son jeu de jambes plus habituel. L'entraînement continuait, après tout.

« Je te l'ai dit, ce qu'il ressent, je le ressens. Ce n'est pas suffisamment précis pour discerner un sentiment ou une émotion, mais c'est assez puissant pour comprendre si c'est positif ou négatif. Si cela fait mal, ou si cela fait du bien. »

Même si elle devait reconnaître que ce lien s'exerçait souvent vers lui, en raison de la puissance de son esprit tourmenté, il lui arrivait parfois de recevoir ses signaux, plus ou moins fortement.

« Ce n'est pas toujours égal, et cela peut varier, suivant nos états à chacun. Si nous sommes éloignés, c'est plus... diffus. Si nous sommes proches, c'est plus fort. »

Sans crier gare, elle bondit en avant pour la faire sursauter, profitant de sa détresse pour en remettre une couche.

« Tu t'endors ! Mets-toi en garde, et ne lâche rien. Je vais t'attaquer, et tu dois essayer de contrer ou d'esquiver, au choix. »

Et elle commença quelques attaques, sommaires, pas trop rapides, pour l'habituer à lire le mouvement et à choisir quelle option serait la meilleure entre la parade, le contre et l'esquive. Puis reprit, l'air de rien, cerveau agile peu mobilisé par l'entraînement :

« Je ne surveille pas ses relations, ni sa vie. Nous avons appris à vivre avec, avec le temps. Mais j'ai pensé que tu voudrais le savoir, si jamais tu comptes continuer à le fréquenter. »

Fréquenter pouvant tout et rien dire à la fois. Morrigan tentait de ne pas jubiler trop, mais elle y parvenait difficilement. Pourtant, elle était sincère et ne voulait pas que la reine le découvre à ses dépens. Finalement, elle était peut-être plus forte en choix des mots qu'elle ne le pensait.

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 8 Nov - 22:58

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Ca avait un côté amusant d’exaspérer la Morrigan. Elle qui parlait de lâcher prise me paraissait pourtant avoir bien du mal à se détendre et à rire des petites choses stupides de la vie. Et puis je me rappelais qu’elle tenait un couteau tranchant dans la main et qu’énerver la Guerre n’était peut-être pas l’idée du siècle.

“Est-ce que j’ai une bonne assurance vie ?”, me demandai-je soudain.

Oui, bien entendu… J’avais sécurisé mes arrières. J’avais été identifiée physiquement par plusieurs de nos ennemis lors de cette escapade dans les catacombes à Paris... En tant que souveraine, ma tête risquait de finir sur un piquet à tout moment, bien que j’avais probablement plus de valeur en tant que prisonnière de guerre. J’avais dû anticiper la perte de mon vaisseau actuel, et tout ce qui était relatif à la transmission de mon patrimoine en cas de mort. J’occupais ce corps depuis longtemps, je m’étais habitué à lui… En changer me contrarierait profondément. Pour autant, je savais que cela risquait d’arriver. On ne faisait pas de feu sans risquer de provoquer un incendie après tout.

Blague à part, Morrigan n’était pas assez stupide pour me tuer. Elle faisait preuve de pédagogie et aucune effusion de sang n’avait encore été à déplorer. Mais je restais persuadée que l’agacer était profondément débile. De fait, j’allais continuer. Je n’avais jamais brillé par ma prudence extrême ni ma couardise... En revanche, j’avais un égo - comme toute les divinités probablement - et une certaine fierté. Je répondais aux provocations.

-Hmm…

Les artefacts ne donnaient pas vraiment de pouvoir, c’était l’objet lui-même qui en était imprégné et qui permettait à son porteur de l’utiliser. La plupart des dieux à l’apogée de leur puissance, avaient, un jour ou l’autre, créé l’un de ces artefacts, seuls ou en unissant leurs pouvoirs. Certains de ces objets étaient puissants et dangereux. Preuve en était les déicides qui s’étaient accaparés une arme tueuse de dieux. Morrigan avait raison de craindre leur pouvoir… Et je comprenais pourquoi Taranis s’était mis en tête d’en retrouver. M'enfin, les probabilités de tomber sur un tel objet étaient extrêmement faibles.

-Pourquoi n’est-il pas là, d’ailleurs ? Dagda ne se sent pas concerné par notre quête ?

Si ses relations avec Morrigan étaient mauvaises, je pouvais comprendre que cette dernière ne soit pas allée le voir pour l’inviter au sommet. Il faudrait que j’aille à sa rencontre pour tenter de le rallier à notre panthéon, le dieu devrait bien comprendre tôt ou tard que le simple fait d’être un celte ferait de lui une cible, qu’il soit partisan de notre cause ou qu’il reste en retrait.

-L’imprévisibilité, je maîtrise…

J’en avais fait des conneries dans ma vie… Et les gens les avaient rarement vu venir.
La technique par contre…

Pourquoi j’avais l’impression que Morrigan se plaisait un peu trop dans l’instant ? Sa satisfaction était plus qu’évidente, elle en riait même. Et bien quoi ? Évidemment que j’étais surprise ! C’était assez délirant cette histoire… Et les explications de Morrigan étaient pour le moins… floues ? Je n’arrivais pas à comprendre si elle parlait d’émotion ou de sensations physiques, et j’avais l’impression qu’elle restait volontairement vague. Il faudrait que j'attrape Chulainn en privé plus tard dans la journée. Je n’arrivais pas bien à voir d’ici s’il était contrarié par les révélations de sa Dame ou si cela ne lui faisait ni chaud ni froid.

-Et qu’est-ce que ça vous apporte au juste ? A part des migraines et une intrusion permanente dans votre intimité, j’entends.

Etaient-ils plus fort ainsi, à l’instar des dieux qui pratiquaient des rituels d’union ensemble ?

Je comprenais mieux pourquoi ils me disaient tous les deux avoir besoin de temps à autre de mettre les voiles et de prendre de la distance vis à vis de l’autre. Si la proximité physique exacerbait leur connexion…

Qu’étaient-ils en train de ressentir en ce moment même ?

Mon regard se porta sur Chulainn, perplexe. Etais-ce là la raison pour laquelle il avait accouru ici ? Parce qu’il avait perçu un signal inquiétant chez Morrigan ?  Ca remettait tellement de choses en perspective… Je réanalysais tout avec ces nouvelles données sans réellement comprendre ce que me racontait la déesse, les limites et la puissance de cette connexion.

-Si je t’en colle une, il va avoir mal ? lui demandai-je du tac-o-tac.

Ça au moins, c’était un exemple concret.

“Et si je couche avec lui… Ça va te faire du bien ? Ou bien j’ai rien compris et tout ça n’affecte que votre psyché et vos émotions ?”

