Entretien annuel. - Christopher

Entretien annuel
ft @Christopher Klein

Les Slaves.. Les Celtes.. Les Grecs.. Les Hindous.. Les Japonais.. Les Nordiques.. Ils sont si nombreux et pourtant ce ne sont que des insectes ! Des insectes comparé au grand Monothéisme que nous représentons, que l'Unique, que Père représente. je ne comprends pas pourquoi il ne descend pas de son fichu trône pour une fois, et qu'il ne balaie pas tout le monde d'un revers de main, au moins comme ça, cette guerre serait finie, nous serions tous derrière lui, pour la toute première fois de notre histoire, les Anges, les Démons, les déchus, les croyants, dans une Guerre Sainte jamais vue, même moi, je suis prêt à prendre les armes derrière mon Père s'il en est le Général et qu'il descend sur Terre.

Mais non, pour le moment c'est à nous de nous débrouiller, c'est pour cela qu'il nous accorde des choses qu'il ne nous a jamais accordé par le passé. J'ai le droit de faire venir sur terre un nombre illimité de démons, je ne suis même plus épuisé par cette magie, alors qu'avant, deux démons et j'étais à la limite de l'inconscience. Il m'a même redonné des ailes, chose impossible aux yeux de bon nombre de personnes. D'ailleurs, je pense que Michel voudra avoir une petite discussion à ce sujet. Il peut dire ce qu'il veut, Père fait ce que bon lui semble, ça n'a pas changé, et moi, ça m'a offert de nouveau une puissance supérieure. Sans mes ailes, Michel pouvait me botter le cul facilement, maintenant ce n'est plus la même chose, mais passons, les guerres fraternelles n'ont pas lieu d'être. Un jour je le ferai déchoir de son statut, mais pour le moment j'ai encore besoin de lui. Le Monothéisme à besoin de lui, aussi agaçant soit il.

Enfin, pour le moment, je venais de me défouler de ma colère en Enfer, après mon rapide passage à Vegas, puis chez moi où j'avais trinqué avec Romilly sur la mort de Taranis. Au moins une bonne nouvelle dans tout ce merdier. Ma prochaine étape était l'Euphoria. Un autre de mes hôtel, le numéro deux à Paris, après le mien bien entendu. Il était géré par Christopher, le seul humain que je tolérai. Pourquoi me direz vous ? Il faut demander à Belzébuth. Il me l'a ramené un matin, comme un chaton perdu en mode "tiens, c'est ton humain maintenant, il te faut un prêtre." Et si au départ j'étais sceptique, je croyais que c'était une plaisanterie de mauvais goût de mon Père, il s'est avéré que cet humain croyait réellement en moi. Les années ont passé et le nombre de croyant encore en vie en moi s'est accru. Alors de manière modérée on s'entend, mais je savais que c'était aussi dû à lui. J'ai donc fini par lui accorder ma confiance avec ma bénédiction. Recevoir la bénédiction du Diable, ce n'est pas rien, je crois d'ailleurs que personne ne l'a obtenu par le passé, il est le premier. Et comme il est damné pour l'éternité, il sera heureux d'apprendre le moment venu qu'il ne pourra jamais entrer en Enfer tant qu'il me servira. C'est ça d'avoir foi en moi, je suis magnanime.

Enfin, pénétrant dans mon hôtel, je passais par l'accueil sans même un regard pour le personnel qui m'avait reconnu immédiatement, la sécurité également. Je prenais l'ascenseur, alors que j'entendais un appel pour le directeur annonçant mon arrivée. Très bien, la porte sera donc déjà ouverte. Une fois au dernier étage, j'arrivais au niveau de la secrétaire "Je viens voir Christopher." Et elle hocha la tête pour se hâter d'aller dans son bureau. Je n'aurai pas à patienter très longtemps.

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(tenue) Mes prunelles claires étaient rivées sur l'écran d'ordinateur face à moi. J'y détaillais les chiffres du mois tout en préparant mon prochain sermon. Je donnais des messes très régulièrement en l'honneur du Roi des Enfers, afin d'accroître le nombre de personnes qui croyaient en lui, et donc de lui permettre de renforcer ses pouvoirs. Je ne ménageais aucun effort, je me montrais assidu et intransigeant envers ceux qui souhaitaient me suivre. Mes ouailles étaient pour le plupart naïves et facilement manipulables, alors il m'était aisé de les façonner à l'image du diable. Je savais qui cibler, je savais comment leur parler, je savais les faire plier à ma volonté. Et pourtant, je n'étais "qu'humain", diraient certains. Dans cet univers où s'étaient dévoilés divins et créatures, il fallait faire preuve de talents certains pour se hisser à leurs côtés, ou au moins pour être autorisés à les côtoyer de près. J'avais gagné ma place auprès de Samaël, durement, après avoir travaillé sans relâche. Je soupirais. Il serait bientôt l'heure d'aller faire ma séance d'exercices journalière. Je passais plus d'une heure par jour à m'entraîner, à m'entretenir et à évacuer toute la colère que je gardais muselée depuis mon enfance.

