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 Despair [Intrigue II Terminé - William]

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MessageSujet: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMer 16 Aoû - 19:04

Despair


Fin juillet 2021

Il faisait chaud, le temps était lourd et moite. Le soleil ne brillait pas aujourd’hui. J’étais persuadée qu’il ne réchaufferait plus jamais mon coeur… Le monde semblait avoir perdu toutes ses couleurs, je ne voyais plus que du gris, partout. Le rire des gens me poussait à penser à ce que j’avais perdu et me donnait envie de pleurer.

Maman était morte.
Mon cœur s’était brisé en morceaux et j’avais l’impression de suffoquer en permanence.
Je ne savais plus où aller ni quoi faire, je n’avais personne vers qui me tourner…

La police m’avait annoncé la nouvelle le matin du 14 juillet. Je m’étais endormie avec mon téléphone, prise d’un terrible sentiment. Maman ne m’avait pas contacté de la journée la veille, elle n’était pas rentrée dormir… Et le cauchemar s’était définitivement ancré lorsque les forces de l’ordre avaient déboulé pour retourner notre foyer. “Perquisitionner”, qu’ils disaient. On m’avait jeté des tas d’informations au visage, comme si j’étais moi aussi coupable… Le meurtre de la terroriste Nailea, sa réelle identité divine… On m’avait interrogé, tenté de savoir si j’étais autre chose que ce que je prétendais, moi aussi…

Et ils étaient finalement partis.

Le 14 juillet… Le jour de fête que j’adorais était devenu une date de deuil.

Le corps de maman ne m’avait jamais été restitué, je n’avais pas pu lui dire adieu. Je peinais à intégrer tous ces événements, lorsque mon instinct m’avait crié que j’étais en danger. Sans que je sache justifier ce sentiment, j’avais couru au distributeur et retiré tout ce que j’avais pu. Puis j’étais rentrée à la maison, pensant avoir le temps de réunir mes affaires… Mais la présence s’était faite plus forte, imminente. L’Ombre planait. J’avais finalement détalé sans rien emporter d’autre que mon sac à main.

Ça avait été la dernière fois que j’avais mis les pieds chez moi. Aujourd’hui encore je m’interrogeais. Qui pouvait bien en avoir après moi ? Pourquoi ? Le gouvernement ? Des ennemis à maman ? Ça me terrifiait. J’avais peur d’être attendue si je remettais les pieds là-bas, mon instinct me soufflait que je ne devais pas le faire. Quelqu’un me voulait du mal, c’était ma seule certitude. J’ignorais les moyens que cette entité avait à disposition pour me traquer… Si c’était le gouvernement, le simple fait de retirer de l’argent ou de mener une action administrative le mettrait sur ma voie. Je devais me faire discrète.

J’étais morte de peur. Impossible de demander de l’aide à mes amis, ce serait probablement le premier endroit où l’on m’attendrait. Et que pourrai-je bien leur dire, en plus ? Que je sentais que je devais me cacher ? Ils allaient croire que j’étais en train de sombrer dans une dépression ou une paranoïa sévère et me faire interner. J’avais bien essayé de frapper chez tante Moira, mais l’appartement était désespérément vide… Je n’avais jamais réussi à la joindre pour lui annoncer la mort de maman. Elle était peut-être en déplacement ou en vacances…

Alors, depuis, j’errais comme une âme en peine. Juste moi et mon chagrin. Rien ne m’avait préparé à affronter ça. Tout ce que je croyais savoir sur ma seule famille était un pur mensonge… Maman m’avait délibérément menti pendant dix-huit ans. J’avais été couvée, choyée, j’avais grandi dans une bulle. Et voilà que je me retrouvai brutalement à la rue sans soutien, sans savoir quoi faire ou comment réagir à ce genre de crise. Je ne pouvais pas rebondir, chercher du travail et refaire ma vie. Ce luxe aussi m’était interdit parce que cette saloperie de monde partait en couille, que ma mère était une putain de déesse Inca et que l’un de ses détracteurs voulait ma peau !

J’étais tellement fatiguée ! Je n’arrivais pas à dormir correctement, je sursautai au moindre bruit. Je savais que les rues de Paris n’étaient pas sûre pour une jeune femme, j’étais à peine majeure… Mais quitter la ville était au-dessus de mes forces. C’était chez moi ici… La France aurait dû être notre nouveau départ, à maman et moi. Nous avions quitté le Mexique pour tout recommencer ici. J’avais été tellement heureuse ces dernières années…

Je pris une grande inspiration pour chasser mes larmes. Il y avait ce pont un peu plus loin, le coin était tranquille, j’y avais eu un peu d’intimité pour m’y allonger hier. Je m’y dirigeai d’un air morne, accablé, sans vraiment faire attention à ce qui se passait autour de moi. Je m’engageai dans les escaliers, les descendit d’un pas lent et longeai la Seine pour approcher la partie inférieure du pont. Ce n’est qu’alors que je me reconnectai à la réalité, réalisant que quelque chose clochait. Mon instinct me mettait en alarme contre quelque chose. Je me figeai comme une biche qui aurait flairé un prédateur, tournait la tête pour regarder autour de moi. Je l’aperçu alors, le type pas très loin qui marchait sur mes pas… Un frisson glacial me parcourut. C’était mon sac qu’il voulait ? Il y avait tout ce que je possédais là-dedans, je ne pouvais pas le lui céder. Je me retournai, marchai plus vite vers le pont, su avec un coup d’oeil qu’il me suivait et qu’il avait pressé le pas. Alors je fis ce que le bon sens me commandait… Je pris mes jambes à mon cou en espérant atteindre un accès pour remonter vers un lieu plus fréquenté… Et en courant, je tournai la tête pour surveiller la progression de mon ombre. Ce faisant, mon pied se posa sur une irrégularité du sol et ma cheville se tordit. Je basculai et me rétamai lamentablement au sol. Je poussai un cri en voyant le type fondre sur moi, balançait mon pied pour frapper son tibia. Il jura. J’en profitai pour tenter de me redresser, repartie en courant, mais ses mains m'agrippèrent. Je me débattis, hurlai à nouveau, un choc violent au visage me coupa net. Sonnée par la douleur du coup, il me fallut quelques secondes pour me rendre compte que mon sac était tombé par terre et que mon agresseur n’y accordait pas un regard…

Une peur viscérale me prit aux tripes lorsque je réalisai que ce n’était pas mon argent que convoitait cet homme.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMer 16 Aoû - 21:09




Despair

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





Tout le monde l’aimait, cette ville, Paris. William Doyle, l’ancien soldat au mille et une vies, s’en accommodait, pour rester près d’elle. Qu’il le veuille ou non, c’était plus fort que lui, depuis qu’il l’avait revu, la Déesse de la guerre, la simple idée de s’enfuir à nouveau lui donnait la nausée. Le monde avait changé à une vitesse folle, propulsant ce grand solitaire dans un drôle de tourbillon qui lui faisait perdre la tête et lorsque le soleil commençait à se coucher, lorsque la lumière commençait à laisser place à l’obscurité et que cette fourmilière géante qu’étais Paris venait à se calmer, alors il pointait enfin le bout de son nez dehors.

Le monde, la foule, très peu pour lui. Musique aux oreilles et bière à la main, il se mit en marche pour profiter de l’air frais, en quête d’un endroit sympathique ou panser les maux de son esprit, comme un grand, comme l’adulte de plusieurs centaines d’années qu’il était. Si la canette de 1664 qui trônait dans sa main lui donnait l’air d’un SDF dépressif, le costume hors de prix qu’il avait enfilé criait le contraire. De l’argent, il en avait, ce dont il manquait cruellement, c’était de lien. Avec le temps, il s’était éloigné de tout ce qui pouvait ressembler à un être mortel. Des deuils en pagaille, une souffrance à ne plus finir, il refusait d’y céder à nouveau, de regarder ses proches s’en aller les uns après les autres alors que le temps ne l’affectait plus depuis que Morrigan en avait fait un immortel.

Bercé par le son de la musique qui résonnait dans ses oreilles, son instinct lui hurla de s’arrêter alors qu’il s'apprêtait à passer un pont pour rejoindre son repère favoris, à l’abri des regards. Il se pencha contre la rambarde, scrutant de ses yeux ciel les bords de la Seine où les sans abris aimaient se réfugier. S’il pensa d’abord assister à une énième dispute de territoires, son regard devint plus sombre, angoissant et son sang afflua en masse jusqu’à ses tempes. Sa mâchoire se serra et il se concentra davantage pour saisir la situation. Etait-ce là une jeune femme que ce vicieux pourchassait sans vergogne ? William hésita, regardant loin devant pour tenter de se convaincre ne pas jouer les héros, de ne pas se foutre en danger et risquer d’être découvert, lui, cet homme tout à fait ordinaire. Morrigan n’était en sécurité nulle part et Loki rodait, il pouvait être de partout, il devait se faire discret !

La jeune fille tomba à terre et il comprit, il comprit que sans lui, son sort était scellé et que ce minable ne ferait qu’une bouchée de ses quarante kilos tout mouillés!
C'est pas tes affaires, c'est pas tes affaires, c'est pas tes..

Raaah, fait chier putain.

Le regard assassin, il glissa ses écouteurs dans sa poche et dévala en furie les escaliers qui le séparaient de cette scène dégoûtante. Les enjeux n’étaient pas les mêmes, il n’était plus ce grand guerrier que l’on nommait Chulainn l'invincible pour ce don qu’il avait de faire fuir les ennemis, malgré tout, elle était là, cette petite étincelle conquérante dans son regard, cette adrénaline sournoise qui s’engouffrait dans ses muscles lorsqu’il s’apprêtait à cogner. Il aimait ça ! Pas la situation évidemment, se battre !
Le temps de descendre, la demoiselle -encore plus jeune de près- avait reçu un coup à la tête. L'hématome n’avait pas attendu longtemps avant de se manifester au-dessus de son arcade.

Hum.. T’as pas honte? Elle est jeune pour toi, tu ne trouves pas?

L'homme répondit... Un forfait voyelle sans la moindre consonne, pas de verbe, pas grand chose d'audible d'ailleurs. Un truc compréhensible qu'entre bourrés ou dans une autre langue, peut-être.

T’as pas picolé qu’une bière toi.
A quelques mètres de l’homme en question, William se posta devant la victime encore sonnée et dont le regard hurlait de terreur. Il s’accroupit à sa hauteur, tentant de calmer sa peur avant de prendre les choses en main.

N’ai pas peur. Reste là, ta cheville est en vrac.

Il avait fait de son mieux, pour paraître sympathique. Il n’était pas doué dans les relations humaines d’une façon générale, pas doué avec les femmes et encore moins doué avec celles à peine sortie de l’adolescence! “C’était pas si mal, non ?” se demanda t-il intérieurement, parfaitement serein sur la suite des évènements.

L’homme se jeta sur lui, le poing fermé. William attrapa son avant bras, qu’il fit craquer d’un mouvement sec. L’homme se mit à hurler, fou de rage. L’alcool était un excellent désinhibiteur de la douleur et pourtant, il avait eu mal. Trop confiant, il prit à son tour une droite plutôt bien placée et douloureuse autant pour son arcade que pour les phalanges mal refermées de son auteur.
William cracha quelques gouttes de sang provenant de sa lèvre inférieure fendue puis il leva les yeux au ciel pour Morrigan qui n'allait pas tarder à ressentir le coup à son tour et qui l’insulterait d’avoir été encore trop sûr de lui et encore dans la merde. Evidemment, la suite ne fut qu’une formalité, un petit échauffement pour garder la forme. L’homme à terre aurait du mal à se relever, il allait rester là un p’tit moment avant de reprendre ses esprits après les quelques droites bien placé qui rendait si fier l'ancien soldat relagué au banc de garde du corps, ou un truc du genre. Il resterait à terre bien assez de temps pour pouvoir isoler la biche blessée qui tremblait juste derrière..

Tu peux te lever? Qu’est ce que tu fou ici toute seule ?

Merde, on dirait une phrase de pervers. Fait chier.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMer 16 Aoû - 22:37

Despair


La douleur m’avait frappé de plein fouet et troublé ma vision. C’était la première fois. Pas que je me blessais, non. J’étais une sportive dans l’âme, j’étais déjà tombée, je m’étais même cassé le poignet une fois… Mais c’était la première fois qu’on me frappait. La première fois qu’un type dépassait le stade du harcèlement de rue et m’agressait sans sommation…

La première fois qu’on venait me sauver, aussi.

Je regardais ce visage inconnu qui venait de s’accroupir devant moi, choquée, et plus loin mon agresseur qui semblait très mécontent par la tournure de la situation. J’avais l’esprit vide comme si le vent avait balayé toutes mes pensées rationnelles, du mal à formuler une idée cohérente, encore plus à répondre. Je compris cependant que quelqu’un se dressait entre l’homme qui me voulait du mal et moi. Quelqu’un qui avait l’air sûr de lui, qui voulait m’aider. Je ne savais pas bien comment expliquer ce sentiment, mais je savais qu’il ne m’abandonnerait pas à cette ordure.

Le combat s’engagea. Je me ramassai un peu plus sur moi même en tremblant, les larmes aux yeux. Je me sentais complètement dépassée et, si mon esprit m’invectivait au mouvement, mon corps lui, refusait de m’obéir. Je fermai les yeux, forts, tentai de me déconnecter de la situation, du coup que je venais de prendre et de la douleur cuisante sur mon visage… De ce que cet homme avait failli me faire.

“Bouge”.
“... Bouge de là, bordel !”

J’ouvris les yeux. Mon agresseur gisait par terre, l’autre homme était en train de lui mettre la misère. Je repliai mes jambes, tentai de prendre appui sur ce que je pouvais pour me redresser. Oui, je pouvais me lever, apparemment…

Me cheville me rappela soudain à elle. Je grimaçai. Et merde, c’était la goutte d’eau de trop ! Je m’étais fait une entorse ?

-Je…

J’avais la gorge complètement serrée, du mal à articuler. Mon regard se tourna vers le gars au sol… J’avais failli me faire violer. Je clignai des yeux, une larme roula le long de ma joue. Je ne contrôlais plus rien. Ni les tremblements de mon corps, ni ma capacité à formuler des pensées cohérentes, et encore moins mes yeux qui s’étaient embués sans mon autorisation. Ok, admettons le. J’avais eu la trouille de ma vie. Plus peur encore que quand les policiers avaient perquisitionné l’appartement et m’avaient traité comme une moins que rien, peut-être.

L’Ombre était couchée au sol, je ne sentais plus de danger direct. Et une lumière brillait devant moi. Je percevais mon sauveur comme un individu de confiance. Le premier adulte, peut-être, à me protéger depuis que j’avais fugué. Attirée par cette chaleur et la reconnaissance que je ressentais pour son acte d’héroïsme, je m’avançai et le serrai dans mes bras.
Et je tremblai, encore. Foutu corps qui me trahissait.

-Merci… soufflai-je.

je le lui répétais plusieurs fois dans ma tête. Encore et encore. Et puis je finis par reculer pour me frotter les yeux. Mes joues étaient mouillées, je ne m’étais même pas rendue compte que je pleurais.

