all our yesterdays have lighted fools the way to dusty death (Morrigan & Dagda)

ALISTAIR BYRNE Aka Dagda

1 •• Scénario à lire ici

Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

Pouvoirs

Les files d'attente devant le Louvre commencent à s'évaporer. Sur la fin de la journée, les touristes qui trainent sur le parvis ne sont là que pour l'architecture du musée, pour cette fameuse pyramide également. La lumière du soleil n'entre plus dans son bureau depuis déjà quelques heures, des heures qu'il n'a pas vu passer d'ailleurs. La dernière œuvre en voie d'acquisition fera objet d'une cérémonie particulière où les invités seront très sélectionnés pour avoir la chance d'assister à cette inauguration. De riches mécènes, des artistes en vogue, quelques millionnaires passionnés par l'art, des historiens, des journalistes bien entendu. D'autres amateurs seront là, eux qui auront payé leur droit d'entrée pour avoir la chance d'y assister. Les places seront chères, pour limiter le nombre d'invités mais sans doute aussi pour faire un tri social. Ca ne lui ressemble pas d'habitude, mais quand il s'agit d'œuvres ayant un historique aussi précieux pour l'humanité, il ne peut pas se permettre d'ouvrir les portes à n'importe qui. Dagda observe les invitations créées par une société de graphisme, son regard minutieux et critique détaille chaque recoin de ces invitations avant de finalement envoyer par mail sa réponse, après avoir reçu plusieurs versions.

La journée touche a sa fin, le nombre de visiteurs commence a s'amoindrir. Sur les heures du soir les touristes préfèrent aller voir la tour Eiffel illuminée, faire les promenades sur la Seine, Paris est belle lors des couchers de Soleil. Une beauté dont il est resté sensible, observant de quelle manière la modernité l'a embelli ou pas. Dagda rajuste ses lunettes sur son nez, maintenant s'occupe de préparer la venue de ce tableau sous la plus haute sécurité. Il était exposé à Londres, le transfert se fait par avion puis dans un véhicule sécurisé et a bonne température pour lui éviter tout dommage. Et l'administration a la française se traduit par tout un tas de paperasse... Heureusement qu'il est quelqu'un d'organisé. Il entend ses premiers employés partir, la directrice adjointe, suivie de la RH, du mouvement se fait dans le couloir. Il reste parfois plus tard dans ses bureaux, ne serait ce que pour lire certains de ses livres qu'il garde ici. Et dans le mouvement de personnes qui sort, il en perçoit une qui rentre, une aura dont il connait les moindres aspects. Voilà bien longtemps qu'il ne l'a pas ressentie. Mais il la connait entre toutes, par cœur. C'est pour lui qu'elle vient ici, il le sait, il sait tout déjà. Il fronce les sourcils, un peu agacé de la savoir revenir le voir de cette façon, même si très curieux de l'entendre exposer tout ce qu'elle a à lui dire.

Morrigan est bien évidemment confrontée au standardiste qui lui demande ce qu'elle fait là, puis à sa secrétaire qui lui demande de prendre rendez vous car Monsieur le Directeur du Louvre est un homme occupé qui ne peut être consulté quand bon lui semble, son planning peut la pousser même a attendre plusieurs mois avant d'avoir cette possibilité. A t-il envie de la faire patienter ? La tentation est là, mais jamais il ne pourra faire ça à Morrigan même après tout ce qu'il s'est passé être eux. Elle comme il s'en doutait, sa secrétaire finit par taper a sa porte. Elle ouvre, se confond en excuses de le déranger de la sorte et lui indique qu'une femme est là pour lui et qu'elle n'a pas rendez vous. « Laisse la entrer Marianne, ne t'inquiète pas, il s'agit de ma femme.» Il annonce tout naturellement, il aurait pu la prévenir avant, mais Morrigan sait se débrouiller pour parvenir à ses fins. Marianne bafouille, confuse, ne savait sans doute pas qu'il était marié, bien évidemment il n'en parle jamais puisqu'ils ne partagent plus rien aujourd'hui et que l'homme qu'il est garde son cercle privé, privé. Marianne fait donc entrer Morrigan dans son vaste bureau. Dagda ne daigne pas lever les yeux vers elle tout de suite, très concentré sur les modalités du transport du tableau, vérifie que tout a bien été renseigné pour les douanes. « Assieds toi je t'en prie. » Il montre le fauteuil qui lui fait face plutôt que l'inviter dans son salon privé juste à côté, elle ne restera sans doute pas très longtemps. « Qu'est ce que je peux faire pour toi Morrigan ?» Il lève ses yeux bleus glacés vers elle et admire sa beauté sombre sans montrer la moindre émotion. Ils ont vécu quelque chose d'intense, l'un et l'autre représentant le tout et son contraire et il ne pourra jamais ressentir la même chose pour quelqu'un d'autre. Inutile de la charrier sur le fait qu'elle revient le voir après d'interminables années, elle sait déjà ce qu'il en pense, elle le connait suffisamment pour ça.

all our yesterdays have lighted fools the way to dusty death

Faisant fi des exclamations poussées par le standardiste, elle entra dans l'antichambre menant au bureau du directeur du Louvre. Le lieu, autant que le titre, était pompeux, surchargé de décorations, anciennes ou plus récentes, de bon ou de mauvais goût. A travers les larges fenêtres, le soleil se cachait progressivement, attestant de la fin du jour et de la tombée de la nuit. Nora, ou plutôt Morrigan, avait pénétré dans un des bâtiments les plus réputés de Paris, pourtant nullement intéressée par le tourisme. Elle avait un autre objectif en tête : Loki. Les mois passaient, mais son obsession pour le nordiquen ne s'atténuait pas pour autant. Elle ne vivait plus que pour une seule chose : le détruire, lui et tout ce qu'il représentait, pour elle, mais également pour les autres Celtes qui avaient vécu tortures et manipulations psychiques. Et cette vengeance avait un nom : Tyrfing.

Quelques jours avaient passé depuis la remontée par un analyste de son équipe d'historiens d'informations - lacunaires néanmoins - sur une épée permettant à son porteur de se protéger de toute attaque, blessure ou douleur. La description légendaire des pouvoirs pouvait varier d'une source à une autre, c'était d'ailleurs tout ce qui constituait le jeu de recherche d'artefacts divins. Mais sans aucune autre piste pour l'instant, Morrigan ne pouvait se résoudre qu'à creuser un peu plus celle-ci. Elle refusait de rester immobile en attendant la prochaine confrontation avec le nordique. Il fallait agir, même si la piste s'avérait vaine. Au moins, elle aurait fait quelque chose pour apaiser le tourment de ses pensées.

« Je viens voir le directeur. Il me connait, et non, j'ai pas besoin de rendez-vous. Soyez utile, et dites-lui que je suis là. » lança-t-elle à la secrétaire qui semblait affolée de voir quelqu'un débarquer sans hésitation alors que d'ordinaire, le standardiste était suffisamment dissuasif.

Morrigan croisa les bras, toisant la femme. Jeune, jolie, une chevelure blonde éclatante, de grands yeux noisette très expressifs, à en juger par leur écarquillement et la pointe d'agacement que la divine pouvait y déceler. Une pâle copie néanmoins des conquêtes féminines passées de son époux. Décevant. Une fraction de seconde s'écoula, et la déesse décida de lui laisser le bénéfice du doute. Elle pénétra dans le bureau, laissant la lourde porte se refermer derrière la jeune femme.

Dagda se tenait là, assis à son bureau, comme elle l'avait vu des centaines de fois auparavant. Il ne la regardait pas, ce qui ne la surprit pas, mais l'agaça directement. Mieux valait sans doute cela que son petit air hautain habituel, même si cet air là avait su la séduire dans le passé. Elle posa son sac au sol, s'assit en face de lui, croisant les pieds sur le bureau, amenant chaos et désordre dans son espace si parfaitement ordonné. Comme à son habitude.

La présentation qu'il avait faite en la désignant comme son épouse lui rappelait qu'elle lui était toujours effectivement mariée, dans les faits plus que dans le comportement ceci dit. Elle ne répondit pas directement à sa question et indiqua d'un doigt pointé vers la porte la fameuse Marianne :

« Ton goût en matière de femmes a quand même vachement diminué, cher époux. Tu te fais peut-etre trop vieux maintenant. Une jeune blondinette écervelée ? Allons, tu peux faire mieux que ça. »

Le jugement était complètement gratuit, mais cette pique faisait allusion directement à leur passé, qui commençait à dater un peu maintenant. Doté d'un charisme certain, il savait manier les mots et obtenir ce qu'il voulait. Il faisait preuve d'une assurance qui pouvait séduire aussi facilement que dérouter. C'était aussi ce que Morrigan avait aimé chez lui, dès le premier regard, des millénaires plus tôt. Et c'était maintenant ce qui l'agaçait, dès qu'elle le revoyait. Mais le bougre s'en était allègrement servi par le passé pour s'octroyer des faveurs féminines. Ses yeux bleu ciel daignèrent enfin quitter son papier pour venir attraper les siens.

« C'est pas ce que tu peux faire pour moi le sujet, c'est plutôt ce que moi je peux faire pour toi. »

Elle fit descendre ses pieds au sol puis se rapprocha du large bureau de derrière lequel il la toisait. Elle attrapa un crayon, qu'elle commença à faire virevolter entre ses doigts.

« Tu crois pas que ton isolation a assez duré ? J'veux dire, t'as regardé les infos récemment ? C'est le bordel. On nous en veut, à nous les divins. Les déicides sont plus forts que jamais, les panthéons sont soit en guerre soit divisés... Ce n'est qu'une question de temps avant que tu sois obligé de rejoindre un côté. »

Morrigan l'enjoignait à agir, tout en doutant fortement qu'il prenne une quelconque décision. Ce n'était pas son genre. Et elle le savait. Mais elle n'était pas prête pour autant à dévoiler tout de suite la vraie raison de sa venue.

« Je viens t'offrir la chance de revenir parmi nous, parmi les tiens, chez les celtes. Aux côtés de ta femme. Il faut qu'on soit unis si on veut survivre. Viens de ton propre chef en toute dignité, plutôt que d'attendre qu'on t'y force. »

Le culot avait un nom, et il s'appelait Morrigan.

KoalaVolant

CENTURIES

Some legends are told, some turn to dust or to gold but you will remember me, remember me for centuries. And just one mistake is all it would take : we'll go down in History, remember me for centuries.

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Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

Pouvoirs

Impressionant, très impressionant la manière dont le monde bouge, et eux ils ne bougent pas. Elle vient, sème la tempête dans son espace silencieux ainsi que cela l'a toujours été. Bien qu'il apprécie le calme, le chaos qu'elle impose pour lui est une source incommensurable de réflexions en tout genres. Il n'est pas dérangé par son agitation mentale et physique, il la connait, et elle sera toujours comme ça, parce que c'est Morrigan. Elle commence, sans gêne à commenter la menace féminine que représente Marianne, ainsi qu'elle lui faisait le commentaire pour chaque amante qu'il choisissait. Elles n'ont jamais été à la hauteur de Morrigan elles étaient là aussi éphémères que des roses fraichement coupées, disposées dans un vase, oubliées. Il n'aurait pas choisi de se marier avec Morrigan si elle n'avait pas été différente de toutes ces roses.

« Marianne est lesbienne, ma tendre épouse. » Il répond dans un détachement suffisant qu'elle lui connait. Il note la jalousie dont elle fait toujours preuve, quelque chose qui souvent lui avait plu et qui nourrissait la férocité du désir qu'il avait pour elle. Elles étaient toutes faire valoir de sa femme, elles étaient matière à l'agacer, à la voir les flammes au fond des yeux. Il aurait pouffé de rire si il était resté en bon termes avec elle. Non pas de moquerie mais d'un amusement presque touché de voir qu'elle se souciait quand même toujours de ses fréquentations après tout ce temps passé séparé l'un de l'autre. Mais Dagda se fiche bien de ce qu'elle peut penser a vrai dire, elle a fait un choix, il y a longtemps, elle a perdu le droit d'avoir son mot à dire a partir du moment où elle est partie. Elle lui dit que c'est elle qui peut lui être utile et Dagda se redresse alors sur sa place assise, les sourcils légèrement froncés, il lui accorde quelques secondes d'attention, curieux de savoir comment elle peut avoir quelque chose dont il aurait besoin.

Il peut voir qu'elle est préoccupée. Il devine à en juger l'état des dernières informations qu'elle vient suite au terrible conflit qui sévit entre les différents panthéons. Ces histoires là ont toujours été, pourquoi cette fois ci ce serait différent ? A cause des Déicides. Et bien il semblerait que les humains aient également leur mot à dire, s'ils veulent les tuer, qu'ils les tuent. Mais ça ne l'étonne pas de la retrouver dans la bataille, elle a toujours été féroce guerrière, c'est ce qui fait qu'il l'a voulue elle plus que n'importe quelle autre femme, que n'importe quelle autre déesse. Elle l'a inspiré, comme nulle autre n'a su le faire. Il s'attendait à ce discours là et ça l'ennuie profondément, qu'elle tente de le raisonner, de le faire culpabiliser, de tenter de jouer avec son égo. Elle saurait le faire flancher, elle en a les moyens, d'ailleurs il se demande si elle est venue de son propre chef ou si les autres du panthéon lui ont dit qu'elle était la seule a pouvoir le faire. Elle serait une raison valable a ce qu'il revienne, en lui disant de revenir a ses côtés en appuyant sur le fait qu'elle soit sa femme elle joue un coup de maitre. Il l'aimera toujours, elle le sait, mais il y a des choses qui se sont passées, elle a fait un choix et s'il n'y avait pas eu ça elle n'aurait eu qu'à demander pour qu'il la rejoigne. Mais quelque chose cloche, les pièces du puzzle ne sont pas emboitées et le timing n'est clairement pas le bon, ce qui lui fait directement penser qu'elle ne fait que contourner le problème.

