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Sujet: La curiosité est un vilain défaut... Mar 3 Sep - 16:46
Quelque part au milieu du désert afghan, sud de Khaval, nord-est de Kaboul. 18 juillet 2020
La cagoule qui lui avait été enfilée lui est retirée sans aménité. Le mouvement brusque fait tanguer la tête de Valentine, qui ouvre les yeux sur un décor angoissant. Une tente, semble-t-il au milieu du désert, les mains et les pieds ligotés à une chaise, un bâillon dans la bouche. La mortelle est telle un oisillon tombé du nid, en situation d’intégrale vulnérabilité… Pour autant, elle ne perd pas son calme. Si la personne qui l’avait enlevée la voulait morte, elle le serait déjà. Il, ou elle, doit donc vouloir lui parler avant toute chose. Elle a besoin d’un peu de temps pour que se fasse la mise au point, pour que ses pupilles s’ajustent à la luminosité de l’endroit après avoir été plongées si longtemps dans le noir. Des brumes finit enfin par jaillir la haute stature musculeuse d’un homme au port qu’elle identifie immédiatement comme militaire. Il est calme, mesuré, parce qu’il sait qu’il est en pleine maîtrise de la situation. Tout va aller au rythme qu’il l’a décidé, de la façon dont il l’a décidé, et ça lui donne une grande confiance. Justifiée, au demeurant, selon Valentine, Valentine qui se rend compte que la dernière chose dont elle se souvienne, c’est d’avoir vu des tornades danser autour de lui, soit comme si elles lui obéissaient, soit comme si elles émanaient de lui… Rien qu’à y repenser, ça semble fou et la nonne cherche à déterminer si elle s’est cogné la tête… Ce qui est encore plus bête. Elle ne s’est pas cogné avant d’avoir vu ce qu’elle pensait avoir vu.
On lui avait pourtant bien dit de se montrer prudente, d’arrêter de fouiner, qu’elle posait trop de questions… Est-ce qu’elle avait écouté ? Non. Et maintenant, elle était dans de beaux draps. Quelles seraient les chances qu’on envoie une équipe secourir une missionnaire dans une région aussi inhospitalière ? C’est que, des crimes affreux sont perpétrés au nom de l’Unique, et c’est aux endroits où la situation est le plus critique que le devoir les appelle le plus ardemment. Ça semblait innocent pourtant, et pas différent de ses démarches ordinaires. Poser des questions à propos des légendes locales, demander aux gens en quoi ils croyaient. Jamais elle n’aurait cru que ça lui vaudrait d’être… En fait c’est stupide, c’est totalement logique qu’elle se retrouve dans cette situation, elle s’en rend compte à cet instant fatidique et il faut admettre que, si sa maîtrise d’elle-même et de la panique que devrait ressentir une femme de son âge seule avec un homme dans une telle situation est forte, elle n’est pas invincible. En l’occurrence, c’est la goutte d’eau qui manque de faire déborder le vase…
Vite, réfléchis Valentine, réfléchis… De l’utilité d’écouter des podcests sur les tueurs en série et consorts. Dans une situation d’otage/geôlier, le premier qui parle a perdu… Bien. Ne pas parler, tenter de ne pas paniquer… De toute façon, elle ne peut rien dire avec un bâillon dans la bouche, alors ce n’est pas difficile de la fermer pour le moment… Celle qui a été nonne, dont le voile cachant la longue chevelure brune éponge aussi une fine pellicule de sueur sur son front, se recueille sur sa vie, puisque ce sont peut-être ses derniers instants. Osera-t-elle demander les derniers sacrements ?
