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 A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]

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MessageSujet: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 7 Aoû - 12:18

A travers les soupirs, les plaintes et le râle

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Poursuivons jusqu'au bout la funèbre spirale



Bien entendu, Rafael Garavani était arrivé en avance, vers 15h. Il avait rejoint ses assistantes, ses prêtresses qui travaillaient d’arrache-pied depuis presque un mois pour que cette nuit soit parfaite.
Il portait un costume 3 pièces noir à motifs avec des fils d’or, pourquoi se contenter de peu quand on avait un papa dans la haute couture ?
Le dieu n’avait pas hésité à mettre la main à la pâte, c’est-à-dire accueillir les prestataires chargés d’amener l’alcool et la nourriture, donner ses instructions aux barmans. Il avait insisté sur le caractère confidentiel de la soirée. Tous les employés qui travaillaient ce soir avaient été sélectionnés sur le volet car le gotha serait présent. La réputation de ces soirées ne valait que par le secret qu’elles offraient. Ce soir, chacun pourrait être soi et assouvir ses désirs les plus intimes. Cette liberté folle avait un prix, c’est pour cela que le dieu de l’ivresse était exigeant. Il ne demandait pas moins que l’excellence.
Il savait qu’il valait mieux s’occuper de ces détails maintenant car dans quelques heures ne règneraient plus que la luxure et la volupté. Bien évidemment la plupart des invités ne se souviendraient que de la soirée comme un plaisir dans un brouillard délicieux. Les soirées de Dionysos étaient vécues comme une transe cathartique à ceux qui savaient se lâcher et accepter les offrandes du Dieu aux mortels. Se lâcher complètement, vivre démesurément. Ils auraient bien le temps de regretter leurs excès le lendemain.

Une de ses ménades/assistantes vint le voir pour lui annoncer que les « desserts » étaient arrivés et se changeaient dans la salle de bain mais qu’il manquait un des garçons. Il la remercia et se rendit dans une des salles de bain de cette belle villa d’inspiration romaine. La salle de bain en question étant assez loin, il réfléchit sur le chemin et envoya un message rapidement à une connaissance de ce type de soirée qui fréquentait aussi des gigolos. Il détestait ce mot, comme si les gigolos étaient des rigolos.

Bonjour M, il nous manque un éclair au chocolat pour ce soir. Pourrais-tu en ramener un de bonne qualité, sans virus et surtout qui ne dégoulinera pas. Son prix sera le mien.

La métaphore était connue de l’homme et il comprendrait les désirs de Rafael : un homme, joli, sans maladie et qui respecterait le secret.
Entrant dans la salle de bain avec un immense sourire, de joie de retrouver ses merveilleuses créatures qu’il connaissait déjà pour la plupart. Cette immense salle de bain, marbrée, des baignoires et un fin carrelage, Dionysos eut une bouffée de nostalgie, il se souvenait des nymphes et des soirées romaines. Quel plaisir pour les yeux, quelle indécence...Qu’elles soient à demi nues ne le gênait nullement, Dionysos passait lui même le plus clair de son temps torse nu lorsqu’il le pouvait.

« Mesdames et messieurs, quelle joie de vous recevoir parmi nous ce soir. Bienvenue aux nouveaux. J’espère que vous allez bien et que vous êtes prêts. Pour les anciens, vous connaissez par cœur ce que je vais dire mais restez attentifs, pour les nouveaux je vous prie de respecter mes consignes à la lettre. Je suis un homme facile mais je n’apprécie pas que l’on me désobéisse. Pour votre propre sécurité, je vous demanderai de ne pas approcher des dernières salles de la villa. Elles seront gardées, elles vous sont inaccessibles pour une raison. Si vous vous y aventurez, je le saurai. Vous avez tous et toutes été testés comme je l’ai demandé. Des préservatifs sont néanmoins disponibles dans toute la villa, dans des boîtes comme celle-ci. Si des clients vous demandent de faire sans, libre à vous d’accepter. Je ne vous forcerai à rien, les clients ne doivent vous forcer à rien. Si problème, allez voir les vigiles postés discrètement un peu partout. Vous avez le droit de dire non. Mais les clients aussi. Mes soirées sont … particulières pour ceux qui connaissent, bien vite vous serez débordés par les … désirs. Les leurs mais aussi les vôtres ! Sachez vous contenir. Je le répète un non est un non. En dehors de ces règles, tout est permis. Si vous désirez quelque chose, demandez-le au bar. Profitez de la soirée pour vous libérer complètement, en ce monde peu d’endroits le permettent. Vous aurez un masque, personne ne saura qui vous êtes … alors cédez, pour une fois. Des questions ? »

Les nouveaux se regardaient, un peu surpris de cet employeur inhabituel, les anciens souriaient d’avance. Les soirées de Dionysos étaient faites pour que chacun puisse se libérer, même les escorts embauchés pour l’occasion. Cependant, un je-ne-sais-quoi sauvage et torride finissait toujours par se réveiller en chacun et ces soirées de libertinage finissait en savoureux chaos de sensualité. Chacun y prenait son pied. L’abondance d’alcool et de drogue y était sans doute pour quelque chose. Et dès qu’un débordement pointait le bout de son nez, les vigiles/satyres faisaient partir l’importun, banni à jamais, regrets immortels.

« Ah… et deux petites choses. Première chose : bannissez toute forme de jugement de votre cœur. Segundo, mes assistants et assistantes ont priorité pour tout, sur vous ou les clients. Bon, sur ce je vous laisse vous faire encore plus belles que vous ne l’êtes, à tout à l’heure. »


*

La villa se situait dans la campagne de Nice, proche de l’Italie. Un doux vent méditerranéen y soufflait, ce qui ravissait Dionysos qui passait trop de temps à Paris à son goût. Elle était entourée de vignes et se composait de plusieurs bâtiments.
Les invités se faisaient déposer par taxi devant le grand portail en fer forgé. Le code envoyé par lettre sur l’invitation permettait d’entrer. Derrière le portail, des cyprès semblaient guider un chemin vers un couloir ouvert, une sorte de promenade portée par des colonnes. Juste derrière le portail, sous une arche, un grand coffre ouvert avec des masques vénitiens pour ceux qui auraient oublié le leur. La promenade, en carré entourant une piscine, eau chauffée. Hormis la partie sud de la promenade qui était ouverte sur l’entrée, les bâtiments étaient situés tout autour de cette cour/piscine. Des sofas, chaises, transats et tables étaient disposés un peu partout. Dans ces bâtiments, plusieurs salles meublées avec goût et confort, dans le plus pur style romain, des carafes de vin partout, des raisins. Certaines pièces disposaient d’éléments à faire rougir les prudes, des menottes, des attaches au mur, des jouets. Certaines pièces, tamisées faisaient passer des films de femmes nues dansant, en continu…
Des terrasses complétaient les bâtiments, protégées des regards par des cyprès, une de ses terrasses avait un jacuzzi. Une d’entre elles menait à un labyrinthe.
Dans le bâtiment principal, derrière de lourds rideaux pourpre, la grande salle. Dans cette grande pièce, un bar en pierre jaune sur un côté avec des barmans en costume noir et pourpre. Malgré sa grandeur, la salle faisait intimiste grâce à l’agencement des meubles créant ainsi des espaces plus petits et propices aux rencontres, des sofas, des fauteuils et des tapis orientaux partout rendaient l’endroit confortable. Le plafond était haut, une grande fresque l’ornait, les colonnes étaient entourées de vignes. Des filles avec des fines robes blanches, certaines dont le sein s’échappait déjà, des masques dorés sur leur visage, sirotaient déjà leur coupe de vin.
Plusieurs vins étaient disponibles, tout comme du champagnes et différentes drogues au bar. Le vin rouge était riche et frais à la fois, d’une profondeur légère, il charmait les sens à chaque gorgée, sentant aussi bon qu’il goûtait.
Dans le fond de la pièce trônait une scène avec une barre de pole dance sur laquelle une danseuse  semblait s’étirer nonchalamment. En fond sonore, des musiques lentes, langoureuses, italiennes pour une grande partie. Tout cet endroit poussait au vice, tout y criait que bientôt chacun se sauterait avidement dessus.

Derrière ce grand bâtiment, une nouvelle promenade menait à une dépendance. Deux satyres y montaient la garde. Cette petite dépendance était réservée à la suite de Dionysos, une domus décorée avec goût, Cave Canem inscrit sur le dessus comme une blague à Pompeii. Des branches de vignes entouraient la maison qui semblait ne faire qu’un avec la nature. Un grand salon, dans le plus pur style greco-romain, carrelé, des thermes, deux étages, au plafond un dôme de verre qui rendait les reflets de l’eau visibles sur les murs. La piscine, au centre de la pièce, se trouvait sous le dôme, le deuxième étage était ouvert sur cet espace central et l’on pouvait s’accouder aux rambardes pour y voir les satyres et ménades s’amuser dans l’eau. C’est à ce deuxième étage que se trouvait la suite de Dionysos, un lit à baldaquin blanc, une terrasse donnant sur l’extérieur, cette fois-ci non protégée des cyprès avec une vue à couper le soufle sur les vignes, on pouvait y voir les Alpes s’il n’y avait pas de nuages.
Dans cette dépendance, des rituels auraient lieu, dans lesquels ont rendrait grâce à Dionysos, dieu du vin, de l’extase, de l’ivresse, de la fertilité, dieu de toutes les folies. Seules les ménades, les satyres et des mortels dans le secret des dieux y avaient accès. Seules les créatures connaissaient la nature de Dionysos. Rafael Garavani était ici lui même. Et les ménades et satyres étaient aussi eux-mêmes. Ici, elles abandonnaient leur casquette de femmes indépendantes, business women, leurs responsabilités, leurs raisons. Ici, elle laissait place à leur plaisir complet et jouissait de tout.
Si le vice mortel était poussé à sa limite dans les salles précédentes, dans ce couloir régnait le vice divin, et il n’avait pas de limites.