Son regard analyse sa position, l'ourlet de ses cils, la manière qu'elle a de bouger ses iris sans fond quand il plonge dedans, s'y noie volontairement. Il observe la position de son buste, ce stylo qui tourne dans sa main. Il y a sans doute plein de choses qu'il aurait envie de lui dire, de lui raconter, mais ils ont pris leurs distances, ils se sont éloignés. De son épouse il lui reste le bracelet qu'ils ont échangé le jour de leur mariage, encore a son poignet, dissimulé sous la manche de cette chemise parfaitement repassée. Elle a de l'espoir encore, la guerrièrre n'abandonne jamais le combat et en temps voulu use de stratégie, cherche des alliés ou vient voir de vieux alliés. De vieux alliés qui n'ont jamais eu l'intention de retourner sur le front. Le monde évolue que cela leur plaise ou non, les divins ne sont pas ceux qui choisissent comment s'organise le monde et ça n'a jamais été le cas.

« Non. » Il répond simplement a sa grande tirade. Le bordel il y en a toujours eu, il y en aura toujours, avant maintenant ou après, sa présence ne changera rien, ils sont largement les capacités de le faire sans lui. Personne ne l'obligera a choisir un côté, et il ne choisira personne même pas son panthéon. Si les déicides doivent le tuer alors ainsi soit il. Le non sonne comme une fatalité, mais non quoi ? Non pour les rejoindre ? Il replonge son nez sur le dossier, lui reprend ce stylo qu'elle lui a volé pour commencer a apposer sa signature manuscrite là où on le lui demande.

« Ce n'est pas la vraie raison de ta venue ici. » Il est impossible de duper Dagda. Il sait tout, il voit tout, sa capacité d'assimilation et de compréhension est trop grande pour qu'on puisse le tromper dans son raisonnement. « Tu ne viens pas pour les autres, tu viens pour toi même et tu viens de gâcher ton énergie et ta parole pour rien. Un comportement très étonnant venant de toi Morrigan.» Il repose ses yeux sur elle, un petit sourire en coin, presque moqueur. « Recommence. »

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Morrigan haussa les sourcils lorsqu'il lui donna l'orientation sexuelle de sa secrétaire. Elle ne lui répondit rien, comme si cela avait pu l'arrêter par le passé. Ses premières paroles avaient eu l'air de susciter sa curiosité, l'espace d'un instant, elle l'avait senti, lorsque son regard avait changé envers elle et qu'il s'était un peu redressé. Elle avait du faire mouche, malgré sa tentative presque évidente de l'embrigader dans un conflit dont il estimait être à part, et ce depuis des centaines d'années. Sa réaction ne se fit presque pas attendre, et il lui asséna un refus clair et net, envoyant valser les quelques points qu'elle avait peut-être pu gagner auprès de lui. Morrigan le regarda avec intensité. Il lui reprit le stylo des mains et leurs doigts se frôlèrent, puis reprit la lecture et signature de son document.

Il semblait voir assez clairement dans son jeu, Dagda. Morrigan comptait presque sur la surprise de leur réunion pour qu'il soit un peu plus distait, cette fois-ci. Qu'il ne remarque pas l'agitation visible dans ses pupilles, dans son souffle, dans son esprit. Qu'il ne se rende pas compte que si elle venait le voir, c'est qu'elle n'avait pas beaucoup d'autres solutions. Mais il était omniscient, et de ce fait, lui cacher quelque chose était difficile. Voire impossible. Elle aurait du le savoir, mais la piqûre de rappel était douloureuse et jouait contre elle. Même aujourd'hui, au bord du précipice, il fallait qu'il soit impeccablement en forme, ordonné et qu'il devine tout. Sans pour autant savoir précisément de quoi elle parlait, il se doutait qu'elle ne disait pas tout. Son attitude distante et paternaliste fit monter sa colère en flèche, lui rappelant toutes les raisons pour lesquelles elle était partie, lui préférant la compagnie de Chulainn et de Teutatès. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, mais sans aucune retenue, sans vergogne, tournant les pages avant même qu'elle ne puisse les écrire, prédisant et prévoyant ce qu'elle pourrait coucher sur le papier avant même qu'elle ne puisse y penser.

Il était insupportable. Mais il la connaissait également très bien. La déesse lâcha un grognement volontairement sonore pour lui signifier son mécontentement, puis posa brusquement sa main contre le bureau, venant apposer sa paume directement sur le document, faisant dérouter le trait si parfait de sa signature si fine.

« J'ai pas le temps pour tes petits jeux, pas aujourd'hui. »

L'heure était grave, comment pouvait-il l'ignorer, lui qui voyait tout ? Elle décida de jouer la carte de l'apaisement, lui concédant qu'elle n'était pas là uniquement que pour le panthéon.

« T'as raison, je fais pas ça pour le panthéon. Je fais ça pour moi. Mais je t'ai pas menti pour autant, tout ce que j'ai dit avant est vrai. »

Moyennement faux, suffisamment vrai pour qu'il puisse y croire ? Malgré leurs différents, Morrigan était persuadée qu'il pouvait leur être vraiment utile dans la lutte contre les déicides. Et contre les nordiques. Pour ne citer qu'eux.

« C'est différent cette fois, l'ennemi est partout, organisé, et il se dérobe à notre visibilité. Mais pas à la tienne. Les déicides sont sans doute en train de préparer leur prochain coup, les nordiques jouent avec nous et ont déjà fait plusieurs victimes parmi les celtes. »

En disant cela, Morrigan ne pensait pas à elle mais à Epone. Tant et plus de raisons qui faisaient qu'il fallait les empêcher de nuire. Coûte que coûte.

« Et tu me connais, je veux me battre, je l'ai toujours fait. J'en ai assez d'attendre. Et avec toi, on pourrait peut être obtenir ce qu'il nous faut pour leur donner du fil à retordre. »

Elle prit une inspiration, tentant à nouveau de nouer leurs regards.

« Et puis, que tu le veuilles ou non, tu restes un celte. T'es tout autant en danger que le reste du panthéon. Imagine si tes précieux savoirs venaient à tomber dans des mains ennemies et ce qu'ils en feraient. Ou si les déicides y foutaient le feu, t'y as pensé à ça ? »

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Pouvoirs

Dagda attend que Morrigan soit directe, il se fiche de savoir comment va le panthéon ou de ce qui le lie à eux. Il y a bien longtemps qu'il a perdu l'intérêt de faire parti de cette famille, s'il avait pu fonder son propre panthéon il l'aurait fait. A la place de cela sa loge franc maçonnique lui sert de source de pouvoir, ses croyants sont là, fidèles, il leur enseigne son savoir du monde et de l'évolution. Pourquoi est ce qu'il reviendrait vers eux? Morrigan perd patience, il sait que le ton employé est sec et paternaliste, il le fait exprès, parce que lui même a été blessé quand elle a choisi de ne pas rester avec lui. Maintenant l'eau a coulé sous les ponts, lui aussi il a évolué, mais sans eux. Elle se lève, sa main sur le document froisse le papier, il observe ses doigts crispés de colère sur sa feuille.

« Morrigan. » Il souffle alors que sa main sur son document d'une haute importance vient de l'abimer et sa signature ratée, mettant en péril l'authenticité du document. Il lui attrappe le poignet, pour le lui retirer de la feuille. Ca fait déjà deux contacts physiques, deux contacts qui malgré l'agacement lui prouve encore la haute tension électrique entre eux. Qu'ils soient alliés ou ennemis, ça ne changera pas ça, ils sont liés, a la vie a la mort. Elle recommence a lui parler du panthéon, du danger qui rôde, et en quoi c'est différent cette fois et en quoi sa présence pourrait être nécessaire, pour les autres et visiblement surtout pour lui même. Même si il ne donne pas l'impression d'être attentif, il entend tout, Morrigan le sait, chaque mot lui entre dans la tête, trouve son sens, s'y imprime, il entend tout ce qu'elle dit et même s'il essayait de l'ignorer il ne le pourrait pas. Elle n'est toujours pas claire sur la raison de sa venue ici, pourtant il lui a bien fait comprendre que sa confiture a base de rentre chez toi ne prendrait pas avec lui, il n'a pas besoin d'un cadre en or pour la bouse.

Bien sûr qu'il sait et qu'il voit ce qu'il se passe, cela va au delà de l'intérêt qu'il peut y porter mais il le voit quand même, c'est là sous son nez. Il n'y a rien de différent, l'intensité du conflit leur donne l'impression d'une épreuve insurmontable. Insurmontable elle ne l'est pas, tout est une question de choix. Et en venant vers lui de la sorte elle a de nouveau fait le mauvais choix. Il ne veut pas répondre à ce débat, il ne veut pas parler du panthéon parce que ça l'énerve profondément et parce qu'il sait qu'il ne revient pas parce qu'on le veut parmi le panthéon, il revient pour une raison que Morrigan se refuse encore a lui dire. Tandis que la tempête Morrigan sévit dans le bureau, il reste dans le plus grand des calmes, encore une fois ils sont le tout et son contraire, il repasse sa main sur son papier, observe et voit que la signature est bel et bien loupée. Il laisse Morrigan sur les restes de sa colère tandis qu'il froisse le papier pour le jeter a la poubelle avant de prendre son téléphone de bureau « Marianne, envoie moi en impression la dernière page du contrat. Tu peux rentrer chez toi après. » Non pas par bon management mais parce qu'il sait que les éclats de voix de Morrigan vont arriver a ses oreilles et il ne veut pas qu'elle le soupçonne de quoi que ce soit de divin. « Tu tournes encore autour du pot Morrigan. » Il s'allume une cigarette puis se lève pour aller observer le parvis du Louvre encore bondé de touristes.

Il tire sur sa cigarette, dépose le papier sur son bureau une fois sortir de l'imprimante et vient s'appuyer sur le bord de son bureau tout près de son épouse. Elle a sa totale attention, maintenant il veut qu'elle emploie les mots. Il n'a plus rien a voir avec eux, ils sont de parfaits étrangers, la famille perdue de vue et qu'il pense d'ailleurs ne jamais revoir. Du moins pas dans un contexte de joyeux retrouvailles ni même de fêtes de Beltane. Dagda tend la main sur le col de sa femme, tire pour voir son cou, ce collier manquant qui est une preuve de plus qu'elle est là par pur égoïsme, a partir de cet instant elle sait qu'elle a intérêt a bien choisir ses mots car il s'en servira pour détruire chacun de ses arguments. Il sourit, il voulait juste vérifier, alors il la relâche. « Je veux cette raison pourquoi subitement tu veux que je vous rejoigne. Ne me prends pas pour un idiot t'essaies de me convaincre pour un but précis et non pas parce que tu te soucies de mon allégeance. Oublie le panthéon, parle moi de ce que tu cherches » Il a une petite idée de cette raison pourquoi, mais il veut qu'elle prononce les mots, qu'elle les assume.

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Morrigan tentait de faire appel à sa raison, lui qui était une créature si logique, ordonnée, calme. S'il ne faisait rien maintenant, il risquerait de le regretter plus tard, car une fois les premières têtes celtes tombées, il serait la cible suivante. Il n'y avait aucune raison qui ferait que les déicides s'arrêteraient sans avoir tué l'entièreté du panthéon. C'était la raison pour laquelle ils devaient s'unir, malgré les différences. Mais d'autres panthéons rendaient les alliances plus difficiles encore en créant des coalitions belliqueuses et semant le chaos partout où ils passaient. La situation s'envenimait à mesure que les jours passaient, et Morrigan ne pouvait pas faire l'autruche plus longtemps. Personne ne le pouvait.

Sauf visiblement Dagda, qui avait bien décidé de ne répondre à aucune de ses phrases pourtant pertinentes, ni aucune de ses petite provocations. C'était leur marque de fabrique, ancrée en eux dès leur première rencontre. Elle le feu, lui la glace. Elle l'action, lui la réflexion. Elle l'impulsivité, lui la passivité. Ce qu'elle touchait, elle l'enflammait, et il passait derrière pour tout apaiser, tout remettre en ordre. Un ordre naturel qui avait marché de longues années, avant que leurs différences ne finissent par être trop grandes, trop criantes. Et malgré toutes ces années, rien n'avait changé entre eux. Ils le prouvaient en cet instant même, Morrigan appelant avec ardeur à la bataille, et Dagda réagissant à peine à ce qu'elle lui disait. Mais il entendait, c'était certain. S'il ne répondait rien, c'était qu'il avait décidé de ne rien répondre. Ce qui était encore plus énervant et frustrant pour la déesse, un comportement qu'elle avait presque oublié, effacé par tant d'années passées loin de lui.

Sa voix rauque brisa le silence, prononçant son nom. Elle se raidit instantanément, dans l'expectative de ce qu'il pourrait lui dire. Il l'accusa de ne pas lui dire toute la vérité, ce qui n'était pas entièrement faux, et se leva, faisant quelques pas jusqu'à la fenêtre. Il était grand, il l'avait toujours été. Près du verre donnant sur l'extérieur, il semblait perdu dans ses pensées, ce qui était un acte déjà bien trop trivial pour un dieu de son ampleur et de sa puissance. Pourtant, il dégageait une sorte d'aura, une tranquillité paisible qui aurait pu apaiser la Morrigan, si elle n'était pas toutefois déjà bien agacée de son comportement qu'elle trouvait lâche. Il avait attrapé sa main, avec force, et même si ce n'était qu'un acte en apparence anodin, Morrigan se félicitait presque d'avoir réussi à susciter un mouvement de la part de l'énergumène.

Dagda s'approcha d'elle, dégageant le col de son chemisier, l'attirant un peu à elle. Elle soutint son regard, bien loin d'être intimidée par celui qu'elle avait qualifié plus tôt de "cher époux" et qui n'avait d'époux que le titre. Il détailla la peau de son cou, semblant chercher quelque chose, puis se mit à sourire. S'attendait-il à trouver le collier marital ? Il avait disparu, il y avait de cela des années. Et elle n'était pas sentimentale. La suite l'agaçait d'autant plus parce qu'il avait raison. Elle était venue le trouver dans un but précis, mais elle ne voulait pas rentrer dans les détails. Sa manipulation mentale, son état instable, ses visions qui l'affaiblissaient au quotidien, la pâleur de ses pouvoirs comparé à avant, le rôle de Loki dans tout cela... Morrigan aimait le contrôle, et toute cette merde lui échappait bien plus qu'elle ne l'admettrait jamais. Lui expliquer reviendrait à ouvrir la discussion sur ce sujet qu'elle souhaitait plus que tout enterrer. Son esprit refusait de s'apaiser à présent, stimulé par la conversation difficile avec son époux, etl es souvenirs de tout ce qu'il s'était passé avec Loki. Les efforts de Teutatès pour qu'elle reste maître d'elle-même ne suffisaient pas. C'était pour cela qu'elle était ici.