Il m’avait posé une question je crois… Je n’arrivais plus à me souvenir ce que c’était. Mon regard se posa sur lui pour mieux observer le visage de celui qui m’avait protégé, bloquai un instant sur ses yeux. Nom d’un chien, ce bleu ! Leur couleur était complètement dingue !

Je battis des paupières. Une fois. Deux fois. “Reconnecte toi, Naya, sors de ta torpeur”. Voilà, comme ça…

-Vous êtes blessé, lançai-je en voyant sa lèvre saigner, mon accent espagnol traînant un peu. Je n’avais jamais réussi à m’en débarrasser complètement.

Il avait dégusté. Pour moi.
Bordel…
La voix de maman raisonna dans ma tête. “Ton langage, Naya !”.

Maman !!!

Je tournai soudain la tête paniquée, cherchant mon sac et l’aperçu un peu plus loin. Je boitillai jusqu’à lui et me baissai pour le ramasser. Je l’ouvris pour vérifier le contenu, en extirpa l’étole - le seul souvenir de maman que j’avais eu le temps d’emporter dans ma fuite - et poussai un soupir de soulagement. Ils pouvaient bien tout me prendre, mes affaires, mon argent… Mais pas ça. Je pressai le linge contre mon coeur, comme si maman était encore là avec moi… J’arrivais encore un peu à sentir son odeur.

Et à nouveau, j’eus envie de pleurer.

Maman n’était pas ici. Elle ne le serait plus jamais… Il y aurait peut-être d’autres situations comme celle-là. Probablement. J’étais une gamine qui savait à peine se débrouiller. Le monde de la rue grouillait de menaces. Je n’allais jamais m’en sortir…

Je levai des yeux hésitants vers mon sauveur.
Je devais faire sacrément pitié à voir… Et c’était là le dernier de mes soucis.

-C’est quoi votre nom ? balbutiai-je.

Oui bon ! Il fallait bien commencer quelque part… J’avais toujours la gorge serrée, ma mâchoire et les muscles tellement contractés que je commençais à en souffrir. Mes yeux, eux, balayaient de temps à autre la zone pour s'assurer que mon agresseur ne se relève pas. On ne savait jamais...


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyVen 18 Aoû - 15:21




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William avait du sang sur les mains depuis déjà bien longtemps. Il avait ôté des vies, tué des hommes, parfois avec de bonnes raisons, parfois pour exécuter des ordres qu’il ne comprenait pas toujours. Quoi qu’il en soit, si cette jeune demoiselle n’avait pas été éveillé, l’homme qui gisait au sol, sonné par les coups, n’aurait plus été de ce monde. Il ne méritait pas de vivre et une petite voix dans sa tête lui criait dessus qu’il recommencerait, qu’il s’en prendrait à une autre femme démunie et que cette fois-ci, il ne serait pas là pour éviter le pire. En dilemme avec sa propre conscience, William sortit de ses pensées et regarda l’éclopée courir jusqu’à son sac pour s’envelopper dans un voile en apparence banal, mais qui semblait lui apporter du réconfort. Il fronça les sourcils. Ah les femmes...qu'elles sont étranges parfois!

Pour lui, ce grand solitaire, frapper un alcoolique était une formalité, presque un jeu ! Ce qui était bien moins drôle en revanche, c’était de devoir faire la conversation à une parfaite inconnue qui l’avait échappé belle et qui savait pertinemment le sort que ce pouilleux lui réservait avant de déguster. Allait-elle se remettre facilement de ses émotions ? Était-elle en état de poursuivre sa route seule ? Devait-il jouer les psychologues en sortant de grandes phrases philosophiques pour lui dire que tout irait bien à présent sans en être vraiment certain, car ces hommes dirigés par leurs pulsions étaient de plus en plus nombreux ? William la regarda en silence, troublé par mille et une questions à son sujet. Elle était déboussolée, cela se lisait dans son regard. Il le connaissait ce regard, lui qui n’était plus qu’une âme errante sans but, ni plaisirs, rongé par cette si longue existence devenue platonique.
Il déposa son index sur sa lèvre inférieure pour constater qu’il saignait légèrement. Son arcade également était ouverte, la faute à son excès de confiance, comme toujours.

C’est rien. Ça saigne toujours beaucoup pour pas grand-chose à ces endroits.

Il ne ressentait aucune douleur, habitué à pire. La concernant, les choses devaient être différentes avec le coup qu’elle avait en plein visage ainsi que sa cheville foulée. L'ancien guerrier avait plus de compassion pour la demoiselle qu’il n’en aurait jamais pour lui-même.
Sans crier garde, elle le serra dans ses bras pour le remercier de son héroïsme.
Bordel, je fais quoi là ? C'était pas le deal ça !  Les yeux grands ouverts, il resta stoïque, complètement déboussolé, raide comme un piquet. Avec difficulté, il parvint à répondre à la question suivante et recula d'un pas, par sécurité.

William. William Doyle.
Comment t’appelles-tu ?


L’homme à terre se mit à grincer des dents, retrouvant petit à petit ses esprits. Il serait sans doute inoffensif comme un chaton après une telle raclée, mais il était préférable de ne pas tenter le diable.

Faut partir d’ici. C’est un homme stupide et ivre, ça ne fait jamais bon ménage. Tu as toutes tes affaires ? Je te ramène chez toi.
Tu dois mettre de la glace sur ta tête, tu vas avoir un vilain bleu.


Il se rapprocha d’elle, aussi hésitant que possible de peur de mal faire.

Prends appui sur moi, ne force pas sur ta cheville. Elle aussi à besoin d’être soignée.
Par où allons-nous ?


Loins de se douter qu’elle était là pour trouver un endroit ou passer la nuit, William attendait sagement les indications pour raccompagner la jeune femme dans un lieu sur.
Il se plaça sur sa droite, lui offrant son bras en guise de soutien. Si elle ne parvenait pas à finir le trajet, il la porterait, mais après une telle scène, il préféra se tenir à distance raisonnable pour ne pas l'effrayer davantage.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyVen 18 Aoû - 17:09

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-... Kara, lui répondis-je.

Un prénom tout droit surgit de mon enfance. “Princesse Kara”, me faisais-je appeler jadis quand je me déguisais, que je jouais aux jeux de rôles ou racontais des histoires. Ma version héroïque de moi-même vue par les yeux d’une petite fille… Le premier nom auquel j’avais pensé alors que cet homme m’interrogeais.


“Princesse Kara vient de connaître une sacré déchéance”, pensai-je au vu de ma situation misérable. La dégringolade totale. Je ne pouvais pas donner mon vrai nom de toute façon, pas sans avoir d’abord identifié les menaces qui m’avaient chassé de chez moi et le risque que je prenais en m’identifiant.

William Doyle. Je lui en devais une… Dommage que je ne sois pas en mesure de lui rendre la pareille… Et encore moins d’être honnête avec lui.

-Oui, oui, j’ai tout… soufflai-en en pliant soigneusement l’étole de maman pour la ranger dans mon sac.

J’ouvris la bouche alors qu’il me demandait où je vivais, l’esprit soudain vide. Que pouvais-je bien lui répondre ? Que je vivais à Montmartre il y a encore quelques jours, qu’une sensation de danger imminent m’avait terrifiée au point que j’avais pris mes jambes à mon cou sans me retourner ? Que je n’avais aucune idée de comment fonctionnait cette espèce de sixième sens que j’avais, mais que mon instinct me poussait à me terrer et à ne surtout pas signaler mon problème aux autorités ?

-Je…

Je levai les yeux vers lui alors qu’il approchait de moi pour me proposer son aide. J’aurais pu prendre peur après ce que je venais de vivre, mais… William m’apparaissait plus comme un héros à cet instant, sa présence me rassurait plus qu’elle ne m’effrayait. Mon instinct me soufflait que je n’avais rien à craindre de lui, il ne me voulait pas de mal.

Mais ça ne réglait pas le problème. Pourquoi avais-je aussi honte de lui avouer la vérité ? J’étais seule, perdue, sans ressource ni adulte à qui demander de l’aide. La police me fichait une peur bleue depuis la perquisition, je n’étais plus sûre du tout de pouvoir me fier aux autorités… Le monde entier m’apparaissait dangereux et peu sûr. Y repenser me donna à nouveau envie de pleurer. Je frottai mes joues pour tenter de les sécher comme je pouvais.

-J’ai nulle part où aller… finis-je par avouer. Mais… ça va aller, dis-je en hochant rapidement la tête comme si j’essayais de me convaincre moi-même. Je vais retourner dans une zone plus fréquentée, ça ira.

Je ne serai plus jamais en sécurité à Paris ni nulle part ailleurs. Je le sentais. C’était juste le début des emmerdes, ça n’allait pas s’arranger. Comment cela pourrait-il aller ? Maman était une terroriste et une sorte de monstre aux yeux de l’Etat. Et moi… J’étais sa fille. Et si je ne comprenais rien à ce qui se passait dans le monde surnaturel et aux événements qui avaient poussé maman à se faire abattre, je savais bien que ce n’était pas terminé. Sans que je le veuille et sans que je comprenne bien ce qu’ils attendaient de moi, des gens avaient décidé de me mêler à tout ça. Des gens mal intentionnés. Tout ce que je pouvais faire c’était me cacher… Me cacher et tenter de démêler ce sac de noeuds.

J’atrappai le bras de William et m’appuyai sur lui pour boitiller sur plusieurs mètres, avant de m’arrêter pour toiser mon agresseur. Je le lâchai, fit quelques pas seule pour m’approcher du tocard qui émergeait difficilement, et lui donnai un bon coup de pied dans les côtes. C’était un foutu coup bas, je l’admettai, mais qu’est-ce que ça faisait du bien !

Et ni vu ni connu, je retournai attraper le bras de mon sauveur pour prendre appui sur lui jusqu’à l’escalier qui nous ramènerait vers une zone plus fréquentée. Je trouverai bien un coin où m’effondrer un bon coup dans l’indifférence générale… Et se reposerait alors la question de l’endroit où je dormirai.

-Oh !

J’y pensais soudainement. J’avais un paquet de mouchoirs dans mon sac. Je le sortis et en tendis un à William.

-Tenez, mettez ça sur votre arcade, ça pissera un peu moins le sang.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptySam 19 Aoû - 9:26




Despair

Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





Enchanté.

Simple, efficace.
La jeune femme qui se tenait à ses côtés n’avait pas l’air très agée, la vingtaine au maximum. William n’avait jamais eu d’enfants, préférant vivre une éternité tout seul que de devoir assister impuissant aux pertes successives de ses proches immortels.

J’ai nulle part où aller…

Pourquoi t’as posé cette question bordel !? Oui voyons, pourquoi donc continuer à jouer au héro alors que t’as fait ta part du taff!?
Il fronça les sourcils, perplexe. Une si jeune dame sans toit pour s'abriter ? Comment était-ce possible !? Les questions indiscrètes pouvaient attendre, il venait de se foutre dans une impasse, comme un grand. S’il existait bien un homme dans Paris totalement incappable de laisser une femme en danger malgré toutes les petites voix qui bavardaient dans sa tête, c’était bien lui ! Il ne pouvait pas la laisser sans défense, aussi vulnérable et affaiblie par toutes les émotions qu’elle avait dû gérer ces dernières heures.

Alors on rentre chez moi. Ce n'est pas une question, tu ne peux pas rester dehors ce soir, tu ne peux même pas courir. Où que tu ailles, la rue est sans pitié, crois moi.
Il faut remonter les escaliers, appuis toi bien, c’est pas loin.


Aucun suspens, il savait déjà que l’épreuve à venir serait plus complexe que n’importe quel combat ; supporter et aider une adolescente, au plus une jeune adulte, dans son propre appartement ! Aucune notice pour lui venir en aide, il devrait improviser sur le tas. Pour autant, malgré sa faculté à être plutôt silencieux et maladroit, toutes ses craintes s’envolaient lorsqu'il la regardait..
La rue n’était pas un endroit pour elle, ni sous ce pont, ni plus loin. Elle n'était pas prête. au fil des pas, il se sentit revivre. Elle avait besoin de lui. Plus personne n’avait besoin de lui depuis bien longtemps… C'était une sensation plutôt agréable.

Avant d’emprunter l’escalier qu’il avait dévalé plus tôt, Kara fit une petite halte pour décocher un vif coup de pied à son bourreau. L’homme gémit à terre, se tenant les côtes déjà douloureuses.

Ok, c’est mérité.
T’es pas une grande bagarreuse, n’est-ce pas ?


Enfin, William lui sourit, tentant à sa manière de briser la glace puisqu’ils allaient visiblement passer un peu de temps ensemble pour soigner toutes leurs blessures. La brunette lui tendit un mouchoir pour sécher sa plaie et sa main libre vint se poser sur l’entaille en question pour que le sang arrête de couler. Une bien petite blessure pour un homme qui ne pouvait plus mourir ! Son jeu d’acteur était saisissant, William grimaça pour faire semblant d’avoir légèrement mal avant de reprendre la marche. Pour une petite balade de santé de fin de journée, il n’était pas déçu du voyage.

T’as faim ? Je ne cuisine pas, désolé. Tu manges quoi ? Burger, thaï ?

Célibataire fortuné, William n’avait rien d’autre à manger que des petits déjeuner ; une bouteille de lait, du coca et une boîte de céréales. Adepte des livraisons en tout genre, des fast-food comme des plats semi gastro que l’on pouvait désormais apporter chez soi, son ventre criait famine. A petits pas, au rythme de sa protégée du jour, l’homme faisait glisser ses doigts libres sur son téléphone en quête d’un dîner satisfaisant. Il se préparait aussi mentalement à une éventuelle riposte, à l’envie soudaine d’une fuite - légitime -pour ne pas avoir à suivre un parfait inconnu jusqu’à chez lui, mais toutes les revendications seraient vaines, il était déterminé. Kara n’était pas apte à rester dehors et une intuition lui laissait croire qu’elle était novice en la matière. Trop propre, trop angoissée, pas assez affamée pour vouloir lui voler son portefeuille tombé à terre pendant qu’il jouait à la bagarre. Non, elle trimbalait sur son épaule un bien petit sac pour une SDF et, de toute évidence, une histoire bien trop lourde pour son jeune âge…

Pourquoi t’es dehors ?

Il tourna la tête pour la regarder, sans le moindre signe d’agressivité.

T’es pas obligé de répondre.
Mais j’ai très faim, alors si tu pouvais répondre pour me changer les idées, ça serait pas mal quand même. Tu peux parler d’autres choses si tu préfères.


Il sourit, imperturbable, amusé.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptySam 19 Aoû - 13:42

Despair



Je levai les yeux vers lui, sourcils froncés, pour le détailler avec une prudence nouvelle. “On va chez moi”. Un nouveau sentiment d’angoisse me frappa, sans que je n’ai de contrôle dessus… Suivre un inconnu dans un lieu fermé, c’était contraire à toutes les règles de prudence. Mon regard se posa sur mon agresseur. Mais qu’est-ce que je racontais ? William venait de me sauver d’un violeur, ce n’était quand même pas pour guetter le moment propice pour m’agresser à son tour, si ?