Je baragouinais quelques insultes mentales. Comment c’était possible de se lancer dans un plan à trois sans même le savoir ? Taranis allait se tordre de rire s’il apprenait ça. Je n’avais pas fini d’en entendre parler !

Et elle se remettait à m’attaquer ! Je soupirai, j’en avais ma claque de son entraînement. Elle m’avait volontairement déstabilisée avec ses mots pour me déconcentrer et elle avait réussi. J’avais l’esprit ailleurs maintenant… Déjà que ça n’avait pas été facile pour moi de me mettre dedans initialement !

Je me mis en posture sans vraiment savoir si je protégeais quoi que ce soit en me positionnant ainsi. Une heure trente. Combien de temps restait-il encore ? J’aurais dû apporter une montre.

Contrer ou esquiver ? Euh… Et l’option “partir en courant” ne faisait pas partie de la liste ?

MAIS PUTAIN ! Elle s’imaginait que je pouvais lui conter pâquerette en me concentrant sur ses mouvements tout en tenant une conversation sérieuse et profonde avec elle ? Et Chulainn, il faisait quoi ?

Je voyais l’air d’intense satisfaction de la déesse alors qu’elle prétendait ne pas surveiller ses relations. “Pas la peine de mettre un collier et une laisse à ton chien, j’ai bien compris qu’il t’appartenait”, pensai-je agacée par son comportement. C’était d’une hypocrisie et d’une puérilité ! Prétendre ne rien attendre d’un homme tout en marquant ouvertement son territoire devant une possible rivale…

-Pourquoi ? C’est votre intimité, répondis-je honnêtement. Vous avez tous les droits de garder ça pour vous.

Chulainn avait fait le choix de me le cacher, et de fait, il avait eu raison. Nous n’avions fait connaissance que quelques heures plus tôt, notre partie de jambe en l’air (aussi plaisante soit d’elle), ne faisait pas de nous des proches. Nous n’en étions pas à révéler nos plus grands secrets. Enfin… Si tant est que cela soit un secret. Vu la facilité avec laquelle Morrigan l’éventait, je supposais que, soit elle avait soudain décidé que j’étais digne de confiance, soit elle cherchait à tuer dans l’oeuf tout rapprochement éventuel avec son serviteur. Au vu de l’accueil qu’elle m’avait fait un peu plus tôt, il n’était clairement pas question de confiance entre nous - je n’étais même pas sûre d’avoir son respect.

Tous ces ronds de jambe pour nous faire comprendre qu’elle savait que nous avions passé un moment ensemble… Qu’elle le dise franchement si ça l’agaçait au lieu d'enchaîner les sous-entendus.

“Peut-être qu’elle aurait aimé être là”, pensai-je perplexe.

Je l’imaginai alors entre William et moi, dans mon lit.

…Yeurk !

Je les aimais bien avec un petit grain de folie… Mais pas ce genre de folie là.

Je reculai franchement pour tenter d’éviter le coup de dague. Je n’étais pas douée pour ça, un vrai adversaire n’aurait aucun mal à me planter. Un autre coup et je frappa vivement dans son avant bras avec la main qui ne tenait pas mon arme pour dévier la trajectoire de sa main. J’avais uniquement réussi parce que Morrigan prenait son temps. En face à face mortel…

-Et si tu me montrais plutôt où et comment frapper pour tuer ?

Je vis à nouveau la dague de Morrigan se lever pour frapper…  Allez, vu la trajectoire, je pouvais surement parer ! C’était ce qu’elle voulait, non ?

J’y mis peut-être un peu trop d’enthousiasme, de force, et pas assez de concentration… la lame de mon adversaire ripa sur la mienne et continua sa course contre mon bras sur lequel elle traça une profonde estafilade sanglante. Je lâchai mon arme sous le coup de la surprise.

-Mais putain !!

Ca faisait un mal de chien ! Et je baragouinais peut-être deux ou trois insultes dans ma langue natale, sous l’impulsion de la colère.

Ça pissait le sang ces conneries. Oh, je savais que ça n’allait pas durer… Dans quelques minutes le plus gros de la plaie serait refermé, l'hémorragie serait une lointaine histoire. Juste le temps d’avoir mal, de pourrir mes vêtements et le sol. Je me consolais en me disant que Teutatès se taperait peut-être le ménage derrière nous. Bwaha !

Je grognai avec l’envie de tout lâcher pour me tirer de cet endroit de dingue avant de me rappeler que j’étais en période probatoire. Trop fière pour tourner le dos à la Guerre, je me baissai pour ramasser mon arme avec mon bras valide. L’autre… Bah, il continuerait à saigner le temps que je trouve quoi en faire.

-T’oublies les parades.

J’étais conne, tétue et déterminée à aller au bout de ce défis, mais je n’avais pas spécialement envie de perdre l’usage du deuxième bras dans la foulée. Ce n’était pas mon premier coup de couteau, j’en avais vu d’autres, mais je ne pensais pas être jamais capable de m’habituer à la douleur physique. C’était quoi le délire des soldats qui retournaient en première ligne après avoir essuyé de douloureuses blessures ?



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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 10 Nov - 13:31


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





Terrain glissant, pente abrupte, la conversation entre les deux femmes n’était pas celle que William préférait.
Des histoires d’ex, d’anciens mari pourris et pire encore, de croustillants détails sur le lien qui l’unissait à Morrigan. Ce lien étrange, indescriptible, aussi délicieux, que détestable. Ce lien qui l’avait cloué au lit à vivre une longue agonie lorsque la belle s’était faite attaquée pour de vrai l’été passé. Ce lien qui la ramenait à elle, quoi qu’il arrive. Qu’elle fasse les bons ou les mauvais choix, qu’elle soit de bonne ou de mauvaise humeur, il n’avait aucune solution pour détacher son esprit de cette femme. S’éloigner temporairement oui, vivre sans elle, non. Face à son sac de boxe au fond de la salle, William tâchait d’entendre leurs mots tout en faisant mine de n’y prêter aucun intérêt. Il s’échauffa, frappant de plus en plus fort pour réveiller son corps.

Morrigan s’amusait-elle ? A dévoiler tant de détails ? Souhaitait-elle jouer carte sur table pour prouver à sa nouvelle camarade sa sincérité ? Ou à l’inverse, avait-elle remarqué la proximité du soldat et de Meduna lors des festivités de la veille au point de se questionner ? Il grogna, se trouvant dans une position délicate. La compagnie de la jolie rousse était une bouffée d’oxygène, tout comme cette nuit de complicité qu’ils avaient partagé ensemble. Elle rayonnait, l'apaisait, elle était drôle et spontanée. Mais elle n’était pas elle, n’avait pas à l’être et ne pourrait jamais l’être.