Markos Kanakis
Divin greco-romain
Groupe : Divins - Arès - Panthéon gréco-romain Métier : Mercenaire Pouvoirs / atouts : Force guerrière // Chant de Mars //Foulée belliqueuse // Vengeance à chaud // Rage d'Arès Fidèle : au panthéon gréco-romain Warning : langage cru &/ou Violence physique &/ou Sexe Messages : 112 Age : 46 Célébrité : Karl Urban
Sujet: Re: La curiosité est un vilain défaut... Dim 8 Sep - 17:27
► 18 juillet 2020 - désert afghan | une simple "conversation"
Markos et Arès avaient un puissant point commun : ils détestaient que quelqu’un se mêle de leurs affaires. Voilà pourquoi l’enveloppe et le divin sentirent leurs poils se hérisser quand un indicateur avait parlé d’une femme posant beaucoup de questions sur les derniers événements. Et par événement, cela concernait bien sûr le rasage d’une partie de la ville par un phénomène météorologique exceptionnel, des mini-tornades. Quelques articles s'étonnèrent de cet évènement, mais la plupart le mettaient sur le compte du réchauffement climatique, des vents dans la région, d'un phénomène unique que l'on ne reverrait plus… Personne ne pensait à mettre en relation les vents et tornades de la Thrace antique, région hostile et venteuse où vivait le dieu de la guerre, Arès. Ces tornades, manifestation physique de sa colère, de sa rage même, qu'il lançait sur ses ennemis pour les blesser, les emporter pour les moins chanceux. Qui aurait pu faire le lien ? Et pourtant…
L’instinct de soldat des deux savait que la fouille-merde venait pour eux, enfin pour lui, vu qu’ils ne formaient qu’un. Il n'y avait que les croyants stupides pour venir dans cette région poser des questions faussement innocentes, mais ils étaient les plus dangereux s'ils venaient à tirer les bons fils et obtenir les bonnes réponses. Et dans cette situation, il n'y avait qu'une seule solution : devenir le chasseur et ne plus être la proie. Se renseigner à son tour, traquer l’inconnue avant de la kidnapper et l’emmener loin de la ville, dans son camp de tentes et de caisses, avec le parfait matériel de mercenaires professionnels. Une tâche facile pour lui, et sa victime tranchait dans le décor, il ne fut pas difficile de la trouver.
Il aurait pu la tuer – peut-être aurait-il dû ? – mais la curiosité l’emportait, savoir ce que cette femme lui voulait. Et après… Il verrait, rien de plus facile que de mourir dans un désert. Il ne perdait rien à lui montrer son visage et à discuter un peu, il pouvait la faire disparaître sans que personne ne remonte jusqu'à lui, ni même que l'on retrouve le corps un jour. Les déserts sont immenses, s'y perdre et y mourir ? Rien de plus facile, et encore mieux pour faire disparaître les gêneurs.
Attachée, bâillonnée, assise sur une chaise sous sa tente, la voici à sa merci. Elle n’était pas la première à venir ainsi, mais Arès ne restait jamais seul, un membre de son équipe restait toujours. Aujourd’hui, c’était personnel, ils étaient seuls. Le silence emplit la tente, on pouvait entendre au loin le reste de l’équipe discuter et réparer quelque chose, mais Arès ne prononça pas un mot, se contenta de l’observer tout en s’allumant une cigarette. Elle semblait docile, une biche prise dans un piège attendant son sort. Pas ses proies préférées, mais celle-ci s’était jetée dans la gueule du loup.
« Pas malin de venir fouiller dans la vie d’un soldat sans morale… »
Ses mots, prononcés alors qu’il lui tournait le dos pour fermer les pans de la tente pour leur conversation, n’avaient rien d’une menace, juste une affirmation. Se retournant, le divin revint à sa captive, de toute sa hauteur.
« Pas la peine de hurler, ceux qui t’entendront sont de mon côté. Si j’enlève ce bâillon, promets d’un hochement de tête que tu feras rien d’insensé. Si tu le fais, tu meurs, OK ? »
La voix grave se fit plus menaçante sur la dernière phrase, sans pour autant perdre son calme, comme il avait pu faire si souvent avant. Avec le hochement d’acquiescement, il retira sans ménagement le bâillon, puis prit une chaise pour s’asseoir en face d’elle. Le dos droit, penché vers elle tout en la fixant, Arès paraissait intimidant, même terrifiant. Et il l'était d'autant plus qu'il maîtrisait la situation. Mais sa voix restait égale, sérieuse, avec une pointe de menace pour montrer qu’il ne plaisantait pas. Et jouer avec un couteau entre les mains renforçait ce sentiment de danger sous-jacent.