La soirée avait commencé timidement, comme à son habitude, l’apothéose n’en serait que meilleure. Dionysos avait mis son masque vénitien, doré agrémenté de carreaux de couleur comme Arlequin. Il portait une couronne de feuilles de vignes dorées et avaient enlevé sa chemise sous sa veste.

Dionysos aimait le théâtre, il soignait ses entrées. Il s’enivra ainsi en engloutissant une bouteille de champagne. Cela lui servirait pour son pouvoir. Dans la grande pièce, où étaient réunis les invités/clients, la musique s’arrêta, des diffuseurs de fumée s’activèrent et une brume se répandit sur la scène. Dionysos, roi de la fête sortit mystérieusement de cette brume.

« Chers amis, bienvenue aux bacchanales ! Je vous rassure, pas de long discours, je sens déjà les désirs en vos cœurs et je ne m’y opposerai jamais. Je ne vous demanderai qu’une chose ce soir… libérez-vous ! De la morale bien pensante, de la peur et de la colère, du regard des autres, de vous-mêmes. Vous avez toute ma bienveillance. Qu’elle vous guide à travers cette nuit. Je déclare officiellement les bacchanales ouvertes, enivrez-vous de tous les plaisirs que je vous offre. ALEGRIA ALEGRIA ! »

Il se retourna alors dos à l’auditoire, but une gorgée d’alcool à brûler, une de ses ménades lui tendit une torche et il fit face aux invités d’un coup crachant une longue flamme. En même temps, du plafond des milliers de fines paillettes se déversèrent. En augmentant ainsi la portée de son pouvoir, il put augmenter l’ivresse de ceux qui avaient déjà commencé à boire et enivrer les sobres.
Dionysos fit quelques pas en arrière, il se rinça rapidement la bouche puis revint sur la scène en tendant les mains, comme un Jésus dépravé -quel pied de nez aux monos-. De l’arrière de la scène un homme et une femme prirent chacun une main. Ils n’avaient pas de masque contrairement à Dio et portaient une simple toge blanche. Une musique sensuelle reprit en fond sonore, comme si la soirée reprenait.
Devant l’assemblée médusée qui pensait le show terminé, il se mit à embrasser langoureusement l’homme tandis que la femme caressait son torse. Les rôles semblèrent se changer tandis qu’il se mit à embrasser la femme. Il connaissait les voyeurs de son assemblée… et puis rien de mieux que donner l’exemple. Qui ne serait pas excité devant une telle impudeur provocatrice ?
Cette scène hypnotique, on aurait cru qu’ils allaient faire l’amour, sans gêne. Ils étaient simples, naturels, comme si chacun était inclus dans cette intimité et à la fois semblait dans leur bulle.
Cela ne dura pas longtemps, à peine une minute, les danseuses reprenant la place, des escorts commençant des caresses sensuelles à celles ou ceux qu’elles ou ils avaient choisi.

*

Cela faisait longtemps que Dionysos organisait ce genre de soirées. Il était étalé sur le sofa de la suite, une coupe dans une main, savourant une douce ivresse. Il avait demandé à ses ménades et ses satyres de le laisser seul quelques instants. Ses cheveux en bataille, une table basse remplie de verres à demi vides, de pilules. Il voulait savourer cet instant de tous les excès. L’extase de ses invités car il n’avait pas consommé. Il voulait oublier la mortalité des dieux et la mort de Zeus, oublier Hestia et Ariane, oublier les siens, les guerres. Il voulait seulement plonger dans l’ivresse sans lendemain.
Surtout, il voulait que cette douce mélancolie qu’il ressentait n’atteigne pas ses prêtresses et ses satyres qui s’amusaient sans doute dans un coin, peut-être derrière ce rideau, à quelques mètres de lui.
Il avait enlevé son masque mais gardé sa couronne. Dionysos eut cette pensée fugace, comme s’il attendait quelqu’un ou quelque chose, sa porte était d’ailleurs ouverte, n’importe qui aurait pu rentrer.



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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 7 Aoû - 23:08

A travers les soupirs, les plaintes et le râle
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Un message fit vibrer le téléphone de Cole. Un appel au secours d'un de ses clients réguliers, qui lui demandait, s'il était à proximité, de venir le retrouver au plus vite sur leur lieu de rencontre habituel. Un sourire s'échappa des lèvres de la créature. Tout, plutôt que de continuer à chanter ces stupides chants de Noël à des bambins émerveillés. Car même si Cole adorait son métier officiel, ce n'était pas la bonne période pour lui. En cette saison de fêtes, tous les croyants avaient quelque chose à célébrer. Yule, Noël, Bodhi, Sainte-Lucie ou encore Pancha Ganapati. Personne n'arrivait à se mettre d'accord sur la fête en question, mais les marchés de Noël, les rêves de romantisme et les stupides Vive le vent occupaient la plupart des esprits, au grand malheur de la créature.

Ainsi, ce message fut l'occasion parfaite pour l'homme de s'échapper. Par chance, il se trouvait ce jour-là à chanter sur le marché de Nice, la ville de son client. Ce qui lui permettait d'accepter la proposition sans trop de difficultés. Il pouvait s'attendre à une soirée telle qu'il en avait l'habitude. Cole connaissait le client, il connaissait ses fantasmes. Il savait comment s'habiller et quelle attitude il lui fallait prendre pour le faire rêver. Oui, c'était un rendez-vous très standard, en somme, mais tel que la créature les appréciait.

Pourtant, en arrivant devant l'entrée de l'hôtel, il comprit que ce ne serait pas une soirée habituelle. L'homme, qui avait l'habitude de l'accueillir dans la chambre, nu sur le lit, se trouvait cette fois bien habillé, devant les portes du bâtiment. Une certaine agitation se lisait sur son visage. Il avait l'air bien pressé. Cole l'observa pendant quelques secondes avec perplexité. Puis il se décida à venir vers lui. Après tout, si l'homme l'avait fait venir, c'était pour travailler, même si cette soirée là semblait finalement avoir son originalité.

Et quelle originalité ! Après quelques échanges rapides, Cole put prendre conscience de l'entièreté de la demande de son client. Cette fois, il ne faisait pas venir la créature pour son bon plaisir, non. Il souhaitait le faire participer à quelque chose de bien plus grand. Une cérémonie, telle que Cole n'en avait jamais vu. Le client savait que le travailleur du sexe saurait y faire. Il connaissait sa façon d'être. Toutefois, cela restait un évènement organisé dans le plus grand secret. Avant qu'il ne lui en dise plus, le client voulait s'assurer que Cole acceptait de prendre part à ce secret. Il ne savait pas que celui-ci ne travaillait pas à son compte. Ce qui n'empêcha pas la créature d'acquiescer. Oui, Cole se devait de ramener une certaine redevance à sa patronne, mais qu'importe comment il l'obtenait. Et cette soirée, en plus de promettre un bon salaire à la clé, semblait plus qu'intrigante aux yeux de la créature. Cela lui rappelait ses jeunes années, cette époque où il passait son temps à faire la fête. Il aimait ça. Et puis, si cela pouvait lui éviter un autre All I want for Christmas is you, il acceptait de bon cœur.

Le client, ou dans le cas présent, l'intermédiaire, donna quelques explications supplémentaires à Cole, avant de le conduire jusqu'au lieu de la soirée. Sur le trajet, le travailleur du sexe s'était changé, apprêté pour l'occasion, selon les conseils de son interlocuteur. Une chemise ample, blanche, ainsi qu'un pantalon noir, dont la matière avait un certain effet cuir. Il ne manquait que le masque. D'après l'intermédiaire, Cole en trouverait à l'entrée de la propriété. Alors que les premiers invités arrivaient déjà, le client se dépêcha de guider la créature en ces lieux.

A peine la grille d'entrée passée qu'une sensation étrange vint tordre les entrailles du satyre. Un mauvais pressentiment. Se saisissant d'un geste rapide d'un masque noir, orné d'un simple liserai d'or, Cole s'empressa de le placer sur son visage, tentant ainsi de cacher son désarroi. Il avança de quelques pas. Il croisa le regard de quelques vigiles, et leur adressa un bref sourire. Faire comme si de rien était. Il lui semblait pourtant que c'était leurs regards, posés sur lui, qui créaient de telles sensations chez la créature. Il fallait qu'il en fasse abstraction. Quelques pas supplémentaires, et Cole parvint dans la cour principale.

Il repéra quelques uns de ses collègues de la nuit, dispersés ça et là dans la villa grandiose. Des escorts, embauchés comme lui pour servir de distraction, pour permettre à chacun d'oser se libérer dès le début de la soirée. Cela se voyait dans leur attitude, ils guettaient les proies qui n'allaient pas tarder à faire leur entrée en ces lieux. Cole savait qu'il n'avait qu'à faire de même. Il explora quelques instants la cour principale et ses alentours, cherchant le meilleur endroit pour exercer son art charnel. Mais également pour tenter d'oublier ces étranges trémulations au fond de son cœur. Là, il trouva une terrasse isolée, donnant sur les vignobles alentours. Il vint s'installer sur son rebord, guettant du coin de l'œil les arrivées. Bientôt, Cole fut rejoint par une jeune femme à la chevelure blonde, dont le visage était entièrement caché derrière un masque. Ils échangèrent quelques minutes durant. C'était simple, c'était agréable. Cole arrivait à faire abstraction du trouble qui l'avait pris à son arrivée en ces lieux. Jusqu'à ce que les bruits de la foule se fassent entendre.

"Viens ! Il va faire un discours !"