Le stress m’empêchait de raisonner correctement, je tremblais encore… Mon instinct me soufflait que mon voisin n’était pas un danger pour moi. Et, même si je ne savais rien de lui, il était là présentement à me tendre la main… J’étais seule et désoeuvrée, personne ne se souciait de moi… Personne, à part lui. Refuser sa main, vu ce qui venait de m’arriver et l’état dans lequel j’étais, ce serait probablement stupide.

Je hochai la tête doucement. “Ok… J’accepte de te suivre… Advienne que pourra”.

Il était peut-être père de famille, et il y aurait plein de gens dans son appartement ? Étais-je en état de gérer les questions, les regards et de faire la conversation ?

-Ca va aller, c’est juste une entorse.

J’en avais eu quelques-unes, avec le sport. C’était peut-être pour ça que ma cheville s’était foulée si vite, avec le temps ça devenait un peu plus fragile. C’était douloureux mais ça ne m’empêcherait pas de marcher. J’aurais pleuré si ça avait été une fracture… D’abord parce que la douleur n’aurait probablement pas été la même, ensuite parce que j’aurais eu du mal à esquiver le passage à l'hôpital… Autant agiter une pancarte pour dire à ceux qui en avaient après moi : “coucou, je suis là !”. J’aurais été foutue.

Je cognais mon agresseur. Juste un coup de pied, pour me défouler un peu, lui rendre le coup qu’il m’avait donné. Ça ne soulagea pas mes angoisses, mais ça me donna un peu plus l’impression d’être sur un pied d’égalité avec lui.

-J’aurais dû prendre ces cours de self-défense qu’ils proposaient au lycée, maugréai-je.

Non, je ne savais pas me battre. J’avais toujours été du genre à tendre l’autre joue plutôt qu’à coller des baffes, comme en témoignait mon collège et la tentative de suicide qui avait suivi en conséquence aux années de harcèlement subis… J’avais pris de l’assurance, depuis, je me laissais moins marcher sur les pieds. Cela dit, c’était une chose de ne pas se laisser démonter verbalement, s’en était une autre de savoir cogner.

Ça m'ennuyait de voir ce gentil monsieur prévenant saigner et avoir mal, même s’il avait l’air, lui, d’être un très bon bagarreur. Je me demandais s’il était boxeur ou quelque chose du genre. Il était super bien habillé pourtant, son costume lui donnait plus des airs de riche homme d'affaires que de pro des arts martiaux. Mais les apparences étaient trompeuses… Je l’avais appris à mes dépens.

-Euh… Je mange de tout, mais…

Je secouai doucement la tête.

-Je ne crois pas pouvoir avaler quoi que ce soit, répondis-je en toute franchise.

Si j’avais eu faim plus tôt dans la journée, j’avais l’estomac bien trop retourné à présent pour manger. J’avais la nausée, je risquerai de tout régurgiter…

-Vous habitez où ?

Et à nouveau, je baissai les yeux alors que sa question me renvoyait de plein fouet face à ma nouvelle réalité. Pourquoi étais-je dehors ? Je n’étais pas en état d’inventer un mensonge convainquant. A dire vrai, je ne savais même pas quoi lui raconter… La vérité était bien trop hurluberluesque pour qu’il me croit. Que je mente ou que je sois sincère, ça passerait pour du baratin et il me collerait l’étiquette de la fille bizarre sur le dos…

La fille d’une déesse morte qui fuyait son foyer et se cachait sur la base d’une simple intuition.

-Je…

Les mots restaient coincés dans ma gorge. Je n’arrivais pas à dire la vérité. “Maman est morte”. En parler, ce serait rendre ça concret, réel…

William me souriait. Je sentais qu’il essayait de me mettre à l’aise. Il avait l’air d’être quelqu’un de fondamentalement gentil. Ce n’était pas lui le problème… C’était moi. C’était maman et tous ses secrets qu’elle avait cultivé dans mon dos et qui m’empoisonnaient l’existence aujourd’hui. Elle était responsable de ce qui m’arrivait…

Je me trouvai aussitôt horrible d’avoir pensé ça. Elle était morte, bon sang ! Comment pouvais-je l’accabler alors qu’elle avait déjà payé la peine maximale ?

-J’ai perdu ma mère… Il y a quelques jours.

Nous avions remonté l’escalier, nous avancions d’un pas tranquille. J’essayais de tenir le rythme, de ne pas trop ralentir William même si je boitais un peu. J’étais un poids pour lui, je ne voulais pas abuser de sa gentillesse.

Je me tus pendant un moment. Pour organiser mes pensées, pour ravaler la boule d’émotion qui me serrait la gorge et qui menaçait de me faire pleurer à nouveau. Je réalisais à quel point j’avais besoin de parler à quelqu’un… Quelqu’un de non impliqué qui voudrait bien m’écouter, qui pourrait peut-être me conseiller, aussi. Je pouvais opter pour une demi vérité, mentir simplement par omission…

-Je crois qu’elle avait des problèmes. Elle ne m’en a jamais parlé mais…

D’un geste, je chassais la larme qui venait de rouler sur ma joue.

-Mais des types sont venus chez moi récemment. Je ne suis pas sûre de ce qu’ils voulaient, mais…

“Respire ! Arrête de trembler !”

- C’est moi qu’ils cherchaient. Et ils étaient dangereux.

C’était étrange… Je n’avais jamais vu l’entité qui venait à moi, mais j’étais intimement convaincue de cette vérité. J’étais en danger, et “ça” venait pour moi. Maman était morte, ça avait fait grand bruit, j’étais seule à la maison. L’Ombre savait forcément ce qu’elle faisait en venant.

-Alors j’ai couru et je n’y suis pas retournée. Peut-être…

Premier vrai mensonge. Maman n’avait jamais eu de problème d’argent à ma connaissance.

-Peut-être qu’elle s’était endetté, j’en sais rien.

Je m’arrêtai soudain de marcher et levai les yeux vers lui.

-Vous… Vous êtes sûr de vouloir m’héberger ? Vous êtes adorable… Je ne veux pas vous attirer de problèmes.

Je ne pensais pas risquer grand-chose en passant une seule nuit quelque part, mais je préférais laisser une porte de secours à William pour se rétracter maintenant qu’il devinait dans quel genre de merdier j’étais. Pourvu qu’il ne me parle pas d’appeler la police… Ce serait probablement une réaction saine. Mais je n’oubliais pas la manière dont les policiers m’avaient traité, ce 14 juillet. Peut-être même que mon poursuivant avait des liens avec les forces de l’ordre, je n’en savais rien. Je n’étais pas prête à prendre le risque. Les dieux, tout ce merdier surnaturel… Je n’y comprenais rien. Maman ne m’avait pas préparé à affronter ça, j’avais grandis en prenant les religions pour de la fantasy, je ne me serais jamais attendue à ce que ces dernières saccagent brusquement ma vie.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptySam 19 Aoû - 17:12




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Ne pas manger ? Impensable ! Il n’y avait rien de plus réjouissant qu’un bon repas après une bonne baston. L’homme valida sa commande en toute discrétion pour ne pas paraître trop étrange et se focalisa davantage sur la conversation en cours. Les mots sortaient difficilement, elle cherchait quoi répondre et comment le formuler pour fournir le minimum d’informations. Paradoxalement, il sentait bouillir en elle le besoin de se libérer d’un poids, de questions trop nombreuses à supporter toute seule au point qu’une larme glissa sur sa joue avant qu’elle ne l'essuie.

Fort de son expérience et de ses centaines d’années de vie, il ne laissait aucun détail lui échapper et préférait rester discret pour entendre son histoire, ensuite, lorsqu’elle serait plus en confiance, il se chargerait des détails.

Qui ça “ils” ? Qui te sont ceux qui te cherche ? Tu as une piste ?

William déchantait. À première vue, il s’était imaginé une banale fugue, une adolescente en quête d’aventure ou en conflits avec ses parents, mais l’affaire était bien différente et plus complexe. Sa mère, était-elle vraiment morte ? Ces gens, lui voulaient-ils du mal ? Pourquoi s’en prendre à une si jeune demoiselle, cela n’avait aucun sens !? Après tout, le monde ne tournait plus rond depuis longtemps déjà, les gens étaient devenus fous au fil des années et Kara ne faisait que raconter une histoire tordue de plus à ajouter à une longue liste.

J’en suis sûr, tu ne crains rien ici. Personne ne viendra te chercher.
Et moi vivant, je ne laisserai personne s'en prendre à toi sous mon toit ! Et je ne meurs pas facilement… pensa t-il, malicieux.

A l’entrée d’un immeuble moderne, William leva les yeux sur la façade, une petite boule au ventre. Il s’apprêtait à faire entrer une parfaite inconnue chez lui, lui, qui était si prudent d’ordinaire, cumulait les passe-droits ces derniers temps.

On y est.

Il lui ouvrit la porte et désigna l'ascenseur qui les mènerait tout en haut. Rapidement, par habitude, il jeta un coup d'œil derrière eux pour surveiller leurs arrières et s’assurer que personne ne les aient suivis. Si ce que cette fillette disait était la vérité, alors le danger pouvait être de partout, sous toutes ses formes et bon sang, à cette époque, l’imagination ne manquait pas ! Divins, créatures, déicides… Contre qui allait-elle devoir se battre ? Il serra la mâchoire et lorsqu’un homme klaxonna dans la petite rue, son coeur s’emballa. Le livreur. Rien de plus.

Il s’empara du petit sachet brun et un large sourire étira ses lèvres lorsque l’odeur des box thai vinrent se loger dans ses narines.
Devant la porte, l’angoisse continuait de monter. Comment, diable allait-il pouvoir faire la conversation toute une soirée ! Les sujets ne manquaient pas pourtant.

Il ouvrit la porte et laissa la jeune fille rentrer.

La décoration était superbe, un mélange de bois et d’acier noir très en vogue. Une vaste cuisine/salle à manger et un salon séparé par une porte coulissante. Des meubles hors de prix et des lumières orangées pour tamiser l’ambiance et rendre l’endroit plus chaleureux. Toutefois, il n’y avait rien d’autre que des meubles. Pas un seul souvenir de voyage, pas une photo, pas la moindre trace de poussière ni le moindre animal de compagnie. C’était à son image, aseptisé, sans émotion apparente.

Le salon est sur la droite au fond. Tu bois quelque chose ?

Je t’apporte de la glace, installe toi.


Dans son élément, chez lui, les barrières finiraient par tomber. Kara était douée pour réussir à l’attendrir et à le faire parler sans qu’il n’ait besoin de boire pour se détendre.
Il la regarda discrètement, se demandant encore une fois pourquoi la vie s’en prenait à de si jeunes créatures avec tant de brutalité. C’était injuste.

Les bras chargés, William vint poser à boire, à manger et deux poches de glace sur la table basse.

Prends-en un pour ta cheville et un pour ta tête. Attache celui à ton pied avec ce torchon.
T’es en sécurité ici, mais tu dois me donner plus de détails sur cette drôle d’histoire, j’suis pas certain de tout saisir…
Elle bossait dans quoi, ta maman ? Tu as parlé de dettes, vous aviez des problèmes d’argent ?


La meilleure défense, c'était l’attaque. Avant que la p’tite ne se mette à lui poser des questions personnelles, William prit les devants pour reprendre la conversation, confortablement installé au fond du canapé.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptySam 19 Aoû - 18:34

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Je secouai la tête.

-Non… J’en sais rien.

C’était la plus plate des vérités. Je n’avais aucune foutrement idée de qui ma mère s’était foutue à dos au point que cette ou ces personnes puisse reporter leur colère sur moi. Le gouvernement qui me pensait de mèche ? L’un des alliés de ceux contre qui maman ou Charles se battait aux halles ou quand ils s’étaient fait abattre ? Du genre… un dieu ? L’une des personnes que maman allait voir lorsqu’elle s’éclipsait discrètement la nuit ?

Mon histoire n’avait pas l’air de l’avoir effrayé… Il aurait pu me foutre à la porte avant même d’arriver. Honnêtement, je ne lui en aurais pas voulu. J’étais devenu un nid à embrouilles malgré moi. La perspective de dormir sur une surface confortable et entre quatre murs était séduisante, mais pas autant que l’espoir de pouvoir faire un saut dans une salle de bain et de pouvoir prendre une vraie douche. J’avais réussi à me garantir un semblant d’hygiène en squattant les fontaines d’eau potable de la ville, mais franchement… Avant d’en être privée, je n’aurais jamais imaginé à quel point les salles de bains étaient cool.

On y était. Je lançai un coup d’oeil autour de moi, observant le bâtiment. Plus moyen de lui fausser compagnie maintenant… Il ne vivait vraiment pas loin du lieu de notre rencontre. Avait-il interrompu une promenade pour venir me secourir ? Ou bien était-il parti se chercher à manger ?

Et s’il posait trop de questions ? M’angoissai-je soudain. Et si j’avais trop parlé ?

“Je me tire si ça se passe mal”, songeai-je. Je n’étais pas sa prisonnière après tout. S’il parlait d’appeler la police ou s’il devenait trop intrusif je partirai et je quitterai le quartier pour me faire oublier.

-C’est jolie, dis-je en pénétrant dans son appartement.

Il n’avait pas d’enfant, songeai-je. L’appartement était trop bien rangé, je ne voyais pas l’ombre d’un jouet. Je n’avais pas vu d’alliance à son doigt non plus. Ca ne signifiait pas qu’il n’avait pas de compagne, mais elle n’avait pas l’air d’être là en tout cas. L’appartement était silencieux.

Mon cœur se mit à battre un peu plus vite. J’espérais ne pas avoir fait d’erreur en rentrant dans cet appartement. J’allais passer la soirée seule avec lui et je ne savais rien de lui…

-Un verre d’eau, demandai-je.

J’avais la gorge sèche, il faisait chaud dehors et ce que je venais de vivre n’avait pas aidé. Ça m'aiderait peut-être à faire passer la nausée…

Je pris place dans son salon. L’endroit respirait l’aisance financière, la décoration était impeccable, parfaitement rangé. Ça collait avec le costume, l’homme avait des moyens. Je n’aurais su dire si l’odeur de la nourriture me donnait faim ou si elle me retournait l’estomac. Je saisis une poche de glace, suivi les consignes et entreprit d’accrocher tant bien que mal le torchon à ma cheville enflée après avoir retiré ma chaussure.

-Elle faisait un boulot honnête, rien de louche, répondis-je. Je ne sais pas. Non… J’en sais rien en fait, soupirai-je. Je ne manquais de rien, mais ça ne veut rien dire.

Et voilà l’arrivée des questions intrusives. Evidemment qu’il allait chercher à comprendre. Et je ne pouvais pas lui répondre. Je me sentais certes en relative en sécurité avec lui, mon instinct me soufflait qu’il ne me voulait pas de mal, mais ça ne signifiait pas que je pouvais lui faire confiance. Pas à ce point là en tout cas.

Je saisis la seconde poche de glace pour la poser contre mon visage, grimaçai. J’allais avoir un bel hématome, j’avais mal.

-Elle sortait souvent la nuit ces derniers mois, elle refusait de me dire où elle allait, dis-je acerbe.

Mais ma colère n’était pas dirigée contre lui, elle l’était contre elle. Tout ça, tout ce qui était en train de m’arriver… C’était parce qu’elle m’avait menti. Si elle m'avait fait confiance, peut-être que les choses auraient été complètement différentes.

-Peut-être qu’elle avait un deuxième boulot.