« Maintenant, dis-moi ce que tu me veux. »
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Valentine de Castellane
Humain
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Sujet: Re: La curiosité est un vilain défaut... Mer 11 Sep - 17:14
Au cours de ses (très) nombreux voyages humanitaires, Valentine a approché, ou confronté, beaucoup d’hommes violents. Souvent des braconniers, plus rarement des descentes génocidaires, et même, une fois, un dictateur. Les mercenaires, c’est une première. Durant ses années de servitude religieuse, la française avait côtoyé le mal qui réside, ancré, dans le cœur des hommes à maintes reprises, ce qui ne la rend, heureusement, pas facile à impressionner. Alors, elle n’a certes pas assez de culot (ou d’inconscience) pour jouer les bravaches, mais au moins a-t-elle assez de force de caractère pour se reprendre et sentir son niveau de panique baisser quand l’homme se met à parler. Il ne dit rien de rassurant, loin s’en faut, les menaces sont d’usage, Valentine a bien compris qu’elle avait merdé quelque part, mais elle s’étonne (et se soulage) de voir que la personne qui lui fait face parle français. Dans cette région, les locaux, afghans, avaient tendance à être extrêmes pour ceux vivant selon l’une des voies de l’Unique, mais en même temps, elle avait affaire à quelqu’un qui semblait se moquer qu’elle porte le voile des nonnes…
Docile, ça elle l’est quand il lui demande, et opine vigoureusement du chef quand il lui demande si elle sera capable de se tenir sage et de réfréner ses instincts. En même temps, elle sait qu’ils sont en plein désert et que, comme son geôlier le lui a fait savoir, les personnes présentes cautionnent ce qui est en train de se passer. Valentine comprend donc immédiatement que sa seule chance de salut est également la personne qui l’a mise dans cette situation… Dépouillée de cagoule, donc pouvant voir le visage de ses kidnappeurs, c’est pour elle le signe qu’ils ont déjà décidé de la tuer. La française se mord l’intérieur de la joue. Peut-elle encore espérer sauver sa peau ou bien est-ce sans espoir ? D’aucun dirait que, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir… Son bâillon sèchement arraché, la religieuse a besoin de quelques secondes pour retrouver l’usage de sa mâchoire, ankylosée, et de plus de secondes encore pour réhydrater une bouche aussi aride que le sable au-dehors. Valentine ne s’est pas encore exprimée, mais elle est déjà persuadée que le prochain son qui sortira de ses lèvres sera « Gollum ! »…
« Je… » C’est tellement rauque que ça ressemble effectivement à Gollum. Elle se racle la gorge, de quoi déloger toute une portée de chatons, tente de déglutir à sec à nouveau, avant de reprendre, tant pis pour la voix rauque et le reste. « Pourquoi est-ce que je vous voudrais quelque chose, à vous ? » Elle lui demande, de son grand air étonné naïf exprimant tout de son ahurissement. Manifestement, elle n’a pas la moindre idée de qui devrait être celui qui lui fait face. Son regard acéré parcourt alors rapidement l’intérieur de la tente, à la recherche de son carnet, qu’elle repère posé sur une caisse, derrière le mercenaire. « Ah ! Ouvrez mon carnet, il est derrière vous. Regardez dedans. Je suis religieuse, et j’étudie les mythes et folklores locaux… Je ne recherche ni argent, ni problèmes… Regardez, dans mon carnet, vous ne verrez que des histoires ! L’une d’elle m’a menée quelque part par ici, j’espérais en découvrir une possible origine… Souvent, ce sont des phénomènes naturels les responsables. » Elle assure, cherchant à être convaincante sans supplier. Il viendra peut-être, le temps des suppliques. Elle les garde pour tout à l’heure, inch’Allah.