Après s’être défoulé, les mains rougies d’avoir frappé sans gants, il se rapprocha du pôle entraînement et confidences malaisantes et comme à son habitude, il n’aimait pas les entrées discrètes.

Le ventre. Si tu la frappe en plein dans l’estomac, je vais dérouiller. Certains coups sont plus durs que d’autres à encaisser. C'est une des raisons pour laquelle on ébruite pas le sujet. Mis entre les mains de mauvaises personnes, ces sensations qui nous lient sont un tendon d'Achille. Il suffit d'avoir l'un de nous, pour faire du mal au second.

Il se plaça sur le bord de la piste imaginaire, au milieu des deux.

La distance rend les choses plus diffuses, raison pour laquelle je m’absente régulièrement… Par ce qu’elle est timbrée et qu’elle se fou toujours dans la merde. lança-t-il avec un clin d'œil à la principale concernée.

La lame rippa sur l’avant bras de la déesse et l’entailla sur quelques centimètres. William serra la mâchoire, préférant rester neutre et ne pas se mettre dans une position délicate à défendre l’une ou l’autre. Elles étaient grandes et immortelles.

Je ne t’en ai pas parlé car tout cela est un peu effrayant au premier abord. Nous ne contrôlons pas les choses. C’est parfois puissant et précis, parfois brouillon, comme un pressentiment plus qu’une véritable sensation. C’est un peu un signal d’alerte, pour informer l’autre qu’il se passe quelque chose. Les bénédictions ne sont pas toujours sans conséquences, mais je ne vous apprends rien.
Les informations étaient-elles assez précises ?

Si tu cherches à savoir si j’ai passé plus de temps que prévu avec Méduna, c’est le cas. Dit-il à Morrigan.
Et toi, si tu veux  savoir si elle à participer d’une façon ou d’une autre à la nuit précédente, je te rassure, ça ne fonctionne pas dans ce genre de situation, même si j’ai tendance à croire qu’elle prend un malin plaisir à laisser le doute planer. Dit-il à Meduna.

Voilà, les choses étaient claires et assumées sans détour. Il souria, tournant la tête à droite, puis à gauche, l’air de dire “ On rajoute un truc ou c’est assez gênant pour tous ? Vous ferez gaffe elle pisse le sang par terre. “.

La tentation était à son maximum, lui qui avait l’habitude de s'entraîner avec la guerrière. Se poster face à elle, esquiver, sourire à l'espièglerie qui animait son regard lorsqu’elle se battait, pour savourer cette délicieuse sensation que provoquait une victoire face à la Déesse de la guerre en personne. Il ne gagnait pas souvent contre elle, mais ne manquait pas d’étaler sa réussite des jours entiers jusqu’à ce qu’elle lui fasse ravaler sa fierté en inversant les rôles.

Mais.. il devait bien admettre, que derrière ses grandes paroles sur l’unité, la demoiselle aux cheveux de feu ne se laissait pas facilement intimider par son adversaire !

Tu apprends vite. Tu pourrais devenir une bonne combattante. Personne ne peut dire le contraire, t’en as dans le ventre. N’est-ce pas, Mlle Flaherty?

N’était-ce pas précisément ce qu’elle souhaitait tester sous couvert d’un entraînement amical ? De savoir si la Reine Celtes n’était faite que de belles paroles ou si elle était capable d’allier les mots à l’action. La réponse était là, devant leurs yeux.


William écrit en rouge
Ses pensées sont en italique
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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 10 Nov - 21:38

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Oui, Morrigan s'amusait. Il y avait de quoi. Il n'était pas question de laisser Meduna penser qu'il était de bon aloi de conclure un quelconque pacte avec la déesse de la Guerre sans qu'elle n'en profite un petit peu. Elle l'avait pourtant mise en garde, contre ce type d'accords. Le combat était son domaine, la guerre dans son sang. Rien, ni personne ne pourrait l'empêcher de ressentir ce souffle de liberté et de totale perte dans l'absolu. Et puis quoi, Meduna n'était pas contente de voir que son homologue irlandaise passait un bon moment ? C'était pourtant comme cela que l'on créait des liens, non ?

Pourtant, il suffisait de mentionner son époux pour que son sourire s'efface. Elle soupira.

« Pourquoi Dagda fait quoi que ce soit, c'est la grande question de mon existence, je crois. Je n'ai pas de réponse. »

C'était flou, au moins. Mais Morrigan ne savait sincèrement pas. Elle avait tenté de le ramener avec elle pour la réunion celtique, espérant qu'au delà de leurs différences, il pourrait comprendre que le moment était venu pour eux tous de se battre ensemble ou de mourir seuls. Il était trop têtu pour l'écouter. Ou alors elle n'avait pas réussi à le convaincre. Un combat qu'elle avait plutôt laissé tomber. Mais il n'était pas complètement inutile, non plus. Il lui avait promis de l'aider à retrouver un artefact lui permettant, peut-être, de contrer des attaques de Loki. Il lui avait promis son aide.. et elle comptait bien l'utiliser.

Mais Morrigan n'allait certainement pas dévoiler ce plan à Meduna. Déjà parce qu'il était encore inachevé et dépendait de ce qu'ils feraient réellement, avec Mama Quilla et Teutatès. Et aussi de ce vers quoi elle pointerait son épée, une fois les blablas terminés. Et puis l'irlandaise avait beau la respecter et se sentir assez positivement surprise de sa personne, elle n'en était pas au point de boire du thé et de cancaner sur les derniers ragots de leur groupe de divinités. Elle préféra donc garder le silence sur ce sujet, mais répondit sur le suivant :

« Il est immortel. Et moi j'ai un compagnon de jeu. »

C'était volontairement provocateur, et inexact. Enfin, factuellement, c'était vrai. Mais elle l'avait transformé pour son potentiel, et un peu par égoïsme, il était vrai. Lui y avait gagné un lien inaliénable et un soutien inconditionnel. Plus jamais seuls, métaphoriquement et réellement. William revint près d'elles et l'irlandaise l'écouta parler, hochant parfois la tête pour signifier son accord. Elle compléta ensuite, se tournant vers Meduna :

« On sait quand l'autre est en danger. On se comprend sans même parler. Nous vivons ou nous mourrons à deux. »