Brusquement, elle se leva de la chaise, se dérobant à son regard. Elle croisa les bras en secouant la tête, se sentant soudain prise au piège. Lui mentir n'était pas une option, cela ne l'avait jamais été. Il était loin d'être stupide, elle le savait et il avait conscience de sa valeur. Il savait énormément de choses, plus qu'elle ne pourrait jamais imaginer. Le prendre pour un idiot avait également ses limites, et elle semblait les avoir atteintes. Si elle ne l'apaisait pas, il risquerait de se braquer et de refuser tout simplement de l'aider. Mais alors à part l'honnêteté, que lui restait-elle ?

Elle se retourna finalement vers lui, s'appuyant contre la commode en bois du bureau.

« J'ai besoin d'une arme. Ma société a déterré quelques infos sur une certaine épée nommée Tyrfing, un artefact légendaire perdu depuis de longues années. Je veux mettre la main dessus. »

Cela la rendait malade de devoir se dévoiler ainsi, mais elle n'avait pas le choix. Elle avait besoin de son aide, et il devait s'en être rendu compte depuis le début de leur conversation.

« Puisque tu adores me rabâcher les oreilles sur ton infinie connaissance et sagesse, j'imagine que tu dois avoir des pistes pour savoir où elle se trouve. »

KoalaVolant

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Pouvoirs

Dagda ignore au mieux que le fait de voir le cou nu de sa femme enfonce la lame dans son corps. Celle qu'elle lui a planté dans le dos le jour où elle est partie. Elle est passée a autre chose, elle ment. Ce collier il le lui avait offert le jour de leur mariage, gage de protection mais surtout gage de leur amour, symbole de leur union à travers le temps et les contextes qui auraient pu les séparer. Il imagine qu'elle s'en est débarassée après l'avoir laissé. Qu'importe, il comprend a cet instant qu'elle ne veut pas réellement qu'il revienne, et c'est tout à fait ok, juste pas besoin d'en faire des jérémiades si c'est pour ne pas les penser, c'est une putain de perte de temps. Maintenant il réitère, il veut savoir la vérité et il ne le demandera pas une troisème fois.

Il note la manière dont la grande guerrière détourne le regard, observe la lionne s'agiter pour finalement démontrer une envie de cacher quelque chose de plus profond encore. Et son langage corporel n'a pas le moindre secret pour lui, il l'a étudié de longues heures durant, quand ils se chamaillaient, quand ils s'aimaient, quand ils étaient sous le joug des émotions, de la terreur, de la détermination, du désir. Il connait toutes les moindres facettes des expressions de son visage. Alors il y a quelque chose qui lui est forcément arrivé pour qu'elle en vienne à....ça . Car enfin elle emploi les termes, elle libère sa parole et vient coopérer ainsi qu'elle aurait dû le faire depuis le début. D'habitude c'est lui qui aime parler de manière énigmatique, il semblerait qu'il ait déteint sur elle pour ça. Mais il sait qu'il perd aussi patience et qu'il déteste se répéter, surtout quand il sait et qu'il a compris tout son stratagème. Il n'a aucune envie de parler du panthéon, se fiche d'eux, de ses paroles concernant la bataille qu'ils mènent. Elle a choisi de le laisser en premier lieu, il a fait sa vie de son côté sanas chercher a se faire inviter et c'était très bien comme ça. Elle pourra le répéter autant de fois qu'elle le souhaite, il ne reviendra pas comme ça et ne pense pas réintégrer le panthéon. Il sait qu'il est Celte, mais cela ne l'oblige a rien et personne ne pourra le forcer a quoi que ce soit. Morrigan parle, ses mots pourtant ne sont pas aussi précis qu'il le souhaitait. Il inspire doucement, quand il entend le nom de l'objet magique qu'elle cherche et sans évoquer la raison de telle recherche.

Tyrfing. Dagda analyse un instant le regard de sa femme. Est elle en train de bluffer ou elle est sérieuse ? Essaye t-elle de le pousser dans ses retranchements, l'obliger à dévoiler ce qu'il ressent encore pour elle ? Ou a t-elle perdu l'esprit ? Dagda réfléchit, assez vite, ça ressemble a la Morrigan de ne pas mesurer ce qu'elle fait, elle a l'esprit du sacrifice personnel, se mettre en danger ne l'a jamais effrayée. Alors le bluff est une option qui pour lui tombe aussi vite à l'eau, elle sait les risques qu'elle encourt si elle met la main sur cette maudite épée et pourtant elle n'hésiterait pas à empoigner furieusement sa garde. « Pourquoi tu veux Tyrfing ? » Y'a forcément une raison pourquoi elle et pas une autre. Il porte sa cigarette a ses lèvres, les sourcils légèrement froncés sans la lacher du regard. Des aveux qui sembleraient difficile a avoir ou bien elle aurait commencé par ça en tout premier lieu. Les déicides ne sont pas une raison suffisantes pour vouloir cette épée en particulier. Il y a autre chose encore.

Il s'approche de Morrigan, des pas lents et posés, assurés, dans sa direction, il se positionne face à elle, quarante centimètres à peine. Depuis quand elle a besoin de ça, elle qui est si puissante ? Ca ressemble a un geste désespéré et ça ne lui plait pas du tout. Qu'il ait des infos ou pas sur cette épée, elle ne doit pas mettre la main dessus. Elle ne ment pourtant pas, c'est bien cette épée qu'elle veut. « Tu veux que je rejoigne le panthéon pour que tu puisses mettre la main sur une épée maudite Morrigan ? »Il penche la tête sur le côté, son regard toujours profondément accroché au sien. « Pourquoi tu as besoin d'elle ? » Il demande, dans un murmure, s'interroge, ça l'intéresse, maintenant il veut tout savoir. « Ne laisse aucun détail. »

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Le temps aurait pu apaiser leur relation et effacer les errements de l'un comme de l'autre, mais ce n'était pas le cas. Leur passé semblait plus vif qu'à n'importe quel autre moment, alors que tous deux étaient tournés vers le futur. Chaque regard, chaque parole prononcée ou tue pouvait faire pencher la balance dan un sens ou dans l'autre, tant les deux étaient prompts à se braquer : Morrigan dans une chaude et vaste colère imprévisible, Dagda dans une froide détermination inébranlable. Ses actions depuis toutes ces années et son comportement détaché était on ne peut plus clair aux yeux de la sorcière, qui se souvenait de tout. Et elle supputait que ce soit la même chose du côté de son cher époux. La conversation avait radicalement changé de ton et l'éventuelle surprise des retrouvailles était passée pour laisser place à un combat entre les deux dieux, dont les armes n'étaient autre que leur verve et leur posture. Morrigan, peu désireuse de raconter la réelle raison de sa venue, avait sous-estimé le pouvoir d'omniscience de Dagda, et il avait vu clair dans son jeu, presque instantanément. Mais était-ce réellement sous-estimer quelqu'un que d'essayer de le convaincre à rejoindre sa famille ?

Après tout, même si ce n'était pas la raison principale, ni celle qui l'avait poussée à venir jusqu'ici, Morrigan ne doutait pas que le panthéon avait besoin de lui. Elle-même avait douté, en revenant dans cette enveloppe après sa mort précédente, que l'union du panthéon était réellement le meilleur moyen pour parvenir à leurs fins. Mais après avoir revu Teutatès, et Mama, elle avait compris que faire cavalier seul était compliqué. Mais rien ne l'interdisait à jouer sur les deux tableaux, et palier à la lenteur démocratique de l'assemblée celte par une quête plus personnelle et propre à son principal problème : Loki. Alors elle comprenait, d'une certaine façon, la réticence de son mari à revenir parmi les celtes. Après tout, s'il ne revenait pas mais l'aidait quand même, elle saurait s'en contenter.

Son ouverture sembla intéresser le dieu-druide à nouveau, qui darda sur elle son regard cristallin. Elle le soutint, désireuse de montrer qu'elle était sérieuse, et qu'elle ne plaisantait pas. Il savait sans doute de quoi elle parlait. Tyfing, cette épée magique, mais surtout maudite. La légende la disait capable de protéger son porteur de toute atteinte. Pour un certain prix. Car elle avait aussi la réputation de consumer son porteur, et de le rendre fou. La folie, Morrigan l'avait déjà, alors cela lui paraissait peu cher payé ! Si toutefois l'épée lui permettait bien de se protéger des attaques mentales également. Mais tout cela, Dagda devait l'avoir compris. Il avait beau ne pas avoir suivi les derniers événements qui étaient arrivés aux Celtes - et plus spécifiquement à Teutatès, Mama et Morrigan - il était omniscient. Il voyait et savait tout. Quel ennui, de ne rien pouvoir apprendre par soi-même, ce n'était pas étonnant si aujourdhui il était si amer.

Il semblait que tous deux étaient à la merci de leurs pouvoirs, aussi puissants qu'inconfortables. Dans des mesures différentes, son pouvoir de prophétie rendant la sorcière folle, et son pouvoir d'omniscience rendant le druide blasé. Quelque chose de semblable, et pourtant de si drastiquement différent.

« Je prends ça pour un oui. »

L'évidence n'avait pas besoin d'être explicitée à voix haute. Il venait de s'approcher d'elle, tout près, si près qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau. Il la dévisageait, comme il l'avait si souvent fait par le passé, qu'elle ait été objet de convoitise, de désir, de frustration ou de colère. Sa question arriva, légitime, et posée avec détermination dans un souffle. Pourquoi ? Maintenant, elle avait deux choix : lui raconter, ou lui mentir. Pas de retour en arrière possible, et la question était trop précise pour qu'elle puisse s'en tirer avec une quelconque entourloupe. Il n'était pas n'importe quel dieu, un quidam que l'on pourrait mener par le bout du doigt. Lui mentir ne servirait à rien.

La déesse poussa un soupir s'exaspération, agacée de devoir en arriver jusque là. Mais c'était elle qui l'avait voulu. A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. C'était très vrai la concernant, mais finalement tout aussi vrai si on pensait au dieu-druide. En remplaçant le feu par la glace.

« Pendant que tu te la coulais douce ici, je me suis trouvé un nemesis. Un dieu nordique du nom de Loki. Je ne pense rien t'apprendre sur lui, ou sur ses pouvoirs. »

Elle serra la mâchoire. Ces souvenirs étaient douloureux. Y repenser ravivait les douleurs et enflammait ses nerfs d'une sourde colère. Et d'une terrible envie de vengeance.

« Tant qu'il est là, on ne gagnera pas. Je dois trouver un moyen de contrecarrer son emprise. Cette épée est mon seul espoir de m'en protéger, en espérant qu'elle fonctionne comme prévu. »

D'apaiser le tumulte de son esprit. Tant qu'elle le pouvait encore.

Si elle le pouvait encore.

« Aide-moi à la trouver, et tu n'auras plus jamais à entendre parler de moi. »

KoalaVolant

CENTURIES

Some legends are told, some turn to dust or to gold but you will remember me, remember me for centuries. And just one mistake is all it would take : we'll go down in History, remember me for centuries.

(c) 0tsana

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ALISTAIR BYRNE Aka Dagda

1 •• Scénario à lire ici

Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

Pouvoirs

Il se trouve si proche de son épouse, il perçoit l'électricité entre eux, toujours intacte le concernant, elle est sa femme et elle le restera toujours. Des sentiments qui malheureusement font qu'il ne l'a toujours pas mise dehors avec pourtant tout le désintérêt qu'il porte désormais au panthéon Celte. Il les a tous appréciés jadis, les choix et les actes des uns et des autres ont amorcé une fracture et elle a porté le coup de grâce. Il a été profondément déçu par tous. Et maintenant elle revient avec le drapeau de l'unité dans la main, mais l'argument ne vaut absolument rien. Alors Dagda cible la discussion sur ses motivations à elle. Elle parle, sans précision encore une fois, et il sait qu'elle lui cache encore beaucoup de choses. Mais tant qu'elle se comportera comme ça, alors il ne fera pas le moindre véritable effort.

Bien sûr qu'elle sait ce qu'elle fait, il peut le voir dans son regard, la férocité de sa détermination. Elle donnera tout pour achever Loki, et elle y parviendra surement. Le fait est que Dagda refuse qu'elle mette la main sur cette épée. Qu'elle le veuille ou non, maintenant qu'il a les mots posés sur son usage, il fera tout pour que jamais elle ne s'en serve. Il se dérobe de son regard, parce qu'il ne veut pas qu'elle monte sur la question du pourquoi il ne l'aidera pas et juste par ce geste il sait qu'il le lui indique, a chaque fois qu'il se souciait d'elle, il répondait par le silence. Il retourne s'installer a son bureau, sa patience mise a rude épreuve et maintenant ce qui l'agace c'est qu'il ne pourra pas simplement la laisser repartir et laisser couler cette conversation dans l'oubli, il va devoir la surveiller, pour s'assurer qu'elle ne la trouve jamais. Sauf s'il bluffe et qu'il lui fait croire qu'il l'a, la laisser se concentrer sur lui et conserver le contrôle sur elle, s'assurer de...Sa sécurité.