Soudain, une sonnerie résonna dans mon bureau. Sourcil haussé, je décrochais mon téléphone. IL était là. IL venait me voir. Mon rythme cardiaque s'accéléra légèrement et je me levais de ma chaise, remettant ma veste sur ma chemise, histoire d'être présentable. Chacune de ses visites étaient précieuses à mes yeux. Il fallait comprendre que dans mon esprit, sa venue s'apparentait à l'apparition du dieu en lequel je croyais profondément et sincèrement. Alors, oui, il y avait toujours un peu de tension, toujours un peu de doute. Et s'IL avait quelque chose à me reprocher? Et si je l'avais déçu? Et si je n'étais plus assez performant pour lui? Tant de questions qui trouveraient sûrement rapidement leurs réponses quand IL sera là. Prenant une grande inspiration, j'attendis de voir ma secrétaire entrer dans mon bureau pour lui indiquer de le faire entrer. Une minute plus tard, la silhouette longiligne du vaisseau du diable fit son entrée. Presque instantanément, je mis un genou à terre en signe de déférence et d'obéissance. Tout comme les chrétiens s'agenouillaient pour prier l'Unique dans les églises, je m'agenouillais devant lui, à chaque fois. Sincère signe de respect envers lui. "Mon Roi. Que me vaut l'honneur de votre visite?" dis-je de ma voix grave. Le vouvoiement était de mise, il n'en avait jamais été autrement de mon côté, j'étais incapable de le tutoyer. La marque au dessus de mon pectoral gauche se mit à rougeoyer et à brûler doucement, comme à chaque fois qu'il était en ma présence. On pouvait presque la voir, même à travers mes vêtements. C'était comme si la marque reconnaissait son maître, celui qui l'avait apposée. Cela ne me dérangeait pas, bien au contraire, cette marque était une véritable fierté... même si j'ignorais toujours ses effets. Je finis par relever les yeux vers lui, attendant comme à mon habitude qu'il m'autorise à me relever. J'étais bien conscient d'avoir de la chance d'être toujours en vie malgré toutes ces années à le côtoyer. Peut-être bien que justement, ma sincérité me protégeait.

Entretien annuel
ft @Christopher Klein

Mon regard se pose sur la secrétaire qui se hâte d'aller voir le directeur de mon hôtel. J'aurai pu y aller par moi même, mais je laisse encore un peu de libre arbitre, et je fais confiance, Christopher est mon prêtre dévoué depuis presque vingt ans maintenant, si je n'avais pas confiance en lui, je ne l'aurai pas béni. Finalement, elle ressort moins d'une minute plus tard et je pénètre dans son bureau où, une fois la porte fermée, il pose un genou au sol. Je dois bien admettre que venant de lui, cela me procure un sentiment assez plaisant."Debout." Je n'ai malheureusement pas le temps de me faire adorer comme mon vieux Paternel ou comme mes frères qui se font lustrer les ailes pour qu'elles soient plus blanches que blanches constamment. Non, chez moi, c'est efficacité ou rien. Et en ce moment, autant vous dire qu'on est sur du 50/50 et ça ne me plait que moyennement. Bon, Mon père à décidé que les Anges allaient devoir se bouger les plumes et commencer à faire deux trois trucs aussi au passage, ce qui n'était pas une mauvaise chose, mais même chez les miens, j'allais secouer des démons. Dire qu'on est méchant, c'est une chose, le prouver c'en est une autre.

Ainsi, une fois qu'il fut relevé, j'allais immédiatement vers l'endroit où je laissais pour moi, et où je lui faisais laisser du whisky. Je pouvais passer n'importe quand, qu'il soit là ou non, et il pouvait le savoir si un verre était utilisé. Je ne les lavais pas, laissant au moins une trace de ma présence récente dans son bureau. "J'ai observé le rapport annuel de l'hôtel, les chiffres sont en hausse de 8%, c'est correct. Le comptable se chargera de ta prime." Je termine de me servir mon verre de whisky et me rends dans un des fauteuils en cuir noir, observant alors l'humain. "Je veux pour le prochain trimestre que tu instaures les jeux d'argent dans l'hôtel. Le test dans le Luxuria est un succès, on fait une expansion chez toi." Puis, après une gorgée, je pose mes yeux sur lui, restant silencieux, avant de me relever et de m'avancer à son niveau. Il est plus grand que mon enveloppe, une carrure plus imposante également. Il fait du sport. "Un Dieu est mort, un païen. Nous sommes indirectement responsables. C'est une semi-victoire. Cependant j'ai du me dévoiler aux yeux de déicides." Une fois de plus, un instant de silence, alors que je détaille le corps du prêtre, passant sans aucune gêne une main sur sa joue, descendant le long du visage pour prendre son menton entre mes doigts et tourner légèrement son visage. "Sais tu te battre Christopher ?"