Les yeux de la demoiselle pétillaient derrière son masque. Malgré le retour de la sensation étrange dans son ventre, Cole lui emboita le pas jusqu'au bâtiment principal. Ils passèrent les voilages rougeoyants qui marquaient l'entrée de la pièce principale, et se virent offrir une coupe de champagne. La créature fit mine de l'accepter, avant de déposer discrètement le verre sur une table à proximité. Il préférait éviter de consommer. Il savait comment cela se finissait avec lui. La main dans celle de sa partenaire, Cole s'approcha jusque devant l'estrade. Il vint se placer derrière elle, et, avec une certaine sensualité, commença à lui caresser la gorge, faisant parfois glisser sa main jusqu'à la naissance de sa poitrine. Il ne manquait que le maître des lieux, son employeur pour la soirée. Celui-ci ne tarda pas à faire son apparition, dans un nuage de fumée qui se voulait grandiose, avant d'entamer son discours de bienvenue.

Cela suffit pour que Cole sente alors tout son sang se glacer en lui. "... Bienvenue aux bacchanales !". Les mouvements délicats de sa paume se stoppèrent. La créature n'était pas un expert en religion. Ce qu'il savait, il l'avait appris par les médias, au moment de la Grande Révélation. Il l'avait appris par sa patronne, lorsqu'ils avaient échangé de la nature de Cole. Mais il le savait également car il avait fait quelques recherches de son côté. Dans un besoin de mieux comprendre qui il était, il avait lu sur le panthéon gréco-romain. Et ce mot, bacchanales, trouvait en lui une résonnance toute particulière. Etait-ce là un piège ? Un jeu du destin qui se retournait contre lui ? Cole chercha du regard son client régulier parmi la foule. Il voulait des réponses. Il y avait toutefois trop de monde, le travailleur du sexe était incapable de repérer l'homme. Une pluie de paillettes tomba sur lui, achevant d'obturer sa vision des lieux. Sa partenaire, rendue impatiente par l'arrêt des caresses, profita de cet instant pour l'embrasser à pleine bouche. Cole se laissa faire. Il ne savait plus quoi faire d'autre.

Ensemble, ils reculèrent jusqu'à trouver un mur, un appui, afin de supporter le poids de leurs baisers ardents. Sans hésiter, Cole fit, une nouvelle fois, glisser ses mains sur les courbes de la jeune femme. Ainsi, il arrivait de nouveau à faire abstraction. Il se noyait dans la passion pour oublier. Cette fois, ses mains descendirent plus bas. Une respiration, un baiser. Tous deux semblaient pris dans une ivresse de désir soudaine, agréable. Une caresse, une légère morsure. Bientôt, des mains virent se joindre au maelstrom de leurs corps. Quelques boutons de la chemise de l'homme furent décrochés, permettant aux mains de s'aventurer sur son torse. Cole tourna rapidement la tête, pour venir se saisir des lèvres d'un étranger, sans relâcher la pression de ses caresses sur la hanche de sa partenaire. Une jambe se glissa entre les siennes. Et une nouvelle fois, Cole se figea.

Car ce qu'il sentait, ce qui était là, contre ses mollets ... C'était le reflet de ses pires cauchemars.

"Que se passe-t-il ?

- Rien ! Rien ... je reviens. Je ... Avec un verre, ce sera mieux non ?

- Fais vite !"

Cole s'échappa de l'étreinte de ses partenaires, qui, avec le sourire, reprirent leurs embrassades. Il recula d'un pas, et pu admirer quelques instants les jambes de l'homme qui s'était aventuré contre lui. Des jambes de bouc. C'était un satyre. Comme lui. Cette fois, Cole ne pouvait plus faire abstraction. Un frisson parcouru son corps, et il avança machinalement en direction du bar. Comment ... Que ... Il ne comprenait pas. Des jambes ... de bouc. Il ne les cachait pas ! Il les montrait aux yeux d'inconnus. Et ceux-ci ne le remarquaient pas. Voyaient-ils au moins ce que lui-même voyait ? C'était un satyre ! Cole prit un verre, et le but d'une seule traite. Peut-être qu'il hallucinait. Non, il n'avait rien pris. Il s'empara d'un deuxième verre, et se fit la réflexion qu'il devait partir de là. Au plus vite. Il lui fallait prendre l'air. Tout cela n'allait pas.

Sans prendre attention à son entourage, il se précipita vers le fond du bâtiment. Bousculant une ou deux personnes au passage, il avança sans hésiter. Il avait vu une sortie au fond de la pièce. Il lui fallait y aller. C'était la seule chose qui comptait. Il y trouva un nouveau chemin extérieur, qu'il emprunta avec empressement. Les deux gardes qui se tenaient là le laissèrent passer. Cole, pris dans son élan, ne les remercia pas. Il fallait qu'il avance, qu'il sorte de là. Toutefois, devant la créature se tenait non pas une sortie de la propriété, mais un énième bâtiment, une dépendance qui se fondait dans les jardins. Celle-ci semblait moins fréquentée que le reste de la villa. C'était déjà cela. Cole s'y engouffra.

Quelle mauvaise idée. A nouveau, des visions d'horreur le submergèrent. Partout, des jambes poilues, des genoux cagneux. Tous les êtres masculins de la pièce étaient ainsi semblables à Cole, à la différence qu'eux ne se cachaient pas. Leur nudité ne laissait cette fois place à aucun doute. Cole se sentit prit d'une nausée intense alors qu'à chaque endroit où ses yeux se posaient, il voyait ces attributs qui l'avaient toute sa vie terrifié. Il n'avait pas sa place ici. Il n'était pas eux, il n'était pas ça ! A nouveau, il comprit qu'il devait, au plus vite, s'éloigner de ces êtres.

Là, des escaliers semblaient déserts. Il s'y jeta, grimpa quelques marches, espérant mettre le plus de distance avec ces visions d'horreur. Enfin, la créature prit le temps de respirer. Il tremblait. Sur quoi était-il tombé ? Où est-ce que son client l'avait emmené ? Est-ce qu'il avait compris ? Cole n'était pas prêt à affronter tout cela. Des satyres ! Et cette boule dans son ventre ... Il aurait du s'écouter. Faire demi-tour dès le départ. Mais là, c'était trop tard. Il avait peur. Qui savait ce qu'il verrait s'il revenait en arrière. Encore des jambes de bouc ? Non, Cole avait toute sa vie tenté de les oublier, il ne pouvait pas se retrouver ainsi entouré. Pas maintenant. Il gravit les marches restantes. Là-bas, à l'étage, se trouvait une porte entrouverte. La pièce paraissait déserte. C'était ce qui lui fallait. S'isoler.

Tentant d'oublier le sentiment qui lui serrait inlassablement le ventre, Cole s'engouffra dans la pièce. Il s'agissait là d'un grand espace, une sorte de suite privatisée. Mais qui n'était pas tout à fait déserte. Là, sur le sofa, se trouvait un autre homme. Affalé dans sur la banquette, le torse nu sous sa veste et le front orné d'une couronne de lierre travaillée, il semblait perdu dans ses pensées. Au moins, il avait des jambes normales, lui. La créature le fixa quelques instants. Il le reconnaissait. C'était l'hôte de la soirée. Le nœud dans son ventre grandit. Il y avait quelque chose dans cette pièce, dans cet homme nonchalant ... Cole sentait qu'il ne pouvait pas être là. Il n'était pas à sa place, et ne voulait pas y être.

"Désolé, je ..."

Sans jamais terminer sa phrase, il recula d'un pas. Il y avait définitivement quelque chose qui n'allait pas.

Cole Hanson
Cole Hanson
Créature greco-romaine
Groupe : Créature du panthéon gréco-romain, satyre
Métier : Chanteur de rue, travailleur du sexe
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Pouvoirs / atouts : Toujours plus, Eveil des sens et Euphorie
Warning : Langage cru et sexe OK ; violence (physique/sexuelle) avec modération
Messages : 48
Age : 30 ans
Célébrité : Hale Appleman
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Créature greco-romaine

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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptySam 12 Aoû - 22:56

A travers les soupirs, les plaintes et le râle

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La vie de Dionysos avait été longue. Si longue... C'était ce qu'il se disait dans cette suite. Ce n'était pas un mélancolique, sa nature même le poussait à l'instant présent. Il n'espérait rien et par là même était toujours comblé. C'était cette même nature changeante, portée sur les plaisirs, qui l'avaient rendu un parti peu fiable. On disait de lui qu'il était superficiel, hypocrite, excessif. Lorsqu'il avait été un dieu visible, on l'attendait autant qu'on craignait son arrivée.
Il faut imaginer pour un roi d'une ville dans laquelle régnait l'ordre et le calme - tous les suzerains désirent le calme et l'ordre- entendre que le cortège dionysiaque du vin arrivait c'était un chamboulement. Comme toujours, ceux qui acceptaient le dieu, et par là acceptaient le chaos éphémère de la fête et des excès, en étaient remerciés et passaient un moment de joie, de fêtes, d'excès en tous genres, les liens se formaient, les hommes s'en trouvaient plus courageux. Ceux qui, en revanche, s'accrochaient à leur pouvoir -sur eux-mêmes et sur leur ville- s'en trouvaient horrifiés. Les ménades, nues, objets de désir et pourtant puissantes, sauvages et dangereuses devenaient des femmes que l'on regardaient avec jugement, et toute la ville tombait sous le joug d'une folie furieuse. Les satyres séduisaient les femmes des nobles de la ville.