Elle imaginait le déchirement qu'il avait du ressentir, quand elle avait été obligée de changer de corps. Ils n'en avaient pas vraiment parlé. Mais il lui avait déjà dit ses quatre vérités, un peu avant la réunion celte. Morrigan savait quelle colère et quelle souffrance il gardait enfouies. A la demande de la reine, la sorcière l'attaqua à nouveau mais elle ne réussit pas complètement à parer le coup et la lame glissa dans la chair de son avant-bras, y laissant une traînée rouge. La guerrière se raidit d'un coup, tandis que la rouquine grimaçait en lâchant un grognement. Son arme tomba au sol dans un bruit métallique. Morrigan se mit au repos, s'avançant vers Meduna. Sa question fut posée sur un ton plus sec qu'avant, signifiant l'agacement sans doute. Et l'irlandaise lui répondit du tac au tac, sourcils froncés :

« Tu disais vouloir me connaître, non ? Alors je t'ai expliqué qui je suis. Et William fait partie de moi. »

Elle ne lui avait pas menti. Bon, elle avait sans doute un peu joué sur les mots, ou était restée un peu vague sur les termes. Mais tout ce qu'elle lui avait dit n'était que la pure vérité. William finit de mettre les points sur les I avec brio, calmant un peu Morrigan. Ainsi donc il s'était bien passé quelque chose entre eux... Elle l'avait pressenti sans vraiment chercher à savoir, parfois, surfer sur les incertitudes était tout aussi rigolo que d'avoir une quelconque confirmation. Chulainn pouvait bien faire ce qu'il voulait, elle l'avait dit et elle le pensait. Tant qu'il ne mettait personne en danger, il était libre de ses mouvements et de ses sentiments.

Meduna reprit son arme en main prête à en découdre, mais la guerrière s'avança et tendit sa paume de main, ouverte. Elle lui dit, avec douceur mais fermeté :

« L'entrainement est terminé. »

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptySam 11 Nov - 0:35

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“Un compagnon de jeu”

Curieuse justification pour s’enfermer dans pareil lien… Peut-être que Morrigan se sentait seule à un moment donné… ce fut ma théorie jusqu’à ce que William ne finisse par venir à notre rencontre pour apporter un éclairci sur cette affaire que la déesse gardait plutôt vague.

-Ça a l’air très fusionnel.

En effet, c’était un talon d’Achille de taille. J’avais besoin de temps pour analyser tout ça avec le recul nécessaire pour bien saisir les enjeux d’une telle révélation. Morrigan ne me laissait pas le temps de réfléchir, me soumettant sans cesse à ses exercices. Je n’avais pas son aisance technique pour agir par instinct, les mouvements requerraient ma pleine concentration. C’était compliqué pour moi de gérer à la fois la conversation et l'entraînement. Ce qui expliqua peut-être l’accident qui survint peu après…

« Nous vivons ou nous mourrons à deux. »

Je clignai des yeux avant de lancer un regard inquiet vers William.

-Que t’est-il arrivé alors lorsque Moira a été abattue ?

Les dieux changeaient d’enveloppe, ce n’était pas le cas des créatures qui pouvaient, au mieux, se régénérer. Je supposais que l’affirmation de la Morrigan n’était pas à prendre au pied de la lettre, mais j’y voyais néanmoins un fond de vérité… Et il m’était difficile de ne pas faire preuve d’empathie envers Chulainn dans ces conditions. Je n’étais pas sûre de ce qui s’était passé pour lui, j’étais curieuse de connaître cette histoire. Encore que je n’étais pas sûre qu’il voudrait me la raconter, n’avait-il pas établi une règle cette nuit ? Ne pas évoquer les événements trop pénibles…

“Par ce qu’elle est timbrée et qu’elle se fou toujours dans la merde."

Je souris en entendant la plaisanterie. Moment d'inattention, la lame ripa, me lacérant le bras suffisamment en profondeur pour que la douleur me fasse lâcher l'arme.

“Ok Méduna, respire…”

Petite pensée pour Taranis que j'avais ramassé dans un état lamentable la nuit du 1er janvier alors que plusieurs objets tranchants s’étaient fichés dans son corps, et la souffrance atroce qu’il avait dû ressentir. Il avait fait son gros dur à cuire, comme toujours… Il était habitué, lui. Et puis il y avait cette fierté masculine que je trouvais ridicule et qui poussait les hommes à cacher leurs faiblesses… C’était mon ami le plus proche, je l’avais veillé tout le temps de sa convalescence.

Et voilà que je faisais pareil moi aussi, à faire la maligne comme si de rien était. Réponse à la provocation de Morrigan. J’avais eu l’intuition que des choses importantes allaient se jouer au cours de l’heure et que je devais tenir bon coûte que coûte pour suivre la sorcière sur son terrain de jeu. J’avais senti que c’était une nécessité pour qu’elle me témoigne un semblant de valeur. J’en avais fait des choses stupides dans ma vie, bien plus stupides que de jouer avec des couteaux pointues et de me blesser avec. Je ne me laissais pas facilement démonter.

Et William qui, l’air de rien, continuait ses explications alors que je pissais le sang. Il me donnait envie de sourire tant la situation était incongrue. Je notai en tout cas qu’il ne semblait pas affecté par la révélation de son secret… Je supposai que je pouvais prendre ça comme une marque de confiance de la part de l’un et l’autre, même si je n’étais pas fondamentalement sûre des intentions de la Morrigan. Son air de satisfaction me poussait à imaginer le pire.

“Les bénédictions ne sont pas toujours sans conséquences, mais je ne vous apprends rien.”

Cette connexion serait une conséquence involontaire de la bénédiction de la Morrigan ? Et bah bonjour le cadeau pour l’un comme pour l’autre !

-Quand je pense que tu te revendiques comme un grand solitaire !

C’était assez ironique ! Connecté vingt quatre heures sur vingt quatre à quelqu’un d’autre… Remarque, je pouvais comprendre le besoin de solitude pour chercher un semblant de paix.

Ah.
AAH !
Et bien, si je m’inquiétais de savoir comment Morrigan allait réagir si elle découvrait le pot au rose entre son chevalier et moi… Enfin, ce n’était jamais rien qu’une nuit (très plaisante soit dit en passant, que je remettrai bien volontiers à l’occasion, mais qu’une nuit quand même. Pas de mot d’amour, pas d’engagement… Juste du sexe.). Mais de là à tout balancer comme ça alors qu’il m’expliquait juste après que la Morrigan n’avait visiblement pu ressentir notre petite partie de jambe en l’air (Ouf !!!) et qu’elle n’avait de fait, aucun moyen de savoir ce qu’il s’était passé…

Moment de gêne intense.

Je papillonai des yeux, alors que William changeait brusquement de sujet pour tenter de convaincre la Guerre que j’en avais dans le ventre. Mais… C’était quoi cette diversion à deux balles ?
Un éclat de rire nerveux m’échappa alors que ma main était crispée sur ma dague.

“Au secours !”.