“Ou peut-être qu’elle jouait la déesse dans mon dos… Qu’elle tapait sur des gens, avec d’autres gens de son espèce….”

-Peut-être qu’elle avait de mauvaises fréquentations… dis-je en pensant à Charles.

A son sujet non plus elle n’avait jamais été loquace, même après que j’eus tenté de la confronter avec les vidéos des Halles… Ca m’avait mise très en colère à l’époque.

-Peut-être que je ne la connaissais pas si bien que ça, en fin de compte…

Mon coeur se remplit de chagrin. Je me sentais trompée, meurtrie. Pourquoi ne m’avait-elle pas fait confiance ?

-Vous faites quoi dans la vie ? demandai-je avant qu’il n’ait le temps de me poser une autre question.

Moi aussi je voulais savoir qui j’avais en face de moi.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyJeu 24 Aoû - 11:07




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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





Au cours de sa longue existence, William avait revêtu bien des casquettes dans sa carrière professionnelle. Lorsque la période des guerres à mains armées fut remplacée par celle des guerres au fusil, il s’était retiré de la course. Il avait ensuite profité de la régence anglaise pour vivre comme un riche héritier, puis avait entrepris des études de médecine, pris des cours de peinture avant de retourner dans des secteurs d’activités liés au combat et à la justice. Flic pendant plusieurs dizaines d’années, puis agent de sécurité, il écoutait le récit de la jeune demoiselle assise sur son canapé avec attention pour tenter de capter un détail important, aussi insignifiant soit-il en apparence. Pour le moment, il n’y avait pas l’ombre d’une piste, mais si la demoiselle considérait que sa mère lui avait caché la vérité sur ses actions, William quant à lui savait qu’à cette époque, il existait mille et une raisons d’agir ainsi.

Toutes tes idées sont possibles… difficile à dire… Quoi qu’il en soit, tu dois rester prudente.

Il regarda la demoiselle amochée après ce coup porté au visage.

Et tu dois apprendre à te défendre. T’es foutue si tu ne sais pas encaisser les coups ni les rendre.

Ce n’était qu’une adolescente et il aurait préféré ne jamais avoir à tenir ce discours, mais la vie venait de projeter cette demoiselle dans une dimension nouvelle, brutale et sans pitié pour les plus faibles. Il était nécessaire qu’elle s’endurcisse pour survivre. William fronça les sourcils, tiraillé par sa raison qui lui criait de ne pas la jeter dans la fosse aux lions sans formation et une seconde voix qui le rappelait à l’ordre ; il partait en voyage dans moins de 10 jours et n’avait pas que ça à faire de jouer au baby-sitter !

Tu sais te servir d’une arme ? Faire une clé de bras ?

Entendre la réponse à ces questions de vive voix lui permettrait de prendre la bonne décision pour la suite. Pourquoi diable n’appelait-il pas la police !? Sans doute car il savait, après son séjour dans les rangs des uniformes bleus, qu’ils n’étaient pas vraiment doués pour ce genre d’affaires et qu’ils étaient débordés de tous les côtés.

Malgré tous ses efforts, Kara se faufila dans une fraction de seconde de silence pour venir sur un terrain hautement désagréable : parler de lui. S’il y avait bien une chose qu’il n’aimait pas, c’était bien ça !

Agent de sécurité. Dit-il, sourire en coin. C’est pas une blague, promis.

Le contexte était propice à la vanne, après l’avoir sauvé des mains d’un homme ivre et vicieux, mais son métier du moment, c’était d’assurer la protection de Nora, la divine qui hantait ses pensées.

Je travaille chez Ars Vivendi.

Par intérim, car il bossait un peu comme il le souhaitait, d’un commun accord avec sa belle. Non pas qu’il soit fainéant, mais il avait suffisamment d’argent et travaillé suffisamment dur pour se permettre un mi-temps thérapeutique.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyJeu 24 Aoû - 14:43

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J’arquais un sourcil. “Je devais rester prudente”, hein ! Sans blagues… Je n’avais plus foutu un orteil chez moi depuis que j’avais senti la menace approcher, je préférais dormir dehors plutôt que de contacter mes amis, me privais des réserves d’argent disponibles sur mon compte en banque pour ne pas me faire tracer lors d’un retrait et je mentais même sur mon nom… Comment pouvais-je être plus prudente que ça ? Je n’y pouvais rien moi si des types allaient ensuite m’agresser dans la rue ! Il fallait bien que je dorme de temps en temps, je ne pouvais pas toujours être en état d’alerte, pensai-je désespérée.

-Non, lui répondis-je en écarquillant les yeux.

Savoir utiliser une arme ? Mais pourquoi aurai-je appris une chose pareille ?

-Parce que vous oui ?

Et je repensais au combat qui avait eu lieu un peu plus tôt. Il avait démoli le type en face. Ca avait eu l’air assez facile en le regardant… Moi j’avais pris un coup de poing et je m’étais étalée par terre. Mince alors, j’étais si faible que ça ? réalisai-je soudain.

-Vous êtes un genre de pro des arts martiaux, c’est ça ?

Je clignais des yeux, connement, et l’ombre d’un sourire apparut brièvement sur mes lèvres. Elle était nulle sa non-blague… Quoi que. Non, en réalité c’était drôle. Ironiquement drôle même… Être secourue par un expert de la sécurité… J’avais eu du bol. Quelles étaient les probabilités que cet homme passe dans le coin au moment où je me faisais agresser ? On était à Paris, plein de gens se seraient contentés de tourner les talons et de déguerpir en voyant une fille se faire violenter.

-Les agents de sécurité portent tous des costumes de luxe ? lui demandai-je curieuse.

Je n’étais pas vraiment sûre de connaître la boite pour laquelle il bossait ni le genre de clientèle qui l’employait. C’était peut-être des clients riches, des hommes politiques, ce genre de choses…

-Et pendant votre temps libre vous sauvez les jeunettes qui se font agresser, dis-je avec humour pour faire la conversation.

Mes yeux se fixèrent à la fenêtre un moment, dans le vague. Je me sentais épuisée, sale, j’avais chaud et mal au visage… Je n’avais aucune idée de ce à quoi je ressemblais, ça ne devait pas être beau à voir.

-Ca vous ennuie si j’utilise votre douche pour me rafraîchir ? lui demandai-je finalement.

Je me sentirai peut-être mieux après un moment d’intimité. J’avais besoin d’évacuer la pression, seule et sans jugement. Ma vie partait complètement en sucette, je n’avais plus aucun contrôle dessus. J’avais l’impression de glisser dans un très long toboggan qui m'entraînait vers le bas... Tout ce que je pouvais faire était d’agiter les bras pour freiner légèrement la vitesse de la chute.



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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyDim 27 Aoû - 19:26




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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





La p’tite n’était certe pas douée en combat, mais c’était une sacrée bavarde ! Elle en avait sous le pied, des questions personnelles auxquelles il avait toujours du mal à répondre sans craindre de griller sa couverture. Ce n’était plus un scoop pour personne, que ce nouveau monde grouillait de créatures en tout genre, mais il ne se voyait pas lancé en pleine face d’une adolescente déjà déboussolée par sa vie, son âge véritable.

Les arts martiaux… À peu près.. les haches aussi, je me débrouille…
C’est… presque ça ! J’ai toujours été un peu bagarreur. Je me suis entraîné davantage pour gagner ma vie. Pas d'enfant, pas de femme, pas d'animaux malades, ça fait des sacrées économies !
C’est pas mal ça, comme réponse! Bien joué mec.

La gamine était perspicace, elle répondit du tac au tac et tout comme il aimait le faire, elle s’attardait sur des détails qui dénotaient avec l’histoire. Elle était futée, de quoi attendrir l’ancien guerrier qui voyait en elle des capacités inexploitées.

Hum.. je dirais que je suis dans les bonnes grâces de la patronne. Est-ce une réponse convenable ? Elle justifie le prix de ce costume, crois-moi.

Il se mit à rire tout seul, pensant à Morrigan qui l’étranglerait sur place si elle l’entendait parler, car si sa fortune s’était construite au fil du temps, au bon endroit, au bon moment, il ne mentait pas vraiment… Elle le payait véritablement une blinde pour un service minimum, mais elle lui devait bien ça, pour toutes ces années de dévotion, non ?

Tu dois apprendre.

Il leva les yeux sur elle, sans laisser la moindre ouverture à la négociation.

Tu dois apprendre à te battre si tu veux t’en sortir. J’appellerai pas les flics, ils ne pourront rien pour toi. Et je ne suis pas baby sitter, je dois prendre l’avion dans une semaine. D’ici là, tu dois pouvoir survivre à la rue. Tu dois savoir courir vite, riposter, et tirer. Si tu es vraiment recherchée, tu peux dire adieu à tes nuits paisibles, à présent, tu dois être aux aguets du moindre bruit.

Il inspira profondément.

On commence demain matin au lever du soleil.

Il n’était pas un mauvais bougre, mais si cette demoiselle était une simple humaine et si les personnes à sa recherche ne l’était pas, même un entraînement militaire ne la sauverait pas, mais elle gagnerait du temps, jusqu’à son retour. Pourquoi diable s’enticher d’une gosse !?
Il la regarda à nouveau, lisant dans son regard autant de bienveillance que d'incompréhension, voilà pourquoi il l’aidait..

La salle de bain est au fond du couloir, t’as des serviettes dans le tiroir. Je t’apporte des vêtements. Ils t’iront pas, mais nous pourrons laver les tiens.. Je doute que tu aies une penderie pleine dans un si petit sac.

A peine fut elle levée qu’il se vautra sur le canapé comme un vrai célibataire, dévorant son plat de pates thaï pour ce remettre de ses émotions. Pour un imprévu, s’en était un ! De loger et de vouloir former une adolescente légère comme une plume au combat. Il avait entraîné des centaines d’hommes, formés les meilleurs combattants de l’époque et aujourd’hui encore, il était le professeur de beaucoup de gardes privés de la capitale, mais elle… elle semblait si douce et si craintive. Comment l’endurcir sans la briser ? Avait-elle les épaules pour survivre ?

Bordel William.. dans quel merdier tu viens de te mettre…

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyLun 28 Aoû - 23:19

Despair



C’était ça le pré-requis pour devenir un agent de sécurité pour des grandes têtes friquées, être bagarreur ? J’imaginai aussitôt le jeune boxeur plein de hargne qui voulait se faire de l’argent et une réputation, comme dans les films… Je n’avais jamais approché ce genre de profil, ça me rendait curieuse. Quel genre de vie avait eu cet homme ? Venait-il d’un milieu aisé ou s'était-il battu (dans tous les sens du terme) pour faire sa place ?

Je lui lançai un regard quelque peu… interloqué ? “Dans les bonnes grâces de la patronne ?”. Du genre… Une promotion canapé ? On était censé se vanter de ce genre de chose ? Enfin… Je n’allais pas me permettre de réflexion, ça ne me regardait pas et j’étais trop bien élevée pour ça… Cet homme était gentil avec moi, il m’avait sauvé, acceptait de m’héberger pour la nuit... Mais quand même, c’était un peu bizarre non ? Remarque, ça pouvait expliquer l’absence de femme et d’enfants malgré son âge avancé.

Et voilà qu’il se mit soudain à décréter que je devais apprendre à me battre. Il n’avait pas tort remarque, mais ce n’était pas le genre d’enseignement qu’on trouvait à tous les coins de rue. Je criai un “hourra” dans ma tête lorsqu’il m’expliqua qu’il n'appellerait pas la police… Et d’un autre côté, j’en conçu de l’étonnement. C’est le premier réflexe que j’aurai eu, personnellement, si les rôles avaient été inversés… J’aurais tenté de le convaincre d’appeler les autorités. N’étaient-elles pas censées être là pour protéger les gens, justement ?

-A-Attend… Quoi, tirer ? bégayai-je en imaginant aussitôt l’arme de poing, comme dans les films.

Il me prenait pour James Bond ou quoi ? D’où voulait-il que je sorte une arme à feu ? Et pire, il s’imaginait que j’allais m’en servir, moi la gosse à peine sortie du lycée ? Je n’étais pas une criminelle, je ne serai jamais capable de tirer sur quelqu’un !

Je papillonai des yeux.

-Vous voulez m'entraîner ?

Ca prenait une tournure complètement folle. Je m’étais attendu à passer la nuit ici et à déserter au petit jour. Personne n’avait envie de s’occuper d’une gosse à problèmes, y compris le type gentil qui l’avait ramassé dans la rue. Je savais bien qu’il n’était pas baby sitter, je n’avais jamais voulu m’imposer…

Est-ce que je devais m’inquiéter ? Il avait parlé de tirer, tout de même…

Je lançai un coup d'œil en direction de la salle de bain, hésitai un instant avant de me lever pour me diriger vers la pièce. Je me figeai devant la porte pour faire volte face et revenir sur mes pas.

-Merci… dis-je avec un sourire fugace, timidement.

Et je disparu dans la salle d’eau.

Je ne savais pas vraiment qui était cet homme et il était un peu étrange mais… Il m’avait sauvé une fois et continuait de s’impliquer sans rien attendre en retour. Je ne comprenais pas bien ce que j’avais pu faire pour mériter toute cette bienveillance de la part d’un illustre inconnu, mais je n’étais pas prête d’oublier ce qu’il faisait pour moi… C’était la première main qu’on me tendait depuis que j’avais fuis la maison… Je me sentais en sécurité, ici.

Je contemplai mon reflet dans le miroir. J’avais les yeux rougis et gonflés, d’énormes cernes barraient mes pommettes, j’avais les cheveux gras… Je me sentais sale, pitoyable… C’était comme si quelque chose avait aspiré mon énergie vitale et ma joie de vivre, comme si un rocher énorme m’était tombée sur le dos et m’écrasait de tout son poids… Comme si la vie avait perdu ses couleurs…

Maman était morte.
Je n’avais plus rien, des inconnus en avaient après moi…
Ma vie était foutue…
Pourquoi je continuais à me battre au juste ?

Je plantai mon regard dans celui du zombie qui me contemplait.

Je ne voulais pas mourir. Ma vie s’était effondrée, j’avais tout perdu, à commencer par mes certitudes… J’avais été élevée dans un mensonge…

Mais je voulais vivre. S’il me restait une dernière vérité à laquelle me raccrocher, c’était bien celle-là. J’étais trop jeune pour mettre un pied dans la tombe, je refusais de me coucher et de renoncer. C’était injuste ! J’avais le droit d’exister, de tracer ma propre route et de vivre ! Que les dieux, le gouvernement ou je ne sais tout ce qui gravitait autour de ça aillent se faire foutre et qu’ils me laissent en paix ! pensai-je en sentant la rage grandir en moi. Pourquoi ne me laissait-on pas tranquille maintenant que maman était morte ? Ca ne leur suffisait pas de m'avoir arraché ma seule famille ?!

Je réalisai que je serrai le lavabo à m’en faire blanchir les mains.

Comme une automate, je me dirigeai sous la douche et savourai le premier contact avec un jet d’eau chaude depuis une dizaine de jours…

Je sortis de là un long moment plus tard avec l’impression d’avoir retrouvé un peu de mon humanité. Je me démêlai les cheveux avec la brosse que j’avais acheté il y a quelques jours et lançai un coup d’oeil furtif devant la porte où une pile d’habits m’attendait. William avait tenu parole…

Ce gars était un ange. Comment est-ce que j’allais pouvoir lui rendre la pareille ?