Les satyres... les compagnons de Dionysos depuis la nuit des temps. Tout comme les ménades et Dionysos lui même, ils jouissaient d'une réputation bien indignes de ce qu'ils étaient vraiment. Dionysos, que l'on ne reconnaissait que comme un demi-dieu de l'Olympe, né d'une mortelle, né deux fois, décrit comme un étranger par tous les auteurs grecs, ne supportait pas d'être mis au ban, et il n'avait jamais supporté cette description que l'on avait fait des satyres. Des êtres pervers, vicieux, des êtres du démon... même les monothéistes les avaient mis du côté des démons, comme si les boucs valaient moins que des bêtes à plumes... Il n'y avait que dans le cortège dionysiaque que chacun s'était retrouvé, que Dionysos pouvait être lui-même, que les siens étaient libres, que dans cette dépendance, cachés des mortels, que vraiment personne ne jugeait. Lui, pour contrer le monde, il aimait passionnément ses satyres et ses ménades. Les monstres ne sont pas ceux que l'on croit. Il aimait la fureur de vivre des siens, il aimait leur liberté, leur imagination, leur créativité, il aimait leur loyauté, leur force de caractère et leur force tout court.
Les satyres l'avaient toujours soutenu, alors même qu'il était rendu fou par Héra, errant dans les villes grecques, semant le chaos derrière lui, les satyres avaient été là pour le protéger de lui-même. Quand il s'était raisonné, ils l'avaient suivi. Quand il se fâchait, aimait, idem... Pour cela, Dionysos était reconnaissant. Lui qui avait souvent été entouré de femmes, et trouvait beaucoup d'hommes bien fades, les satyres étaient des compagnons qu'il estimait. Il les trouvait puissants, virils, libres, loyaux, charmeurs et plein d'esprits.

Mais il savait aussi, inutile de se voiler la face, qu'être satyre depuis le moyen-âge était une malédiction. Il ne comprenait pas la haine des autres, il ne l'avait jamais accepté et offrait toujours un refuge aux créatures de son cortège. Il les protègerait toute leur vie. Mais les satyres ne naissaient pas dans les bras de Dionysos. De nombreux satyres avaient été tués au fil du temps, et certains s'étaient même tués, sans comprendre leur nature de créature divine, sans comprendre leur pouvoir. Dionysos en avait fait les frais, de l'ignorance du monde, et il savait que le jugement s'insinuait parfois dans le cœur, même des plus vaillants. Le doute créait la répugnance.

Il souffla et reprit un verre. Dieu de la fête, pourtant bien seul sur son canapé, dans ses pensées. C'est là qu'il vit un jeune homme entrer presque en panique dans la suite. Dionysos leva un sourcil, le suivant du regard. Il ne reconnaissait pas ce bonhomme mais s'il avait passé la sécurité c'est qu'il y avait une raison.

L'inconnu avait l'air d'une biche devant les phares d'une voiture à pleine vitesse. Dionysos était curieux de procurer un tel effet.
Immédiatement après s'être rendu compte de la présence de Rafael Garavani, hôte mystérieux de la soirée, le jeune homme s'excusa, mais ne put terminer sa phrase. Il avait le souffle court et n'était manifestement pas maître de lui-même.


« Du calme, du calme, tout va bien. »


La voix de Dionysos se voulait douce, rassurante. Il posa son verre, doucement. Il était finalement content d'avoir de la compagnie pour se changer les idées. Il ne souriait pas avec les lèvres mais avec les yeux. Qui était-ce ? Il ne le reconnaissait pas mais... il reconnaissait sa nature. Un satyre ? Et un être apeuré. Cela faisait longtemps que le dieu organisait et participait à ce genre de soirée. Il savait pertinemment qu'un tel déchaînement de passion était source de frayeur pour un esprit non préparé. Et s'il était arrivé là c'était qu'il était passé par la case piscine, à l'étage du dessous. L'orgie dionysiaque avait cela d'inhabituel par rapport à une orgie mortelle, pas d'argent, pas de gros libidineux et des femmes travaillant dans le sexe, pas de rapport logique, pas de logique, pas de contrôle. La liberté absolue était terrifiante. Surtout pour ceux qui avaient l'habitude de contrôler, de vivre avec un rythme préparé, de se contraindre à un monde de raison. La vision du laisser aller complet et consenti, était beaucoup.  Que de fois, il avait dû sortir avec des nouveaux, prendre l'air.

Parfois, lorsque le coeur n'y était pas, il pouvait être cruel. Il avait pu envoyer balader ces gens trop sensibles. Mais la plupart du temps, il accueillait.


« Veux-tu sortir prendre l'air ? Il y a la terrasse juste là. Je sais que cela peut faire beaucoup la première fois. »

Il se leva, mais n'avança pas. La biche risquerait de s'enfuir. Cependant, Dionysos n'était pas le dieu du déni et des conventions sociales, maintenant qu'il avait reconnu le satyre en ce jeune homme, il ne tarderait pas à le questionner.


« De l'eau ? »

Il fit une moue du visage tout en montrant un verre rempli de liquide transparent (évidemment ce n'était pas de l'eau mais un tour de passe passe avec son pouvoir et ça le deviendrait).
Le dieu ne se présenta pas. Comment l'aurait-il fait ? Sous son vrai nom car l'autre était un satyre ? Sous son nom d'enveloppe ? En rajoutant du mystère ? Pas la peine. Il acceptait l'autre sans savoir son identité. Les identités n'étaient pas le reflet de qui l"on était.

Gracieusement, il s'approcha tout de même de la porte qu'il referma. Cela aurait pu être menaçant, pourquoi fermer la porte après l'arrivée d'un inconnu ? Des faveurs sexuelles, pas de témoin ?


« Non, n'y pense même pas, je ne vais pas te faire de mal. » dit-il riant « C'est juste qu'ils peuvent être bruyants et ... à en croire ton visage soit l'un d'entre eux t'a poursuivi contre ton gré, ce qui m'étonnerait car je leur ai interdit. » son ton s'était durci, laissant entrevoir une personnalité plus trouble « Soit... tu n'as jamais vu ce que tu viens de voir. Et tu as besoin d'un peu de calme. »

Dionysos lui souriait. Puis, pour ne pas l'effrayer avec trop d'attention il enleva sa veste qu'il posa sur le sofa -alors qu'on était en décembre, l'alcool réchauffe-, et prit deux coupes, l'une qui contenait désormais de l'eau et l'autre un fin champagne.

« Alors, balcon ? Les étoiles sont toujours là, même lorsque tout le reste change. »

Et c'était vrai. Leur éclat était moins brillant qu'en Grèce mais on les voyait mieux qu'en ville, en pleine campagne.




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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 14 Aoû - 23:50

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Quelques secondes passèrent, une éternité pour Cole. Il restait figé sur le pas de la porte, encore tremblant, hésitant sur ce qu'il devait faire. Fuir cet espace, cet homme dont la présence le troublait tout particulièrement ? Cela signifiait redescendre dans la pièce où nombre de satyres s'exhibaient. Cole ne s'y sentait pas prêt. Quelles autres options s'offraient à lui ? Rester ? Sa réflexion fut coupée lorsque l'homme dont il avait troublé le repos se redressa afin de prendre la parole. Bien loin de la théâtralisation dont il avait fait preuve en introduisant la soirée aux invités, l'organisateur se montrait désormais plus tempéré. Il tentait de rassurer la créature paniquée. Ce qui sembla fonctionner.

Cole cligna des yeux, avant de les baisser vers le sol. Il ne pouvait rien faire, il était coincé. Il avait peur. Peur de comprendre ce que son esprit lui criait, ce que ces sensations étranges en lui signifiaient. Il ne voulait pas affronter tout cela. Pas maintenant, c'était encore trop frais. La créature n'avait toutefois pas le choix. Dès l'instant où il s'était porté volontaire pour être hôte à cette soirée, il s'était jeté dans cette situation indésirable et troublante. Alors, il devait accepter de faire des sacrifices. Quitte à être en ces lieux, autant rester en présence de l'homme. Celui-ci semblait moins menaçant pour la stabilité psychique de Cole que les créatures si proches de lui qui faisaient parade à l'étage inférieur. Il devait faire fi de ce qui lui nouait le ventre, et recevoir ce semblant de bienveillance qui émanait de l'homme.

Malgré tout, cela n'empêcha pas le travailleur du sexe de se crisper à l'approche de son interlocuteur. Celui-ci passa derrière son épaule et, d'un geste souple, ferma la porte dans son dos. Ce qui eu l'avantage de laisser Cole respirer un court instant. Une distance avec ses semblables était ainsi établie, un distance qui le soulageait d'un poids, sans pour autant le libérer des sensations étranges qui le travaillaient incessamment. L'homme se tenait toujours près de Cole. Il continuait à lui parler, à tenter de le rassurer, tout en laissant échapper quelques questionnements indirects. La créature ramena sa main à sa nuque, toujours troublé.

"Non, ce n'est pas ... A vrai dire, je ne sais pas."

Il le savait très bien, en réalité. Oui, il n'avait jamais vu ce qu'il venait de voir. Pas dans le sens où l'homme l'entendait, bien entendu. Non, lui qui s'était si longtemps senti différent, seul et honteux, le voilà qui se retrouvait face à des êtres comme lui. Des êtres qui embrassaient pleinement leur nature, sans aucun filtre ni barrière. Mais Cole était différent. Plus que tout, il détestait cette part de lui, il l'exécrait autant que possible. Il ne voulait pas être comme eux. Ce contraste, par dessus tout, l'horrifiait. D'où ce besoin de trouver un refuge, aussi incertain et troublant soit-il.

Ce n'était cependant pas une chose qu'il pouvait expliquer à son interlocuteur. Si je suis ainsi, c'est parce que vos employés, en bas, me dégoutent. Ce sont des monstres, et il est hors de question que je sois comme eux. Même si je n'ai pas vraiment le choix. Non, ce n'était clairement pas dicible. D'autant plus qu'il le savait, quelque chose n'allait pas non plus chez cet interlocuteur. Comment expliquer, autrement, toutes ces choses étranges qui se succédaient à cette soirée qu'il organisait ? Comment expliquer le trouble persistant au fond de son cœur ?