Sans la menace de sa vie dans la balance, Valentine se serait sans doute arrêtée là, mais la tension la rend bavarde. « J’ai passé ma vie au service de l’Eglise, vous ne risquez rien à me relâcher. Je retournerai à ma vie de nonne et vous oublierai aussi vite. Vous n’êtes pas les premiers hommes désespérés que je rencontre, mais jusqu’ici, aucun n’a été suffisamment désespéré pour m’abattre froidement… » Elle sourit, jaune. « Vous serez peut-être le premier mais, s’il vous plaît, ne soyez pas le premier… » Allez, sois sympa…
Kidnapper des femmes ne faisait pas partie de son quotidien, Arès était peut-être assoifé de violence, mais pas gratuite à ce point envers une jeune femme attachée. Et puis, cela attaquait sa curiosité. Elle restait calme, jouant la naïve mais cela ne fonctionnait pas sur un vieux roublard comme lui, mais ne montrait pas de signe extérieur de nervosité, peut-être quelques tremblements et l'inconnue savait gérer son sang-froid avec une exemplarité digne ... des bonnes soeurs. Quand elle lui expliqua qu'elle était religieuse, cela expliquait beaucoup à son comportement, mais pas du tout ce qu'elle faisait là, ni même ses recherches. Mythes et folklores, mon cul oui ... Sans la regarder, il saisit le carnet déjà feuilleté pendant le trajet jusqu'au campement. Cela avait même confirmé le pourquoi elle se trouvait ici, et ce qu'elle cherchait. Et sans savoir, elle avait en face d'elle le responsable des phénomènes étranges. Lui le savait, ses tornades ne pouvaient pas toujours passer inaperçu, mais il fallait qu'il lui fasse assez peur pour qu'elle s'en aille.
Les pages noircies retraçaient beaucoup d'histoires, de recherches de créatures, de probables divinités dans certaines régions. Elle tenait une mine d'informations en écrivant dans ce carnet, beaucoup seraient ravis de les connaître. Lui s'en fichait, loin des siens à faire sa vie et ses guerres, il se moquait de savoir si un dieu égyptien ou une créature hindoue se trouvait à tel endroit. Si, peut-être pour ne pas établir son camp là, ou se préparer à combattre quelque chose de redoutable. Lisant les pages en diagonale, tout en écoutant l'inconnue d'une oreille, Arès gardait le silence. Dans certains cas, les personnes parlaient un peu trop, se révélant assez pour connaître leurs vraies intentions ou leur double jeu. Et cela marchait, puisqu'elle continuait, cherchant à le convaincre de l'épargner, même s'il arqua un sourcil au mot "desespéré". Pour certains, cela ressemblait assez à une insulte pour tirer. Mais il continua de ne pas la regarder, juste écouter et comprendre que derrière cette façade de gentille fille gardant son sang-froid, elle avait quand même peur qui lui arrive quelque chose. Bien, la peur permet de garder un certain contrôle sur autrui, une certaine ascendance. Seulement là, il tourna le regard vers la jeune femme, avec un sourire en coin assez inquiétant, laissant planer le doute sur la situation.
« On verra ... »
Malgré un petit accent grec où il roulait légèrement les r, Arès parlait un excellent français. Son enveloppe Markos connaissait quelques bases, pour des conversations simples, mais le dieu avait vécu en France durant plusieurs vies, lui connaissait bien plus de subtilités de langage. Il aurait pu lui parler en anglais, ou en arabe, mais parler la langue natale de sa proie s'avérait un atout majeur pour le comprendre, mais aussi pour que l'autre sache qu'il est entendu ET compris. Les dernières pages du carnet concernait ces tornades, vues en pleine ville. D'une hauteur à peine plus d'un ou deux étages selon l'intensité, rapides et surtout naissant de nulle part, cela pouvait donner du fil à retordre aux météorologues du monde entier. Et attiser la curiosité d'une nonne française trop curieuse.