Les vêtements m’allaient effectivement très grand, mais en serrant les cordons du short, je parvins à le régler convenablement. Quant au t-shirt, il aurait pu me faire une chemise de nuit parfaite… Mais ça sentait le propre et c’était un pur bonheur de ne plus avoir à porter mes vêtements crasseux.

Je me sentais un peu plus détendue lorsque je rejoins le salon. Si j’avais bien compris, William voulait m’apprendre à me battre, mais il partait dans une semaine… Combien de temps voulait-il m’héberger ? Et cette histoire d’entrainement… Je naviguais un peu en eaux troubles, j’ignorais quel programme m’avait concocté cet étrange personnage.

Comment pouvait-on apprendre à se défendre en quelques jours seulement ?

-Ça fait du bien, merci pour la douche… dis-je poliment en apercevant mon hôte. Euh… Quel est le programme de demain ?

J’avais besoin d’un cadre et de sécurité… Et ça commençait par savoir dans quoi je m’embarquais avec William.

Je me rassis sur un fauteuil, las. La journée avait été longue, pour ne pas dire affreuse… Si j’avais réussi à évacuer le trop plein d’émotions liées à mon agression, je sentais maintenant la fatigue peser lourdement.

La fatigue… et la faim. Maintenant que j’étais un peu plus détendue, je sentais mon appétit se réveiller doucement. Quand j’avais compris que mes économies allaient fondre comme neige au soleil, j’avais fait le choix de réduire mes repas. La vie à Paris était chère et tout ce que je possédais se résumait désormais à ce que j’avais pu retirer au distributeur avant de prendre la fuite et aux quelques bricoles de première nécessité que j’avais acheté.

Je posais les yeux sur la boite en carton qu’il avait vraisemblablement commandé pour moi un peu plus tôt et que je n’avais pas touché.

-Je peux ? Lui demandai-je timidement.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMar 29 Aoû - 22:12




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Elle avait peur. Lui aussi.
Elle avait peur de son avenir sans la présence rassurante d’une mère. Il avait peur de voir ses yeux écarquillés de surprise et de terreur lorsqu’il évoqua l’idée d’apprendre à tirer. Elle n’avait pas l’âme d’une guerrière et il n’avait pas véritablement l’envie d’en faire une. Il savait ce que cela impliquait, de former cette fillette innocente et insouciante à se battre contre la rue et ses habitants. Lui faire perdre une partie de sa douceur, rendre le monde plus brutal à ses yeux, lui enlever quelques scrupules pour qu'elle soit capable d’agir sans réfléchir… Elle ne méritait pas ça, mais avait-elle le choix à présent ?

Lui, il l’avait. Il pouvait lancer un cycle rapide sur sa machine à laver et faire déguerpir la jeune femme de chez lui dès le levé du soleil. Il pouvait décider de fermer les yeux sur cet épisode, comme sur mille et un autre épisode de sa longue vie et ne jamais regarder derrière lui. Morte ou vivante, il était capable d’avancer et l’avait fait des dizaines, des centaines de fois sans pour autant perdre le sommeil. Cet homme qui dégustait son plat de pâtes thaï sagement avachi sur son canapé était un tueur, ôter la vie ne lui faisait plus aucun état d’âme.

T’as un autre plan ? Comment comptes-tu t’en sortir dehors ? Et ces gens à ta recherche, que vas tu faire s’ils se pointent ?

Deux solutions : se faire piéger comme une débutante ou apprendre à anticiper et leur compliquer la tâche autant que possible, le temps qu’il revienne de son voyage et trouve un plan B pour la suite. Il n’était évidemment pas certain de parvenir à transformer ce poids plume au regard doux en une jeune femme agile et endurante en si peu de temps.

Il n’eut pas de réponse immédiate, la demoiselle filant dans la douche dès qu’elle eut obtenu son accord.
Il profita donc de ce petit moment de répit le temps d’une douche pour remplir son estomac affamé et réfléchir à son programme. A son retour, il la regarda avec bienveillance, comme s’il la connaissait depuis longtemps.

Alors, ton plan ? On s'entraîne ou tu préfères l’improvisation ? J’ai pas fait math sup, mais dans le plan numéro 2, tes chances sont quasi nulles.

Aie, j’ai été rude là.

Demain ? On commence maintenant. A partir de maintenant, tu dois être en alerte en permanence. Le moindre bruit suspect doit te faire réagir. Y compris la nuit. Des demains tu devra arrêter de papillonner et de regarder les fringues en vitrine lorsque tu te promènes. Regarde, analyse, vérifie dans chaque angle que tu n’es pas espionnée, surveille les plaques d’immatriculation pour t’assurer qu’ils ne te suivent pas. J’en ai vu des sales types crois moi, si tu penses être en danger, c’est qu’on est déjà en retard sur le programme.

ça annonçait la couleur. Le matelas de la chambre d’amis était à se damner, mais William semblait déterminé à gâcher ce plaisir.

Demain, on court.
Tu dois courir vite et longtemps. La fuite sera ta principale option, tu ne deviendras pas une guerrière en une semaine on va pas se leurrer, mais si tu sais éviter de te faire chopper, ça peut marcher vu ton gabarit.


Il lui lance un clin d’oeil complice l’air de dire “ t’inquiète, ça va aller”.

Sers toi, t’en aura bien besoin. Dit-il en riant pour la provoquer et la faire stresser volontairement. C’était un peu vicieux, mais il s’amusait bien. Pour une fois qu’il avait de la compagnie !

Dis moi tout sur toi. Pas de frère et soeur ? Des passions ? Un copain ? Si t’es amenée à passer quelques jours ici, autant que je m’assure que tu ne sois pas une dangereuse psychopathe. Il sourit, taquin.

Il devait s’assurer que personne ne remonterait jusqu’à elle, ni jusqu’à lui, du coup. L'avoir dans son appartement représentait un risque pour eux deux même si son immortalité lui permettait de dormir plutôt serein. Il ne lui proposait pas les clés de chez lui car l'immobilité serait son pire ennemi. Plus elle bougerait, plus la tâche serait complexe pour la retrouver.


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMer 30 Aoû - 14:11

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-Courir ? hasardai-je.

Je ne savais pas quoi répondre à cet homme. Je venais d’échapper de justesse à une tentative de viol, j’étais épuisée, perdue, je n’avais pas les idées claires. J’avais avancé en pilote automatique aujourd’hui à tel point que j’avais manqué de vigilance. Mon super instinct ne valait rien si je ne me concentrais pas un minimum… J’avais déconné, et si je pouvais me trouver un tas d’excuses pour justifier mes faiblesses, je savais que ça ne vaudrait rien dans la rue… Un agresseur ne me prendrait pas en pitié parce que j’avais passé une mauvaise journée, que je souffrais ou que j’étais fatiguée. Il verrait juste une proie facile, exactement comme ça avait été le cas tout à l’heure.

J’avais besoin d’un moment seule pour m’isoler et me remettre de mes émotions, pour capitaliser sur ma situation… Je le pris en me réfugiant dans la salle de bains. Le bleu sur mon visage était bien sorti. Maman aurait sûrement hurlé en voyant ça… pensai-je. Elle aurait été bien capable de retourner sur le lieu de l’agression pour cogner le type à son tour, pensai-je tristement. Elle me manquait terriblement.

Je finis par me résoudre à sortir pour rejoindre mon hôte. C’était un drôle de type, pour ne pas dire vraiment étrange, mais mon instinct me soufflait que j’étais en sécurité avec lui… Pour le moment. J’avais un toit sur la tête et la possibilité de manger à ma faim… J’étais dans une situation bien trop précaire pour faire la fine bouche. Difficile de faire des plans dans ma situation, je vivais au jour le jour et prenait ce qu’on voulait bien me donner.

-Faites gaffes, l’optimisme va vous étouffer, répondis-je du tac-o-tac à sa réflexion lorsque je réapparus dans le salon.

Une fois passé le choc, je reprenais doucement mes marques et le naturel ressortait au galop.

Je fronçai les sourcils en l’écoutant déblatérer. Est-ce qu’il s’entendait ? Ce gars parlait comme s’il sortait tout droit d’un film d’espionnage !

…Etais-ce le cas ? Etait-il un ancien agent secret ? Militaire ? Un type qui avait bossé pour la DGSE, les “paras” ou la police et qui connaissait les ficelles ? Ca expliquerait des tas de choses sur son comportement. Mais… travaillait-il réellement pour une société de sécurité ou étais-ce une couverture ? Non, il se camouflerait mieux que ça s’il était supposé se cacher. Je sentais qu’il y avait quelque chose de louche derrière tout ça, en tout cas. Les réactions de William trahissaient une expérience. Quant à savoir laquelle… Le mettrai-je mal à l’aise en le confrontant à ce sujet ?

-Et vous comptez faire quoi ? Me réveiller toutes les heures cette nuit pour voir si vous arrivez à me surprendre dans mon sommeil ? Demandai-je perplexe avec ce petit accent espagnol traînant dont je n’avais jamais réussi à me débarrasser complètement.

J’aurais peut-être mieux dormi dehors, tout compte fait”, pensai-je en me demandant chez quel genre d’énergumène j’avais foutu les pieds.

-Comment vous faites pour être en état d’alerte constante ? Lui demandai-je sérieusement. Vous ne dormez jamais ?

Et si moi, j’arrivais à le surprendre dans son sommeil ? me demandai-je soudain. Je gagnerai un point ? J’aimais bien les défis, j’étais un compétitrice dans l’âme.

-Je ne suis pas vraiment sûre pour la course demain… Dis-je en relevant mon pied pour lui montrer ma cheville enflée. C’est juste une entorse, mais laissez-moi deux-trois jours pour éviter les complications ou je risque de traîner le problème un moment.

J’aurais normalement dû rester au repos une semaine, de préférence avec une attelle, c’était le minimum pour une entorse. Ca n’allait pas être possible dans ma situation, je devais chercher le compromis.

-Si vous avez de l’arnica et des bandes, ça devrait aider à faire dégonfler plus vite.

Il se mettait aux clins d’oeil complices ? J’avais du mal à le suivre, tantôt si sérieux et exécutif, tantôt… sympathique ? Je sentais une forme de bienveillance sous ses airs bourrus, j’avais juste du mal à comprendre pourquoi il s’impliquait autant pour moi alors qu’on venait de se rencontrer. Je n’étais pas l’héroïne d’un livre ou d’un film, je n’étais pas une princesse ou riche héritière qui s’ignorait et qui avait soudain besoin de la garde rapprochée d’un super ancien héros de guerre le temps de dérouler l’intrigue…

Ma mère était juste une déesse majeure d’une civilisation antique.

“Merde alors”, réalisai-je soudain.

Je collais aux critères, en fait.
Mais c’était la vraie vie, là. Je risquais ma peau sans aucune garantie pour le “happy end”.

-Si je vous suis… On se perd de vue dans quelques jours et vous voulez me donner des bases avant votre départ…

Je réfléchissais, pragmatique. J’étais jeune, certes inexpérimentée, mais j’étais débrouillarde et j’apprenais vite. Je savais aussi voir des opportunités quand elles se présentaient et William en était une de taille.

-Oubliez le renforcement musculaire et le cardio, je peux travailler là-dessus sans vous. Donnez-moi plutôt des cours de self-défense et des conseils pour échapper à mes détracteurs et survivre en milieu urbain. Je vais rapidement me retrouver à court de finances si je ne peux pas toucher à mon compte en banque ni chercher un travail déclaré. Vous avez des tuyaux pour trouver de la nourriture ? Sans voler, j’entends.

Je saisis le paquet de pâtes et une paire de baguettes. L’odeur me parut soudain très attirante quand bien même le plat avait refroidi.

-Non, c’était juste maman et moi, répondis-je entre deux bouchées.

Ça aurait peut-être dû me mettre la puce à l’oreille… Pas d’oncle et tante, pas de cousins ou cousine, pas de grands-parents… Ni de père. Étais-je seulement la vraie fille de Nailea Flores ? Et si c’était le cas, cela faisait-il de moi une demi-déesse, comme dans les mythologies antiques ? Etais-ce de cette hérédité que je tirais ce sixième sens inexplicable ?

-J’ai pas de copain, et j’ai tiré une croix sur mes amis quand j’ai fuis la maison, répondis-je honnêtement.

Etais-ce une bonne idée de révéler à cet homme à quel point j’étais isolée ? Je me laissais porter par mon instinct et le sentiment de sécurité que je ressentais à son contact.

Je ne répondis pas à son sourire, je n’étais pas vraiment d’humeur… Ce qui m’arrivait me dévastait.

Mais la nourriture était bonne. Manger me faisait du bien, c’était toujours ça.

-Je viens d’avoir mon bac avec…

Je m’abstins à la dernière minute de lui dire que je l’avais obtenu avec une mention très bien. Je ne savais pas qui était cet homme, à quel point il avait le bras long… Peut-être qu’il lui suffisait de passer un coup de fil pour avoir la liste des lauréats de l’année et il verrait vite que “Kara” ne figurait pas dessus.

-Hum. Je faisais pas mal de sport avant, en compétition. De la rythmique, de l’aéro… J’ai ralenti pour pouvoir me consacrer à ma passion. Je suis musicienne, expliquai-je. Mais je continue à pratiquer en loisir, du cardio, de l’escalade et du footing, entre autres.

Faute de temps, il m’avait fallu faire des choix et la musique prenait largement le pas sur tout le reste. J’étais violoniste, je voulais en faire mon métier avant que la vie ne me roule dessus et ne m’oblige à abandonner tout espoir de commencer les études supérieures en septembre.

-Et vous, vous faisiez quoi avant de travailler pour votre agence de sécurité ? Autant que je m’assure de ne pas avoir affaire à un dangereux psychopathe avant de planter ma tente ici pour quelque jours, le charriai-je à mon tour en lui lançant un regard taquin.

Et je repris, quelques instants plus tard :

-Sérieusement, pourquoi vous faites tout ça pour moi ?


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyDim 17 Sep - 11:25




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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





Bien qu’il n'ait jamais été à l’aise avec les enfants et encore moins avec les jeunes adultes à peine sortit de l’adolescence, William ne put s’empêcher de penser que leur conversation était étrange, absolument pas adaptée pour une demoiselle de son âge. Quel âge avait-elle au juste ? Était-elle au moins majeure ? Il grogna intérieurement, espérant de pas finir en tôle à cause d’un malentendu. L’époque en cours n’était pas très indulgente envers les trentenaires qui se permettait d’inviter des femmes mineurs chez eux, fort heureusement d’ailleurs.
Il profita des quelques minutes de répit offertes par le temps de douche de son invité pour délasser ses muscles et prendre du recul sur la situation. Pourquoi diable s’était-il mêlé de cette affaire ? Il l’avait sorti de la galère et ne lui devait rien, alors pourquoi !? Pourquoi l’avoir amené ici, dans son appartement au allure de logement témoin pour un promoteur immobilier de luxe !?