A nouveau, il détourna le regard. Il était encore trop tôt pour accepter toutes ces émotions. Il regarda le verre vide qu'il tenait à la main. Ce n'était pas non plus une bonne idée. Un réflexe trop facilement acquis, qu'il aurait du oublier depuis bien longtemps. L'eau que lui avait proposé l'homme face à lui restait une bien meilleure option. Il hésita. Regarda autour de lui, repéra quelques cachets au milieu de verres abandonnés. Il aurait été si simple de se laisser aller à l'oubli ... Non. Cole avait déjà fait bien assez de mauvais choix pour une soirée. Il prit une longue inspiration, et redressa la tête.

"Oui, le balcon me semble une bonne idée."

Il devait se reprendre. Un geste rapide, et il remonta la manche de sa chemise, qui avait glissé de son épaule lors de sa fuite éperdue. Ou bien était-ce avant, alors qu'il s'était perdu dans de multiples caresses ? Ces derniers moments d'insouciance lui paraissaient si lointains. L'adrénaline de son effroi retombait, il arrivait enfin à reprendre une respiration plus posée. Après s'être saisi du verre d'eau, il emboita le pas de l'homme en direction de la terrasse, afin de prendre une grande bouffée d'air frais. Chacun des éléments qu'il avait pu croiser durant sa course folle lui revenait à l'esprit. Il peinait à croire ce qui lui était arrivé. Et pourtant, il savait avec certitude qu'il ne pouvait laisser son regard divaguer, redescendre vers les jardins de la propriété, sous peine de revoir ce qui l'avait tant horrifié. A la place, il maintenait ses yeux bien droits devant lui, posés sur les vignes alentours, quoique plongées dans la pénombre de la nuit.

Il fallut quelques secondes de plus à Cole et une gorgée d'eau pour qu'enfin, il ose prononcer quelques mots supplémentaires. Un nouvelle façon pour lui de se voiler la face. De détourner le sujet, afin d'éviter ceux qui le terrifiaient le plus. C'était aussi une manière de faire bonne figure. De redevenir Cole, le travailleur du sexe, l'être exubérant. Celui qui se noyait dans son emploi pour oublier tous les à côté. Et même si, dans cette situation, il lui serait compliqué de reprendre son exubérance naturelle, il pouvait au moins prendre un air détaché, et ainsi faire oublier la panique qui l'habitait encore quelques minutes auparavant.

"Je suis désolé. Ce n'est sûrement pas ce qui était prévu. Non seulement je manque à mon devoir, mais en plus je vous dérange. Je comprendrais si vous souhaitez diminuer la paie."

Il émit un léger rire. Bien évidemment, il espérait que cela ne serait pas le cas. Tout cela était bien trop éprouvant pour qu'il se permette en plus de le subir à perte. Mais il n'allait pas l'avouer à son interlocuteur. Ce serait ramener le sujet sur une pente glissante, vers les raisons de sa fuite et de son désarroi. Vers l'existence des satyres, et les raisons d'une telle soirée.

Cole Hanson
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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyMer 16 Aoû - 16:19

A travers les soupirs, les plaintes et le râle

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Poursuivons jusqu'au bout la funèbre spirale



La biche… et le chasseur ? Etait-ce de Dionysos dont avait peur ce jeune homme ? Il pouvait être un prédateur mais n’estimait pas avoir ce positionnement à cet instant.

"Non, ce n'est pas ... A vrai dire, je ne sais pas."

Touché, coulé. Appréhension de la nouveauté, maelstrom d’émotions indicibles, inenvisageables, honte, peur de sa honte, peur de son désir. Il y avait bien autre chose que Dionysos ne pouvait déceler, le dégoût de soi. Dionysos l’avait déjà vu mais jamais il n’avait compris ni ressenti une telle chose. Et toujours il s’était battu contre ce sentiment chez les siens.

Le regard que Dionysos surprit quant au verre vide que le satyre inconnu tenait et son rapide coup d’oeil vers les pilules sur la table… éveillèrent la curiosité du dieu. Il était lourd de sous-entendus et d’histoire. Avait-il perdu l’un des siens par overdose ? Avait-il fait une overdose ? Venait-il de boire sa première coupe ? L’alcool avait toujours tenu une place particulière dans la vie de Dionysos et des mortels qu’il croisait, envoûtant et dangereux, le pouvoir d’oublier y compris les chagrins, mais aussi de donner du courage, la malédiction d’en vouloir toujours plus, de finir par vivre dans ce monde parallèle où l’on ne construit plus rien.

Une fois que les deux eurent atteint le balcon, Dionysos sirota un verre tandis que l’autre reprenait ses esprits. Il avait commencé par regarder le ciel. Toujours là, rassurant, les étoiles dont il devinait les constellations. Il pensait souvent à Hestia, à Ariane, à … Zeus, mais aussi aux membres de sa famille dans ces moments. Il se sentait relié à quelque chose de plus grand.
Puis, profitant de la pénombre, il observa le satyre à ses côtés. Un nouveau compagnon ? Il faisait jeune, cheveux bruns, barbe naissante, visage relativement fin, presque grec. Il songea qu’ils se ressemblaient. Il se dit qu’il était tout de même plus beau. En réalité, pas tellement.
Grand, fin mais viril par sa capillarité et un regard plus meurtri que son âge, Dionysos détailla sa tenue. Il sentait presque le sexe. Dionysos n’était pas un grand enquêteur, les détails lui paraissaient soit futiles soit vitaux mais il fondait tout son jugement sur un instinct, des intuitions, des sentiments. Il aimait croire à tout un tas de signes et s’il se trompait parfois, même souvent, il continuait de s’appuyer sur ses intuitions.
Et si Dionysos n’aurait pas pu mettre sa main à couper qu’il s’était passé quelque chose en bas de l’ordre du charnel… il voyait aisément la gêne, le malaise du garçon.
Son regard était rivé sur un point d’ombre qui n’existait pas. Soit il était très intéressé dans le rien, soit il voulait éviter autre chose.

Aussi, pour UNE fois, Dionysos se tut. Grand orateur, il laissa le temps au temps. La patience, c’était bien aux satyres qu’il la devait. Eux qui avaient été si patients avec lui au cours du temps.

"Je suis désolé. Ce n'est sûrement pas ce qui était prévu. Non seulement je manque à mon devoir, mais en plus je vous dérange. Je comprendrais si vous souhaitez diminuer la paie."

Ce masque que cet inconnu venait de remettre troubla Dionysos. Il ne savait pas pourquoi cela le troublait.
La vérité était qu’il avait souvent fait de même… avec sa tristesse, devant Hestia mais aussi devant ses proches lorsqu’il doutait de lui-même (ce qui arrivait, rarement, mais quand même), lorsqu’il flirtait avec les limites de la folie et qu’il s’en rendait compte. Mais devant ce jeune homme, il se sentit juste troublé, presque dupé par son changement de comportement. Comme un animal devant un miroir, quelque chose cloche, je reconnais sans reconnaître.

En plus de cela… il ne comprenait pas, la paie ? Etait-ce une plaisanterie ? Il se mit à rire en lui tenant l’épaule, pensant sincèrement à ce que c’était une plaisanterie. Les satyres n’étaient pas payés, n’étaient pas des escortes, ils étaient des invités de marque. Et s’ils avaient besoin d’argent, ils pouvaient toujours en demander à Dionysos. Il rentra alors dans la blague.

« Oh mon ami, il te faudra réciter au moins trois Ave Maria pour expier ta très grande faute. »

Les monothéistes… ces fins psychologues, qui avaient sincèrement cru qu’en réprimant tout on finissait heureux. Il continua dans le plus sérieux du monde.

« Jamais d’excuse sur qui l’on est. Comment t’appelles-tu ? »

Il sortit une cigarette, une vogue, ces longues cigarettes fines, élégantes qu’il alluma. Il aimait ce petit point rouge brûlant dans la nuit.

« Et tu ne me déranges pas. Si je ne voulais pas de compagnie, je me serai enfermé ou je serai parti. Quant à cette notion de … devoir » il fit la grimace en le prononçant. « ces fêtes sont justement pour s’en défaire, alors ne prononce plus ce mot, qui est bien peu compris et mal utilisé si tu veux mon avis. Ton devoir, tu le retrouveras demain matin. Pour l’instant, tu ne dois rien à personne. Même pas à toi-même. »

C’était aussi simple que ça pour Dionysos. S’il ne voulait pas, il ne le faisait pas. Et ses devoirs moraux, il les vouait à ses valeurs, seulement. Pas de devoir ce soir. Pourquoi se devoir des choses ? Se forcer à faire des choses pour soi ? Ça n’avait pas de sens. Et ce petit homme qui parlait avec déférence à Dionysos… était des plus étranges.

« Qu’es-tu venu chercher ici ? »

C’était ça le fond de la question, pourquoi avait-il eu si peur ? Pourquoi parlait-il de paye ? Qui il était… c’était une autre question de moindre importance.




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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyLun 21 Aoû - 10:49

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La main de l'homme vint se poser avec entrain sur l'épaule de Cole. La créature ne put retenir un léger mouvement de crispation, alors que ce contact ranimait la nausée au fond du lui. Pourquoi cela ne s'arrêtait pas ? Il devait en faire abstraction ! Guidé par le rire de son hôte, Cole parvint heureusement à minimiser ce rejet instinctif, à faire une nouvelle fois illusion, afin de reprendre son rôle jovial, un air taquin simulé sur son visage.

"Attention, il ne manquerait plus que je vous prenne au mot."