Et Morrigan qui semblait avoir perdu son air supérieur et qui paraissait agacée en arguant sèchement qu’elle m’expliquait tout ça parce que je voulais mieux la connaître. Euh… Ok ? D’accord, oui, j’appréciais d’être mise dans la confidence. J’appréciais encore plus de savoir que je n’avais pas couché avec elle par homme interposé, ce qui aurait été foncièrement malaisant.

Mais euh… Du coup… Je n’étais pas sûre de son positionnement vis-à -vis de William et de moi, de ce qui s‘était passé et du niveau de sincérité de ce qu’elle racontait. Les émotions qu’elles affichaient sur son visage racontaient un message, ses mots en donnaient un autre.

J’étais perdue. J’avais vraiment besoin d’un verre. Non, plutôt de deux. D’un truc à manger aussi, et potentiellement de quelque chose pour calmer l'hémorragie ? Je foutais du sang partout, j’avais la tête qui tournait légèrement. Cet entraînement m’avait plus épuisé en une heure que la nuit blanche festive de laquelle j’étais sortie en pleine forme.

Je lançai un regard surpris à Morrigan.

-Tu t'ennuies, ça y est ? Je savais bien que tu avais peur du sang !

Petite pique gentillette pour la charrier. Si la sorcière ne m’achevait pas après cette blague, j’avais tout gagné.

J’avais bien conscience que j’étais trop loin de son niveau pour qu’elle puisse vraiment s’amuser. Quant à moi, je n’avais jamais trouvé les entraînements martiaux ludiques et ce jour ne changerait pas mon opinion. Morrigan était... Umpf, disons qu'elle était si différente de moi que je peinais à la comprendre. Je posai la dague par terre pour saisir mon pull que j’appliquai pour compresser ma plaie au bras avec une grimace de douleur. Aaah, la vache… On ne m’y reprendrait plus à proposer des “entraînements amicaux” à la déesse pour passer un “bon moment” ensemble et faire connaissance. J'allais devoir prendre une douche et changer de vetements pour éponger le sang, tu parles de fun !

J'essuyais mon avant bras et ma main sur mon pantalon. J'en foutais partout... Oh et puis merde, tant pis !

-Je crois que Chulainn crève d’envie de taper sur autre chose qu’un sac de frappe, dis-je avec une petite moue narquoise. Tu te dévoues pour lui montrer que la gente féminine est le véritable sexe fort ?


Je n’imaginais pas le niveau d’un échange entre un ancien seigneur de guerre millénaire et la personnification de cette dernière en personne. Je passais pour un enfant de cœur à côté de ces deux monstres de la nature. Ca devait être complètement fou à voir !



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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 14 Nov - 11:50

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La guerrière se sentait lasse, à présent. Les rebondissements successifs de cet entrainement l'avaient laissée dans un état à mi-chemin entre l'excitation du combat, le frisson de la joute verbale avec autrui, la déception de ne pas vraiment avoir réussi à faire ressortir quelque chose de positif de ce moment. Meduna était-elle plus avancée maintenant sur ses aptitudes au combat ? Non. En savait-elle plus sur Morrigan, comme elle l'avait souhaité initialement ? Non plus. Et l'irlandaise en avait appris bien plus que ce qu'elle aurait aimé sur la façon dont elle avait occupé sa nuit précédente. Elle ne se sentait pas pour autant menacée. William n'était pas son homme, ni son toy boy. Il avait une vie propre et des relations propres. Elle gardait un œil sur lui, oui, mais au delà du pouvoir qui les liait et qui les lierait à jamais, elle le faisait parce qu'elle l'appréciait. Il était sans doute ce qu'elle pouvait appeler "ami" même si le mot semblait fade en comparaison de tout ce qu'ils avaient partagé jusque là et de leurs évolutions respectives. Elle ne lui aurait jamais interdit quoi que ce soit, avec qui que ce soit.

Leur lien, inaltérable, pouvait effectivement fait peur de prime abord. Ils n'en parlaient pas, en tout cas pas vraiment. Les plus proches de la sorcière le savaient, mais ce cercle restait assez retreint. Et la reine celte en faisait partie, maintenant. Qu'elle s'estime chanceuse, ou pas. Dans tous les cas, faire marche arrière était impossible.

Morrigan laissa Meduna à ses remarques envers Chulainn, ils pouvaient bien en parler tous les deux. Elle sentait son esprit s'agiter soudain, remué par toutes ses pensées et les dernières actions. Prendre une arme en mains pouvait l'apaiser oui, mais parfois réveiller de vieux démons. Des démons qui pourtant n'étaient jamais bien loin, compte tenu des manipulations mentales auxquelles elle avait du faire face. Et lorsqu'elle venait titiller les limites de son esprit, elle en payait souvent les conséquences. Morrigan prit de grandes inspirations, relevant les yeux vers Meduna à sa taquinerie.

« Oh, tu préfères qu'on continue jusqu'à ce que tu te vides de ton sang ? Au risque de te décevoir, c'est pas mon objectif. »

Morrigan se doutait de la plaisanterie. Mais difficile de se concentrer quand ce qu'elle voyait à travers ses propres yeux n'était pas réel, ou quand les voix qu'elle entendait ne provenaient ni de William ni de Meduna. Elle sentait son esprit dériver, ce qui ne l'aidait pas à rester aimable. Et pour l'instant, elle parvenait à le maîtriser. Mais pour combien de temps encore ?

Il fallait vraiment trouver un moyen de buter ce Loki.

Les celtes présents ici ne pouvaient pas comprendre ce qu'elle vivait. Les seuls qui le pouvaient vraiment, c'était William et Teutatès. L'un parce qu'il n'avait pas le choix, et l'autre parce qu'il le voulait. Mais la sorcière en avait assez de devoir constamment prendre des pincettes pour ne froisser personne, alors elle avait arrêté. Tous plaisantaient sur sa folie, sur son comportement. Qu'y avait-il de drôle, déjà ? Le fait d'être manipulée mentalement ? De souffrir le martyre avant de se rendre compte que tout n'était qu'illusion ? Personne ne pouvait vraiment réaliser ce qui se passait. Et peu essayaient vraiment.

Elle secoua la tête, se détournant pour ranger son arme et celle de Meduna dans le grand coffre. Puis se retourna et observa la rousse en train d'éponger son bras ensanglanté. La mâchoire crispée, elle s'adressa à Chulainn en gaélique, désignant la celte d'un coup d'oeil :

«Beidh ort í a chosaint anois. Is í ár banríon agus mise, tá do chosaint de dhíth uirthi. Ná bí buartha fúm, beidh mé ceart go leor. »
Tu vas devoir la protéger, maintenant. C'est notre reine et la tienne, elle a besoin de ta protection. T'occupe pas de moi, ça ira.