Lorsque Kara revint dans le salon, elle avait meilleure mine et reprit la conversation là où ils l’avaient laissé, comme revigorée par l’eau qui l’avait lavé de cette drôle d’expérience, pleine de questions en main et de plans d’attaques attendrissants. William, repu, fronça les sourcils en regardant sa cheville légèrement bleu sur le côté.

C’est pas faux, tu t’es pas loupé.

Il marqua un temps de pause, cherchant un peu de pédagogie au fond de son être. Comment rester en alerte ? Il avait entraîné bien des hommes à cela, employant la manière forte plus que les explications, mais dans ce contexte là, tout était différent. Il était évidemment hors de question de la foutre dehors en pleine nature, hors de question de la blesser ou de la détruire mentalement comme il l’avait été pour devenir une machine à tuer, sans peine, ni remords. Non! Il était uniquement question de survie, jusqu’à son retour.

En effet. Tu dois apprendre à faire le vide dans ton esprit, peu importe la journée que tu viens de passer. Tu dois t’endormir le plus vite possible, sans cogiter des heures,  ainsi, tu n’auras besoin que de quelques heures de sommeil ici et là pour rester en forme. Si tu comptes enchaîner tranquillement tes 9h de sommeil hebdomadaire dans la rue avec des hommes à ta recherche, tu vas te faire attraper vite. Imagine tout ce qu’ils peuvent faire en 9h si tu restes immobile ? Tu dois bouger, leur compliquer la tâche le plus possible.

Il déglutit. Si seulement il avait eu un peu plus de temps devant lui, il n’aurait pas cherché à la former mais aurait employé son savoir faire pour retrouver ses bourreaux. Malheureusement, Morrigan, troublé par le pouvoir de Loki, était au bord de la folie, lui infligeant par la même occasion d’intenses souffrances mentales. Il n’y voyait pas clair, dans ce qu’elle pouvait ressentir, mais il savait pertinemment que cela ne pouvait pas durer, il suffoquait, étouffait et devait s’éloigner vite et loin pour respirer à nouveau.

Tu ne peux pas rester ici, je suis désolé. Ils te trouveraient en quelques jours à peine.. et moi aussi par la même occasion. J’ai un paquet d’ennemis un peu partout, tant que je ne sais pas qui en a après toi, nous ne pouvons pas prendre ce risque là.
Pour l’argent, ne te tracasse pas.


Bordel, à quoi je joue ? C’est pas ma gosse, pas ma nièce, c’est qu’une gamine égarée qui me raconte un tas d’histoires sans la moindre preuve. J’vais vraiment lui filer de la thune pour manger ?

Il leva ses yeux ciel, les posants sur elle avec la bienveillance d’un grand frère un peu trop vieux et il soupira. Il était cuit, il venait de tomber dans le piège. Il allait s’attacher à elle malgré cette règle de n’aimer personne qu’il s'infligeait depuis des centaines d’années déjà après trop de souffrances… elle, cette âme mortelle… qu’il pouvait perdre à chaque instant..

Pas d’amour, pas d’amis.. ils avaient plus de points communs que prévu ces deux-là.

Tu te feras des amis plus tard, dehors, personne ne sera vraiment ami avec toi. Les gens sont affamés, certains drogués, la plupart intéressés… Ne t’en fait pas des ennemis non plus, fait en sorte de rester neutre. Je te filerai des sous, tu trouveras des chambres autant que possible même si c’est une denrée rare dans cette foutue ville, t’imagines pas ce que l’on peut obtenir des gens avec de l’argent. Foutu monde..

Une époque qu’il détestait. Loin de l’authenticité de sa vie d’avant. Une époque dans laquelle l’hypocrisie était reine et où les jeunes filles comme Kara pouvait attirer de véritables salopards.

Si tu te retrouve dans la merde, tu m’appels. Tu deal pas et .. euh..enfin… tu fais rien de … Voilà.


William sentit ses joues rougir à cause du malaise, il ne trouvait pas ses mots et se sentait particulièrement mal à l’aise d’évoquer le corps de la demoiselle pour quelques services généreusement payés.
Il ne comptait plus les fois où il était resté en planque, les fois où il s’était fait passé pour un autre pour réussir des missions.. la rue, il la connaissait, il y avait passé de nombreuses années.

Tu joues de la musique ? De quelle sorte ?

Allongé dans l’angle du canapé, il déposa sur le côté sa boite de pâtes raclée jusqu’à la dernière. Il lança la barre de son située sous la télé et tendit la tablette qui la contrôlait à Kara.

T’écoutes quoi ? Va y, j’suis plus dans le coup moi. Dit-il en souriant avant de lever les yeux sur le plafond. Qui était-il ? Qu’avait-il fait avant d’être agent de sécurité.

Mille et une choses..  

Te fais pas chier ! Lança t’il lorsqu’elle le traita de psychopathe. Il sourit à nouveau, presque soulagé d’avoir un peu de compagnie alors que sa tête s’embrasait à cause de sa Deesse.

J’ai touché un peu à tout.. forces de l’ordre, armée.. j’suis pas si vieux, j’ai encore un tas de choses à apprendre..

Mensonge.

J’en sais rien…
J’ai appris à croire au destin, aux signes… j’imagine que j’étais pas sur ce foutu pont juste pour assister à un drame. J’ai été formé pour assurer la sécurité des gens qui m’emploient, pour ne plus ressentir ni peine ni remords. ça marche pas à tous les coups visiblement.. J’aurais pas voulu voir ton visage dans les journaux demain matin..
Et toi, qui seras-tu après tout ça ? Qui souhaites-tu devenir ?



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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyDim 17 Sep - 23:16

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-C’est facile à dire… S’endormir dehors, c’est déjà une épreuve en soi.

Le manque de confort, le bruit, la lumière, la peur d’être dérangée par un intrus ou de se faire agresser…

-Comment vous arrivez à trouver le sommeil instantanément ?

Il me parlait de dormir dehors tout en étant affublé de son costume de luxe… Si nous n’étions pas dans ce contexte étrange et s’il ne m’apparaissait pas lui-même comme étant extrêmement louche, je lui aurais sûrement fait une vanne à ce sujet… Mais je ne savais rien de lui. Alors à moins qu’il ne se croit dans un film d’action et qu’il soit en train de me baratiner sur toute la ligne, je pouvais facilement supposer que j’avais affaire à quelqu’un qui avait du vécu… Un ancien militaire peut-être, un agent secret pas très discret, ou je ne sais quel délire du genre. Un type qui vivait aujourd'hui dans un appartement magnifique mais qui avait dû connaître la survie dans des environnements hostiles…
Était-ce un de ces surhommes, comme dans les films d’action, qui se faisaient parachuter dans des pays en guerre avec un minimum d’équipement et qui devait réaliser sa mission et rentrer par ses propres moyens ?

J'acquiesçai. C’était agréable d’être nourrie, de revenir dans un environnement sécurisant et de se sentir protégée, mais je ne m’attendais pas à ce que cela dure. Ma petite bulle de confort allait de nouveau éclater et je me retrouverai dehors, à ruminer sur tout ce que j’avais traversé récemment : la mort de maman et la vérité hallucinante à son propos, la perquisition de la police, l’intuition qui m’avait poussé à fuir la maison, et maintenant cette tentative de viol…

Trouver des chambres à Paris ? Mais combien escomptait-il me donner au juste ? Les loyers étaient exorbitant dans cette ville. Ca ne m’avait jamais tracassé avant car je venais d’un foyer aisé, mais maintenant que je me confrontais à la dure réalité des galères financières et réalisais la valeur de l’argent…

Sa proposition aurait dû me faire pousser un “hourra” de joie. La sécurité financière, quelqu’un qui voulait m’entretenir… Un avenir bien plus lumineux que celui vers lequel je me dirigeais actuellement…

C’était louche. Personne ne donnait de  grosses sommes d’argent à une inconnue, aussi pitoyable soit-elle… Ça cachait peut-être quelque chose. Mon instinct me soufflait pourtant que cet homme n’avait pas de pensée malhonnête, qu’il ne nourrissait pas de mauvaise intention cachée à mon égard… Au contraire, je me sentais en sécurité avec lui. J’avais appris à me fier à mes intuitions, elles me trompaient rarement, mais je n’arrivais pas à comprendre la raison de cette générosité alors que nous ne connaissions depuis une paire d’heures tout au plus.

Et c’était quoi cette histoire d’ennemis qu’il avait ? Quel genre de vie menait-il au juste, le garde du corps ?

Je secouai la tête.

-Je ne pourrai pas vous rendre cet argent dans un futur proche… C’est très généreux à vous, mais je ne peux pas accepter.

Je jouais avec mes baguettes, poussant distraitement des légumes accrochés à mes nouilles…

-J’évite de sombrer dans la criminalité, d’accord… dis-je avec l’ombre d’un sourire sans trop comprendre pourquoi il cafouillait tout à coup. Je n’ai plus de téléphone…

La police me l’avait volé.

-Mais je peux créer une nouvelle adresse mail, je passerai de temps en temps à la médiathèque pour jeter un oeil, proposai-je.

Je n’avais pas vraiment les moyens de m’offrir un autre portable ni de payer un abonnement, et je n’en voyais pas l’intérêt. Je n’avais plus le numéro de personne désormais et je n’avais plus personne à qui téléphoner… Internet allait me manquer par contre, c’était dur d’être coupé du monde. Je me sentais encore plus isolée ainsi, sans possibilité de naviguer sur la toile, de lire l’actualité ou même de regarder des vidéos sur youtube…

-Je suis violoniste.

Je saisis la tablette qu’il me tendait, songeant qu’écouter un peu de musique me ferait du bien et nous détendrait peut-être un peu tous les deux. Je pianotai pour télécharger un morceau de l'un de mes jeux préférés.

Je lui renvoyais un sourire fugace alors qu’il réagissait à la vanne qu’il m’avait faite un peu plus tôt et que je venais de lui renvoyer. “Psychopathe”.

-C’est à l’armée que vous avez appris la survie ?

J’étais curieuse de vérifier mes hypothèses.

Croire au destin ? C’était la foi qui le poussait à m’accueillir de la sorte, à vouloir m’aider, me protéger ? C’était complètement fou…

“Aussi fou qu’avoir eu une mère pour déesse ?” me demandai-je subitement.

C’est moi qui aurait dû avoir la foi… Pourtant, maman m’avait élevé dans la non-croyance. Pourquoi avait-elle fait cela ? Je ne comprenais pas.

-Vous pensez que c’est une volonté supérieure qui vous a mis sur ma route ?

L’idée m’aurait paru ridicule il y a quelques mois. Aujourd’hui, je me posais beaucoup de questions…

Ses dernières interrogations me laissèrent songeuse un moment… Je tendis la main pour saisir la glace à moitié décongelée et la posai contre ma pommette qui me faisait souffrir.

-J’aurais dû attaquer les études supérieures à la rentrée… De musique.

Et maman était morte. Une douleur violente me comprima la poitrine. Je réprimai difficilement mon envie de pleurer. Dix jours que mon monde s’était effondré.

-J’en sais rien.

M’enterrer quelque part et tenter d’oublier toute cette souffrance, c’était un plan d’avenir acceptable ?

-Je crois que j’ai besoin de temps. De temps… Et de réponses.

Je fermai les yeux pour me focaliser sur les notes de piano qui raisonnait sur la sono. Ça me faisait un bien fou de renouer avec la musique, même si ce n’était qu’en l’écoutant.
Dire qu’à une époque j’aurais rêvé d’être comme le héros de la bande son de ce jeu… Me découvrant un soudain pouvoir magique, partant à l’aventure pour vivre des histoires incroyables faits de magie et de rencontres… Le personnage n’avait pas hésité un instant à tourner le dos à sa famille quand l’occasion s’était présentée. Moi je venais de perdre ma mère et mon monde venait littéralement de s’effondrer. La vie n’était définitivement pas un jeu vidéo… Il n’y avait pas de bouton pour ressusciter les personnages.

-Et il y a tout ce qui se passe dehors… Ces révélations sur les dieux. Je n’étais pas croyante avant, j’ai encore du mal à comprendre ce qui se passe… Le monde est en train de changer à une vitesse folle, ça me fait peur.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptySam 23 Sep - 10:28




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Apprendre à faire le vide, à oublier toutes les choses qui te tracassent. Se concentrer sur sa respiration, ne plus penser à rien. C’est l’un des exercices les plus difficiles, plus encore qu’apprendre à se défendre… Contrôler son mental pour rester maître de la situation, c’est à ça qu’on reconnaît un bon soldat et un excellent. Et c’est aussi à cause de ça que certains échouent..
Tailler des muscles et apprendre à tirer, c’est à la portée de tous avec de l’entrainement, mais résister dans des situations extrêmes, là, c’est une autre affaire..


Les souvenirs remontaient à la surface. Il avait enduré bien des épreuves au milieu de ses nombreuses vies. Le luxe n'avait pas toujours été.

Évidemment, t’en est pas là. Nous ne ferons pas de toi une agente infiltrée reine de la bagarre en une semaine. Dit-il en riant. Mais tu dois comprendre que ta survie dans ce nouveau monde reposera sur tes épaules, plus tu sauras être clairvoyante, mieux ce sera !

Il était doué pour faire cavalier seul pour la simple et bonne raison qu’il s’était fait berner plus d’une fois ! Des faux sourires, la flatterie, des promesses, des sentiments, un cocktail tout à fait propice pour tomber dans le piège le plus simple du monde. Amoureux, attendri, William était un cheval de course avec des œillères, prêt à se foutre en danger pour garantir la sécurité de l’être aimé et cette petite s'apprêtait à lui causer exactement ce genre d’ennuis, il le sentait et ne parvenait pas à reprendre sa main tendue pour lui venir en aide.

Me rendre mon argent ? Kara, regarde donc autour de toi.

Des meubles luxueux sans la moindre égratignure, des matériaux de qualité, de l’espace pour quatre alors même que le prix du mètre carré dans le secteur était une pure folie. Il hocha les épaules, préférant ne pas insister et appréciant aussi l’envie de la demoiselle de se débrouiller seule. C’était une qualité, en un sens, une erreure, aussi.

J’ai longtemps balayé toute croyance de mon esprit, préférant croire que je pouvais avoir le contrôle sur tout.. mais j’ai, comment dire.. changé d’avis ?

A cause d’elle. Grâce à elle.

La grande révélation à redistribuer les cartes de ce monde, tu ne penses pas ?

Sa révélation, à lui, datait de plusieurs centaines d’années, mais peu importait l’époque, le résultat menait au même. William se leva pour rejoindre la grande bibliothèque accolée au mur. Kara semblait studieuse, suffisamment pour apprécier lire de temps en temps. Enfin, peut-être. Il s’empara de deux livres soigneusement conservés. L’un plutôt récent, le second beaucoup moins. Écrivain anonyme sous des noms d’emprunts depuis de longue année, ses livres, dont certains avaient été un grand succès, n’étaient autre que des morceaux de vie posés sur le papier. Évidemment, personne n’avait fait le lien, mais Kara le ferait peut-être, au fil des mots et des jours passés aux côtés du valeureux Chulainn sans même le savoir.

J’ai pas de violon dans le coin, j’ose espérer que tu me fera écouter un morceau à mon retour.

Symbole d’un au revoir, pas d’un adieu. Leurs chemins se rejoindraient, un peu plus tard.