Un nouveau rire s'échappa de Cole. Il était évident que la phrase de son interlocuteur était ironique. Pour organiser une telle soirée, un rassemblement de pêchés et de pêcheurs, parmi lesquels des satyres, il ne fallait certainement pas être monothéiste. Tout du moins, pas parmi les monothéistes qui prononçaient ce type d'absolutions. Peut-être que sa patronne aurait pu, elle, organiser quelques festivités de ce genre, avec tous les travailleurs du sexe à son service. Mais elle n'aurait certainement pas réclamé d'Ave Maria. Ou alors des versions adaptées, des Notre Mère ou Je vous salue Lilith. La créature, pour sa part, aurait toutefois refusé de les prononcer. Ce n'était pas lui. Il se refusait de révérer les déités. Mais, sur le ton de l'humour, tout pouvait être dicible.

Il serait bien resté encore un moment sur ce chemin plein d'ironie. Sur un sujet frivole, sans conséquence, qu'il maitrisait aisément. Ce ne fut pas le choix de l'organisateur. Celui-ci revint sur les paroles précédentes de Cole. Il recommença à lui poser des questions, d'un ton plus sérieux. La créature aurait pu mentir en retour. Donner au propriétaire des lieux une fausse identité, pour ensuite pouvoir disparaître dans la nature. C'était ce que la voix, au fond de lui, tentait de lui exprimer depuis son arrivée en ces lieux. Disparaître. Il n'était pas à sa place. Mais Cole tentait depuis quelques minutes déjà de faire taire ces cris intérieurs. Il n'était pas à sa place, certes, mais tout ce qu'il aurait pu faire pour y remédier était vain. Il ne pouvait quitter ces lieux. Pas dans l'immédiat. Il n'oubliait pas les satyres copulant à l'étage inférieur. Et puis, il restait, le temps de cette soirée, un employé de son interlocuteur. Il avait besoin d'être honnête, pour pouvoir espérer un salaire à la fin. Aussi, il ne faisait aucun doute qu'il pouvait facilement être retrouvé, fausse identité ou non. Alors, le plus simplement possible, il laissa échapper son nom dans un murmure.

"Cole."

Rien de plus. Pas de questions en retour pour l'homme à ses côtés. Il en savait déjà assez. Il avait peur de ce qu'il pourrait apprendre de plus. Cela ne l'empêcha pas de tourner la tête vers lui, de ramener son regard vers cet interlocuteur, attiré par l'éclat d'une petite flamme. Celui-ci s'allumait une cigarette. Cole fut tenté de lui en demander une. Non, il devait résister. Le tabac, cela faisait un moment qu'il avait réussi à arrêter. L'une des rares choses qu'il arrivait à tenir. Pourtant, il ne détacha pas son regard de l'homme, de sa main qui tenait la longue cigarette. De son profil, toujours surmonté de cette couronne de lierre ostentatoire. Des traits de son visage, d'où s'échappaient déjà quelques nuages de fumée, entre les mots qu'il prononçait. L'homme continuait de parler. Il semblait presque s'offusquer des paroles de la créature. De ses mots se dégageaient une certaine passion, une implication profonde sur ce sujet. Cela raviva le nœud dans les intestins du travailleur du sexe. Cole se sentait tiraillé entre diverses émotions. Ses doutes, son rejet instinctif de cet être étrange, pourtant tempérés par l'effroi de ce qu'il savait éviter en restant à ses côtés. Peut-être finalement lui fallait-il cette cigarette.

Non. Pour se ressaisir, garder contact avec la réalité, la créature tenta de s'ancrer un peu plus dans l'instant présent. Des gestes simples, pour faire taire ses remous intérieurs. Il se saisit d'une mèche de ses cheveux, qu'il vint glisser derrière son oreille. Il reprit une longue inspiration, avant de répondre maladroitement à la question suivante de son voisin.

"Ce que je suis venu chercher ? Un emploi pour la nuit, quelque chose qui sorte de l'ordinaire. Il faut croire que vous m'avez embauché. Par un intermédiaire. Qui est aussi un de mes clients réguliers. C'était ses arguments pour me recruter. De bons arguments, je dois l'admettre."

Était ce cela, ce que voulait savoir son interlocuteur ? Cole ne le pensait pas. Il se doutait que la question de l'homme tenait plutôt du pourquoi il était là, dans ce bâtiment à l'écart du reste de la soirée et de la foule. Du pourquoi il avait fallu qu'il vienne trouver refuge à cet étage. Il s'agissait là d'éléments que la créature évitait sciemment. Il tenait à les garder à distance. Il ne voulait expliquer les causes de son tourment. Sa peur et son dégout n'était pas des thématiques abordables. Il reprit donc la parole, ramenant quelques banalités sur le tapis, tentant ainsi d'éloigner une nouvelle fois la conversation de ces sujets bien trop sensibles.

"Il faut dire que ce n'est pas une période très rentables pour les gens comme moi. Pendant les fêtes, les gens préfèrent une chaleur humaine plus durable que celle que mes collègues et moi pouvons proposer."

Il fit remuer le fond d'eau dans son verre. Il le savait, cela ne serait pas suffisant. L'homme à ses côtés voulait savoir les raisons de la présence de Cole, c'était l'évidence même. Il lui fallait trouver une meilleure diversion. Quelque chose qui éloignerait durablement la conversation de la créature.

"Vous organisez ce type de soirée depuis longtemps ?"

Un nouveau sourire, comme si Cole était intéressé. Comme s'il était prêt à se porter volontaire pour exercer à la prochaine. Le menteur.

Cole Hanson
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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 31 Aoû - 14:14

A travers les soupirs, les plaintes et le râle

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Cole… Un nom bien américain pour un être à l’allure méditerranéenne. Il eut un mal fou à le retenir. Pour Dionysos le nom signifiait moins que le comportement. Pourtant son pouvoir lui permettait de prendre différentes identités. Le nom de ces identités avait peu d’intérêt, seul comptait ce qu’on faisait passer.
Cole donc.

Difficile d’ignorer la tension de cet invité. Dionysos pourtant plutôt détendu en règle générale, ne pouvait s’empêcher de la ressentir. Et ce n’était pas un empathe pour un sou. C’est sans doute pour cela qu’il observait les gens avec tant d’attention. Le dieu ne put s’empêcher de surprendre le jeune homme remettre une mèche derrière ses cheveux. C’était presque féminin… cela lui rappela une fille, mais impossible de mettre le doigt dessus. Une fille qu’il avait rencontrée il y a des années. Il en était à cette réflexion quand il comprit, ou ne comprit pas ce que Cole voulait dire.

Il fronça les sourcils. La cendre tomba de sa cigarette. Un client ? Cole n’était pas un invité mais un employé ? Un satyre inconnu ok mais un satyre inconnu qui venait en tant qu’escort ?
Cela n’aurait pas dû surprendre Dionysos mais il était profondément dans la confusion. Car oui, qu’un satyre soit inconnu pourquoi pas ? Et un satyre travaillant dans le sexe quoi de plus normal ?
L’étonnement se lisait sur son visage. Il ne comprit pas plus le reste des paroles du satyre/escort/Cole. Pendant les fêtes ? Au contraire pendant les fêtes, les hommes cherchaient liberté et plaisir incertain, fugace et intense.
Loin, très loin, de lui était noël et toutes ces choses. La vie du dieu était ponctuée de trop de fêtes pour se souvenir de cette fête capitalo/monothéiste. Un grec ne fêtait pas noël. Dionysos encore moins. Et Noël c’était… l’épicentre de ce qui avait toujours manqué à Dionysos, le sens de la famille. Il n’avait pas eu de mère, son père était absent. Il avait vécu en communauté et avait lâché toute idée de responsabilité à sa création. Il n’avait jamais élevé d’enfants et la seule femme qui le maintenait dans un semblant de relation de couple était Ariane. Il s’en était éloigné car il la blessait avec son cœur d’artichaud.
Alors Noël, famille, retrouvailles, stabilité, constance, cocon… c’était … une chose étrangère à ses yeux. Il ne comprit alors pas du tout le sens de la phrase de Cole.
Le bavard Dionysos mit un temps bien trop long à répondre...

« Mais Cole… qu’est-ce que tu racontes... »

Il avait cette manière de prononcer Cole avec un reste d’accent italien. Son visage s’illumina enfin.

« Tu parles de la fête du CHRIST ! Détrompe-toi, c’est à ce moment que les gens seuls cherchent n’importe quel type de réconfort et que les pressions sociales sont les plus fortes. Mais... »

Cole lui avait posé une question, il la balaya d’un revers de main avant de lever les yeux au ciel.

« Des soirées comme ça ? Une éternité, si tu savais... »

Il était confus mais avait compris ce fait très simple : Cole était un satyre, il venait à cette soirée en tant qu’escort et ne connaissait rien du cortège dionysiaque visiblement. Tant de mystères incompréhensibles au dieu entouraient cet être : Cole savait-il qu’il était un satyre ? Comment ne l’aurait-il pas su ? Pourquoi, s’il ne connaissait pas le cortège n’était-il pas rentré dans ce plaisir intense et charnel qui se déroulait en bas avec les autres satyres ?

En tout cas, peu importait, il était désormais avec la bonne personne se dit Dionysos. Un satyre et son dieu. Les choses étaient simples selon lui. Et il avait l’habitude de ne pas tout savoir. Au contraire, les mystères il aimait ça, il aimait même les entretenir.

« Tu peux me tutoyer. Et toi, tu exerces le métier depuis longtemps ? Tu le fais sous ton vrai jour ou seulement en mortel ? »

Dionysos et l’audace. Jamais il ne s’était embarrassé des tabous et des contraintes. Son sourire était revenu, il aurait le fin de mot de cette histoire. Sa cigarette finie, il proposa à ce Cole de rentrer. Il le détendrait bien un coup, un petit effet de son pouvoir d’ivresse lui ferait le plus grand bien à cet escort coincé.