Il ne l'a pas, c'est sûr, et il n'a aucune idée de l'endroit où elle se trouve actuellement. Mais il le peut, peut être, il lui faudrait étudier les pistes et c'est quelque chose qui pourrait se faire en un claquement de doigt tout comme cela pourrait prendre de longs siècles. Il fait pianoter ses doigts sur le bureau, le regard tourné vers la bibliothèque sur le côté et les nombreux livres liés au sacré, au paganisme, aux très anciennes civilisations. Retrouver la trace d'objets magiques lui demande beaucoup de concentration et beaucoup d'énergie, une énergie qu'il n'est pas prêt à donner, même à elle et surtout pas en connaissance de l'effet que cela aurait sur elle. « Tu es au courant des risques encourrus et pourtant tu te tiens là prête à porter seule le fardeau que représente Tyrfing. Où est donc passée la solidarité du panthéon Celte que tu m'as vendu ? » Il sourit, dans l'ironie la plus pure, il l'a abandonné pour les autres, là où manifestement elle pensait trouver plus de soutien. Mais ce qu'elle n'a jamais compris c'est que la différence entre lui et eux, c'est que lui sait qu'elle est la seule a pouvoir battre sa folie et que l'effet de famille et les belles paroles ne seront toujours qu'un vulgaire pansement. Il écrase sa cigarette, repose son regard de glace sur elle et la contemple. Morrigan, chère Morrigan... «Je peux t'aider. Mais ce que tu proposes n'est pas un gage d'échange. Ce qu'il va se passer c'est a moi de décider » Il croise ses doigts sur son torse, fait légèrement pivoter sa chaise dans un mouvement de balancier. « Je ne t'aiderai pas tant que tu n'auras pas le collier de protection que je t'ai offert a notre mariage. » Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Et il le sait, elle ne remettra jamais la main dessus. Il peut lui faire croire qu'il a besoin de la savoir protégée avant d'user de cet épée par le talisman. Mais même la magie dans ce talisman ne sera pas suffisante pour la protéger de la nuit noire qui attend son âme une fois sa main à la garde de cette épée maudite.

« Retrouve le, et après éventuellement, je ferai quelque chose pour toi. » Et ainsi il s'assure qu'elle n'y touchera pas, jamais. Elle sait qu'elle a égaré ce talisman, par mégarde, ou l'aurait elle détruit ? C'est quelque chose qu'il ne sait pas encore, mais mieux vaut ne pas vexer quelqu'un qui a potentiellement les capacités de lui dire où se trouvent les fragments de cet objet. « Une fois par mois, je veux que tu viennes et que tu me dises ce que tu as fait pour remettre la main dessus. Il me faut constater tes efforts, là je mesurerai a quel point tu désires cette lame, cela encouragera ma motivation a étudier pour toi.»

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La proposition paraissait alléchante, du moins selon Morrigan qui venait de lui proposer. Après tout, ils s'étaient quittés la dernière fois en plutôt mauvais termes, alors elle lui offrait une porte de sortie dont il avait toujours rêvé, non ? Il n'avait pas de raison de refuser, ou même de tourner autour du pot. C'était, à son sens, une offre plus que généreuse pour une déesse guerrière qui avait besoin de ces informations plus que tout le reste. Et cela ne lui coûterait pas grand chose. Non, le deal était vraiment à son avantage, il aurait tord de le refuser. Elle lui donnerait ce qu'il désirerait le plus au monde : la tranquillité. Plus jamais elle ne viendrait le chercher pour le ramener auprès du panthéon celte. Pourquoi refuserait-il ?

Il reprit la parole, insistant sur les conséquences de la demande de la sorcière. Elle s'agaça légèrement, là encore, l'évident n'avait pas besoin d'être dite à voix haute. Ils savaient tous les deux.

« Je n'ai pas ton omniscience, mais je suis pas inconsciente pour autant. Je sais dans quoi je m'engage. »

Et je n'ai pas le choix, aurait-elle pu rajouter. Peu de solutions s'offraient à elle. Mais l'était-elle pour autant, consciente de ce qu'elle voulait faire ? Teutatès, Mama, le reste des celtes, leurs alliés... Ils voulaient tous bien faire, surtout ses plus proches amis. Mais ils ne savaient pas, ce que ça faisait de vivre avec cette folie exacerbée par le moindre fragment de manipulation mentale de cet empaffé de Loki. En temps normal déjà, c'était difficile à maîtriser. Mais là, cela relevait de l'impossibilité. Un mot que Morrigan devait apprendre à apprivoiser, malgré son caractère tempétueux et prêt à tout.

« Il y a des choses que le même le Panthéon ne peut pas faire, et des combats qu'on doit mener seuls. Tu le sais mieux que quiconque. »

C'était même sa doctrine ! Il préférait rester seul à se mélanger aux siens. Même dans ces temps incertains. Cela en disait long sur le genre de personnage qu'il était, le genre de divinité. Il éteignit la cigarette qu'il fumait tranquillement jusque là, puis la fixa avec intensité, proposant de l'aider... tout en lui disant que non. Elle écarquilla les yeux. Avait-elle bien entendu ?

« ... tu te fous de ma gueule ou quoi ? » lâcha-t-elle avec brutalité.

Il n'avait rien écouté à ce qu'elle venait de lui dire, de lui confier ? Si, il avait écouté. Mais il s'en foutait. C'était bien ça le pire. Elle serra les poings, faisant un pas rapide vers lui. Le reste du discours était encore plus collector, plus pépite. Et elle qui pensait que c'était elle qui avait perdu l'esprit et pas Dagda !

« Ce collier n'a aucun rapport avec l'épée, qu'est-ce que ça vient faire là ?! C'est qu'un objet sans importance, une breloque vestige d'un temps passé, un temps dans lequel tu m'aurais aidée sans sourciller. »

Ses mots étaient durs, et elle ne les pensait qu'à moitié. La vérité était qu'elle s'emportait, furieuse d'être ramenée à la réalité aussi crûment, même si elle aurait du s'en douter. Elle s'en voulait d'avoir pu être si idiote pour penser qu'il aurait pu l'aider. Au lieu de cela, il lui proposait une solution qui n'en était pas une et lui faisait perdre son temps.

« Je suis pas une écolière perdue que tu peux rouler dans la farine tant que tu le veux. Je n'ai pas de comptes à te rendre, ni à toi ni à personne. Il serait temps que tu te rappelles à qui tu parles. »

Si elle avait eu une arme, elle aurait très bien la sortir pour qu'il réalise qu'elle ne plaisantait pas le moins du monde sur ce sujet. Mais pour arriver jusqu'ici dans le Louvre, elle avait du passer des portiques de sécurité. Toute arme aurait été découverte. Alors elle n'en avait pas. Mais elle n'en avait pas besoin.

Attrapant son sac d'une main, elle le toisa pour lui lancer avec dédain :

« J'ai ce que je voulais, de toute façon. Tu m'as confirmé que l'épée n'était pas que légendes et mythes. Elle existe. Et avec ou sans toi, je la trouverai. »

Puis se dirigea vers la porte de sortie du bureau, sans attendre son reste.

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Elle s'énerve Morrigan, mais leurs discussions ont rarement été sereines. Ils se sont beaucoup disputés, mais le feu et la glace donne toujours lieu a ça. C'était leur normalité, car malgré tout dans les scandales qui éclataient à leurs visages ce qu'on ne pourra jamais leur retirer, c'est qu'ils savaient communiquer malgré tout. Houleux mais franc. C'est ce qu'il aimait dans sa relation avec Morrigan, il se confrontait à son esprit sauvage, elle se confrontait au calme du sien. Dagda ne s'énerve pas, ou du moins très rarement. Il pique de ses mots, il est un homme qui rélféchit, beaucoup. Il ne l'a jamais sous estimée, il sait à qui il parle également. Mais pour cette fois ci il se doit de jouer de stratégie car en ce monde il n'y a rien qui pourrait lui faire plus de mal que la savoir partie à tout jamais. Un élément dont il laisse pourtant la rélfexion sur le côté. Quand il faisait parti intégrante du panthéon Celte il savait qu'il aurait donné sa vie pour elle. Maintenant il n'est sûr de rien, se refuse certaines pensées de peur de voir comment ses sentiments les conclue. Tout comme là, elle prend ses petites affaires, elle s'en va et il la voit lui filer entre les doigts, lui donner l'occasion de se mettre face à l'évidence qu'il n'est toujous pas prêt à la laisser mourir.

« Morrigan ! » Il grogne, il se lève, rapidement, fait le tour de son bureau pour finir par lui attraper le poignet et la retenir, plaque ce poignet là sur la porte d'entrée pour l'empêcher de sortir, qu'elle écoute ce qu'il veut lui dire. Il la force a se tourner vers lui, à se rapprocher de lui pour que leurs regards de nouveau s'entrechoquent et se confrontent. Et Dagda élève la voix. « Tu tenais tellement peu a ce collier que tu en as oublié son essence même !? » Il se souvient de ce jour là, quand ils se sont mariés, avant la cérémonie, il est venu lui rendre visite. Elle était si belle avec ces fleurs dans les cheveux. Il a glissé ce collier à son cou après avoir délicatement ôté ses mèches brunes de ses épaules nues, tout en lui susurrant tendrement à l'oreille qu'avec ça elle serait toujours protégée du mal, que cela lui permettrait toujours de trouver un endroit sur lequel se retenir, pour déjouer toute magie néfaste. Un collier portant de nombreux souvenirs qui les liaient et qui les lieraient pour l'éternité. Il fronce les sourcils, lui qui ne montre que très peu ses émotions, elle peut voir de l'impatience, de la colère et si elle se souvient bien de quelle manière ses yeux la scrutent, elle pourra aussi voir l'inquiétude. « Tu comprends ce que ça veut dire ? Je te laisserai pas toucher la garde de cette arme tant que je suis pas certain que tu n'es pas en sécurité, protégée du mal qu'elle pourra te faire. » Il relache la poigne exercée sur son poignet en remarquant que cela a relevé sa propre manche sur le bracelet qu'elle lui avait offert en retour. Il n'y prête pas attention, et sans pour autant prendre de distance, son visage proche du sien. « Cette breloque sans importance au delà du fait qu'il était témoin de l'amour que je te portais est une sécurité, que ça te plaise ou non tu vas devoir l'avoir ou tu échoueras à ta mission. » Il ajoute en la pointant du doigt, implacable. Les artefacts sont utiles, puissants, mais pour certains ils réclament une protection supplémentaire. Du moins l'argumentaire est façonné de cette façon. Merde alors elle a réellement réussi a le sortir de ses gonds.

Le peu d'importance qu'elle donne a ce collier qu'il lui a offert en gage d'amour lui démontre qu'elle ne le retrouvera jamais, encore une fois, il est déçu de son comportement et cela lui donne encore moins envie de faire des efforts. D'un côté ça le rassure parce qu'elle ne pourra pas avoir l'épée et de l'autre, il s'est tellement investi dans son bluff qu'il a failli lui même y croire. Il ignore s'il est en capacité de retrouver cette lame, il peut essayer, en passant en revue toutes les archives historiques du monde trouver une piste. Mais ce collier, peut il vraiment lui apporter une protection suffisante en partant du principe qu'elle le retrouve ? Non, c'est impossible. Elle devra malheureusement perdre l'espoir de mettre la main sur cette épée, trouver une autre solution. Il fait un pas en arrière, il est heurté dans son égo plus que de raison, cette histoire de breloque sans importance lui restera en mémoire et les dieux savent que sa mémoire dépasse l'entendement. « T'as beau être puissante, tu n'es pas invincible. Si tu fonces dans le tas sans assurer tes arrières t'auras fait tout ça pour rien et c'est ce Loki qui en prendra l'avantage quand cette épée t'aura siphonné jusqu'à la dernière trace de raison. » Il pose ses mains sur ses propres hanches, soupire un coup avant de passer sa main sur son front légèrement en sueur. « Tu peux pas solliciter mon aide sans demander mon avis déesse. »

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Morrigan n'eut pas le temps d'attraper la poignée de la porte que déjà une main venait d'enserrer son poignet, et son prénom venait d'être lancé dans le silence suivant ses mots de provocation. Elle se retourna, se retrouvant face à Dagda, qui pour une fois avait agi. Son regard de glace la détailla une seconde, et elle s'y perdit volontiers, analysant sa réaction. Lui d'ordinaire si stoïque, si calme, venait-il de laisser tomber ce masque ? La sorcière peinait à se souvenir la dernière fois qu'il lui avait été donné de le voir dans cet état. Elle décelait dans ses pupilles une intensité silencieuse et une certaine inquiétude, accompagnées de sourcils froncés. Elle esquissa un sourire, plus par surprise que par amusement. Que devait-elle comprendre dans ce qu'il venait de lui dévoiler ?

La posture n'était pourtant pas très amicale, le poing plaqué contre la porte d'entrée, le dieu à quelques centimètres d'elle, les regards liés. Ils auraient très bien pu être sur les débuts d'un combat, ou les prémices sensuels d'un ébat, tel qu'ils en avaient partagé des dizaines, des milliers d'années auparavant. Ces milliers d'années qui paraissaient être une éternité, et pourtant portant encore un vif souvenir à son esprit en cet instant, marquant l'intensité de leur relation, qui jamais ne faiblissait. Ni maintenant, ni jamais.

Le cœur battant, la déesse l'observa, tandis qu'il explicitait ses pensées. Ce qu'il dit sur le collier la fit froncer les sourcils à son tour. C'était faux. Elle n'avait pas oublié ce cadeau protecteur, comment le pourrait-elle ? Il avait été le symbole de leur union pendant de nombreuses années. La marque qu'en tout temps, il serait là pour elle, et elle pour lui. Tout comme ce bracelet, qu'elle lui avait offert en retour, lors de leur cérémonie de mariage. Des breloques peut-être, mais un lien qui perdurait malgré les années, malgré les différences. Preuve étant qu'elle était bel et bien là, avec lui, à lui demander son aide. Et qu'il le connaissait par cœur, bien plus que ce qu'elle aurait pu admettre spontanément.

Instinctivement, elle porta le regard au poignet qu'elle pouvait voir, suffisamment en tout cas pour y déceler le fameux bracelet. L'avait-il gardé tout ce temps ? Il n'était pas particulièrement magique, contrairement au collier, mais il symbolisait leur union. Leur force, bien que puisée dans leur différence. Et leur volonté de construire un pont entre leur deux divinités, si fondamentalement opposées. Voir qu'il y tenait encore et qu'il le portait même lui fit un drôle d'effet, comme si elle était projetée en arrière. Son inquiétude pour elle semblait légitime, ses yeux ne mentaient pas. Et son geste envers le cadeau non plus.

Mais cela ne l'empêcherait pas de ne pas se laisser faire. Il fit un pas en arrière, posant les mains sur ses hanches.