« C'est pour ça que t'es ici. Pour ces tornades ? »
Il tourna le carnet vers la captive en pointant du doigt les pages à ce sujet. Il n'arrivait pas à relire toutes les notes et hypothèses, mais cette jeune femme semblait convaincue, malgré ses tentatives d'explication, qu'il s'agissait de quelque chose d'anormal, au même titre que ses autres recherches.
« Si tu étudies les mythes et tout ça, pourquoi t'es là ? C'est juste des tornades, pas besoin de fouiner pour chercher une explication. » Il referma le carnet de façon sèche et le reposa à côté de lui, avant de s'allumer une cigarette. « C'est quoi ta théorie folklorique alors ? Pourquoi t'es venue ? »
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Valentine de Castellane
Humain
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Sujet: Re: La curiosité est un vilain défaut... Sam 9 Nov - 12:50
Valentine n’est pas facile à intimider. La colère est le mode d’expression privilégié par ses parents. La moindre contrariété et ce sont les jurons qui pleuvent, les cris, parfois même la destruction de l’objet de frustration arrive. A force, elle s’était désensibilisée de la violence mais ce qui la prend aux tripes, c’est le stress du sentiment d’anticipation. A tout moment, elle s’attend à ce que cet homme lève calmement le bras et n’appuie sur la gâchette de son flingue pour la descendre, comme un foutu psychopathe. Essayer de résonner avec lui n’était peut-être pas la meilleure des idées, tenter de le convaincre de la relâcher n’était peut-être pas la meilleure des idées… Et pourtant la voilà, pieds et poings liés, le bâillon au bas du menton, prêt à être relevé à la moindre occasion. Ce que la brute ne fait pas, au demeurant, choisissant de l’écouter patiemment jusqu’au bout, à la grande –et agréable- surprise de Valentine, qui n’en tremble pas moins sur sa chaise pour autant.
Son On verra est inquiétant. Valentine ne parvient pas à lire dans son expression s’il est sincère ou s’il se paie sa tête. Interrogée quant à la raison de sa présence ici, elle hoche la tête en signe d’assentiment lorsque son geôlier évoque les tornades. Comme beaucoup d’autres avant lui, l’homme tente de la convaincre du ridicule de sa démarche. Valentine s’agace. « Bien sûr qu’il faut que je fouine ! C’est l’essence même de mon travail ! » Sa langue claque dans son palais d’impatience. « Vous voyez cette expérience avec les singes, l’échelle et la banane ? Bon, on met des singes dans un enclos où on peut faire pleuvoir de l’eau. On met une échelle au milieu de l’enclos et une banane en haut de l’échelle. On commence par faire pleuvoir à chaque fois que la banane est prise en haut de l’échelle, on se rend compte que les singes se mettent très rapidement à s’en prendre à ceux qui essaieraient de monter sur l’échelle, et de transmettre à d’autres singes qui n’ont pas subi l’expérience la peur de monter sur l’échelle. Je cherche les bananes, moi, monsieur ! Je cherche quel phénomène naturel est à l’origine du folklore, folklore qui est justifié à 99% par l’environnement… » Elle a l’air si sûr d’elle, un peu comme si elle s’était vouée à ces recherches toute sa vie… Avec un taux d’élucidation avoisinant les cinquante pourcents, ce qui est beaucoup compte-tenu de l’ancienneté de certaines pratiques folkloriques. « Ecoutez, je suis navrée d’avoir atterri sur votre terrain d’opération, ça n’était pas mon intention et ce que vous faîtes ici m’est totalement égal. Moi, je ne fais que chasser des chimères… » Elle espère lui faire comprendre qu’ainsi, même si elle parlait, elle serait taxée d’affabulation… Il faut ce qu’il faut, quand on espère être libérée !