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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 15 Sep - 19:59

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Quelques longues secondes séparèrent la question de Cole et la réponse de son interlocuteur. Pourtant, ce n'était pas sur la question de la créature qu'il s'attardait, mais sur les paroles qui avaient précédées celles-ci, comme en témoigna son exclamation. L'homme semblait troublé par ses mots, au point d'être, une nouvelle fois, pris d'une certaine forme d'entrain pour les contredire. Comme lorsqu'il s'était offusqué de l'utilisation du terme "devoir" par Cole, le propriétaire des lieux semblait cette fois se rebeller contre la vision que le travailleur du sexe avait des fêtes. Il se trompait.

Non, les humains ne cherchaient pas n'importe quel type de réconfort à cette période de l'année. Période qui n'était d'ailleurs pas seulement celle de la fête du Christ, mais également celle du nouvel an, et d'autres fêtes d'autres religions. Cole avait l'expérience des refus typiques des fêtes. Combien de fois les clients l'avaient-ils rejeté à la mention de son tarif, alors que la plus grande partie de leurs économies était déjà dépensée dans divers cadeaux, décorations et repas à base de saumon et foie gras ? Quels étaient les autres qui, devant l'absence de lendemains envisageables, s'étaient détournés de lui afin de rêver à une autre personne qu'ils pourraient présenter à leurs proches ? Oui, l'expérience de Cole aurait pu suffire à stopper son interlocuteur, à lui faire comprendre qu'il se trompait.

Pourtant, la créature resta silencieuse, le regard à nouveau dirigé vers l'horizon indistinct. Cela ne servait à rien de s'attarder sur cette partie là de la conversation. S'il avait tenté de faire diversion, ce n'était pas pour revenir débattre sur son métier. D'autant plus que son interlocuteur embraya enfin sur la réponse à la question du travailleur du sexe.

Ce ne fut cependant pas suffisant. L'homme énonça quelques paroles d'un ton détaché, rapide. Le sujet ne l'intéressait pas. Il voulait s'en débarrasser rapidement. Cole, toutefois, n'en démordrait pas. Il ouvrit la bouche, prononça la première syllabe d'une nouvelle question, avant de se faire couper dans son élan. "Tu peux me tutoyer." Si cette première phrase aurait pu convenir à la créature, la suite le prit par surprise. Le figea tout simplement. "... sous ton vrai jour ou seulement en mortel ?" En mortel ? Alors il savait.

Il savait … Comment savait-il ? Les mains de Cole s'étaient crispées sur leur appui contre la rambarde. Tout son sang s'était glacé. La sensation au fond de lui qu'il avait tenté de faire taire revenait en force, pulsait en son cœur d'une intensité nouvelle. Il n'arrivait plus à penser à rien. De nouveaux mots de son interlocuteur parvinrent aux oreilles du satyre, sans qu'il ne puisse en saisir le sens. Tout ce qui parvenait à se maintenir dans son esprit, c'était ce simple fait. Il savait.

Cole resta immobile plusieurs secondes durant. Il ne parvenait plus à masquer ses tourments internes. Enfin, il se laissa guider par le premier instinct qui lui était venu. Il baissa le regard vers ses jambes. Un maigre espoir l'habitait, celui que son glamour se soit estompé lorsqu'il s'était laissé prendre dans le trouble de ses émotions, un peu plus tôt. Mais non, l'illusion était toujours là. Si l'homme savait, c'était pour une toute autre raison. La créature redressa la tête vers son hôte, et le dévisagea un court instant.

"Que ... Comment ?"

Une sensation de nausée lui nouait la gorge. Il ne voulait pas le savoir. Il voulait continuer à se voiler la face, à se laisser penser être en sécurité sur ce balcon. Mais la réponse, il s'en doutait, ne pouvait faire qu'écho à ce que toute son âme lui criait incessamment depuis qu'il était arrivé à cette soirée. Cette impression gênante qui n'avait fait que s'amplifier, malgré tout ce qu'il avait pu mettre en œuvre pour la faire taire. Alors, même si la majeure partie de son esprit ne voulait pas envisager une telle réponse, il ne pouvait plus rien faire d'autre que de l'entendre. Il ne pouvait plus se cacher.

Cole Hanson
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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyJeu 12 Oct - 9:46

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Oula, il est bien blanc quand même…

Dionysos mit fit un cercle avec son pouce et son index qu’il mit dans sa bouche dans l’intention de siffler. Il voulait appeler une ménade pour lui filer un coup de main si le jeune homme venait à tomber dans les pommes. Au dernier moment il se retint. Il sentait la grande pudeur d’un être se découvrant. Dionysos était un être assez sensible pour effleurer l’intensité du choc, un secret si important si tabou qui venait d’être éventré avec naturel, comme s’il n’avait pas d’importance. Cela avait de quoi secouer.
Aussi belle que serait la ménade ce serait de nouveau une intrusion dans son monde qui semblait littéralement s’être effondré sous ses pieds.
Qui de mieux que le dieu des satyres pour s’occuper d’un satyre nouveau né, car c’était ce à quoi Cole faisait penser à Dio’.

Cependant, aussi sensible et bienveillant qu’il était, Dionysos restait un dieu. Un dieu qui avait vécu, en avait vu d’autres, un dieu qui n’allait pas accepter qu’être un satyre était un choc, une hérésie. Même venant de la part d’un satyre. Il y avait des limites à ce qu’il pouvait accepter, et la satyrophobie internalisée c’était non.
La douceur et la compréhension, cela ressemblait plus à Hestia. Lui il était là pour l’aventure, la folie, l’audace.

Cole s’était tu, l’esprit de Dionysos s’était alors mis à vagabonder dans les champs de vigne, se demandant où Hestia était. Par ennui, il mit un petit carré de papier sous sa langue, papier qu’il avait tiré de sa poche. Le LSD fondit dans sa bouche. Les effets arriveraient dans une trentaine de minutes. Puis, Cole le dévisagea. C’était très impoli mais le visage de Dionysos resta le même, intéressé, un regard qui perçait l’âme, qui donnait autant envie de se laisser couler dans un fauteuil que de courir à perdre haleine, un regard pour se fuir et se retrouver, un regard comme une fin de soirée à 3h du matin bourré en plein champ à phaser en regardant la lune, à hurler comme un loup. Un regard qui signifiait qu’il n’existait aucune limite pour Dionysos ou pour Cole. Ce qui était rassurant et terrifiant. Le chaos faisait cet effet.

Que… Comment?

Dionysos leva un sourcil. Il posa sa main sur son épaule et esquissa un sourire.

« Enfin Cole… je ne suis pas en train de t’apprendre quelque chose j’espère ? »


Il espérait vraiment. Il se retint d’ailleurs de finir par une petite blague telle que « non ce n’est pas un problème d’hirsutisme sur tes pattes » mais si ce n’était que les pattes. Etre satyre c’était tout un tas de caractéristiques, et il était trop vieux pour ne pas s’en être rendu compte. Mais il se dit que l’ironie passerait certainement pour de la condescendance et ce n’était pas ce qu’il voulait.

« Tu n’as pas l’air bien. Tu veux t’asseoir ? Tu es ici chez toi, tu l’as vu en bas alors pas la peine d’avoir peur. Je ne vais rien en faire de ton secret. »

A l’étage du dessous un bruit sourd de meuble qui tombait l’interrompit. Il sourit se demandant quelle bêtise étaient-ils déjà en train de faire.

« Tu n’as pas besoin que ce soit un secret d’ailleurs. »

Son regard s’était planté dans celui de Dionysos. Dionysos lui rentra au sein de la suite, se passa de l’eau sur le visage, ce qui eut pour effet de démaquiller le reste d’eye liner et d’enlever les paillettes (ses ménades en mettaient partout, surtout quand elles lui faisaient des bisous), il releva ses cheveux en un chignon. Il aimait leur longueur actuelle.

« Bon… jeune homme. Je crois que tu as besoin de ... »

Jeune homme… quelle ironie vu son enveloppe physique. Il réfléchissait… Cole devait avoir besoin de plein de choses, il avait un travail sur lui à faire déjà, il avait besoin de gens qui lui ressemblaient et qui l’acceptaient. Et de quelqu’un pour l’accompagner.

« Plein de choses. Mais de sortir d’ici non ? Ton esprit a… comment on appelle ça aujourd’hui… le bug ? Je t’accompagne. Que veux-tu faire ? »

Cole était libre. Et Dionysos n’était pas contre une aventure, même si c’était une aventure à l’intérieur du cœur tourmenté d’un escort boy satyre.




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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyDim 5 Nov - 18:50

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Etait-ce là une chance ? L'homme aux côtés de Cole ne semblait pas avoir compris le sens de son interrogation. Au lieu de la réponse tant crainte par la créature, il resta focalisé sur la nature de celui-ci. Une semi bouffée d'air parvint aux poumons de Cole. Il savait, mais il semblait n'en avoir que faire. Mais il savait malgré tout. Comment réagir ?

"Non, je sais ce que je suis."

Mais le propriétaire des lieux, lui, n'était certainement pas censé le savoir. Et l'esprit de Cole n'arrivait pas à concevoir comment expliquer une telle connaissance. Au contraire de sa patronne, quelques mois plus tôt, il n'y avait personne qui avait pu répéter à l'homme la nature de la créature. Sauf que la véritable explication, celle qui se pressait depuis un long moment déjà aux portes de ses pensées, était inenvisageable pour le travailleur du sexe. Il devait y avoir autre chose, car ça, c'était impensable. Il n'était pas prêt à l'accepter. En cela, un désarroi certain se dégageait de lui, trahissant immanquablement le trouble qui le prenait au corps. Au delà de sa nature, c'était la situation dans sa globalité qui terrorisait Cole. Tout le renvoyait à ses combats internes : contre qui il était, ses addictions, ce qu'il exécrait. Cette fête, ces satyres assumés et cet homme en étaient l'incarnation.