« Et toi tu ne peux pas me donner ton avis en me forçant à m'y plier. »

Décelait-elle un attachement envers elle, encore présent ? Ou bien était-il si bon manipulateur que tout n'était qu'un stratagème pour gagner son attention et la pousser à s'expliquer beaucoup plus que ce qu'elle avait fait jusqu'à présent ?

« Assurer mes arrières, et faire quoi ? Je suis au pied du mur, Dagda. Je n'ai pas pu être assez forte pour le repousser, ni seule, ni avec d'autres. Notre rituel de pouvoir n'a pas fonctionné avec Teutatès et Mama. Il a pris le dessus. Dans cet état je ne suis utile à personne. »

Ce qu'elle ne dit pas, tout en le pensant très fort pourtant, était également le danger qu'elle pourrait représenter. Pour l'instant, son nemesis ne pouvait attaquer qu'elle, et même si elle ne pouvait pas le gérer, elle préférait diriger ses efforts pour le contenir ainsi. Seuls Teutatès, grâce à sa capacité d'empathe, et Chulainn, car il lui était lié dans la vie comme dans la mort, pourraient trembler, voire sombrer. C'était même déjà le cas. L'équilibre était fragile, précaire, déjà maintenant. Mais si jamais Loki arrivait à la contrôler plus encore ? Si elle lançait ses pouvoirs face à d'autres dieux, ou pire, d'autres Celtes ? Et si jamais elle les tuait ?

« J'ai plus le temps de prendre des pincettes. On a testé des choses, ça n'a pas marché. On doit penser différemment. Le danger est une contrepartie que je suis prête à risquer si ça peut me permettre de me débarrasser de lui. Crois-bien que je ne serais pas venue ici sans une bonne raison. »

Se détendant légèrement, elle croisa les bras, repensant au bracelet qu'elle avait aperçu sur son poignet, sans pour autant lui en parler.

« En quoi le collier Corvidae pourrait m'aider à me protéger des effets de Tyrfing ? Il fournit avant tout une protection physique, et temporaire. L'épée pourrait très bien être plus forte et le briser. »

Et pour le coup, elle ne le souhaitait pas. Quelque part, le fait que le collier soit égaré lui convenait bien. Il préservait ainsi leur histoire, maintenant terminée, quelque part. Comme un souvenir à chérir, un souvenir tout autant agréable qu'amer. Elle reprit, faisant écho à ses paroles passées sur sa propre sécurité et sanité. Son regard s'était un peu adouci, mais au fond demeurait l'étincelle de la détermination folle.

« Je ne serai pas en sécurité, pas tant qu'il est dehors et qu'il nous menace. On doit passer à l'offensive, même si je dois y laisser ma raison. Après tout, ça n'a jamais été moi la sage dans notre mariage. »

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Pouvoirs

Elle lui explique, la problématique, qu'ils ont essayé beaucoup de choses pour vaincre sa nemesis, et il voit qu'elle désespère a le vaincre. Morrigan a eu rarement des ennemis résistants, la plupart succombaient sous sa puissance. Loki a beau être un gros morceau il est comme eux, il n'est pas plus puissant, son panthéon n'est pas tout puissant et ils n'ont pas la majorité des fidèles. La stratégie qu'elle veut employer ne luit plait pas, elle se met en tête que l'épée est son seul espoir alors qu'il y a forcément d'autres solutions. Elle demande pourquoi le collier pourrait changer quelque chose, une question qui aurait pu le piéger concernant ses intentions, mais là aussi il a la réponse toute prête. « Parce que si nous pouvons l'améliorer il t'offrira un tant soit plus de protection. Rien n'est a négliger si tu veux avoir une chance de t'en sortir indemne» Il ajoute, un peu dépassé par la conversation, dans le brouillard total. Dagda a un esprit en arborescence, s'il n'agit pas forcément c'est parce que son activité cérébrale lui demande beaucoup d'énergie déjà. Il se laisse dans son bluff, qui en réalité n'en est peut être plus réellement un. A bien y penser, essayer ne coute rien, et en théorie, il a les capacités de le localiser ce collier. Il ferme un instant les yeux, se passant la main sur le bas de son visage en signe de réflexion. La stratégie n'a pas été la plus intelligente pour le coup, il a tellement été troublé par sa présence qu'il n'a pas étudié en amont ces éventualités là, avait souhaité être au plus près d'une réalité pour construire un bluff mais n'avait pas prédit que cela pourrait réellement se faire. Sauf qu'il refuse de laisser Morrigan se saisir de cette épée. Il semblerait que le ton se soit adouci entre eux, le calme après la tempête était un schéma classique entre eux. Généralement ça finissait comme ça, par un dialogue plus poussé, parfois ça finissait en lutte physique, puis dans leur intimité passionnelle.

« Je comprends que tu veuilles en finir, mais je refuse que tu t'offres en sacrifice, je les tuerai tous si tu fais ça. » Il termine, son regard se détache de son regard alors qu'il balade ses iris sur sa bibliothèque pour réfléchir, mais aussi parce qu'il ne peut assumer de dire telle chose et la regarder réagir. Elle lui a déjà fait suffisamment de peine comme ça. Est ce que les autres ont perdu l'esprit pour l'avoir laissée avancer dans une telle direction ? Ce n'est absolument pas une option et si les autres ne s'y interposent pas et qu'il arrive malheur a Morrigan alors il fera tout pour détruire le panthéon Celte. Il lève les yeux sur son visage. S'il avait choisi de la suivre est ce que ça aurait été différent ? Tous les deux quand ils avaient leur rituel de pouvoir, ils étaient invincibles. Le lien s'est brisé tout seul quand ils se sont éloignés, quand elle est partie, et il a senti sa présence petit à petit quitter son corps.

Elle a bien expliqué qu'ils avaient déjà utilisé plusieurs solutions avant d'arriver à telle possibilité, mais il veut qu'elle y pense encore, qu'elle réfléchisse plutôt que se jeter corps et âme sur cette épée qui lui fera beaucoup de mal. Il ne veut pas rejoindre le panthéon Celte et cela n'arrivera certainement pas, mais il comprend mieux pourquoi elle voulait qu'il rejoigne leurs rangs. Il se retient d'étirer un rictus quand elle dit qu'elle n'a jamais été la plus sage dans leur mariage. Ca c'est vrai, mais c'est aussi ce qui faisait qu'ils se complétaient parfaitement et qu'il en était fou. Ces derniers n'ont cependant qu'à mieux faire leur job. La situation semble assez désespérée, mais pas impossible. Tyrfing a vrai dire n'est pas la seule solution et il sait quelle est cette autre solution, et c'est lui qui est en capacité de la lui apporter, encore une fois. Il n'a pas fait cela depuis longtemps, mais il sait toujours le faire...Le principe serait de créer une lame jumelle a Tyrfing, avec les mêmes capacités mais que la contrepartie soit moins lourde a payer. Elle le sera pour lui, la création d'objet magique lui coute et le rendra vulnérable le temps qu'il s'en remette. Est il prêt à sacrifier de nouveau une partie de lui pour elle ? Son égo dirait non, mais son cœur, lui, il dit oui. N'en témoigne le bracelet qu'il n'a pas lâché depuis plus de deux mille ans, n'en témoigne le regard qu'il lui porte ou les sentiments qui sont encore là. « Trouve ce collier dans un premier lieu, si l'idée ne fonctionne pas, on fera autrement et je te ferai un artefact. » Il se pince les lèvres, il ne souhaite pas qu'elle voit cela comme une aide qu'il apporte aux celtes, il le fait que parce que c'est elle, n'importe qui d'autre serait venu aurait essuyé un refus catégorique. « Une jumelle de Tyrfing, mais qui ne te blessera pas. » Il précise, mais il sait qu'elle avait déjà compris le principe, elle connait ses dons, le collier qu'elle portait, c'est lui qui l'a créé. A ce moment là sacrifier sa santé n'avait pas été un problème, il s'était isolé, caché d'elle pour qu'elle ne le voie pas dans cet état de souffrance. « N'en parle pas aux autres, et ne vois pas ça comme un acquis, il est hors de question que je rejoigne le panthéon. Je le fais parce que tu es ma femme. »

all our yesterdays have lighted fools the way to dusty death

Elle sourit, à sa propre blague, ou en tout cas sa tentative d'humour. Il lui sembla observer un vague mouvement d'amusement chez lui également, mais elle ne releva pas plus que cela. L'un avec l'autre, ils s'étaient toujours définis par leur opposition : elle le feu, lui la glace. Elle l'impétuosité, lui le calme. Mais ils ne réfléchissaient pas souvent à ce qu'ils avaient en commun, ou en tout cas de moins en moins avec le temps. Leur sens de l'humour, qui parfois les avait fait rire jusqu'à se tenir les côtes de douleur, leur loyauté l'un envers l'autre, également, car si l'un était en danger, l'autre n'hésitait pas une seconde à lui porter secours. Du moins, c'était comme cela par le passé. Après leurs récentes disputes, ils s'étaient éloignés, et leurs différences avaient repris le dessus. Dagda l'avait allègrement trompée, sans s'en cacher, et l'avait blessée, plusieurs fois. Revenir de ce genre de trahison était compliqué, et elle en portait encore la rancune aujourd'hui. Et puis petit à petit, elle s'était rapprochée de Teutatès, avec lequel elle avait choisi de rester, lors de ce moment fatidique pendant lequel son époux l'avait obligée à choisir entre lui et l'empathe. Moment qui avait définitivement creusé le fossé entre eux.

Le revoir ici aujourd'hui était un acte de courage, ou en tout cas d'abnégation, car c'était dans on intérêt, et la rencontre avait été de son initiative. Mais ce qu'elle voyait, même si cela avait assez mal démarré, était qu'il semblait toujours tenir à elle. A sa façon, toujours unique. Mais si c'était le cas, alors pourquoi n'était-il pas venu la voir plus tôt ? Ce qu'elle lui disait, s'il le comprenait bien, était qu'elle était prête à tout risquer, maintenant. Cette vie qu'elle menait, jusqu'ici, n'avait été que balbutiements. Se savoir à la merci du nordique, à la merci même de ses propres pouvoirs la détruisait plus encore que toutes les manipulations mentales qu'il pourrait jamais lui faire. Un temps avait existé pendant lequel elle aurait pu lui confier tout cela, au début de leur mariage, quitte à ce qu'il la voie dans un instant de vulnérabilité. Mais aujourd'hui, c'était différent. Elle avait sa fierté, son propre égo, peut-être mal placé. Mais elle ne pouvait pas lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle ne voulait pas de pitié.

La sorcière voulait de l'action, faire un pas dans une direction qui lui convient, agir. Ne plus subir les événements, mais en prendre le contrôle. Les temps ancestraux étaient quand même plus simples quand elle pouvait prendre une épée et en finir. Lorsqu'il lui proposa d'améliorer le collier, elle garda le silence, sceptique sur cette solution. Est-ce que cela pourrait réellement marcher ? Il quitta son regard, et paradoxalement elle sentit une onde de froid la parcourir, puis reprit, menaçant l'entièreté du panthéon si elle venait à se sacrifier. La déesse écarquilla les yeux. Cela ne lui ressemblait pas. A ne pas s'y méprendre, il était déterminé, et très bon combattant, lorsqu'il agissait. Mais il avait choisi toutes ces années auparavant de rester en retrait, de privilégier le calme et la lecture, la consignation méthodique des écrits de l'humanité dans ses bibliothèques. Ce geste dont il parlait, un geste de vengeance qui plus est, ne lui ressemblait pas.

« C'est plutôt moi qui fait ce genre de menace d'habitude. » lui dit-elle avec une certaine douceur.

Puis elle soupira, le quittant du regard pour observer autour d'elle.

« Le Panthéon n'en sait rien, de ce projet, ils ne peuvent pas être tenus pour responsables de l'issue. Ils ne sauront que ce que je leur dirai : qu'il faut prendre les armes, et arrêter de tourner en rond. »

Le deal semblait être arrêté, et pourtant il reprit la parole, lui indiquant qu'il l'aiderait à confectionner un autre artefact. Morrigan savait ce que cela représentait. En tant que créateur ultime, il avait le pouvoir de former de nouveaux artefacts. Mais elle savait également ce que cela lui coûtait. Comme elle mettait une partie de son âme dans ses filles, les banshees, à leur création, lui faisait de même pour l'enfermer dans un artefact divin. Elle ne l'avait jamais vraiment vu faire, il l'avait toujours interdit. Mais elle connaissait les légendes, et elle voyait bien l'état de la nature à ses côtés lorsqu'il le faisait. Il pouvait transformer l'entièreté d'une prairie verte et fleurissante en champ de ruines, utilisant cette énergie pour l'objet. Il proposait de dupliquer Tyrfing, et d'en faire une épée qui ne puiserait pas dans sa folie, encore plus. Il faisait cela parce qu'elle était sa femme.

« ... Merci. »

Rien d'autre à dire là dessus. Rien ne l'obligeait à le faire, même si elle comptait bien sur son aide en venant ici. Morrigan fit quelques pas vers lui, hochant la tête pour aller dans son sens concernant le panthéon, et le fait qu'il se refusait à y revenir. Soit. Elle ne pourrait pas le forcer de toute manière, même si elle regrettait cette décision.

« Une fusion d'artefacts ne te coûterait-elle pas moins ? Ca reste dangereux à faire, même pour toi. Mais Dagda... »

Elle se posta devant lui, posant sa main sur la sienne pour capter son attention.

« Je manque de temps, cruellement. Tu me dis que je dois me protéger, m'en sortir indemne. Il est trop tard pour ça, tu dois bien le savoir. J'essaye juste de préserver ce qu'il me reste. »

Et que lui restait-il exactement ? Un brin de concentration, de focus, qu'elle parvenait parfois à attraper, dans les bons jours. Le reste était chaos, souffrance. Son esprit s'éparpillait, en permanence. Son plan était bon, mais suffirait-il ? Chaque minute qui passait les rapprochait de la prochaine attaque, du prochain assaut. De la prochaine crise orageuse. Il devait bien le savoir, lui qui savait tout. Plantant son regard dans le sien, elle lui dit, un peu plus durement cette fois :

« Ne t'engage pas dans cette quête avec moi si tu as de fausses espérances. Ma proposition tient toujours : donne-moi les informations sur Tyrfing et je m'en vais, pour l'éternité. »

Et l'éternité, c'était long.