Tu lis ? Attrape ça ! Tu me diras ce que t’en penses. Ce sont mes préférés, ça répondra peut-être à tes questions.
Tu as raison, le monde change, mais tu vas t’y faire. Tu trouveras ta place.


Dans un camp, comme dans un autre. Lui avait choisi les Celtes, par loyauté, par croyance, par amour ou amitié, il ne savait pas vraiment, mais Kara serait libre de ses choix et il ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle avait la vie devant elle, tout à reconstruire.

Tu devrais peut-être te reposer, tu ne crois pas ? Je ne te dérangerai pas ce soir, mais tu dois être en forme demain.

Il posa son regard ciel sur elle, avec bienveillance.

Au fait, comment s’appelait ta mère ?

Il manquait de temps, d’informations, d’énergie, mais il trouverait ces connards aux trousses de la demoiselle et s’en débarrasserait aussi tôt.  


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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMar 26 Sep - 10:52

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Une “agente infiltrée”.
Je me demandais si c’est ce qu’il était ou ce qu’il avait pu être par le passé. Ce serait fou non ? De loger sous le toit d’un agent secret… Mon imagination s’emballait.

Plus je l’écoutais et plus j’avais l’impression d’avoir atterri dans un autre monde. Il semblait penser que j’avais la mafia au cul ou je ne sais quelle saloperie de grande envergure alors que je lui avais seulement expliqué que des types avaient déboulé chez moi. Ils auraient pû être n’importe qui, la petite racaille du quartier, des prêteurs sur gage… Il prenait ça tellement au sérieux. C’était complètement fou. N’importe qui se serait contenté de me conseiller d’appeler les flics et de m’en remettre à eux… mais pas lui. Lui avait écarté d’office cette possibilité. Il me parlait de vigilance constante, de déplacements, d’ennemis redoutables, d’apprendre à cogner, à tirer, il voulait me filer du fric…

Mais où est-ce que j’avais mis les pieds, au juste ?

Le pire dans tout ça ? C’est que malgré son côté décalé et dingue qui aurait dû me faire fuir à des kilomètres, ce type m’inspirait un fort sentiment de sécurité. Il était le premier adulte à m’avoir tendu la main, le premier à prendre mes problèmes au sérieux, à me proposer une solution concrète… Il était là pour moi, il s’impliquait bien au-delà de mon sauvetage survenu plus tôt dans la rue et il ne se montrait pas intrusif dans ses questions…

C’était fou, mais j’avais envie de lui faire confiance.

Ça me faisait un bien immense de sentir que je n’étais plus seule et que quelqu’un de responsable me soutenait. Je n’étais qu’une gamine, tout ce qui me tombait dessus était beaucoup trop lourd pour moi, j’étais perdue. Pendant quelques jours au moins, je serai protégée. Je ne voulais pas penser à ce qui arriverai ensuite…

-D’accord… J’essaierai d’être plus vigilante.

Mais à part avoir des yeux derrière la tête en dormant… Je n’étais pas un personnage de film d’action, capable de m’endormir instantanément ou de me réveiller parce qu’une brindille craquait à cinquante mètres.
Et plus je serai épuisée, comme c’était le cas présentement, et moins je serai alerte. Le corps avait ses limites et j’étais en train d’atteindre les miennes… Je n’avais pas connu une seule nuit reposante depuis la mort de maman. J’étais sur la pente raide, émotionnellement parlant. Constamment au bord des larmes, un rien suffisait à me faire basculer.

Je lançai un coup d’oeil en périphérie. “Regarde autour de toi”. Oui, j’avais bien compris qu’il était plein aux as, ses meubles avaient l’air d’être tellement neufs que ça en était même à se demander s’il vivait réellement là. Mais… On ne se connaissait que depuis une paire d’heures. Tout ce qu’il faisait déjà pour moi, c’était énorme.  

Je levai les yeux vers lui, fronçant les sourcils. La Grande révélation…

-Oui… Mais… Des personnes se révèlent soudain avec des pouvoirs et les gens se jettent à leurs pieds pour les vénérer ? Ils pourraient être… Je ne sais pas moi… des extraterrestres ? Des genre de… X-men ?

La athée en moi hurlait à la méfiance, et le fait que ma propre mère compte parmi ces êtres ne changeait rien à la donne. Peut-être que j’avais moi-même du sang de mutant dans les veines… Je ne savais pas qui était mon père… Mortel ? Pseudo divin ?

J’eus soudain un frisson glacé. Etais-je l’une des leurs ? Allais-je changer, finir par devenir… quelque chose d’autre ? Comme ce sixième sens qui s’était éveillé un jour en moi. A l’époque, j’avais cherché des réponses en lisant des revues sur les médiums, les extrasensoriels… Je m’étais demandé si j’avais ouvert un chakra de trop ou je ne sais quoi. Aujourd’hui, je venais à interroger mon hérédité. Avais-je hérité d’un don ?

-Comment peut-on se contenter d’un “les dieux sont parmis nous ?”. C’est quoi un “dieu” d’abord ?

Je saisis avec délicatesse et respect les ouvrages qu’il me tendait.

-Qu’est-ce que c’est ? demandai-je en cherchant le titre, puis les résumés - si tant qu’ils en aient un.

Des réponses là-dedans ? J’avais du mal à saisir comment ces deux livres pourraient m’offrir les informations que ma propre mère avait refusé de me donner tout ce temps

J’en ouvris un pour me plonger dans la préface…

“Au fait, comment s’appelait ta mère ?”

Devais-je lui répondre ? Je lui avais menti sur mon nom, je me sentais en sécurité avec lui, mais pas assez en confiance pour prendre le risque qu’il enquête sur moi et ne découvre la vérité sur maman… Et s’il changeait soudain d’attitude ? Et si ça me mettait en danger ?

Et si je lui mentais, et s’il appartenait au gouvernement ou je ne sais quoi, et qu’il apprenait par ses contacts que le nom que je lui avais donné était bidon ?

La peur s'immisça soudain en moi, réveillant les angoisses qui s’étaient endormies un moment avec la vague de réconfort apportée par la douche, les habits propres, la nourriture et l’accueil de William.

Alors j’adoptai le comportement qui me semblait le moins dangereux pour l’heure… Le coeur battant, je feignis d’être complètement absorbée par ma lecture et de ne pas avoir entendu la question.

-C’est ces livres qui vous ont donné envie de croire au destin ? lui demandai-je après un moment.

“Changement de sujet… Faites que ça marche”.

Il avait raison, je crevais de fatigue et j’avais besoin de m’allonger. Il était tôt pourtant… La nuit n’était pas encore tombée, dehors. Nous étions en plein été cela dit, le jour se couchait tardivement.

Je relevai les yeux du livre.

-Vous avez de l’arnica et des bandes ?

Cela pourrait aider à minimiser les dégâts pour l’entorse. Si je voulais suivre les cours de self-défense, autant me donner toutes les chances de guérir le plus vite possible.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyJeu 28 Sep - 13:13




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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores





Des X-men ? T’es sérieuse ?
Dit-il en cachant aussi bien que possible son irrépressible envie de rire. Après tout, c’était légitime de sa part de s'interroger sur ce nouveau monde. Il se souvint alors, de ce jour où il avait cru mourir le ventre déchiré et de cette révélation, de Morrigan qui avait tenté de lui expliquer la situation avec diplomatie sans trop de succès. Il s’était mis à hurler, à tourner en rond des heures entières, totalement abasourdi par son discours. Finalement, Kara n’avait pas tort, c’était de la pure folie toutes ces histoires dévoilées au grand jour.

Ça t'inquiète ? T’es pas obligé de prendre position dans tout ce bordel tu sais. Certains hommes n’ont pas besoin de vénérer un Dieu pour se sentir bien. Tu fais peut-être partie de ces personnes-là, qui ne croient et n’avancent que grâce à elles-mêmes.
Et c’est sans doute plus raisonnable que de finir aux côtés de Loki.

Par la force des choses, William s’était retrouvé projeté aux milieu des Celtes et se réjouissait d’avoir fini dans ces rangs plutôt que dans d’autres complètement barges. Toutefois, sa loyauté envers son Panthéon était encore brumeuse, car lui, était loyal à Morrigan avant tout. Si la Déesse décidait un jour de prendre la fuite ou de retourner sa veste, il la suivrait, non pas sans râler.

La jeune femme ignora sa question, fuyant son regard et affichant un faux air interessé. Il n’était pas dupe, pas à ce point, mais il n’insista pas. La journée avait été suffisamment éprouvante, il ferait une nouvelle tentative dans les prochains jours. William porta son attention sur les livres qu’il venait de prêter à la demoiselle, admirant la couverture de chacun des deux ouvrages avec un genre de fierté intérieure. Les époques de sa vie, ses aventures les plus folles, tout y était noté, pour ne pas oublier.
Du valeureux guerrier sauvé par une belle inconnue, au commandant d’armé trop autoritaire et pas toujours apprécié en passant par l’aristocrate anglais fortuné.. Des morceaux de vie posés sur le papier, sa vie, ses souvenirs dissimulés sous l’imaginaire de différents héros de roman…

Hum, c’est à peu près ça. Je dirais même que c’est plus profond que ça. J’ai toujours aimé lire, aimé l’aventure et ces bouquins sont un parfait combo de tout ce que j’aime.
J'imagine que oui, ça m'a aidé à croire au destin. Tu me diras ce que t’en penses, t’auras du temps à tuer. Il y en a d’autres, tu pourras te servir.
.

Écrivain anonyme, William n’avait jamais pris le risque d’être démasqué. D’une part car il assumait assez mal ce petit côté fleur bleue qui dormait en lui et se réveillait lorsqu’il se mettait à écrire et d’autre part car son immortalité devait rester secrète pour la sécurité de la Déesse et la sienne. Toutefois, il était prêt à faire une petite entorse à la règle, si tant est que Kara soit assez ingénieuse pour comprendre le sens caché des histoires qu’elle tenait entre ses mains.

L’homme se redressa du canapé, fila dans la buanderie en direction de la pharmacie. Il s'exécuta sans broncher, car évidemment, il avait de pleines armoires à médoc, juste au cas où..

Tiens ! Tu t’es pas loupé.

Sa cheville commençait à virer bleue et ce n’était pas une bonne nouvelle.
Je dois décoller à la fin de la semaine. Je pars à la Nouvelle Orléans pendant quelques semaines. Tu vas t’en sortir, n’est-ce pas ?

C’était vital. Indispensable. La folie rôdait autour de lui et il souffrait d’interminables migraines à cause d’elle. Morrigan se trouvait dans le collimateur de Loki et il torturait ses pensées, leurs pensées, par extension. William devait prendre de la distance, pour faire le vide. Il fuyait, démuni par la situation.

Si t’as des ennuis tu pourras m’écrire, je garderai mes mails ouverts.

Étrangement protecteur, William n’aimait pas ce qu’il ressentait ;  la peur.
Il n’avait plus peur de grand chose pourtant, mais Kara réveillait en lui d’étranges sensations. Il la connaissait trop peu pour en être certain, mais si elle n'était véritablement qu’une humaine, alors, il pouvait la perdre d’un instant à l’autre…

Si t'es fatiguée, tu peux prendre la chambre d'amis au fond du couloir. Je suis pas certaine qu'elle ait déjà servi. Dit-il, en étouffant un rire.

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyJeu 28 Sep - 17:31

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Je rougis légèrement en le voyant se retenir de se foutre ouvertement de moi. Et bien quoi ? Oui des X-men ! Encore que la théorie des extraterrestres me paraissaient tout aussi crédible. Ou bien des visiteurs dimensionnels… La science avait mis en avant les courbures de l’espace-temps non ? Les théories des univers-bulles ne semblaient pas si absurdes non plus… Ca me semblait plus rationnel que le concept même de religion qui s’opposait pas essence à la science. Le dieu relevait de la croyance, la recherche scientifique se basait uniquement sur du factuel. J’étais peut-être jeune, mais mon esprit critique n’admettait pas ce qu’il voyait… J’avais besoin d’une explication rationnelle. Et tant que je ne l’aurais pas, je continuerai à imaginer un milliard d’autres scénarios que celui qu’on essayait de me faire avaler.

Des dieux.
Sans déconner. Des dieux !

-Bien sûr que si, tout le monde va devoir prendre position. Pas besoin d’avoir fait science-po pour savoir que le monde entier va être impacté par ce qui se passe. C’est déjà le bordel, ça va être pire dans les années à venir.


Je ne pouvais pas lui dire que mon avenir dépendait de ces vérités. Que l’absence de compréhension me coûtait tout. Qu’en se taisant, ma mère m’avait mise dans une situation intenable… Pour démasquer l’Ombre qui me courrait après et trouver un plan pour me sortir de la galère, j’avais besoin de savoir.

-Je ne nie pas leur existence, j’ai juste… J’ai besoin de comprendre ce qu’ils sont, dis-je agacée.

Ma colère n’était pas dirigée contre William, j’étais juste… A bout de nerfs.
Je passai une main dans mes cheveux dans une veine tentative d’apaisement. J’avais abordé le sujet, j’aurais peut-être dû éviter. Il avait le don de faire ressurgir en moi le pire de mes émotions. Tout ce que je gardais en bloc depuis que mon monde s’était effondré…

Mais pourquoi m’avait-elle menti, nom d’un chien ?! J’étais tellement, tellement en colère contre elle. Maman avait eu des milliards d’occasion de me dire la vérité, de me préparer à tout ça. Tout ce qui m’arrivait, c’était sa faute.

-Ce qu’ils veulent…

Mais je le devinais. Les dieux étaient tous les mêmes dans les légendes, non ? Des égos en puissance qui punissaient ceux qui manquaient de piété…
Des parasites tout puissants ? Non pas vraiment. Dans les légendes, certains étaient censés apporter une forme d’équilibre à la nature et à l’ordre des choses, je crois.
Mais comment croire qu’Apollon tirait le soleil depuis son char quand on avait une once de bon sens ? La gravité et la physique permettait à la Terre de profiter de la lumière des astres, ce n’était pas le fait d’une quelconque puissance surnaturelle.

Enfin je croyais.
Oh bon sang ! Mes pensées s’embrouillaient, je n’y comprenais rien. Comment démêler le mysticisme de la réalité ?

-Et pourquoi ils réapparaissent maintenant…

Mes connaissances théologiques étaient trop limitées. J’allais devoir me renseigner, lire tout ce que je pouvais. Internet racontait beaucoup de conneries, mais il y avait peut-être du bon à en tirer ? Il y avait les bibliothèques de la ville aussi, les campus universitaires… Je savais très exactement comment j’allais employer mon temps ces prochains mois. Et si les livres ne me répondaient pas, je trouverai peut-être des réponses dans les lieux de cultes…

Ça aurait été plus simple si maman n’avait pas été la supposée déesse d’une civilisation disparue qui avait vécu sur un autre continent… Chercher des informations sur l’Unique semblait autrement plus simple, il y avait littéralement des églises dans tous les quartiers de la ville !

-D’accord…

Ça devait sûrement être des bouquins de philosophie, ou quelque chose du genre. S’il m’hébergeait quelques jours et s’il s’absentait la journée pour aller bosser, j’allais effectivement avoir du temps à tuer. Pourquoi pas lire alors… Si tant est que j’arrive à me concentrer. Mes pensées avaient vite fait de s’éparpiller en ce moment, j’avais trop de choses dans la tête.