Cole le savait, pour se préserver, il lui fallait fuir. Il n'était pas prêt à faire face à cela. Ses assises n'étaient pas assez solides. Il en était incapable. Mais fuir, ce serait également revoir toutes les choses qui l'avaient mis dans cet état dans un premier temps. Redescendre pour partir ou rester jusqu'à ce que cela se termine, c'était tel choisir entre la peste ou le choléra, la créature en avait bien conscience. Toutefois, en se voilant la face comme il le faisait, il n'avait pas à choisir. Il s'exposait à la maladie, certes, mais avec l'espoir que celle-ci agisse lentement, lui laissant le temps de construire ses propres défenses.

Il inspira pour se redonner une constance, puis acquiesça à la proposition de l'homme. S'asseoir, c'était une bonne option. Il le suivit à l'intérieur, et se laissa tomber sur l'un des divans. D'une gorgée, il termina le verre d'eau qui n'avait pas quitté sa main depuis le début de leur échange. Cole tentait, une nouvelle fois, de s'enfoncer dans son propre déni. Oublier le sens de ses tourments, et la nature profonde de son environnement. Il secoua avec empressement la tête lorsque son interlocuteur lui proposa de sortir. Non, certainement pas. Revoir le maelstrom de corps à l'étage inférieur ne ferait qu'aggraver son trouble. Il lui semblait impossible de mettre en place ses défenses face à des êtres si concrets. Non, la pièce dans laquelle ils se trouvaient, malgré la présence de cet interlocuteur, représentant de tous les vices que Cole détestait, était l'endroit le plus sûr pour lui. Pour le moment.

La créature ne bougea pas du divan. Qu'est-ce qu'il lui fallait ? Retrouver un semblant de sécurité. Arrêter de revenir sur ce qu'il était, sur ce qu'il haïssait en lui. Peut-être qu'en donnant quelques explications à l'homme, cela mettrait un terme au sujet sur lequel ils étaient. Car si cela continuait ainsi, la créature ne pourrait plus se voiler la face très longtemps.

"Je suis ..."

Pas d'excuses. Pas cette fois. Il n'avait pas à le faire. Ce n'était pas de sa faute.

"Ce n'est ... juste pas le bon moment."

Pas le bon moment pour quoi ? Faire face à sa nature, s'accepter ? C'était ce que Cole espérait que l'homme en déduirait. C'était en réalité bien plus que ça. Depuis que Cole avait compris ce qu'il était, il cheminait. L'effroi et la haine qu'il ressentait, au départ à son propre égard, s'éloignait, petit à petit, de lui. Il n'était pas responsable de qui il était. Il n'était pas destiné à tous ces vices que ses semblables semblaient embrasser. Que cet homme, à coup de cachets ingérés et de connaissances improbables, incarnaient. Sa colère se muait progressivement. Changeait de destinataire. Mais son cheminement était bien loin d'être terminé, et Cole ne pouvait totalement s'en détacher. Il savait que trop facilement, il pourrait retomber. Et alors, il ne pourrait rien faire d'autre que de ramener la faute à lui.

"Ce que je suis, ce que ça implique ... Disons que je ne m'attendais pas me retrouver dans cette situation ce soir."

Il inspira à nouveau, et se redressa. Une illusion de sourire s'inscrivit sur ses lèvres.

"Même si votr- ...  ton intermédiaire m'avait parlé d'une soirée inouïe, impensable, je dois dire que je n'aurais pas cru croiser d'autres satyres."

Il avait prononcé le mot. Encore une chimère, une fausse acceptation. Car il était plus simple d'admettre leur existence, que de formuler la chose autrement. Dire ses congénères, cela aurait été admettre qu'il était comme eux. Certainement pas.

"Je crois que j'ai juste besoin de temps, pour me faire à cette idée."

Pour espérer qu'ils partent, surtout, et que Cole n'ait plus à les croiser.

Cole Hanson
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MessageSujet: Re: A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé]   A travers les soupirs, les plaintes et le râle [Intrigue II - Terminé] EmptyVen 17 Nov - 19:27

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Je suis… ce n’est pas le bon moment.

Dionysos plissa les yeux, fronça un sourcil. C’était au contraire le moment ou jamais… une douce euphorie se glissait dans ses veines, comme un bruit de fond. Il se tut cependant, Dionysos grande pie bavarde respecta le temps de parole de ce jeune homme prénommé Cole. S’il y avait bien une chose qu’il voulait c’était l’ouverture mais il avait appris par le temps qu’il fallait jongler entre pousser les hommes hors de leur zone de confort, les secouer mais aussi leur laisser le temps de ressentir et de s’exprimer.

Il laissa peut-être trop de temps passer et Cole retourna se cacher dans les méandres de son esprit. Le reste de ses excuses ne fut que ça aux oreilles du Dieu. Ne pas s’attendre à une soirée de satyre, ne pas comprendre, ne pas se laisser aller.


« Tu sais Cole… les grecs s’étaient trompés sur une chose. Ils définissaient le temps en trois parts, le chronos, le kairos et l’aion. Tu es toujours dans le kairos, le bon moment, le moment opportun. Tu n’es pas ici pour rien Cole. J’ai connu une femme il y a longtemps, le peu de temps que nous nous soyons connus, elle me répétait tout le temps que nous n’avions qu’un seul moment, le présent. Et qu’il était forcément bon car c’était le seul que nous avions. Elle en avait même fait une chanson, une très douce. »


Il repensa à cette femme quelques secondes.

« Je ne suis pas un philosophe. J’aime l’action, j’aime ressentir. Même quand ça fait peur. Malgré ma longue existence, parfois je crois éviter des sentiments en les enterrant profondément en moi. Mais crois-moi sur parole, on n’enterre pas les sentiments, on les ressent c’est tout. »

Il but un fond de verre et s’assit à côté de Cole. Dionysos lui prit les mains, le regarda dans les yeux avec compassion.

« Je sais que la vie de satyre fait peur. Et sûrement, comme beaucoup de mes satyres me l’ont dit au fur et à mesure du temps, ils n’auraient pas choisi cette vie là. L’acceptation de soi c’est difficile. Mais pour tout le monde. Et moi, je t’accepte comme tu es. Tu devrais en faire autant. Je t’aime comme tu es. Tu n’es ni un monstre, ni un être vicié, ni un pervers sexuel … ou alors » il s’interrompit en riant « Ou alors dans le bon sens du terme ! Depuis quand cette époque morose t’empêche d’apprécier les corps, les odeurs, le sexe ! Bon sang que c’est bon le sexe, quelle putain de censure de ne pas se laisser aller. Et la plupart du temps, elle vient des autres, tu l’interiorises et elle finit par devenir tienne ! Tes poils, tes jambes, tes désirs, tout cela est très beau. Celui qui dira le contraire est un ignorant et un bigot. Tu as la force, la sensualité, la puissance mais tu le découvriras … les satyres ont toujours été mes meilleurs alliés. Ici tu seras toujours accepté dans ton entièreté. Je t’accepte. »

La drogue commençait à gifler ses sens, et sa bouche pâteuse d’avoir trop parlé, comme une longue tirade d’un comédien. Il se leva pour se dégourdir les jambes.

« Et puis je ne vais pas pleurer sur ta condition, tu es exceptionnel Cole. Ta particularité… c’est comme tout mortel. Les homosexuels, les transexuels, ceux à qui il manque une jambe, la vue, les gros, nous avons tous notre particularité. Bon … moi je suis parfait mais... » il lui fit un clin d’oeil « chacun son fardeau. Qui pèse bien assez lourd. Et dont il est si facile de se débarrasser. Il suffit de le décider. »

Le dieu revint vers Cole, l’enlaça, prenant la tête du garçon pour la placer contre son torse, prêt de son cœur, il lui souffla alors.

« Un jour… un jour tu seras assez libre pour te libérer de ton fardeau. Tu vas avoir besoin d’amour. »

L’étreinte avait duré … quelques instants. Le kairos.
Une ménade frappa à la porte de la chambre. Elle était en nuisette, d’un joli voile blanc, on voyait tout de même ses nombreux tatouages, elle ne sortait pas de l’orgie mais ses yeux brillaient, elle devait avoir bu quelques verres.

« Tout va bien Dio ? C’est qui ? »

« Un futur compagnon ? »

Il avait un grand sourire sur son visage. Puis il fit une moue.

« Enfin, pas pour moi. Plutôt un futur ami ? »

« Ah… je peux te parler une minute ? »

Il la suivit hors de la chambre, elle lui expliquait alors comment la soirée se passait, l’un des bonhommes avait emmerdé l’une des filles. Le regard du dieu brilla de fureur. Il se retourna pour passer la tête dans la chambre.

« Ne bouge pas je reviens… et si tu t’enfuies… l’Ambroisie à Paris, c’est là que tu me retrouveras si tu veux vivre libre. »

Il sembla à Dionysos que le jeune homme s’était déjà enfui. De toute façon, la drogue emportait ses sens, lui donnait confiance, une aura s’échappait de lui. Il était temps de laisser libre cours à sa puissance. Et la colère du Dieu, bien connue de ses victimes, il n’en était que plus beau. Il embrassa la joue de sa ménade et d’un souffle « Montre moi ma belle. » Elle ne risquait rien, il était bon avec ses amis. Il aimait le sexe et la violence, le revers de l’alcool. Il cognerait en premier, il cognerait le plus fort.

Et si Monsieur le nouveau satyre était resté, il lui ouvrirait les voies du cortège Dionysiaque.Il n’existait qu’une place pour les satyres, de l’avis de Dionysos c’était à ses côtés.




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