Puis se tourna vers Meduna, un peu plus douce.

« C'est peut-être lui qui devrait t'apprendre. C'est un bien meilleur professeur que moi. Il pourra t'aider et te protéger. Moi j'ai fini, pour aujourd'hui. »

Et lui, il est pas fou à lier. Enfin, moins. Elle quitta la zone centrale où était Meduna, accrocha brièvement le regard de Chulainn puis le dépassa pour se diriger vers la machine à café et les quelques viennoiseries qui étaient posées là.

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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 14 Nov - 16:53


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





Drôle de matinée, drôle de combat. Le sang qui coulait sur le sol marquait la fin du jeu, avant que celui-ci prenne une tournure indésirable, qui entacherait leurs liens, à tous les trois. Meduna et Morrigan avaient deux forts tempéraments et des responsabilités à assumer envers le Panthéon, les tensions n'avaient pas leur place. S’il aurait pu garder cette soirée secrète, il avait préféré jouer carte sur table. D’une part car la jolie brune avait été honnête avec lui, en lui avouant ses sentiments pour Teutatès, une information difficile à digérer. D’autre part, car sa nuit avec Meduna n’était pas une erreur, et il n’aurait pas supporté qu’elle puisse l’imaginer.

Du gaelique. Elle ne lui avait plus parlé ainsi depuis si longtemps..

Elle était maligne.
Avec de sages paroles, sans doute espérait-elle qu’il la laisse tranquille et ne s’occupe pas d’elle, ni de ses maux, pourtant, sans parvenir à comprendre véritablement la souffrance qu’elle endurait, il se sentait encore souvent submergé, par une vague d’effroi qui le prenait aux tripes et qui rôdait autour d’elle, encore et toujours.

Gabhaidh mi cùram dheth. Bheir mi sùil oirre.
Ach cha dìochuimhnich mi thu, gu bràth. Tha mi a 'faireachdainn e, a' laighe timcheall ort.
Bidh a chraiceann againn, tha mi a’ gealltainn dhut.


Je m'en chargerai. Je veillerai sur elle.
Mais je ne t'oublie pas, jamais. Je le sens rôder autour de toi et je ne me moque pas de ce que tu ressens.
Nous aurons sa peau, je te le promets.

Cette douleur était insupportable, celle de ne pas savoir comment l’aider à surmonter ses démons, de ne pas pouvoir l’aider.
C’était pour cela, qu’il ne s’était jamais opposé à Teutatès malgré les animosités qui liaient les deux hommes. Car elle l’aimait, le véritable amour, différent de celui qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Lui, parviendrait sans doute à adoucir ses maux, quelques jours, quelques heures, tout était bon à prendre. Il le jalousait, en un sens, le plaignait, aussi. C'était si dur, de la voir se battre ainsi contre une force intengible.

Elle pouvait s’éloigner, revenir, s’éloigner à nouveau, il ne la quitterait pas, jamais.

Le cœur tiraillé entre des émotions confuses et contraires, l’envie de la retenir, la nécessité de ne pas s’imposer davantage, ni avec humour, ni avec de grandes phrases, il regarda la Déesse s’éloigner. Évidemment qu’il l’aimait, de tous ses pores, de tout son être, mais s’ils étaient parfois plus forts à deux, ils pouvaient aussi se détruire.

Il inspira, se tourna à nouveau face à Meduna, confus. Il avait été honnête avec elle, mais sans doute avait-il omis certains détails importants, masqué la complexité d’une relation que lui-même avait du mal à définir.

Tu ne m’en veux pas ?
Elle pouvait, elle en avait le droit.

Ce que je partage avec elle, personne ne peut vraiment le comprendre, pas même nous. Regarde par toi même…

Elle s'éloignait, se renfermait. Elle reviendrait aussi, plus tard.

Tu peux avoir confiance en elle, c’est une combattante aguerrie et d’une loyauté sans faille, mais qui se débat contre un mal que nous devons éradiquer.
Elle m’a demandé de veiller sur toi, et c’est une absolue nécessité !
Dit-il en riant, pour détendre l’atmosphère. Regarde un peu où ton égo te mène ! Tu pisses le sang.

Son courage était une force dont elle aurait bien besoin. Ils en auraient tous besoin.

ça suffit pour aujourd’hui, tu ne penses pas ?


Complice, il lui adressa un sourire bienveillant. Il n’était le baby sitter de personne, mais il veillerait sur elle, c’était une évidence…


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyMar 14 Nov - 21:10

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Je lançai à Morrigan une oeillade surprise par sa soudaine brusquerie. C’était quoi son problème ? Elle avait voulu s'entraîner avec des vraies armes et s’énervait maintenant qu’il y avait eu un dérapage ? Mais c’était évident qu’il y en aurait un ! C’était le principe d’une arme tranchante… Ça coupait. J’avais tenté une blague ou deux pour désamorcer ce début de drame.
Des coups d’épée dans l’eau.
Haha, des “coups d'épée ! …J’avais vraiment un humour de merde.

Du gaëlique. Je reconnue la langue sans peine, mais de là à traduire… J’identifiai quelques mots de ci et là, impossible de donner un sens concret à la phrase, ni à la réponse de Chulainn. Ouah… J’étais rouillée, il allait falloir que je reprenne quelques cours de langue. C’était un peu dérangeant de savoir que deux personnes utilisaient volontairement leur langue natale pour se soustraire à mes oreilles…

Je fronçai les sourcils aux mots soudain de la Morrigan. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? Elle culpabilisait ? Et c’était quoi cette histoire de m’apprendre ? Objectivement, j’avais accepté cette séance uniquement pour le défi avec la déesse, je n’aspirais pas particulièrement à devenir une combattante (je n’avais que peu d’intérêt pour la chose, ce n’était pas tant la qualité du professeur qui était en cause que l’attention de l’élève). Quant à m’aider et me protéger ? Je ne saisissais pas bien. Morrigan invitait subitement Chulainn à me servir de garde du corps ? Mais pourquoi maintenant ?

Suivre les pensées de la Guerre relevait parfois du parcours du combattant. J’avais l’intuition que quelque chose clochait, Morrigan semblait… Perturbée, ailleurs. Quelque chose la préoccupait.

-C’était pas si mal, pourtant, pour un cours d’arme. C’est un compliment ! Précisai-je à toute vitesse avant qu’elle ne prenne la mouche. Ce genre d’activité, c’est pas trop mon truc, tu sais.


Ce n’était un secret pour personne. Ces choses-là me passaient au-dessus de la tête.