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Un genou à terre, je me réjouissais de la présence de mon roi dans mon bureau. Il y avait toujours une sorte de tension lorsqu'il apparaissait. Ce charisme, cette dangerosité sous-jacente que tout le monde pouvait ressentir en sa présence. Je n'avais pas peur, paradoxalement. Patiemment, j'attendais l'autorisation de me relever. Ce qui ne tarda pas à venir. Il n'était pas du genre à me laisser trop longtemps montrer mon respect, même si cela ne m'aurait posé aucun problème de rester agenouillé pour lui. Après tout, je savais bien quelle était ma place. Je n'étais après tout qu'un humain. Béni par le diable, certes, mais toujours un humain. Je me levais, silencieux, attendant que mon maître veuille bien m'expliquer la raison de sa présence. Mes prunelles claires l'observaient avec un mélange de curiosité et de respect. Je sentais bien que quelque chose l'animait. Mais ce n'était sûrement pas ma place de m'imposer en lui demandant si tout allait bien. Non, cela me semblait beaucoup trop... vulgaire et déplacé. Et je n'étais pas l'un de ces rois-démons qui se pensaient supérieurs à lui. Il se dirigea naturellement vers sa réserve à whisky; des bouteilles hors de prix que je ne touchais jamais et qui lui étaient destinées. De toute manière, même s'il m'était autorisé d'en boire, je n'en ferais rien, je ne buvais jamais d'alcool. Ce n'était pas bon pour mon corps et mon esprit. Et je souhaitais rester maître de moi-même à tout moment. Ses paroles m'arrachèrent un fin sourire satisfait. Un signe de tête respectueux. "Je vous remercie, Sire." J'avais toute sorte de dénomination pour lui, et il savait combien chacune d'entre elles était sincère. C'était un roi après tout, et un dieu pour moi. Il alla s'installer dans l'un des fauteuils de cuir noir mais je ne bougeais pas. Ses mots attisèrent ma curiosité. "Bien sûr, ce sera fait. Je m'y mettrais dès que vous serez parti. Mon équipe est prête à relever tous les défis qui nous sont donnés et nous avons déjà la clientèle appropriée à ce type... de divertissements." Il n'était pas rare que Lucifer impose de nouvelles directives pour l'hôtel, j'y étais rodé. Et je trouvais toujours moyen de le satisfaire et de remplir les objectifs qu'on me donnait. Je ne tolérais aucun impair de la part de mon équipe, et je me montrais parfois impitoyable quand il s'agissait de me débarrasser de personnels incompétents. Il m'était insupportable de déplaire à mon dieu. Mon regard clair croisa le sien, et il vint à moi de sa démarche féline. Silencieux. J'haussais un sourcil surpris lorsqu'il m'indiqua qu'un dieu païen était mort. C'était une bonne nouvelle, je ne portais pas les païens spécialement dans mon coeur. Cependant la deuxième partie de sa phrase me fit me figer. Je n'aimais pas le savoir en danger, et ces déicides étaient de vraies plaies. Pain in the ass. J'allais lui demander en quoi je pouvais lui être utile quand sa main glissa sur ma joue, provoquant un long frisson le long de ma colonne vertébrale. La marque brûla de plus belle. Je n'étais pas tellement gêné par ce type de contact... rapproché, j'en étais même... grisé. Je n'opposais aucune résistance, le laissant m'inspecter comme une bête de concours. Que cherchait-il? Sa question, cette fois, m'arracha un vrai sourire. Il n'y avait là aucune moquerie, juste un certain plaisir d'être capable d'être encore plus utile au grand Samaël. "Je suis capable de briser un homme s'il le faut. Je m'entraîne depuis des années, tous les jours, au point d'être un vrai soldat. Votre soldat. Pour vous, je pourrais tuer." finis-je par dire, mes orbes claires plantées dans les siennes. Pour lui, j'étais prêt à tout, même à mourir s'il le fallait. "Je suis prêt à le prouver quand vous le voulez, si vous m'en donnez l'occasion." rajoutais-je avec détermination. Mon rythme cardiaque s'était intensifié et le fait de le sentir si proche me donnait encore plus de force, encore plus envie de le servir aveuglément.

@Alexander Gold