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Some legends are told, some turn to dust or to gold but you will remember me, remember me for centuries. And just one mistake is all it would take : we'll go down in History, remember me for centuries.

(c) 0tsana

DEDIKASSSSSS Melvyn:

ALISTAIR BYRNE Aka Dagda

1 •• Scénario à lire ici

Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

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« Il faut croire que tu as déteint sur moi. » Il commente, avec cette même douceur qu'elle a eue. Effectivement cela ne lui ressemble pas, mais la savoir perdue et sans que personne n'intervienne le mettrait dans ces sombres colères. Autrefois quand elles arrivaient, il ne restait plus rien autour, il semait la désolation, avant de revenir a zero. Notamment pour elle, il l'a déjà fait, il avait suffit qu'elle revienne auprès de lui dans un état lamentable, qu'elle soit menacée par un bucher, qu'elle perde un enfant. Ils se sont suivis pendant des millénaires, elle sait que pour elle il était prêt à tout. On n'efface pas une relation aussi intense comme ça, le brasier s'est éteint mais n'est pas cendres encore. Il inspire profondément, même si le ton est redescendu il sait qu'ils ne sont pas encore sur une voie d'entente parfaite comme cela a pu parfois l'être jadis.

Elle lui dévoile que le panthéon n'est pas au courant de ses projets, mais s'ils la conniassent ils devraient le savoir non ? Il connaissent son essence, ils savent a quel point elle est capable de tout. Personne n'a donc essayé de lui parler ? Dagda fronce les sourcils, lui l'aurait su, il l'aurait vu, tout de suite. Mais de son côté, il lui propose une autre alternative, qui en tout cas aura le mérite de mettre tout le monde d'accord. Il lui faudra sacrifier une partie de sa santé pour le lui offrir, un processus dangereux et surtout très douloureux dont elle sait les tenants et aboutissants sans qu'elle n'ai jamais pu assister à ce déferlement de pouvoir. Une solution qu'elle accepte visiblement Dagda de cilla pas à son merci, se contentant de garder le visage de marbre et austère. Elle l'a poussé loin, elle est la seule a savoir faire ça, mais aussi parce qu'il l'a aimée a la folie. Il ne peux pas oublier cela, elle demeure son épouse et il lui a fait des promesses en devenant son époux. Maintenant il se plonge dans une lassitude certaine, l'observe tandis qu'elle vient dans sa direction et lui demande si une fusion d'artefact ne serait pas plus couteux. « Quoi qu'il en soit ça me coutera. » La main de Morrigan se pose sur la sienne, la chaleur de sa peau agit sur son épiderme comme une douceur familière et agréable dont il n'essaye pas de se défaire. C'est le premier geste tendre qu'elle lui accorde depuis bien longtemps. Elle accapare son attention de ses paroles, tandis qu'elle se tient proche. Il ne dévie pas son regard, l'écoute avec toujours la même attention qu'il lui a toujours accordée. Parfois son esprit semble ailleurs, parfois il donne l'impression de ne pas écouter, mais son omniscience lui donne des capacités uniques. Il la regarde, dans les yeux, s'y noie un instant dedans. Le temps joue en sa défaveur, elle veut agir vite, c'est le seul argument qu'elle a contre sa volonté qu'elle puisse se protéger et elle sait que cela ne fait pas le poids si elle en a décidé ainsi.

Le temps c'est superflu pour des divinités. Mais il comprend ce qu'elle essaye de lui dire, surtout avec ce qu'il se passe, les dieux qui meurent, l'étau se resserre et tout ce qu'elle a expliqué qui pour elle sonne comme une alarme. Il ne répond rien, pas tout de suite, il la laisse encore parler, lui dire que s'il ne souhaite pas s'engager alors il n'a qu'une chose a faire avant de la voir disparaître. Mais ça il le refuse tout bonnement. Il a du mal a camper sur les paroles et la rembarrer et lui supplier de ne pas faire de bêtises. Même si la distance a été mise, bien sûr qu'elle reste importante pour lui, sa chère épouse. Il laisse poser un silence, pendant lequel ils ne font que se regarder, les yeux dans les yeux, son visage penché vers le sien. « Je m'y engage. » Il répond, tout simplement. « Que cela reste entre toi et moi. » Il ne veut en aucun cas que d'autres Celtes viennent le voir ici. Morrigan c'est déjà beaucoup. « Qu'est ce qu'il t'a fait ? Loki ? » Il a besoin maintenant de plus de précisions, dévoiler les parties du tableau qu'elle essaye encore de lui cacher

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Dagda n'avait pas réagi, pas vraiment, pas tout de suite. Elle aurait pourtant pu jurer voir des nuances de couleurs passer dans ses iris glaciaux, témoins d'émotions ou en tout cas de pensées qui le traversaient. Elle aurait aimé qu'il lui ouvre plus son âme, à cet instant, pour qu'elle puisse lire en lui et le comprendre. Après toutes ces années, il la surprenait toujours. En venant ici, elle savait qu'il serait peu réceptif à lui donner l'aide qu'elle lui demandait. Pourtant, ils avaient réussi à trouver une sorte de terrain d'entente, ou en tout cas, un accord tacite. Il l'aiderait, il s'y engageait, il venait de le dire. Et cette pensée, bien qu'impliquant encore de nombreuses actions qui étaient loin d'être faites, participait au soulagement qu'elle commençait à éprouver. Au moins, elle pourrait compter sur lui pour se procurer un artefact divin lui permettant de se protéger, a minima. Mais devrait-elle pour autant abandonner la recherche de Tryfing ? Peut-être pas. La sorcière avait plus d'un tour dans son sac, et elle ne pouvait pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

Aucune solution n'était la bonne, et chacune aurait sans doute son lot de conséquences et d'imprévus. Mais au moins, elle ferait quelque chose. Elle hocha la tête, quittant un instant son regard pour mettre de l'ordre dans ses pensées, répondant à sa question implicite de ne rien dire sur son implication au reste du Panthéon. Les celtes étaient une piste, mais rien ne l'interdisait d'en avoir d'autres. Elle devait garder ses options ouvertes. Ils la remercieraient plus tard, lorsque ce connard de Loki serait mort. Elle se raidit, néanmoins, lorsqu'il lui demanda des précisions sur ce que le dieu avait fait.

Devait-elle lui dire ?

Devait-elle vraiment tout lui dire ? C'était dangereux, et elle doutait qu'il ait réellement envie de savoir cela. Travailler ensemble ne voulait pas dire qu'il devait tout savoir. D'autant que ces informations n'étaient pas essentielles à leur collaboration. Elle pourrait très bien ne rien lui dire. Pourtant, elle était touchée par sa sollicitude qu'elle estimait sincère. Ils étaient mariés, et même si ce mot avait perdu de sa puissance au fur et à mesure que les siècles passaient, ce lien existerait toujours. Morrigan choisit de l'honorer. Il avait le droit de savoir.

Après lui avoir jeté un dernier coup d'oeil, comme pour vérifier qu'il ne se débinait pas, elle s'éloigna un peu de lui, tentant d'organiser ses pensées. Rien que de se souvenir du nordique déclenchait des vagues de douleur dans ses nerfs, et de terribles migraines. Elle devait lutter contre, comme elle l'avait toujours fait. Avec plus ou moins de réussite. Elle fit un ou deux pas, pas plus, le bureau n'étant pas immense non plus. Leva les yeux vers un tableau accroché là, montrant un combat d'anthologie entre eux armées d'hommes. Puis elle prit la parole, les paumes de mains sur la tranche du bureau, le fessier appuyé contre.

« Loki est sur nos pas depuis un bon moment maintenant. Partout où les Celtes vont, il est là. Il sait manipuler les gens, les esprits. Il peut changer son apparence, et te faire croire à des choses qui n'existent pas. »

Ses mains serrèrent le bois travaillé, et elle tenta d'apaiser son esprit, se remémorant les conseils de Teutatès. Mais il n'était pas là, elle devrait y arriver seule. Ou donner l'illusion qu'elle le pouvait. Le temps passait, et elle se sentait instable.

« Lui et son Panthéon ne manquent pas l'occasion de nous attaquer. Et il a découvert qui j'étais, et ce que je savais faire. »

Elle avançait lentement dans le récit, désireuse pour une raison inconnue de l'épargner, mais également le temps pour elle de progresser avec lenteur pour ne pas perdre les pédales.

« Il m'envoie des visions, joue avec mon pouvoir de prophétie. Il manipule mon esprit, le plie à sa volonté. Entre ses mains, je suis qu'une putain de poupée de chiffon. »

Elle prit une seconde pour respirer, pouvant cette fois clairement identifier la tempête sourde qui appelait à la vengeance se réveiller en elle.

« Il me fait voir des choses, tue des gens auxquels je tiens. Encore et encore. Il me torture, et je ressens tout. Chaque feu qui me brûle la peau, chaque océan qui m'étouffe, chaque gouffre dans lequel je tombe, sans fin, chaque chute qui me brise les os. »

Elle ne le regardait pas cette fois, c'était trop. Il voulait savoir, il saurait.

« Et il recommence. Jusqu'à ce que je ne sache plus ou je suis, ni même comment je m'appelle. »

Distinguer le passé du futur, du présent, était impossible. Savoir si les conversations qu'elle avait eues étaient réelles ou non, elle ne le pouvait pas. L'événement des Halles avait été particulièrement traumatisant lorsqu'il avait pris le contrôle de son esprit jusqu'à la faire hurler de douleur. Depuis, elle errait dans le noir, avançant à tâtons. Elle n'était plus qu'une coquille vide, une déesse qui n'avait de divin que le nom. Bien loin de la Morrigan d'antan. Bien loin de la Morrigan que Dagda avait connue. Les yeux brillants, elle releva soudain brusquement le visage vers lui, peine et douleur transformées en colère vive.

« Je veux sa peau, et j'aurai pas de repos tant qu'il sera pas mort. »

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Il demande, parce qu'il sait qu'il ne contemple là que la partie visible de l'iceberg. Il y a plus encore, et il n' a pas besoin d'être télépathe pour le savoir, il la connait, cette rage qu'elle cible sur une seule personne, cette notion d'urgence, c'est signe de grands dégats. Il inspire doucement, tandis qu'elle début son récit, qu'elle lui offre des précisions bienvenues. Elle décrit ses émotions, son état d'esprit, les attaques subies e til devine alors la violence de celles ci sur une personne comme Morrigan. Il garde son regard rivé sur elle, l'observe tourner le dos, évoluer, regarder cette peinture là tandis qu'elle se confie tout comme elle le faisait avant. Dagda l'écoute avec attention, imgine bien cet enfoiré faire ça, non pas qu'il le connaisse personnellement mais il sait suffisamment d'histoires a son sujet pour savoir qu'il n'est pas étonné d'entendre ça. Morrigan est une pièce maitresse a avoir, ses dons quand manipulés sont utiles et la stratégie est la bonne. Mais de son côté, elle en subit les dommages et ils peuvent être irréparables.

Il voit ses yeux brillants de rage quand elle termine ses explications, le traumatisme se lit aisément et il comprend que cela lui tienne a cœur mais aussi la nécessité que cela soit rapide. Elle se sent rongée petit à petit de l'intérieur et ce dieu de la ruse la met sur les voies du doute constant, il la torture de visions cauchemardesques. Pour quelqu'un comme elle qui a besoin de choses concrètes et qui est très attachée a son cercle proche ça doit être un véritable enfer. Pour ça il aurait envie de lui apporter une solution immédiate, de manière assez naturelle, parce qu'il sait qu'il en a les capacités. Et il pense a ce collier, qui lui offrait une protection, si elle l'avait là il aurait pu lui apporter une protection psychique supplémentaire pour empêcher toute personne de rentrer dans sa tête et ainsi la préserver. « Je vois. » Il répond, pas très expressif, mais elle sait qu'il sait contenir toutes sortes d'émotions, même les plus violentes. C'est lui qui décide s'il les laisse sortir ou pas et dans ce cadre là il ne sort rien parce qu'il a des idées derrière la tête et qu'il est sur le point de les exécuter. Dans le cas de Morrigan s'énerver sur Loki ne sert a rien, et Morrigan n'a pas besoin de pitié. « On va changer les plans. » Il revient s'asseoir a son bureau, commence a travailler sur son ordinateur pour réorganiser son planning. Il prend un mois de congés, un mois qu'il va lui consacrer et l'inauguration se fera sans lui. La directrice adjointe se débrouillera très bien pour le représenter.

« Tu vas rester avec moi pour les prochaines semaines. Je vais t'emmener chercher tes affaires chez toi ce soir et on va aller à la recherche de ce collier. Je peux le localiser, mais il me faudra un temps pour me reposer comme tu le sais ça me coute aussi beaucoup. Une fois cela fait on partira aussitôt. » Il lève les yeux vers elle, cette histoire va lui couter plus d'énergie que prévu. Mais au moins il saura qu'elle aura ses pleines capacités pour vaincre sa nemesis. C'est tout ce qu'il lui souhaite. « Ca peut prendre du temps, mais on va le retrouver, je vais le modifier pour te rajouter une protection psychique, une barrière pour que personne, même pas les empathes puissent rentrer dans son psychisme. Les télépathes n'entendront pas tes pensées, et les illusions n'auront pas d'effet sur toi puisque tu seras complètement ancrée dans la réalité. » Ses prophéties ne seront donc plus manipulées et elle pourra soigner sa santé mentale, reprendre sa pleine puissance. « Si même avec ça tu as encore besoin je te ferai cette épée, oublie Tyrfing, je t'en ferai une meilleure. » Il ignore ce qu'il lui prend, peut être que sa douleur le concerne aussi, puisqu'elle est son épouse et qu'en se mariant avec elle il a juré de la protéger. Il rempli son devoir, mais aussi parce qu'il refuse de la laisser se consumer sans rien faire. Il se lève de son bureau, enfile son manteau et observe Morrigan. « On va traiter le plus urgent d'abord, d'accord ? » Il tapote son index sur le front de sa compagne avec un sourire (premier sourire sincère qu'il lui adresse), si elle veut le vaincre elle doit retrouver ses pleines capacités.