-Avec des couteaux à beurre et un bon apéritif, le jeu doit être un peu plus fun. Un poil moins douloureux aussi.

La peur de risquer de s’étriper au premier raté enlevait quelque peu l’aspect ludique et décontracté, de mon point de vue. Mais je supposais que quelques adeptes des sensations extrêmes devaient aimer ça ? Quant à la nourriture et à la boisson, elle était absolument indispensable pour rendre un instant convivial (non, je ne faisais pas une déformation professionnelle !). J’aurais dû débarquer à minima avec du chocolat chaud et des grignotages, j’avais foiré en arrivant les mains vides.
Le soleil était levé et je n’avais pas encore bu un verre. L’Ivresse était en train de dépérir par manque d’alcool !

Une main sur mon bras pour comprimer la plaie avec mon pull, je regardais la Morrigan s’éloigner avec un sentiment mitigé. Je m’étais prêtée à son jeu, j’avais fait tout ce qu’elle voulait sans rechigner… Alors pourquoi avais-je l’impression que quelque chose n’allait pas ? Ça me perturbait. N’était-elle pas satisfaite ?

Je levai les yeux vers William. Il n’avait pas répondu à ma précédente question à propos de ce qu’il avait ressenti quand sa Dame était morte. J’imaginais que je devais ranger l’information dans le tas des “histoires désagréables” dont il ne fallait pas trop parler.

Pourquoi je lui en voudrais ? A propos de cette histoire de connexion entre eux ? J’avais répondu honnêtement tout à l’heure. Comment aurais-je pu exiger d’un homme que je venais à peine de rencontrer qu’il me livre tous ses secrets les plus intimes ?

-Si tu fais mention au fait que tu as autant de tact qu’un bulldozer… dis-je avec une petite moue en repensant à la manière dont il avait jeté ce qui s’était passé entre nous dans la conversation sans prendre de pincettes, je devrais peut-être te tirer l’oreille.

Je ne savais toujours pas comment me positionner vis-à-vis de la Morrigan. Comment elle percevait mon rapprochement avec Chulainn… Si je pouvais me targuer généralement de cerner facilement les individus, les réactions de cette déesse était un véritable mystère pour moi. Elle était imprévisible.

-Laisse-moi un peu de temps pour assimiler tout ça, d’accord ? lui dis-je.

J’avais besoin d’y réfléchir à tête reposée, avec quelques grammes d’alcool dans le sang. Loin du ring, dans un environnement calme sans stimulis qui m’empêchait de me concentrer.

-On en reparlera, au calme. J’ai besoin d’une bonne douche, là, et de vêtements propres.

Je tiquai.

“...Mais qui se débat contre un mal que nous devons éradiquer.”

Mes yeux se posèrent sur la Morrigan, plus loin, qui s’était réfugiée près de la nourriture (petite maligne !). Tenais-je un début de piste pour expliquer son soudain besoin d’écourter la session et de prendre de la distance ?
Teutatès avait vaguement évoqué la chose. La folie de la Morrigan était un sujet connu de tous, mais j’ignorais exactement la forme que prenaient les agressions du dieu de la malice. Un mystère que j’entendais bien résoudre rapidement.

-Loki ? Oui, on va le démolir, répondis-je catégorique.

Ce nuisible avait fait trop de mal aux miens. Comme tous les celtes, me semblait-il, je nourrissais une féroce envie de lui casser la gueule.

Je levai un regard courroucé vers l’homme qui osait parler de mon égo. Dire ça à une déesse ! Ce n’était plus du culot à ce stade.
Avec une moue, je levai ma main ensanglantée pour mettre un coup du bout du doigt sur le nez de Chulainn, le marquant au passage.

Bien fait !

-Tu vas veiller sur moi à l’Ettegia des Nerviens ? Tu as peur que je glisse avec une fourchette et que je m’entaille ? demandai-je narquoise.

J’étais littéralement cernée de dieux, tous mes sujets ou mes alliés. Que pouvais-je bien redouter à part la folie d’une déesse guerrière qui décidait de me lancer un défi avec des dagues?

Morrigan lui aurait demandé une chose pareille ? En gaëllique ? Mais pourquoi ?
Etais-ce sa manière discrète de faire savoir à William qu’elle nous donnait sa bénédiction ? Avais-je finalement réussi le test de la Morrigan, m’accordait-elle un semblant de confiance désormais ? Le poussait-elle à me suivre en Bretagne ?

Je levai ma main valide pour la poser sur le bras de mon voisin. Derrière son humour, je devinais un peu d’inquiétude, aussi espérais-je être rassurante.

-Je vais bien. Ça va piquer un moment et la plaie va vite se refermer. Je suis une déesse, je ne suis pas en sucre… En vapeur d’alcool, peut-être oui. Mais pas en sucre.

J’observai quelques instants ses traits. Son visage s’illuminait quand il souriait, il était beau.

-Finalement… murmurai-je, le soldat et l’homme désinhibé ne sont pas si différents.

Petit écho à notre conversation de cette nuit, quand je l’avais dégrisé pour l’interroger.

-Ils sont charmants, tous les deux… Et impertinent.

Ceci étant, mon attention revenait toujours et sans cesse à la Morrigan. C’était pour elle que je m’étais déplacée ce matin. J’avais l’impression que Chulainn servait de traducteur depuis le début de cette rencontre, aussi décidai-je de continuer à utiliser cette version 2.0 de google trad. Mes yeux se posèrent sur la Morrigan, plus loin, et je la fixai un moment avant de tourner à nouveau la tête vers Chulainn.

-Il se passe quelque chose, dis-je à voix basse. Explique moi.


Pourquoi se mettait-elle ainsi en retrait ?


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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 17 Nov - 14:54


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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]





L'entraînement terminé, William souffla enfin, qu’aucune blessure trop grave ne soit à déplorer. L’atmosphère était étrange, tantôt amicale, tantôt solennelle, difficile à cerner, en fonction des sujets de conversations plus ou moins contrariants. Contrairement aux deux autres, la jolie rousse était fidèle à elle, même ; souriante et pleine d’humour, moins instable que ses camarades du jour.

Je suis pourtant presque certain que tu pourrais te faire mal avec une fourchette !

Il plaisantait, bien entendu. C’était sa façon à lui, de cacher ses propres craintes et ses contrariétés, derrière quelques vannes et punchlines bien affûtées pour brouiller les pistes. Se retrouver entre les deux femmes, déchirés par des émotions contradictoires n’était pas chose facile et l’ancien soldat avait bien besoin de retrouver du calme et de la solitude pour faire le point.