-Merci, dis-je poliment.

S’il partageait un peu de sa culture avec moi c’est que ces romans devaient revêtir une importance particulière pour lui. Le moins que je puisse faire était d’y prêter un peu d’intérêt. Ce n'était pas cher payé au regard de tout ce qu’il faisait pour moi.

Et je le remerciai une seconde lorsqu’il m’amena de quoi soigner mon entorse.

Je hochai la tête par réflexe en étalant une couche d’Arnica sur ma peau.
Est-ce que ça allait aller pour moi ?
Comment ça pourrait aller ?! Sérieusement ?!

-Ouais, ça va aller. Je suis débrouillarde.

Je levai la tête et lui souris pour tenter de me donner contenance. Je flippais, mais je ne pouvais pas décemment demander à cet homme de se sentir responsable de moi. Ça faisait déjà un moment que j’errais comme une âme en peine. J’avais tenu jusque là. Si je faisais plus attention à ce qui se passait autour de moi, j’esquiverai les hypothétiques agresseurs. Je pourrai toujours aller dormir dans les endroits moins peuplés, à l’écart du monde. Le plus dur serait de me procurer de l’argent et de quoi combler mes besoins vitaux en fin de compte.

-Peut-être que je devrais acheter un couteau.

Mes réserves d’argent allaient fondre comme neige au soleil avec le temps, mais pour le moment j’avais encore les moyens.

-Vous partez pour le travail ?

Il m’avait prévenu tout à l’heure, qu’il s’en allait dans quelques jours. Ce n’était pas une surprise. La Nouvelle Orléans c’était en Amérique du Nord, non ? Ca faisait un sacré voyage. Je pouvais bien lui écrire, oui, mais que ferait-il pour moi depuis l’autre bout du monde ?

J’accrochai tranquillement la bande avec l’expérience de celle qui avait l’habitude de gérer ce genre de bobo.

-Vous ne recevez jamais personne ici ?

L’appartement était nickel, je ne voyais pas de canapé… Franchement, ça aurait pu tout aussi bien être un coin pour prendre des photos pour un magasin de décoration ou de meuble. Mais pourquoi m’avait-il amené ici s’il était aussi réservé avec les gens ? J’avais du mal à le comprendre.

C’est sur cette interrogation que je finis par m’écrouler dans le lit, incapable de lire la moindre ligne. J’étais épuisée, pourtant le sommeil ne me trouva pas immédiatement…

Encore et toujours, mes pensées vagabondes qui s’égaraient pour me rappeler tout ce que je tentais désespérément d’oublier. Ma poitrine se comprima et je capitalisai à nouveau.

Quinze jours à peine.
Le deuil.
Des secrets.
Un ennemi mortel.
Une agression qui avait failli tourner au drame. Mon corps perclus de douleurs qui réagissait aux coups, à l’inconfort des derniers jours et au manque de sommeil.
La sécurité à nouveau… Qu’on allait me reprendre dans quelques jours, et à nouveau viendrait la solitude.
La peur immonde qui m’empêchait de respirer… Le manque total de contrôle sur ma vie.

Emportée par l’épuisement et le confort du matelas, je finis par glisser dans un sommeil sans rêves, le visage trempé de larmes…

Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il était lorsque je m’éveillai le lendemain. Je me sentais fatiguée mais plus reposée que je ne l’avais été depuis deux semaines. Il faisait jour, dehors. Et chaud. Un très mauvais indicateur de l’heure cela dit, nous étions en plein été.
Je boitillai jusqu’à la salle de bains pour me laver le visage, hésitai un moment en contemplant la douche… Et finis par craquer. Deux semaines sans pouvoir me laver correctement en plein été, c’était un pur bonheur de pouvoir renouer avec une salle d’eau. Je n’y restais pas longtemps cependant, juste le temps de me rafraîchir un peu. Mon reflet me fit grimacer, j’avais marqué… Cet enfoiré de fils de chien m’avait frappé fort. Je me consolai néanmoins en songeant que William lui avait collé dix fois ce qu’il m’avait mis. Bien fait !

Je me glissai timidement dans le salon à la recherche de mon hôte. En parlant de William… Trainait-il dans les parages ? Etait-il au travail ? Combien de temps avais-je dormi ?

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyMer 18 Oct - 9:45




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Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, notre fin nous réunira--  feat. @Naya Flores




Tant de questions, tant de réponses différentes possibles. William avait un choix, celui de ne jamais avoir d’enfant afin de ne pas souffrir de les voir s’en aller avant lui. Comment aurait-il pu justifier cela sans s’attirer d’ennuis ? A l’époque, il aurait sans doute fini au bûcher pour sorcellerie et aujourd’hui, même si plus rien n’étonnait personne, il préfèrait encore rester dans l’ombre avec ses secrets pour garantir la sécurité de Morrigan. Discuter des heures entières avec une adolescente pour le moins déboussolée, ce n'était pas quelque chose pour laquelle il était doué. Il bafouillonnait, tentait de se montrer raisonnable et souriait discrètement lorsqu’elle le remettait à sa place sans s’en offusquer. Elle avait peur, il le sentait.

Pas tout à fait. J’ai besoin de prendre l’air, de voir du paysage. J’étouffe ici.

C’était peu dire. Il avait cru mourir quelques semaines plus tôt, pour de vrai ! La Déesse avait été attaquée, tuée, d’une certaine manière. La douleur provoquée par l’incident avait été insoutenable, le clouant au lit pendant des heures à hurler sous les tensions de chacun de ses os. Sa respiration, bien que difficile, signifiait que Morrigan n’avait pas été véritablement tuée, mais où était-elle ? Que lui était-il arrivé ? Son corps souffrait et le silence de sa belle l’avait anéanti. Les jours étaient passés, sans que Morrigan ne frappe à sa porte ni ne lui écrive. Ses maux physiques s’étaient adoucis, à lui, tandis-ce qu’on s’en prenait désormais à sa tête. Des migraines insupportables, des envies sombres, William n’était plus lui-même et Morrigan combattait un ennemi bien fourbe qui s’était logé dans son esprit, c'était une évidence, il le ressentait en lui. L’ultime solution ? La fuite! Partir loin, loin de tout ce qui la rattachait à elle, loin de ses souvenirs Parisiens à se promener en tête à tête, loin des salles de boxe qu’ils fréquentaient pour se cogner dessus de temps en temps, loin des médias, loin de cette noirceur qui rodait dans sa tête jour et nuit sans même pouvoir en comprendre l’origine et le sens.

Il était là, avachi sur son canapé, à s'intéresser à cette demoiselle et à en oublier cet étourdissement constant qui régnait dans son esprit. Voilà pourquoi il devait partir, la laisser seule, livrée à elle-même. Dans cet état second, il ne pouvait guère l’aider plus.

Devrais-je recevoir du monde ? Je n’aime pas l’agitation. Je n’aime pas non plus le désordre. Je préfère sortir plus que recevoir. Cet appartement est une bulle, je m’y ressource.

Il y avait du vrai là-dedans. William n’était pas le genre à aimer recevoir du monde chez lui, mais même s’il l’avait voulu, voilà bien des années qu’il n’avait plus assez d’amis pour remplir ce vaste salon. Au fil de cette longue existence, il avait appris, parfois de façon brutale, que la solitude serait sa meilleure alliée et que l’amour des autres lui causerait des souffrances inutiles. A quoi bon s’infliger cela ?

Elle était curieuse, un peu trop !

Les mots devinrent plus rares, les phrases plus lentes, et petit à petit, ils finirent par aller se coucher en silence et s’endormir en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire.
La présence de la demoiselle et les questions qui plannaient autour d’elle parvinrent à détourner son attention de Morrigan et pour la première fois depuis de longs jours, il s’endormit sans agitation.

Réveillé aux aurores, William enfila un sweat et un jogging et quitta l’appartement sans mettre ses plans diaboliques à exécution. La jeune femme dormait profondément et il n’osa pas briser son sommeil, l’un des derniers vraiment salvateur dont elle pouvait profiter.
L’air frais du matin s'engouffra dans son cou pour raviver ses sens et son esprit de la plus délicate des manières et petit à petit ses foulées devinrent plus rapides. Son souffle prit de l’aisance, se calant en rythme avec ses pas pour ne point suffoquer. C’était sa façon à lui d’évacuer, de faire le vide, jusqu’à son retour à domicile.

A son arrivée, Kera était réveillée et sortait de la douche. Il lança sur la table des pains au chocolat encore tiède attrapés sur le chemin du retour.

Sers toi si tu as faim. Dit-il, avec sa voix rauque du matin.
Tu as bien dormi ?

Il se tourna, café à la main, découvrant le visage tuméfié de la demoiselle. Un rire moqueur manqua de lui échapper, se transformant en un sourire crispé.

Il t’a pas loupé le con. Dit-il, en rigolant intérieurement.

Elle allait s’en remettre, s’était de bonne guerre.

Comment va ta cheville ?

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MessageSujet: Re: Despair [Intrigue II Terminé - William]   Despair [Intrigue II Terminé - William] EmptyVen 20 Oct - 12:44

Despair


Il ne partait donc pas pour le travail mais pour des raisons plus personnelles. De longues vacances sur un autre continent, effectivement il n’y avait rien de mieux pour se dépayser.

Et j'acquiesçai, comprenant le message sous-entendu.

“Tu as intérêt à te faire aussi discrète qu’une souris et à ranger derrière toi, Naya…”

S’il aimait tant que ça la tranquillité… Pourquoi avait-il amené une grande adolescente chez lui ? J’avais un peu de mal à saisir cet étrange personnage. J’imaginai qu’il avait agi sous l’impulsion, sans vraiment réfléchir aux conséquences de ses actes, qu’il se tranquilisait en se disant qu’il partait de toute façon dans quelques jours et que ce serait l’excuse parfaite pour me faire déguerpir. Il avait raison. Dans une poignée de jours je me retrouverai à nouveau livrée à moi-même et j’allais devoir apprendre à me débrouiller. Je savais que l’argent allait vite me manquer, j’allais donc devoir apprendre à faire sans. Il n’était peut-être pas encore trop tard pour accepter la proposition de cet homme…

Je soupirai intérieurement. Je ne pouvais pas faire ça. Je ne le connaissais pas, j’ignorais tout de lui… Et d’où venait son argent. Sous ses airs de gentil bonhomme se cachait peut-être un mafieux, qui sait ? Et si je me retrouvais encore plus dans les emmerdes en acceptant de dépendre de sa contribution ? Quel genre d’homme proposait d’offrir des milliers d’euros à une gamine rencontrée deux heures plus tôt ? Quel genre d’homme proposait à ladite gamine d’apprendre à utiliser une arme à feu tout en balayant d’office l’hypothèse d’aller chercher de l’aide auprès des autorités du pays ? Et qui annonçait tranquillement qu’il avait des tas d’ennemis et que m’héberger chez lui me mettrait en danger ? C’était hyper louche !

Malgré tout ça, je ne pouvais nier la gentillesse de William. Jusqu’à présent il s’était comporté comme un gentleman avec moi et m’avait sauvé, je n’oubliais pas ce que je lui devais. Mon instinct me soufflait que je n’avais rien à craindre de lui pour le moment… J’allais profiter de ces quelques jours de répit pour récupérer un peu, apprendre quelques trucs avec lui et surtout réfléchir à ce que j’allais faire après.

La nuit fut plus ressourçante que toutes les précédentes. Je ne dormais pas beaucoup depuis que j’avais quitté la maison… Je trouvais un William frais et dispo qui ne manqua pas de rire de moi en me voyant débarquer.

-M’en fous, il a pris cent fois plus cher… marmonnai-je en piochant un pain au chocolat dans le sachet.

Il fallait que je mange autant que possible tant que je le pouvais et que je prenne des forces, j’avais l’intuition que la nourriture allait devenir une ressource précieuse au cours des prochains mois.

-J’ai mal, mais ça devrait aller.

L’huile essentielle d’arnica faisait des merveilles sur la douleur et je comptais bien profiter de l’enseignement de William tant que je le pouvais.

L’homme se révéla étonnamment disponible au cours des jours suivants et je supposai qu’il avait posé de longues vacances en vue de son départ imminent pour le continent américain. Sous ses airs bourrus et introverti, je découvris une personne relativement attentionnée et pédagogue. Je réalisai que les questions trop intimes le mettait mal à l’aise, aussi finis-je par arrêter d’en poser, ou tout du moins le fis-je tant que lui-même ne cherchait pas à creuser trop profondément au sujet de mon histoire personnelle. Je crois qu’il comprit rapidement mon petit jeu, un accord tacite se mit en place.

Le “William” finit par se transformer en “Will”, le “vous” en “tu”. Pas une fois je ne me sentis en danger avec lui, au contraire… Je ne savais presque rien de lui et lui de moi, mais une certaine forme de complicité amicale se mit en place. Fragile, peut-être pas durable ou partagée… Mais en ce qui me concernais, je l’aimais bien ce grand bonhomme. Il se donnait à fond pour m’apprendre, je le sentais réellement impliqué. Ça me touchait, peut-être un peu trop. Je ne réalisai pas à quel point j’étais en manque affectif et avait besoin du soutien d’une personne responsable… De sécurité, tout simplement.

Je me demandais une ou deux fois si ma relation avec mon père aurait ressemblé à ça s’il avait été là… Il n’y avait jamais eu que maman dans ma vie et je n’avais pas ressentie de manque à proprement parlé, mais… Difficile de ne pas penser à celui qui n'avait jamais été là alors que j’avais perdu ma mère. Mon géniteur était-il en vie, quelque part ? Se demandait-il parfois si j’allais bien ? J'avais grandi sans figure masculine au sein du foyer. J’avais cru pendant un temps que Charles pourrait remplir cet office, mais l’homme avait brisé le cœur de maman et ses passages à la maison s’étaient raréfiés… Puis il y avait eu l'événement des Halles où il avait été filmé en pleine démonstration de ses talents cachés et tout avait commencé à aller de travers.

Je finis par dire adieu à Will.

Pas vraiment adieu certes. J’avais un moyen de le joindre si besoin, il m’avait confié son numéro et son adresse mail… Mais je savais que je ne devais pas m’accrocher à cette nouvelle amitié, que William allait passer à autre chose et probablement m’oublier. C’était ainsi avec les adultes, ils avaient tellement de responsabilités et de choses à penser qu’ils n’accordaient généralement pas autant d’importance que les jeunes aux relations. Il partait pour un long moment… Qui sait ce que je serai devenue à son retour ? Si j’habiterai toujours à Paris ou même… Si je serai toujours vivante. C’était une pensée sinistre, mais j’étais assez raisonnable pour comprendre que quelque chose de terrible était en train de se jouer et que j’incarnais un pion au milieu de ce vaste échiquier. Un pion bien incapable de se défendre pour l’heure tant il méconnaissait les règles du jeu.

J’avais eu plusieurs jours pour réfléchir. Plusieurs jours pour décider. Je refusais d’être une victime alors j’allais tout faire pour m’en sortir… Et ça commençait par aller chercher des réponses partout où je pourrai en trouver.




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