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Je vois.

Son commentaire la laissa pantoise, presque tremblante de ce récit qu'elle avait tenté de contrôler, mais dont la violence sadique la prenait aux tripes à chaque fois qu'elle en parlait ou même y pensait. Elle ne se vexa pas pour autant, connaissant suffisamment son mari pour savoir qu'il ne s'agissait pas là d'un manque de considération envers elle, mais plutôt une sorte de temporisation. Pour lui laisser le temps de vraiment réfléchir. La sorcière pouvait presque voir les petites roues dentées tourner et s'imbriquer dans son esprit, poussant la réflexion un peu plus loin. Il se leva, annonçant qu'ils allaient changer leur fusil d'épaule, puis s'assit à nouveau derrière son bureau, déverrouillant son ordinateur. Elle s'approcha.

« Tu fais quoi ? »

Bien évidemment, il ne lui répondit pas. Légèrement inquiète à présent, mais commençant surtout à perdre patience, elle posa les mains à plat sur le bureau, l'interpellant. Mais toujours aucune réaction. Soudain, dans un souffle de détermination, il lui partagea son plan, celui de localiser puis récupérer le collier. Et ensuite de le modifier pour lui ajouter une protection psychique. Morrigan ne doutait pas de sa capacité à le faire, mais il s'engageait sur beaucoup à son côté. Il pourrait s'y retrouver perdant, affaibli. Elle savait qu'il s'y engageait, il le lui avait confirmé juste avant. Pourtant, une certaine appréhension lui serrait les entrailles. Elle ne dit rien pour autant. Il savait ce qu'il faisait. Elle devait y croire. D'autre part, elle appréciait qu'il n'ait pas montré sa sympathie à ce qui lui arrivait. Elle n'avait pas besoin de ça, pas besoin qu'on la regarde comme une victime. Il ne la considérait pas comme telle, ce qui lui réchauffait le cœur.

Il lui disait qu'elle viendrait habiter chez lui quelques temps. Cette dernière partie l'interpella plus que le reste, sur lequel ils étaient déjà presque d'accord. Il semblait avoir tout prévu. Son geste et son sourire entraîna le sien. Elle allait lui dire que rien ne pressait, pourtant, c'était ce qu'elle lui disait depuis de longues minutes. Alors pourquoi sentait-elle en elle une sorte de réticence à lui obéir ? Il se leva, attrapant son manteau. Morrigan le stoppa, attrapant son bras avant qu'il ne l'enfouisse dans la manche.

« J'ai mon propre appartement, j'ai pas besoin de venir chez toi. Un changement brutal de comportement pourrait te dévoiler, et je ne pense pas que ça soit ce que tu veuilles. Prends ta soirée et retrouvons-nous demain pour localiser ce collier. »

Ce qu'elle disait était vrai. Si tout à coup le directeur du Louvre disparaissait, en compagnie d'une femme en début de soirée, pendant plusieurs semaines... Cela pourrait attirer les regards, surtout s'il préparait une inauguration quelconque, comme la déesse avait cru comprendre avec les différents indices à sa disposition : courrier sur le bureau, contrat à signer, appels téléphoniques au dehors, ... Il aurait besoin de temps, et de concentration pour localiser cet artefact. Aucune distraction ne pourrait lui parvenir. S'il était sollicité par ailleurs, cela lui compliquerait la tâche.

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Il a besoin de penser rapidement et sans distractions, alors il met un temps avant de lui exposer le fond de sa pensée, pour que cela soit clair aussi, il faut que ce soit clair dans sa tête également. Ca va lui couter beaucoup et il lui faudra quelques jours pour s'en remettre de tout ça sans doute, mais ce n'est pas impossible. Et pour le coup, il voit le danger où il se trouve, il faut effectivement traiter l'urgent, aligner les planètes pour que ses prochains coups d'épée soient les derniers. Il lui explique tout, de manière très synthétisé, sans rentrer dans les petits détails, et pourtant lui a déjà tout en tête.

Morrigan le stoppe alors qu'il commence a enfiler son manteau. Il l'observe, lui dire qu'elle préfère rester chez elle, également pour éviter d'attirer l'attention sur lui et remettre en cause le plan qu'ils ont mis en place. « C'est gentil Morrigan mais tu es venue me voir dans l'un des lieux les plus visités de Paris, la discrétion tu l'as perdue en entrant ici. Et c'est pas parce que je ne fais pas parti du panthéon que je ne peux pas avoir de stalker. » Il étire un sourire amusé, effectivement sinon ils auraient fonctionné comme ça, mais là il ne compte pas l'emmener chez lui à Paris, ils se feraient certainement attaquer. Mais dans l'une de ses résidences secondaires en dehors de la ville, ils pourraient être tranquilles. « Nous allons quitter Paris, et étant donné le contexte, au moment où je ferai la localisation je serai très vulnérable. Si tu veux ton épée il va falloir faire en sorte que je ne me fasse pas tuer à ce moment là et là c'est moi qui ait besoin de toi. » Elle sera là pour le protéger en retour, ça veut dire qu'elle va assister à ces moments là qu'il lui a toujours interdit de voir mais dont elle constatait l'ampleur de la puissance. Autrefois il ne craignait pas d'être attaqué dans ces moments de récupération, mais là c'est différent, les moyens sont différents et il sait que s'il reste seul il se tire une balle dans le pied. Il n'a pas l'intention de mourir comme ça, son projet à peine accompli. « Ne t'inquiète pas, j'ai des chambres d'ami. » Il commente doucement. Si c'est la gêne de leur couple en crise qui la pousse a chercher des excuses pour ne pas rester avec lui, elle aurait tôt fait de le lui dire clairement. Elle est venue à lui parce qu'elle a besoin de lui, elle n'est pas venue à lui pour recoller les morceaux et ça il l'a bien compris, aussi blessant que cela puisse être. Il a bien vu qu'elle ne croit plus en eux et qu'elle ne ressent plus rien pour lui, ce collier qu'elle ne porte plus et qu'elle a défini comme breloque inutile pour lui en restera la preuve finale. Si il se fait manipuler alors tant pis, son histoire est vraie, et il la soutiendra une dernière fois.

Il lui tourne le dos un instant, le temps de récupérer ses propres affaires personnelles, laisse volontairement son téléphone dans le tiroir de son bureau fermé à clef et en sort un nouveau, plus sécurisé. Puis il ouvre un coffre, récupère une autre carte bleue et aussi les clefs d'une voiture. « Ca te va ? Est ce que j'ai d'autres paramètres a prendre en compte ? »

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La sorcière devait reconnaître qu'il avait raison. Son sourire accompagnant sa réponse à la considération de l'irlandaise lui fit comprendre qu'il le savait. Elle l'observa, renfrognée, tenant néanmoins à faire valoir son argument.

« Hum, j'aurais très bien pu venir te voir pour un projet professionnel. Je te rappelle que je dirige une entreprise de fouilles archéologiques. »

En effet, dans ce cadre, une rencontre avec le directeur du Louvre n'aurait pas été une mauvaise idée et pourrait se justifier. Il continua à se préparer, attrapant les clés de voiture, changeant de téléphone. Silencieuse, elle l'observa, surprise qu'il s'agite autant. Etait-ce le détail des sévices infligés par le nordique qui l'avait finalement décidé ? Il avait semblé changer radicalement de comportement à partir du moment où elle lui avait expliqué tout ce qu'il avait fait. Morrigan détestait être vulnérable, et c'était tout ce qu'elle était, depuis que les pensées envahissaient son esprit, ne lui laissant absolument aucun repos. Son action abrupte semblait montrer qu'il avait compris ce qu'elle ne lui avait pas vraiment dit. Cela ne l'étonnait pas plus que cela finalement, à y repenser, car il était le Dieu du Savoir, de la Connaissance. Si quelqu'un devait bien connaître tout ce qu'il se passait sur ce monde, c'était lui. Ce constat l'agaça légèrement : s'il avait tout su déjà, pourquoi n'avait-il pas bougé plus tôt ? Et avec cette question, elle revenait au problème principal qui avait lieu dans leur relation : sa témérité contre son inaction.

Ce qui l'interloqua aussi fut qu'il avoua avoir besoin d'elle, lorsqu'il tenterait de localiser cet artefact. D'ordinaire, le grand Dagda ne faisait appel à personne, et personne ne faisait appel à lui. Un équilibre qu'il avait soigneusement conservé toutes ces années, tous ces millénaires. Un pacte silencieux, dont personne ne connaissait réellement l'existence mais que tout le monde suivait aveuglément. Il était mieux seul, il le lui avait fait comprendre, lorsqu'ils s'étaient écharpés, plusieurs fois par le passé. Quelque part, l'égo de la Morrigan avait été froissé également, de se dire que même en étant son épouse, il ne changerait pas. Il lui avait proposé de venir avec lui, chez lui. Instantanément, elle pensa à Teutatès, Mama Quilla, qu'elle venait de retrouver à la soirée caritative, quelques jours auparavant. Et à qui elle avait promis une certaine allégeance dans le combat, dans l'union. Mais passer ce temps avec Dagda n'allait pas à contrecourant de ce qu'elle avait promis. Ils n'avaient pas à être au courant, pas pour le moment du moins. Si jamais ils arrivaient à quelque chose, alors elle pourrait monter une expédition pour récupérer cet artefact, que ce soit finalement son collier ou bien l'épée. Mais ils avaient suffisamment en tête pour ne pas les préoccuper avec quelque chose d'illusoire.

Restait la question de Chulainn : devrait-elle lui en parler ? Elle pouvait le sentir, presque, au bout de ses doigts, dans son souffle, dans ses veines. Imprimé dans sa chair comme une vilaine blessure refusant de cicatriser, il était aussi son plus propre allié. Un homme qu'elle ne pouvait chasser bien longtemps tant leur lien était indélébile, crucial. Elle devrait lui dire, la prochaine fois qu'elle le verrait. Il le saurait de toute façon. Il savait qu'elle était venue le voir, mais si un développement arrivait, elle devrait lui en parler. Sa remarque sur les chambres d'ami la fit sourire, un sourire un peu jaune. Allons, allons, plaisanter là dessus restait assez malvenu, même après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Morrigan n'avait visiblement toujours pas digéré les trahisons successives qu'il lui avait fait subir.

« C'est bon, allons-y. Je resterai avec toi quelques jours, mais pas plus. J'ai d'autres projets et vieux amis à revoir. »

Ils sortirent du bureau. Le reste de l'office était vide, heureusement pour eux. Il l'accompagna jusqu'au sous-sol, et le trajet se passa relativement silencieusement. Morrigan jeta quelques coups d'oeil à son époux, curieuse de savoir s'il irait jusqu'au bout, ou bien s'il lui ferait faux bond en route. Une fois installés dans le véhicule, un SUV à la couleur noir mat, elle mit sa ceinture, puis se tourna vers lui.

« Alors, on en a pour longtemps ? J'ai quelques coups de fils pro à passer si ça t'embête pas. »

KoalaVolant

CENTURIES

Some legends are told, some turn to dust or to gold but you will remember me, remember me for centuries. And just one mistake is all it would take : we'll go down in History, remember me for centuries.

(c) 0tsana

DEDIKASSSSSS Melvyn:

ALISTAIR BYRNE Aka Dagda

1 •• Scénario à lire ici

Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

Pouvoirs

Interloqué par la précision de sa femme, elle lui donne l'impression que ce séjour ensemble ne lui convient pas, alors que c'est elle qui demande son aide. Ah elle ne peut pas tout avoir ! Dagda ne peut pas le faire sans lui aussi se mettre à l'abri. Il fronce les sourcils, puisqu'ils vont user de son pouvoir et que ce dernier lui demande énormément d'énergie il préfère pas le faire de manière bâclée et sans être certain de ses arrières. Dagda observe Morrigan en silence. Il va sacrifier une bonne partie de sa santé pour elle et elle lui dit qu'elle doit aller voir de vieux amis ? « Tu resteras tant que j'en ai besoin Morrigan, tes vieux amis attendront, au vu du contexte si je reste vulnérable ta mission sera de faire en sorte de m'aider si l'on m'attaque a mon domicile, on s'éloigne certes mais on ne sait jamais. Tu vas vite le voir mais l'usage de ce don me rend très faible pendant quelques temps. T'auras pas besoin de t'occuper de moi, juste de rester sur place.» La vitesse à laquelle elle veut partir lui prouve bien qu'elle n'est revenue que par intérêt et cela le conforte dans son choix de ne pas rejoindre les celtes. Elle ne le voulait peut être pas en vrai, a-t-elle menti effrontément ? « Tu es certes mon épouse mais je n'ai pas prévu de mourir tout de suite pour tes beaux yeux et surtout pas en faveur de tes vieux amis. » Un petit sourire, il ouvre la marche, ferme son bureau a clef et guide son épouse dans les sous sols du musée où sa clef déverrouille une Audi RS8 dont la couleur mat noire lui donne des allures démoniaques. Une sportive pour sortir vite de Paris et éventuellement tracer toute personne qui suivrait de trop près Morrigan. Dagda est un amateur de voitures, dans le parking où ils se trouvent actuellement, elle en a sans doute pas conscience mais tous les véhicules sont a lui. La plupart haut de gamme, récentes, et il a également chez lui de très anciennes qu'il dit appartenir a ses aïeuls et qui ont en réalité été les siennes. Une collection qui lui tient a cœur, aussi étonnant cela soit-il de sa part. La technologie l'a toujours fasciné. Il ne fait pas de commentaire particulier, pour lui il s'agit de véhicules normaux a son échelle d'amateur. Il fait doucement ronronner le moteur, et prend rapidement la route en sortant du parking très privé. La conduite est douce et fluide pour quelqu'un qui a entre les mains plusieurs centaines de chevaux sous le capot, Le silence est de mise dans l'habitacle et si pour certains cela peut sembler gênant avec lui elle est habituée. Il n'y a pas usage de combler les blancs, il ne parle que quand il a quelque chose a dire d'intéressant, le silence ne le dérange pas, il est même parfois essentiel.