Il avait essayé à plusieurs reprises, de sortir la jolie brune de son esprit, sans parvenir à cet exploit plus de quelques semaines, au plus, quelques mois. Elle était comme marquée au fer rouge dans sa peau, dans son esprit, et il avait fini par s’en accommoder.

Elle a confiance en toi. Tôt ou tard, vous trouverez le chemin d’une amitié forte, j’en suis convaincu.

Aucune des deux n’avaient mauvais fond. Des tempéraments différents, des responsabilités différentes, mais des combats communs, qui continueraient de les lier l’une à l’autre au fil du temps. Cette réunion, cet entraînement, sonnait le début d’une rencontre et d’un lien à construire brique après brique.

Elle flatta son égo, le couvrant de compliments bienveillants et William lui sourit, le regard malicieux. Il n’était plus habitué, à recevoir ce genre de flatterie de la part d’une femme et s’en trouvait particulièrement dérouté et maladroit.

Tu t’y feras, à …mon impertinence. J’imagine que nos chemins se recroiseront plus souvent à présent. Je te ferai part de ma décision sur nos échanges dans les prochains jours, je dois en parler avec elle, pas aujourd’hui, dit-il en désignant Morrigan du regard.

Parfois, elle se refermait sur elle-même, prétextant l’envie d’un café(qu’elle désirait sans doute pour de vrai, malgré tout!) pour se mettre en retrait, souffler dans sa propre bulle. William leva les yeux au ciel, ne sachant pas vraiment quoi répondre à Méduna sur le sujet.

Nous n’en parlons pas vraiment, je ne suis pas le mieux placé pour te dire ce qu’il se passe. Parfois, je me sens oppressé, je manque d’air comme dans une pièce trop étroite. En vérité, c’est elle, qui suffoque. Loki se joue d’elle depuis la précédente attaque. Je n’ai aucune idée de comment il parvient à faire cela, mais aucun d’entre nous n’aurait la force de supporter ça aussi bien qu’elle, j’en suis certain…

Que lui infligeait-il vraiment ? Comment ? William n’en savait rien. Malgré la force de leur lien et cette drôle de connexion entre eux, leurs ressentis n’étaient jamais vraiment clairs.

Tu t’entends bien avec ton ex mari ? lui lança-t-il, les yeux rieurs.

Si quelqu’un est en mesure de t’apporter des informations, c’est sans doute lui. Tu comptes pas sur moi pour t’accompagner à la chasse aux informations, vous avez vraiment des goûts douteux.


Il soupira, souhaitant plus que jamais que la Reine des Celtes ait raison au sujet de Loki. Le démolir, c’était son souhait le plus cher.

Bon, pas de nouvelle réunion en vue ? Je vais rentrer à Paris, pour me remettre de tout ça. Je t’appelle plus tard dans la soirée ? Si tu en as envie.

Se remettre d’une réunion entouré de Dieux, se remettre d’un début de cuite sauvé par les pouvoir d’une déesse, d’une nuit de passion tout à fait imprévue mais néanmoins troublante, d’un entraînement haut en couleur et d’une Morrigan en demi teinte, qu’il rejoindrait dès que possible.

Il adressa un clin d’oeil à la jolie demoiselle, préférant la discrétion après s’être fait remarquer à plusieurs reprises et se rapprocha de la machine à café pour dire au revoir à la guerrière. Un baiser sur le front, il lui glissa quelques mots à l’oreille.

Fais attention à toi, on se voit bientôt.
Tu m'écris si tu as besoin. Soit forte.

Ses yeux ciel se posèrent sur elle avec la bienveillance d’un homme protecteur et inquiet. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres avant qu’il ne prenne la direction de la sortie, sans se retourner.



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MessageSujet: Re: Fight Club [Intrigue II - Terminé]   Fight Club [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 17 Nov - 15:32

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La sorcière se servit une tasse de café, laissant s'échapper de ses lèvres un soupir lent et constant. Tout cette situation avait franchement été une mauvaise idée. Cela n'avait fait que titiller son instinct guerrier, tout juste assez pour l'exciter, mais pas assez pour que ce soit vraiment marrant. Elle restait alors dans une sorte d'entre-deux bizarre, ni calme ni énervée, mais pourtant agitée. La boisson chaude et amer la fit grimacer quand elle la porta à ses lèvres, attrapant ensuite un croissant dans lequel elle mordit sans retenue. Elle avait faim, maitenant. D'une oreille distraite, elle entendit William et Meduna parler, à voix basse. Elle ne distinguait pas vraiment les mots, mais comprenait le ton, qui semblait tour à tour interrogateur, distant et amical.

Parlaient-ils de l'entraînement ? De leur nuit partagée ? Ou bien étaient-ils simplement en train de se dire qu'elle était effectivement folle à lier ? Chulainn le savait déjà, lui. Et Meduna devait être en train de le concevoir, même s'il lui restait encore pas mal de chemin à parcourir pour le comprendre vraiment. Si elle y arrivait un jour.

Morrigan redressa la tête vers Chulainn qui s'était approché, visiblement sur le départ. Il glissa sa main dans son dos pour l'approcher et lui déposer un baiser sur le front. Ces quelques mots la firent sourire distraitement. Il savait très bien qu'elle détestait être maternée. Mais c'était agréable quand même, parfois. Elle le laissa partir, lui jetant un dernier regard tandis qu'il passait le pas de la porte.

Son attention revint vers Meduna, directement, à qui elle offrit un pain au chocolat en guide de trève en se rapprochant.

« Désolée pour ton pull. »

Lui dit-elle, dents serrées. Sa tête la faisait soufrir. Elle reprit presque directement, ne souhaitant pas la laisser parler :

« Je suppose que tu as des questions. Je ne suis pas vraiment d'humeur à y répondre. Je te propose plutôt de discuter de nos plans pour le panthéon, autour d'un petit déjeuner, gracieusement offert par Teutatès. Ca te dit ? »

D'humeur changeante, elle l'était, l'irlandaise. Mais elle avait soudain presque de la peine pour la rousse qui avait tout donné pour essayer d'entrer dans son univers.. et qui avait réussi, en fait. Alors elle avait décidé de faire un pas vers elle, pour montrer également sa bonne foi à vouloir construire quelque chose du durable, en tant que reines du panthéon celte. Les autres dieux avaient besoin de leurs conseils et de leurs avis.

Le réconfort après l'effort, c'était le deal dès le début non ? Elle but une nouvelle gorgée de café, avant de s'asseoir sur la large malle qui contenait les armes utilisées pour le combat. Puis elle reposa son regard sur la reine celte.

« Raconte-moi tes plans plus en détail. Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas d'accord que nous ne pouvons pas communiquer. C'est même l'inverse, en fait. Pour ma part, je compte bien mener le combat directement au panthéon nordique. »

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