Il la déposa devant chez elle pour qu'elle récupère quelques affaires et quelques minutes plus tard les voilà en train de quitter Paris en direction de l'Ouest. Elle est la première à élever la voix, demandant si ce sera long. Morrigan n'aime pas ne pas avoir le contrôle de ce qu'il se passe. Pour le moment elle s'en remet a Dagda et c'est sans doute ce qui la rend si agitée. « Une bonne demi-heure si je respecte les limitations de vitesse. Quinze si je ne les respecte pas. Passe donc tes coups de fils, ça ne me dérange pas. » Il se concentre sur la route, coupe la radio pour qu'elle ne soit pas dérangée pendant ses appels.

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A en croire son ton, il n'appréciait pas tellement qu'elle coupe court à son envie de retrouvailles en l'informant qu'elle n'avait que quelques jours devant elle. Et bien quoi, qu'espérait-il ? Cette quête, l'utilisation de ses pouvoirs ne changerait rien à ce qui s'était passé entre eux, ni à leur relation. Prétendre le contraire était stupide, et elle se demandait pourquoi il le prenait aussi mal. Sa réponse ne se fit pas attendre, cinglante, marquée par ses sourcils arqués en un mouvement d'agacement. Elle soupira, tandis qu'il lui répétait qu'il ne ferait rien juste parce que c'était elle - ou peut-être bien que si, puisqu'il avait accepté de se mettre en danger pour elle - ou pour ses "vieux amis". Elle ne répondit rien, se mordant la lèvre pour ne pas laisser échapper une parole qu'elle pourrait peut-être regretter. Elle savait qui il était, en venant demander son aide. Prétendre le contraire, là aussi était stupide.

Ils roulèrent un peu, jusqu'à arriver à son loft. Elle le quitta, juste le temps pour elle de remonter dans son appartement récupérer quelques affaires. Elle en prit pour quelques jours, t shirts, jean, sous-vêtements, rien de bien folichon, mais cela devrait faire l'affaire. Nora était une femme classe, mais c'était le confort qui appelait Morrigan en cet instant. Si elle devait l'aider, le temps qu'il mobilise ses pouvoirs, alors elle le ferait en plein confort et en pleine possession de ses - relatifs - moyens. Elle redescendit bien assez vite, faisant signe bonjour à un voisin qui rentrait dans l'immeuble en même temps. En espérant qu'il ne soit pas trop bavard...

Il reprirent la route et il lui donna le temps restant. Morrigan détestait s'en remettre totalement à quelqu'un, et c'était pourtant ce qu'elle faisait avec lui ce soir là. Enfin, c'était un mal nécessaire. Elle acquiesça lorsqu'il lui proposa de passer ses appels, et elle attrapa son téléphone pour envoyer quelques emails d'absence et appeler ses plus proches collaborateurs, pour les informer qu'elle ne serait pas là pour les jours qui arrivaient.

« Toi, ne pas respecter les limitations de vitesse ? Ca irait pourtant à l'encontre de ta petite vie bien ordonnée que tu aimes tant. »

Elle poussa un soupir, le regardant en espérant déceler quelques signes d'agacement. Voilà un bon jeu pour faire passer la demi heure qui les attendait : titiller Dagda. Elle croisa les bras, puis reposa son regard sur la route.

« Ton pouvoir, celui de localiser un artefact... Tu as dit que tu serais vulnérable. Tu peux m'expliquer ? »

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Alignement vis à vis de son panthéon •• Neutre, en marge.

Pouvoirs

Elle passe ses coups de fil, il reste dans le silence, concentré sur la route, double tranquillement les véhicules qui se trainent un peu trop à son goût. L'allure est relativement raisonnable, mais si elle veut aller plus vite, il suffit d'un peu plus de pression sur l'accélérateur et elle risque de sentir la puissance du moteur la coller au siège. Il ne peut s'empêcher d'étirer un sourire quand elle dit trouver ça étonnant qu'il fasse des excès de vitesse. « Je ne me suis jamais senti réellement concerné par leurs lois, me restreindre est contre productif. Je suis pas un délinquant pour autant, je vis dans ma vision des choses. De toute façon les lois changent d'années en année, elles se corsent, se relâchent...Nous vivons leurs changements a travers les âges. Pour être honnête je ne suis pas toujours à la page et je ne suis pas humain - Techniquement elles ne s'appliquent pas à moi. » Il aime jouer sur les mots, elle le sait, il interprète à l'état brut et s'adapte sans pour autant les prendre en compte pour certaines. Sa vie rangée ne se fait certainement pas sur les constitutions humaines car elles sont là, ça ne veut pas forcément dire que c'est la voie juste et sage. Il n'a pas vu Morrigan depuis quelques années, il se demande comment elle s'adapte, comment elle se débrouille. Etant proche du panthéon, ça doit être plus facile. Elle lui demande ce qu'il se passe quand il essaye de localiser un artefact, c'est vrai qu'il l'a teasée dessus, mais elle ne sait pas encore à quoi s'attendre, sa curiosité était prévisible.

Il grimace, s'il ne voulait pas qu'elle le voit dans ces moments là dans le temps, l'expliquer est encore plus difficile pour lui car personne ne l'a jamais vu dans cet état là. Mais il sait que quoi qu'il en soit s'il lui demande de rester il faudra bien qu'elle soit au courant, lui laisser découvrir peut aussi ne pas jouer en sa faveur alors que si elle est prête a se passera bien. Il lui lance un coup d'oeil avant de reposer son regard sur la route, lache un peu l'accélérateur pour se concentrer au maximum sur ce qu'il va dire sans perdre de vue la route et la sécurité. « Et bien...Pour localiser un artefact il me faut sacrifier de ma santé physique. Nous sommes des dieux nous récupérons vite de nos blessures, mais celles ci me demandent plus de temps pour guérir, comme si l'on me mettait du sel dessus et selon l'endroit où ma peau se déchire a peut être très handicapant. » Il marque une pause, autrefois s'isoler ne lui posait pas problème, mais dans le contexte actuel et au vu que la mode est a l'assassinat de dieux, si on veut l'avoir c'est le meilleur moment pour qu'il ne puisse pas répliuqer. Il veille dans le rétroviseur, a priori ils ne sont pas suivis, mais ne sait on jamais de quelle technologie les déicides disposent, ou même les autres panthéons ennemis d'ailleurs... « Quand je fabrique unn artefact c'est la même histoire, en pire, ça me rend fou et dangereux en prime. » Il tourne un instant le visage vers celui de son épouse, elle l'a déjà vu blessé, mais pas comme ça. « Y 'a rien a faire pour m'aider, juste attendre. » Elle va devoir le regarder hurler de douleur de longs instants durant.

« Je ne voulais pas que tu me voies dans ces états là parce que je ne voulais pas te faire subir ça. A vrai dire, dans un autre contexte je t'aurais aussi dit de revenir quelques jours plus tard. Et je suis désolé d'avance de devoir te demander de rester et de rester près de moi pendant que je m'en remets. » Il remet un peu la radio, très bas, juste en bruit de fond, histoire d'occuper une autre partie de son cerveau. Il sait qu'il va tout faire pour que ça ait l'air moins impressionnant que a ne l'est, pas orgueil mais surtout par envie de ne pas la laisser trop longtemps dans cette vision de lui. «Tu pourras rester dans la pièce à côté, mais ne quitte pas la maison pendant ce laps de temps, au moins. Ca te va ? »

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Morrigan ne put s'empêcher de sourire, lorsqu'il répondit à sa taquinerie sur les excès de vitesse. S'ils avaient bien cela en commun, c'était la divinité, le fait que les lois mortelles ne s'appliquaient pas à eux. Mais, elle l'avait appris, ils devraient néanmoins prétendre les respecter, pour ne pas finir prématurément mort, ou emprisonné. Il ne fallait pas sous-estimer les humains, elle le savait. A les côtoyer dans des batailles, elle avait compris de quel bois ils étaient faits. Et s'ils étaient fondamentalement prompts à s'emporter ou à se faire dominer par leurs émotions, ils pouvaient aussi se liguer en se regroupant, et cela pouvait être problématique. Alors son détachement vis à vis de la vie humaine ne la surprit pas, mais elle voulait néanmoins le mettre en garde.

« Attention à toi quand même. Ce n'est pas parce que les lois ne s'appliquent pas à nous qu'elles ne peuvent pas nous faire du mal. Je l'ai appris, à mes dépens. »

Elle n'allait pas épiloguer, mais elle avait eu par le passé quelques déconvenues lors de batailles qui avaient mal tourné alors qu'elle pensait avoir tout sous contrôle. Un excès de confiance de la part de la sorcière ? Sans doute. Il détailla pourtant suite à sa demande le processus de localisation et création des artefacts. Elle l'écouta avec attention, car même si elle savait qu'il possédait ces pouvoirs, elle ne l'avait jamais vu faire. Il s'en était toujours caché, lors de leur mariage, peut-être pour la préserver ?

Ce qu'elle entendit lui fit froncer les sourcils. Il incarnait le dicton humain qui disait qu'un grand pouvoir était accompagné de grandes responsabilités... Créer des artefacts devait lui demander une force considérable. Elle sourit, distraitement, lorsqu'il mentionna que cette force pouvait l'amener jusqu'à la folie dangereuse. Voilà un terrain qu'elle ne connaissait que trop bien. Et dans lequel elle ne souhaitait à personne de tomber, pas même lui, malgré la rancoeur et leurs différences évidentes.

Il avait baissé le volume de la musique pour s'exprimer, ce qui montrait que le sujet était grave. Il lui confirma avoir besoin d'elle pour le protéger, et elle hocha la tête. Le marché qu'il lui proposa la fit secouer la tête en soupirant. Elle savait qu'elle allait regretter ce qu'elle allait dire.

« Non, je resterai avec toi. C'est pour moi que tu fais tout ça, c'est la moindre des choses. »

Elle aurait pu prendre la solution de facilité, mais elle tenait à voir de ses propres yeux ce que tout cela lui coûterait. Ses excuses la surprirent et la touchèrent néanmoins. Le grand Dagda qui s'excusait presque d'être qui il est, et de lui demander quelque chose ? Elle eut envie de le charrier, mais le moment ne semblait pas opportun, alors elle garda le silence, ne rebondissant que pour changer de sujet.

« Et toi, qu'as-tu fait pendant tout ce temps ? Tu sais ce qui m'est arrivé, mais on a pas parlé de toi. Directeur du Louvre, hein ? Pour des humains que tu n'aimes pas, je trouve ça pas mal. »

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La route est assez agréable, le trafic y est peu encombré, ce qui leur permet d'entamer quelques discussions. Leur contact est toujours chaud puis froid, pour redevenir chaud et de nouveau froid. Elle a tout de même la bonté de le mettre en garde sur sa vision des choses, mais il n'est nullement effrayé par les lois humaines. Il a aussi appris qu'avec beaucoup d'argent on peut acheter beaucoup de choses. Mais il le prend en considération et le garde dans un coin de sa tête. Tandis qu'ils enchaînent sur les dons de Dagda. Des pouvoirs puissants demandent une compensation, un tel don ne peut le laisser indemne, ou bien il pourrait créer a sa guise tout un tas d'artefacts. Il lui explique, ce qu'elle a loupé, quand il a créé des objets magiques par le passé, a chaque fois qu'il s'est isolé de son attention pour qu'elle n'ait pas besoin de le subir. Elle insiste, désire se tenir près de lui pour cette fois ci.

« Tu n'es pas obligée. » Il rajoute, encore, puisqu'il s'est caché d'elle longtemps dans ces états là, il ignore s'il a réellement envie qu'elle le voit dans cet état de faiblesse. Il n'a jamais voulu lui imposer la vision de son corps en souffrance folle, parce qu'il l'aimait et qu'on ne désire jamais laisser l'être aimé témoin de tel spectacle. Il l'aime encore, a n'en point douter et l'aimera sans doute éternellement. Aimer ne veut en revanche pas dire rester l'un avec l'autre, l'amour se décline en bien des façons et il l'a aussi appris en se rendant compte qu'a tel moment il avait été préféréable qu'ils se séparent, leurs routes devenant divergentes. Il ne restait pas fermé a l'idée qu'elles puissent un jour se retrouver. Si cela arrivait tan mieux, sinon tant pis. Elle lui demande ce qu'il a fait pendant ce temps là où ils ont justement vécu chacun de leur côté. Morrigan ne trouvera pas ça passionnant, il la connait, mais elle le connait aussi, il n'a qu'une obsession : nourrir ses connaissances. Il est pourtant étonné qu'elle se demande pourquoi telle position, au Louvre. Sa remarque le fait sourire, a vrai dire il ne l'a jamais vu de cette façon et elle va comprendre assez rapidement sans doute.

« Excellente question. C'est assez simple, le meilleur emplacement pour le savoir ultime est à la tête d'un patrimoine historique. J'ai accès a bien des archives et des secrets, des objets historiques que je peux étudier ou choisir de conserver ou non. Le Louvre est une mine d'or pour ça, je suppose que tu as déjà eu l'occasion de le visiter. » Il explique ainsi, en rajoute un peu son son parcours, sur ce qu'il a fait ces dernières années, ce qu'il a mis en place pour justifier de sa position toujours en tête de monuments sources de connaissance, l'ascendance, le père, le grand père et l'arrière grand père qui n'étaient que lui, toujours lui, a chaque fois il ne faisait que s'embaucher lui même en prétextant être le descendant. Il lui raconte les recherches et les voyages entrepris pour retrouver certains objets désormais exposés au Louvre, les négociations pour en racheter certains, de toute mythologie ou religion, regroupées au même endroit sous sa protection. Il est assez fier de lui, de son travail. Il était aussi en recherche d'artefacts, d'objets rares, sachant très bien comment ces objets là peuvent décupler la puissance, lui qui a toujours chercher a s'élever...Mais au contraire s'il veut faire disparaître une partie de l'histoire, il le peut également. « Et toi ? Qu'as tu fais pendant tout ce temps ? »